• 15 super livres à moins de 15$

     



     

    1 No et moi, de Delphine de Vigan. Le livre de poche, 256 pages, 11,95 $

     

    Première phrase : – Mademoiselle Bertignac, je ne vois pas votre nom sur la liste des exposés. L’histoire : Lou Bertignac, terrifiée à l’idée de lire son texte devant la classe, répond au hasard : elle traitera des sans-abri. Dans une gare, elle croise Nolwenn – No – qui traîne son barda, fait la manche et semble n’aller nulle part. Lou a trouvé son « sujet ». Rapidement, entre la lycéenne et la fille abîmée va s’établir un lien très fort et Lou, son exposé terminé, va vouloir sauver No de la rue, coûte que coûte... Les personnages : Lou et No. Lou, 13 ans, surdouée, utopiste, vit avec ses parents qui se remettent difficilement de la mort subite de leur bébé. No, 18 ans, rejetée par sa mère, a été recueillie par ses grands-parents, puis placée en centre d’accueil, d’où elle s’est évadée. L’auteure : Delphine de Vigan aborde cette dure réalité contemporaine de la même écriture tremblante de vérité et de finesse qui a fait le succès du sublime Rien ne s’oppose à la nuit (prix Renaudot des lycéens 2011). No et moi, publié en 2007, a remporté le prix des Libraires 2008, le prix du Rotary International 2009, a été traduit en 20 langues et adapté au cinéma par Zabou Breitman.

     

    2 Seule Venise, de Claudie Gallay. J’ai lu, 253 pages, 11,95 $

     

    Premières phrases : Ça commence comme ça vous et moi, ce jour-là, en décembre 2002, bien avant de vous connaître. Je viens d’avoir quarante ans. L’histoire : Abandonnée par l’homme qu’elle a follement aimé, la narratrice de ce roman bouleversant décide de dilapider ses économies pour fuir à Venise, en plein hiver. Elle trouve refuge dans une pension pour touristes tenue par un homme austère mais bon, où vivent une jeune danseuse et son amoureux ainsi qu’un vieux prince russe confiné à son fauteuil roulant. Au détour d’une promenade, elle fait la rencontre d’un libraire qui la nourrit de livres comme on soigne un oiseau blessé. Le personnage : Jamais nommée, la femme qui nous confie son âme dans ces pages splendides trouvera la grâce en contribuant au bonheur de ceux qu’elle côtoie. L’auteure : Écrivaine française née en 1961, Claudie Gallay a une écriture épurée au pouvoir d’évocation rare. Elle est l’auteure de sept romans, dont Les déferlantes, qui lui a valu, notamment, le Grand Prix des lectrices de Elle en 2009.

     

    3 Volkswagen Blues, de Jacques Poulin. Babel, 328 pages, 14,95 $

     

    Premières phrases : Il fut réveillé par le miaulement d’un chat. Se redressant dans son sac de couchage, il écarta le rideau qui obstruait la fenêtre arrière du minibus Volkswagen… L’histoire : Jack n’a pas revu son frère Théo depuis des années. Le jour de ses 40 ans, il décide de partir à sa recherche avec, pour tout indice, une carte postale au texte illisible. En Gaspésie, il fait la rencontre de la Grande Sauterelle, une jeune Métisse perspicace qui voyage avec son chat. À bord d’un vieux minibus, ils rouleront jusqu’en Californie, suivant la piste de l’Oregon, dans un inoubliable road trip. Le personnage : Jack Waterman, alter ego de l’auteur, est un écrivain au cœur doux et bienveillant, un solitaire amoureux des chats et des livres. L’auteur : Né en Beauce en 1937, Jacques Poulin, considéré comme l’un de nos écrivains les plus importants, a écrit 13 romans qui lui ont valu de nombreux prix, dont le Gilles-Corbeil (le « Nobel québécois »).

     

     

     

     

    4 Betty, de Georges Simenon. Le livre de poche, 160 pages, 9,95 $

     

    Premières phrases : – Vous désirez manger quelque chose ? Elle fit non de la tête. L’histoire : Betty erre dans Paris, suivant le premier venu dans des hôtels miteux, carburant au whisky. Son mari, qui l’a surprise avec un étranger dans le lit conjugal, l’a chassée et obligée à abandonner ses droits à l’égard de leurs deux filles... Le personnage : Betty, 28 ans. À l’adolescence, elle est témoin d’une scène sexuelle violente entre son oncle et une domestique et se jure alors de ne jamais « subir ». Tout en ayant le désir d’être honnête, elle n’hésite pas à mordre les mains tendues vers elle... L’auteur : Georges Simenon (1903-1989) a vécu mille aventures et écrit presque autant de livres. En 1929, il rédige le premier roman mettant en scène Maigret, commissaire de police devenu légendaire – plus de 72 suivront. Viendront ensuite ses « romans durs », 110 titres parmi lesquels Betty (1961).

     

    5 L’art presque perdu de ne rien faire, de Dany Laferrière. Boréal Compact, 392 pages, 14,95 $

     

    Premières phrases : L’art de manger une mangue. On suppose que vous vous trouvez à ce moment quelque part au sud de la vie. Il faut attendre alors un midi de juillet... L’histoire : Recueil de chroniques formant « une autobiographie de mes idées », explique Laferrière, qui, avec sagesse et tendresse, indignation et gratitude, creuse en profondeur l’aventure humaine. Le personnage : Lui, l’écrivain, l’homme, le fils, le père... L’auteur : Présente-t-on Dany Laferrière ? Depuis si longtemps il nous accompagne, nous émeut, nous fait rire et réfléchir... Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer (1989) est le premier opus d’une œuvre immense reliant Haïti, son pays d’origine, au Québec, son pays d’adoption. On lit et relit L’art presque perdu de ne rien faire (2011) avec le même bonheur...

     

    6 Spirales, de Tatiana de Rosnay. Le livre de poche, 192 pages, 11,95 $

     

    Premières phrases : Il n’a pas bougé. Il est toujours étendu à même le carrelage, les bras en croix, les jambes raides. Pas de bruit. Juste un robinet qui coule... L’histoire : Hélène, la cinquantaine rayonnante, Parisienne des beaux quartiers mariée à un éditeur à succès, se la coule douce entre bénévolat et dîners chics. Tout fout le camp le jour où elle croise un bel étranger. Il l’entraîne dans son lit, lui ouvre un monde de sensations inédites et la fait grimper aux rideaux. L’orgasme titanesque est suivi d’une chute brutale qui l’aspire, et nous avec elle, dans une effroyable spirale… Le personnage : Hélène, bien sûr. Tout le roman tourne autour d’elle. Épouse parfaite, mère dévouée, « sainte Hélène », comme la surnomme son fils moqueur, est le type de personne à qui jamais rien n’arrive. Normalement. L’auteure : Sur sa page d’accueil de Twitter, Tatiana de Rosnay se décrit comme « Franglaise with a zest of Russian ». Née à Paris dans une famille très glamour (mère fille d’un lord anglais, père – Joël de Rosnay – scientifique célèbre), Tatiana a été journaliste (pour Vanity Fair et Elle) avant de vendre neuf millions d’exemplaires d’Elle s’appelait Sarah, publié en 2006 (et superbement transposé au cinéma). Spirales, pour sa part, date de 2004.

     

    7 Le ravissement de Britney Spears, de Jean Rolin. Folio, 272 pages, 13,95 $

     

    Première phrase : Le dimanche 15 août 2010, lis-je sur l’écran de mon ordinateur, après avoir longuement attendu la connexion dont je dispose par intermittence dans le bureau de Shotemur… L’histoire : Un agent des services français est dépêché à Los Angeles pour soi-disant déjouer un complot islamiste contre Britney Spears. Ce policier atypique, qui ne conduit pas mais utilise les transports en commun, s’associe avec des paparazzis pour suivre les allées et venues de la starlette, découvrant au passage la vacuité de la vie de ces jeunes femmes aspirées vers les sommets, puis rejetées en lambeaux. Comme il a échoué dans sa mission (bidon ?), ses supérieurs l’expédient au Tadjikistan… Le personnage : Un agent mélancolique qui nous entraîne dans une Los Angeles inconnue des touristes. L’auteur : Né en 1949, Jean Rolin, journaliste et écrivain voyageur, a surtout bourlingué dans des contrées en guerre. Changement d’atmosphère dans Le ravissement de Britney Spears, parodie désopilante où derrière l’humour mordant se projettent les spasmes du monde. Publié en 2011, ce roman a été retenu dans la première sélection du Renaudot.

     

     

    8 Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer. Points, 512 pages, 14,95 $

     

    Premières phrases : Pourquoi pas une bouilloire ? Pourquoi le bec ne s’ouvrirait et ne se fermerait-il pas au passage de la vapeur devenant ainsi une bouche... L’histoire : Oskar adore son père, qui, chaque soir, lui raconte des histoires qu’eux seuls décodent. Quand ce dernier meurt dans les attentats du World Trade Center, l’enfant de neuf ans cherche par tous les moyens à se rapprocher de lui. Trouvant une clé dissimulée dans un vase, il va quadriller New York afin de trouver la serrure lui correspondant... Le personnage : Oskar, inoubliable petit bonhomme courageux et déchirant de tristesse, qui se lance dans une quête extravagante dans les rues d’une ville meurtrie... L’auteur : Né en 1977, Jonathan Safran Foer forme avec sa femme, Nicole Krauss, un couple phare des lettres américaines. Il publie en 2003 Tout est illuminé, premier roman inspiré par sa famille, originaire d’Ukraine. Extrêmement fort et incroyablement près, paru en 2006, a été transposé en film avec Tom Hanks... mais le livre est bien meilleur.

     

    9 La vie est brève et le désir sans fin, de Patrick Lapeyre. Folio, 52 pages, 14,95 $

     

    Première phrase : Le soleil sans vent commence à brûler. L’histoire : Louis, un Français au début de la quarantaine qui agit souvent comme un ado, aime Nora, une superbe Anglaise, jeune, fragile et fantasque. Nora aime Louis, mais elle aime aussi Murphy, un Américain stationné à Londres. Nora quitte Louis, retrouve Murphy, revient à Paris, repart... Les personnages : Louis Blériot. Profession : traducteur, mais son vrai métier, c’est d’attendre, d’espérer Nora. Elle est comédienne, plus au quotidien que sur scène. Et Murphy ? Il travaille dans la finance et sert de banque personnelle à Nora. L’auteur : Une femme partagée entre deux hommes, on a lu ça cent fois, mais pas comme l’a écrit Patrick Lapeyre, avec finesse, humour et un sens de la phrase qui fait mouche et qui n’appartient qu’aux auteurs français. Prof à Paris, Lapeyre a écrit sept romans, dont celui-ci, prix Femina 2010 très mérité.

     

    10 Le soleil des Scorta, de Laurent Gaudé. J’ai lu, 256 pages, 11,95 $

     

    Premières phrases : La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était évanoui. L’histoire : Montepuccio, au sud de l’Italie. À peine sorti de prison, un brigand viole une vieille fille avant d’être lapidé par les villageois. De cet incident scandaleux naîtra la lignée des Scorta, hommes et femmes vivant dans l’opprobre, conspués par les uns, jalousés par les autres, pauvres mais riches de leur fierté et des secrets qu’ils se lèguent de génération en génération. Le personnage : La belle Carmela, sœur de Giuseppe et de Domenico. C’est elle qui révèle au vieux curé de Montepuccio (et à nous) les secrets de sa famille, dans une confession intercalée entre les chapitres de ce roman éblouissant. L’auteur : Né à Paris en 1972, Laurent Gaudé a écrit du théâtre et des romans, dont le plus célèbre, Le soleil des Scorta, lui a valu le Goncourt en 2004.

     

    11 Paper money, de Ken Follett. Le livre de poche, 336 pages, 13,95 $

     

    Premières phrases : La plus belle nuit de ma vie ! C’est ce qui vint à l’esprit de Tim Fitzpeterson lorsqu’il ouvrit les yeux et la vit, encore endormie, dans le lit… L’histoire : Années 1970. Une journée dans la vie d’un quotidien londonien qui sera fertile en scandales, malversations et autres arnaques… Question du jour : Publier ou taire une nouvelle risquant de nuire à la carrière d’un homme politique, à la réputation d’un patron de presse ? Les personnages : Un ministre trop naïf, un mafieux insatiable, un journaliste consciencieux et son jeune collègue ambitieux, un grand éditeur ruiné, sa femme hésitant à le quitter, quelques ripoux... L’auteur : Ken Follett a écrit ce thriller en 1977 sous un pseudonyme (Zachary Stone), avant de connaître une renommée planétaire avec ses fresques historiques (Les piliers de la Terre, La chute des géants). La traduction française, qui paraît 35 ans après la publication originale, offre un « aperçu réaliste de Londres telle que je l’ai connue », dit Follett.

     

     

    12 Les jeux de l’amour et de la mort, de Fred Vargas. Masque Poche, 192 pages, 9,95 $

     

    Premières phrases : Continue comme ça, se dit Tom, et tu sais très bien comment ça va se terminer. Ça va se terminer mal, voilà comment ça va se terminer. L’histoire : Tom Soler est un artiste incompris. Lorsqu’on lui offre d’assister à une réception chez RS Gaylor, un peintre américain qu’il idolâtre, il se met en tête de l’aborder et de lui montrer ses toiles. Mais rien ne se passe comme prévu. En s’aventurant en catimini dans le bureau du maître, il fait la découverte d’un cadavre et s’enfuit. Évidemment, il sera le premier suspect sur la liste de la police. Le personnage : Archétype de l’artiste frustré, Tom Soler a toujours rêvé qu’on parle de lui. Son souhait se réalisera. Mais pas pour les raisons qu’il imaginait. L’auteure : Née à Paris en 1958, Frédérique Audoin-Rouzeau a emprunté son nom de plume au personnage d’Ava Gardner dans La comtesse aux pieds nus. Archéologue et médiéviste, elle est l’auteure de 13 romans policiers dont Pars vite et reviens tard (2006). Les jeux de l’amour et de la mort est son premier polar.

     

    13 La vie devant soi, de Romain Gary. Folio, 288 pages, 13,95 $

     

    Première phrase : La première chose que je peux vous dire c’est qu’on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu’elle portait sur elle et seulement deux jambes, c’était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines. L’histoire : Paris, dans le quartier de Belleville. Une vieille prostituée juive, Madame Rosa, s’occupe « des enfants de putes », pour citer l’un d’eux, Mohammed, narrateur du récit. Les personnages : Mohammed, dit Momo. Il raconte sa vie avec une candeur enfantine : « Pendant longtemps, je n’ai pas su que j’étais arabe parce que personne ne m’insultait. » Madame Rosa, survivante d’Auschwitz, mélange de mère Courage et de maman adoptive. L’auteur : Héros de guerre, diplomate, marié à une star de cinéma (Jean Seberg, héroïne d’À bout de souffle), Romain Gary était un personnage de roman. À son suicide, en 1980, on a découvert qu’il était l’auteur de La vie devant soi, prix Goncourt 1975, qu’il avait écrit sous le pseudo d’Émile Ajar.

     

    14 Miséricorde, de Jussi Adler-Olsen. Le livre de poche, 528 pages, 13,95 $

     

    Première phrase : Avec le bout de ses doigts, elle gratta jusqu’au sang les murs lisses, elle frappa de ses poings fermés le verre épais des vitres jusqu’à ce qu’elle ne sente plus ses mains. L’histoire : Merete Lyyngaard, politicienne danoise, se rend à Berlin avec son frère à bord d’un bateau quand elle disparaît. Le corps ne sera jamais retrouvé. Cinq ans plus tard, Carl Mørck, de la police de Copenhague, enquêteur promu à la tête du tout nouveau Département V (qui ne compte que deux employés, dont lui !), spécialisé dans les affaires non élucidées, reprend l’enquête, avec l’aide de son assistant Assad. Les personnages : Carl Mørck et Hafez el Assad forment le plus improbable des duos. Le premier, policier brillant mais irascible, revient d’un congé imposé après une affaire qui a mal tourné. Le second, musulman qui traîne partout son tapis de prière et son thé à la menthe, joue à la fois les rôles de concierge, de chauffeur et de bras droit. À deux, leur efficacité est redoutable. L’auteur : Star du polar, Jussi Adler-Olsen, de son vrai nom Carl Valdemar, est né à Copenhague en 1950. Miséricorde (2011) est la première enquête de sa série Département V.

     

    15  Charlotte before Christ, d’Alexandre Soublière. Boréal Compact, 24 pages, 13,95 $

     

    Première phrase : Ah oui ! je ne l’ai pas encore mentionné, mais on a pris possession d’une maison pour la fin de semaine. L’histoire : Sacha et Charlotte s’aiment. À la folie, à la mort (« Ne pas se survivre l’un à l’autre », tel est leur credo). Ils sont jeunes, beaux, elle surtout, et montréalais. Ils parlent un français truffé de mots anglais (« Je prie, je crie, je chain-smoke. ») et décoré de références culturelles. Avec d’autres paumés, ils squattent des maisons vides, baisent, s’éclatent la tête. Les personnages : Sacha, fils de bonne famille, universitaire, atteint de la maladie de Still (arthrite chronique), déteste (entre autres choses) la pauvreté et la laideur. Charlotte, mystérieuse et évanescente, étudie la danse sans trop y croire, envoûte tout le monde, rend Sacha dingue. L’auteur : Quand on le voit sur YouTube lire une page de son roman, looké intello et plutôt fragile, on se dit : Sacha, c’est lui. Alexandre Soublière a 27 ans, un vrai talent d’auteur et une voix : il chante dans un groupe rock (Montoire). Des médias, emballés, l’ont sacré écrivain type de la génération Y. Un buzz amplifié quand Pierre Foglia lui a donné son aval, à sa façon : « C’est, et de loin, ce que j’ai lu de moins chiant depuis longtemps. »

     

    de la revue Chatelaine

    Bonne lecture

     

     

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