• Dodo

    Raphus cucullatus, plus communément appelé Dodo, était un pigeon terrestre géant. Ce grand oiseau dont le vrai nom est dronte, incapable de voler, a été découvert par les explorateurs européens sur l’île Maurice en 1598.
    Frappés par la gaucherie de cet oiseau, ils le baptisèrent « doudo », ce qui signifie « nigaud » en portugais (doido aujourd’hui).
    De la taille d’un gros dindon, le Dodo prospérait sur l’île volcanique encore inhabitée où il n’avait aucun prédateur naturel.
    Malheureusement pour le Dodo, cette tranquillité prit fin avec l’arrivée de l’homme et de ses animaux domestiques.

      

      

    Qui était le Dodo ?

    Malgré toutes les incertitudes entourant le Dodo, une chose est certaine, cet oiseau était endémique à Maurice (ou République de Maurice). État insulaire d’Afrique australe, Maurice est située dans l’océan Indien, à l’est de Madagascar et au nord-est de l’île de La Réunion.

    De nombreuses controverses existent sur cet oiseau, tant au niveau de sa classification, de son mode de vie ou même de sa physiologie.
    Cela peut sembler étrange concernant un animal autant chassé, si chassé d’ailleurs qu’il a disparu.

    Entre les histoires colportées par les marins, les assemblages plus ou moins hétéroclites présentés comme des reconstitutions et les dessins assez fantaisistes, le dodo est presque devenu un mythe qui conserve une grande part de son mystère.

    Reconstitution d'un Dodo

    Reconstitution d'un Dodo. By net_efekt

    Officiellement, le dodo est classé dans l’ordre des Columbiformes, auquel appartiennent les pigeons.
    La physionomie des pigeons a peu changé depuis que ces oiseaux sont apparus au Crétacé supérieur ou au début du Tertiaire.
    Les gros columbiformes ont évolué sur des îles tropicales, où ils n’avaient pas de prédateurs, notamment au Pléistocène.

    A cette époque, plusieurs espèces de grande taille, souvent incapables de voler, peuplaient les îles Mascareignes de l’océan Indien.
    Parmi les espèces d'oiseaux des Mascareignes, seul le solitaire de Rodrigues est apparenté au Dodo.

    En 2002, des analyses ADN ont apporté de nouvelles informations sur la classification. Le Dodo et le solitaire de Rodrigues ont été classés dans une famille spécifique : les Raphidae.

    Portrait du Dodo

    Là encore, l’apparence exacte de cet oiseau est incertaine. En effet, les rapports qui datent du XVIe et XVIIe siècle se contredisent.
    C’est d’autant plus surprenant que quelques Dodos, capturés vivants, ont été transportés en Europe au XVIIe siècle.
    Ils n’ont malheureusement pas survécus mais quelques dessins avaient été alors exécutés.

    Les restes se sont très mal fossilisés. Jusqu’à récemment, nous ne possédions aucun squelette entier.

    Dodo

    Dodo. Dessin du naturaliste Miscellany en 1793

    C'est le professeur George Clark, maître d'école à Mahébourg, qui, en 1865, découvrit les premiers squelettes de Dodos dans un lieu-dit «Mare aux Songes». Les fossiles furent envoyés à Londres, où Richard Owen, conservateur du musée d'Histoire naturelle, tenta la première reconstitution d'un squelette de Dodo entier.

    Les différentes reconstitutions ont donc été faites à partir de fragments. Ce n’est qu’en octobre 2005, qu’une équipe a pu mettre au jour de nombreux ossements appartenant à des individus d’âges différents ainsi qu’un squelette complet.
    Ces individus sont morts lors d’une inondation subite.

    Le Dodo était recouvert d’un duvet doux.
    Son poids était d’une vingtaine de kilos pour une taille d’environ 70 cm de haut. On peut supposer que certains mâles adultes étaient encore plus massifs.
    Il possédait une grosse tête dont les côtés étaient dépourvus de plumes et coiffée d’un capuchon noir.

    Reconstitution du Dodo

    Reconstitution approximative du Dodo au Field Museum. By Jeremy Burgin

    Son bec crochu était massif et puissant et sa queue recourbée et touffue. Ses ailes étaient minuscules.

    Il possédait une démarche maladroite, se dandinant sur des pieds aux orteils courtauds. Ses puissantes pattes à quatre doigts tendraient à démontrer que c’était un bon coureur.
    Mais là encore, les rapports divergent.

    Quel était son cri ? Nous l’ignorons. Etait-il stupide comme son sobriquet le laisse penser ? C’est fort peu probable.
    Les oiseaux sont des animaux intelligents et nul doute que le Dodo, malgré une apparence un peu cartoon, n’était ni paresseux, ni idiot.

    Un animal qui n’a rien à craindre peut se permettre une certaine indolence.

    Reconstitution d’un Dodo

    Illustration d’un Dodo (Oxford University Museum of Natural History). By Ballista

    Des légendes ont également fait recettes concernant une espèce de Dodo blanc. En réalité, il ne s’agissait que d’individus albinos.

    Concernant son mode de vie, nous ne savons presque rien. Quelques œufs fossilisés ne nous apprennent pas grand-chose non plus sur sa reproduction.
    Existait-il une parade de séduction ? Sur quels types de relations, la société des Dodos était-elle basée ?
    Autant de points d’interrogation.

    Le Dodo se nourrissait de plantes basses, de graines et de fruits tombés des arbres.

    Squelette d'un Dodo

    Squelette d'un Dodo. By Heinz-Josef Lücking . Licence

    En 1993, S.A. Temple prétendit qu’il y avait une symbiose entre le Dodo et un arbre, le tambalacoque.
    Selon lui, la graine de cet arbre avait besoin du Dodo pour germer. L’extinction du Dodo aurait donc causé la disparition de cet arbre.
    Cette théorie a été largement réfutée puisqu’il a été prouvé que l’arbre, bien que rare, existait toujours après la disparition du Dodo.

    L’extinction du Dodo

    A partir du XVIe siècle, l’île Maurice devint un lieu d’escale pour les navires au long cours. Après des mois de privation et de rationnement, les marins aspiraient à manger de la viande fraîche.
    Le Dodo était donc une proie facile. Selon les premiers rapports, sa viande était dure et amère.

    Lorsque l’île devint une colonie hollandaise en 1644, l’extermination du Dodo fut inévitable. Mais, il faut souligner qu’un ouvrage de Thomas Herbert écrit en 1634 mentionne le fait que la population de Dodos est déjà en déclin.

    Dodo

    Le Dodo a disparu au 17e siècle. By daveypea

    Cependant, il est certain que l’homme a largement contribué à cette extinction. Les adultes étaient tués et les petits étaient victimes des rats, des chiens, des singes et des cochons, tous introduits par les colons.
    La destruction de leur habitat a été le coup fatal. Si l’on considère que cette espèce endémique était déjà vulnérable, la moindre modification de son environnement a causé sa perte.

    En 1680, les pionniers et leurs animaux occupaient la totalité de l’île Maurice.

    Moins d’un siècle après avoir été découvert, le Dodo avait déjà disparu. Son extinction fut si rapide que l’on en vint, au XIXe siècle, à douter qu’il ait jamais existé.

    Pour convaincre les scientifiques que le Dodo n’était pas un animal de légende, il fallut qu’un colon établi à Maurice exhibe, en 1865, des fossiles du volatile.

    V.Battaglia (28.12.2006)


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