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    Le trésor de Toutânkhamon, un

    témoignage pharaonique de l’Égypte

    ancienne

     

     

    Découverte quasi intacte par le Britannique Howard Carter, en 1922 dans la Vallée des Rois, la tombe du pharaon Toutânkhamon se décompose en quatre parties : l'annexe, l'antichambre, la chambre funéraire contenant les coffres-chapelles, la chambre du trésor. 

    Il fallut dix ans pour venir à bout des fouilles et en répertorier les 2.099 objets découverts dans un état de conservation exceptionnelle, d'une incroyable richesse et d'une technicité stupéfiante. Mobiliers et bijoux ne sont qu'une succession de chefs d'œuvres et de raffinement comme en témoigne ce pectoral (voir photo de présentation), ornement vestimentaire ou corporel, orné de pierres semi-précieuses, turquoise, cornaline, lapis-lazuli et de pâte de verre multicolore. Porté sur le thorax, siège de l'âme, il est supposé assurer une protection divine, en l'occurrence, ici, celle du dieu Horus. Le faucon porte le disque solaire et déploie ses ailes en signe de souveraineté. Dans ses griffes, les attributs des dieux égyptiens : la croix Ânkh, signe de vie, et l'anneau Shen, signe d'éternité.

    Toutânkhamon a régné à la fin du XIVe siècle avant notre ère, vers -1335. Il n'a que 9 ans lorsqu'il devient le onzième pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne, période caractérisée par l'apogée de l'art de la civilisation égyptienne antique. Il succède à Akhenaton, son père, et sa mère serait l'une des sœurs de son père. Si ce roi n'a pas véritablement contribué à réformer le pays, politiquement ni administrativement, sa courte vie laisse les témoignages les plus fascinants de l'histoire de l'Égypte ancienne ainsi qu'une sombre légende qui a contribué à sa notoriété : la « malédiction du pharaon » se serait abattue sur plusieurs membres de l'équipe archéologique après l'exhumation de la momie. Il a été démontré depuis qu'il n'y avait aucune relation entre les décès des membres de l'expédition, survenues de mort naturelle.

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Une tête de félin sacré

    Appartenant au fascinant bestiaire des Égyptiens, cette énigmatique tête de félin a été trouvée dans la tombe du roi. Cet objet, doré à l'or, a la forme d'une tête de léopard. Il porte sur son front le cartouche de Toutânkhamon. Plusieurs autres exemplaires, tels que celui-ci, ont été trouvés dans la tombe, ils servaient d'attache de fixation à la peau de bête que portait le pharaon lors des cérémonies religieuses dans le cadre de son ministère sacerdotal. Cette tête de félin pourrait être associée à la puissante déesse guerrière Sekhmet, guide et conseillère des pharaons lors de leurs combats, elle est aussi la déesse de la guérison et du foyer

    © ddenisen, CC by-sa 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Les serviteurs du pharaon dans l'au-delà

    Ces statuettes sont des figurines funéraires. Ces chaouabtis, ou oushebtis, littéralement « celui qui répond », se retrouvent dans la plupart des tombes égyptiennes. Selon le statut social du défunt, elles sont de couleurs et de matières différentes, en faïence, en calcaire, en albâtre ou en bois, de terre cuite ou en graphite noir.

    Ces objets funéraires accompagnent le défunt qui emporte dans l'au-delà sa cohorte de serviteurs, munis de leurs outils pour les semences ou la moisson : ils se tiennent prêts à répondre à l'appel d'Osiris pour les travaux des champs. Car, même dans l'autre monde, nul ne pouvait se soustraire aux corvées et aux ordres des dieux... De son vivant, le pharaon Toutânkhamon en possédait 416, retrouvés dans sa tombe, disposés parfaitement par ordre hiérarchique : 365 ouvriers, 36 contremaîtres et 12 surintendants pour chaque mois de l'année. 

    © Dave Nakayama, CC by-sa 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Le vase à canopes

    Taillé d'un seul boc de très pur albâtre, ce coffre abrite les vases à canopes. Il se divise en quatre compartiments surmontés de couvercles à l'effigie royale, également en albâtre. Les personnages portent le némès surmonté du cobra Uræus, et du faucon Nekhbet. Les traits des visages sont soulignés de noir et les lèvres sont teintées de rouge. À l'intérieur des vases à canopes, quatre petits sarcophages momiformes en or massif conservent les viscères du pharaon Toutânkhamon (foiepoumonsestomac, intestins). Ces compartiments sont disposés selon un ordonnancement précis : à chaque un organe correspond un point cardinal, un dieu protecteur et une déesse pleureuse : Isis, Nephthyts, Neith, Selkys.

    Aux angles du coffre, les déesses étendent les bras pour protéger les viscères royaux. Plus tard, les Égyptiens préfèreront utiliser quatre vases canopes aux figures des quatre fils d'Horus : Amset l'homme, Hâpi le babouin, Douamoutef le chacal, Qebehsenouf le faucon. Le cerveau, quant à lui, était extrait par les narines et le cou. Il n'était pas conservé. 

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Le trône du pharaon enfant

    En bois, recouvert de feuilles d'or de trois millimètres et incrusté de pierres précieuses, de pâtes de verre et de faïence, le trône est soutenu par des pieds en forme de pattes de lion se prolongeant par une tête de félin. Chacun des deux accoudoirs est formé par une aile déployée de faucon terminée par une tête de cobra, l'un portant la couronne de Haute-Égypte, et l'autre, celle de Basse-Égypte. Des feuilles d'argent ont été appliquées sur les habits des souverains. Les deux personnages ne portent qu'une sandale chacun ; un surprenant détail, sujet à des multiples interprétations. Au-dessus du couple royal, le disque solaire attribué au dieu Aton, propage ses rayons terminés par de petites mains.

    Le dossier du siège montre une scène intimiste de la vie quotidienne du jeune roi et de son épouse. Ankhésenamon porte une coiffe à plumes et couvre d'onguent le bras de son époux coiffé de la perruque nubienne.

    Le décor est propre à l'esthétique du style amarnien, caractérisé par la présence de fleurs, d'animaux, d'oiseaux et des personnages à la bouche charnue et des formes allongées. Cette scène centrale fait clairement référence au culte monothéiste du dieu Aton (rayons du soleil), que le père, Akhenaton, avait instauré. C'est donc ici le siège de l'enfant-roi. Cependant, en accédant au trône, Toutânkhamon, initialement baptisé Toutankh-aton, restaure le polythéisme du culte d'Amon. Il semblerait qu'il ne manquait aucune occasion d'honorer les divinités ; sur la porte de sa tombe, les écritures ont révélé que le roi « a passé sa vie à façonner des images des dieux ». 

    © Claude Valette CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    La Maison d’éternité du pharaon

    Le tombeau est abrité sous quatre chapelles, sortes d'immenses coffres sans plancher. Sur les faces externes des murs latéraux de la troisième chapelle, figurent les représentations des dieux protecteurs,  ici, le dieu Thot à la tête d'ibis, surnommé le dieu du temps. Dans la mythologie égyptienne, il est celui qui capte la lumière de la nuit et régit les cycles lunaires. Lorsqu'il est représenté sous forme d'un babouin, il porte alors sur la tête le croissant lunaire.

    On lui attribue de nombreuses fonctions : dieu de la connaissance, il est l'incarnation de l'intelligence et du savoir, de la parole et de l'écriture. Déchiffrant les formules magiques, il exerce aussi la charge de vizir, de secrétaire messager et de greffier auprès des divinités. Il assiste Anubis lors la présentation du défunt devant le tribunal des âmes. 

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Anubis, le dieu funéraire

    Le tombeau de Toutânkhamon a été trouvé dans une pièce, appelée chambre funéraire. À l'intérieur, la « Maison d'éternité du pharaon » se compose de quatre coffres-chapelles. Sur les faces externes des murs latéraux de la troisième figurent les représentations des dieux protecteurs ; ici, sur cette photo, Anubis. Au nombre de quatre dans la chambre mortuaire, ces sanctuaires gigognes s'emboîtaient l'un sur l'autre et recouvraient le premier cercueil, en pierre, du pharaon. En bois de cèdre et recouvertes de feuilles d'or (et d'incrustations de faïence bleue pour la première), elles n'avaient pas de plancher.

    Représenté ici sous une forme hybride mi-homme, mi-animal, Anubis préside aux cérémonies funéraires et aux rituels de momification considérés comme processus de revitalisation. Dieu purificateur, il est celui qui accompagne les morts dans l'au-delà pour les présenter devant le tribunal d'Osiris où s'effectue la pesée de l'âme. Ayant des fonctions de protecteur des bêtes à cornes, il endosse aussi les traits du sacrificateur, garantissant ainsi les offrandes alimentaires en l'honneur du défunt.

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Est-ce vraiment le visage de Toutânkhamon?

    Voici le détail de l'un des quatre bouchons du coffre à canopes en albâtre où sont conservées les viscères de Toutânkhamon. La figurine est coiffée du nemès surmonté des deux animaux protecteurs et puissants, le faucon et le cobra dressé, figurant respectivement les déesses Ouadjet et Nekhbet, symboles d'unification des Haute et Basse-Égypte. Les yeux sont soulignés de noir et la bouche est rehaussée de rouge pour attirer la renaissance.

    Comme tous les objets et statuettes funéraires, ils sont censés être à l'effigie du défunt, comme le veut le rituel. Mais l'on reste perplexe devant le visage efféminé du pharaon. L'explication la plus probable est que le roi-enfant meurt à l'âge de 18 ou 19 ans sans avoir eu le temps de construire sa « demeure d'éternité » qui, contrairement à la coutume égyptienne de cette époque, est un hypogée, c'est-à-dire une sépulture enterrée.

    C'est peut-être aussi la raison pour laquelle ces représentations du pharaon sont aussi peu conformes à sa morphologie révélée par les scanners : l'hypothèse la plus probable avancée par les scientifiques serait que les masques et tous les objets funéraires auraient été initialement prévus pour une personnalité féminine, membre de la famille royale. 

    © Dave Nakayama, CC by-sa 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    La mystérieuse barque d’albâtre

    Le bassin d'albâtre est une surprenante et magnifique composition mesurant 70 centimètres de long supportant un îlot central sur lequel repose une barque emmenant un sarcophage surmonté d'un dais. Il est à supposer qu'une fois remplie de pétales de fleurs et d'eau parfumée, cette pièce-montée donne l'illusion d'une chaloupe flottant. Les colonnes centrales sont décorées de lotus et de papyrus, des pierres précieuses et des feuilles d'or sont incrustées dans l'albâtre, ainsi que sur sa partie basse. Nue et parée de bijoux, une jeune fille se tient à l'avant, coiffée de la perruque nubienne et portant à son cœur une fleur de lotus ; à l'arrière, se tient sa « naine » dont le mouvement laisse supposer qu'elle tenait une perche pour manœuvrer la barque. À la proue et à la poupe, les antilopes ont d'authentiques cornes d'ibex (bouquetins) qui, par leur régénération naturelle, symbolisent la renaissance ou la fécondité.

    Également surnommée « la naine et le bouquetin », cette œuvre allégorique demeure une énigme d'une complexité sans fond pour les égyptologues qui en cherchent le chaînon manquant pour la comprendre, et ne cessent d'en donner diverses interprétations.

    © لا روسا, CC by-sa 4.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Anubis sur le naos de Toutânkhamon

    Posé sur le couvercle du naos doré contenant le vase à canopes, Anubis est présenté sous la forme d'un canidé en alerte et couché sur le ventre. Il est en bois bitumé, les yeux sont rouges, en calcite et en obsidienne tandis que leur contour et les sourcils sont en or, les griffes en argent. Faisant face à la chambre funéraire de Toutânkhamon, la pièce où se trouvent les coffres-chapelles, Anubis était ainsi positionné à l'entrée de la salle du Trésor quand il fut découvert. Tel le gardien des sépultures, il veillait sur le Naos. Il contenait le vase à canopes à l'intérieur duquel se trouvaient les sarcophages à viscères ; les bijoux pectoraux et amulettes, des bols en albâtre utilisés pour les rites funéraires y étaient aussi placés. L'ensemble reposait sur des brancards afin de pouvoir être sorti lors des processions. Il est encore difficile, aujourd'hui, de déterminer si cette divinité représente un chacal, un chien, un loup ou un renard efflanqué.

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Les gardiens de Toutânkhamon

    Située dans la chambre funéraire, la « maison d'éternité du pharaon » se compose de quatre coffres-chapelles. Sur les faces externes des murs latéraux de la troisième sont figurées les représentations des dieux protecteurs. Ici, Douamoutef, à tête de chacal. Cette divinité fait partie des quatre génies funéraires, appelés les « fils d'Horus ». Douamoutef, le chacal, protège l'estomac et assure que les ennemis seront vaincus ; Amset, l'homme, protège le foie ; Hâpi, le babouin, défend les poumons ; et Kébehsénouf, le faucon, protège l'intestin. Pour que leurs missions soient accomplies, ils sont chacun associés à un point cardinal et à une déesse, pleureuse divine. Elles sont représentées sur le coffre en albâtre qui contient les vases canopes renfermant les viscères.

    Les vignettes et inscriptions découvertes sur les chapelles, notamment sur les deuxième et troisième chapelles, sont extraites des textes sacrés d'Égypte, dont l'Amdouat représentant « ce qu'il y a dans le monde inférieur ». Ce texte du « Voyage du soleil durant les douze heures de la nuit » prépare le pharaon à effectuer cette même traversée pour renaître à l'immortalité. 

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Toutânkhamon, chassant au harpon

    Ce sont des figurines rituelles du pharaon Toutânkhamon. Elles montrent le jeune roi dans ses activités quotidiennes, des scènes rituelles de chasse à l'hippopotame et de pêche au harpon. Le souverain est tantôt coiffé d'une sorte de mitre blanche, oblongue (statuette au centre), le Hedjet qui est la couronne de la Haute-Égypte ; tantôt coiffé du Decheret, couronne rouge, celle de la Basse-Égypte (statuettes à gauche et à droite). Parfois, il porte les deux emboîtées l'une sur l'autre en signe de souveraineté unifiée, la double couronne s'appelle alors le Pschent. Le pharaon est vêtu du pagne plissé.

    Le style amarnien transparaît ici : il se distingue par un art délicat et des personnages à la bouche charnue, un ventre renflé, un cou tendu et des formes allongées ; c'est une esthétique propre au règne de son père Akhenaton. Lorsqu'elles ont été découvertes, ces figurines étaient toutes délicatement vêtues de toile de lin

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Les sarcophages, ultimes demeures de Toutânkhamon

    L'hypogée du pharaon comprend quatre salles reliées par des couloirs. La chambre funéraire abrite le tombeau sous quatre chapelles, sortes d'immenses coffres sans plancher. Le sarcophage en pierre (quartzite) contenait lui-même trois cercueils momiformes emboîtés, telles des poupées russes. Les deux premiers sarcophages extérieurs sont plaqués de feuilles d'or, martelées et ciselées ; le dernier est en or pur et pèse 110,4 kilogrammes. C'est dans ce dernier que se trouve le corps momifié du pharaon. Composés d'une cuve et d'un couvercle assemblés par des tenons et des mortaises, les trois sont incrustés, selon la technique du cloisonné d'or, de pâte de verre, de pierres semi-précieuses (cornaline rouge, turquoise bleu clair et lapis-lazuli bleu foncé) et de roches (obsidienne noire, calcite blanche).

    Sur les trois cercueils, le pharaon est représenté coiffé du némès, le plus emblématique couvre-chef des pharaons, qui est un assemblage complexe de tissu, surmonté des animaux protecteurs, le faucon et le cobra. Sur un visage imberbe, il porte la barbe postiche, tressée, symbole de royauté ; elle est recourbée car le pharaon est ici dans sa représentation mortuaire et donc, associé à une divinité.

    Sur ses bras croisés, la crosse et le flagellum, deux des attributs à connotation pastorale. La crosse (ou Héqa) et le fléau (ou Nekhekh) symbolisent les fonctions du berger, l'un par son crochet conçu pour attraper les pattes du bétail, l'autre, pour conduire le troupeau. Ils représentent la puissance féconde du souverain guidant, nourrissant et protégeant son peuple. Quant au célèbre masque funéraire, il recouvrait la tête et les épaules de la momie. Ce véritable chef-d'œuvre d'orfèvrerie est en or massif et pèse 11 kilogrammes.

    Bagues, bracelets, pendentifs, pectoraux, gorgerins... Plus de cent quarante-trois bijoux d'or étaient répartis dans les bandelettes entourant le corps du pharaon. 

    © Tarekheikal, CC by-sa 4.0

     

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    Horus, le faucon, le dieu solaire

    Toujours sur les murs externes de la troisième chapelle, voici le faucon, Horus, « le lointain », « celui qui est au-dessus ». Il est le dieu solaire, ses yeux représentent le soleil et la lune, souvent coiffé de la double couronne des pharaons. Il est à la fois le protecteur du pharaon et son incarnation terrestre. Par son ancienneté dans la mythologie égyptienne et sa complexité, il existe plusieurs représentations d'Horus.

    Lors d'un combat avec son oncle, Seth (dieu de la confusion et du désordre), Horus perdît un œil et le récupéra grâce à Thot. Depuis, cet œil, appelé « oudjat », représente la victoire de l'ordre sur le chaos et éloigne la malchance. Il ornait la proue des bateaux pour se protéger des hippopotames lors de la pêche ou de la traversée du Nil. Symbole de vaillance, de loyauté et de fidélité familiale, il est le garant de l'harmonie universelle. Horus est le dieu de la royauté, du soleil à son zénith

    © Claude Valette, CC by-nc 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    De l’air pour le pharaon !

    Retrouvé intact, cet éventail de cérémonie est une plaque demi-circulaire en bois doré et en pâte de verre multicolore. Cette partie de l'ombrelle est placée au bout d'un long manche ; sur sa tranche percée de trous étaient disposées de grandes plumes d'autruche. Les éléments centraux du décor montrent deux faucons symbolisant la déesse, Nekhbet. Ils encadrent les deux cartouches au nom de Toutânkhamon. Ils se font face en déployant leurs ailes et tiennent les deux symboles de pouvoir. L'un porte la couronne de la Haute-Égypte, l'autre, celle de la Basse-Égypte, signifiant la solidité de la réunification des deux territoires.

    Cette ombrelle servait à protéger le roi du soleil et à lui procurer de l'air. La charge de « porteur d'éventail du pharaon » était très convoitée.

    © ddenisen, CC by-sa 2.0

     

    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

    Une chaouabti, statuette funéraire

    Couverte d'inscriptions en colonnes verticales sur sa partie basse, cette chaouabti (« celui qui répond ») représente Toutânkhamon. Cette statuette de bois, en partie dorée, est représentée les bras croisés, portant le fléau, l'insigne royal : le nekhekh est généralement constitué d'une armature de bronze, recouvert alternativement de cylindres d'or et de cylindres de pâte de verre bleue. Il est fait de trois brins, tressés chacun de treize clochettes.

    Plusieurs interprétations sont données à ce spectre royal : certains scientifiques y voient un chasse-mouche, d'autres y voient le symbole d'Osiris, dieu inventeur de l'agriculture. Par extension, il serait un symbole pastoral du pharaon guidant son peuple.

    © Dave Nakayama, CC by-sa 2.0 

     

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    Archéologie 2:  Le trésor de Toutânkhamon, un témoignage pharaonique de l’Égypte ancienne

     

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    Peuple Lambayèque

    Les pyramides sacrées du Pérou

     

    A l’ombre de la cordillère des Andes, en Amérique du Sud, la vallée de Lambayèque a été le théâtre de la naissance et du déclin d’un peuple baptisé Lambayèque (également connu sous le nom de Sicàn). Cette civilisation pré-inca est beaucoup moins connue que celle des Mayas ou des Incas.
    Les Lambayèques étaient obsédés par la construction des pyramides. Aujourd’hui, seuls quelques vestiges témoignent du nombre impressionnant de monuments qu’abritait cette vallée.
    Pourquoi cette civilisation était-elle obsédée par la construction de ces pyramides ? Pourquoi ont-ils abandonnés les trois sites ? Pourquoi il y a-t-il tant de squelettes ensevelis à côté des temples ?
    Et enfin, que s’est-il passé de si tragique pour qu’une telle civilisation s’effondre en si peu de temps ?
    C’est à toutes ces questions que l’équipe internationale d’archéologues a pu répondre ces dernières années.
    Archéologues, climatologues et experts en médecine légale ont uni leurs efforts pour résoudre les mystères du peuple Lambayèque.

    Cette véritable enquête policière nous est retracée dans l’excellent documentaire « Les grandes cités disparues : Les pyramides sacrées du Pérou », produit par la BBC et diffusé sur France 5.

     

    Une véritable obsession pour les pyramides

    De nombreuses civilisations, à travers le monde, ont construit des pyramides mais aucune n’était à ce point obsédée par ce type de constructions.
    On a dénombré environ 250 monuments dans la vallée. Erodées au fil du temps, ces pyramides ont fini par se fondre dans le paysage sous forme de collines.

    Dans la vallée de Lambayèque, trois grands sites se détachent :

    • Lampa Grande avec une immense pyramide de plus de 50 m de haut sur 200 m de large
    • Batan Grande avec une bonne douzaine de pyramides
    • Túcume avec ses 26 pyramides

    Túcume est le plus grand complexe archéologique du peuple Lambayèque.

     

    Túcume. By Bruno Girin

     

    Grands bâtisseurs, ce peuple ne connaissait pas l’écriture. Leur nom leur a été donné par les archéologues en référence à la vallée.
    Les Lambayèques ont prospéré dans cette région à partir de 700 de notre ère.

    Au moins 12 autres civilisations ont construit des pyramides mais aucune ne ressemble à celles de cet étrange peuple.

    Les datations au carbone 14 montrent que la première pyramide de Túcume a été construite autour de 1100 de notre ère.
    Pendant 400 ans, ce peuple en a construit d’autres et ajouter des extensions à celles existantes.

     

    Túcume. By Bruno Girin

     

    Pourquoi les Lambayèques ont-ils construit autant de pyramides et à quoi servaient tous ces monuments ?

     

    La fonction des pyramides Lambayèques

    Quand on pense aux pyramides, le premier exemple qui vient à l’esprit est celui des pyramides d’Egypte.
    Ces tombeaux pointus étaient destinés à accueillir les souverains après leur mort.
    Les pyramides aztèques ou mayas pouvaient éventuellement abriter un tombeau mais leur principale fonction était d’être le siège de rituels bien précis.

     

    Guizeh (Paul Mannix) et Chichen Itza (Jimg944)

     

    Les pyramides construites par les Lambayèques sont totalement différentes. A Túcume, les 26 monuments sont de tailles différentes et construites en cercle autour d’une montagne, le Cerro la Raya.

    Le site couvre plus de 1 500 km². Une construction se détache des autres : une gigantesque plate-forme rectangulaire, la Huaca Larga.
    C’est la plus grande pyramide du monde avec ses 700 m de long sur plus de 20 m de haut. La terrasse est aussi grande que 7 terrains de football.

    L’intérieur des pyramides est dépourvu de salles. Aplanie au sommet, une rampe permettait d’y accéder. Des couloirs et des espaces ouverts s’enchevêtrent en haut du monument.

    Des milliers de personnes ont travaillé jour après jour à l’édification de ces gigantesques pyramides. Les briques étaient confectionnées à partir de boue séchée puis cuites au soleil.

     

    Hueca-pueblo à Batan Grande. By Bruno Girin

     

    C’est le sommet des pyramides qui a permis aux chercheurs d’en comprendre la fonction. Contrairement aux Egyptiens, il ne s’agissait nullement de tombeaux.
    En fait, le sommet était habité par un seigneur. On a mis au jour de nombreux vestiges dont des salles richement décorées, des fours ou des restes alimentaires.
    Les pyramides étaient donc des lieux de résidence permanentes aux seigneurs qui gouvernaient la région.

    Le devant des pyramides, constitué d’un immense espace à ciel ouvert, était réservé aux grandes cérémonies publiques.

     

    Image de synthèse des pyramides lambayèques (capture d'écran du documentaire)

     

    Mais, à Túcume, il y a 26 pyramides ce qui signifie que 26 seigneurs étaient rassemblés au même endroit.
    Pourquoi un tel rassemblement ? Et pourquoi construire de tels monuments simplement pour héberger un seigneur ?

     

    Pyramides et montagnes sacrées

    Dans l’ancien Pérou, les montagnes sont sensées abriter des pouvoirs religieux et magiques.
    Les dieux, vraiment puissants, vivent dans les montagnes. Quand ils étaient en colère, ils terrorisaient la population.
    Un dieu avait le pouvoir de vie ou de mort. C’est lui qui donnait la vie grâce à l’eau qu’il faisait descendre des Andes. Sans cette eau, la vallée n’aurait été qu’un immense désert.

    Ce n’est pas un hasard si les 26 pyramides de Túcume sont construites autour d’une montagne. D’après les scientifiques, quand les Lambayèques construisaient une pyramide, ils construisaient en fait une réplique de la montagne, dotée des mêmes pouvoirs surnaturels et capable de contrôler les forces de la nature.

     

    Túcume. By Bruno Girin

     

    C’est pourquoi les Lambayèques se sont tués à la tâche pour construire des monuments qu’ils croyaient investis des pouvoirs magiques des montagnes.

    Et tout comme les dieux vivaient au sommet des montagnes, les seigneurs vivaient au sommet des pyramides pour protéger le peuple.

    Mais qu’est ce qui les effrayait tant dans cette vallée ? Et pourquoi avaient-ils besoin d’autant de pyramides pour se protéger ?

     

    De mystérieux abandons

    Les datations au carbone 14 révèlent quelque chose de surprenant. Les trois principaux sites n’ont jamais été habités en même temps.
    Chaque ville a été bâtie après que la précédente a été abandonnée :

    • Pampa Grande (600-750 de notre ère)
    • Batan Grande (750-1100 de notre ère)
    • Túcume (1100-1500 de notre ère)

    L’abandon de Túcume sonna le glas du peuple Lambayèque.

    Il existe cependant un lien commun dans ces trois villes. Un incendie a ravagé le sommet des monuments juste avant l’abandon de la ville.
    Ces monuments en portent encore la trace. En effet, la couleur rouge des murs est due à un feu très intense.
    On n’a retrouvé aucune trace d’invasion, ni de combats. Ce sont donc les habitants eux-mêmes qui ont mis le feu aux pyramides, détruisant ce qu’ils avaient mis des centaines d’années à construire.

    Pour comprendre un tel comportement, il faut savoir que dans les croyances d’Amérique du Sud, le feu était utilisé pour purifier les endroits maudits.

     

    Túcume. By Teen Wolf

     

    Cette vallée était-elle maudite ? D’une certaine manière, on peut répondre « oui » car les catastrophes naturelles s’y sont succédées.
    Les strates archéologiques de Batan Grande révèlent que la ville a été frappée de plein fouet par un mur d’eau.
    Le site proche de Moche a été enseveli par une gigantesque et fulgurante tempête de sable.

    On sait aujourd’hui que ces catastrophes climatiques sont provoquées par le phénomène appelé El Nino.
    Cette région en est d’ailleurs toujours la cible.

    Mais, pour les gens, ces catastrophes ne pouvaient être que l’expression de la colère des dieux.
    Donc, si ces phénomènes se produisaient, c’est que les seigneurs et les pyramides n’avaient pas su les protéger.

     

    Masque funéraire Lambayèque (Metropolitain Museum of Art of New York). Túcume. By May Harrsch

     

    A chaque nouvelle catastrophe qui provoquait de nombreux morts, des famines et des épidémies, la population quittait la ville pour trouver protection ailleurs.
    Devenue maudite, la pyramide était incendiée.

    C’est ce qui explique qu’autant de pyramides émaillent la vallée.

    Cependant, à Túcume, les choses sont bien différentes.

     

    Les sacrifices rituels de Túcume

    A Túcume, il n’existe aucune trace de catastrophe naturelle. C’est durant l’été 2005 que les archéologues ont découvert pourquoi cette cité a été abandonnée et surtout pourquoi ce peuple a brutalement disparu.

    Tout a commencé par la découverte des vestiges d’un passage à deux voies bordé de murs qui menait autrefois à la ville.
    Cette ruelle en forme de labyrinthe tournait plusieurs fois autour de la cité pour déboucher devant un endroit précis : un temple de taille modeste, le temple de la Piedra Sagrada.
    La population de Túcume y faisait ses offrandes pour les dieux.

     

    La Piedra Sagrada (capture d'écran du documentaire)

     

    Mais, dans les dernières semaines, ce temple est devenu le théâtre d’offrandes beaucoup plus sinistres.

    Ce sont les nombreux corps découverts à l’extérieur du temple qui ont fourni les réponses. 119 corps ont été découverts, ensevelis sur cinq niveaux.
    La plupart de ces gens ont été décapités. Parmi eux, il y avait quelques femmes et des enfants.
    Le dernier niveau correspond aux derniers jours avant l’abandon de la ville. Les corps sont beaucoup plus nombreux à ce dernier niveau ce qui montre que les sacrifices se sont multipliés.

     

    Captures d'écran du documentaire

    Grâce au travail des archéologues et aux récits d’anciens chroniqueurs espagnols, on sait comment les rituels se déroulaient.

    L’élite des seigneurs Lambayèque et le gouverneur inca se rassemblaient autour du temple. Le grand prêtre soufflait des poudres colorées sur la pierre sacrée, symbolisant le dieu de la montagne.
    En se parant d’un masque, il montrait qu’il endossait le rôle d’un dieu.

    Les victimes étaient droguées. La drogue administrée paralysait le corps mais laissait la victime consciente.
    Elle savait qu’elle allait mourir mais était incapable d’opposer la moindre résistance. Elle s’agenouillait et le prêtre se tenait derrière elle.
    Une fois la gorge tranchée et la tête coupée, le prêtre retirait le cœur pour l’offrir aux dieux.

    Un couteau sacrificiel, le tumi, a été découvert sur le site.

    On sait que les peuples amérindiens pratiquaient le sacrifice humain mais pourquoi les Lambayèques ont-ils autant intensifié ces sacrifices ?

     

    Du sang pour les dieux

    L’effarante histoire des Lambayèques trouve sa source dans l’arrivée des conquistadors en 1532. Ils ont débarqué au Pérou, très loin de la vallée.
    .
    Vénérés à leur arrivée car assimilés à des dieux, ils ont très vite été craints, d’autant plus qu’ils arrivaient sur des chevaux, un animal inconnu en Amérique du Sud.

    Les éléments retrouvés sur le site montrent que lorsque les Espagnols sont arrivés au Pérou, les Incas avaient déjà pris le contrôle de la vallée. Or, les Lambayèques partageaient avec les Incas une même croyance, à savoir que les envahisseurs étaient le signe de la colère des dieux. Il fallait donc les apaiser.

    Un an après l’arrivée des envahisseurs, Les Lambayèques ont appris qu’ils avaient tué leur chef suprême, le demi-dieu incas.
    Cette mort déclencha une vague de panique. Les habitants de la vallée devaient offrir aux dieux ce qu’ils avaient de plus précieux : des êtres humains.

    Il fallait nourrir les dieux avec du sang humain pour les apaiser et repousser l’invasion.

    Mais, les sacrifices n’ont pas stoppé les Espagnols. Plus la peur grandissait, plus cette peur devenait incontrôlable.
    Vers la fin, les corps s’empilaient devant le temple.

    Pour ce peuple, les pyramides avaient perdu leur pouvoir surnaturel. Elles n’avaient pu les protéger.
    Ils y mirent donc le feu pour purifier la ville.

    Puis, les Lambayèques quittèrent Túcume. Nul ne sait encore où toute cette population se rendit.

    Peut-être avaient-ils envisagé de reconstruire d’autres pyramides mais les Espagnols avaient déjà pris le pouvoir au Pérou.

    V.Battaglia (27.08.2007)

    SourcesCrédit photographique

    « Les grandes cités disparues : les pyramides sacrées du Pérou », produit par la BBC et diffusé sur France 5.
    Civilisations disparues, Nov’Edit

    Toutes les photos, sauf mention contraire, étaient sous Licence creative commons Attribution-Non Commercial-No Derivs 3.0 Unported au moment de la mise en ligne de ce dossier et proviennent du site FlickR

    Archéologie 2:  Peuple Lambayèque - Les pyramides sacrées du Pérou

     

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    Civilisation Inca

     

    Machu Picchu. Tiahuanaco et les Mystères

    des Cités incas

     

    À l’arrivée des conquistadors espagnols au 16e siècle, l’Empire Inca s’étendait le long de la côte pacifique et de la cordillère andine, de la frontière nord de l’actuel Équateur jusque dans le Chili central, englobant l’ensemble du Pérou et la quasi-totalité de la Bolivie.

    Les différentes parties de ce vaste empire étaient reliées entre elles par un réseau de routes. Les forces espagnoles surent d’ailleurs tirer profit de ces routes pour avancer jusqu’au cœur de l’Empire inca.

    Extermination et destructions ont malheureusement fait perdre à jamais à l’humanité une grande partie des richesses de cette civilisation. Les sites archéologiques qui sont parvenus jusqu’à nous restent pour la plupart des énigmes.


    Machu Picchu ou Tiahuanaco nous transmettent un savoir et nous délivrent des messages importants pour l’avenir de l’humanité.


    Je suis intimement persuadée que les légendes ne sont pas le fruit de l’imagination de quelques peuplades primitives. Héritage oral pour la plupart, elles sont là pour nous rappeler que, malgré toute notre technique sophistiquée, il nous reste le plus important à apprendre.


    Saurons-nous les déchiffrer à temps ?

     

    Machu Picchu : la cité perdue des Incas

    Machu Picchu, en Bolivie, n’a jamais été découvert par les conquistadors et les missionnaires espagnols. Elle a ainsi pu échapper aux pillages.

     

    Machu Picchu

    Vue d'ensemble de Machu Picchu. By robennals

     

    Ce n’est qu’en 1911 que Hiram Bingham, jeune explorateur américain, découvrit cette cité.

    De tous les grands sites archéologiques qui témoignent de la puissance de l’empire Inca, le plus surprenant est Machu Picchu.
    Cette cité se dresse à un endroit presque inaccessible. Elle demeure une énigme et on ne sait toujours pas à quand remonte sa construction.

     

    Machu Picchu

    Murs et maisons qui relient les différents niveaux des terrasses. By Amy Allcock

     

    Les ruines se situent à 2 800 m d’altitude, entre deux pics andins appelés Huayna Picchu (jeune pic) et Machu Picchu (vieux pic).

    C’est un lieu d’une beauté inouïe et unique dans le monde.

     

    Machu Picchu

    "Secteur agricole" situé en dehors de la cité. By Carnaval King 08

     

    Quand a été bâti Machu Picchu ?

    Les archéologues traditionalistes s’accordent à dire que la construction ne peut remonter avant le début du 15e siècle.
    Mais d’autres archéologues ont contesté cette hypothèse.

     

    Machu Picchu

    Machu Picchu est un lieu unique. By 00dann

     

    Rolf Müller, professeur d’astronomie, qui a étudié le site a affirmé dans les années trente que les vestiges comportaient des alignements astronomiques significatifs.
    En appliquant des calculs complexes, il en arriva à la conclusion que la cité avait été construite entre 4 000 et 2 000 avant notre ère.

     

    Observatoire. Machu Picchu

    Construction circulaire qui serait un observatoire astronomique. By auntjojo

     

    Bien évidemment, cette théorie est considérée comme une hérésie. En effet, cela voudrait dire que Machu Picchu est plus ancienne que la pyramide de Kheops.

     

    Le lac Titicaca

    La Paz, capitale de la Bolivie, est nichée au creux d’un cirque situé à plus de 3 000 m au dessus du niveau de la mer.
    Le lac Titicaca se situe aujourd’hui à près de 4 000 m au dessus du niveau de la mer.
    Les alentours du lac sont jonchés de coquillages fossilisés.
    Bien que vivant à plusieurs centaines de kilomètres de l’océan Pacifique, les poissons et crustacés du lac appartiennent en majorité à des espèces océaniques.

     

    Lac Titicaca

    Lac Titicaca . By Julia Manzerova

     

    Sa faune marine démontre que le lac était autrefois plus salé. En fait, il est évident que les eaux étaient marines.
    Donc, à une certaine époque, l’ensemble de l’Altiplano a été soulevé. Les eaux marines ainsi que sa faune se sont retrouvées emprisonnées dans les Andes.

    Cette précision géologique est importante pour comprendre les contradictions manifestes entre ce que nous livrent les sédiments et les roches et la théorie officielle sur la construction de Tiahuanaco.

     

    Lac Titicaca

    Lac Titicaca . By quinet

     

    A moins de 20 km du lac et plus de 30 m au dessus des côtes actuelles, se dressent les vestiges monumentaux de Tiahuanaco.

     

    Tiahuanaco : la cité du mystère

    Dès le 16e siècle, les conquistadors entendirent parler de légendes entourant cette cité. Ils y découvrirent des ruines abandonnées depuis déjà longtemps.
    Depuis, plusieurs chercheurs entreprirent des études archéologiques pour dater l’origine de la cité.

    Arthur Posnanski conclut que les origines de cette cité remonteraient à plus de 10 000 ans. Les archéologues plus orthodoxes exprimèrent leur désaccord et avancèrent comme date la plus ancienne 100 ans avant notre ère.

    Nous allons essayer de mettre en avant les preuves qui permettent de dater cette cité.

     

    Tiahuanaco

    Monolithes dressés au centre de l'enceinte du temple. By So_P

     

    Le point le plus déroutant est que la cité avait autrefois un port, les vestiges sont là pour en attester. Ce port était situé sur le rivage du lac Titicaca.

    Donc ces vestiges que nul ne peut nier posent le problème suivant :

    Les grandes transformations géologiques s’effectuent sur de très longues périodes. L’ensemble de l’Altiplano a été soulevé, sans doute à l’occasion des bouleversements géologiques qui présidèrent à la formation de l’Amérique du Sud.

    Il est prouvé que Tiahuanaco était autrefois au bord du lac. Partant de ce fait, soit depuis sa construction, le niveau du lac a considérablement baissé ; soit, le terrain sur lequel se situe la cité s’est surélevé.

    Le problème c’est que le soulèvement de l’Altiplano s’est produit avant l’apparition de l’homme.

     

    El Fraile. Tiahuanaco

    Le Fraile, une des sculptures les plus importantes de Tiahuanaco. On ignore le rôle et l'identité de ce personnage. By So_P

     

    Alors quand Tiahuanaco a-t-il été construit ?

    Le Professeur A.Posnansky a consacré 50 ans à étudier la cité. Il a livré ses conclusions dans un ouvrage intitulé Tiahuanacu : The Cradle of American Man.

    Il y expose ses calculs archéo-astronomiques qui ont été corroborés par plusieurs savants dont le Docteur Hans Ludendorff (Directeur de l’observatoire astronomique de Postdam à l’époque), plusieurs astronomes et astrophysiciens.

    Sa conclusion est la suivante :

    Les alignements solaires des diverses structures ont été déterminés en fonction d’observations des cieux.
    Les astronomes confirment que cette observation est largement antérieure à 500 avant notre ère.
    La date de – 15 000 ans avancée par Posnansky est beaucoup plus vraisemblable.

    Tiahuanaco a donc été édifié bien avant l’aube des temps préhistoriques.

    Des espèces disparues

    Le monument le plus spectaculaire de Tiahuanaco est sans conteste la Porte du soleil. Pesant 10 tonnes, elle est célèbre pour les frises de son linteau.

     

    Porte du Soleil de Tiahuanaco

    La porte du soleil. La frise du grand linteau représente des personnages ailés, dominés au centre par le dieu aux Sceptres, baptisé Viracocha. By So_P

     

    On peut distinguer sur la base de cette frise une tête d’éléphant. Le dessin est inattendu car les proboscidiens ont disparu d’Amérique du Sud à la fin du Pléistocène c’est-à-dire il y a 10 000 ans.

     

    Tete d'elephant à Tiahuanaco

    © A.Posnansky . Tiahuanacu : The Cradle of American Man

     

    Une autre espèce identifiée qui apparaît est le Toxodon, un mammifère amphibien qui a prospéré en Amérique du Sud à la fin du Pliocène (1,6 million d’années) et s’est éteint à la fin du Pléistocène (vers – 12 000 ans).
    On trouve pas moins de 46 têtes de toxodontes ciselées dans la frise.

     

    Tiahuanaco

    Les narines proéminentes de cette représentation sont celles d'un animal semi-aquatique. © A.Posnansky . Tiahuanacu : The Cradle of American Man

     

    L’animal apparaît également sur des poteries.

    D’autres représentations d’espèces disparues ont été découvertes sur le site : le Shelidoterium et le Macrauchenia.

    Le Macrauchenia était un ongulé sud-américain qui a disparu il y a 10 000 ans.

     

    Macrauchenia

    Macrauchenia. "Sur la Terre des Monstres Disparus". © BBC 1996.2002

     

    Il est à noter que la fin du Pléistocène a marqué une extinction de nombreuses espèces à travers le monde.
    En effet, à la fin de cette période, tous les animaux porteurs de trompe, les éléphantidés, les félins aux dents de sabre, les chalicothères et bien d ‘autres espèces sur tous les continents se sont éteints.

    Pourtant, les représentations sont bien là et par définition, on ne peut dessiner ou sculpter que ce que l’on connaît.
    Ces animaux ont bien été représentés d’après nature.

    Cela confirme sans aucun doute quoiqu’en disent les archéologues « traditionalistes » que Tiahuanaco a bien été construit avant la fin du Pléistocène.

    Un site inachevé

    Tiahuanaco n’a jamais été achevé. Les travaux et représentations ont été arrêtés comme si la civilisation qui avait érigé ces bâtiments s’était brusquement éteinte.

    Il semble probable qu’un évènement brutal soit survenu. Un cataclysme semble avoir frappé la cité au onzième millénaire avant notre ère.

     

    Tiahuanaco

    Statue mesurant 2,8 mètres de haut, appelée monolithe Ponce. By Theodore Scott

     

    La découverte d’une flore lacustre mêlée à des ossements humains tendrait à prouver qu’il s’agit d’une inondation.

    Une chose est sure et les géologues le confirment, des tremblements de terre ont ravagé la région. Ils eurent pour conséquence de faire monter le niveau des eaux.
    Le climat devint beaucoup plus froid.

    Ce qui est encore plus surprenant c’est que la population n’a pas quitté Tiahuanaco immédiatement. En effet, on a retrouvé des preuves d’expériences agricoles sophistiquées.
    Ces expériences semblaient avoir pour objectif de compenser la détérioration du climat.
    Notamment, des analyses chimiques de plantes ont été effectuées.
    Mais par qui ? A une époque où nos ancêtres vivaient encore dans des grottes.

    Selon des articles parus dans le magazine Nature, la dernière inversion géomagnétique a eu lieu il y a 12 400 ans.
    Cette date coïncide étrangement avec la disparition de la civilisation de Tiahuanico et de nombreuses espèces animales sur Terre.
    A quand la prochaine catastrophe planétaire ? La réponse est peut-être dans l’alignement des structures.
    Nous ne le saurons sans doute jamais, de même que cette civilisation restera probablement une légende aux yeux de la communauté scientifique traditionaliste.

    V.Battaglia (02.2005)

     

    Références principales et crédit photographique

    A.Posnansky. Tiahuanacu : The Cradle of American Man. J.J. Agustin 1945
    Splendeurs des civilisations perdues. Les plus beaux sites archéologiques. Gründ 1998
    Les sites archéologiques : Le patrimoine mondial de l'UNESCO. Gründ 2004
    Biographie de A.Posnansky. Wikipedia

    Toutes les photos, sauf mention contraire, étaient sous Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé au moment de la mise en ligne de ce dossier et proviennent du site FlickR

     

    Archéologie 2:

     

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