• Armes de la conquête de l'ouest rubrique de Pierre

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    Les pistolets et revolvers à percussion


    Les pistolets Deringer





    Pistolet Deringer







    Vers 1840, Henry Deringer sortit une série de pistolets à un coup, généralement de calibre 41, qui reçurent un accueil chaleureux. De par leur taille réduite, ils offraient l'avantage d'être aisément dissimulables tout en offrant un pouvoir vulnérant respectable. Leur désavantage majeur résidait dans leur coup unique. Il n'empêche que ces armes eurent un grand succès dans l'Ouest, principalement du fait de leur faible coût. C'est avec une arme de ce type que John Wilkes Booth assassina Lincoln en 1865. On estime à 15.000 environ le nombre de pistolets fabriqués par Deringer jusqu'à sa mort en 1868. Ces armes furent abondamment copiées, parfois sous l'appelation Derringer (double R), et ce en dépit de nombreuses actions en justice entreprises par l'armurier de Philadelphie.


    Poivrière Allen et Thurber


    Poivrière Allen et Thurber cal 36 1845




    La firme Allen et Thurber est spécialement connue pour sa production de poivrières qui furent, pendant un temps, les armes à répétition les plus appréciées aux Etats-Unis avant d'être supplantées par les revolvers à percussion. Les six canons sont forés dans un même bloc d'acier et le mécanisme est à double action. Une pression sur la détente fait tourner l'ensemble du bloc-canons. Les cheminées destinées à recevoir les capsules au fulminate sont recouvertes d'un bouclier protecteur. Dépouvues d'organes de visée et nécessitant une forte pression sur la détente, ces armes étaient puissantes à courte portée mais pratiquement dépourvues de précision. Leur production se poursuivit toutefois jusqu'aux alentours de 1870 et ce à raison de plusieurs milliers d'exemplaires. La poivrière fut l'arme type de la ruée vers l'or dès 1849. Plus coûteuse qu'un pistolet Deringer, elle était nettement plus abordable qu'un revolver Colt qui atteignait un prix de vente de deux à dix fois supérieur.


    Colt Dragoon cal.44 mdl 1849



    Colt Dragoon cal.44 1849




    Samuel Colt sortit son premier modèle de revolver, le Paterson, en 1836. Ce modèle archaïque fut suivi, en 1847, par un revolver calibre 44 extrêmement massif, le Whitneyville Walker. Pesant plus de deux kilos et fabriqué à un millier d'exemplaires seulement, il fut vite remplacé, dès 1848-1849, par le modèle Dragoon illustré ci-dessus. Pesant 1.9 kilos, il ressemble beaucoup au Walker mais avec un barillet plus court prévu pour une charge moindre. Par un effort de mécanisation poussé, il s'agissait du premier revolver Colt dont les pièces étaient interchangeables avec un modèle similaire.Sur les premiers modèles produits, le pontet était à dos carré ce qui était inhabituel à une époque aussi avancée. Le
    canon est maintenu à l'axe du barillet par une clavette métallique. Sous le canon figure le levier de chargement destiné au forcement des balles par l'avant des chambres. Arme puissante, le Dragoon fut produit de 1849 à 1861 à raison d'environ 20.000 exemplaires, tous modèles confondus.


    Colt Navy cal.36 mdl 1851



    Colt Navy cal.36 mdl 1851




    Lourd et encombrant, le Colt Dragoon fut peu apprécié des civils et des fantassins. Le modèle plus petit lui faisant immédiatement suite fut le Colt Navy apparu en 1851. L'arme rencontra un succès foudroyant et fut produite jusqu'en 1872 à raison de 215.000 exemplaires. Produit aux Etats-Unis, ce modèle le fut également à Londres et intéressa plusieurs armées étrangères dont celles de Grande-Bretagne, de Russie et de Turquie. De ligne semblable à celle du Dragoon, le Navy est plus petit et possède un
    canon octogonal toujours fixé à la carcasse au moyen d'une clavette traversant l'axe du barillet. C'était là le défaut commun à tous les revolvers Colt à percussion : hormis le fait que cette clavette, devant être enlevée à chaque nettoyage, pouvait être endommagée ou perdue (rendant l'arme inutilisable), un usage intensif de l'arme finissait par provoquer une usure des pièces et un jeu important entre la carcasse et le canon. Cela créait un espace entre la chambre du barillet et le canon, responsable d'une grande perte de puissance. Le Colt Navy se révéla extrêmement précis à grande portée. Son défaut principal fut un certain manque de puissance par rapport aux armes de calibre 44. C'était toutefois une arme à bien des égards exceptionnelle. Le problème majeur que j'ai rencontré, commun à tous les revolvers à percussion, vient des capsules de fulminate qui ont un malin plaisir à se dégager de leur cheminée et à se coincer, bloquant la rotation du barillet jusqu'à démontage de l'arme. Cette déconvenue arriva au marshall de Fort Worth (Texas), Jim Courtright. Il dégainait en un éclair et, une seule fois, le coup ne partit pas et son adversaire l'étendit raide. On devait constater que son barillet avait été coincé par une amorce, interdisant la rotation...
    Le Navy fut abondamment copié par les Confédérés durant la guerre civile ce qui en dit long sur l'appréciation de cette arme. Les modèles sudistes étaient toutefois bien inférieurs aux originaux tant au niveau des matériaux employés que de la qualité de fabrication.


    Revolver Starr cal.44 1858



    Revolver Starr cal.44 mdl 1858




    La Starr Arms Company de New York se lança dans la fabrication de revolvers entre 1856 et 1858. Les armes produites existaient en calibre 36 ou 44 et pouvaient être à simple ou double action. Contrairement aux Colt de l'époque, le Starr est du type à carcasse fermée par une bride au-dessus du barillet, une conception beaucoup plus rigide et moderne. Le barillet présente douze crans et les crans intermédiaires permettent de bloquer le barillet avec une cheminée de chaque côté du chien ce qui élimine le risque de décharge accidentelle. Le Starr, robuste et bien fini, fut employé par les troupes de l'Union durant la guerre de sécession et fut bien accueilli sur le marché civil. Toutefois, l'arme ne parvint pas à concurrencer les modèles Colt déjà bien établis et la production du Starr cessa en 1867 avec un total de 26.000 armes manufacturées. Ce fut une bien triste fin pour cet excellent revolver.


    Revolver Whitney



    Revolver Whitney cal.36 mdl 1859




    Ce revolver à carcasse fermée eut un certain succès et fut fabriqué à 33.000 exemplaires de calibre 36 entre 1859 et 1863. Il fut copié par les Confédérés à raison de 1.450 exemplaires, de 1862 à 1864, sous l'appelation Spiller and Burr.


    Revolver Le Mat



    Revolver Le Mat à double
    canon




    Cette arme fut inventée par Jean Alexandre Le Mat, un médecin français habitant la Louisiane, en 1856. L'arme est très massive. La carcasse, la poignée et le canon inférieur sont d'une seule pièce. Le barillet, à neuf chambres, est monté sur le canon inférieur, de calibre 63, qui est lisse et prévu pour le tir à la chevrotine. Le canon supérieur, généralement de calibre 36, est rayé et octogonal. Le levier de chargement, qui semble assez fragile, est placé sur le côté gauche du canon supérieur. Le chien est doté d'un percuteur rotatif qui peut être utilisé pour frapper les chambres du barillet ou le canon inférieur. Le mécanisme est à simple action. Il s'agit d'une arme encombrante et lourde mais d'une capacité de dix coups. L'énorme canon à chevrotine est plus que dissuasif et ses effets sont dévastateurs. En ce qui me concerne, je trouve que la prise en main est quelque peu désagréable. L'arme fut adoptée par les Confédérés durant la guerre civile et produite de 1859 à 1865 à raison de 3.500 exemplaires.


    Colt Army cal.44 mdl 1860



    Colt Army 1860 cal.44





    Ce modèle succède au Dragoon dont il
    conserve le puissant calibre 44, mais avec un poids moindre (1,2 kgs) et avec une ligne plus élégante. Il peut éventuellement être pourvu d'une crosse d'épaule. Le levier de chargement, modifié, fonctionne avec une crémaillère. Un petit nombre de modèles 1860, parmi les premiers, ont reçu un barillet dépourvu de renfort. Toujours basé sur le système du canon maintenu à l'aide d'une clavette, le modèle Army 1860, hormis ses dérivés, est le dernier Colt à percussion jamais produit. Il fut grandement utilisé par les forces de l'Union durant la guerre de sécession et, par la suite, fit une longue carrière aux mains de cowboys... Produit de 1860 à 1872, on en compta plus de 200.000 exemplaires.


    Le Colt Police 1862



    Colt Police cal.36 mdl 1862




    Une arme moins connue mais que j'ai toujours appréciée. Il s'agit d'une adaptation du modèle Army 1860 à un calibre plus léger, le 36, et monté sur une carcasse très légère (de calibre 31). Le barillet semble plus moderne grâce à son aspect cannelé. C'est une arme très légère mais puissante. L'un de ses utilisateurs les plus célèbres fut William Quantrill, le célèbre guérillero confédéré.


    Le Remington Army New Model 1863 cal.44



    Remington cal.44 New Model 1863




    Eliphalet Remington commença sa carrière en fabriquant des fusils réputés. En 1858, il mit au point un revolver à carcasse fermée, nettement plus robuste que les Colt, fonctionnant à simple action selon l'usage de l'époque. En 1861, le modèle fut modifié afin de permettre un enlèvement rapide du barillet et fut doté d'un nouveau refouloir. Le stade ultime fut le New Model 1863 dont le barillet était pourvu d'échancrures de sécurité entre les cheminées. C'était une arme excellente même si les alliages utilisés étaient imparfaits et que certains modèles avaient une fâcheuse prédisposition à exploser ! L'arme s'avéra bien supérieure au Colt en terme de solidité, de précision et de vitesse de rechargement. Le levier de refoulement s'élargit vers l'arrière afin de favoriser la remise de l'arme à la gaine ce qui lui confère un aspect des plus agréables. Etrangement pour une arme à destination militaire, le pontet est très petit et il est quasi impossible de se servir de l'arme lorsqu'on porte des gants. Cette arme élégante et bien fabriquée fut utilisée en grandes quantités par l'Union lors de la guerre civile. Produit, tous modèles confondus, de 1860 à 1875, le Remington Army cal. 44 ou Navy cal. 36 totalisa près de 190.000 exemplaires. Il s'agit de mon revolver à percussion préféré et, à mon sens, le meilleur et le plus abouti jamais produit.


    Le Remington Pocket cal. 31 mdl 1863



    Remington Pocket 1863 cal. 31




    Je terminerai mon échantillonnage de revolvers à percussion par le minuscule Remington Pocket. Produit entre 1863 et 1873 à raison de 25.000 exemplaires, il ne renie aucunement sa parenté avec le Remington New Model cal. 44. Prévu pour un usage discret, il est doté d'un canon de trois pouces (76mm) et pourvu d'un barillet à cinq coups de calibre 31. Il est doté d'une détente-éperon qui surgit de son logement lorsqu'on arme le chien manuellement. Une telle détente permet une limitation de l'encombrement et ne peut se prendre dans une poche lors d'une sortie rapide de l'arme. Il n'empêche, qu'à défaut d'être efficace, l'arme est belle.

     

       FIN

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