• Art et Culture 3: Maincy, dans l'ombre de Vaux-le-Vicomte

     

    Maincy, dans l'ombre de Vaux-le-

    Vicomte

     

    Par Dominique Roger - Hugues Derouard - Mélanie des Monstiers
    source : Hors Série - Les plus beaux villages de nos régions 2013, p. 56
     

    Tout près de Melun, en Seine-et-Marne, Maincy a une histoire et un patrimoine bâti qui se confondent avec l’un des chefs-d’oeuvre de l’architecture du Grand Siècle : le château de Vaux-le-Vicomte. Maincy mérite une étape découverte.

    Pont du moulin

    Le pont en bois des Trois-Moulins qui enjambe l'Almont a servi de modèle au peintre Paul Cézanne qui séjournait alors à Melun, pour son Pont de Maincy. Ce tableau datant de la fin de l'année 1879 est actuellement exposé au musée d'Orsay, à Paris.

    L'héritage du XVIIe siècle

    Structure du village

    L’habitat s’organise autour de courées où les ouvriers et les employés du domaine logeaient, regroupés par corps de métier. Ces maisons déclinent les matériaux typiques de l’Île-de-France : la meulière, le gypse et le grès. Mais l’on trouve aussi de beaux murs de calcaire blond à joints « beurrés » de plâtre, souvent renforcés par des chaînages d’angle en pierre de taille. 

    Le saviez-vous ?

    La construction du château de Vaux-le-Vicomte monopolisa 18 000 ouvriers !

    Les toits assez pentus sont couverts de tuiles briardes ; leur teinte rouge orangé ajoute une note de couleur à un paysage dominé par une palette allant du beige au brun.

    L'église Saint-Etienne

    Par la rue du Pavé-de-l’Église, rejoignez l’église Saint-Étienne. L’édifice porte la marque du Grand Siècle inscrit dans le sillage de Nicolas Fouquet, qui ordonna la création du château de Vaux-le-Vicomte. C’est à son architecte de prédilection, Louis Le Vau, que le surintendant des finances sous Louis XIV confie le soin d’agrandir et d’embellir le sanctuaire de Maincy.

    Eglise Saint-Etienne

    Un premier sanctuaire, déjà consacré à saint Etienne, occupait la place de l'église actuelle. Son clocher est élevé sur ce qui fut une tour de défense aux contreforts restés très apparents. Les quatre gargouilles sont un vestige du XIIIe siècle

    Du caractère primitif de l’édifice (vers 1200), il fait table rase pour imposer une décoration de style Louis XIII. D’autres modifications, de moindre importance, seront effectuées à la fin du XIXe siècle et jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Le collatéral gauche est flanqué d’un porche ouvert élevé sur un perron conférant à l’église une certaine originalité.

    La maison des Carmes

    Quant à la maison des Carmes, elle est acquise par Fouquet pour y installer les ateliers de tapisseries de Maincy, qui deviennent en 1660, sur autorisation royale, une manufacture privée placée sous la direction de Charles Le Brun : 300 ouvriers y oeuvrent sous la houlette de 19 tapissiers-liciers flamands. À la chute du surintendant, Louis XIV transfère savoir-faire et matériel à Paris : la Manufacture royale des meubles de la Couronne (plus connue sous le nom de manufacture des Gobelins) était née.

    La douce folie d'un courtisan : Nicolas Fouquet

    Né en 1615, Nicolas Fouquet, descendant d’une fortunée famille de magistrats angevins, a gravi, sous la protection du cardinal Mazarin, tous les échelons le menant à la maîtrise absolue des finances de l’État. Ivre de richesse, assoiffé de pouvoir, il décide de se faire édifier un château digne de sa charge sur sa terre de Vaux.

    Château de Vaux-le-Vicomte


    En 1656, devant sa seigneurie réunie, il ordonne de raser le manoir féodal, le village de Vaux et les hameaux de Jumeaux et de Maison-Rouge. Fouquet engage trois génies créateurs : l’architecte Louis Le Vau, le peintre-décorateur Charles Le Brun et le jardinier et paysagiste André Le Nôtre.

     

    Les jardins du château


    En cinq ans, temps record, le terrain marécageux cède place à un véritable palais en grès de Fontainebleau et pierre de taille de Creil, rehaussé par la magnificence des jardins, le premier tracé à la française créé par Le Nôtre.

    Le château de Vaux-le-Vicomte valut à son ambitieux propriétaire Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, de monter si haut qu'il se brûla les ailes.


    Le 17 août 1661, Fouquet offre une fête au jeune Louis XIV. Le faste déployé blesse l’orgueil du roi. Il lui faut la tête de ce faquin. Arrêté par d’Artagnan, Fouquet est jugé et condamné à la prison à vie. Sauvé à plusieurs reprises du désastre, le château, classé Monument historique, appartient aujourd’hui à la famille de Vogüé. Depuis 2012, Jean-Charles et Alexandre ont succédé à leur père Patrice de Vogüé à la direction du domaine.

    Les Trois-Moulins

    Sur le cours de la tranquille Almont, le pont des Trois-Moulins vous dira sans doute quelque chose. Paul Cézanne, qui séjourna à Melun de 1879 à 1880, réalisa une toile intitulée Pont de Maincy, que l’on suppose datée de la fin de l’année 1879. L’oeuvre est importante car elle marque un tournant décisif dans l’expression de l’artiste qui rompt avec l’impressionnisme.

    Pont

    Ce pont de bois a été construit à l’emplacement d’un ancien gué par le colonel Johnson, lors de son acquisition du château du Coudray, belle maison de campagne du début du XIXe siècle. Le lieu accueille désormais un centre pour enfants en difficulté. 

     

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