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Par Frawsy le 15 Mai 2021 à 11:03
10 musées insolites et originaux
en France
Marre des visites culturelles longues et ennuyeuses ? Envie d’une activité qui plaise à tous, de 7 à 77 ans ? Pour apprendre en s’amusant, on vise les musées insolites. Musée de l'outil, musée de la contrefaçon, musée international de la chaussure… Ils sont nombreux, cachés aux quatre coins de la France. En voici 10 qui ont retenu notre attention.
Le Musée de la contrefaçon, à Paris
La collection du musée de la contrefaçon est répartie dans six salles différentes. Comptez 40 minutes de visite en tout.Depuis sa création par l’Union des fabricants en 1951, le musée dénonce la contrefaçon en présentant côte à côte objets authentiques et contrefaisants. D’abord destiné aux professionnels, il ouvre ses portes au grand public dès 1972. Vêtements, jouets, articles de luxe, dernières technologies… plus de 500 produits sont exposés dans ce bel hôtel particulier du 16e arrondissement. Les contrefaçons proviennent évidemment de saisies, ou de dons des entreprises membres de l’Union.
Le Musée de la toile de Jouy, dans les Yvelines
Le château de l'Eglantine, qui abrite le musée de la toile de Jouy.Fondée par un certain Christophe-Philippe Oberkampf en 1760, la manufacture de Jouy-en-Josas est célèbre pour ses toiles imprimées dont les motifs représentent des personnages et des paysages. Depuis 1977, le musée de la toile de Jouy les met en valeur à travers diverses créations : costumes, gravures, rideaux, parures de lit, etc. Il vous accueille au château de l’Eglantine du mercredi au dimanche entre 11h et 18h, et le mardi de 14h à 18h.
Le Musée international de la chaussure, à Romans-sur-Isère
Chaussures lotus exposées au musée international de la chaussure.De la sandale égyptienne aux Louboutin, en passant par la mule révolutionnaire ornée de sa cocarde bleu, blanc, rouge : en matière de souliers, vous serez une pointure ! Etabli à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, le musée international de la chaussure vous ouvre ses portes du mardi au samedi entre 10h et 18h, et les dimanches et jours fériés de 14h30 à 18h (attention, les horaires varient d’un mois à l’autre).
Chaussure Paco Rabanne exposée au musée international de la chaussure.Le Musée de l’hydraviation, à Biscarrosse
Ce musée unique en Europe vous fait découvrir les secrets de l’hydraviation à travers des expositions temporaires, des ateliers pédagogiques et sa collection d’hydravions datant pour certains de 1912 ! Situé au bord du lac de Biscarrosse, il a été fondé sur l’ancienne base où Pierre-Georges Latécoère construisait, dans les années 30, les plus grands hydravions français. Des « paquebots des airs » qui ont traversé l’Atlantique, et qu’un certain Saint-Exupéry a eu l’occasion de piloter…
Hall d'exposition Donnet-Levêque du musée de l'hydraviation.Le Musée du papier peint de Rixheim
Machine à imprimer du 19e siècle provenant des anciens ateliers de la manufacture J. Zuber & Cie. Elle est visible dans la salle technique du musée.Le musée du papier peint de Rixheim est attenant à la plus ancienne manufacture de papier peint encore en activité : la manufacture Jean Zuber & Cie, fondée en 1790. Il vous présente toutes les étapes de fabrication du papier peint, de la production du papier au flocage. Sa collection contient majoritairement des créations de la manufacture Zuber, dont d’impressionnants papiers peints panoramiques. Vous pouvez les admirer tous les jours entre 10h et 12h ou entre 14h et 18h (sauf le mardi du 1er novembre au 30 avril).
Le Musée de l’outil du Val d’Oise
La collection exposée au musée de l'outil est celle du forgeron Claude Pigeard et de son épouse Françoise Pigeard.Le musée de l’outil a élu domicile dans une charmante maison du Vexin, sur la commune de Wy-dit-joli-Village. D’une pièce à l’autre, jusque sous les combles, on y découvre des outils en tous genres, le plus ancien datant du 14e siècle. La visite se poursuit par l’étonnant balnéaire gallo-romain classé aux monuments historiques, puis dans les jardins fleuris. Le site y accueille régulièrement des expositions, des représentations théâtrales, des concerts, ou encore des projections cinématographiques.
Les jardins du musée de l'outil.La Fabuloserie d'Alain Bourbonnais, à Dicy
Le Manège de Petit Pierre dans le "jardin habité" de la Fabuloserie. En 2019, il fête ses 30 ans.La Fabuloserie d’Alain Bourbonnais est un véritable cabinet de curiosités ! Au grès d’un parcours labyrinthique dans une mystérieuse demeure, puis son jardin, le visiteur est amené à découvrir ce que le collectionneur, artiste et architecte qualifiait d’« hors-les-normes » : des œuvres brutes, ne répondant à aucune règle. Cela va des simples dessins aux personnages grandeur nature habitant le jardin.
L'Atelier Musée de l'Imprimerie, à Malesherbes
Ouvert en septembre 2018, le tout jeune atelier-musée de l’Imprimerie (AMI) rassemble une collection exceptionnelle d’une centaine de machines. Il retrace l’histoire de l’imprimerie depuis le XVe siècle et vous présente les grands noms qui ont participé à son développement : Gutenberg, Senefelder, Newton… Ceux qui souhaitent se former à l’une des techniques présentées peuvent même effectuer un stage au sein du musée.
Le Musée de la pêche, à Concarneau
Pour familiariser le grand public à l’univers marin, le musée de la pêche met en lumière des objets insolites tels que sa machine à coudre les voiles ou sa dépouille de coelacanthe, un poisson extrêmement rare aux origines préhistoriques. Il propose ensuite au visiteur de se glisser dans la peau d’un marin-pêcheur en visitant l’Hémérica, un chalutier des années 60 qui a mouillé l’ancre dans le port de Concarneau en 1999. On embarque !
L’Atrium de Rouen
Séance de réalité virtuelle à l'atrium de Rouen.Expositions, planétarium, réalité virtuelle, ateliers… Tout au long de l’année, l’atrium de Rouen vous propose de faire l’expérience de l’espace ! Il est accessible du mardi au dimanche entre 14h à 18h pour les visites libres, et à horaires fixes pour les visites guidées, les séances au planétarium et celles de réalité virtuelle.
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Par Frawsy le 6 Mai 2021 à 09:33
Le Palais idéal du Facteur Cheval,
le chef d'œuvre d'un autodidacte
Le village drômois de Hauterives, à mi-distance de Romans-sur-Isère et de Vienne, serait inconnu si, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècles, le préposé au courrier – un certain Ferdinand Cheval – n’avait construit de ses mains un édifice délirant qu’il a baptisé « Palais idéal », désormais classé Monument historique.
En poste à Hauterives, dans la Drôme, Ferdinand Cheval (1836-1924), préposé à la distribution du courrier, entretient une innocente manie. Au cours de sa tournée – il parcourt chaque jour une trentaine de kilomètres –, il ramasse cailloux, roches et galets qui, par leur forme, leur texture ou leurs nuances, ont attiré son regard. À partir de 1879, il commence à disposer, sur les bords des chemins, des pierres qu’il monte en cairn, avant de revenir les chercher avec une brouette. Personne, dans le village, ne soupçonne que les matériaux ainsi accumulés s’assembleront un jour en murs, colonnes, escaliers, galeries, grottes...
Une créativité décomplexée
À quel moment et de quelle manière conçoit-il le prodigieux édifice ? Il serait bien dangereux d’apporter des explications définitives. Est-il inspiré par des lectures ou s’abandonne-t-il à une créativité décomplexée qu’on appelle « art naïf » ? Il y a de grandes chances. Quoique, certains guides précisent que, dans cette « étrange construction », « l’architecture et la statuaire onirique entremêlent les styles les plus divers (oriental, musulman, roman, baroque). » André Breton (1896-1966), le pape du surréalisme, affirma pour sa part que Cheval était hanté par les vestiges de fontaines pétrifiantes qu’il a découverts dans les alentours. Qui sait ? Le fait est que l’artiste-maçon subit les quolibets des Hauterivois, lesquels ne peuvent comprendre pourquoi leur facteur consacre ses heures de repos à transporter sable, ciment et cailloux dans une brouette. Jamais, celui-ci ne prend la peine de donner une explication rationnelle à son œuvre délirante. Tout juste, peut-on lui attribuer cet éclairage : « Puisque la nature veut faire la sculpture, moi je ferai la maçonnerie et l’architecture. »
Le tombeau idéal
Une chose est sûre : monter de ses mains son Palais idéal suffit largement à son bonheur. Cela va durer trente-trois années... Nous sommes alors en 1912 ; Ferdinand Cheval a 76 ans. Désormais moins moqueurs, les villageois n’en reviennent pas, en contemplant l'imposante construction, longue de 26 mètres et haute de 12 mètres. Et s’ils y sont autorisés, ils ne se lassent pas de gravir les escaliers desservant la terrasse et le cœur des lieux. Sans doute, s’interrogent-ils devant les grandes divinités féminines à la couleur rougeâtre. Le palais n’est pas sans évoquer quelque temple asiatique : s’il ne manquait la forêt luxuriante, on se croirait à Angkor Vat... Quant au maître des céans, on pourrait imaginer qu’il passe le reste de sa retraite à se reposer à l’ombre de son œuvre. Non ! Il consacre encore dix années de sa vie à construire, dans le même style, le tombeau qu’il se destine dans le cimetière communal. Il meurt, le 19 août 1924, deux ans après avoir achevé ce second chantier.
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Par Frawsy le 6 Mai 2021 à 09:33
Les 15 plus beaux moulins de France
Témoins d’un autre temps, les moulins à vent et à eau ne sont plus désormais qu’objets de nostalgie, vestiges du patrimoine français. Tantôt en pierre ou en brique, tantôt en bois, ces machines jadis essentielles au travail des paysans confèrent un charme indiscutable aux paysages qu’elles habitent. Détours en France vous propose son top 15 des plus beaux moulins de France.
Les plus beaux moulins à vent
Venus des plateaux iraniens, les premiers moulins à vent arrivent en Europe à partir du IX siècle, et se banalisent petit à petit jusqu’au XIIe siècle. Si en Orient, il servait uniquement à la mouture des grains, en Europe, il va progressivement assumer d’autres rôle, comme celui de fabriquer de l’huile, fouler les draps, scier la pierre ou le bois, réaliser la pâte à papier ou broyer du tan…
Il existe différents types de moulins à vent :
- Le moulin tour
- Le moulin pivot ou chandelier
- Le moulin cavier
Les moulins tour
Le moulin tour est le type de moulin le plus répandu en France. Même si sa silhouette varie selon les régions, il a généralement un corps fixe en pierre ou en briques, parfois recouvert d'un ciment brut ou peint. Sa toiture, quant à elle, peut pivoter, sur 360°, supporte les ailes et abrite le rouet et la lanterne.
Le moulin Bénazeth de Villeneuve-Minervois (Aude)
Situé non loin de la ville fortifiée de Carcassonne, dans l’Aude, en Pays Cathare, au milieu des vignobles du Minervois, ce moulin à vent est toujours en activité. Une visite guidée permet de le voir fonctionner sous la force du vent, et d’assister en direct à la transformation du blé en farine, jusqu'à sa mise en sacs.
Le moulin de Conchette à Jard-sur-Mer (Vendée)
Construit à la fin du XIXe siècle, puis récemment restauré, ce joli moulin blanc, muni de grandes ailes entoilées, ne se visite pas, mais contribue sans nul doute à la beauté du port de plaisance de Jard-sur-Mer. La légende raconte que ce moulin fût construit pour remercier un garçon meunier parti à la guerre à la place du fils d’une riche famille. À son retour des champs de bataille, le moulin lui fut donc offert.
Le moulin de Moidrey à Pontorson (Manche)
Situé à 5 km seulement du Mont Saint-Michel, le moulin de Moidrey date de 1806. Suite à sa restauration en 2003, il a été classé par l'UNESCO au patrimoine mondial en 2007. En activité depuis sa restauration, son meunier y fabrique des farines à partir du blé noir, blé et seigle... Il propose également des visites commentées.
Les moulins de Régusse (Var)
Situés dans un paisible village du Haut-Var, ces deux moulins sont d’origine mystérieuse. On sait, grâce à des documents d’époque, qu’ils ont été construits au XVe et XVIIe siècle. Suite à sa restauration en 1995, le moulin ailé est complètement opérationnel. Plusieurs fois par an une équipe de meuniers volontaires le font fonctionner l’association les Amis des Moulins de Régusse propose des visites guidées.
Le moulin de Collioure (Pyrénées-Orientales)
Le moulin de Collioure, moulin à grains du Moyen-âge construit au XIVe siècle, est une curiosité locale, dans cette région habituée aux moulins à eau. Restauré en 2001, Il surplombe la ville de Collioure et a été transformé en moulin à huile. Il sert aujourd’hui à l’élaboration d’huile d’olive.
Les moulins de l’île de Noirmoutier (Vendée)
L’île de Noirmoutier abrite encore aujourd’hui, pas moins de 23 moulins. Au cours du XIXe siècle, il en existait 32 sur l’île, ce que justifient une abondante production céréalière et une exposition privilégiée aux vents. Difficile de ne pas tomber sous le charme de la simplicité de leurs lignes et, pour certains, de la blancheur de leurs tours. C’est le cas, par exemple, du moulin de la Bosse à l’Epine (photo) ou encore du moulin du Both.
Les moulins pivot ou chandelier
Le moulin pivot ou chandelier est un type de moulin qui fit son apparition en France à partir du XIIe siècle, c’est le plus ancien recensé en France. Il se singularise par une cage en bois qui peut tourner sur un pivot vertical taillé dans un tronc de chêne. Ils sont particulièrement typiques du Nord, ainsi que de l'Est de la France.
Le moulin de Cassel (Nord)
Ce moulin à pivot du XVIIIe siècle, perché au sommet du Mont Cassel, est un symbole de la ville. C’est le dernier représentant de son genre dans la région, où jadis s’élevait une vingtaine de moulins en bois sur pivot. En ruines, il a été racheté en 1949 par la ville de Cassel à une commune voisine, puis restauré et placé dans le jardin public du Mont. Remis en activité en 1992, il est désormais fermé pour des raisons de sécurité, mais devrait prochainement rouvrir ses portes.
Les moulins de Run Glaz et de Karaes sur l’île de Ouessant (Finistère)
L’île aux cent moulins n’accueille plus aujourd’hui que deux petits moulins familiaux reconstruits, celui de Run Glaz et de Karaes (photo). Au début du XXe siècle, Ouessant en abritait encore une centaine, les plus petits d’Europe, qui servaient à palier l’insuffisance de grands moulins sur l’île. Tous disparus, ces petits moulins « chandeliers », non soumis à l’impôt ont proliféré sur l’île au XIXe siècle.
Les moulins cavier
Le moulin cavier, à mi-chemin entre le moulin pivot et le moulin tour, est un type de moulin typique de la région d’Anjou. Il comporte une cage de bois réduite appelée hucherolle supportant les ailes, pivotant sur 360°, au sommet d'une tour maçonnée conique.
Le moulin-cavier des Aigremonts à Bléré (Indre-et-Loire)
Édifié en 1848, puis restauré entre 2004 et 2007 par la municipalité de Bléré, ce moulin à vent de près de 18 mètres de hauteur est de type cavier, il était donc construit, à l’origine, sur une structure de cave, adaptée à la double activité de son propriétaire vigneron et meunier. Une Association, « les Amis du moulin des Aigremonts », propose des visites et démonstrations pédagogiques de son fonctionnement.
Les plus beaux moulins à eau
Quant aux moulins à eau, plus anciens, ils font leur apparition dans le monde romain aux alentours du début de notre ère et connaissent une formidable expansion entre le Xe et le XIIIe siècle. D’abord destiné broyage du grain, le moulin à eau, lui aussi, va connaître d’innombrables autres applications. À partir du XIe siècle, la roue hydraulique fera office de véritable moteur industriel, le seul en usage avant l’invention de la machine à vapeur.
Le moulin à marée du Birlot sur l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor)
Derrière un écran d'agapanthes, voici le moulin à marée du Birlot, son pimpant toit de chaume coiffant les traditionnels murs de pierre. Il a été construit sur l'île de Bréhat de 1633 à 1638 pour palier l’inconstance des moulins à vent. Pendant 300 ans, il va nourrir les habitants de l’île, jusqu’à ce qu’il soit abandonné en 1916. À la fin des années 1980, une campagne de restauration est lancée. Aujourd’hui, il sert occasionnent à la fabrication de farine de blé noir.
Le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles (Nord)
Enjambant l’Helpe Mineure, le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles, très bien restauré, a été édifié avant le XIe siècle pour l’abbaye fondée en 675. Il fut reconstruit et agrandi au XVIe et XVIe siècle. Initialement conçu pour moudre le blé, puis servit successivement de tannerie, d’appartements, puis de restaurant. Finalement, à la fin des années 1980, il fut ensuite vendu à des fins de restauration. Une reproduction de la roue y est désormais installée.
Le moulin à eau du Château de Guédelon (Yonne)
Le chantier médiéval de Guédelon, château fort en construction depuis près de 20 ans selon les méthodes du XIIIe siècle, est un véritable laboratoire archéologique à ciel ouvert. On y trouve notamment la réplique d’un moulin à eau du XIIe siècle – aucun vestige de moulin à eau du XIIIe n’a encore été découvert –, caché au beau milieu d'une épaisse forêt. Cette reproduction fidèle tourne au grès de l’eau, emmenant ses meules à grains pour produire de la farine qui sert, en partie, à la fabrication de pain.
Le moulin à eau de Cougnaguet, à Calès (Lot)
Ce superbe moulin fortifié du XIVe siècle est classé Monument Historique depuis 1925, car c’est un témoin exceptionnel de la meunerie préindustrielle. Sa construction, par les moines cisterciens d'Aubazines en Corrèze, a débuté à la fin du XIIIe siècle, il est dans un état parfait de conservation et a fonctionné jusqu'en 1959. Membre de l’Association des Moulins du Quercy, il est ouvert au public depuis 40 ans et propose des démonstrations de mouture d'avril à septembre.
Le moulin de Maintenay (Pas-de-Calais)
Construit au XIIe siècle dans la vallée de l'Authie, le moulin de Maintenay est lui aussi inscrit au titre des Monuments Historiques et ce, depuis 2011, et a lui aussi appartenu aux moines Cisterciens. Équipé d’une superbe roue à aubes, il est resté en activité jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, puis a été transformé en scierie.
Le moulin à eau du Grand-Fayt (Nord)
Bâti sur les rives de l’Helpe mineure, tout comme le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles, le moulin du Grand-Fayt date du XIIIe siècle. Il était équipé au départ de deux roues à aube, remplacé en 1900 ensuite par une turbine, puis de nouveau par une roue à aube à l’occasion de sa restauration. De 1900 à 1962, on y fabriquait du maroilles, célèbre fromage de la région. En saison, il est possible de faire une visite guidée du site.
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Par Frawsy le 5 Mai 2021 à 06:42
Les plus beaux villages médiévaux
de France
Châteaux forts, maisons à pans de bois, ruelles pavées, demeures Renaissance… La France regorge de villages construits au Moyen Âge, ayant résisté aux assauts ennemis comme à ceux du temps, pour arriver quasi intacts jusqu’à nous. Ils sont souvent juchés au cœur d’une nature sauvage et leurs vielles pierres exercent sur nous un irrésistible pouvoir d’attraction. Découvrez notre sélection des 20 plus beaux villages médiévaux de France.
Village médiéval en Bretagne
Le village de Locronan (Finistère)
Le bourg breton de Locronan est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1924. Ses pittoresques ruelles bordées de maisons Renaissance et d’échoppes artisanales vous disent sûrement quelque chose, car elles ont servi de décor à de nombreux films et téléfilms, dont Tess de Polanski, Chouans ! avec Sophie Marceau, ou encore Un long dimanche de fiançailles.
Le village de Rocherfort-en-Terre (Morbihan)
La pierre et les fleurs ! Voilà qui résume parfaitement le village breton de Rochefort-sur-Terre, perché sur un éperon schisteux de la vallée du Gueuzon. Quelle diversité architecturale pour un si petit bourg : maisons à pans de bois, bâtiments de style gothique, demeures Renaissance, hôtels classiques, architecture XIXe… Le tout admirablement entretenu et fleuri. Rochefort-en-terre doit en grande partie son visage actuel au peintre américain Alfred Klots. Amoureux du village, il racheta les ruines du château au début du XXe siècle, et y investit sa fortune. Il impulsa de nombreuses activités touristiques et fut à l’origine du premier concours de fenêtres fleuries, en 1911.
Village médiéval en Normandie
Le Mont-Saint-Michel (Manche)
Inscrit au Patrimoine Mondial par l'Unesco en 1979, le Mont-Saint-Michel s’élève tel un mirage au cœur de sa baie gigantesque. Son village, organisé depuis le Moyen-âge au pied de l’abbaye, sur le flanc sud-est du rocher, a depuis toujours une vocation commerciale, destiné à accueillir les pèlerins venus de tout l’Occident chercher auprès de Saint-Michel, archange du jugement, l'assurance de l'éternité.
Village médiéval en Auvergne Rhône Alpes
Le village de Crémieu (Isère)
Situé près de Lyon, le village médiéval de Crémieu possède un très beau patrimoine architectural, dont les vestiges les plus anciens, comme son château delphinal, remontent au XIIe siècle. Pour le découvrir, rien de tel que d’y aller durant les Médiévales, fin septembre, un week-end durant lequel la ville vibre au rythme des spectacles équestres, joutes et combats, jongleurs, échassiers hauts en couleurs, lanceurs de drapeaux, cracheurs de feu, musiciens et magiciens. Le samedi soir, un traditionnel banquet médiéval est servi sous l’impressionnante charpente en bois de ses halles du XVe siècle.
Le village de Salers (Cantal)
Comme posé au milieu des pâturages du Cantal, Salers semble un imposant vaisseau, enchevêtrement de toits de lauze, piqueté de tourelles, austère en hiver, mais majestueux. Son château des barons de Salers fut rasé sous l’ordre de Louis XIV en 1666. Heureusement, cette vindicte contre les nobles auvergnats a épargné la ville, aujourd’hui préservée. On découvre avec émerveillement ses hôtels particuliers des XVe et XVIe siècles, témoins de la richesse de la cité à l’époque.
Le village de Blesle (Haute-Loire)
Ce bourg auvergnat, niché aux confins du Cantal et du Puy-de-Dôme, posté sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, opère rapidement son charme sur les visiteurs. La bourgade, née autour d’une abbaye bénédictine du XIe siècle dont ne subsiste que la ravissante église Saint-Pierre, garde de son histoire religieuse et seigneuriale quelques superbes curiosités, telle quelques façades portant le blason des familles religieuses, sa « Tour aux vingt angles » et sa tour du Massadou (XIIIe siècle) juchées sur un piton rocheux.
Village médiéval en Bourgogne
Le village de Chateauneuf-en-Auxois (Côtes-d’Or)
Châteauneuf-en-Auxois est un superbe exemple de l'architecture militaire bourguignonne du XIVe siècle. Ses tours et courtines témoignent de la politique de défense engagée pendant la guerre de Cent Ans pour défendre les plaines de l’Auxois. Le village conserve de très belles demeures bourgeoises du XIVe, XVe, XVIe et XVIIe siècle, témoins de la prospérité marchande de la ville à l’époque.
Le village de Vezelay – (Yonne)
Quand on arrive à Vézelay depuis la route – elles viennent toutes du Sud –, le village s’étend au pied de la basilique Sainte-Marie-Madeleine, tel autant de joyaux échappés d’une malle aux trésors superbe. Ici, se côtoient beauté et sacré. Pour les ressentir tous les deux, il faut emprunter ses superbes ruelles baignées de lumière.
Village Médiéval en Aquitaine Limousin Poitou Charentes
Le village de Saint-Émilion (Gironde)
Juchée au sommet d'une colline calcaire du Libournais, entourée de vignobles évidemment, la petite cité médiévale de Saint-Émilion a été bâtie au XIIe siècle. Ses tertres, nom donné aux ruelles pavées pentues de la région, se prêtent volontiers à la déambulation, surtout à la tombée du jour, quand les touristes se font moins nombreux, et que la lumière déclinante pare ses pierres de Gironde de teintes ocre. Le bourg a notamment conservé son enceinte, ses portes et une belle série de monuments archéologiques.
Le village de Collonges-la-Rouge (Corrèze)
C’est dans ce village aux confins du Quercy en 1982, qu’est née l’idée de l’association des plus beaux villages de France. Il faut dire que cet écrin rougeoyant, à l’architecture harmonieuse, a tout pour inspirer l’idée. Le bourg possède un exceptionnel ensemble de castels, notamment celui de Vassinhac, avec ses grosses tours, ou le Castel de Maussac, version miniature d’un château fort…
Le village de Turenne (Corrèze)
Ce village du causse corrézien, situé à quelques kilomètres au sud de Brive-la-Gaillarde, porte toujours avec fierté les marques de sa riche histoire et de sa splendeur passée. Parmi elles, de superbes maisons bourgeoises et hôtels particuliers des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les tours César et du Trésor, vestiges du château dominant le village, et des demeures plus simples, mais tout aussi charmantes, arborant les couleurs du terroir : calcaire gris des causses, grès rouge ou jaune de Collonges et de Gramont.
Village médiéval en Languedoc-Roussillon
Le village de Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault)
Au nord-ouest de Montpellier, se trouve l’un des plus jolis villages de l’Hérault. Construit autour de l’Abbaye de Gellone, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, aux abords de falaises vertigineuses, Saint-Guilhem-le-désert est un joyau serti dans un écrin de nature exceptionnelle, prisée des randonneurs. Le village peut s’enorgueillir de la proximité d’un autre site classé, celui du Pont du Diable.
Village médiéval en Midi-Pyrénées
Le village de Rocamadour (Lot - Vallée de la Dordogne)
Encore un village qui ne ressemble à aucun autre. Accroché à flanc de falaise dans le canyon de l’Alzou, dans le Haut-Quercy, Rocamadour collectionne les trésors, et pas seulement religieux. Certes, son sanctuaire attire chaque année des milliers de pèlerins, qui gravissent parfois à genoux les marches qui mènent à la basilique ou à ses sept chapelles, mais elle a également d’autres atouts de taille, comme par exemple sa grotte des Merveilles, une grotte ornée paléolithique découverte en 1920.
Le village de Bruniquel (Tarn-en-Garonne)
Encore un village perché dans un écrin de nature extraordinaire ! Dominant la rivière Aveyron, Bruniquel est un bourg fortifié bâti en étages et surmonté non pas d’un, mais de trois châteaux : le château« vieux » du XIIIe siècle et le « jeune » du XVIe siècle. Au centre de l’ensemble, un donjon surnommé tour Brunehaut, en référence à la reine mérovingienne, à qui la légende attribue la fondation de Bruniquel.
Le village de Cordes-sur-ciel (Tarn)
Portes fortifiées, remparts, façades gothiques sculptées… Cordes-sur-Ciel annonce toute de suite ses couleurs médiévales. Dominant l’Albigeois, cette cité fondée au XIIIe siècle, a conservé les demeures luxueuses de son faste d’antan. Sur les riches façades de grès rose qui se succèdent le long des ruelles escarpées, nombre de sculptures fantastiques s’animent : dragons, monstres et de personnages grimaçants…
Le village de Saint-Cirq-Lapopie (Lot)
Le poète surréaliste André Breton y avait trouvé son « paradis terrestre » ! Il faut dire que le village de Saint-Cirq Lapopie a de quoi faire rêver, juché en surplomb au-dessus du Lot, et s’ouvrant sur le causse de Limogne. Ses belles façades blondes et ses toitures brunes, étagées à flanc de colline, sont surmontées d’un clocher fortifié, celui de l’église gothique du XVIe siècle, avec sa chapelle romane et sa terrasse offrant une vue inoubliable sur la vallée.
Village médiéval en Provence
Le village de Gordes (Vaucluse)
Perché sur le flanc sud des monts de Vaucluse, Gordes un village perché au charme irrésistible qui culmine à près de quatre cents mètres d’altitude. Il se distingue par ses ruelles en pente pavées, appelées calades. Bordées de hautes bâtisses de pierre sèche, elles forment un véritable labyrinthe dans lequel on se perd avec délice. Le meilleur moment pour s’y rendre ? Quand ses champs de lavande sont en fleurs et que les alentours du village s’habillent de mauve.
Le village des Baux-de-Provence
Dominant la vallée des Alpilles, le village des Baux de Provence trône tel un vaisseau de pierre sèche au sommet d’un éperon rocheux de calcaire. Au sommet, les ruines de la « cité morte », ancien château médiéval des seigneurs des Baux, avec son donjon, ses tours et sa chapelle Sainte-Blaise, cohabitent avec les belles demeures restaurées du village.
Village médiéval en Alsace
Le village d'Eguisheim (Haut-Rhin)
Situé au cœur du vignoble d’Alsace, sur les derniers contreforts du massif des Vosges, Eguisheim est un véritable décor de carte postale. Les façades colorées de ses maisons à colombages Renaissance, ses rues pavées et fleuries enroulées en cercles concentriques autour de son cœur historique… Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce joyau de la Route des vins.
Village médiéval dans les Hauts-de-France
Le village de Gerberoy (Oise)
Ne dit-on pas que tout ce qui est petit est mignon ? Avec moins de 100 habitants, Gerberoy, qui revendique son titre de plus petite ville de France, donne raison au dicton populaire. Située au sommet d’une butte, cette minuscule cité semble tout droit sortie d’un film d’époque. Rues pavées, maisons aux pans de bois et colombages colorés, briques roses, ardoises gris graphite… Ses nombreuses façades fleuries lui ont valu le surnom de « Cité des roses ».
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Par Frawsy le 4 Mai 2021 à 10:42
Les plus beaux châteaux du Chalonnais
source : Détours en France n°219Autour de Chalon-sur-Saône, les châteaux parsèment une campagne peignée de vignes. À chacun son style : familial à Rully, bucolique à Germolles, racé à Couches, éclectique à La Ferté. Et à chacun sa famille... Leurs propriétaires, passionnants, nous ont ouvert en grand leur porte.
Bourgogne
Il a fière allure. Juché sur sa motte castrale, le château de Rully domine le village et son beau vignoble, l’un des plus fameux de la Côte chalonnaise. Avec son pont-levis, son donjon carré du XIIIe siècle et ses trois tours rondes reliées par des courtines, pas de doute, l’ensemble a du cachet ! « Le château appartient à la famille depuis 1190. Je suis le 26e maillon de la chaîne familiale. À moi de trouver le 27e ! », sourit Raoul de Ternay, le propriétaire. Il y a grandi et il y vit avec son épouse et leurs trois fils. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les garçons lancer des avions de papier dans le grand escalier Renaissance, sous l’œil digne des aïeux portraiturés.
Parmi ceux-ci, Raoul de Montessus s’est distingué. Ce grand voyageur explora l’Orient. Il rapporta des objets d’art de Turquie, d’Afghanistan ou de Chine, qui sont exposés dans le Grand Salon. Ses daguerréotypes sont encore dans leurs cartons, attendant une expertise. Ébéniste hors pair, il sculpta le joli cabinet en noyer blond, qui obtint une médaille à l’Exposition universelle de 1889, ainsi que l’autel de la chapelle où les trois garçons ont été baptisés. Visiter Rully, c’est aussi faire connaissance avec Marie-Agathange de Montessus, 14 enfants, jetée au cachot sous la Révolution, avant d’être libérée à la demande des villageois. En somme, le château de Rully, ouvert à la visite en juillet et août, donne l’impression de pénétrer à l’intérieur d’une maison de famille, avec ses figures marquantes, ses ancêtres cocasses et ses visages d’une autre époque, dont on essaie de retrouver les traits dans ceux des propriétaires actuels...
Couches, spirituels et temporels
La route suit les ondulations de la Côte chalonnaise, qui alterne bois touffus et coteaux raturés par les vignes. Après 17 kilomètres, on atteint le château de Couches, tout aussi photogénique sur son éperon rocheux. Une rumeur a longtemps couru autour de cette forteresse du XIIe siècle. Marguerite de Bourgogne, l’épouse répudiée de Louis X le Hutin, aurait fui sa geôle de Château Gaillard, dans l’Eure, pour finir ses jours là. Aujourd’hui, le château dit « de Marguerite de Bourgogne » entretient opportunément la légende. Fait historique avéré, Claude de Montaigu, chambellan du duc de Bourgogne et chevalier de la Toison d’or, fut le seigneur du château au XVe siècle.
Cet homme puissant transforma la vieille forteresse en un beau château médiéval avec tour, tourelles, chapelle et bassecour. La chapelle de style gothique flamboyant possède deux oratoires, signes de prestige, et un chapitre de six chanoines y vivait en permanence. Mieux, une tour de justice y fut accolée, avec sa salle d’armes et son cachot.
Pouvoirs spirituel et temporel côte à côte. Les galeries souterraines, qui servaient de lieu de passage et de stockage, renferment une salle de vinification, des garde manger taillés dans le granit rose et... des salles de torture. Rien ne manque au donjon carré du XIIe siècle, ni l’escalier à vis, ni la salle de garde, ni les mâchicoulis. Quant au logis de « style troubadour » (XIXe siècle), il arbore une toiture flambant neuve de 36 000 tuiles vernissées. En été, Couches joue pleinement la carte du passé à l’occasion des Médiévales, lors desquelles se produisent acrobates, musiciens, danseurs, escrimeurs et autres fauconniers.
Germolles, le palais des champs de Marguerite
Une autre Marguerite nous mène, à vingt minutes de là, au château de Germolles. Sa façade n’en impose peut être pas, mais voici la mieux conservée des résidences des ducs de Bourgogne, et l’un des rares exemples de palais princiers de la fin du Moyen Âge. Enthousiaste et érudit, Matthieu Pinette est le maître des lieux. Nul mieux que lui ne sait raconter ce petit palais offert en 1380 par Philippe le Hardi à son épouse Marguerite de Flandre. « Germolles est un cadeau de courtoisie du plus bel effet, que Marguerite a transformé en une luxueuse résidence de plaisance. Elle en a fait un palais bucolique, tourné vers la nature, un siècle et demi avant la Renaissance ! Un vrai laboratoire de modernité. » À la tête de la plus grosse fortune d’Europe, Marguerite de Flandre s’entiche de son palais des champs. Elle y viendra vingt cinq ans durant, à raison d’un mois chaque année. « Elle avait une roseraie, car elle élaborait ses parfums, une bergerie, un verger et 17 hectares de vignes. C’est ici que le pinot noir de Bourgogne a été mentionné pour la première fois. » Pendant que Marguerite plantait ses vignes sur le clos, son mari légiférait pour imposer en Bourgogne le pinot noir face au gamay, jugé « déloyal ».
Paradis Terrestre
L’aspect bucolique du palais de Germolles se retrouve jusque dans les décors des intérieurs. La garde-robe a conservé de remarquables peintures murales. Les initiales de Philippe et de Marguerite de Flandre se détachent sur un fond vert, qui rappelle la nature, donc le paradis terrestre. « Cet enduit est piqueté de chardons, symbole de fidélité en raison de ses crochets qui s’accrochent, qui attachent... Cette peinture murale du XIVe siècle est tout simplement unique en Europe », affirme Matthieu Pinette. Dans la cuisine, les chapiteaux sculptés de la cheminée sont l’œuvre des ateliers du maître flamand Claus Sluter. Une Cour d’au moins 100 personnes logeait sur place, en même temps que le duc et la duchesse. Si Jean sans Peur fréquenta Germolles, Philippe le Bon s’en désintéressa et Charles le Téméraire n’y mit jamais les pieds, trop occupé à guerroyer. « À la fin du XIXe siècle, ma famille a acquis le château, nous apprend Matthieu Pinette qui s’en charge depuis douze ans. C’est donc un lieu familial pour moi, mais aussi une source d’étonnement constant. Chaque année, grâce aux chercheurs qui se succèdent, on apprend de nouvelles choses sur son Histoire. »
La Ferté, la vie de château chez les Cisterciens
À 15 kilomètres au sud de Chalon, le château de l’abbaye de La Ferté brouille les pistes : château ou abbaye ? « Vous avez sous les yeux ce qui reste de l’une des plus importantes abbayes cisterciennes », éclaire Jacques Thénard, l’actuel propriétaire. Fondée en 1113, première fille de Cîteaux, l’abbaye de La Ferté avait une église, un cloître, un réfectoire. Elle subit les affres de la guerre de Cent Ans, des guerres de Religion puis de la Révolution française. « Mes ancêtres, des soyeux de Villefranche, l’ont alors rachetée pour en faire une usine textile. Leur projet a fini par capoter. Aujourd’hui, l’église a disparu mais le palais abbatial, édifié au XVIIe siècle, demeure intact. C’est ça, le “château” : le modeste logis du père-abbé. » Modeste ? Façon de parler ! Au centre du parc de 19 hectares, l’immense façade, avec bossage et fronton en demilune, reflète la prospérité des lieux sous l’Ancien Régime. L’ancien déambulatoire, transformé en galerie d’été néobaroque, donne un aperçu des dimensions de l’ancien cloître : « L’abbaye de Fontenay tiendrait dans le cloître de La Ferté ! », avance le châtelain.
Une affaire de famille
L’escalier de pierre monumental dessert une suite de pièces en enfilade : salon à boiseries sculptées, anti chambre décorée de toile de Jouy, boudoir, cabinet tendu de tapisseries d’Aubusson... Tout cela, « dans son jus », fleure bon le XVIIIe siècle. La famille Thénard occupe quelques unes des 25 chambres, toutes munies de leur propre salle de bains !
Dans la galerie de curiosités du père-abbé, une multitude d’instruments de mesure du XIXe siècle sont exposés : « Ils ont tous été imaginés par les scientifiques de la famille ! » La Ferté, c’est encore une affaire de famille. Celle de Jacques Thénard compte dans ses rangs un agronome qui lutta contre le phylloxéra, un directeur du quotidien régional Le Bien public ou encore l’inventeur du crayon à papier, NicolasJacques Conté. Suivre la visite guidée, c’est faire le plein d’anecdotes, découvrir les petites histoires qui se mêlent à la grande. Faisant écho à Raoul de Ternay, son homologue de Rully, Jacques Thénard souhaite que le château « reste dans la famille ». Pour subvenir aux frais d’entretien du domaine, il faut faire preuve d’imagination : mariages dans l’ancien réfectoire aux jolies voûtes, visites, chambres d’hôtes et, chaque année, un événement : le marché aux plantes rares, l’un des plus importants de France. Tandis que la foule défile devant les stands des exposants, il s’affaire au point de restauration. « Il faut savoir tout faire ici : jardinier, menuisier, guide-conférencier, artisan restaurateur, et même crêpier ! » Humilité, travail manuel, accueil des hôtes : les préceptes de la règle de saint Benoît sont encore en vigueur à La Ferté, même si les frères cisterciens de l’abbaye ont disparu depuis belle lurette.
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