Les séries télévisées populaires du petit écran

Il existe aujourd’hui une infinité de moyens pour trouver et visionner de bonnes émissions télé. On a l’impression qu’une nouvelle chaîne s’ajoute toutes les semaines à la programmation, sans parler des nouveaux services de diffusion en continu offrant des émissions originales. Avec un tel choix, déterminer quelles sont les meilleures émissions peut être un casse-tête. Logiquement, les séries télévisées les plus populaires de tous les temps sont un bon point de départ.

Mais ce dilemme s’arrête ici. Pour créer notre liste des séries télévisées les plus populaires, nous avons examiné celles qui ont marqué la culture populaire, remporté des prix, celles qui sont adulées des critiques et dont on parle toujours. Nous avons inclus les classiques, les sitcoms, les séries policières et même (eh oui!) les dessins animés. Jetez un coup d’œil à nos choix, présentés dans le désordre, pour savoir si vos favoris y figurent.

I love Lucy – L’Extravagante Lucie (1951-1957)

Lucille Ball s’est imposée comme pionnière dans la comédie avec cette sitcom. Déterminée à devenir une vedette, et à participer au spectacle musical de son mari Ricky, Lucie ne reculera devant rien pour se retrouver sous les feux de la rampe. Bien sûr, il en a résulté une multitude de gags et de vaudevilles. La série a remporté quatre Emmy, et laissé une trace indélébile dans la culture populaire. On entend toujours la réplique célèbre: «Lucie, il va falloir t’expliquer», lorsqu’un mauvais coup se prépare.

The Twilight Zone – La Quatrième Dimension (1959-1964)

L’idée d’une quatrième dimension est et sera toujours ésotérique, ce qui rend cette série encore plus terrifiante et déroutante. Rod Serling a fait la narration des 155 épisodes, mais de nouveaux acteurs se relayaient dans chaque nouvelle aventure hebdomadaire. Un redémarrage contemporain de The Twilight Zone, par l’acteur et réalisateur Jordan Peele, n’a duré que deux saisons.

Les séries télé en version originale (VO) constituent un excellent outil pour apprendre une langue étrangère. 

Les Joyeux naufragés (1964-1967)

Lorsqu’on constate l’ampleur du succès de cette télésérie dans la culture populaire, on peut s’étonner que Les Joyeux naufragés n’aient duré que trois saisons. C’est l’histoire d’un groupe d’hommes et de femmes qui s’échoue sur une île déserte, après une terrible tempête. Armés de leur seule intelligence, à l’exception de la garde-robe toujours impressionnante de Ginger, ces fous attachants ont dû apprendre à survivre, tout en attendant les secours. Créée par Sherwood Schwartz, l’auteur de The Brady Bunch, la série des Joyeux naufragés a bien mérité sa place parmi les meilleures émissions télé humoristiques.

Le visionnement en rafale, appelé «binge watching» est associé à un comportement de dépendance. 

Jinny (1965-1970)

Jinny, un classique du petit écran, a donné la célébrité à Barbara Eden. Dans une intrigue qui se passe dans les années 1960, un astronaute voit sa vie bouleversée par la découverte d’une bouteille contenant un génie féminin. Ceci devrait être le paradis dans lequel tous les vœux sont exaucés, mais ce n’est pas ainsi que les comédies de situation se déroulent!

Star Trek (1966-1969)

Entre son thème cosmique et ses personnages contrastés, le Star Trek d’origine était un véritable pionnier de son époque. Bien qu’il n’ait duré que trois saisons, il a inspiré de nombreuses autres séries et films. Cette icône de la science-fiction captive toujours autant les téléspectateurs, avec William Shatner dans le rôle du capitaine Kirk, et Leonard Nimoy, dans celui de M. Spock. Mis en nomination pour les Emmy chaque année, il ne remportera finalement que la Bourse des gouverneurs, en 2018.

Très populaire aux États-Unis, la série dérivée (spin-off en anglais) n’est pas courante à la télévision québécoise. Mais le concept fait jaser. 

Sesame Street (1969 – …)

On a peine à croire que Sesame Street ait pu enseigner des choses à plusieurs générations d’enfants depuis plus de 50 ans! Tous ont pleuré la mort de M. Hooper, et dansé avec la jeune fille, avec la chanson Me and Julio Down by the Schoolyard, de Paul Simon. La série présente toujours de nouveaux personnages, comme Julia, qui partage le vécu d’une personne autiste, et Ji-Young, la première marionnette asio-Américaine. Mais plus que tout, Sesame Street sert de lien entre les enfants du monde, ce qui en fait l’une des meilleures émissions de tous les temps pour les jeunes.

M*A*S *H (1972-1983)

Il est difficile d’imaginer qu’une émission portant sur des chirurgiens d’un hôpital militaire de campagne pendant la guerre de Corée déclenche le rire, mais M*A*S*H en a fait la preuve. On y retrouve Alan Alda et Loretta Swit, et la série a remporté 14 Emmy en 11 saisons à l’antenne. La finale de 1983 a attiré 106 millions de téléspectateurs, un record pour l’époque; le coût des publicités durant cet épisode a dépassé celui que certains annonceurs ont dépensé au Super Bowl de la même année. Cela semble qualifier sans hésitation cette série pour notre liste.

Nous avons aussi rassemblé pour vous tous les longs-métrages ayant reçu l’Oscar du meilleur film depuis la toute première cérémonie, le 16 mai 1929. Amusez-vous à retrouver vos coups de cœur (et ceux de notre collaborateur!).

La petite maison dans la prairie (1974-1983)

Michael Landon était déjà une star de la télé avant cette série, basée sur les livres pour enfants de Laura Ingalls Wilder. Située dans le Minnesota à la fin des années 1800, La petite maison dans la prairie est devenue l’émission de divertissement familial type pendant neuf saisons. Elle est lauréate de quatre Emmy et offre aux téléspectateurs d’innombrables suspenses marquants, dont l’enlèvement de Laura, la cécité de Mary et la chute de Carry dans le puits d’une mine.

Happy Days – Les Jours heureux (1974–1984)

Dans les années 1950, la famille Cunningham est subjuguée par la rencontre du Fonz, ou Arthur «Fonzie» Fonzarelli. Avec sa chanson thème entraînante, Happy Days – Les Jours heureux est devenue l’émission emblématique de l’époque, bien que ses fans aient remarqué un déclin dans sa qualité au fil des saisons.

Charlie’s Angels – Charlie et ses drôles de dames (1976-1981)

Des tenues audacieuses aux scénarios intrépides, Drôles de dames pouvait sembler à part. Mais ce trio féminin qui faisait la loi s’est inscrit dans la culture populaire, et on voit toujours des femmes prendre la pose emblématique des anges de Charlie. Les plus jeunes téléspectatrices pourraient connaître les longs métrages Charlie et ses drôles de dames (2000) et Les Anges se déchaînent (2003) avec Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu, ou le bref redémarrage de 2011, mais ce classique des années 70 nous a certainement toutes inspirées.

La croisière s’amuse (1977-1987)

Le capitaine Stubing et son équipage ont fait de la traversée en haute mer d’un groupe d’inconnus et d’invités prestigieux un moment magique, dans La croisière s’amuse. Parmi les vedettes, on retrouve Jamie Lee Curtis, Florence Henderson, Vanessa Williams, Betty White et Sonny Bono. Et même sans avoir vu l’émission, vous pourriez avoir entendu (et même être capable de fredonner) la chanson thème, qui a tout d’une chanson de charme populaire.

Dallas (1978-1991)

«Qui a tiré sur J.R.?» se demandaient désespérément les téléspectateurs en 1980. Dallas était alors la télésérie incontournable pour des millions de gens, et trouver celui qui avait eu l’audace de tirer sur le magnat du pétrole les obsédait tous. La série offrait de nombreux rebondissements, et le public savait, à la vue des fameux bœufs Longhorn du début de chaque épisode, qu’ils allaient s’en mettre plein la vue. La série a redémarré en 2012, mais n’a duré que quelques saisons, sans jamais arriver à rivaliser avec l’original.

Dynastie (1981-1989)

Certains pourraient qualifier Dynastie de volage, mais, franchement, c’est bien ce qui a propulsé ce feuilleton au sommet des cotes d’écoute. Les crêpages de chignon d’Alexis et Crystal, les épaulettes et les robes du soir nous ont attirés dans la vie des Colby et des Carrington. Remodelé pour l’ère moderne, le redémarrage de Dynastie sera un succès pour le réseau CW.

Elle écrit au meurtre (1984-1996)

Pendant plus de dix ans, Elle écrit au meurtre a démontré que la réalité pouvait parfois approcher la fiction: c’est l’histoire d’une autrice de romans policiers capable de résoudre des crimes. Angela Lansbury est exceptionnelle dans le rôle de Jessica Fletcher, et ne recule devant rien pour faire la lumière sur les cas les plus épineux. Cette série profite toujours d’un important temps d’antenne et de rediffusions quasi quotidiennes, quelque part sur les ondes télé.

The Golden girls – Les Craquantes (1985-1992)

Cette comédie mordante, qui met en vedette les légendaires Bea Arthur, Betty White, Rue McClanahan et Estelle Getty, est aussi pertinente qu’au milieu des années 80. Chaque épisode comprend ses moments hilarants ou comiques, sans compter les célèbres répliques, comme «retour à St-Olaf» de Rose, et les «imaginez!» de Sophia, qui ont donné aux téléspectateurs le sentiment d’être des initiés dans la vie de ces personnages. Les Craquantes est toujours en rediffusion, et beaucoup de ses produits dérivés sont disponibles.

Seinfeld (1989-1998)

En défilant à travers vos chaînes télé à toute heure, vous pourriez tomber sur une rediffusion de Seinfeld. Pourquoi? Parce que cette émission «qui ne parle de rien» (comme son créateur Jerry Seinfeld l’a décrite lui-même), suscite un intérêt de masse inaltérable depuis les années 90. La série fait partie des classiques qui peuvent être suivis en streaming sur Netflix. Elle a gagné dix Emmy et propulsé la carrière de plusieurs acteurs. Parmi eux, Julia Louis-Dreyfus, déjà connue avant, a prouvé avec son rôle d’Elaine Benes que rien n’arrêtait cette drôle de dame.

Les Simpson (1989-…)

Les Simpson ont tenu compte de l’actualité, comme en témoigne l’épisode qui parodie Reader’s Digest, et ont fait rire les téléspectateurs pendant plus de 30 ans. Présentée à l’origine sous forme de court métrage d’animation dans l’émission The Tracy Ullman Show, c’est la série comique la plus ancienne de la télévision américaine aux heures de grande écoute. Pas si mal pour une famille de dessins animés qui n’a pas d’âge. Créés par James L. Brooks, Matt Groening et Sam Simon, Les Simpson ont gagné 35 Emmy en tout. Quelle longévité!

Beverly Hills, 90210 (1990-2000)

L’histoire des jumeaux Walsh, nés au Minnesota, et leur déménagement dans un quartier chic de Beverley Hills devient rapidement un feuilleton dramatique sensationnel. La popularité de cette série a fait de ses acteurs des superstars de la télévision, provoquant la frénésie chez leurs fans, où qu’ils aillent. Le feuilleton a duré dix saisons, avec le suivi des personnages à l’école, à l’université et au début de leur carrière. Que vous soyez pour Brenda ou Kelly, 90210 a marqué votre cœur d’ado dans les années 90.

X-Files (1993-2002; 2016; 2018)

Scully et Mulder ont formé le duo dynamique du monde de la science-fiction des années 90 et du début des années 2000 dans X-Files. Interprété respectivement par Gillian Anderson et David Duchovny, ce duo agit à titre d’agents du FBI, assignés à enquêter sur les dossiers classés X des affaires non résolues impliquant des phénomènes paranormaux. Bien sûr, des forces extraterrestres tentent de les confondre à chaque tournant. Les X-Files ont remporté 16 Emmy et redémarré pour six épisodes, en 2016, et dix épisodes, en 2018.

Les méchants dans les films sont essentiels car sans eux, pas de héros, pas de suspens et… pas d’histoires.

Friends – Entre amis (1994-2004)

Qui n’a jamais rêvé d’avoir son propre café Central Perk? Les enchevêtrements romantiques incessants entre les personnages, et en particulier le suspense entourant les liens du couple culte Ross et Rachel, nous ont captivés dès le départ. Friends a fait de ses acteurs, déjà célèbres, des superstars mondiales, grâce à ses intrigues de jeunes dans la vingtaine qui tentent de réussir en ville dans une comédie franchement hilarante.

Salle d’urgence (1994-2009)

C’est le drame médical qui a consacré George Clooney, et qui nous a tenus en haleine pendant 15 saisons fantastiques. L’intrigue, qui se passe à Chicago, pourrait être l’une des meilleures séries médicales jamais télédiffusées. Tout au long du feuilleton, les producteurs ont tissé de façon magistrale des énigmes professionnelles, des histoires de patients et des romances bien rodées, qui nous ont incités à nous questionner sur la face cachée de nos propres médecins.

Les séries documentaires inspirées de crimes réels sont de plus en plus populaires, en particulier sur Netflix. 

Sexe à New York (1998-2004)

C’est la série qui a mis la ville de New York et le phénomène des chaussures Jimmy Choo sous les feux des projecteurs. Sexe à New York a osé aborder tous les sujets tabous entourant la chambre à coucher. Les femmes de partout se sont identifiées à l’une des vedettes du quatuor, formé de Carrie, Samantha, Miranda et Charlotte. La série a remporté sept Emmy et inspiré deux longs métrages, ainsi qu’une minisérie récente, intitulée And Just Like That.

Les Soprano (1999-2007)

On ne peut qu’admirer une série si bien écrite qu’on en arrive à prendre parti pour les méchants. Tony Soprano est le parrain d’un gang de mafieux du New Jersey, qui tente de protéger sa vie privée. Ce qui est loin de sa description de tâches. Déchiré entre son rôle de caïd, et l’écoute occasionnelle de son sens moral, Tony est l’antihéros que la télévision attendait.

La loi et l’ordre (1999- …)

Même si l’on est un adepte de toute la franchise de La loi et l’ordre, depuis la série originale jusqu’à New York, section criminelle, c’est New York, unité spéciale (ou La loi et l’ordre: crimes sexuels, au Québec), la plus longtemps diffusée, qui mérite tous les éloges. Enquêtant sur les affaires confiées à l’unité spéciale, la détective Oliva Benson et son équipe traitent des cas épineux qui semblent réels et d’actualité. Les téléspectateurs adorent la présentation sous forme de manchettes qui caractérise la série.

Bob l’éponge (1999- …)

Pas besoin d’être un enfant ni un parent pour apprécier l’humour de Bob l’éponge. Cette série loufoque et sarcastique donne sa pleine mesure. Qui aurait pu deviner que le quotidien d’une éponge de mer et de ses amis sous-marins serait aussi amusant? Bob l’éponge a même inspiré une comédie musicale à Broadway.

Gilmore Girls (2000-2007)

Gilmore Girls n’a gagné qu’un seul Emmy durant ses 7 saisons (pour le maquillage), ce que ses fans qualifieraient d’absurde. Le savoureux dialogue mère-fille, de Lorelai et Rory Gilmore, a engendré des réparties vives et spirituelles, semaine après semaine, teintées d’humour et de drame, qui ont ravi les téléspectateurs. Cette série a eu un tel succès que ses fans ont eu droit à quatre nouveaux épisodes en 2016, pour révéler ce qui s’est passé après 2007 chez les filles Gilmore. Égoïstement, nous serions ravis qu’il y ait une nouvelle minisérie.

24 heures chrono (2001-2010)

Chaque nouvel épisode d’une heure, en temps réel, de la journée de l’agent antiterroriste Jack Bauer, interprété par Kiefer Sutherland, a montré une façon révolutionnaire de filmer un drame et d’en faire le montage. Chaque minute comptait, alors que Bauer tentait de déjouer les plans des attaquants, et le tic-tac précédant et suivant chaque pause publicitaire ne faisait qu’aviver la tension.

Perdus (2004-2010)

Totalement novateur pour la télévision, Perdus est difficilement classable. Il s’agit d’un drame, mais aussi d’un suspense avec une touche de science-fiction. Et lorsque vous avez craint que les scénaristes et les producteurs dévient de leur chemin, ils se sont relancés dans des intrigues sensationnelles. Et même à la toute fin de la série, les téléspectateurs ont eu peine à distinguer la réalité de la fiction. Un des grands avantages de cette série est de pouvoir être revisionnée à l’infini, tout en découvrant à chaque fois de nouveaux indices.

The Office – La job (2005-2013)

L’adaptation américaine d’une série britannique du même nom, The Office, a dépassé de 6 saisons son prédécesseur. Cette parodie documentaire porte sur le personnel de Dunder-Mifflin, qui comprend des stéréotypes hilarants à l’extrême des gens que vous pourriez croiser dans votre propre bureau. L’humour, les moments touchants et les relations personnelles des caractères ont séduit les téléspectateurs. Ils ont aussi propulsé les carrières de John Krasinski, Rainn Wilson et Mindy Kaling.

Dre Grey, leçons d’anatomie (2005-…)

De nombreuses séries médicales ont défilé au cours des années, mais Dre Grey, leçons d’anatomie est restée cohérente dans son approche médicale. La série, créée par Shonda Rhimes, présente toujours ses vedettes originales: Ellen Pompeo, James Pickens Jr et Chandra Wilson. Près du 400e épisode, c’est l’une des 20 émissions scénarisées les plus anciennes aux heures de grande écoute. Avec ses intrigues qui mettent en péril les vies des personnages nouveaux aussi bien que connus, Dre Grey, leçons d’anatomie n’a pas fini de nous intriguer.

Il existe plusieurs mythes sur cette série télévisée, qui raconte le quotidien de plusieurs médecins de l’hôpital de Seattle Grace.

Mad Men (2007-2015)

Cette série adulée des critiques montre les coulisses d’une agence de publicité au début des années 1960. Les téléspectateurs n’ont de cesse de réclamer toujours plus de Don Draper et du personnel de la Sterling Cooper. L’énigmatique Draper et ses relations personnelles fascinent tout autant que ses campagnes publicitaires. Titulaire de 16 Emmy, la série a mis Jon Hamm, Elisabeth Moss et January Jones sur la liste des célébrités les plus renommées d’Hollywood.

Stranger Things – De l’autre côté (2016- …)

Si vous êtes à la recherche de science-fiction, de fantômes et de peurs de tout acabit, en plus d’être nostalgique des années 80, Stranger Things est pour vous. La série a donné un nouveau souffle à Winona Ryder, et rendu célèbres Millie Bobby Brown et Gaten Matarazzo. Récipiendaire de 7 Emmy, c’est certainement l’une des émissions les plus créatives de l’histoire de la télévision.

Droits des femmes: un long chemin parsemé d’embûches

Le mouvement féministe a évolué et ses combats et idéaux ne sont nettement plus les mêmes. Si aujourd’hui certaines femmes se battent pour obtenir un salaire égal à celui des hommes, il ne faut pas oublier que plusieurs se sont déjà battues pour obtenir le droit de vote!

Le droit de vote

Il est aujourd’hui possible de voter dans l’isoloir pour le politicien de son choix, mais il n’y a pas si longtemps, les femmes n’avaient pas le droit d’exercer ce devoir de citoyen.

Après l’adoption de la conscription, le gouvernement du Canada déclare que les femmes ont mérité le droit de vote grâce à leur effort de guerre. Le 24 mai 1918, les citoyennes de 21 ans et plus qui ne sont pas exclues en raison de leurs origines obtiennent le droit de voter aux élections fédérales, sans égard à leur capacité à voter aux élections provinciales.

Les Québécoises doivent attendre près de 22 ans pour avoir le droit de voter aux élections provinciales. Le droit de vote leur est accordé par le gouvernement d’Adélard Godbout le 18 avril 1940. En 1960, les Premières Nations remportent à leur tour le droit de voter aux élections québécoises.

Le droit d’avorter

Aujourd’hui, les femmes sont libres d’utiliser les moyens de contraceptions qu’elles souhaitent, et même d’avorter si elles le désirent. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Il fut un temps où les femmes devaient se battre pour disposer de leur propre corps… comme elles le veulent.

Au Canada, les compagnies pharmaceutiques étaient somme toute réticentes à présenter la pilule comme un contraceptif et insistaient sur le caractère thérapeutique du médicament. Il était apte à soulager les douleurs menstruelles et à réguler les cycles menstruels.

Le 10 juin 1960, le gouvernement conservateur de John Diefenbaker emboîte le pas à la FDA américaine et autorise la commercialisation de la première pilule contraceptive par la compagnie Searle. La prescription à des fins contraceptives demeure toutefois illégale jusqu’au 1er juillet 1969, alors que le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau modifie aussi le Code criminel dans le but de légaliser l’avortement en milieu hospitalier. À l’époque, un comité thérapeutique doit toutefois autoriser l’avortement après une évaluation de santé physique ou mentale de la future mère. La levée de l’interdiction de diffuser de l’information sur les méthodes contraceptives et la vente de produits contraceptifs est effective la même année.

Il semble impensable de ne pas préciser que depuis le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis remet en question le jugement «Roe v. Wade», qui protégeait le droit à l’avortement pour les Américaines.

Le droit de divorcer

L’année 2020 a marqué le 100e anniversaire de la légalisation du divorce au Canada. (Croyez-le ou non, l’État de la Caroline du Sud aux États-Unis n’a légalisé le divorce qu’en 1949!)

Or, ce n’est que le 1er juillet 1968 que le gouvernement fédéral canadien de Pierre Elliott Trudeau fait adopter une loi permettant aux femmes de demander le divorce.

En cas de divorce pour cause d’adultère, la femme obtient également le droit de loger dans un domicile séparé, un droit auparavant réservé aux hommes. Au cours de la même année, le gouvernement du Québec adopte une loi qui reconnaît le mariage civil.

Le droit de porter des pantalons

Cela nous semble fou aujourd’hui, mais il fut un temps où les pantalons n’étaient pas considérés comme des vêtements appropriés pour les femmes. En fait, le port de pantalons était même parfois illégal.

C’est à la haute couture que nous devons ce changement de perception! Des années 1910 à la fin des années 1920, de grands couturiers et de grandes couturières comme Coco Channel ont incorporé graduellement des pantalons dans leurs collections, et des vedettes de cinéma comme Marlene Dietrich en portaient avec style.

Heureusement, car on ne pourrait plus se passer de ce jeans ajusté ou de notre bonne vieille paire de joggings! 

Le droit de rejoindre l’armée

Si vous êtes une femme et que vous avez servi dans les forces armées, eh bien merci pour votre service!

Les femmes n’étaient pas autorisées à être des membres actifs de l’armée canadienne et bon nombre de leurs postes n’étaient pas rémunérés.

En 1941, le Canada a commencé à recruter des femmes pour un service à temps plein dans trois nouvelles organisations militaires: le Service féminin de l’Armée canadienne, la Division féminine de l’Aviation royale du Canada, et le Service féminin de la Marine royale du Canada.

Les femmes occupaient alors des postes de commis ou d’opératrices téléphoniques et servaient comme mécaniciennes, arrimeuses de parachutes et conductrices d’équipement mobile lourd.

Mary Greyeyes Reid fut la première femme autochtone à s’engager dans les Forces armées du Canada, en se portant volontaire pour entrer dans le Service féminin de l’Armée canadienne en 1942.

Garder son nom de jeune fille

Il fut un temps, si une femme ne prenait pas le nom de famille de son mari, ce n’était pas simplement mal vu par la société. En effet, les employeurs pouvaient refuser de produire sa fiche de paie et elle pouvait perdre son droit de vote!

Au Québec, depuis 1981, aucun changement ne peut être fait au nom d’une personne sans l’autorisation du Registre de l’état civil. Le mariage n’est plus une raison admissible pour un changement de nom. Cependant, une femme mariée avant le 2 avril 1981 maintient le droit d’utiliser le nom de son mari pour exercer ses droits civils.

Le droit de fumer en public

Il existe aujourd’hui une multitude d’interdictions et de restrictions sur les endroits où il est permis de fumer. Mais il n’y a pas si longtemps, les hommes pouvaient fumer à peu près n’importe où. Les femmes, pour leur part, devaient se contenter de le faire à la maison.

Aux débuts des années 1920, les fabricants de cigarettes commencent à instrumentaliser le féminisme pour faire des cigarettes ces fameux «flambeaux de la liberté».

C’est en 1929 que George Washington Hill, président de l’American Tobacco Co., décide de s’attaquer au tabou qui interdit à une femme de fumer en public… un tabou qui lui fait perdre la moitié de ses profits. Et voilà! C’est comme cela que le 4 avril 1929, le jour du dimanche de Pâques, des femmes ont fumé en public à l’Easter Parade de New York.

Lucky Strike sort même une publicité en 1934 avec une femme, cigarette à la main. 

Posséder une propriété si elles étaient mariées

L’une des premières étapes menant à l’égalité des Canadiennes a été la légalisation des droits de propriété des femmes mariées.

D’abord en Ontario en 1884, puis au Manitoba en 1900, la Loi sur les biens de la femme mariée donne aux femmes de ces provinces les mêmes droits juridiques que les hommes, ce qui leur permet de conclure des accords juridiques et d’acheter des biens. Les autres provinces et territoires ont lentement emboîté le pas, le Québec ayant signé la Loi en 1964.

Cependant, les progrès ont été lents. Bien que les lois sur la propriété des femmes mariées aient finalement été adoptées dans toutes les provinces, la société était encore réticente à l’idée. Il ne faut pas oublier que les femmes s’en remettent à leurs maris pour les décisions importantes à cette époque.

Le droit de magasiner seule

Pouvez-vous imaginer avoir besoin d’être chaperonnée en public en tout temps simplement parce que vous êtes une femme? Vous n’auriez pas aimé vivre au XIXe siècle!

Lorsque les femmes quittaient la maison, on s’attendait généralement à ce qu’elles soient accompagnées d’un homme. Cela a commencé à changer à la fin des années 1800 avec l’avènement des grands magasins. Ils sont conçus spécifiquement pour les femmes et leur fournissent un endroit sécuritaire pour se rassembler, socialiser et… dépenser.

Rapidement, d’autres entreprises ont joint le pas et de nombreux théâtres et restaurants ont ouvert leurs portes aux femmes non accompagnées. Toutefois, les femmes qui bénéficient de ces libertés proviennent pour la plupart de ménages à revenu supérieur.

Ce n’est que dans les années 1920 que les chaînes de magasins commencent à cibler (et à satisfaire) les clients de tous les revenus et de tous les budgets. (Chose certaine, le magasinage en ligne aurait été bien utile à cette époque!)

Le droit d’avoir des horaires de travail décents

Les femmes ont toujours été victimes de discrimination au travail. Elles endurent depuis longtemps les comportements inadéquats et le harcèlement sexuel sur leur lieu de travail, sans raison. Il y a environ un siècle, les femmes ne bénéficiaient pas de protections légales et leurs horaires n’étaient pas réglementés.

Le début du 20e siècle voit apparaître de nouveaux métiers dits «féminins» comme celui de secrétaire et de téléphoniste. Ils s’ajoutent à ceux d’institutrices, d’ouvrières et, bien entendu, aux vocations de religieuses.

En 1910, au Québec, une loi est votée pour réduire la semaine de travail de 60 à 58 heures, avec un maximum de 10h30 par jour, en plus d’un congé le samedi après-midi. Il est aussi interdit d’employer des enfants de 14 à 16 ans sans preuve qu’ils sachent lire et écrire.

Le droit d’être membre d’un jury

En 1971, seuls le Québec et Terre-Neuve interdisent encore aux femmes d’être jurées.

La loi québécoise sera abrogée le 17 juin 1971. Le Québec permet finalement aux femmes d’agir comme jurées «après que huit femmes eurent été emprisonnées cette année-là pour avoir dénoncé la loi voulant que les jurys soient exclusivement composés d’hommes».

Participer à une grande variété de sports olympiques

Si vous êtes une admiratrice de Simone Biles ou de Nadia Comaneci, il est peut-être inconcevable pour vous de penser qu’il fut un temps où les femmes ne pouvaient pas participer aux Jeux olympiques.

Les femmes n’y ont été autorisées qu’en 1900, et représentaient moins de 3% des participants lors de ces jeux qui ont eu lieu à Paris. Il faut dire qu’à l’époque, seuls cinq sports leur étaient ouverts.

Lentement, de plus en plus de sports olympiques ont ouvert les bras aux femmes, et aujourd’hui, le Comité olympique s’efforce de faire en sorte qu’elles soient davantage incluses tout au long du processus d’organisation. 

Avoir son propre passeport si elles étaient mariées

Jusque dans les années 1920, les femmes célibataires avaient droit à leur propre passeport, tandis que les femmes mariées recevaient des passeports conjoints avec leur mari.

À l’époque, cela reflétait la désapprobation générale qu’une femme voyage sans son conjoint. Plus encore, cela était révélateur des notions sociétales selon lesquelles l’identité d’une femme était moindre que celle de son mari.

Aux États-Unis, en 1917, une jeune femme nommée Ruth Hale a décidé que s’en était assez et a demandé un passeport délivré, avec succès, à son nom de jeune fille. Ce fut un tournant dans l’Histoire, incitant d’autres femmes à faire de même dans les années suivantes. Ce n’est qu’en 1937 que les règles ont officiellement été modifiées. Pour comparaison, en Russie, les femmes mariées ont le droit de posséder leur propre passeport depuis 1914.