• Ceux qui ont changé le monde....Les 10 papes qui ont osé transformer l’Eglise catholique

       

    Les 10 papes qui ont osé transformer l’Eglise catholique

    Benoît XVI : il ose prendre sa retraite

    Le titre de Benoît XVI est désormais "Pape émérite". © GALAZKA / SIPA
    Personne ne s’y attendait. Le 11 février 2013, le pape Benoît XVI annonce en latin, à l’issue d’un consistoire publique ordinaire, qu’il renonce à sa charge. Il évoque une santé chancelante : "je dois reconnaître mon incapacité à administrer le ministère qui m’a été confié". Plutôt classé conservateur pour ses positions sur les mœurs, le pape est le premier à quitter sa charge depuis six siècles. Les précédents en la matière sont rares, anciens, et relevaient le plus souvent de conflits entre factions romaines. Le 28 février 2013, il quitte le Vatican et devient alors "Sa Sainteté Benoît XVI, pontife romain émérite". Le statut d’un pape "retraité" est alors flou. Depuis, le protocole a été adapté et l’ancien cardinal Ratzinger a participé à plusieurs cérémonies avec l’actuel pape François.

    Pie XI : il ose dénoncer le nazisme

    Portrait du pape Pie XI, en 1937, année de publication de Mit brennender Sorge © AFP
    Cultivé et sportif, le pape Pie XI est élu le 6 février 1922. Pendant son pontificat, il signe les accords du Latran avec l’Italie de Mussolini, donnant naissance à la cité-Etat du Vatican. Pourtant, il va progressivement se distancer du fascisme et du nazisme (mais aussi du communisme), condamnant publiquement leurs politiques racistes et antisémites. En 1937, il publie l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une inquiétude brûlante), distribuée dans les paroisses allemandes pour le Dimanche des Rameaux. Le texte dénonce les tentatives d’Hitler de se substituer à Dieu et le "soi-disant mythe de la race et du sang". Pie XI meurt en 1939 et son successeur, Pie XII se montre nettement moins intransigeant vis-à-vis de l’axe Rome-Berlin. La polémique sur son rôle dans la Seconde guerre mondiale n’est pas tranchée.

    François : il ose bousculer les conservateurs

    Le pape François, en 2015 © AGF EDITORIAL / SIPA
    Au départ, son naturel souriant et ses idées modernistes ont surpris. Arrivé à la tête du Vatican le 13 mars 2013, premier souverain pontife né en dehors d’Europe, le pape François a étonné en proposant des réformes liées aux mœurs ; il s’est ainsi prononcé en faveur de la communion des catholiques divorcés ou estimé que les chrétiens n’avaient pas vocation à se reproduire "comme des lapins". Il a également condamné les dégâts causés par le "libéralisme sauvage". Il a en revanche réaffirmé son opposition au contrôle "artificiel" des naissances ou au mariage homosexuel. François a également évoqué publiquement l’idée de renoncer à sa charge avant sa mort et s’est attaquer au douloureux chantier de l’assainissement des finances de l’Eglise.

    Saint-Pierre : il ose affronter les persécutions

    On dit souvent du pape qu'il règne sur le trône de Saint-Pierre © Guilane Nachez / Fotolia
    Pour les catholiques, il est le père de l’église. Ce disciple de Jésus-Christ était un ancien pêcheur, né en Galilée autour de l’an zéro. Dans l’évangile selon Mathieu, où Pierre est souvent cité en tête des apôtres, Jésus lui dit : "Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon assemblée". C’est lui qui devient le leader des premiers chrétiens après la crucifixion du Christ, devenant le premier des évèques. Fuyant les persécutions de Jérusalem, il prêche et convertit de nouveaux fidèles autour d’Antioche puis – selon les textes - à Rome. Là, il aurait été arrêté et crucifié la tête en bas par les soldats de l’empereur Néron. Le lieu de son martyre, le Circus Vaticanus, deviendra bien plus tard le centre du catholicisme mondial.

    Pie VII : il ose résister à Napoléon et combattre l’esclavage

    Un buste du pape Pie VII, souverain pontife de 1800 à 1823 © FRED DUFOUR AFP
    Barnaba Chiaramonti, alias Pie VII, aurait pu être l’un de ces papes insignifiants issus de la noblesse italienne. Mais son pontificat, entamé en 1800 à l’issue d’un conclave interminable, coïncide avec l’émergence de Napoléon sur la scène européenne. S’il couronne l’Empereur, il ne parvient pas à obtenir l’abolition des articles organiques régissant la vie catholique en France. Furieux, le pape refuse de prononcer le divorce de Jérôme Bonaparte ou d’aider les troupes françaises. C’est l’escalade : Napoléon annexe les Etats pontificaux. Pie VII le menace d’excommunication. L’Empereur l’assigne à résidence pendant plusieurs années, tentant d’arracher la validation de son propre divorce. Rentré à Rome, le pape entame d’importants efforts diplomatiques pour obtenir l'abolition de l’esclavage.

    Léon XIII : il ose accepter le monde moderne

    Un portrait du pape Léon XIII, souverain pontife de 1878 à 1903 © Library of Congress
    Pontife raffiné mais très prudent, Léon XIII décide de casser les codes de la papauté en se frottant aux changements de l’époque. Sa grande trace dans l’histoire sera l’encyclique Rerum Novarum (Les choses nouvelles), publiée en 1891. Dans ce texte, l’Eglise apporte pour la première fois son soutien à la classe ouvrière, condamnant la concentration des richesses aux mains de quelques-uns. Le pape condamne notamment le travail des enfants et affirme le droits des ouvriers à bénéficier de l’aide des syndicats (ils sont encore illégaux dans la plupart des pays d’Europe). Il affirme cependant que le communisme serait, à ses yeux, le pire des remèdes (il évoque une "peste mortelle"). Le texte va donner naissance au christianisme social. Son influence se fera sentir dans le mouvement des prêtres-ouvriers.

    Benoît XIV : il ose accompagner les Lumières

    L'église Saint-Pierre de Rome © Mapics / Fotolia
    Erudit et mécène, le pape Prospero Lorenzo Lambertini (1675-1758), alias Benoît XIV, est l’un des plus grands réformateurs de l’histoire de l’Eglise catholique. Ouvert à la science – il était passionné de physique et de mathématique - il est le premier pape à reconnaître que la Terre tourne autour du Soleil et retire les ouvrages de Copernic et de Galilée de l’index. Il lève également l’interdit sur la dissection des cadavres et encourage les progrès de la médecine. Dans une bulle de 1741, il condamne les mauvais traitements infligés aux amérindiens. L’homme entretient également une correspondance avec Voltaire et publie lui-même de nombreux ouvrages. Accessible pour les Romains, il demeure l’un des papes les plus populaires de l’histoire de la chrétienté.

    Jean-Paul II : il ose renouveler le lien avec les fidèles

    Jean Paul II devant le mur des lamentation, en 2000 © MENAHEM KAHANA / AFP
    C’est le premier grand pape médiatique. Jean-Paul II, né Karol Wojtyła en 1920, accède à la papauté en 1978. Encore jeune (58 ans), lors de son accession à la tête du Vatican, il met en scène son action en cumulant les voyages et les rencontres avec les plus pauvres. Jean-Paul II condamne publiquement les excès du communisme et du capitalisme. Il fonde également les journées mondiales de la jeunesse, d’immenses rassemblements de jeunes chrétiens. Partisan du dialogue avec les autres religions, il n’hésite pas à se rendre en Israël ou au Maroc. Son héritage sur les questions de mœurs demeure plus contrasté. Il a été canonisé par le pape François le 27 avril 2014. Sa fête a été fixée au 22 septembre. 

    Jean XXIII : il ose moderniser l’Eglise

    Jean XXIII, pape de 1958 à 1963 © OLYMPIA / SIPA
    Il a décidé de lancer la plus grande réforme de l’Eglise au XXe siècle. Le pape Jean XXIII, né Angelo Giuseppe Roncalli, accède à la papauté en 1958. On attend de lui qu’il rompe avec le style autoritaire de son prédécesseur, Pie XII. L’homme simple étonne en sortant régulièrement du Vatican pour rendre visite aux enfants malades ou aux prisonniers. Surtout, il lance le grand chantier Vatican II (1962-1965). Ce concile œcuménique regroupe près de 3 000 pères conciliataires (cardinaux, évêques, experts…).  Dans son discours inaugural, Jean XXIII insiste sur la nécessité de présenter la doctrine "de la façon qui répond aux exigences de notre époque". Le pape meurt avant la fin du concile, mais les résultats sont décisifs : la messe ne sera plus en latin et l’Eglise reconnaît la liberté religieuse.

    Paul III : il ose convoquer le plus grand concile de tous les temps

    Le Concile de Trente fut l'un des plus importants de l'histoire © Shchipkova Elena / Fotolia
    L’Eglise catholique était en crise. Elu pape en 1534, Alexandre Farnèse, alias Paul III, doit faire face aux progrès du protestantisme. Pour répondre à ce qu’il considère comme une menace, il convoque en 1542 le Concile de Trente. Cette assemblée d’évêque s’étalera sur 18 ans (Paul III n’en verra jamais la fin) et changera radicalement le visage de l’Eglise. Les doléances des protestants sont vigoureusement rejetées : les sept sacrements sont définis, le culte des saints est confirmé, le rôle des évêques est redéfini, l’importance de la pastorale réaffirmé. C’est le début de la Contre-Réforme, un renouveau religieux, mais aussi politique pour l'église catholique. Il se soldera aussi, malheureusement, par d'innombrables exactions...

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