On constate qu’il existe au Québec plusieurs versions et variantes de la légende du cheval qui a aidé à construire l’église d’une ou l’autre localité et qui était en fait le diable déguisé.

À croire cette légende, le diable aurait pris part à la construction des chapelles, des églises, des cathédrales un peu partout. On peut expliquer la popularité de la légende pour le fait que les bons paroissiens se sentaient contents et satisfaits par le fait de réussir à dompter le diable en le faisant travailler pour une bonne cause. Alors, Satan constructeur de l’église apparaît à Saint-Augustin dans la région de Portneuf, à Saint-Michel en Bellechasse, dans le village de Saint-Laurent sur l'Île d’Orléans, à Trois-Pistoles, à L’Islet et dans plusieurs autres localités.

En tout cas, on peut lire la version de la légende du cheval de l’Île d’Orléans et celle de L’Islet, telles qu’on les racontait dans les longues soirées en famille ou dans les tavernes : 

Voici le résumé de la légende, repris de la description de la construction de l’église de Trois-Pistoles (version présentée d’une façon succincte). Remarquez que même les détails de la bride et de la dernière pierre manquante coïncident dans toutes les versions :

Cheval Noir à Trois-Pistoles

Lors de la construction de la cinquième église de Trois-Pistoles, de 1882 à 1887, on put compter sur un cheval noir d’une vigueur exceptionnelle. Ce cheval apparut sans que personne ne sache d’où il venait et on s’en servit pour transporter la pierre de l’église d’en bas jusque sur la côte où l’on érigeait la nouvelle construction.

Or, c’était le diable lui-même à qui on ne devait jamais enlever sa bride. Malheureusement, quelqu'un passa outre la recommandation et le cheval disparut aussitôt, les travaux n’étant pas encore terminés. D’ailleurs, une pierre manque toujours à l’église au sommet d'un des murs.

Notons finalement que l’image du Cheval Noir sur l’étiquette de la célèbre bière de Trois-Pistoles reprend cette légende.

trois pistoles

Trois-Pistoles et son église. Photo : E. et V. Petrovskiy