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    Les concentrations de gaz à effet de serre en

    2014 ont atteint des records

     

    La teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre a atteint des records en 2014, de même que les températures annuelles dans de nombreuses régions, ont rapporté le 16 juillet, des chercheurs du monde entier.

     
     

    Les concentrations dans l’atmosphère de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont atteint des niveaux inégalés en 2014. © AFP Photo, Nasa, Earthobservatory

    Les concentrations dans l’atmosphère de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont atteint des niveaux inégalés en 2014. © AFP Photo, Nasa, Earthobservatory

     
     

    « Le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote, qui sont les principaux gaz émis dans l’atmosphère, ont atteint des records de concentration dans l’atmosphère pour l’année 2014 », précise le rapport de ces chercheurs sur l’État du climat (State of the Climate), publié par l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). « L’Europe a connu son année la plus chaude et de loin, avec une vingtaine de pays qui ont battu de précédents records, ajoute le rapport. Beaucoup de pays en Asie ont connu des températures annuelles parmi les dix plus chaudes. L’Afrique a recensé des températures supérieures à la moyenne sur la majorité du continent, l’Australie a battu un record de températures pour la troisième fois, après un sommet en 2013. »

     

    En Amérique latine, le Mexique a connu son année la plus chaude tandis que l’Argentine et l’Uruguay ont atteint pour la deuxième fois des sommets de températures. Exception en matière de température, la région Est de l’Amérique du Nord est la seule zone dans le monde à avoir connu l’an dernier des températures inférieures à la moyenne.

     

    Évolution de la température dans différentes couches des océans mesurées entre 2003 et 2012. Le réchauffement est plus important de 100 à 200 m de profondeur pour l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien. © Nasa, Earthobservatory
    Évolution de la température dans différentes couches des océans mesurées entre 2003 et 2012. Le réchauffement est plus important de 100 à 200 m de profondeur pour l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien. © Nasa, Earthobservatory

     

    Hausse record du niveau des océans et de leurs températures

     

    Les océans eux aussi ont connu l’an dernier des records de températures tandis que le niveau de la mer a atteint son plus haut niveau : « suite au réchauffement des océans et à la fonte des glaces », il a atteint un record en 2014, en hausse de 6,7 cm par rapport à la moyenne de 1993, quand a commencé la mesure par satellites du niveau des océans.

     

    Au total, 413 scientifiques de 58 pays ont contribué à ce rapport, basé sur des données collectées par les postes de surveillance de l’environnement et publié dans le Bulletin of the American Meteorological Society.

     

    Environnement:  Les concentrations de gaz à effet de serre en 2014 ont atteint des records

     

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    Copernicus : comprendre le changement

    climatique grâce aux cartes

     

     

    À quelques mois de la COP 21, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui décidera de l’avenir du climat, un site Internet, bientôt en ligne, a fait le pari de nous décrire le changement climatique par des cartes ! Jean-Noël Thépaut, coordinateur du service Copernicus changement climatique (ou C3S pour Copernicus Climate Change Service en anglais), nous explique tout l’intérêt de ce service financé par l'Union européenne et mis en œuvre par le centre européen pour les Prévisions météorologiques à moyen terme.

     

     
     

    Quel climat fait-il sur Terre ? Le programme Copernicus devrait bientôt répondre à cette question grâce au service C3S. © Eumetsat (2014)

    Quel climat fait-il sur Terre ? Le programme Copernicus devrait bientôt répondre à cette question grâce au service C3S. © Eumetsat (2014)

     
     

    Copernicus, le grand programme européen d’observation de la Terre, a pour ambition de couvrir tous les domaines géophysiques qui concernent la Planète. Il compte déjà deux satellites en orbite. Après le lancement de Sentinel 1A, en avril 2014, et celui de Sentinel 2A, le 23 juin, Sentinel 3A devrait rejoindre les autres appareils fin octobre, début novembre.

     

    Bien que la composante spatiale de Copernicus ne soit pas totalement déployée, six familles de satellites et d’instruments sont prévues. En effet, les premiers services opérationnels qui dépendent des données Copernicus montent en puissance ou se mettent en place progressivement. C’est le cas du service Copernicus sur le changement climatique (C3S pour Copernicus Climate Change Service) qui permettra d’accéder gratuitement à « des informations fiables et avec la meilleure qualité possible sur les états du climat passé, actuel et futur en Europe et dans le monde », nous explique Jean-Noël Thépaut, Coordinateur du service Copernicus changement climatique. Ce service s’appuiera sur « les investissements des pays européens au cours de la décennie passée ainsi que sur les projets de recherche pionniers de la Commission européenne. Copernicus apporte le chaînon manquant : une dimension paneuropéenne dans l’accès à l’information climatique ».

     

    Le site est destiné aux responsables politiques et institutions européennes ainsi qu’au grand public et aux industriels du secteur privé. Ce service doit « être vu comme un outil d’aide à la décision, notamment pour les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique que seront amenés à prendre ces décideurs ».

     

    Ces trois cartes montrent l'évolution des anomalies de température observées tout au long du siècle dernier et jusqu'en 2010 en prenant pour référence la période 1951 à 1960. Elles montrent clairement une évolution à la hausse des températures moyennes et une accélération dès le début des années 60. © C3S/Copernicus data
    Ces trois cartes montrent l'évolution des anomalies de température observées tout au long du siècle dernier et jusqu'en 2010 en prenant pour référence la période 1951 à 1960. Elles montrent clairement une évolution à la hausse des températures moyennes et une accélération dès le début des années 60. © C3S/Copernicus data

     

    Une tendance au réchauffement climatique se confirme

     

    Ces cartes des anomalies de températures globales rendues publiques aujourd’hui sont un très bon« exemple du type d'information que fournira ce service financé par l'Union européenne et mis en œuvre par le centre européen pour les Prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) ». Elles ont été constituées à partir de données issues de capteurs — au sol et depuis l’espace — et d'informations issues de modèles numériques. Si ces cartes ont aujourd’hui une résolution de 80 kilomètres par pixel, « l’objectif est de porter cette résolution à 40, voire 25 km à l’échelle du Globe et de fournir un produit à plus haute résolution de 10 kilomètres pour l’Europe ». Les erreurs systématiques des températures estimées sont inférieures à 0.3 degrés centigrades.

     

    Lorsque ce service sera pleinement opérationnel, à l’horizon 2018, « il fournira des informations quasi exhaustives sur une trentaine de variables climatiques essentielles sur les 50 prises en compte car techniquement et économiquement accessibles à l'observation systématique ». Ainsi, aux données des températures s’ajouteront, par exemple, des cartes et des courbes « liées aux variables ayant un impact sur le changement climatique (gaz à effet de serre tels que le méthane ou le dioxyde de carbone) et celles étant une conséquence de ce changement (humidité des sols, niveau de la mer, épaisseur et extension des glaciers, de la banquise, etc.) ».

     

    C3S devrait également « fournir des produits basés sur les projections climatiques » afin de nous faire prendre conscience de ce qui nous attend si rien n’est fait. « On essaye d’avoir l’image la plus précise de l’état du climat au cours du siècle dernier afin de valider au mieux les modèles climatiques qui permettent d'estimer le climat qu'il va faire dans les cinquante à cent ans à venir ».

     

    Cartes des anomalies de températures pour la période allant de juillet 2014 à juin 2015 par rapport à la période 1981-2010. © C3S/Copernicus data
    Cartes des anomalies de températures pour la période allant de juillet 2014 à juin 2015 par rapport à la période 1981-2010. © C3S/Copernicus data

     

    La COP 21 pour limiter la hausse des températures ?

     

    Ce service ne sera pas de trop pour faire prendre conscience que la machine climatique s’est vraiment emballée. « Un tel taux d’accélération du réchauffement du climat n’a peut-être jamais été vu au cours des siècles derniers ». À cette accélération s’ajoute le fait que l’on « entre dans une configuration qui ne permettra plus de maîtriser les effets du changement climatique si rien n'est fait pour enrayer l’augmentation des gaz à effet de serre ». Autrement dit, si aucune mesure d’atténuation n'est prise et si l’on tient compte du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), dans son scénario le plus pessimiste, « l’augmentation moyenne des températures pourrait être de 4,8 degrés d’ici à la fin de ce siècle par rapport à la période 1986-2005 ». Cela aurait un impact très significatif sur la biodiversité ainsi que sur l’espèce humaine et sa capacité d’adaptation.

     

    La communauté scientifique attend donc beaucoup de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 (COP 21). Une des dernières occasions « s’offre à nous afin de prendre des mesures fortes pour limiter cette hausse à seulement 2 degrés d’ici à la fin du siècle ». Pour contenir cette hausse, « cela passe forcément par une réduction drastique des gaz à effet de serre et une utilisation accrue des énergies renouvelables ».

    Environnement:  Copernicus : comprendre le changement climatique grâce aux cartes

     

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    Le saumon rose menacé par l'acidification

    des rivières

     

    Les saumons roses commencent leur développement dans l'eau douce. Or, à cause de l’augmentation du taux de CO2, ces eaux deviennent plus acides, ce qui pourrait réduire à l'avenir la taille de ces saumons et limiter leurs chances de survie.

     

     
     

    Le saumon retourne dans les eaux douces où il naît pour frayer. Un saumon rose né dans des eaux douces plus acides sera plus petit. © Nicole Beaulac, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Le saumon retourne dans les eaux douces où il naît pour frayer. Un saumon rose né dans des eaux douces plus acides sera plus petit. © Nicole Beaulac, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

     
     

    Le saumon rose est une espèce de saumon abondante sur la côte ouest de l’Amérique du Nord et qui joue un rôle économique important. Il naît dans des rivières puis entre dans l’océan alors que sa taille est la plus petite de tous les saumons du Pacifique. Il retourne dans les eaux douces à la fin de son cycle de vie pour se reproduire.

     

    À cause du taux de dioxyde de carbone croissant dans les eaux, ces dernières s’acidifient. L’acidification de l’océan a un impact négatif sur de nombreuses espèces marines et perturbe les écosystèmes marins. Les écosystèmes d’eau douce pourraient eux aussi être affectés par l’acidification liée au changement climatique. Mais alors que les poissons d’eau douce représentent 40 % de tous les poissons, l’impact de l’acidification de l’eau douce sur les écosystèmes est moins étudié. En raison de sa taille, le saumon rose pourrait être plus sensible à l’acidification de l’eau que les autres saumons.

     

    Des chercheurs de l’University of British Columbia (Vancouver, Canada) ont donc voulu connaître l’impact de l’acidification de l’eau sur le développement du saumon rose, dans l’eau douce et au moment de son entrée dans la mer. Dans leur étude parue dans Nature Climate Change, les chercheurs ont testé comment les bébés saumons répondaient à une eau contenant les niveaux de dioxyde de carbone attendus dans 100 ans. Ils ont suivi le poisson pendant dix semaines, avant l’éclosion jusqu’au moment où il migre vers les eaux océaniques.

     

    Grâce à ce dispositif, les chercheurs mesurent la consommation de dioxygène des saumons roses en cours de développement.
    Grâce à ce dispositif, les chercheurs mesurent la consommation d'oxygène des juvéniles de saumons roses durant leur développement. Ceux qui ont grandi dans des eaux riches en CO2 utilisent moins bien l'oxygène. © Michelle Ou

     

    L’acidification due au CO2 réduit les chances de

    survie du saumon

     

    Les saumons roses qui commencent leur vie dans des eaux douces riches en dioxyde de carbonesont plus petits : leur croissance est réduite. Les chercheurs ont aussi montré des réponses olfactives altérées. L'acidification de l’eau douce pourrait ainsi avoir un impact sur la capacité du saumon à retourner dans sa zone de reproduction.

     

    De plus, à l’âge auquel le poisson commence habituellement sa migration, les chercheurs ont trouvé qu'il était moins capable d’utiliser l’oxygène pour son activité physique : ceci pourrait le gêner pour trouver de la nourriture, échapper aux prédateurs et se déplacer. Pour toutes ces raisons, ces poissons auraient moins de chances de survie.

     

    Comme l’explique Michelle Ou, principale auteur de l’article, les augmentations de concentrations en dioxyde de carbone étaient petites du point de vue chimique ; les chercheurs ne s’attendaient donc pas à voir des effets aussi nombreux. « La croissance, la physiologie et le comportement de ces saumons roses en développement sont beaucoup influencés par ces petits changements. »

     

    Environnement:  Le saumon rose menacé par l'acidification des rivières

     

     

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    Des habitants d'une favela de Rio

    transforment une montagne de détritus en

    Parc écologique

     

     

    Alexis Chavetnoir
     
     

    Avec l'aide des habitants de la favela de Vidigal, à Rio de Janeiro, Mauro Quintanilha s'est employé pendant 10 ans à déblayer une décharge sauvage. Le résultat, un Parc écologique sublime de 8 500m².

     

    C'est l'histoire de Mauro Quintanilha, un habitant de la favela de Vigidal, qui en avait assez de voir la montagne de déchets servant de décharge aux habitants s'agrandir devant sa porte. Matelas, réfrigérateurs, pneus et même cadavres de chiens s'entassaient sans que personne ne fasse quoi que ce soit. Comme vous pouvez l'imaginer, l'odeur devenait insoutenable alors Mauro a décidé d'agir.

     

    "Au début (en 2005), on me prenait pour un fou, les gens se moquaient de moi ! C’était 16 tonnes d’ordures entassées depuis 25 ans par les habitants sur les hauteurs de Vidigal "

     

    "J’étais l’habitant le plus proche de la décharge. Il y avait de tout : des matelas, des réfrigérateurs, des pneus et même des cadavres de chiens, ça puait et ça me déprimait, alors j’ai décidé de réagir"

     

    "Au début, les gens continuaient à venir jeter leurs ordures, la nuit. Petit à petit on les a éduqué en leur donnant des plantes du potager. La transformation n’a pas été seulement celle de l’endroit mais aussi celle des habitants."

     

    Des cuvettes transformées en vases, des pneus servant de marche, des roues de vélo en table. Tout ce qui était récupérable ou recyclable a été réutilisé.

     

     

    "L' oasis verte" est aujourd’hui devenu un lieu de vie où l’on vient contempler oiseaux, papillons et petits singes, ou faire son jogging.

    Il comprend aussi un potager qui a déjà produit 700 kilos de légumes, plantes aromatiques et fruits distribués aux habitants.

    Vainqueur du prix SEED Award 2015 à Detroit (Etats-Unis), l’un des plus prestigieux du monde en architecture, urbanisme et design, le projet devrait s'exporter rapidement hors des frontières brésiliennes. Mauro ainsi que Pedro Henrique de Cristo, un jeune architecte ayant fortement contribué à l'Oasis Verte, ont d'ailleurs été invités à Cap Town en Afrique du Sud, afin de dessiner les plans d'un futur parc urbain de la ville.

     

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