• Éphéméride du Jour 4: Anouar el-Sadate meurt en plein triomphe - 6 octobre 1981

     

    6 octobre 1981

     

    Anouar el-Sadate meurt en plein triomphe

     

    Éphéméride du Jour 4:  Anouar el-Sadate meurt en plein triomphe - 6 octobre 1981

     

    Le 6 octobre 1981, tandis qu'il assiste dans un stade du Caire à un défilé militaire à l'occasion de la fête nationale, Anouar el-Sadate est assassiné par des soldats islamistes. Le raïs (mot arabe qui signifie « chef » et désignait autrefois un dignitaire ottoman) a 63 ans. Sa mort cause une immense émotion dans le monde entier. Elle fait craindre pour le processus de paix qu'il a engagé trois ans plus tôt avec Israël.

    Fort heureusement, le général Hosni Moubarak, qui lui succède, va préserver la paix avec autant d'habileté qu'il en mettra à affermir son pouvoir à la tête de l'Égypte.

    De la victoire…

    Anouar el-Sadate (25 décembre 1918 - 6 octobre 1981)Jeune officier, Anouar el-Sadate a été affilié aux Frères musulmans, mouvance islamiste très bien implantée en Égypte.

    Mais en 1952, il s'en détache et rejoint le groupe nationaliste des « officiers libres », auquel participe son ami Gamal Abdel Nasser, futur président de l'Égypte. Celui-ci meurt en pleine gloire le 28 septembre 1970... après avoir essuyé deux défaites cuisantes face à Israël.

    Sadate, en sa qualité de vice-président,  succède sans difficulté au prestigieux raïs à la tête de l'Égypte. Il prend l'initiative d'attaquer l'armée israélienne le 6 octobre 1973, à la faveur de la fête juive du Yom Kippour, pendant laquelle se recueillent beaucoup d'Israéliens.

    D'abord victorieuse, son armée venge les Arabes de leurs humiliations passées.

    Après avoir éprouvé la plus grande peur de leur Histoire, les Israéliens reprennent leurs esprits et repoussent avec succès les attaques des Égyptiens et de leurs alliés syriens. Les troupes du général Ariel Sharon repassent même le canal de Suez dans l'autre sens.

    ... à la chute

    Avec la guerre du Kippour, par laquelle il a mis fin au mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne, Anouar el-Sadate s'acquiert un immense prestige dans son pays et l'ensemble du monde arabe. 

    Sans renier officiellement l'héritage nassérien, il s'éloigne en douceur de l'Union soviétique et se rapproche de l'Occident. Il libéralise l'économie. Il relance aussi la chasse aux Frères musulmans et aux islamistes. Surtout, il renonce aux envolées panarabistes, faisant passer le sort de l'Égypte au premier plan de ses préoccupations. 

    Fort de sa demi-victoire sur Israël, il engage des négociations de paix avec Israël.

    Avec un grand courage, il se rend à Jérusalem en novembre 1977 et prononce un mémorable discours devant la Knesset, le Parlement d'Israël. Puis, en octobre 1978, il conclut les accords de Camp-David avec le Premier ministre israélien Menahem Begin, sous l'égide du président américain Jimmy Carter.

    Le traité de paix est signé le 26 mars de l'année suivante et le Prix Nobel de la paix récompense fort justement les deux ennemis de toujours, Begin et Sadate (ce dernier, cependant, ne se rend pas à Oslo pour recevoir le prix).

    Mais Anouar el-Sadate va se confronter à l'incompréhension de ses concitoyens et de la majorité des Arabes. Il doit aussi affronter la montée de l'intégrisme islamique, encouragé par la victoire de Khomeiny en Iran.

    Le 3 septembre 1981, il fait arrêter 150 opposants islamistes. Parmi eux figure le frère d'un des soldats appelés à défiler devant le raïs un mois plus tard, dans le stade où, pour des raisons de sécurité, a été cantonnée la parade militaire.

    L'assassinat d'Anouar el-Sadate (6 octobre 1981)Tandis que le président, debout, salue le passage des avions Mirage, un camion s'arrête devant la tribune, en simulant une panne. Un lieutenant en sort et lance une grenade fumigène.

    C'est le signal de l'assaut : des complices sortent du camion et courent vers la tribune en tirant à l'arme automatique et en criant : «Mort au pharaon !»

    Onze personnes sont tuées, y compris l'ambassadeur de Cuba ; 38 sont blessées, parmi lesquelles le président qui meurt peu après son arrivée à l'hôpital.

    Toute l'attention des gardes se porte sur le vice-président Hosni Moubarak, blessé à la main : il est extrait de la tribune en toute hâte car la continuité de l'État repose sur lui.

    Le drame s'est déroulé sous l'oeil du public et des caméras, dans une pagaille indescriptible. Anouar el-Sadate a été assassiné huit ans jour pour jour après le déclenchement de la guerre du Kippour qui lui avait apporté la légitimité et la gloire.

    André Larané

     

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