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    9 septembre 1570

     

    Chypre devient turque

     

    Le 9 septembre 1570, les Turc occupent Nicosie, capitale de Chypre. L'île devient pour trois longs siècles une dépendance misérable de l'empire ottoman.

     

    Alban Dignat
    Et les Turcs survinrent...
     

    Le sultan Sélim II l'Ivrogne (1566-1574)

     

    Avec pas moins de 360 galères et 50.000 hommes, soit la plus puissante flotte de l'époque, les Turcs débarquent à Larnaka le 1er juillet 1570, sur ordre du sultan Sélim II, dit L'Ivrogne.

     

    Sous le commandement de Lala Mustapha, ils s'emparent peu après de Nicosie, la capitale, située au coeur de l'île. 20.000 personnes seraient alors massacrées.

     

    Les Cypriotes grecs ne se montrent guère empressés de défendre les intérêts de l'occupant vénitien. Toutefois, le port de Famagouste résiste jusqu'au1er août 1571 sous la conduite du gouverneur civil Marc-Antoine Bragadino (ou Bragadin). Celui-ci s'étant rendu après qu'on lui eût promis la vie sauve, il a le nez et les oreilles arrachés, est écorché vif et humilié de toutes les manières.

     

    Un Vénitien dérobera plus tard ses restes à Istamboul et ceux-ci sont aujourd'hui déposés dans une urne à San Zanipolo, à Venise, avec l'inscription : «Venezia all'eroe di Famagosta».

     

    L'émotion est grande en Occident après la chute de Nicosie. Le poète François Ronsard, à la cour du roi de France Charles IX, y va de son Veu à Vénus pour garder Cypre de l'armée du Turc :

     

    Belle déesse, amoureuse Cyprine...
    Garde du ciel, Cypre, ton beau séjour...
    Ne permet point qu'un barbare seigneur,
    Perde ton isle et souille ton honneur :
    De ton berceau chasse autre part la guerre

     

    Le pape Pie V lève une croisade en vue de reconquérir l'île de Vénus. La flotte espagnole s'illustre en battant les Turcs à Lépante, le 7 octobre 1571. Mais en dépit de cette victoire retentissante, Chypre reste sous domination turque.

     

    Appauvrie et isolée, l'île dépérit pendant trois longs siècles, accablée d'impôts et soumise à de violentes répressions. La plus importante a lieu le 9 juillet 1821, pendant la guerre de libération grecque. Le gouverneur Kuchuc Mehmed fait alors exécuter 486 chrétiens, y compris 4 évêques et l'archevêque Kyprianos.

     

    Après l'ouverture du canal de Suez, le Premier ministre britannique Disraeli décide de faire de l'île une base arrière pour la protection du trafic à travers le canal. C'est ainsi que le sultan prête l'île au Royaume-Uni le 4 juin 1878, par une convention signée au cours du congrès de Berlin.

     

    Chypre devient en 1914 un protectorat puis en 1925 une colonie de la Couronne avant de devenir indépendante en 1960. Elle sera une deuxième fois envahie par les Turcs en 1974.

    Éphéméride du Jour 3:  Chypre devient turque - 9 septembre 1570

     

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    8 septembre 70

     

    Destruction du Temple

     

    Jérusalem, capitale de l'ancien royaume de Judée, est mise à sac par l'armée romaine le 8 septembre de l'an 70 (*), après un siège atroce de deux ans.

     

    Un roi cruel
     

    Profitant des divisions entre les juifs, le général romain Pompée a conquis la Samarie et la Judée en 63 av. J.-C. Un protégé des Romains, Hérode, en profite pour liquider la dynastie des Asmonéens et devenir roi de Judée (ou pays des Juifs) en l'an 37 av. J.-C.

     

    De cet homme célèbre pour sa cruauté et son absence de scrupules, l'empereur romain Auguste aurait dit : «Mieux vaut être le porc d'Hérode que son fils»... Hérode a en effet lui-même tué certains de ses enfants mais, pratiquant la religion juive, il ne lui est jamais arrivé de consommer du porc (notons le jeu de mots sur fils [uios en grec, la langue d'usage d'Auguste] et porc [uos]) !

     

    C'est à la fin du règne d'Hérode le Grand que naît Jésus-Christ à Bethléem, au sud de Jérusalem.

     

    À la veille de sa mort, en l'an 4 av. J.-C., le roi de Judée partage son royaume entre trois de ses fils. Mais sa dynastie s'arrête là. En l'an 6 de notre ère, l'empereur Auguste transforme la Judée en une province romaine gouvernée par un simple procurateur.

     

    Première guerre juive
     

    Décontenancés par les croyances monothéistes des habitants, les Romains laissent ceux-ci libres de s'organiser comme ils l'entendent sous l'autorité de leur Tribunal religieux, le Sanhédrin. Mais les Juifs ne manquent pas de se quereller et de se diviser sur la conduite à tenir vis-à-vis de l'occupant.

     

    Les grands prêtres et le parti des Pharisiens s'accommodent de l'occupation étrangère tandis que dans les milieux populaires, la secte des Zélotes appelle à la résistance et veut hâter la réalisation des promesses divines.

     

    Les Zélotes déclenchent une violente révolte en août 66. Ils massacrent les grands prêtres et s'emparent de Jérusalem. Mais les Romains, sous la direction du général Vespasien, mènent la reconquête avec détermination.

     

    Vespasien étant devenu empereur, c'est à son fils Titus qu'il revient d'achever le siège de Jérusalem. Il ne s'agit pas d'une mince affaire car la population de la ville s'élève déjà à cette époque à environ 80 000 habitants. Les habitants sont déportés comme esclaves cependant que le Temple, haut lieu de la religion juive, est complètement détruit (à l'exception d''une partie de l'esplanade et d'un pan du mur d'enceinte, le Mur Ouest, futur «Mur des Lamentations»).

     

     

    Le vainqueur, Titus, rentre à Rome où il reçoit un magnifique triomphe. Un arc est bâti en souvenir de ce triomphe à l'entrée des forums romains.

     

    Ses bas-reliefs relatent les exploits des Romains en Judée et notamment le pillage des trésors du Temple, en particulier un fameux chandelier sacré à sept branches, la Ménorah (ce chandelier disparaît en 455 suite au pillage de Rome par les Vandales de Genséric).

     

    La destruction de Jérusalem et du Temple ne met cependant pas fin à la première guerre juive... Au-dessus de la Mer Morte, la forteresse de Massada continue de résister sous la direction d'un chef zélote, Éleazar...

     

    Jean-François Zilberman

    Éphéméride du Jour 3:  Destruction du Temple - 8 septembre 70

     

     

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    7 septembre 1565

    Les Turcs renoncent à Malte

     

    Le 7 septembre 1565, une flotte espagnole venue de Sicile aborde sur l'île de Malte et vient secourir les habitants, soumis à un siège de la part des Turcs depuis le 18 mai précédent.

     

    Découragés, les assiégeants rembarquent le 13 septembre 1565.

     

    L'épisode reste connu sous le nom de Grand Siège. Il impressionne beaucoup les contemporains, qui tenaient pour invincible le sultan Soliman le Magnifique, lequel avait plus que doublé la superficie de son empire.

     

    Chevaliers héroïques

    Le grand maître La Valette (1494-1568) pendant le siège (Antoine de Favray, musée de La Valette)

     

    L'île est alors gouvernée par un ordre monastique, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, sous la direction du Grand-Maître Jean Parisot de la Valette (70 ans). Les Turcs, au nombre de 30.000, débarquent sur l'île et tentent d'investir les forts qu'occupent les chevaliers.

     

    Le fort le plus avancé, Saint-Elme, tombe au bout d'un mois et tous ses défenseurs succombent.

     

    Les Turcs clouent leurs cadavres sur des croix qu'ils envoient dans la passe de Malte pour saper le moral des autres défenseurs. À quoi La Valette réplique en faisant bombarder le camp turc avec des têtes de prisonniers...

     

    Finalement, les assiégeants, peu désireux de passer l'hiver dans l'île, se résignent à regagner Istamboul. Le Grand-Maître ne se laisse pas étourdir par son succès. Il renforce les fortifications de l'île et fonde une nouvelle capitale qui, depuis sa mort, porte son nom, La Valette.

     

    Une ONG avant l'heure
     

    N'ayant garde d'oublier leur vocation d'origine, les chevaliers de Saint-Jean mettent sur pied une « infirmerie de Saint-Georges », qui va constituer pendant deux siècles un modèle d'hygiène et d'éthique médicale et chirurgicale. On y accueille blessés et malades sans discrimination de sexe, d'âge ni de confession, et bien sûr gratis pro Deo.

     

    Expulsé de l'île en 1798 par Napoléon Bonaparte, en route pour l'Égypte, l'Ordre de Malte est toujours reconnu comme État souverain par une douzaine de pays auprès desquels il délègue ses ambassadeurs. Cantonné dans son rôle humanitaire, il fait figure de précurseur des ONG modernes (Organisations Non Gouvernementales).

    Éphéméride du Jour 3:  Les Turcs renoncent à Malte - 7 septembre 1565

     

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