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    La retraite précoce, tout un défi!

     

     

    Par Sophie Stival du magazine Le Bel Âge

     

    Qu’elle soit un choix mûrement réfléchi ou plus inattendu, suite à des soucis de santé par exemple, la retraite anticipée demande la prise en compte de certains enjeux. On en fait le tour à travers le cas-type de Marie.

     

    Finances:  La retraite précoce, tout un défi!

    iStock Photo

     

     

    Marie (prénom fictif) a 58 ans. Elle est l’heureuse propriétaire d’un appartement, qu’elle a fini de payer l’an dernier. Il y a quelques jours, son employeur l’a malheureusement licenciée pour des motifs économiques. Après avoir repris ses esprits et réfléchi à son avenir, cette célibataire réalise qu’elle ne souhaite plus travailler à temps plein. En fait, Marie se sent même prête à se retirer de la vie active si elle en a les moyens. Elle en profiterait pour faire du bénévolat et s’adonner à ses loisirs préférés. Avant toute chose, il lui faut donc examiner sa situation financière en consultant un planificateur financier d’expérience. Daniel Laverdière, directeur principal planification financière et service conseil chez Banque Nationale Gestion privée 1859, analyse son cas.

     

    PORTRAIT FINANCIER DE MARIE

     

    •  Revenu brut annuel jusqu’à aujourd’hui: 45 000 $ (salaire)
    •  REER: 145 000 $
    •  CELI: 25 000 $
    •  Revenu de pension de son employeur: 10 000 $ par année à partir de 65 ans (non indexé)
    •  Régie des rentes du Québec (RRQ): 9 600 $ par année, indexé
    •  Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV): 6 846 $ par année, indexé 
    •  Elle vit dans son appartement libre d’hypothèque d'une valeur de 225 000 $
    •  Elle pense avoir besoin d’un revenu annuel après impôt d'environ 28 000 $ pour vivre et faire un petit voyage tous les deux ou trois ans.
    •  Elle s’estime en bonne santé, à part un peu d’hypertension.

     

    Une fois toutes ces données entrées dans son ordinateur, Daniel Laverdière y ajoute des hypothèses plausibles. Il suppose, par exemple, un taux d’indexation de 2 % pour sa rente de la RRQ et de la PSV, mais un pouvoir d’achat amoindri à mesure qu’elle vieillira sur la portion de ses revenus provenant de la rente de son employeur. En effet, celle-ci n’étant pas indexée au coût de la vie, 10 000 $ par an lui seront donc versés à 65 ans comme à 85 ans, 20 ans plus tard. Le planificateur présume aussi qu’elle aura un taux de rendement sur ses REER et son CELI de 3,5 % puisqu’elle a un profil de risque prudent. Finalement, il indexe au coût de la vie, soit 2 %, le montant de 28 000 $ que Marie souhaite retirer chaque année.

     

    En priorité, il faut déterminer combien d’actifs Marie possède et sur quels revenus elle peut compter à la retraite. «Notre épargne est le solage de notre maison. On pourra ensuite tenter d’optimiser notre situation financière en favorisant les retraits du REER ou du CELI, mais sans s'attendre à des miracles», met en garde M. Laverdière.

     

    À première vue, Marie comble presque son coût de la vie de 28 000 $ avec ses seuls revenus de pension de son employeur, de la RRQ et de la PSV, qui totalisent aujourd’hui 26 446 $ par an. On est pourtant assez loin du compte: entre 58 et 65 ans, Marie n’aura aucun revenu de pension et de travail, et devra donc piger dans l’épargne de son REER et de son CELI. De même, elle devra payer des impôts sur le revenu dont elle a besoin pour vivre. Il faudra donc indexer le montant net de 28 000 $ chaque année, sous peine de s’appauvrir. À ce rythme, Marie n’aura plus un sou à 63 ans et demi alors qu’elle devra attendre jusqu’à 65 ans avant de recevoir ses revenus de pension. Et même à 65 ans, ses revenus de pension ne suffiront pas à combler son coût de la vie, passé de 28 000 $ en 2016 à plus de 32 000 $ en 2023 (indexation de 2 %). Il lui faudra aussi payer environ 4 000 $ d’impôt

     

    Quel revenu annuel indexé et net d’impôt lui permettrait alors de survivre à son épargne jusqu’à un âge avancé? «Pour obtenir des revenus et dépenses à peu près équilibrés jusqu’à tout près de 90 ans, Marie devra accepter de couper son revenu de 7 000 $ par an, pour arriver à 21 000 $, avance M. Laverdière. Avec un revenu net annuel indexé de 21 000 $, elle commencera à manquer de sous vers 88 ans, puisque le revenu de pension de son employeur n’est pas indexé au coût de la vie. Elle pourrait alors vendre son appartement et aller vivre en résidence avec ce montant.

     

    Un meilleur compromis serait de travailler à temps partiel quelques années, en plus de réduire son train de vie de 28 000 $ à 24 000 $. En travaillant pendant cinq ans à temps partiel au salaire net de 20 000 $ par an, Marie pourra améliorer son sort et hausser son revenu annuel à la retraite de 21 000 $ à 24 000 $.

     

    «En supposant que Marie vive jusqu’à 95 ans, en ayant un emploi de 21 ans à 58 ans, elle aura travaillé durant 37 ans et sera pensionnée un nombre égal d’années. Il n’est pas évident de financer une retraite aussi longue», constate Daniel Laverdière. Beaucoup de travailleurs se retrouvent dans une telle situation à la fin de la cinquantaine. Ils font face à ces choix économiques parfois difficiles de continuer à travailler partiellement ou de diminuer leur train de vie. Quel montant d’épargne-retraite aurait alors dû accumuler Marie à ses 58 ans afin de pouvoir prendre une pleine retraite avec 28 000 $ après impôt indexé? En supposant qu’elle ait maximisé ses CELI à 46 500 $, il lui faudrait avoir amassé environ 450 000 $ dans son REER, ce qui est énorme! Avec ce montant de près de 500 000 $, elle pourrait toutefois vivre jusqu’à 100 ans sans souci financier et rester propriétaire de son appartement.

     

    Quand on fait un plan de retraite, il y a deux points importants à considérer:

     

    - l’incertitude liée aux rendements de nos placements en raison de l’économie et de l’inflation. Ainsi, ceux qui n’ont pas de fonds de pension de leur employeur mais un gros REER ou un fonds de pension à cotisations déterminées sont à la merci des rendements sur leurs placements.

     

    - la longévité. Les revenus garantis à vie ou viagers comme la RRQ ou la PSV sont donc à considérer. Le REER n’entre pas dans cette catégorie puisqu’on peut en vider le contenu rapidement. «Lorsqu’on manque de revenus garantis, on peut utiliser une partie de son épargne pour acheter une rente viagère et compenser, par exemple, l’absence d’un fonds de pension de son employeur», remarque M. Laverdière. Ce type de revenu permet de payer les coûts fixes à la retraite, comme la nourriture et le chauffage. Quand on est trop serré, on coupe alors du côté des coûts variables (restaurants, voyages, etc.).

     

    Le fait de ne plus avoir d’hypothèque est également une très bonne chose: c’est un coût fixe en moins à payer. Mais cela ne rentre pas pour autant dans les prévisions de retraite. «À moins de posséder une maison ou une propriété très dispendieuse qu’on pourrait vendre afin de vivre dans plus petit et moins cher, on ne tient généralement pas compte de cet actif dans les calculs. Par contre, s’il faut aller vivre un jour dans un CHSLD après 80 ans, la vente de cet actif pourrait permettre de s’offrir un centre privé plus luxueux et offrant de meilleurs services», précise Daniel Laverdière.

     

    Étonnamment, il est parfois opportun de retirer d’un coup tout le montant du REER. «Ma mère, à la retraite, sortait 500 $ de ses REER chaque année pour offrir des cadeaux de Noël à la famille. Elle qui avait droit au Supplément de revenu garanti (SRG) perdait 50 cents de SRG par dollar retiré de son REER. Donc, cela lui coûtait 250 $, en plus de payer 30 % d’impôt sur ce retrait. Un impact fiscal total de 80 %!» raconte notre spécialiste. Pour bien des gens qui commencent à toucher le SRG, il vaut parfois mieux vider le REER la même année. On paiera 50 % d’impôt l’année du retrait, mais on s’assure de recevoir le SRG sans être pénalisé les années suivantes.

     

    Parlant de Supplément de revenu garanti (SRG) justement, une personne seule y aurait droit si elle gagne moins de 17 304 $ en 2016. Ce revenu n’inclut pas la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et les premiers 3 500 $ de revenus d’emploi, en cas de travail à temps partiel, par exemple. «Certains retraités sans aucun revenu de pension pourraient donc le recevoir, précise M. Laverdière, le montant maximum mensuel étant de 774 $ par mois.» Au début de la retraite, si on a peu de revenus parce qu’on n‘a pas encore 65 ans, on risque de payer moins d’impôt en décaissant le REER plutôt que le CELI. Il n’y a aucune conséquence fiscale à retirer des sommes de ce dernier, puisqu’il n’y a pas d’impôt à payer sur les montants accumulés.

     

    Il est également possible de repousser ses prestations de la RRQ et de la PSV après 65 ans pour recevoir des montants bonifiés. «Les retarder jusqu’à 70 ans est mathématiquement intéressant et permet de mieux gérer le risque de survie. Cela peut obliger à retirer plus vite des montants des REER, mais ces prestations payables à vie seront aussi plus élevées, un atout non négligeable, note Daniel Laverdière. On se construit ainsi une rente viagère plus importante pour ses vieux jours sans avoir à en acheter une auprès d’un assureur.»

     

    Dans le cas d’un couple aux revenus bien différents, le fractionnement peut être intéressant. Le revenu de pension est fractionnable à partir de 65 ans au provincial (plus tôt au fédéral). Le montant retiré devra toutefois provenir d’un FERR et non du REER. Et avant 71 ans, le REER devra être converti en FERR. «Il faut évaluer au préalable les effets d’une telle décision sur l’impôt à payer et les programmes sociaux», conseille M. Laverdière. Pour réduire l’impôt à payer, on peut aussi fractionner sa rente de la RRQ avec son conjoint, même si l’un des deux n’a jamais cotisé, à condition que les deux aient 60 ans ou plus. Si chacun des conjoints a cotisé, ils doivent tous deux recevoir des rentes pour la diviser. Elle ne sera pas séparée en parts égales, mais en fonction de la période de vie commune. «Pour beaucoup de particuliers, le fractionnement du revenu de pension est plus simple, puisqu’il se fait dans la déclaration de revenus de la personne. Il ne nécessite pas un don d’argent à l’autre comme dans le cas du partage de la RRQ, aux montants versés directement aux conjoints.» Les célibataires comme Marie ne peuvent profiter de ces règles de fractionnement et assument en plus seuls tous les frais fixes de leur vie en appartement. «Mais même si on vit en couple, il faudrait faire sa projection de retraite à titre personnel. Dans le cas contraire, une séparation, par exemple, pourrait compromettre grandement les projections.»

     

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    Des arnaques qui font des ravages

     

    Cyrille Ngogang, arrêté en janvier pour une fraude au... (PHOTO MARTIN LEBLANC, LA PRESSE)

    Cyrille Ngogang, arrêté en janvier pour une fraude au «black money» sur la Côte-Nord, a été de nouveau arrêté mardi à Montréal.

    PHOTO MARTIN LEBLANC, LA PRESSE

     
     

    Si on dit souvent que la crédulité humaine est sans limites, l'imagination des fraudeurs semble parfois elle aussi infinie. Alors que les policiers arrêtaient un maître de la fraude au « black money » cette semaine, des experts de la Sûreté du Québec ont ouvert leurs portes à La Presse pour lever le voile sur les quatre arnaques les plus chaudes de l'heure, celles qui font le plus de victimes cette année, du petit contribuable au grand dirigeant d'entreprise.

     

    La fraude du président

     

    Le nombre de victimes est impressionnant, les pertes immenses: 64 cas répertoriés en deux ans, pour 23 millions de pertes. Pourtant, on entend peu parler d'exemples réels de «fraude du président». D'abord, parce que les victimes, des entreprises, rechignent à rendre publiques leurs pertes. Ensuite, parce que les fraudeurs opèrent presque toujours de l'étranger, où ils sont difficiles à atteindre.

     

    Le stratagème est particulièrement effronté. Un fraudeur accumule des informations sur une entreprise. Il détermine, par exemple, qu'un cadre est parti en voyage d'affaires. Puis, il appelle un employé de l'entreprise au bureau, ou lui envoie un courriel. Peut-être est-ce quelqu'un qui n'est pas habitué à parler au patron. Peut-être que la ligne est simplement mauvaise lors de l'appel. Toujours est-il que l'employé croit parler à un patron de sa boîte.

     

    «Le fraudeur va dire que le voyage d'affaires marche bien, que la compagnie est sur un gros coup, par exemple, et qu'on a besoin urgent d'un transfert d'argent pour conclure l'affaire. Une autre personne va appeler en se faisant passer pour un avocat qui arrange la transaction. Ça fonctionne dans plusieurs cas, et c'est dévastateur. Ça peut mettre une business à terre», explique le capitaine Gaulin.

     

    Onze dossiers de fraude du président font actuellement l'objet d'une enquête à la SQ. Ils concernent des grandes entreprises comme des PME. La plus grosse somme dérobée dépassait les 6 millions.

     

    Le «black money»

     

    L'expression dit «black money», mais l'argent utilisé peut aussi bien être teint en blanc ou en vert, comme c'était le cas lors de l'arrestation d'un récidiviste à Montréal mardi, Cyrille Ngogang. Des victimes québécoises y perdent gros: un particulier a déjà avoué à la SQ s'être fait flouer de 200 000 $.

     

    Il existe plusieurs variantes, mais le scénario repose toujours sur de soi-disant billets de banque qui auraient été souillés avec une substance colorante. Les fraudeurs demandent à leur victime une contribution pour nettoyer le magot : il peut s'agir d'argent pour acheter des produits nettoyants spéciaux ou de billets propres qui seront utilisés avec un composé chimique pour laver les billets sales.

     

    Des victimes sont recrutées de toutes sortes de façons. Récemment, plusieurs d'entre elles avaient placé des annonces pour vendre un bien de valeur sur des sites de petites annonces. L'acheteur qui les a contactées leur a ensuite expliqué que son argent était souillé et qu'il fallait le nettoyer.

     

    «À première vue, c'est facile de juger les gens qui se font prendre, mais il faut garder en tête que le scénario peut s'étirer sur des mois», souligne Alain Gaulin. Lorsque la police est appelée, il est souvent trop tard et l'argent investi par la victime a disparu.

     

    Encore une fois, les victimes rechignent parfois à porter plainte, soit parce qu'elles pensent avoir participé à un crime, soit parce qu'elles croient en savoir plus que les policiers, qui ignorent que les billets de banque pourront vraiment être nettoyés en utilisant la bonne technique.

     

    Le faux courriel du fisc

     

    Alors que de nombreux Québécois s'apprêtent à rédiger leur déclaration de revenus, une véritable épidémie de faux courriels de l'Agence du revenu du Canada sévit au Québec, selon la SQ.

     

    Le courriel copie une vraie missive du fisc. Les fraudeurs l'utilisent pour demander des informations fiscales personnelles d'un citoyen. Certains mordent à l'hameçon.

     

    «Ce qu'ils veulent, c'est le profil de la personne, ses données personnelles. Ils peuvent faire beaucoup avec ça», explique le capitaine Gaulin.

     

    Ce dernier rappelle qu'il faut être vigilant avec les courriels. «Aucune banque, aucun organisme officiel ne va vous demander vos informations personnelles par courriel. Dans le doute, rappelez-les, mais en n'utilisant pas les informations contenues dans le courriel. Allez par vous-même sur le site de l'organisme afin de vérifier», dit-il.

     

    La fraude des grands-parents

     

    C'est un scénario qui n'est pas nouveau, mais demeure redoutable. La SQ affirme que des criminels se mettent ensemble pour créer de véritables centres d'appels où des téléphonistes tentent le coup à répétition toute la journée. «C'en est un qui demeure très populaire», constate le capitaine Gaulin.

     

    Les arnaqueurs téléphonent à des personnes âgées en espérant tomber sur des grands-parents. Ils prétendent être un de leurs petits-enfants qui se trouve en difficulté: emprisonné à l'étranger, coincé loin de chez lui sans argent, hospitalisé. Il explique ne pas vouloir en parler à ses parents et demande au grand-parent un peu d'argent pour se sortir du pétrin.

     

    Même s'ils ne connaissent pas le nom du petit-fils ou de la petite-fille dont ils usurpent l'identité, le dialogue tourne souvent de la façon suivante: 

    «Grand-maman, est-ce que tu me reconnais?

    - Jonathan?

    - Oui, c'est moi.»

     

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    Assurance habitation: choisir les bonnes options

     

    Les couvertures des assurances habitation tous risques ne sont plus toujours aussi complètes qu’avant. Mieux vaut donc se doter de protections optionnelles... Mais comment choisir les bonnes options?

     

    Assurance habitation: choisir les bonnes options

    iStockphoto.com

     

    Les protections de l'assurance tous risques

    La majorité des gens optent aujourd’hui pour des protections «tous risques», car les contrats à «risques spécifiés» sont souvent insuffisants quand on a un patrimoine à protéger. De plus, dans une assurance tous risques, le fardeau de la preuve repose sur l’assureur, qui doit démontrer que le dommage subi n’est pas couvert par le contrat au moyen d’une série d’exclusions. «Si on laisse tomber son téléviseur accidentellement ou qu’on égratigne son parquet en déplaçant un gros meuble, on sera couvert par une assurance tous risques, mais pas par un contrat à risques spécifiés», explique Henry Blumenthal, vice-président pour la région du Québec de belairdirect.

     

    Autrement dit, tout ce qui ne fait pas partie des exclusions au contrat sera couvert. «Cette assurance est un peu plus chère, mais pas du simple au double; je dirais autour de 10%.» Ce qui était couvert autrefois ne l’est donc plus nécessairement aujourd’hui. «Avant, une seule police englobait tous les risques. Les produits ayant évolué depuis, il y a maintenant une plus grande sélection de protections.» 

     

    Pour se prémunir en cas de dégâts d’eau, on doit maintenant envisager des protections supplémentaires contre les refoulements d’égouts, ou les infiltrations d’eau par le toit, les fenêtres et les portes, puisque ces situations sont très souvent exclues des protections de base (feu, vol, vandalisme). Les fortes pluies des dernières années ont par exemple fait pression sur nos systèmes d’égouts, et l’eau a parfois refoulé dans les toilettes et les drains des habitations. «Ces événements deviennent plus fréquents et plus violents qu’avant», observe M. Blumenthal. «Or, les sous-sols des gens sont de plus en plus souvent aménagés et contiennent davantage d’appareils électroniques (cinéma maison, ordinateur...). Le coût de la protection liée aux dégâts d’eau occupe donc aujourd’hui une plus grande part de l’assurance habitation.» 

     

     

    Recourir à un expert peut donc s’avérer fort utile, d’autant qu’au Québec, seule une personne certifiée est habilitée à donner des conseils en matière d’assurance habitation. Elle pourra nous indiquer par où l’eau est susceptible de pénétrer dans notre résidence, quoi faire si cela nous arrive et quelles sont les protections offertes. Il est très facile d’obtenir ensuite une soumission en ligne, puis d’appeler l’assureur pour préciser nos besoins et, éventuellement, souscrire un contrat. À noter que la localisation de notre résidence et son année de construction auront une incidence sur le montant de la prime. 

     

     

    Si on est propriétaire d’une maison, l’assurance habitation servira à protéger le bâtiment, du toit aux fondations, de même qu’un abri de voiture, une remise ou autre annexe. Les biens personnels (meubles, vêtements, électroménagers) seront également couverts contre le feu, le vol et le vandalisme, par exemple. Un contrat de base protègera aussi certains biens spécifiques comme les bijoux, jusqu’à une certaine limite qui peut varier beaucoup d’un assureur à l’autre. Mieux vaut donc se renseigner et prévoir une protection supplémentaire si nécessaire. Même chose si l’on possède une collection d’oeuvres d’art, des vins coûteux, un vélo de course ou tout autre objet de grande valeur. 

     

    Les propriétaires d’appartements achetés dans une copropriété de condominiums devront quant à eux protéger leur bien avec deux contrats d’assurance: l’un couvrant la partie privative (l’unité du propriétaire) et l’autre, partagé avec le syndicat des copropriétaires, qui couvre notamment le bâtiment. «Chaque copropriétaire doit se rappeler qu’il n’est pas seul. Il partage des risques avec les autres copropriétaires de l’immeuble. Tous partagent parfois également des franchises pour des sinistres hors de leur contrôle», rappelle M. Blumenthal. Si un gros pépin survient un jour et que l’assurance du syndicat de copropriété ne suffit pas à payer les dommages causés au bâtiment, les propriétaires des unités pourraient devoir partager la perte. «Il existe des polices en mesure de couvrir cette insuffisance de fonds. Et comme l’’assurance des condos est un monde en évolution, mieux vaut s’informer.» 

     

    En plus des biens personnels, ceux qui ne peuvent être déplacés mais qui nous appartiennent sont assurables (comptoir de cuisine, baignoire, évier...), de même que les améliorations locatives payées par le propriétaire du condo, comme de nouveaux aménagements (parquets, armoires de cuisine en chêne plutôt qu’en mélamine, etc.). 

     

    Quand on est locataire de son logement, la prudence est également de mise. «Certains hésiteront à prendre une assurance habitation parce qu’ils ont peu de biens personnels, ajoute M. Blumenthal. Mais un minimum de couverture en responsabilité civile se révélera fort utile si on met le feu accidentellement au bâtiment ou si la baignoire déborde chez le voisin d’en bas, par exemple. Pour moins de 20$ par mois, on peut déjà avoir une protection qui nous permettra d’éviter bien des soucis.» 

     

    Pour les propriétaires, la responsabilité civile est rattachée à la police d’assurance du condo. «On pourrait causer un dommage à son unité de condo, mais également à celui d’autrui ou à un appartement loué à l’étranger, souligne M. Blumenthal. Avec cette assurance, que l’on soit locataire ou propriétaire, les dommages matériels et corporels seront couverts. On sera protégé contre les conséquences de sa responsabilité civile partout dans le monde où l’on n’est pas propriétaire.» 

     

    Il existe plusieurs façons d’arriver à diminuer sa prime, notamment grâce aux rabais qu’accordent les assureurs. En voici quelques-unes, que propose le Bureau d’assurance du Canada (BAC): 

    • Vous avez plus de 55 ans et vous n’avez jamais présenté de réclamation. 
    • Vous regroupez vos assurances habitation et automobile. 
    • Vous n’avez plus d’hypothèque. 
    • Vous augmentez votre franchise. 
    • Vous payez votre protection annuellement afin d’éviter l’ajout de frais de service ou d’intérêt. 
    • Vous prenez des mesures préventives contre l’incendie, le vol et les dommages causés par l’eau (en installant par exemple un système d’alarme, un clapet antirefoulement d’égout, des contrevents, une pompe de puisard ou un système d’extincteurs automatiques). 
    • Vous n’assurez pas démesurément votre maison en y incluant la valeur du terrain, puisque vous ne pourriez de toute façon pas réclamer une somme supérieure à la valeur assurée de la propriété, qui ne comprend pas la valeur marchande du terrain.

     

    Pour en savoir plus

    • Le site du Bureau d’assurance du Canada donne une foule d’informations sur les assurances automobile, habitation et l’assurance-vie. Il y a également une section «Documentation» pour les consommateurs: bac-quebec.qc.ca. On peut aussi joindre son centre d’information: 514 288-4321 ou 1 877 288-4321. 
    • L’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié plusieurs brochures et dépliants téléchargeables en ligne: lautorite.qc.ca (dans la section pour les consommateurs, sous l’onglet «Publications»). Une version imprimée est également offerte au centre d’information: 514 395-0337 ou 1 877 525-0337. 

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    Nos 3 astuces préférées pour mieux gérer notre argent

     
     


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    Pendant la saison estivale, on a parfois tendance à dépenser sans trop réfléchir. Les voyages, les sessions de magasinages en plein centre-ville, les multiples sorties et activités, bref les économies peuvent rapidement y passer! À l’automne par contre, notre style de vie ralentit généralement. Voilà maintenant que nous prenons plus conscience de nos dépenses. Ça tombe bien, parce que novembre souligne le mois de la littératie financière, terme qui définit le fait de se conscientiser à l’importance de bien gérer nos finances, en adoptant des stratégies afin d’établir un budget stable et prendre de bonnes décisions financières. Pour l’occasion, on vous présente donc nos trucs favoris pour mieux gérer notre argent, sans se priver pour autant!

     

     

    Pour Caroline: Magasiner sans culpabilité


    Ce truc, je le fais de plus en plus. Parce qu’à l’ère des internets, magasiner en ligne est tellement facile – et tellement dangereux! On se met trop souvent en situation pour faire des achats impulsifs. Je m’assume, je suis une accro du shopping – comme plusieurs – et je me laissais auparavant prendre au jeu très souvent, car je flânais dans les boutiques et les centres d’achat de manière régulière. J’aimais beaucoup faire du lèche-vitrine pour me changer les idées, activité qui me coûtait beaucoup trop cher, car elle se transformait bien souvent en séance de shopping.

     

    Maintenant, j’ai diminué mes apparitions en magasins, je n’y vais que lorsque j’ai un besoin réel, afin de ne pas augmenter la tentation. Puis, si je tombe sur un article que j’aime mais qui n’est pas essentiel à ma garde-robe, je le prends en photo, ou je le note, et je quitte (très souvent en me disant qu’ils n’auront plus ma taille demain! Iiiih). Bref, si j’y repense quelques jours plus tard et que je prends la peine de retourner en magasin – ET qu’ils ont encore ma taille! –  c’est alors signe que c’est un bon achat!

     

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    Pour Véronique: faire des achats avantageux


    Ce n’est pas pour vous affoler, mais… nous sommes déjà à la mi-novembre! Votre magasinage des Fêtes, l’avez-vous déjà commencé? Si à chaque année, j’entends souvent le même refrain de la part de mes proches; «Terminée la folie! Cette-fois, je commence mes achats le lendemain de l’Halloween!», disons-le franchement, on finit généralement par tout régler le 23 décembre, à 17h .Cette année, pourquoi ne pas se donner une meilleure raison de vouloir s’y prendre d’avance que le simple fait d’éviter le brouhaha des centres commerciaux?  *Roulement de tambour* éviter les dettes à crédit en prévoyant un vrai budget dans le but de faire des achats avantageux.

     

    Mon truc? Planifier mes achats en dépensant mon argent intelligemment.  Je commence d’abord par faire une liste de toutes les personnes que je gâterai, tout en me fixant un montant hebdomadaire qui m’aidera à me bâtir un budget. Ensuite, j’y ajoute quelques idées-cadeaux assez générales pour m’orienter dans mon magasinage. Et puis voilà que la partie amusante débute; je m’abonne aux infolettres de mes boutiques préférées afin de rester à l’affût des différentes promotions et je me promène sur le web afin de trouver les meilleurs prix possibles. Vous savez ce qui est génial aussi? Les circulaires! On y trouve une multitude d’articles en solde et même des codes promotionnels ainsi que des coupons rabais qui peuvent nous aider à faire de très belles économies. Avec quelques semaines de préparation seulement, j’arrive toujours à dénicher des cadeaux qui susciteront de «oh!» et des «ahhh!»  à tous coups, sans stress, mais surtout, sans dettes!

     

     

    Pour Marie-Pier: la fidélité est récompensée


    Petite confidence: je suis un peu (beaucoup) accro aux cartes de fidélité. Non pas celles sous forme de carte de crédit de certains magasins, mais bien les cartes qui nous permettent d’accumuler des points tout à fait gratuitement, en payant avec notre propre argent. J’en ai beaucoup, et oui ça prend énormément de place dans mon portefeuille, mais je suis toujours contente de les avoir une fois rendue à la caisse. Ce qui est bien, c’est que vous accumulez des points qui sont échangeables contre des produits ou qui servent même d’argent pour payer dans certains cas. J’ai déjà fait réduire le solde de mon épicerie de 100 $ avec une carte de fidélité!

     

    C’est évident que pour ces marques qui offrent de telles cartes, c’est une façon assez futée de fidéliser leur clientèle. En sachant que j’ai une carte d’une telle boutique plutôt qu’une autre qui vend sensiblement les mêmes produits, je vais prioriser celle qui me donne des points. Par contre, je ne dépenserai jamais pour une carte de points. Lorsqu’elle est gratuite, soit avec le montant de mon achat ou en tout temps, je la prends si c’est une boutique où je compte revenir quelques fois. Mais avouez que c’est tellement plaisant lorsque la caissière nous dit: vous avez droit à un item gratuit aujourd’hui en échangeant le solde de vos points. Et tout ça, en magasinant normalement! Ah!

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