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    Magnétisme terrestre

     

    Inversion du champ magnétique

     

     

    La découverte du magnétisme terrestre est attribuée à Sir William Gilbert. Il était le médecin de la reine Elisabeth 1re d’Angleterre. Dès 1 600, il publia un traité intitulé De Magnete dans lequel il explique les grands principes du champ magnétique terrestre.

     

    Bien sûr, ces explications sont sommaires. Cependant, malgré notre avancée technologique, les scientifiques ne savent toujours pas exactement comment sont produites ces forces magnétiques.

     

     

    L’origine du champ magnétique

     

    Aujourd’hui, on sait localiser le moteur du champ magnétique. Il se situe dans le noyau de la Terre, à 2 900 kilomètres sous nos pieds.
    Le noyau externe, liquide, formé essentiellement de fer et de nickel et conducteur d’électricité, est en mouvement autour d’une graine solide.
    Le noyau est également une dynamo qui s’auto-entretient : les courants électriques entretiennent le champs magnétique.

     

    Lors des inversions, le sens des courants qui remuent le noyau liquide s’inverse.

     

    De manière simple, on peut dire que le champ magnétique terrestre est comparable à un barreau magnétique placé au centre de la Terre.

     

     

    Inversion du champ magnétique

     

    Le pôle Nord magnétique bouge et se retrouve de temps à autre au sud magnétique . Pour vous donner une idée, si une inversion se produisait aujourd’hui, les oiseaux migrateurs seraient à la dérive, les communications radio seraient perturbées, des accidents de navigation en série se produiraient.

     

    De plus, la vie sur Terre n’est possible que grâce au bouclier magnétique dont bénéficie notre planète. Sans lui, les particules cosmiques, nocives pour tout être vivant, pénètreraient dans notre atmosphère.
    Pendant les inversions, le champ magnétique est moins intense ce qui pourrait provoquer une pluie de particules cosmiques.

     

    Aurore boréale

     

     

    Les aurores boréales sont une des manifestations du champ magnétique terrestre

     

    Ces inversions se sont inscrites dans les laves refroidies des volcans. Lorsqu’une éruption volcanique se produit, les petites particules magnétiques de la lave se comportent comme de minuscules boussoles.
    Elles s’aimantent dans la direction du pôle Nord.
    Quand la lave refroidit, la direction de ces mini-aimants reste figée à jamais.

     

    Champ de lave solidifiée à Hawaï

     

     

    Champ de lave solidifiée à Hawaï

     

    En 1906, un physicien français, observe des coulées volcaniques dont les particules sont orientées vers le sud. Il en conclut que cette éruption s’est produite à une époque où le champ magnétique était opposé.
    Nous avons eu confirmation de ces changements dans le passé en étudiant les éruptions sous-marines et les roches volcaniques.

     

    Inversions du champ magnétique d'hier et de demain

     

    Il y a à peu près 740 000 ans, le pôle Nord magnétique s’est déplacé pour prendre la place du pôle Sud magnétique. La question est de savoir si cet évènement est exceptionnel ou si des inversions se produisent régulièrement.

     

    Pour les géophysiciens, le pôle magnétique n’a cessé de s’inverser tout au long des temps géologiques.
    Quand surviennent-ils ? Combien de temps durent-ils ?

     

    Un historique détaillé de ces inversions de polarité a été établi sur les 7 derniers millions d'années. Il révèle que les inversions importantes se produisent approximativement tous les 500 000 ans.

     

    Pour répondre à ces questions, les paléomagnéticiens ont étudié en détail le passage entre deux périodes stables du champ.

     

    Le voyage du pôle ne durerait que quelques milliers d’années, un bref instant, à l’échelle des temps géologiques.
    L’étude de laves âgées de 16 millions d’années, indique que le pôle aurait parcouru à cette époque plusieurs degrés par jour.
    Quelques mois auraient donc suffit pour qu’il parcourt les 180° (chaque degré représente 111 km sur la Terre).

     

    Un constat est certain : pour passer du nord au sud, le champs commence à faiblir en intensité.

     

    Le grand désordre qui suit l’inversion peut durer quelques milliers d’années avant de se stabiliser.

     

    On sait qu’actuellement l’intensité du champ magnétique est en baisse constante. Cela annoncerait-il un prochain bouleversement ?

     

    V.Battaglia (11.2005)

     

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    Histoire de la Terre:  Magnétisme terrestre - Inversion du champ magnétique

     

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    Voyage au centre de la Terre

     

     

    Il faut bien reconnaître que si nous connaissons bien aujourd’hui la surface de Mars, nous en savons encore bien peu sur la structure interne de notre planète, la Terre.

    Bien sûr, nous n’en sommes plus à donner crédit aux aventures rocambolesques de Jules Vernes. Le voyage au centre de la Terre a été relégué dans le domaine de la science-fiction depuis longtemps.
    Cependant, des zones d’ombre subsistent.

     

    Structure du centre de la Terre

     

    Il y a à peine 150 ans, les savants étaient persuadés qu’un grand feu central existait au centre de la Terre.
    Après tout, les volcans ne crachent-ils pas un mélange de fumée et de roches en fusion ?

    Mais l’invention du sismographe a bouleversé nos connaissances sur les entrailles terrestres.

    Le sismographe permet au géophysicien d’enregistrer les ondes sismiques. Quand une secousse se produit, des ondes se propagent dans la Terre. Elles se réfléchissent sur ses différentes couches :

    • La croûte externe
    • Le manteau intérieur
    • Le noyau central

    Ces ondes se rétractent et ressortent à la surface. L’examen de ces ondes informe donc sur la nature du milieu qu’elles ont traversé.

     

    Structure  interne de la Terre

    Structure de la Terre

     

    La croûte  
    le manteau supérieur  
    zone de transition  
    Manteau inférieur  
    Couche D  
    Noyau externe metallique liquide  
    Noyau externe metallique solide  

     

    Les trois zones principales possèdent des caractéristiques chimiques différentes :

    La croûte terrestre est composée d'une fine couche de roche solide, généralement de 8 kilomètres d'épaisseur sous les océans, mais en moyenne de 45 kilomètres d'épaisseur sous les continents.

    Le manteau est constitué de roche solide, principalement des silicates de magnésium et de fer. Le manteau supérieur fait partie de la lithosphère de roche rigide, dure et froide qui inclut la croûte.
    La température et la pression augmentent avec la profondeur.
    L'asthénosphère atteint une profondeur d'environ 350 kilomètres avant que l'augmentation de la pression ne renforce la résistance des roches. Cette région, qui descend jusqu'à la limite entre le noyau et le manteau, à environ 2 880 kilomètres de profondeur, s'appelle la mésosphère.

    Le noyau de la Terre est majoritairement composé de fer métallique, avec de moindres quantités de nickel et d'autres éléments. À l'extérieur du noyau, la température et la pression s'équilibrent de telle façon que le fer en fusion est présent sous forme liquide.

     

    Partie externe du noyau de la Terre

    C'est dans la partie externe du noyau, constituée de fer liquide mobile, que la convection induit le champ magnétique de la Terre

    La présence de fer liquide dans le noyau est notamment révélée par l'existence d'un fort champ magnétique autour de la Terre. La pression à l'intérieur du noyau (à environ 5 000 kilomètres de profondeur) est si forte que le fer devient solide.

    Si on connaît bien la composition du noyau terrestre, par contre, on ne sait presque rien de la zone de contact située à 2 900 km sous nos pieds (CMB core mantle bondary), entre ce noyau liquide et le manteau rocheux (solide).

     

    Un continent englouti

     

    L’essai nucléaire effectué par la Chine en 1993 a été l’occasion pour les géophysiciens de reconstituer une image tridimensionnelle des profondeurs de la Terre.
    Cette étude n’a fait que rendre plus épais le mystère.

    En effet, certains chercheurs ont cru déceler sur cette image des morceaux d’un ancien continent englouti qui flotterait à la surface du noyau.

    Rappelons qu'un séisme est une secousse qui se manifeste à la surface de la Terre. L'écorce terrestre est constituée de plusieurs plaques qui se déplacent les unes par rapport aux autres.

    C'est ce qu'on appelle la tectonique des plaques.

     

    Mais ce déplacement n'est pas régulier et se fait par à-coups. Les séismes naissent au niveau des zones de contact des plaques. Chaque déplacement provoque un tremblement de terre.

    Il arrive qu’une plaque plonge sous l’autre et se désagrège dans le manteau.

    Si l’hypothèse de ce continent englouti était exacte, cela impliquerait que certains fragments ont plongé à 2 900 km de profondeur.

    L’autre sujet de controverse est la nature de la graine solide. Certains chercheurs se demandent si la graine ne serait pas, en fait, un énorme cristal de fer.

    Comme vous le voyez, les progrès de la science ont chamboulé toutes nos vieilles certitudes. De nouvelles hypothèses sont aujourd’hui d’actualité et ne manqueront certainement pas dans le futur de déboucher sur des découvertes passionnantes.

    V.Battaglia (11.2004)

     

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    Vredefort

     

    Le plus gros cratère d'impact sur Terre

     

     

    Sur les 150 cratères d'impact identifiés à ce jour sur Terre, le plus grand est celui de Vredefort. Le dôme se situe près de Johannesburg, en Afrique du Sud.
    En 2005, le dôme de Vredefort a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

     

     

    Le cratère de Vredefort a un diamètre de 300 km. Le site d'impact est tellement vaste que la ville de Vredefort a été construite à l'intérieur même du cratère.

    Non seulement Vredefort est le plus grand cratère d'impact, mais c'est également l'un des plus vieux.
    Il est âgé de 2,023 milliards d'années. Il est donc plus jeune d'environ 300 millions d'années que le cratère de Suavjärvi en Russie.

     

    Vredefort crater

    Vredefort crater. Crédit: Earth Sciences and Image Analysis Laboratory, NASA Johnson Space Center (Image STS51I-33-56AA)

     

    Cette énorme structure, aujourd'hui érodée, s'est formée lorsqu'un astéroïde a frappé la Terre. Le diamètre de cet astéroïde est estimé entre 10 et 15 km.

    V. Battaglia (09.05.2012)

     

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    Histoire de la Terre:  Vredefort -  Le plus gros cratère d'impact sur Terre

     

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    Extinction de l'Ordovicien-Silurien

     

    La première extinction de masse s'est produite à la fin de l'Ordovicien, il y a environ 440 millions d'années. C'est la seconde plus importante extinction massive d'espèces après celle du Permien. Quand le Silurien a débuté, on estime qu'entre 70 % et 85 % des espèces avaient disparu.

     

    À quoi ressemblait la Terre à l'Ordovicien ?

    Nous ne reconnaîtrions pas notre planète si nous devions retourner à cette époque. Au début de l'Ordovicien, la dérive des continents n'a pas encore commencé.

     

    Chronologie Ordovicien

    Le niveau des mers est d'environ 180 m plus élevé qu'aujourd'hui pour s'élever à 220 m et chuter à 140 m à la fin de cette période qui correspond à l'âge glaciaire.

    Trilobite

    Paraceraurus exsul. un trilobite de l'Ordovicien. By James St. John. Les Trilobites étaient des Arthropodes marins, très primitifs, qui ont vécu exclusivement au Paléozoïque. Ils ont disparu à la fin du Permien.

    Un immense continent, le Gondwana, englobe l'Afrique, l'Arabie, l'Inde, l'Australie, l'Antarctique et l'Amérique du Sud.

    Des parties de l'Amérique du Nord et de l'Europe sont concentrées près de l'Équateur.

    Le reste de la planète est recouverte d'eau.

    Un immense océan, baptisé Panthalassa, beigne la majeure partie de l'hémisphère Nord. Il recouvre partiellement les continents formant de vastes étendues d'eau appelées mers épicontinentales.

    Crinoïde

    Xenocrinus baeri . Un crinoide. By James St. John . Les crinoïdes ressemblent à des plantes, mais sont pourvus d'un squelette calcaire articulé. Ils se nourrissent de plancton. Ces échinodermes ont beaucoup souffert des changements climatiques de l'Ordovicien. Néanmoins, ils ont traversé tous les âges et sont actuellement abondants dans les mers tropicales.

    Le climat est chaud et humide. La température moyenne de surface est d'environ 16°.

    Crinoïde

    Un crinoïde actuel. Si ces animaux apprécient particulièrement les récifs de corail, certaines espèces se sont adaptées à des eaux plus froides. Crédit NOAA

    Par rapport à notre époque actuelle, le niveau d'oxygène est très bas.
    L'oxygène représente en volume 21 % de l'air que nous respirons. Pendant l'Ordovicien, ce pourcentage n'est que d'environ 13,5 %.

    Imaginez maintenant un immense continent vide de toute vie animale et végétale.
    À perte de vue, vous n'auriez comme tout paysage qu'une terre aride sur laquelle règnerait un silence absolu.

    Toute la vie était alors concentrée sous l'eau et particulièrement dans les mers épicontinentales aux eaux chaudes et peu profondes.

    Théorie sur l'extinction

    Les preuves fossiles convergent vers une théorie : l'extinction massive qui a été progressive serait due aux changements climatiques.

    Le Paléozoïque (541-250 Ma) est globalement chaud, mais il comporte des phases froides, particulièrement à la fin de l'Ordovicien.

    Astraspis

    Illustration d'un Astraspis. C'était un poisson sans mâchoires qui se nourrissait d'organismes microscopiques et d'algues. L'Astraspis a survécu à l'extinction de l'Ordovicien.

    Au cours de l'Ordovicien, la dérive des continents a commencé.
    Le Gondwana a lentement dérivé vers le Pôle Sud. Des calottes glaciaires se sont alors formées.

    Dès le milieu de l'Ordovicien et jusqu'au début du Silurien, des températures froides se sont installées aboutissant à une ère glaciaire, la plus importante que la Terre a connue.
    Cette glaciation intense se situe à l'Hirmantien (445 Ma). Cependant, cette période glaciaire a été de courte durée, environ 1 million d'années.

    Cameroceras

    En haut, moule interne partiel de Cameroceras inaequabile. By James St. John. Ce nautiloïde pouvait mesurer jusqu'à 8 m de long. Carnivore, ce prédateur était au sommet de la chaîne alimentaire. Il n'a pas survécu à l'extinction de l'Ordovicien.

    Des températures plus chaudes se sont rétablies sur une grande partie du Silurien et du Dévonien.
    Le niveau des mers varie selon que nous nous situons dans une période inter-glaciaire ou glaciaire.

    Quand les calottes polaires se forment, le niveau des mers diminue.
    À l'inverse, et c'est ce qui se passe à notre époque, quand les calottes fondent, le niveau des mers augmente.

    Orthoceras

    Illustration d'un Orthoceras. Ce céphalopode était l'un des grands prédateurs des mers ordoviciennes.

    La faune, exclusivement marine, a donc été confrontée à deux problèmes majeurs :

    • Diminution et assèchement des mers épicontinentales
    • Diminution drastique de la température de l'eau

    Nautiloïde orthocère

    Orthocéras possédait une coquille conique avec une chambre remplie d'air qui permettait à cet animal de plus d'une tonne de flotter.

    Au début de l'Ordovicien, la température globale de la Terre était supérieure d'environ 6 % par rapport à celle d'aujourd'hui.
    À la fin de cette même période, une glaciation intense régnait sur la planète.

    Euryptéride

    Euryptéride. By Linden Tea. Appelés communément scorpions de mer, les euryptérides ont prospéré à partir du milieu de l'Ordovicien. Le plus grand euryptéride connu est Jaekelopterus rhenaniae qui mesurait 2,5 m de long. Il vivait en eau douce.

    La faune marine s'était adaptée à des eaux dont la température atteignait 45 °C.

    Conséquences sur la faune marine

    Les invertébrés marins ont été durement touchés : brachiopodes, bivalves, échinodermes, graptolites, trilobites…

    Les coraux ont été particulièrement affectés par ce refroidissement, entraînant avec eux l'extinction des espèces habitant dans les récifs.

    Scorpion de mer

    Les euryptérides se sont éteints à la fin du Permien. Certaines espèces possédaient des poches d'air dans l'abdomen. Le sang circulait par les tissus et récupérait l'oxygène. Cette adaptation a permis aux scorpions de mer de s'aventurer hors de l'eau.

    L'ensemble de la chaîne alimentaire a été détruit, à commencer par le plancton, dont dépendent de nombreuses espèces.

    Combat entre un scorpion de mer et un orthoceras

    Illustration d'un combat entre un scorpion de mer et un Orthoceras

    Les espèces qui ont survécu à l'âge glaciaire ont dû ensuite s'adapter à nouveau au réchauffement qui, lui-même, a entraîné une nouvelle diminution du niveau des mers.
    Ce nouveau changement climatique a entraîné de nouvelles extinctions.

    Nautiloïde

    Illustration de nautiloïdes de l'Ordovicien

    Cependant, comme pour chaque extinction de masse, des espèces ont su coloniser les niches écologiques laissées vacantes.

    V. Battaglia (27.06.2015)

     

    Bibliographie principale

    Gilles Ramstein. Voyage à travers les climats de la Terre. Odile Jacob 2015
    Frederic P. Miller. Paléozoïque. Alphascript Publishing 2010

     

    Histoire de la Terre:  Extinction de l'Ordovicien

     

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    Pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ?

     

    L’histoire de la Terre est ponctuée d’extinctions de masse qui, par cinq fois, ont détruit jusqu’à 95% des espèces.
    Pourtant, seule la disparition des dinosaures a retenu l’attention du public.
    Les chercheurs s’accordent sur un point : sur les dizaines de milliards d’espèces qui ont vécu sur Terre, à peine une sur mille serait encore en vie.
    On peut donc en déduire que l’extinction des espèces fait partie intégrante de l’évolution et n’est absolument pas un accident de parcours.
    La dernière datation effectuée sur le cratère du Yucatan remet totalement en cause les motifs de l’extinction des dinosaures.

    Je tiens à préciser que ce dossier n'engage que moi.

     

    Les principales extinctions

    On ne peut pas isoler la disparition des dinosaures des autres disparitions d’espèces. Pour comprendre et peut-être un jour trouver les preuves irréfutables des causes de l’extinction des dinosaures, il est indispensable d'analyser cette extinction dans un contexte plus général.

    On sait qu’au moins à cinq reprises, la majorité des espèces a été balayée de la surface terrestre (les cinq grandes extinctions).
    Ces cinq extinctions de masse ont été séparées par de petites vagues d’extinctions.
    Chacune d’entre elles a modifié considérablement le cours de l’évolution. Des espèces secondaires sont devenues dominantes par exemple.
    On pourrait presque penser que l’évolution a besoin de ces « désastres » pour pouvoir repartir et engendrer une plus grande diversité.

    Extinction de masse de l’Ordovicien (438 Ma)

    Cause invoquée : refroidissement du climat

    Contexte : La vie animale n’existait pratiquement que dans la mer. Toutes les terres immergées se trouvaient au sud de l’équateur. Un continent géant « Gondwana » était recouvert d’une vaste calotte glaciaire

    Pourcentage de disparitions : 50%

    Disparitions principales : Brachiopodes, Trilobites

    Trilobite

    Homotelus bromidensis, un Trilobite de l'Ordovicien. © dinosoria.com

    Extinction de masse du Dévonien (367 Ma)

    Cause invoquée : Changement climatique

    Contexte : Climat chaud et clément. Niveau des mers élevé dû à la fonte de la calotte glaciaire

    Pourcentage de disparitions : 40%

    Disparitions principales : Ammonoïdes, gastéropodes, nombreux groupes de poissons

    Dunkleosteus

    Dunkleosteus, un poisson du Dévonien

    Extinction de masse du Permien (245 Ma)

    Cause invoquée : Activité volcanique; changement climatique; formation de la Pangée

    Contexte : la Laurasie et le Gondwana entrent en collision à la fin du Permien ce qui forme la Pangée. Le climat devient chaud et aride puis redevient froid

    Pourcentage de disparitions : 75% sur terre. 95 % dans les océans

    Disparitions principales : 81% des familles d’amphibiens. 75 % des familles de reptiles dont les Pelycosaures. 50% des animaux marins

    L’extinction de la fin du Permien est considérée comme la plus importante qui ait jamais existé. On estime que seulement 4% des espèces ont survécu.

    Dimetrodon

    Dimetrodon. Un Pelycosaure du Permien. By Jeff Kubina

    Extinction de masse du Trias (208 Ma)

    Cause invoquée : Changement climatique

    Contexte : Morcellement de la Pangée; Climat qui se refroidit au fur et à mesure que les deux continents nord et sud s’éloignent l’un de l’autre

    Pourcentage de disparitions : 45%

    Disparitions principales : Rhynchocéphales, Dicynodontes; une grande partie des cynodontes. Pertes massives marines : poissons, oursins …

    Placerias

    Placerias, l'un des derniers dicynodontes

    Extinction de masse du Crétacé (65 Ma)

    Cause invoquée : Impact d’une météorite. Eruptions volcaniques

    Contexte : La Pangée se divise en deux continents : la Laurasie et le Gondwana. Ces deux continents se disloquent pour former les continents actuels

    Changement climatique important qui entraîne la montée des océans (200 m de plus par rapport à aujourd’hui)

    Pourcentage de disparitions : 45%

    Disparitions principales : Dinosaures. Reptiles marins et volants

    Outre les dinosaures. de nombreuses autres espèces se sont éteintes. On peut citer par exemple certains mammifères marsupiaux.
    Dans les mers, ont disparu, outre les reptiles marins, des poissons téléostéens, les ammonites et plus de la moitié des différentes familles planctoniques.

    Tyrannosaurus Rex

    Tyrannosaurus Rex. © dinosoria.com

    Une datation qui remet tout en question

    Jusqu’à présent, la théorie de la chute d'un astéroïde faisait quasiment l’unanimité, malgré quelques objections périodiques. Des chercheurs américains remettent à nouveau cette hypothèse en cause. En effet, ils viennent de montrer que le cratère, situé au Mexique, serait antérieur de 300 000 ans à la fin de la domination sur Terre des dinosaures, il y a 65 millions d'années.

    C’est au fin fond du Yucatan (nord-est du Mexique), que se situe le cratère, baptisé Chicxulub, considéré comme étant le lieu d’impact entre notre planète et un astéroïde géant qui aurait provoqué la grande extinction de la fin du Crétacé et entraîné la disparition des dinosaures.

    Extinction des dinosaures

    Extinction des dinosaures. By Boogeyman13

    Gerta Keller et des collègues de l’université de Princeton dans le New Jersey (Etats-Unis) ont fait des mesures géologiques sur le cratère. Selon leurs estimations, ce dernier se serait formé, il y a environ 300 000 ans avant l'extinction des dinosaures.

    Les travaux de Gerta Keller, publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences du 2 mars, relancent donc le débat sur la, ou les causes, à l’origine du désastre.

    Points communs entre les extinctions de masse et celle du Crétacé

    On constate qu’à chaque extinction de masse, les fossiles révèlent un changement climatique important et/ou une dérive des continents très marquée.

    A la fin du Crétacé, une dérive spectaculaire des continents s’est effectuée. On sait que ces dérives provoquent des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, un changement du climat et un changement du niveau des océans.

    On assiste, dans ce cas précis, à une montée particulièrement importante du niveau des mers.
    Imaginez la Terre aujourd’hui avec un niveau des mers de plus de 200 m par rapport au niveau actuel.
    Tout réchauffement du climat entraîne une fonte des calottes glaciaires. C’est ce qui se passe d’ailleurs actuellement.

    Quand le niveau des mers monte, des terres entières se retrouvent submergées.
    Tous les tremblements de terre et les éruptions volcaniques sont dus à la dérive des continents.
    Cette dérive est lente mais continuelle. Elle provoque également un changement mondial du climat.
    C’est pourquoi on parle d’âges glaciaires et de périodes interglaciaires. Nous sommes actuellement dans une période interglaciaire.

    Des désastres à intervalles réguliers ?

    Personnellement, je penche pour un cycle régulier entraînant ce qu’on appelle des extinctions de masse ou non.
    Cette théorie a été avancée par D.Raup et J.John Sepkoski en 1983. D’après ces deux chercheurs, une extinction se serait produite à un intervalle d’environ 26 millions d’années sur les 250 derniers millions d’années.
    Il est exact que cette périodicité coïncide avec certaines extinctions mais pas toutes et la précision de la datation est insuffisante sur des couches dont l’ancienneté dépasse 100 millions d’années.
    De ce fait, leur théorie a été rejetée par une majorité de scientifiques.

    Cependant, des cycles immuables existent bien : périodes glaciaires et interglaciaires, formation du super continent puis dislocation de la Pangée, montée et descente du niveau des mers …
    Que ces cycles ne soient pas aussi précis que les horloges suisses ne changent rien à l’affaire : ils existent.
    Non seulement, ils existent mais il est évident qu’ils entraînent des bouleversements importants dans la faune et la flore.
    Il est grand temps que l’image de la météorite percutant la Terre dans une gerbe de feu et entraînant dans son sillage la mort des dinosaures soit reléguée dans la rubrique science-fiction.

    Les dinosaures victimes de la malchance ?

    Il y a un point important mais que l’on oublie trop souvent : les dinosaures étaient déjà largement sur le déclin à la fin du Crétacé. Le nombre de fossiles retrouvés au Jurassique et au Crétacé est là pour le prouver.
    On ne peut donc pas parler de catastrophe subite. Leur disparition était prévisible pour ne pas dire programmée.

    Une espèce est d’autant plus fragilisée par les agressions imprévues (changement climatique, éruptions …) qu’elle est déjà sur le déclin.

    Pourquoi ce déclin ?
    Je pense que le morcellement de la Pangée amorcée au Jurassique en est la principale cause. Tout changement climatique à l’échelon mondial entraîne une modification de la faune et de la flore.
    Il ne faut pas oublier que l’on doit réfléchir en millions d’années.

    Pourquoi certaines espèces et pas d'autres ? Les besoins alimentaires d’un diplodocus ne sont évidemment pas les mêmes que ceux d’un rongeur. Qui dit changement de la flore, dit problème pour les animaux qui s’en nourrissent. Les carnivores, eux, sont tributaires des herbivores.
    Imaginons que l’Afrique connaisse un climat tropical et que la savane soit remplacée par une forêt dense comme en Amazonie.

    Des troupeaux de gnous, de zèbres ou de gazelles pourraient-ils y survivre ? Certainement pas. C’est toute la chaîne alimentaire qui s’en trouverait perturbée.

    Effectivement, d’une certaine manière, on peut dire qu’à chaque extinction certaines espèces ont de la malchance mais en aucune façon l’évolution ne choisit volontairement telle ou telle espèce.

    Toujours est-il que l'on ne peut toujours pas expliquer l'aspect très sélectif de l'extinction de la fin du Crétacé. La taille des espèces est un élément à prendre en compte mais certainement pas l'élément déterminant.

    V.Battaglia (05.2003) M.à.J 03.02.2006

     

    Histoire de la Terre:  Pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ?

     

     

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