• Histoire: Le journal d’Hitler

     

    Le journal d’Hitler
     

    « Hitlers Tagbücher Entdeckt », titre la une du magazine allemand Stern : « Le journal intime d’Hitler a été découvert ».
    Le 25 avril 1983, l’hebdomadaire créé la stupeur en annonçant qu’il détient 58 carnets constituant le journal intime du Führer. Ce dernier y aurait tenu la chronique de ses pensées, de ses sentiments et de ses aventures, depuis 1932 jusqu’à son suicide, en 1945.
    L’affaire fait bien sûr sensation dans le monde entier.

     

     

     

    Histoire:  Le journal d’Hitler

     

     

     Un journal intime

    Les carnets, obtenus par le magazine grâce au journaliste Gerd Heidemann, font l’objet d’un dossier de treize pages dans l’hebdomadaire américain Newsweek et, pour 400 000 dollars, le London Sunday Times, acquiert le droit d’en publier des extraits en Angleterre.

    Les historiens sont sceptiques car nul n’a jamais entendu parler d’un journal intime tenu par Hitler.
    En fait, il a toujours détesté écrire et dictait même son courrier personnel à sa secrétaire.

     

    Cependant, les carnets ont l’air authentiques et Newsweek écrit que leur découverte « empuantit l’histoire ».
    Les historiens qui examinent les documents, Hugh Trevor-Roper et Gerhard Weinberg, notamment, croient à leur authenticité.

    C’est donc la découverte historique du siècle. Enfin, on va connaître les pensées intimes d’un dictateur qui fut à l’origine de la guerre la plus meurtrière de l’histoire.

     

    Des historiens et des psychologues ont tenté de cerner la personnalité d’Hitler. Certain ont vu dans sa jeunesse en Autriche et dans son expérience de blessé pendant la Première Guerre mondiale les origines de son désir de vengeance.
    Cependant, l’une des plus grandes énigmes posée par le nazisme réside dans l’envoûtement qu’Hitler exerça sur les foules allemandes.
    Sur la photo ci-contre, on peut voir le Führer en plein discours.

     

     Histoire d’un faux

    En quelques jours à peine, la vérité éclate. Lors d’une conférence de presse donnée à Hambourg, le 25 avril, l’historien David Irving pose une question qui paraît élémentaire : l’encre des carnets a-t-elle fait l’objet de tests permettant de déterminer son ancienneté ? Les représentants du Stern doivent admettre que non.

     

    Histoire:  Le journal d’Hitler

     

    Peu à peu, il apparaît que les carnets n’ont pour ainsi dire pas été soumis à de sérieuses vérifications historiques.

    Par exemple, personne ne peut expliquer pourquoi aucun membre de l’entourage d’Hitler n’ait eu connaissance de l’existence du journal.
    Leur découverte est totalement invérifiable. Les carnets auraient été dénichés par un paysan dans les Alpes suisses après l’accident d’un avion.
    Heidemann tient cette histoire de Konrad Kujau, l’homme qui lui a vendu les documents.

    Une chose est sure : les deux hommes empochent près de 4 millions de dollars, versés par le Stern.

    L’expert en graphologie interrogé par Newsweek déclare que : »non seulement ce sont des contrefaçons, mais de mauvaises contrefaçons ».
    Ces carnets comportent en plus des inexactitudes historiques.

     

    L’écriture y est uniforme durant les douze années couvertes. Or, à partir de 1943, Hitler souffrait d’une paralysie accompagnée de tremblements. Il devint alors incapable de maîtriser le mouvement de sa main.

    Plus significatif : des experts allemands montrent que toutes les pièces, des rubans rouges de la couverture jusqu’à la colle utilisée pour la reliure, datent d’une époque postérieure à la guerre.

     

     Sanctions et fascination morbide

    La révélation de ce faux conduit le rédacteur en chef du Stern à démissionner. Kujau et Heidemann sont emprisonnés. Sous la pression, Kujau avoue avoir créé les carnets de toutes pièces.
    En fait, il a passé les dix années précédant sa transaction avec le Stern à vendre des faux attribués au IIIe Reich.
    Le journal intime d’Hitler est sans aucun doute son invention la plus malhonnête de sa banale histoire d’escroc.

    Finalement, dans toute cette affaire, le plus consternant n’est pas l’escroquerie par elle-même mais bien la fascination perverse que les carnets ont exercé à l’époque sur de nombreux esprits.
    Il n’y a aucun doute que si ce journal s’était révélé vrai, et exposé dans un musée, la foule se serait précipitée pour le voir.

    V.B (04.11.2005)

     

     

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