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    14 juillet 2016 : pourquoi cette date

    représente une fête nationale ?

     

     

    14 juillet : 14 juillet 1789, fête nationale, origines

    14 JUILLET - L'origine du 14 juillet, fête nationale depuis 1880, réserve bien des surprises.

     

     

    [Mis à jour le 11 juillet 2016 à 13h25] Bals populaires, feux d'artifice, défilé militaire...Chaque année, la date du 14 juillet symbolise la fête nationale de la France. Si ces réjouissances organisées partout dans l'Hexagone apparaissent aujourd'hui comme une évidence, elles ont en réalité une origine complexe. La date du 14 juillet comme date de fête nationale fut longtemps contestée. De 1789 à nos jours en passant par 1880 ou 1919, voici les moments clef qui rappellent pourquoi et comment le 14 juillet est devenu la fête nationale dans notre pays.

     

    SOMMAIRE

     

     

    Que célèbre-t-on exactement le 14 juillet ? Qu'est-ce que la Fête de la Fédération ? Quelles sont les traditions liées à la Fête nationale ? Comment cette date s'est-elle imposée ? Quelle est l'histoire de cette journée ? Quels ont été les 14 juillet mémorables ? Comment le défilé militaire est-il devenu un moment essentiel de cette journée ?Linternaute.com répond à toutes les questions qui se posent sur le 14 juillet. Découvrez tout sur la Fête nationale à l'aide de notre sommaire ci-contre.

     

    Le 14 juillet 1789 : la prise de la Bastille

     

    La fête nationale commémore d'abord le 14 juillet 1789, première journée révolutionnaire à portée symbolique. Cet été là, une grande agitation règne à Paris.Face au mécontentement populaire, le roi a réuni les Etats généraux, une assemblée des représentants de la noblesse, du clergé et du tiers-état. Ces derniers demandent une réforme profonde des institutions et, le 9 juillet, se proclament Assemblée nationale constituante.

     

    L'initiative inquiète le roi qui fait venir en secret des régiments suisses et allemands à proximité de Versailles. La rumeur court bientôt que les troupes royales se préparent à entrer dans Paris pour arrêter les députés. Le 12 juillet, un orateur harangue la foule qu'il appelle à réagir : c'est Camille Desmoulins, monté sur un tonneau, qui annonce une "Saint Barthélemy des patriotes". Au matin du 14 juillet, des Parisiens en colère vont chercher des armes aux Invalides, puis se dirigent vers la vieille forteresse royale de la Bastille, en quête de poudre.

     

    Après une journée de fusillade sanglante, et grâce au ralliement de gardes nationaux, les Parisiens s'en emparent et entament sa démolition. Au final, ils ne libèrent que quelques prisonniers et malfrats sans envergure. Mais cette vieille prison médiévale incarne l'arbitraire de l'Ancien régime. En l'abattant, les Parisiens font tomber un rempart de l'absolutisme. Et cette journée, qui marque le début de la Révolution, restera dans les mémoires comme un jour de liberté. Cependant la fête nationale fait aussi référence à une autre événement moins connu : la fête de la Fédération du 14 juillet 1790.

     

     

    Le 14 juillet 1790 : fête de la Fédération

     

    Depuis l'été 1789, partout dans les provinces françaises, se sont créées des "fédérations" régionales de gardes nationaux. Une réaction à l'affaiblissement du pouvoir central. Afin de contrôler ce mouvement spontané, la Commune de Paris, sous l'impulsion de Lafayette, décide de fonder une grande Fédération nationale regroupant des représentants des fédérations locales et de les réunir à Paris le 14 juillet. La cérémonie est censée célébrer la prise de la Bastille, mais aussi apporter un semblant d'ordre et d'unité dans un pays en crise. Le jour dit, 14 000 soldats fédérés arrivent donc à Paris et défilent sous la bannière de leur département, de la Bastille jusqu'au Champ-de-Mars. Sur une esplanade aménagée pour l'occasion, une grande messe est célébrée, à la suite de quoi le roi Louis XVI jure de maintenir "la Constitution décidée par l'Assemblée nationale". Les 400 000 Parisiens présents ce jour-là acclament leur souverain : la monarchie n'est donc pas remise en cause. L'aspiration à l'union nationale triomphe et la cérémonie se transforme en grande fête populaire. Mais la réconciliation nationale sera de courte durée. Deux ans plus tard, le roi est arrêté et condamné à mort.

     

     

    1880 : le 14 juillet devient fête nationale

     

    Pendant près d'un siècle, la commémoration du 14 juillet est abandonnée. Elle réapparaît en 1880, sous la IIIe République. Le régime, pour se consolider, cherche à construire un nouvel imaginaire national, autour de symboles républicains. C'est ainsi que la Marseillaise devient hymne officiel et le 14 juillet fête nationale. Mais la proposition qui émane du député de la Seine Benjamin Raspail n'est pas accueillie unanimement par l'Assemblée. Certains députés mettent en cause la violence du 14 juillet 1789. Et c'est finalement autour du 14 juillet 1790 que se fait le consensus.

     

    Cette année là, on inaugure également le monument surmonté de la statue de la place de la République, et partout sont donnés concerts et feux d'artifices. "La colonne de Juillet" qui surplombe la place de la Bastille, elle, ne se réfère pas au 14 juillet 1789. Elle porte le nom des victimes des journées révolutionnaire de juillet 1830, les "Trois glorieuses"

     

    Gravure de la statue érigée place de la République à Paris en 1790. © Patrick Guenette / 123RF

     

    Un décret du 6 juillet 1880 instaure un défilé militaire qui l'on connait encore aujourd'hui. Cet événement doit alors effacer le souvenir de la défaite militaire subie pendant la guerre de 1870, la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine au profit de l'Empire allemand et fortifier la République qui n'a pas encore dix ans. La première édition du défilé militaire a lieu à l'hippodrome de Longchamp, où il restera jusqu'en 1914.

     

    A 12h30, le 14 juillet 1880, les canons du Mont-Valérien tonnent au-dessus de la Seine avant de se taire pour un discours du président de la République, Jules Grévy. Le Petit journal s'extasie devant un "magnifique spectacle [...] que le soleil de juillet illuminait de ses plus radieuses clartés", évoquant un vivant symbole d'union entre ces deux forces trop longtemps séparées, l'armée et la nation". Le journal populaire continue : "A l'émotion profonde, indicible, qui a tenu pendant vingt minutes, cent milles poitrines haletantes, on peut affirmer que pour cette foule qui se pressait autour des régiments massés, la remise des drapeaux revêtait sa signification vraie : la reconstitution de la France, la reconstitution de son armée nationale, s'affirmant enfin à la face du pays".

     

    Le défilé du 14 juillet

     

    Après le 14 juillet 1880, le défilé militaire devient une institution. Le 14 juillet 1919, les maréchaux Foch, Joffre et Pétain défilent à cheval sur les Champs-Elysées - passant même sous l'Arc de Triomphe - pour célébrer la victoire dans la Première guerre mondiale acquise quelques mois plus tôt. C'est à ce moment que le traditionnel défilé du 14 juillet prend ses quartiers sur l'avenue la plus célèbre de Paris. Après une éclipse pendant la Seconde guerre mondiale, le défilé du 14 juillet prend son aspect actuel avec la multiplication des chars et des avions. Certains présidents de la République apportent cependant des innovations de courte durée. Pendant son mandat, Valéry Giscard d'Estaing déplace le défilé dans d'autres artères de Paris, comme le Cours de Vincennes, l'Ecole militaire ou encore entre Bastille et République à Bastille. En 1982, François Mitterrand repoussait le défilé à la nuit tombée.


    Le cérémonial est parfaitement huilé. Les répétitions du défilé ont lieu en général le 12 juillet aux aurores, soit deux jours avant la date clef. Il s'ouvre avec le passage des avions et hélicoptères. En tout, ce sont environ 4 000 soldats qui défilent sur les Champs-Elysées à un rythme de 120 pas par minute. Les élèves d'écoles prestigieuses comme Saint-Cyr se présentent en grand uniforme. La marche est traditionnellement clôturée par les unités de la Légion étrangère, célèbres pour leur barbe volumineuse et leur pas plus lent.

     

    14 juillet france

    Le défilé du 14 juillet est organisé sur les Champs-Elysées, à Paris. © Gérard ROBERT

     

    De 1880 à nos jours

     

     En 1886 : une femme, cantinière du 131e régiment d'infanterie, défile pour la première fois.

     

     En 1915 : le défilé militaire se déplace du Champs-de-Mars aux Champs-Elysées.

     

     En 1919 : c'est le défilé de la victoire qui réunit, sur les Champs-Elysées, les forces des pays alliés.

     

     En 1936 : après le défilé militaire, un million de personne défilent à l'appel des organisations syndicales.

     

     De 1939 à 1945 : dans le Paris occupé, la journée n'est pas célébrée. Le 14 juillet 1940, à Londres, le général de Gaulle réitère ses appels à la résistance.

     

     En juillet 1945, on célèbre la Libération partout en France.

     

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    6 juillet 1809

    Napoléon l'échappe belle à Wagram

     

    Le 6 juillet 1809, après trois jours d'indécision et une difficile entrée en matière à Essling, Napoléon 1er vainc une nouvelle fois l'armée autrichienne à Wagram, au sud du Danube, non loin de Vienne. C'est la fin de la cinquième coalition européenne contre la France.

     

    À chaque fois, la victoire s'avère un peu plus difficile...

     

    De Madrid à Vienne
     

    Profitant de ce que Napoléon 1er était empêtré en Espagne, l'Angleterre a, au début du mois d'avril 1809, convaincu l'Autriche de reprendre la guerre contre la France quatre ans après sa défaite à Austerlitz et le traité de Presbourg qui l'avait suivie.

     

    Cette cinquième coalition débute par quelques succès face à une Armée d'Allemagne sous les ordres du maréchal Berthier. Mais l'Empereur revient en hâte d'Espagne, reprend le commandement et redresse la situation. Le 13 mai, il peut pénétrer à Vienne mais c'est pour s'apercevoir que l'empereur François 1er et son frère Charles ont abandonné la ville et traversé le Danube en coupant les ponts derrière eux...

     

    Napoléon 1er se dispose à poursuivre l'ennemi. Il décide de traverser avec son armée le Danube, à l'ouest de la capitale autrichienne, à un endroit où le fleuve se divise en de nombreuses îles dont la plus importante est l'île de Lobau.

     

    Napoléon victorieux de justesse à Wagram
     

    L'armée échappe difficilement au piège de Lobau et, le 5 juillet, affronte enfin l'armée de l'archiduc Charles, frère de l'empereur d'Autriche.

     

    Une charge de MacDonald, Davout et Bernadotte tente de prendre les Autrichiens de vitesse, mais elle est arrêtée net en raison d'échanges de tirs malencontreux entre alliés saxons et italiens ; ce sont les premiers signes de faiblesse d'une armée (ex-Grande Armée) constituée en bonne partie de conscrits étrangers et peu aguerris. La décision finale est reportée au lendemain.

     

    Le 6 juillet enfin, une grande batterie de 102 canons sous les ordres du général Lauriston écrase les Autrichiens sous un orage de boulets (400 à la minute) avant que MacDonald et ses fantassins ne montent héroïquement à la charge. Incapable d'achever le travail, la Garde ne permettra pas de transformer la défaite autrichienne en déroute...

     

    Cette victoire à l'arraché permet tout de même à Napoléon d'imposer la paix à l'empereur François 1er et d'en finir avec la cinquième coalition. La «paix de Schönbrunn» est signée le 14 octobre 1809.

     

    Histoire Moderne:  Napoléon l'échappe belle à Wagram - 6 juillet 1809

     

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    5 juillet 1811

    Le Venezuela se proclame indépendant

     

     

    Histoire Moderne:  Le Venezuela se proclame indépendant - 5 juillet 1811

     

    Le 5 juillet 1811, le Venezuela est la première colonie espagnole d'Amérique à devenir indépendante.

     

    Petite Venise
     
     

    Le drapeau du Venezuela

     

    Le Venezuela couvre aujourd'hui 900 000 km2 et compte environ 25 millions d'habitants (2008). Il s'étend autour du vaste delta marécageux de l'Orénoque. Abordé par Christophe Colomb lors de son troisième voyage, il doit son nom à Amerigo Vespucci, celui-là même qui a donné son... prénom au continent américain ! L'explorateur florentin l'a appelé Venezuela (« petite Venise » en espagnol) par analogie avec la célèbre lagune.

     

    L'importation d'esclaves noirs a conduit au développement de grandes plantations de cacao et à la formation d'une société métisse et très inégalitaire. En 1776, la colonie a formé avec Trinité-Orénoque (Trinidad-Orinoco) et la Nouvelle Andalousie (Nueva Andalucia) la capitainerie générale du Venezuela, avec pour capitale Caracas.

     

     

    Une révolution créole
     

    En 1776, la colonie forme avec Trinité-Orénoque (Trinidad-Orinoco) et la Nouvelle Andalousie (Nueva Andalucia) la capitainerie générale du Venezuela. Sa capitale est Caracas.

     

    Lorsque les troupes de Napoléon occupent l'Espagne, en 1808, la colonie du Venezuela doit apprendre à se gouverner seule. Cela donne à la bourgeoisie blanche (ou« créole ») de Caracas, l'idée de s'émanciper complètement de la tutelle coloniale à l'imitation des États-Unis.

     

    Le petit peuple, toutefois, se tient en retrait de ce mouvement, par attachement au roi Ferdinand VII et surtout dans la crainte (justifiée) d'être davantage exploité par les futurs dominants qu'ils ne le sont par les fonctionnaires espagnols.

     

    Une Société patriotique et du peuple se réunit un peu plus tard pour réfléchir à l'avenir du pays. Aux débats assiste un jeune homme promis à un grand avenir, Simón Bolívar (27 ans). Bolívar plaide en faveur d'une indépendance totale et convainc le populaire Miranda de rentrer d'exil et de se joindre à lui.

     

    Les débats débouchent sur un Congrès national à Caracas. Le 5 juillet 1811, enfin, un vote des congressistes donne la victoire aux indépendantistes et un Acte d'indépendance est rédigé dans les heures qui suivent.

     

    Guerres intestines
     

    Sebastián Francisco de Miranda y Rodríguez de Espinoza (Caracas, 28 mars 1750 ; Cadix, 14 juillet 1816) (portrait par Martin Tova y Tovar)

     

    Cependant, Miranda  (60 ans), général en chef des indépendantistes, capitule à San Mateo face aux royalistes, le 25 juillet 1812.

     

    Bolívar, devenu son rival, ne lui laisse pas le loisir de se retirer. Il le fait arrêter peu après et le livre aux Espagnols le 30 juillet 1812 ! Miranda finira sa vie en prison.

     

    Le 6 août 1813, Bolívar s'empare de Caracas et reçoit de la municipalité le titre de « Libertador » (le Libérateur).

     

    Il impose en fait un régime dictatorial et brutal... C'est qu'une bonne partie de la population demeure opposée à l'indépendance.

     

    La guerre civile et les méthodes cruelles de Bolívar favorisent le retour des Espagnols.

     

    Battu et en fuite, Bolívar reprend la lutte avec l'aide intéressée des Anglais. Au terme d'une décennie de guerres intestines, le Venezuela acquerra enfin sa pleine indépendance.

     

    Histoire Moderne:  Le Venezuela se proclame indépendant - 5 juillet 1811

     

     

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    28 octobre 1886

     

    La Liberté éclairant le monde

     

    Le 28 octobre 1886, «La Liberté éclairant le monde» est inaugurée à l'entrée du port de New York. C'est la plus colossale statue jamais construite (46 mètres de haut et 93 avec le piédestal). Elle est l'oeuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi.

     

    Ce cadeau de la France aux États-Unis célèbre l'amitié franco-américaine. Il a été financé par une souscription publique des deux côtés de l'Atlantique.

     

    La Statue de la Liberté rue de Chazelles (1884, Victor Dargaud, musée Carnavalet, Paris)

    Auguste Bartholdi, républicain et patriote

     

    Auguste Bartholdi (Colmar, 2 août 1834 - Paris, 4 octobre 1904)Sculpteur originaire de Colmar, Auguste Bartholdi noue une relation amicale avec le professeur de droit Édouard Laboulaye (1811-1883), dont il réalise le buste en 1866.

     

    À ce moment-là vient de se terminer aux États-Unis la guerre de Sécession. Lors d'une soirée à laquelle est invité le jeune Bartholdi, Larboulaye lance l'idée d'un monument qui scellerait l'amitié entre les peuples français et américain. Il serait inauguré à l'occasion du centenaire de la Déclaration d'Indépendance, soit en 1876 !...

     

    Mais l'idée reste en jachère jusqu'à la guerre franco-prussienne de 1870-1871.

     

    Tandis que la France est encore sous le coup de la défaite, Édouard Laboulaye, devenu député républicain, se montre plus que jamais convaincu de l'utilité du monument. Il suggère à son ami de se rendre aux États-Unis pour tâter le terrain.

     

    Dès son arrivée dans la rade de New York, à l'automne 1871, Bartholdi repère l'emplacement idoine pour son futur monument. C'est l'île de Bedloe, rebaptisée Liberty Island en 1956. Elle est visible de tous les arrivants et offre un point de vue à la fois sur le grand large et la cité.

     

    Laboulaye et Bartholdi ont dans l'idée que le monument, d'un coût de 250.000 dollars (une somme colossale pour l'époque), soit financé par souscription, pour moitié par le peuple français et par le peuple américain, le premier se réservant la statue et le second le piédestal.

     

    Bartholdi rencontre à cette fin le président Ulysses S. Grant, des sénateurs, des industriels et des journalistes. Mais ses interlocuteurs demeurent très réservés à l'égard du projet... Tout comme d'ailleurs les élus et les notables français qui penchent majoritairement pour une restauration de la monarchie et en veulent surtout aux Américains d'avoir soutenu la Prusse dans la précédente guerre.

     

    En attendant que la situation se débloque, Bartholdi s'attelle à une commande publique destinée à rappeler le siège héroïque de Belfort en 1870-1871. Ce sera le Lion de Belfort.

     

    Enfin, le régime politique bascule en janvier 1875 vers la République et le projet de statue recueille désormais les faveurs de l'opinion mais le temps presse.

     

    Course d'obstacles

     

    La statue de la Liberté en cours de montage dans les atelierds Gaget, Gauthier et CieLaboulaye fonde un Comité de l'union franco-américaine en vue de lever des fonds et Charles Gounod compose pour les généreux donateurs, à l'Opéra de Paris, un Hymne à la Liberté éclairant le monde.

     

    Auguste Bartholdi reçoit le concours d'Eugène Viollet-le-Duc. L'architecte-ingénieur prescrit une peau composée de plaques de cuivre modelées par martelage sur des formes en plâtre. L'ensemble doit être monté sur une armature métallique, stabilisée par un remplissage en sable.

     

    La fabrication peut commencer dans les ateliers de la société Gaget, Gauthier et Cie, rue de Chazelles, à Paris. Elle mobilisera jusqu'à six cents ouvriers.

     

    Mais il est devenu illusoire d'inaugurer la statue pour le centenaire de l'indépendance américaine. À tout le moins, Laboulaye et Bartholdi veulent profiter de l'Exposition universelle de Philadelphie de 1876 pour sensibiliser l'opinion américaine à leur projet.

     

    Présenté en avant-première, le bras droit et sa torche recueillent un très vif succès auprès du public et, grâce à une première collecte de fonds, on met à l'étude le piédestal. Il est confié à un architecte de renom, Richard Morris Hunt.

     

    La statue de la Liberté à son achèvement, en 1884, dans la rue de Chazelles (Paris)Comme les fonds manquent aussi pour la réalisation de la statue, Laboulaye présente une reproduction grandeur nature de la tête à l'Exposition universelle de Paris, en 1878.

     

    Les visiteurs, impressionnés et séduits, souscrivent en masse et l'année suivante, le financement est bouclé avec plus de cent mille donateurs.

     

    Mais Viollet-le-Duc décède l'année suivante, emportant dans la tombe les principes de montage. Bartholdi se tourne alors vers Gustave Eiffel (47 ans), un ingénieur déjà réputé pour sa maîtrise des structures en acier.

     

    À l'opposé de Viollet-le-Duc, il conçoit une charpente métallique légère qui, tel le roseau de la fable, saura résister aux plus violentes tempêtes en pliant et en se déformant.

     

    Dernier coup du sort : Laboulaye décède à son tour le 25 mai 1883. Bartholdi porte désormais le projet sur ses seules épaules.

     

    Le peuple américain se mobilise à son tour

     

    Joseph Pulitzer (10 avril 1847, Makó, Hongrie - 29 octobre 1911, Charleston, Caroline du Sud)

    Outre-Atlantique, le projet se délite. Les riches New-Yorkais le dédaignent et l'on n'arrive pas à recueillir les fonds pour l'achèvement du piédestal.

     

    Alors se lève un sauveur inattendu, Joseph Pulitzer.

     

    Né en Hongrie en 1847 et devenu le patron duNew York World, il a inventé la presse populaire à scandale. Il multiplie les campagnes de presse en faveur du projet.

     

    C'est un succès. Les dons, généralement modestes, affluent. Le financement est enfin bouclé avec cent mille dollars supplémentaires offerts par cent vingt mille donateurs.

     

    À raison de 350 pièces dans 214 caisses, la Liberté est chargée sur une frégate et arrive à New York le 17 juin 1886. Quatre mois suffiront pour monter les cent tonnes de la structure et les quatre-vingt de l'enveloppe de cuivre.

     

    La statue, son visage, sa gestuelle, son drapé n'ont rien de sentimental ou d'érotique. Mais qu'importe. Inaugurée à la veille de la grande vague d'immigration qui a vu débarquer à New York des millions d'Européens chassés par l'oppression et la misère, elle est devenue le visage de l'Amérique rêvée et de la Liberté. C'est elle que les manifestants de la place Tien An Men, en 1989, ont reproduite en plâtre.

     

    Laboulaye et Bartholdi imaginaient-ils que leur idéal ferait le tour du monde, de Paris à New York et Pékin ?

     

    Un poème d'Emma Lazarus
     

    La statue de la Liberté

    Dès 1883 a été gravé dans le piédestal de «La Liberté éclairant le monde» un sonnet de la poétesse Emma Lazarus (1849-1887). Il s'adresse aux millions d'immigrants qui ont débarqué à Ellis Island et pour lesquels la statue de la Liberté figurait l'espoir d'une vie meilleure :

     

    «Give me your tired, your poor,
    Your huddled masses yearning to breathe free,
    The wretched refuse of your teeming shore.
    Send these, the homeless, tempest-tost, to me,
    I lift my lamp beside the golden door !

    Donne-moi tes pauvres, tes exténués
    Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,
    Le rebut de tes rivages surpeuplés,
    Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte
    De ma lumière, j'éclaire la porte d'or ! ».

    Histoire Moderne:  La Liberté éclairant le monde - 28 octobre 1886

     

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    4 juillet 1776

     

    «Independence Day»

     

     

    Le 4 juillet 1776, à Philadelphie, où ils sont réunis en congrès (en anglais,« Convention »), les représentants des Treize Colonies anglaises d'Amérique du nord proclament dans l'enthousiasme leur indépendance.

     

    Unilatérale, c'est-à-dire non reconnue par la métropole, cette proclamation va déboucher sur une guerre mettant aux prises les Insurgents, minoritaires, et les troupes anglaises renforcées par les colons loyalistes.

     

    Le congrès de Philadelphie en 1776 (Yale University Gallery, New Haven)

    L'idée d'une résolution fondamentale disposant que les « États-Unis sont, et doivent en droit être, des États libres et indépendants » revient au Virginien R.H. Lee. La résolution est appuyée par John Adams, délégué du Massachussets (l'un des inspirateurs de laT ea-party). Un comité de cinq membres est aussitôt chargé de rédiger le texte.

     

    Le principal auteur de la Déclaration d'Indépendance est le président du comité,Thomas Jefferson, un homme des Lumières, qui est aussi un riche planteur de Virginie, propriétaire de nombreux esclaves. Il est notamment assisté de John Adams et Benjamin Franklin.

     

    La Déclaration énonce en des termes voués à l'immortalité le droit de tous les êtres humains à la quête du bonheur :

     

    « We hold these truth to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights that among these are life, liberty and the pursuit of happiness »

     

    « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur... ».

     

    L'anniversaire de ce jour a mérité de devenir la fête nationale des États-Unis d'Amérique même s'il n'a pas consacré l'indépendance effective du pays. Celle-ci attendra le traité de Versailles.

     

    Il faut dire que les deux tiers des 2,5 millions d'habitants des Treize Colonies sont restés longtemps fidèles à la couronne britannique et au roi George III ou au moins indifférents aux revendications des Insurgents (insurgés). Parmi les loyalistes figure le propre fils de Benjamin Franklin, l'un des héros de l'insurrection.

     

    La Déclaration d'indépendance marque le début des affrontements entre le petit groupe des Insurgents, placés sous le commandement de George Washington, et les armées loyalistes et anglaises, renforcées par de nombreux mercenaires allemands.

     

    Retentissement - Européen

     

    L'insurrection et la déclaration d'indépendance ont eu un très grand retentissement dans la noblesse libérale d'Europe. Contre l'avis du jeune roi Louis XVI, le marquis de La Fayette (19 ans) arme une frégate à ses frais et rejoint les Insurgents.

     

    D'autres officiers se joignent au mouvement comme le commandant Pierre L'Enfant, qui jettera les plans de la future capitale, le général Louis Duportail, mais aussi le Prussien von Steuben, le Polonais Kosciusko ou l'Allemand de Kalb. Leur expérience militaire est précieuse aux insurgés, qui remportent une première victoire à Saratoga (1777).

     

    L'écrivain et espion Beaumarchais organise des envois d'armes à destination de l'Amérique avec l'approbation du ministre des Affaires étrangères, Vergennes, désireux de favoriser tout ce qui pourrait affaiblir l'ennemie héréditaire de la France, l'Angleterre.

     

    Le roi Louis XVI en personne se résout à envoyer en 1780 un corps de 6.000 soldats sous le commandement du comte de Rochambeau. Ce soutien décisif permet aux insurgés d'emporter la décision à Yorktown (1781).

    Fabienne Manière

    www.herodote.net

     

    Histoire Moderne:  «Independence Day» - 4 juillet 1776

     

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