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    D'envoûtantes méduses en 20 photos

     

    Les méduses sont des animaux vraiment étranges. D'une beauté et d'une grâce fascinantes, elles sont en même temps redoutées de l'Homme car les piqûres de méduses peuvent être mortelles. On recense 4.000 espèces de méduses, mais certaines sont encore assez mal connues. Petites ou géantes, translucides ou formidablement colorées, ces ballerines des mers nous offrent une splendide illustration des merveilles de la nature. Grâce à ce diaporama, plongez à la découverte des méduses en photos.

     

    La méduse Aurelia limbata

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Cette aurélie (Aurelia limbata) est une cousine de la plus commune des méduses vivant autour des côtes de la France métropolitaine. Sa famille est connue pour l'efficacité de ses piqûres urticantes.

    © Alexander Semenov, Tous droits réservés

     

    Crossota, la petite hydroméduse

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Cet hydrozoaire (donc pas une « méduse vraie » pour un zoologiste). Répandu dans tous les océans, le genre Crossota est connu par cinq espèces, toutes de petite taille (quelques centimètres de diamètre) et se rencontrant jusqu'à de grandes profondeurs.

    © Kevin Raskoff, NOAA, domaine public

     

    Une méduse qui en mange une autre

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Incroyable image : une méduse (Cyanea capillata) est en train d'en digérer une autre (Aurelia aurita).

    © Alexander Semenov, Tous droits réservés

     

    Atolla wyvillei, une méduse bioluminescente

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Atolla wyvillei vit à grande profondeur. Elle est bioluminescente et se reconnaît à l'une de ses tentacules nettement plus longue que les autres et qui, pense-t-on, lui sert à capturer ses proies.

    © Edith Widder, NOAA CC by-sa 4.0

     

    L'immense méduse à crinière de lion

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Cyanea capillata, la « Méduse à crinière de lion », est une géante. Certains individus mesurent deux mètres de diamètre et ses tentacules peuvent atteindre une longueur de trente mètres.

    © Alexander Semenov, Tous droits réservés

     

    Une méduse est composée d’eau à 98 %

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Le corps des méduses est composé d'une gélatine, la mésoglée. Celle-ci contient 98 % d'eau mais aussi du collagène et des cellules souches totipotentes qui contribuent à la régénération des tissus endommagés.

    La majorité des méduses sont marines (1 % seulement vivent en eau douce) et leur masse a une densité proche de celle de l'eau de mer, raison pour laquelle on les retrouve principalement flottant dans des zones proches de la surface.

    © Ondablv, CC by-nc 2.0

     

    Méduse rose aux longs tentacules

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Les tentacules des méduses sont parcourus de millions de nématocystes, des cellules qui libèrent des substances venimeuses via des dards. Les piqûres de méduses peuvent provoquer des effets plus ou moins graves pour l'Homme : picotements, forte brûlure, crampes, vomissements, œdème pulmonaire, hypertension, troubles cardiaques.

    © Ondablv, CC by-nc 2.0

     

    Olindias formosa, une méduse très rare

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Évoluant dans les mers du Brésil, de l'Argentine et du sud du Japon, la méduse Olindias formosa est une espèce rare. Reconnaissable à ses tentacules aux courbures évoquant des ressorts, elle se nourrit de petits poissons. Sa piqûre n'est pas mortelle.

    © I.KENPEI, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

     

    La méduse à crinière de lion, la plus grande méduse du monde

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    La Cyanea capillata, dite « méduse à crinière de lion », est considérée comme la plus grande méduse du monde. Son diamètre peut atteindre les 2,5 mètres. Elle possède parfois 800 tentacules pouvant mesurer jusqu'à 40 mètres. Elle vit dans les eaux froides du Pacifique Nord, de l'Atlantique Nord et du cercle polaire arctique.

    © Dan Hersman, CC by 2.0

     

    Que mange une méduse ?

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    La plupart des méduses se nourrissent de microplancton capté par leurs tentacules. Certaines espèces peuvent manger des larves et des œufs de poissons, des crevettes, voire de petits poissons. Grâce aux peptidases (enzymes protéolytiques) présentes dans l'estomac d'une méduse, la digestion des aliments se fait avec une très grande rapidité.

    © Mike Johnston, CC by-nc 2.0

     

    L'ombrelle des méduses

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Les méduses sont apparues sur Terre il y a environ 650 millions d'années. Elles appartiennent au groupe des cnidaires, qui rassemble également l'anémone de mer et le corail. On recense environ 4.000 espèces de méduses. Le corps de cet invertébré est constitué d'un disque contractile appelé ombrelle, qui sert à la propulsion, et d'une bouche entourée de bras, qui servent à capturer la nourriture.

    © Laika, CC by-sa 2.0

     

    Une méduse rayée en Californie (Chrysaora colorata)

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Reconnaissable à ses rayures pourpres, la Chrysaora colorata est une méduse qui vit au large des côtes de la Californie, plus précisément dans la baie de Monterey, qui abrite une importante réserve marine. Son ombrelle peut mesurer jusqu'à 70 centimètres de diamètre.

    © Sanjay Acharya, CC by-sa 3.0

     

    En Asie, la méduse comestible est très appréciée en salade

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Dans plusieurs pays asiatiques, une douzaine d'espèces de méduses comestibles sont consommées séchées, en salade ou en brochettes. C'est le cas en Chine, au Japon mais aussi en Corée, en Thaïlande et en Malaisie.

    © Dr Lisa-Ann Gershwin, DP

     

    Cotylorhiza tuberculatanus, la méduse « œuf au plat »

     

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    La méduse Cotylorhiza tuberculatanus, surnommée « œuf au plat » en raison de son dôme de couleur orangée, vit en Méditerranée. On la trouve notamment beaucoup en mer Adriatique où elle se déplace en bancs au fil du courant. Très agréable à regarder, elle a l'avantage d'être relativement peu urticante et donc peu dangereuse.

    © Ondablv, CC by-nc 2.0

     

    Les prédateurs de la méduse

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Malgré son système de cellules urticantes d'une redoutable efficacité, la méduse compte tout de même un certain nombre de prédateurs : les manchots, les albatros, les thons, les espadons ainsi que les tortues luth et Caouanne.

    © Daderot, DP

     

    Phyllorhiza punctata, la méduse à pois blancs

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    La méduse à pois blancs (Phyllorhiza punctata), aussi surnommée « cloche flottante », est originaire du Pacifique Ouest ; elle est très présente dans les eaux japonaises et australiennes. Sa piqûre est assez peu urticante et la douleur se calme en général à l'aide de vinaigre.

    © Stefano F, CC by-nc 2.0

     

    Nemopilema nomurai, une méduse géante

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Nemopilema nomurai est une méduse géante. La taille de son ombrelle peut atteindre deux mètres de diamètre et son poids dépasser les 220 kg. La Nemopilema nomurai est une des plus grosses méduses existantes, après la Cyanea capillata.

    Elle évolue dans les mers de Chine et du Japon, mais ses cycles de vie et de déplacement sont encore mal connus. En revanche, on sait que son venin peut être dangereux, voire mortel pour certaines personnes chez lesquelles il provoque un choc anaphylactique.

    © Janne Hellsten, CC by 2.0

     

    Une méduse en Méditerranée et en mer Noire (Rhizostoma pulmo)

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    La méduse Rhizostoma pulmo est reconnaissable à sa grande ombrelle bleutée bordée d'une frange pourpre et à ses quatre bras. Des algues symbiotiques se fixent sur ces derniers et produisent une nourriture dont les excédents alimentent leurs hôtes. Elle vit en Méditerranée et en mer Noire.

    © Pannini, CC by-sa 3.0

     

    Vers une invasion de méduses ?

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    À l'instar de la méduse pélagique (Pelagia noctiluca) en Méditerranée, certaines espèces de méduses pullulent, causant principalement des problèmes aux baigneurs, plongeurs et aux personnes liées à une activité de pisciculture.

    Si la pollution, la surpêche et le réchauffement des eaux, qui ont entraîné la disparition de certains prédateurs, sont évoqués comme raisons à ces phénomènes, les spécialistes estiment qu'il existe d'autres causes encore méconnues.

    © Adrian, CC by-sa 3.0

     

    Aurelia aurita, une belle méduse bleue

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

    Aurelia aurita, surnommée Aurélie, méduse bleue ou méduse lune, est l'une des plus répandues. À l'exception des mers les plus froides des pôles Nord et Sud, on la trouve dans tous les océans et mers de la planète.

    Elle nage en surface, en pleine mer ou près des côtes. Cette méduse pullule aux abords des centrales nucléaires installées en bord de mer en raison des quantités d'eau chaude rejetées. Peu urticante, cette méduse est consommée en Chine et en Indonésie.

    © Hans Hillewaert, CC by-sa 3.0

     

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

     

     

    Invertébrés marins:  D'envoûtantes méduses en 20 photos

     

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    Pieuvre

     

    La pieuvre ou poulpe (Genre Octopus) est l’un des mollusques les plus intelligents de son espèce. Apparue au Cambrien, la pieuvre n’a pratiquement pas changé depuis des centaines de millions d’années.

    Contrairement à la majorité des espèces, aucune extinction de masse n’a eu raison d’elle. Superbe réussite d’une longue évolution de plus de 500 millions d’années, la pieuvre est un mollusque apparenté à la seiche et au calmar, de bien étranges animaux aux bras multiples directement rattachés à la tête : les céphalopodes.

     

    Métamorphose de la pieuvre

    Très attachée à son territoire, la pieuvre vit en solitaire. Elle aime s’installer dans des massifs de coraux et n’en sort que pour chasser.
    Elle est capable de changer radicalement d’aspect en quelques secondes. Elle peut par exemple se fondre dans son environnement ; son corps se hérisse alors pour prendre l’apparence d’un rocher.

     

    Pieuvre. Octopus vulgaris

    Octopus vulgaris accrochée à son rocher et cherchant à se confondre avec lui . By Laszlo-photo

     

    La pieuvre peut également changer de couleur. Elle peut devenir sombre, du noir au rouge-brun ; claire jusqu’au jaune pâle ou encore réfléchir les couleurs vertes et bleues de son environnement.
    Cette faculté chromatique est liée à trois types de cellules du derme : les chromatophores, les iridophores et les leucophores.

    Les changements de couleur, mais également les altérations de texture, sont contrôlés par le système nerveux.

     

    Portrait de la pieuvre

    Il y a environ 500 millions d’années, la pieuvre était un mollusque à coquille. On pense que c’est pour mieux fuir les prédateurs qu’elle a peu à peu abandonné sa lourde coquille. La famille des Octopodidae regroupe 23 genres et environ 197 espèces.

    Le genre Octopus est le plus répandu avec environ 115 espèces. De l’obscurité des grands fonds à la chaleur des mers tropicales, les pieuvres se sont adaptées à des biotopes très diversifiés. Elles ont réussi à coloniser l’ensemble des fonds marins.

     

    Pieuvre

    Le corps de la pieuvre est mou. By Ryan Wick

     

    Le corps de la pieuvre est mou. Octopus vulgaris, la pieuvre commune ou poulpe, du mot grec « polupous » (pied multiple) ne conserve en guise de squelette que deux petits bâtonnets allongés situés dans son enveloppe externe, le manteau.

     

    Pieuvre. Le corps de la pieuvre est mou

    Il y a environ 500 millions d’années, la pieuvre était un mollusque à coquille. © dinosoria.com

     

    Grâce à ce corps mou, elle peut fuir avec plus d’agilité et se dissimuler dans des trous.
    D’ailleurs, non seulement, elle peut s’enfouir mais elle est aussi capable de reboucher le trou avec un petit caillou.
    Ses mensurations bien qu’impressionnantes sont loin d’être aussi gigantesques que les récits des marins le laissaient supposer.

     

    Pieuvre

    La pieuvre est sourde et muette. By Mike Fats

     

    Enteroctopus dofleini (synonyme: Octopus dofleini) est la plus grande pieuvre du monde. En moyenne, elle mesure 4 à 5 m pour 50 kilos. Mais, un monstre de 272 kilos, dont l’envergure des bras atteignait 9 mètres a déjà été repêché !

    La pieuvre est sourde et muette. Par contre, sa vue est excellente et elle dispose de papilles gustatives jusque sous les ventouses de ses bras.

    La pieuvre ne discerne pas les couleurs mais accommode bien sa vue aux variations de distance et de luminosité.

     

    Pieuvre

    La pieuvre a une excellente vue qui lui permet de repérer ses proies dans les eaux sombres . By regueifeiro

     

    Les ventouses sont constituées d’une chambre adhésive entourée d’un anneau strié. Chaque bras porte 240 ventouses qui peuvent être articulées une à une.

    Les bras ont le pouvoir de se régénérer. Sectionnés, ils cicatrisent et repoussent. La force des ventouses a été mesurée en laboratoire. Une pieuvre commune de 1,3 à 2,5 kg peut tracter une proie de 18 kg !

     

    Ventouses d'une pieuvre

    Les bras de la pieuvre ont le pouvoir de se régénérer. © Dinosoria.com

     

    Le corps de l’animal est appelé « manteau ». Les tentacules sont au nombre de huit. Chez le mâle, le troisième bras dorsal ou hectocotyle, s’est différencié en organe copulateur.

     

    La Pieuvre : primitive mais intelligente

    Adepte des profondeurs, cette étrange créature a révélé une remarquable intelligence.

     

    Pieuvre

    Enfermée dans un aquarium transparent, cette pieuvre essaye de s'échapper par un orifice de 8 cm. Elle y parvient en 12 mn en modifiant son corps de 2,50 m d'envergure.

    Replacée dans les mêmes conditions, il lui faudra seulement une minute pour retrouver le chemin de la sortie.

    Montage photo effectué à partir du documentaire "Octopus" diffusé sur Arte

    Techniques de chasse et de fuite

    La pieuvre chasse de préférence à la tombée de la nuit ou au lever du jour. Elle se nourrit essentiellement de crustacés et de petits mollusques. Les pieuvres de grande taille n'hésitent pas à s'attaquer à des requins.

     

    Sa technique est simple et toujours identique. Elle repère une proie tout en évoluant tranquillement sur le fond marin. Elle change alors immédiatement de couleur pour devenir invisible. Dès que la proie est à sa portée, elle jette ses huit bras dessus puis ramène son dîner à l’aide de ses ventouses dans son abri.

     

    pieuvre

    La pieuvre chasse à l'affût. © dinosoria.com

     

    Sa bouche est située au centre de ses bras. Elle est dotée d’une musculature qui actionne deux mandibules appelées « bec de perroquet ». C’est à l’aide de ce bec qu’elle déchiquette la victime avant de l’avaler.

    Comme le ferait un reptile, elle paralyse sa proie à l’aide d’un poison, le cephalotoxin, et un enzyme aide à la prédigestion.
    Il lui faut environ 12 h pour digérer totalement. Elle ne mange que la chair des crustacés et rejette hors de son terrier les débris.

     

    Pieuvre

    La pieuvre paralyse sa proie avec un poison. By jpslim

     

    Octopus vulgaris est dotée d’une poche dite « du noir ». Cette poche est commune à la plupart des céphalopodes mais n’a pas été retrouvée sur les espèces des grandes profondeurs. Probablement parce qu’elle n’était plus utile dans le noir total.
    Cette poche contient une glande qui sécrète de la mélanine. La pieuvre l’utilise, mélangée au mucus, pour envoyer des jets d’encre en cas d’attaque.

     

    La reproduction

    Le bras hectocotyle est, chez le mâle, le troisième bras dorsal. L’extrémité de ce bras s’est modifiée en organe copulateur.
    Les pieuvres ont une vie assez brève et pour compenser les femelles se dévouent à leurs œufs jusqu’à la mort.

    Le cycle de vie de la pieuvre dépend du biotope. Dans les mers tropicales, la reproduction s’effectue toute l’année. Dans les mers tempérées, les femelles pondent uniquement au printemps.

     

    Octopus vulgaris

    Octopus vulgaris . By Philippe Guillaume

     

    L’espérance de vie varie de 12 à 14 mois pour les femelles à 24 mois pour les mâles.

    En guise de parade nuptiale, le mâle exhibe ses ventouses. Il étend ensuite son bras copulateur afin que se déclenche le transfert des gamètes. Le pénis s’avance dans l’entonnoir et expulse des spermatophores qui sont acheminés le long de la gouttière du bras copulateur.

     

    Ventouses d'une pieuvre

    Deux rangées de ventouses puissantes sur chaque bras. By Sarae

     

    La pieuvre pond ses œufs dans son abri. Cette ponte dure de 15 à 30 jours. En effet, selon sa taille et l’espèce, le nombre d’œufs qui sortent en cordon est très variable. C’est une mère très attentionnée.
    Elle nettoie et irrigue ses œufs sans s’alimenter. Son instinct maternel va jusqu’à mourir d’épuisement peu de temps après l’éclosion.

     

    Pieuvre

    La pieuvre est une mère attentionnée. By Allie Caulfield

     

    Dès leur naissance, les petites pieuvres adoptent les comportements typiques de leur espèce pour survivre.
    La femelle d'’Octopus vulgaris ne se reproduit qu’une fois dans sa vie. Les cordons contiennent chacun 2 000 à 3 000 œufs. Elle peut se libérer de près de 500 000 œufs après 30 jours de ponte.
    L’incubation dure entre 4 et 6 semaines. Grâce à tous les soins que la femelle apporte à ses oeufs, le taux de mortalité est inférieur à 10%. Mais, elle paie de sa vie tous ses efforts et meurt généralement de dénutrition et d’épuisement dès le début de l’été.

     

    Pieuvre. Octopus vulgaris

    La femelle d'’Octopus vulgaris ne se reproduit qu’une fois dans sa vie. © dinosoria.com

     

    Toutes les espèces n’ont pas le même comportement au moment de la reproduction. Par exemple, Octopus cyanea est connu pour sa parade sexuelle très colorée et le mâle étreint sa partenaire dans ses bras pour s’accoupler.

     

    Mythes et réalités

    Les hommes ont toujours été fascinés par la pieuvre. Animal mythique, les marins lui attribuaient des capacités extraordinaires et des dimensions gigantesques.

     

    Octopus marginatus

    Octopus marginatus. By Nick Hobgood

     

    Les légendes scandinaves rapportent qu'il existe au fond des mers un redoutable monstre, le Kraken, dont les multiples bras peuvent faire sombrer un navire.

    Toutes les pieuvres ne sont pas grandes. La pieuvre pygmée du genre Octopus qui vit dans les eaux du Pacifique est minuscule ce qui l'a rend vulnérable face aux prédateurs.

    Certaines espèces minuscules ont un manteau dont la longueur ne dépasse pas 13 mm. Octopus joubini est l'une des plus petites pieuvres.

     

    Pieuvre

    Petite pieuvre en balade. By Nick Hobgood

     

    En réalité, la pieuvre, quelle que soit sa taille, est totalement inoffensive et les plongeurs peuvent s’en approcher sans risque.
    L’encre noire qu’elle projette lors de sa fuite n’est pas nocive. C’est un écran qui lui sert de diversion et à se dissimuler.
    Néanmoins, nous connaissons très mal les grands fonds. Rien ne dit qu’il n’existe pas des pieuvres de tailles gigantesques.

    Cependant, il est plus probable que les "monstres" repérés par les marins étaient des calmars géants.

     

    La pieuvre et l’homme

    Les pieuvres jouent un rôle essentiel dans l’écologie des fonds marins. Comme d’autres céphalopodes, elles font l’objet d’une pêche intensive.

     

    Octopus vulgaris. Pieuvre commune

    Pieuvre commune. © dinosoria.com

     

    Dans les régions de pêche côtière ou d’ostréiculture, les pieuvres sont considérées comme des fléaux. Certaines épidémies de pieuvres sont restées célèbres. En 1899, les poulpes ont envahi les côtes de la Manche, saccageant les élevages d’huîtres et les bancs de poissons.
    Ce phénomène s’est reproduit en 1922, 1950 et 1951. Ces épidémies se sont toujours déroulées après un hiver très doux.
    On pouvait alors dénombrer près de 70 pieuvres sur une distance de 200 mètres, ravageant les populations locales de mollusques et de crustacés.

     

    Pieuvre

    La pieuvre fait l'objet d'une pêche intensive. By Nick Hobgood

     

    Si la pieuvre est bien un carnivore actif à l’appétit proportionnel à son poids, sa longévité très courte n’a que peu d’influence sur son environnement.
    Les populations sont en réalité très fragiles. Un hiver rigoureux peut affecter la reproduction et donc le renouvellement des populations.

    De plus, la pieuvre fait l’objet d’une exploitation commerciale à grande échelle. Avec 100 à 200 000 tonnes par an, l’Octopus vulgaris est l’espèce la plus pêchée, notamment par les Espagnols et les Japonais.

     

    Pieuvre

    La pieuvre est inoffensive. © dinosoria.com

     

    Bien que les populations mondiales soient stables, la vigilance est de rigueur. En effet, la pêche industrielle s’oriente aujourd’hui vers les espèces de grande profondeur dont le cycle de vie est très mal connu.

     

    Classification pieuvre commune: Animalia. Mollusca. Cephalopoda. Octopoda. Incirrina. Octopodidae. Octopodinae. Octopus

    V.Battaglia (05.2004) . M.à.J 05.2008

     

    Références

    La pieuvre, collection Marshall Cavendish 1994
    Larousse des animaux. Les Mollusques. pp.525-531. Editions Larousse 2006

    Nomenclature SITI

     

    Invertébrés marins:  Pieuvre

     

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    Octopus marginatus -

    «Coconut octopus»

     

    Octopus marginatus n’est pas un poulpe comme les autres. Cette petite pieuvre d’environ 15 cm présente des comportements qui en font une exception.
    En effet, Octopus marginatus avait déjà surpris les scientifiques en 2005 en adoptant une démarche bipède.
    En 2009, le poulpe a démontré qu’il était capable d’utiliser des outils. Cette pieuvre devient donc le premier invertébré capable d’un raisonnement aussi complexe.

     

    Portrait d’ Octopus marginatus

    Le corps de cette pieuvre mesure environ 8 cm et elle atteint 15 cm avec ses tentacules.

    Les lignes sombres ramifiées qu’elle arbore  rappelant des veines lui ont valu l’appellation anglaise de Veined Octopus.
    Son autre appellation « Coconut octopus » lui vient de son habitude d’utiliser des noix de coco pour se confectionner un abri.

     

    Octopus marginatus

    Octopus marginatus. By prilfish

     

    Elle évolue sur les fonds sableux des baies et lagons d’Indonésie. Elle se nourrit de crevettes, de crabes et  de coquillages.

     

    Octopus marginatus et la bipédie

    En 2005, des chercheurs à l'université de Berkeley (Californie) avaient eu la surprise de filmer cette pieuvre alors qu’elle fuyait en adoptant une démarche bipède.

    De la part d’un invertébré qui possède 8 bras, c’est un véritable exploit. Pour y arriver, le poulpe plie 6 de ses tentacules autour de sa tête  et se sert des deux bras restant pour s’enfuir rapidement, une noix de coco sur la tête.

     

    Octopus marginatus

    Octopus marginatus. (Capture d'écran vidéo Victoria Museum)

     

    Pour les prédateurs, le leurre est parfait. Ils ont l’impression de détecter une simple coquille vide qui dérive au gré des courants.

    Une autre espèce, originaire d’Australie, utilise la même méthode pour éviter les prédateurs. Il s‘agit d’ Octopus aculeatus qui a pu être observé dans un aquarium public.

    Les travaux avaient été publiés dans la revue Science.

     

    Octopus marginatus utilise des outils

    Cette pieuvre, filmée dans son environnement naturel, est véritablement exceptionnelle. Elle manipule et porte des coquilles vides de noix de coco sur des distances de plus de 20 m afin de se confectionner un abri.

    Mais, elle ne se contente pas simplement de les porter. Elle les désensable, les vide, les nettoie en projetant de l’eau à l’intérieur de la coquille puis les transporte.
    Afin de les transporter, elle pratique la bipédie.

     

    Octopus marginatus

    Octopus marginatus. By prilfish

     

    Cette suite d’actions prouve qu’Octopus marginatus est capable d’avoir un raisonnement très complexe.
    Cette pieuvre n’agit pas du tout au hasard ou par simple opportunisme.

    Peut-être qu’au départ, ce poulpe se contentait-il d’utiliser quelques coquilles pour s’abriter. Avec la présence humaine, ce comportement est devenu beaucoup plus sophistiqué.
    Les populations locales rejettent de nombreuses coquilles de noix de coco qui viennent s’échouer sur les fonds marins.

    Cette profusion de coquilles a modifié le comportement de cette pieuvre qui peu à peu a appris à s’en servir de manière régulière.

     

    Octopus marginatus

    Octopus marginatus. (Capture d'écran vidéo Victoria Museum)

     

    C’est actuellement la seule espèce connue parmi les invertébrés qui est capable d’utiliser des outils.

    En observant cette pieuvre, on pense immédiatement au bernard-l’hermite qui utilise toujours une coquille vide pour se protéger.
    Cependant, Octopus marginatus fait preuve d’un comportement beaucoup plus complexe. Cette pieuvre ne réutilise pas toujours la même coquille comme le fait le bernard-l’hermite. Elle stocke des coquilles pour de futures utilisations.

    Ces différents transports n’ont donc pas pour objectif de se protéger mais bien de stocker.

     

    Octopus marginatus

    Octopus marginatus. (Capture d'écran vidéo Victoria Museum)

     

    Ce comportement est unique.

    L’observation d’ Octopus marginatus a commencé dès 1998 et s’est poursuivie jusqu’en 2008. Les dernières observations ont fait l’objet d’un rapport dans la revue Current Biology de décembre 2009.

    Classification: Animalia. Mollusca. Cephalopoda. Octopoda. Octopodidae. Amphioctopus

    V. Battaglia (19.12.2009)

     

    Liens et vidéos

    Veined Octopus in coconut shell shelter. Victoria Museum

    Vidéo d’ Octopus marginatus transportant sa coquille
    Vidéo démarche bipède d’ Octopus marginatus

     

    Invertébrés marins:  Octopus marginatus - «Coconut octopus»

     

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    Wheke, un calmar géant naturalisé

     

    C’est dans la grande galerie de l’évolution du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris que le premier calmar géant, baptisé Wheke, a été naturalisé.
    Ce calmar avait été capturé au large de la Nouvelle-Zélande en 2000.

     

    Wheke est une jeune femelle âgée de moins de 4 ans qui mesure déjà plus de 6 m. C’est Steve O’Shea, spécialiste des calmars au NIWA (National Institut of Water and Atmospheric Research Limited) de Nouvelle-Zélande, qui a fait don il y a 8 ans de ce spécimen au muséum.

     

    Wheke, le calmar

    Wheke, le calmar géant

     

    Ce calmar a cependant été reconstitué en partie, notamment les yeux et plusieurs centaines de ventouses.

    C’est un laboratoire italien, spécialisé en plastination qui a travaillé pendant plus de deux ans sur la reconstitution du calmar.

    V.Battaglia (27.03.2008)

     

    Invertébrés marins:  Wheke, un calmar géant naturalisé

     

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    Calmar de Humboldt

     

     

    Le calmar de Humboldt (Dosidicus gigas) ne doit pas être confondu avec le calmar géant (Architeuthis dux) qui est beaucoup plus grand. Cependant, ce calamar atteint quand même une longueur de près de 2 mètres.
    Ce calmar est également appelé diable rouge en référence à la couleur de son manteau mais également à son comportement.
    Agressif et vorace, le calmar de Humboldt virevolte, apparaît et disparaît à une vitesse fulgurante tel un véritable diable des mers.
    Cette espèce de calmar est encore très méconnue car difficile à observer dans son milieu naturel.

    Le calmar de Humboldt fait partie de la famille des Ommastrephidae. Cette famille comprend 21 espèces de calmars.

     

    Portrait du calmar de Humboldt

    Ce calmar peut mesurer 1,80 m bien que la moyenne soit plutôt d’1,60 m. Les populations évoluent dans les eaux du Pacifique, du nord de Tierra del Fuego à la Californie.
    Leur nom commun de Humboldt provient du courant marin du même nom. Le courant de Humboldt parcourt l'océan Pacifique. Il prend naissance près de l'Antarctique et longe les côtes du Chili et du Pérou.

    La tête est dotée de deux énormes yeux qui peuvent atteindre deux fois la taille des yeux humains. Leur acuité visuelle très sophistiquée en fait de redoutables prédateurs. Les yeux sont sensibles à la lumière polarisée ce qui améliore la détection des proies.
    L’homme ou les mammifères marins ne perçoivent pas la polarisation de la lumière.

     

    Etude polarisation

     

    Comme tous les calmars, il possède 8 bras et deux tentacules qui sont dispersés autour d’une bouche vorace dotée d’un bec très acéré.

    Vient ensuite la partie charnue : le manteau. Ce dernier est très musclé et protège les organes internes.
    Le calmar nage en expulsant violemment l’eau de la cavité palléale par un entonnoir, mobile et orientable vers l’avant ou l’arrière, ce qui lui permet de nager en tous sens.

    Avec sa forme profilée, le calmer de Humboldt semble toujours en mouvement, virevoltant dans l’eau à très grande vitesse.
    D’une manière générale, les calmars peuvent se propulser par saccades à près de 40 km/h.

    Les deux nageoires triangulaires sont attachées au manteau et servent à « planer » et à manœuvrer.

     

    Calmar de Humbolt

     

    Les Céphalopodes peuvent changer de couleur. Le calmar de Humboldt envoie fréquemment des sortes de flash lumineux en changeant tout simplement la couleur de sa peau.
    On ne connaît pas avec précision la signification de ces flashs. Ils peuvent être émis de manière décalée ce qui provoque une illusion d’optique dérangeante.

    Peut-être est-ce un moyen de défense vis-à-vis des prédateurs ? Les scientifiques qui étudient les calamars sont persuadés que ces animaux communiquent entre eux. Les éclairs lumineux font peut-être partie de ce mode de communication dont nous ne savons rien.

     

    Calmar de Humbolt

    Calmar de Humboldt échoué sur une plage californienne. By drgflyorng

     

    Comme les autres Céphalopodes, ce calmar laisse une traînée d’encre derrière lui pour dissimuler sa fuite. Cette encre contient de la mélanine, un pigment semblable à celui qui teinte la peau humaine.

     

    Mode de vie

    Le mode de vie du calmar de Humboldt conserve de nombreux points d’interrogation. Il n’est pas possible de l’étudier en captivité car un individu captif meurt au bout de quelques jours.

    L’étudier dans son environnement naturel est très difficile car la plupart du temps, il évolue à des profondeurs inaccessibles pour un plongeur.

    Ces calmars voyagent en grandes colonies. La journée, ils restent à des profondeurs d’au minimum 200 m et descendent à environ 700 m.
    La nuit, ils remontent à environ 60 m pour se nourrir de poissons, de mollusques et d’autres céphalopodes.

     

    Calmar

    Spécimens étudiés en 2007 en Californie. (Capture d'écran TV)

     

    C’est à ce moment là qu’ils peuvent être observés.

    En 2003, le National Geographic a réalisé un documentaire passionnant sur ce calmar. Bob Cranston, caméraman et photographe, a eu quelques frayeurs en essayant de les filmer. Ce type de plongée est très difficile et nécessite un matériel spécifique. Rien que la remontée prend environ une heure en respectant les paliers.

    On peut observer dans ce documentaire que le calmar de Humboldt porte bien son nom de diable rouge.
    Nullement impressionné par la présence humaine, il n’hésite pas à attaquer, s’accrochant au caméraman pour l’entraîner dans les profondeurs tout en essayant de lui arracher son masque.

    Ces calmars pratiquent le cannibalisme.

     

    Calmar de Humbolt

    Calmar de Humbolt en Californie. By drgflyorng

     

    Pendant la mission financée par le National Geographic, 1000 calmars ont été marqués afin d’en apprendre plus sur leur migration.
    Ce marquage s’est révélé très difficile car beaucoup d’individus sont arrivés sur le bateau à moitié dévorés par leurs congénères.

     

    Les déplacements des calmars de Humboldt restent à ce jour bien mystérieux. Les pêcheurs mexicains du golfe de Californie vivent de cette pêche qui s’avère cependant très aléatoire.
    En effet, les calmars disparaissent parfois pendant des années de ces eaux côtières.

    Nous savons qu’ils fréquentent la côte américaine du Pacifique depuis le nord de l’Oregon jusqu’au sud du Chili où nous perdons leurs traces.

    Les scientifiques ont constaté que les calmars migrent de plus en plus vers le Nord, jusqu’à l’Alaska.
    Peut-être est-ce dû à l’augmentation de la température des océans ou à la pêche excessive.

    La reproduction de cette espèce est très mal connue. Les accouplements se font très probablement à des profondeurs inaccessibles aux observateurs.

     

    Calmar de Humbolt

     

    La longévité de la plupart des céphalopodes est très courte, un an par exemple pour la seiche. La longévité des calmars est à peu près identique.
    Les partenaires ne s’accouplent qu’une fois dans leur vie. A part quelques rares exceptions, les mâles de céphalopodes meurent peu après l’accouplement et les femelles peu après la ponte.

     

    Le calmar de Humboldt et l’homme

    Ce calmar est pêché de manière industrielle par le Mexique. Pour ce pays, l’espèce a un poids économique important.

    La population mondiale n’est pas connue. On peut simplement constater que l’activité humaine a un impact sur leurs migrations.
    En 2007, ces calmars ont envahi les eaux californiennes attaquant toutes les proies passant à leur portée, y compris les plongeurs.

     

    Tentacules de calmar

    Gros plan sur les tentacules lors de l'invasion de 2007 en Californie. (capture d'écran TV)

    Cette invasion était très probablement due à la diminution de leurs principaux prédateurs, chassés eux-mêmes par l’homme ainsi qu’aux changements climatiques.

    Classification: Animalia. Mollusca. Cephalopoda. Teuthida. Ommastrephidae. Dosidicus

    V.Battaglia (03.05.2008)

     

    Références

    Documentaire du National Geographic « Diables des profondeurs » 2003
    Larousse des Animaux. Les Mollusques. P.525-531. Editions Larousse 2006
    Dosidicus gigas. Marinebio.org
    Invasive range expansion by the Humboldt squid, Dosidicus gigas, in the eastern North Pacific . PNAS

     

    Invertébrés marins:  Calmar de Humboldt

     

     

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