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    La crèche: un conte de Noël signé Michel Tremblay


    On a demandé à Michel Tremblay de signer un conte de Noël exclusif pour Châtelaine. Un récit qui, a-t-il dit, lui a littéralement «sauvé la vie» en lui donnant l’idée d’écrire un nouveau livre.

     

    Par Michel Tremblay

     

    Livres à Lire:  La crèche:  conte de Noël de Michel Tremblay

    Photo: Masterfile

     

    « Momaaan…

    — Toi, quand tu me
    parles comme ça, c’est parce que tu veux avoir quequ’chose…

    — C’est juste une question que je veux te poser…

    — La réponse a besoin d’être courte, parce
    qu’y faut que je prépare
    la pâte pour les pâtés
    à’ viande.

    — C’est au sujet de la crèche.

    — Qu’est-ce qu’elle a, la crèche, tu la trouves pas belle, ma crèche ?

    — Ah, oui, est ben belle ! Tout le monde le dit… C’est pas ça…

    — C’est quoi, d’abord ?

    — C’est quoi une crèche ?

    — T’as juste à regarder en dessous de l’arbre de Noël, tu vas en voir une, fais-moi pas pardre mon temps, tu viens de me dire que tu trouves la mienne belle !

    — Oui, je le sais, c’est pas ça…

    — Michel, tu sais comment j’haïs ça quand tu tournes autour du pot comme ça…

    — À l’école, y disent que l’Enfant Jésus est venu au monde dans une étable, pis des fois dans une crèche…

    — L’étable, c’est la place qui contient les animaux, pis la crèche… ben la crèche, c’est la mangeoire des animaux.

    — L’Enfant Jésus est venu au monde dans une mangeoire d’animaux !

     

    — Y’a pas dû venir au monde dedans, là, directement dedans. Mais la Sainte Vierge a dû l’installer dedans parce qu’a’ trouvait pas d’autre place. Personne voulait d’eux autres, tu t’en rappelles, pis y’ont abouti dans une étable.

    — Pis elle l’a couché dans le manger pour les animaux ?

    — Saint Joseph a dû la nettoyer avant, je le sais-tu, moi ! Tu poses des questions, toi, des fois…

    — C’t’assez gros pour contenir un p’tit bébé, une crèche ?

    — Des fois, c’est pas mal gros, oui. Quand y a ben des animaux dans l’étable, y a des grosses crèches. Pour que les animaux se battent pas. Bon, laisse-moi travailler, à c’t’heure.

    — Comment ça se fait que cette année y a pas de crèche dans ta crèche ? Que l’­Enfant Jésus est juste posé sur la paille ?

    — C’est là que tu voulais en venir, hein ? J’ai rien qu’une chose à te dire : si l’Enfant Jésus est pas couché dans une crèche c’t’année, c’est parce que c’est un nouvel Enfant Jésus, pis qu’y’est trop gros !

    — Y’est trop gros pour la crèche ?

    — Y’est trop gros pour celle que j’avais. Notre Enfant Jésus si cute, que j’avais depuis des années, était tellement rendu sale que j’arrivais pus à le nettoyer. Y’était en cire, pis j’avais peur qu’y fonde…

    — C’est vrai, l’année passée y’était tout gris… Quasiment de la même couleur que la crèche…

    — Ça fait que j’ai demandé à ta grand-mère d’aller en acheter un neuf. J’en avais vu des beaux chez Larivière et Leblanc. Pis est revenue avec un Enfant Jésus plus gros que ses parents ! Y’est beau, y’est en cire lui aussi, y’est rose, y sourit, y’a l’air en santé, mais y’est trop gros pour le reste de mes personnages ! Même les Rois mages ont l’air des nains à côté de lui !

    — C’est pour ça que vous vous êtes chicanées…

    — C’est vrai que t’entends toute, toi… On s’est pas chicanées… J’ai juste parlé un peu fort.

    — Elle aussi.

     


    — Mettons. Mettons qu’on a parlé un peu fort toutes les deux.

    — A’ pouvait pas aller le changer ?

    — A’ voulait pas aller le changer ! A’ disait que c’tait pas important, d’abord que l’Enfant Jésus était beau ! Aucun sens des proportions ! C’te femme-là, r’marque que je l’aime ben, c’est la mère de ton père, a’l’a aucun sens des proportions ! As-tu vu ça ? Hein ? As-tu ben regardé ? Y’est aussi gros que le bœuf ! Si les anges descendent trop proche de lui, y va leur faire peur ! J’fais c’te crèche-là depuis des années, tout le monde dit que c’est la plus belle de la paroisse, le curé est déjà venu la voir parce qu’y’en avait entendu parler, pis v’là rendu que j’ai un Enfant Jésus géant ! J’ai essayé d’éloigner ses parents, les bergers, les moutons, mais ça change rien, y’est toujours trop gros ! C’t’année, la Sainte Vierge a mis au monde un monstre !

    — C’est pas un monstre, moman, y’est juste un peu gros…

    — Mais y défait toute ma belle crèche ! On a passé des heures à construire le village, à mettre des lumières de couleur dans les maisons, à jeter de la neige partout même si y’a jamais neigé oùsque l’Enfant Jésus est venu au monde, pour faire plus beau, pis le gros Enfant Jésus est là qu’y me regarde en écartillant les bras pis en souriant, comme si y savait pas qu’y’est trop gros ! Ou ben qu’y riait de moi !

    — J’peux aller te le changer, moi, ton Enfant Jésus…

    — Non ! C’t’à elle à y aller ! Y a toujours ben des “émites” à avoir la tête dure ! Pis sais-tu quoi ? J’ai décidé qu’à partir de l’année prochaine, j’vas faire une crèche neuve autour de lui ! J’vas acheter des nouvelles maisons, des personnages plus gros, des moutons géants, une crèche grandeur nature, pis des anges qui pèsent une tonne ! Ça va coûter une fortune, mais c’t’Enfant Jésus-là pourra pas se vanter d’avoir ri de moi plus qu’une année ! Bon, tu vois, tu me fais sacrer, là… Comme si l’Enfant Jésus avait déjà ri de quelqu’un ! Va donc poser des questions à quelqu’un d’autre, tu vois pas que tu me déranges ? Va donc demander à ta grand-mère pourquoi a’l’a une tête de cochon comme ça ! D’habitude a’ m’aide à faire les pâtés à’ viande, mais c’t’année j’ai décidé que je les faisais tu‑seule.
    “Tant pire” pour elle. »

    J’ai traversé la salle à manger sur le bout des pieds, j’ai ramassé l’Enfant Jésus trop gros et je suis allé l’échanger sans problème chez Larivière et Leblanc. Et lorsque ma mère est sortie de la cuisine, vers la fin de l’après-midi, un nouveau petit Jésus était installé dans la vieille crèche. Elle a essuyé une larme et a jeté un regard assassin en direction de sa ­belle-mère.

    Écrit le 2 septembre 2015, jour où Nana aurait eu 113 ans.

    Michel Tremblay vient de publier La traversée du malheur (Leméac éditeur), le tome final de La Diaspora des Desrosiers.

     

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    Le Salon du Livre de Montréal + entrevue avec une jeune auteure!

    La 38e édition du Salon du Livre de Montréal se tiendra cette semaine. Passionnés de lecture et auteurs se rencontreront à la Place Bonaventure pour discuter, échanger et faire des trouvailles littéraires à temps pour les Fêtes!

     

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    Cette année, quelques invités d’honneur seront de la partie tels José Acquelin, Kitty Crowther ainsi que Monique Proulx. Des séances de dédicaces sont aussi organisées avec certains écrivains, question de donner la chance au public de rencontrer ceux qui se cachent derrière les plumes.

     

    Ce Salon du Livre a aussi un petit quelque chose de bien spécial pour moi, car c’est le premier Salon auquel ma grande amie, Marie-Ève Gosemick, participera en tant qu’auteure. Elle qui vient tout juste de lancer son tout premier roman, Poutine pour Emporter, sera sur place pour accueillir les visiteurs avec sa joie de vivre contagieuse. À quelques jours de ce grand événement, je lui ai posé quelques questions sur le sujet. Je vous encourage à vous procurer son premier roman, qui est ultra divertissant, et se glissera si bien dans les bas de Noël…

     

    3_LIVRE_INTERNAL

     

     

    Ton premier livre, Poutine pour emporter, est paru en septembre dernier. Qu’est-ce que le livre raconte?


    C’est la crise de la (presque) trentaine d’un gars en voyage. De retour à Montréal après un mandat de consultation à Paris, Fred, un ingénieur originaire de Rimouski, trouve qu’il a passé les dernières années à aller vite vers nulle part. Coincé dans un cul-de-sac, il quitte le quotidien qu’il juge insipide pour partir en road trip en Colombie. On le suit à travers ses péripéties carnavalesques dans la jungle, sur la plage, en ville et en montagne. Il ne pose aucune limite à sa prise de risque, ce qui l’amène à rencontrer des voyageurs pas toujours nets…

     

    Y a-t-il un peu de toi dans cette histoire?


    À moitié ! C’est peut-être cliché, mais j’ai l’impression que les femmes se font plus facilement accuser de « chialer » que les hommes (le bon vieux SPM !). J’ai eu envie de voir si les remises en question sont mieux tolérées lorsqu’elles viennent d’une voix masculine, alors j’ai imaginé un antihéros de sexe opposé. Je me suis inspirée d’expériences vécues, oui, mais en me mettant dans la peau d’un gars plus téméraire que moi, ce qui donne une histoire assez décalée de ma réalité. En écrivant sur Fred en fuite de sa vie quotidienne, j’ai fui la mienne.

     

    Combien de temps as-tu mis à écrire ton premier livre?


    La question qui tue ! Un an et demi, en théorie. Une vie, si on pense à tout ce qui a servi à concevoir l’histoire. Trois ans, si on compte à partir du moment où j’ai eu l’idée concrète jusqu’à l’arrivée du livre imprimé en librairie. Comme je n’avais aucun financement, il m’a évidemment fallu continuer à travailler en même temps… disons que je n’ai pas dormi

    beaucoup ! Mais je répéterais le processus n’importe quand  :)

     

    2_LIVRE_INTERNAL

     

     

    Qu’est-ce que le Salon du Livre représentera pour toi cette année?


    La fébrilité !!! Je flotte déjà sur un nuage depuis septembre parce que la parution de mon roman est la réalisation de mon rêve d’enfant (et d’adolescente, et de jeune adulte, et d’adulte pour vrai…). Je suis une habituée du Salon du livre de Montréal en tant que lectrice, mais c’est surréel d’y être invitée à titre d’auteure cette année. Je me demande d’ailleurs bien qui se présentera à mes quatre séances de dédicaces comme je ne suis pas connue… je sourirai aux passants ! J’ai très hâte de participer à la table ronde sur la fuite dans le roman avec les auteurs de Stanké et j’espère discuter avec d’autres écrivains inspirants. Je compte les dodos comme lorsqu’on a 5 ans!

     

    Selon toi, quelles sont les qualités que doivent avoir un(e) écrivain(e)?


    Écrire ! Ça semble bête, mais un écrivain doit écrire chaque jour selon moi. Ça peut paraître facile dans une ère où on a le nez rivé sur les messages d’un écran, mais c’est justement là le défi : la création de personnages attachants et d’une intrigue porteuse de sens demande de se déconnecter. Et pour réussir à trouver la discipline (le temps !) nécessaire à terminer un roman, il faut avant tout qu’écrire soit une passion (un besoin viscéral !). Il faut aussi bouger beaucoup… ça évite de devenir fou ! Le cerveau se muscle après tout.

     

    Y aura-t-il une suite à Poutine pour emporter


    J’y travaille ! Mes personnages m’habitent trop pour les laisser de côté. Cela dit, la voix principale ne sera pas la même. Je souhaite relater un nouveau voyage mais de la perspective d’une amie de Fred, une fille. J’aimerais écrire un peu plus rapidement cette fois, alors je me donne une chance en choisissant un personnage principal plus près de moi 

    :)

    Quoi: Le salon du Livre de Montréal
    Quand: Du 18 au 23 novembre, de
    Où: Place Bonaventure

     

    Livres à Lire:  Le Salon du Livre de Montréal + entrevue avec une jeune auteure!

     

     

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    Marie Gray, une auteure érotique d’ici

     


    Elle est l’auteure québécoise olé olé la plus lue ici et la plus traduite. Après un silence de 10 ans, elle a repris le collier. Mais qui est Marie Gray?

     

    Par Jean-Yves Girard du magazine Chatelaine

     

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

    Marie-Gray
    Photo: Maude Chauvin

     

    Tout a commencé par une dédicace : « Cher Jean-Yves, Baiser… hum. Comme dans “bisou” ou autre chose ? À vous de choisir ! [dessin d’un clin d’œil possiblement coquin]. Bonne lecture et… au plaisir ! Marie Gray XX. » L’auteure l’avait rédigée dans sa dernière œuvre, au titre évocateur, Baiser, premier tome d’une trilogie qu’elle m’avait envoyé à sa sortie, l’hiver dernier. L’attention était touchante et méritait une réponse. Rendez-vous a été pris au café en bas du bureau.

     

    Baiser-Marie-GrayLa « reine » du roman érotique québécois avait faim. Entre deux bouchées de sandwich, Marie a beaucoup parlé de Baiser et un petit peu de sodomie (« Il y en aura dans le deuxième tome », a-t-elle promis), ce qui a intrigué la table d’à côté. Elle ressemble à sa photo officielle, et à bien des femmes de son âge (début cinquantaine). Je l’aurais croisée rue Sainte-Catherine que jamais je n’aurais pu deviner qu’elle puisse oser écrire, à 15 000 exemplaires avec son visage en quatrième de couverture : « Il fait ressortir la cochonne en moi, celle qui a été trop longtemps refoulée. Ben coudon. Il était temps, faut croire. »

     

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

    Pour lire les 25 premières pages de Baiser – Les dérapages de Cupidon


    Marie Gray a connu ses premiers frissons d’auteure à succès il y a 20 ans, avec Histoires à faire rougir, des nouvelles osées juste assez épicées pour fouetter l’imagination : voyeurisme, trip à trois, lesbianisme d’un soir d’été… Et le sado-maso, très à la mode ces jours-ci ? « Ce n’est pas mon genre, a dit la dame, essuyant ses lèvres. Ni en littérature ni en privé. » Traduites en 14 langues, « dont le croate et le serbe, le roumain et le grec », a-t-elle précisé avec fierté, ces Histoires se sont multipliées comme des lapins : Nouvelles histoires à faire rougir, Histoires à faire rougir davantage, Rougir de plus belle, Rougir un peu, beaucoup, passionnément…

     

    À force de faire rougir d’Athènes à Zagreb, Marie s’est sentie menottée dans ce créneau, à bout de souffle surtout. « J’ai arrêté d’écrire de l’érotisme en 2003, car je trouvais qu’avec 52 nouvelles j’avais fait le tour. J’étais sincèrement saturée du sexe à toutes les sauces, d’être la “spécialiste” invitée à toutes les tribunes dès qu’il était question de sexualité. Et, honnêtement, c’était le fun d’écrire ça à deux (il faut essayer les positions décrites, et mon conjoint aimait bien être le cobaye), mais comme mon couple battait de l’aile, j’étais moins inspirée. » Déjà mère d’un garçon, elle a donné naissance à une fille, mais cet heureux événement n’a pas pu sauver le mariage.

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

     


    Sexe, drogue et…

    Telle une chatte, Marie Gray a eu plusieurs vies. Dans l’une d’elles, longue d’une bonne décennie, l’auteure s’appelait encore Marie-Claire Saint-Jean, et chantait du heavy metal. On peut d’ailleurs la voir avec son groupe sur YouTube, nippée Pat Benatar, dans son unique vidéoclip professionnel filmé au milieu des années 1980. « On tournait beaucoup, on avait un contrat de disque avec Sony. J’avais une voix puissante, d’où mon surnom : la Poule à gosses. » Wow ! Et pourquoi diantre a-t-elle arrêté ? « Parce que c’était une vie de fou, très rock’n’roll. »

     

    Elle a quitté la scène, remisé ses léotards en élasthanne et joint l’entreprise familiale. Son père, feu Guy Saint-Jean, est l’un des piliers de l’édition québécoise. Fondée il y a plus de 30 ans, la maison Guy Saint-Jean Éditeur a publié des centaines de titres, de la saga doublement millionnaire signée Louise Tremblay-D’Essiambre… aux Histoires de Marie Gray. Donc, à titre d’éditrice, elle s’autopublie ? « Oui, mais sans traitement particulier. On me révise comme on le fait avec tous nos auteurs. »

     

    Pendant que Marie Gray, la scribe, faisait une pause, Marie-Claire Saint-Jean, l’éditrice, restait à l’affût d’une bonne idée. Elle l’a trouvée en feuilletant la littérature jeunesse disponible. « Ça manquait de réalisme. Deux ados s’embrassaient, ça devenait humide et on passait à un autre chapitre. J’ai eu envie d’écrire pour eux, de faire un peu de prévention, de parler de grossesses non désirées, de drogue du viol. Je recevais des courriels de jeunes qui avaient lu mes Histoires et ça me perturbait. Pas que je sois puritaine, mais ce n’était pas adapté pour eux. Et j’avais à la maison un fils qui commençait à me poser des questions… »

     

    Fiston trouvera des réponses dans le tome 1 d’une nouvelle collection fort populaire intitulée « Oseras-tu ? », destinée aux 14-18 ans et arrivée chez les libraires en 2009. Titre : La première fois de Sarah-Jeanne, par Marie Gray. Une adolescente devient chanteuse au sein d’un groupe dans lequel joue Sébastien, un guitariste fa-bu-leux. Lui voudra aller plus loin que les longs baisers. Osera-t-elle ? Ce sera sa première fois… celle qu’on n’oublie jamais.

     

    Baiser, enfin !


    Baiser (sous-titré : Les dérapages de Cupidon) donne la vedette à Julie, une traductrice mont­réalaise de 46 ans, fraîchement séparée après 16 ans de vie à deux. Elle ne veut pas vieillir seule, sans sexe. « Je rêve d’un corps encore inconnu, d’un membre à la rigidité appétissante, à la taille imposante. Immense, tant qu’à y être. » En effet. Son cauchemar : le spectre de la cinquantaine. Julie partira donc à la chasse à l’Homo erectus, partageant ses états d’âme et ses aventures tragicomiques (même à Cuba !) autour d’une bouteille avec Maryse et Valérie, ses meilleures copines.

     

    J’ai voulu connaître l’avis d’une lectrice férue de la prose de Marie Gray. Danielle Dion, conseillère en sécurité financière, 44 ans, de Deux-Montagnes, a répondu à mon courriel : « J’aime la lire parce que, érotiques ou pas, ses histoires ressemblent à la vraie vie. Par exemple, dans le roman Baiser, mes amies et moi nous sommes reconnues. Nous avons vécu exactement ce que le livre raconte. Il représente très bien la nouvelle génération des femmes célibataires. »

     

    Marie l’avoue : Julie, c’est elle, plus ou moins, ou plus que moins. « À la différence qu’elle n’a pas d’enfants et a le temps d’aller au gym ! Je suis séparée depuis quatre ans et je voulais écrire là-dessus. Les hommes de mon âge ne veulent pas d’une femme de leur âge, ils désirent en rencontrer une de 30 ans. Selon cette logique, il faudrait nous intéresser aux hommes de 70 ans. Je ne suis pas encore là. » Comme Julie, Marie cherche, ici, là, et espère. « J’y crois, je le veux. » En attendant, sa quête lui donne une tonne de matière à romans : Baiser tome 2 vient de sortir, un troisième est en chantier. « Il y en aura peut-être un quatrième ! »

    Livres à Lire:  Marie Gray, une auteure érotique québécoise

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    Douce détresse, de Anna Leventhal

     

    Anglo-Canadienne et Montréalaise d’adoption, Anna Leventhal a été saluée à la parution de Sweet Affliction. Superbement traduit, Douce détresse est une belle découverte !

     

    3 mar. 2015 Par Monique Roy de la revue Chatelaine

     

    doucedetresse-livre

     

    Les histoires

     

    Il y en a 15, toutes excellentes, plantées surtout à Montréal – le 1er juillet, jour traditionnel du déménagement. Aussi à Winnipeg – souvenirs d’adolescence lors d’une visite mémorable au musée. Placées sous le signe d’un hasard farfelu, elles mettent en scène la vie, saisie dans ces instants intangibles qui transforment une existence. L’auteure y parle de maladie et de mort sur un ton déjanté et fataliste, d’amours menacées, d’amitiés durables…

     

    Les personnages

    Angela, Stacey, Lynnie, Alex, Marcus, Abby et les autres. Ils composent une faune de marginaux sympathiques qu’on apprend à connaître au fil des pages et qu’on retrouve quelques nouvelles et quelques années plus loin, plusieurs histoires se recoupant. Un fils en rupture avec sa famille bourgeoise veille son rat mourant et lui offre une sépulture digne de son attachement pour lui. Un chevreuil surgi de la nuit sur le mont Royal fera diversion et permettra peut-être à un couple d’éviter le divorce… 

     

    On aime

    La traduction impeccable de Daniel Grenier – qui a choisi d’utiliser la langue française québécoise, « montréalaise bilingue parlée », précise-t-il –, en parfaite adéquation avec le climat du livre. L’humour, subtil autant que grinçant, qui donne le ton à chacun des récits.

     

    L’auteure

    Anna Leventhal

    Photo: Isabelle Lafontaine

    Photo: Isabelle Lafontaine

     

    Anna Leventhal est née en Ontario en 1979 et a grandi à Winnipeg, où, dit-elle, elle a fait ses premières expériences. « C’est un détail important qui me définit en tant que personne. » En 1997, elle étudie à la maîtriseen communication à l’Université McGill et, depuis, elle vit à Montréal, dans La Petite-Patrie. Fascinée par la ville, elle aime ses balcons (« Il y en a peu à Winnipeg »). On peut la croiser chez le pâtissier-glacier Kem CoBa (rue Fairmount), dont elle adore la glace au café, ou à la librairie Drawn & Quarterly (rue Bernard). Elle collabore à plusieurs publications (Geist, Montreal Review of Books) et est très présente sur la scène littéraire anglophone. Comme ses personnages, elle a fait mille petits boulots : concierge, vendeuse, professeure de danse. Elle est aujourd’hui écrivaine… et barmaid. Marchand de feuilles, 296 pages

     

    Les critiques

    1- Philippe Garon

    philippegaron

    Ce que j’ai aimé : tout d’abord, l’objet. Marchand de feuilles a le don de proposer des livres soignés. Le choix du carton et du papier qui sent bon, les coins élégamment arrondis, le titre soigneusement doré, la typographie confortable, la mise en page idoine. Ensuite, la parole de Leventhal. Ou plutôt, de l’auteure et de son traducteur, puisque, à défaut de savoir si Daniel Grenier bonifie le style d’origine, on peut dire qu’il le supporte à tout le moins avec brio. De l’anecdotique et du singulier, ce tandem réussit à offrir des portraits et des observations d’une sagacité déstabilisante. Et tout cela en sachant nous faire confiance comme lecteurs, en laissant des trous ici et là, en prenant soin de ne pas tout nous révéler. Là où semble régner la mécanique glauque et schizophrénique de la modernité, de petites fleurs lumineuses percent le béton. L’écriture de Leventhal propose une musique tranquillement triomphale.

    Ce que j’ai moins aimé : le titre et le texte de la quatrième de couverture (qui n’est pas mal du tout, mais on me demande ce que j’ai moins aimé, alors il faut bien que je trouve quelque chose !)

    Ma note : 8/10

     

    2- Julie Gagnon

    juliegagnon

    Ce que j’ai aimé : la variété des personnages et leurs caractéristiques dans certaines histoires, qui procurent quelques moments jubilatoires. L’effort pour créer une belle diversité de situations est également appréciable et l’objet (le livre) en lui-même est magnifique !

    Ce que j’ai moins aimé : les thèmes abordés ne m’ont pas tellement intéressée et le livre m’est littéralement tombé des mains plus d’une fois en raison du manque de fil conducteur entre les chapitres.  C’est une structure qui, en général, ne me plaît pas.

    Ma note : 5//0

     

     

    3- Émilie Côté

    emiliecote 

    Ce que j’ai aimé : la façon dont l’auteure a ancré ses personnages dans le moment présent. Ils sont sans passé et sans avenir. Elle nous présente une parcelle de leur vie sans point de départ ni point final, un peu comme une photographie.

    Ce que j’ai moins aimé : étant donné le style utilisé par l’auteure, lorsque les personnages reviennent d’une nouvelle à une autre, ça brise parfois le rythme, et le fil de l’histoire devient plus difficile à suivre.

    Ma note : 8/10

    Autres commentaires : l’auteure nous emmène dans toute une gamme d’émotions, avec beaucoup d’humour noir. Ses histoires sont tendres et mordantes, drôles et ironiques, mais ont toujours comme point de départ la vulnérabilité de l’être humain et sa façon de faire face aux épreuves en continuant d’avancer. Les nouvelles « Cavalier, passe ton chemin » et « Un hostie de câlisse de gâteau » sont les plus réussies selon moi.

     

    4- France Giguère

    francegiguere

    Ce que j’ai aimé : l’originalité de certaines des histoires, notamment « Premier juillet », de style futuriste, ou « Un hostie de câlisse de gâteau », avec cette belle montée de lait du personnage principal. Mais c’est aussi le défaut de l’auteure, car certaines histoires s’allongent inutilement et prennent des détours, comme si elle voulait absolument leur donner une tournure originale.

    Ce que j’ai moins aimé : l’impression de fourre-tout. L’auteure a voulu réunir certaines histoires par des personnages qu’on retrouve au fil des pages. Sauf que d’autres n’ont aucun lien avec ces personnages et semblent avoir été plaquées là. Résultat : j’étais un peu perdue et j’ai mis du temps à m’y retrouver, surtout avec une liseuse. Pour apprécier, il a fallu que je reprenne rapidement chaque histoire, ce qui n’est pas l’effet recherché quand on lit.

    Ma note : 7/10

    Autres commentaires : une plume à surveiller. Et chapeau pour l’excellente traduction de Daniel Grenier.

     

    5- Marielle Gamache

    mariellegamache

    Ce que j’ai aimé : les jeux de mots qui allègent les propos ténébreux, les personnages « colorés » teintés de réalisme, certaines histoires plus accrocheuses.

    Ce que j’ai moins aimé : le fait qu’il s’agisse d’une série de nouvelles m’a plutôt déroutée. Plusieurs d’entre elles m’ont interpellée et j’aurais aimé pouvoir m’installer confortablement dans l’une ou l’autre, et en ressortir sur une finale bien établie.

    Ma note : 7,5/10

    Autres commentaires : c’est une œuvre audacieuse. Bâtir un livre à partir de plusieurs histoires et les relier entre elles, cela relève d’un réel talent. L’originalité est là. Les lecteurs qui aiment le genre prendront plaisir à lire et même à relire cet ouvrage afin d’en percevoir toute l’essence.

     

    6- Yannick Ollassa

    yannickollassa

    Ce que j’ai aimé : j’ai apprécié l’humour sarcastique, parfois même caustique. L’auteure souligne l’aspect ironique que peut avoir l’existence humaine. Aussi que les épreuves peuvent révéler la grande force des individus.

    Ce que j’ai moins aimé : le ton plutôt uniforme des nouvelles. On arrive difficilement à discerner les caractères différents des personnages. Un peu comme dans un album de musique dont toutes les chansons se ressemblent.

    Ma note : 7/10

    Autres commentaires : ce sont des nouvelles résolument urbaines qui racontent les malheurs ordinaires, et quelques-uns moins ordinaires, de citoyens montréalais. L’humour noir de l’auteure laisse au lecteur une certitude : l’humour et l’autodérision sont des clés pour passer au travers des épreuves. Je m’en voudrais de ne pas souligner l’excellent travail de traduction de Daniel Grenier.

     

    7- Isabelle Goupil-Sormany

    isabellegoupilsormany

    Ce que j’ai aimé : certaines situations du quotidien sont brillantes et riches en réflexions. Quelques chapitres intermèdes décrivent admirablement bien l’absurdité de la vie. D’autres nourrissent le cynisme de façon dynamique.

    Ce que j’ai moins aimé : la lecture demande beaucoup d’attention. Au départ, il y a trop de personnages, trop de bruit, trop de situations, trop de cynisme. Pour apprécier le livre, il faut l’aborder comme un recueil de nouvelles. L’auteure nous offre ainsi des instantanés du quotidien, avec des protagonistes qui reviennent selon différents moments et différentes perspectives. Toutefois, je n’ai jamais réussi à m’intéresser aux personnages, parfois trop caricaturaux, trop déprimés, sans espoir. Même les optimistes s’enlisent dans des situations impossibles. J’ai fini par en abandonner la lecture studieuse pour me dépêcher de tourner les pages, lassée par le côté profondément pathétique de l’hyperréalisme du texte. Je suis une optimiste de nature.

    Ma note : 6/10

    Autres commentaires : j’ai lu ce recueil sur ma tablette électronique. Très mauvaise idée. En effet, en raison des nombreux rappels entre les personnages et les situations au gré des pages, il aurait été intéressant de revenir de temps à autre en arrière, pour mieux s’attacher à ceux qui survivent d’un chapitre à l’autre. Sans la possibilité d’allers-retours faciles entre les histoires, comme dans un livre papier, le lecteur oublie un peu le profil des personnages, qui ne peuvent s’ancrer dans son esprit. Dommage.

     

    8- Stéphanie Vincent

    stephanievincent

    Ce que j’ai aimé : l’insertion d’éléments complètement loufoques au premier abord, mais qui nous font réfléchir ; les pointes ironiques ; le fil conducteur qui unit les récits ; le travail de traduction.

    Ce que j’ai moins aimé : certaines nouvelles qui semblaient un peu forcées ou dont le sujet ne m’a pas touchée autant que d’autres, même si l’inégalité des textes fait à mon sens partie d’un recueil de ce genre.

    Ma note : 7,5/10

    Autres commentaires : un recueil de nouvelles sympathique et divertissant, qui porte par ailleurs un regard critique sur notre société. Se lit facilement à petites doses ou tout d’un coup.

     

    9- Gabrielle Paquette

    gabriellepaquette

    Ce que j’ai aimé : j’ai d’abord été séduite par la beauté de l’objet ; l’esthétisme de la couverture et le format du livre m’ont tout de suite donné le goût de l’ouvrir. Les textes courts et expressifs m’ont permis de faire la lecture à mon amoureux sans que ce soit ardu – beaucoup de fous rires et de belles découvertes lors de cette expérience. Finalement, la lecture en solo m’a permis d’aborder plus intimement les personnages, leurs histoires et leurs drames personnels, en découvrant les liens qui les unissent d’un texte à l’autre. L’écriture est agréable et accessible, le rythme et les mots servent bien le propos, et j’adore les fins ouvertes. Chapeau à l’auteure et à son traducteur.

    Ce que j’ai moins aimé : rien ne m’a irritée ou déplu.

    Ma note : 8/10

     

    10- Stéfannie Larichelière

    stehannielaricheliere

    Ce que j’ai aimé : la ligne imaginaire est mince entre les personnages des nouvelles de Leventhal et le lecteur – moi. J’y ai ri beaucoup et j’ai eu l’impression à quelques reprises d’avoir assisté à la mise en scène des récits ! J’ai aimé l’authenticité des histoires, l’urbanité des sujets et l’écriture follement humoristique…

    Ce que j’ai moins aimé : bien, rien, vraiment ! Certaines nouvelles m’ont peut-être moins touchée, mais rien ne m’a déplu.

    Autres commentaires : encore !

    Ma note : 9/10

     

    Livre à Lire:  Douce détresse, de Anna Leventhal avec extrait

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    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

     

    Auteur:  Fortin, Clément

    Mesrine (1), le tueur de percé : une fraude judiciaire.  Wilson & Lafleur, 2012, 421 p.  

    Le docu-roman a fait sa sortie officielle le 13 novembre dernier aux éditions Wilson & Lafleur.

     

    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

     

    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

    Ici avec Janou

     

    texte de Francine Léveillée Lett

      

    J'ai récemment lu ce livre et j'aimerais vous donner mes impressions personnelles.  Je ne vais pas tout relater l'histoire - c'est à vous de le lire. 

     

    Tant qu'à la culpabilité de Mesrine sur le meurtre de Percé - il est difficile de donner une opinion ferme.

     

    Ce livre relate le passage de Mesrine et sa compagne Jeanne Schneider qu'il appelle tendrement Janou au Québec en 1968.  Ceci se passe après l'Exposition Universelle de Montréal de 1967 où Mesrine aurait fait partie des maquettistes du Pavilion de la France.

     

    La partie la plus volumineuse du livre relate surtout du procès de ceux-ci à Montmagny en 1971 avec pour avocat de la défense le célèbre criminaliste Me Raymond Daoust (2).  Il est reconnu pour n'avoir jamais perdu ses causes.

     

    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

     

     

    On les retrouvent tous les deux travaillant dans diverses sphères et notamment chez un riche résidant au Mont-St-Hilaire.

    Ils le kidnappent à l'aide d'un troisième comparse.  Ils le droguent afin de pouvoir sortir manger et lorsqu'ils reviennent celui-ci a réussi malgré son infirmité à s'habiller et s'enfuir.  Ils alertent les policiers de Montréal.

     

    Entre-temps ceux-ci déguerpissent de la ville de Montréal et se promènent dans la Province de Québec.  Ils se dirigent en train jusqu'à Percé.  Ils louent une cabine pendant quelques jours dans le motel d'Évelyne Le Bouthillier.  Ils repartent et avisent Évelyne de leur retour dans quelques jours.

     

    Ils sont retournés à Montréal où Mesrime aurait fait coupé sa célèbre moustache.  Durant le procès il y aura des mésententes sur la date de cette coupe.

     

    Ils ont aussi séjourné dans la Ville de Québec et sont retournés à Percé où Mesrine voulait prendre un bateau.  Ils ont été vus dans un bar à Percé.

     

    Ils auraient téléphoné à Évelyne afin de louer une cabine le soir de leur retour.  

    Évelyne a été retrouvée morte le lendemain de leur apparition mais ceux-ci n'ont jamais loué de cabine.

     

    Que s'est-il passé?  Ont-ils été voir Évelyne et l'ont tués pour son argent puisque la victime devait le lendemain se présenter à la banque pour faire son dépôt.

     

    Le livre relate beaucoup des échanges au cours du procès.  

    Me Daoust réussit très bien à mettre le doute dans la tête des jurés.  Il est féroce avec les témoins et démolit facilement leur témoignage.

     

    Mesrine verbalise beaucoup au cours du procès et fait beaucoup de simagrées (3) aux jurés.

     

    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

     

    Ce procès est une farce magistrale et ridiculise très bien le système judiciaire du Québec ainsi que ses policiers.

     

    Mon opinion personnelle est que Mesrine était coupable mais les jurés ont crû à ses pitreries et son témoignage.

     

    Au cours du procès on a fait beaucoup mention d'une histoire passée il a quelques années où on a pendu Coffin, dont un livre a paru sous 'J'accuse les Assassins de Coffin' de Jacques Hébert.

     

    Il faut se souvenir qu'en 1971 la pendaison existait au Canada et Mesrine ne voulait pas finir de cette manière.

     

    Il faut aussi noter que le juge de ce procès était le même qui a fait partie du procès de Coffin.  Le juge devait être très malaise à l'effet que ce procès était mentionné à plusieurs reprises - surtout par Mesrine et Jeanne.

     

    Voici quelques notes sur Mesrine et Me Raymond Daoust.  

     

    (1) Jacques Mesrine

    Jacques Mesrine [meʀin, mɛsʀin], né le 28 décembre 1936 à Clichy-La-Garenne et mort à 42 ans le 2 novembre 1979 à la porte de Clignancourt à Paris, est un criminel français ayant opéré principalement en France mais aussi au Québec, en Espagne et une fois en Suisse, en Italie et en Belgique à Bruxelles. Il est surnommé « L'homme aux mille visages » ou, à tort de son propre aveu, « le Robin des Bois français ». Par ailleurs, il se donnera lui-même le surnom de « Le Grand ». Déclaré « ennemi public numéro un » au début des années 1970, il est notamment connu, en France, pour des braquages médiatisés et pour ses évasions.

     

    (2) Raymond Daoust

    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

     

    Le nom de ce criminaliste fut immortalisé au cours du 20ème siècle pour son éloquence en tend que plaideur mais aussi pour son association avec le crime organisé.  Quoiqu’en disent certains de ses défenseurs, Me Daoust reste connu comme l’avocat de la mafia.

     

    Né à Valleyfield le 14 mai 1923, Raymond Daoust avait un frère et deux sœurs.  Son père, qui trempait dans le milieu de l’alcool illégal, aurait quitté le foyer familial alors que le jeune garçon n’était âgé que de 10 ans.  Pris au piège dans un milieu très modeste, il décida de s’investir à fond dans les études pour obtenir une chance de s’en sortir et de pouvoir aider sa famille.  Refusé dans toutes les universités francophones, il sera néanmoins accepté à l’Université McGill en raison de ses talents.  Éternellement reconnaissant envers cette université anglophone, il lui accordera plus tard son soutien par de généreuses contributions financières.

     

    Au début des années 1980, la réalité rattrapa Raymond Daoust après toutes ces années d’acharnement au travail et de vacances teintées de débauche.  Atteint du diabète, duquel il ne s’était jamais soucié, son état se dégrada.  Suite à un coup de pied dans une porte gelée par les caprices de l’hiver, une légère fracture s’infecta rapidement pour aboutir à la gangrène.  On lui amputera d’abord un pied, puis la jambe.  Devant cet échec cuisant, il s’isola presque complètement.

     

    Il s’éteignit finalement d’une crise cardiaque découlant d’une crise d’hypoglycémie le 20 juillet 1983.  Il avait seulement 60 ans.

     

    (3) Simagrées

    • Comédie pour attirer l'attention ou pour tromper : Simagrées ridicules.

     

     

    Je vous remercie de me lire et de vos bons commentaires.  

    Livre à Lire:  Mesrine le tueur de Percé

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