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    Rat taupe

     

    Vous aurez du mal à trouver un animal plus laid que le rat-taupe. Les rats-taupes portent d’ailleurs mal leur nom, car ils n’ont aucune parenté avec les taupes. Il existe de nombreuses espèces de rats-taupes. Parmi eux, l’un des rongeurs les plus étonnants au monde est sans doute le rat-taupe glabre (Heterocephalus glaber). L'hétérocéphale également appelé rat-taupe nu mêle une apparence hideuse à une intelligence sociale unique chez les mammifères.
    En effet, le rat-taupe glabre fonctionne selon un système social identique à celui de certains insectes sociaux comme les fourmis.

     

     

    Portrait d'Heterocephalus glaber

    lHeterocephalus glaber est aussi appelé le sand-puppy « chiot des sables » par les Anglo-Saxons. C’est un rongeur comme tous les rats-taupes.

    Cette étrange créature ridée et rosâtre est pratiquement dépourvue de poils.
    Il n’est pas totalement nu puisque quelques poils, sensibles au contact, sont disséminés sur l’ensemble de son corps.
    Il possède également une moustache formée par des poils sensitifs qui s’insèrent autour de ses lèvres.
    De plus, ses pattes sont bordées de poils fort utiles dans son métier de terrassier. Il balaie ainsi et ratisse derrière lui.

     

    Rat taupe nu. Heterocephalus glaber

    Heterocephalus glaber. Rat taupe nu. Photo Credit: Meghan Murphy, Smithsonian’s National Zoo

     

    Le rat-taupe glabre passe toute sa vie sous terre. Comme ses cousins, il ferme ses narines quand il creuse.
    Cette espèce mesure 8 à 9 cm de long en moyenne pour un poids de 30 à 80 grammes.

    Bien qu’il ne possède pas de pavillons externes, les oreilles sont fonctionnelles et très sensibles.
    Les yeux sont de très petite taille et pratiquement inutiles, mais le rat-taupe glabre n’est pas aveugle.

    Longues et projetées vers l’avant, les incisives sont en croissance perpétuelle. Les incisives inférieures sont mobiles de façon indépendante.

    Il utilise ses deux paires d’incisives comme des barres à mine lui permettant de progresser en creusant la terre. La mobilité des lèvres lui évite d’avaler les débris.

     

    Rat taupe. Heterocephalus glaber

    Rat taupe. Hétérocéphale . By Riude

     

    Les mains servent très peu à creuser tandis que les pieds sont utilisés pour évacuer la terre.

    Tous les mammifères sont capables de réguler leur température corporelle. Le rat-taupe glabre fait exception à cette règle. Ce n’est pourtant pas un problème pour lui.
    Il se contente d’une température corporelle de 32 °C qui correspond à peu près à la température ambiante des galeries.
    Si cette température baisse, les rats-taupes se rassemblent les uns contre les autres pour se réchauffer.

    Cette espèce ne possède ni glandes sudoripares, ni couche de graisse sous la peau.

     

    Rat taupe glabre

    Jeunes rats-taupes glabres dans leur galerie. By Vuturistic

     

    Le rat-taupe glabre se nourrit des tubercules. Comme ses cousins, il n’a pas besoin de boire, car les racines sont riches en eau.

    Le rat-taupe glabre se rencontre dans le centre et l’est de l’Éthiopie, dans le centre de la Somalie et au Kenya.

     

    Une monarchie souterraine

    L’eusocialité est la règle chez les fourmis et chez certaines guêpes ou abeilles. Dans une organisation eusociale, il existe des individus spécialisés dans la reproduction et d’autres chargés de différentes taches : récolte, défense, nourrice…
    En outre, plusieurs générations vivent ensemble et forment une colonie.

     

    Rats-taupes

    Des ouvriers en train de creuser un tunnel. By Meshmar 2

     

    On pensait que ce mode de vie n’existait pas chez les mammifères. Or, au début des années 1980, le biologiste américain Richard Alexander, avec l’aide de la scientifique Jennifer Jarvis, a découvert que le rat-taupe glabre fonctionnait, comme certains insectes, selon un système social basé sur les castes.

    Cette chercheuse de l’Université du Cap, en Afrique du Sud, avait déjà remarqué que les rats-taupes coopéraient entre eux.
    Elle arriva à démontrer que le rat-taupe glabre était bien une espèce eusociale. Les colonies ne comportent qu’une seule femelle reproductrice appelée la reine.
    Seuls la reine et quelques mâles se reproduisent.

    Elle allaite les jeunes dont l’élevage est ensuite assuré par les femelles non reproductrices.

    On pense que, comme les insectes, la reine produit dans son urine une phéromone, substance chimique qui inhibe les capacités reproductrices des autres femelles.

    Quand elle meurt, une des femelles non reproductrices retrouve un cycle ovarien normal et prend la place de cette dernière.

     

    Un régime de castes

    Les sociétés de rats-taupes glabres sont généralement composées de 20 à 30 individus, même si des colonies de 100 individus ont été signalées.

    La hiérarchie comprend un petit groupe de mâles non ouvriers qui forme la « cour » de la reine.
    Tous les autres mâles et femelles sont des ouvriers.

     

    Rat taupe nu. Reine

    Reine âgée d'environ 20 jours. By Carrie Cizauskas

     

    Les ouvriers sont de plus petite taille que la reine. Les courtisans, eux, passent tout leur temps auprès de la reine qui ne sort de la chambre d’élevage que pour uriner et déféquer.

    L’activité des ouvriers comprend la recherche de nourriture et le creusement des tunnels. Ils ne travaillent que le matin et en fin d’après-midi pour éviter les trop fortes chaleurs.

    La construction d’une galerie fait intervenir le travail d’une équipe bien coordonnée.

     

    Rats taupe dans leur galerie

    Illustration d'une galerie de rats-taupes. © Angela Hartgreaves

     

    Le premier ouvrier « le mineur » creuse le tunnel. Le second ouvrier récupère les déblais qu’il évacue derrière lui et ainsi de suite jusqu’au dernier ouvrier de la chaîne, préposé à l’évacuation de la terre à l’extérieur.

    Mineurs, pousseurs et préposés à l’évacuation sont remplacés régulièrement par d’autres membres.

    Le trou de sortie reste toujours ouvert et des déblais sont continuellement éjectés. L’entrée d’une galerie active fait ainsi penser à un volcan en éruption.

     

    Trous des galeries du rat taupe

    Trous de sortie des galeries. By Scaparius

     

    Une société peut occuper un réseau de 300 mètres de galeries qui rayonnent au départ d’une vaste chambre commune.

     

    La reproduction du rat-taupe glabre

    La reine choisit son partenaire sexuel parmi les mâles non ouvriers. Les nouveau-nés sont aveugles et glabres.
    En captivité, une reine peut donner naissance, par an, à 4 ou 5 portées d’une douzaine de jeunes en moyenne.
    Le chiffre peut même atteindre 100 nouveau-nés par an ce qui est un record pour un mammifère. De plus, la reine peut se reproduire jusqu'à un âge très avancé.

    Les jeunes sont soignés par les ouvrières qui leur procurent chaleur et nourriture. Elles les alimentent avec des morceaux de tubercules.

    Les jeunes se développent très lentement et n’ouvrent les yeux qu’après quelques semaines. Ils atteignent leur taille adulte au bout d’un an.
    Cependant, ils commencent leur vie d’ouvrier juste après le sevrage, vers un ou deux mois.

     

    Longévité du rat taupe

    Heterocephalus glaber a une longévité exceptionnelle pour un rongeur. Il peut vivre entre 25 et 30 ans. En comparaison, une gerbille vit en moyenne 4 ans, le rat noir (Rattus rattus) ne dépasse pas un an en liberté et vit jusqu'à 4 ans en captivité.
    Les chercheurs se sont donc intéressés à cette espérance de vie hors du commun pour comprendre le vieillissement humain.
    En effet, la longévité maximum de notre espèce n'a guère évolué depuis plusieurs centaines d'années.
    Les progrès médicaux nous permettent de rester en meilleure santé plus longtemps, mais l'espérance de vie moyenne aurait tendance à stagner, voire à légèrement diminuer selon l'indicateur « espérance de vie sans incapacité » (EVSI) publié en 2011.

    Le faible taux métabolique peut être une des raisons de cette longévité.

     

    Rat taupe et cancer

    Le rat taupe nu est le seul rongeur, connu à ce jour, qui soit immunisé contre tous les types de cancers. Un article publié dans la revue Nature du 19 juin 2013 donne un espoir pour la lutte contre le cancer.
    Des chercheurs américains de l'université de Rochester pensent que cette protection est due à une molécule, l'acide hyaluronique.
    L'acide hyaluronique contribue à la prolifération et à la migration des cellules. Il peut se trouver impliqué dans la progression de certaines tumeurs malignes. Il est notamment présent dans la peau et le cartilage.
    Il lubrifie les articulations et rend la peau plus élastique. Il est utilisé pour traiter l'arthrose du genou, en collyre pour les yeux, mais également en médecine esthétique pour le comblement des rides. On le trouve dans de nombreux produits cosmétiques.

    Les scientifiques ont trouvé une très forte quantité d'acide hyaluronique dans les tissus du rat taupe. C'est également ce qui expliquerait la longévité exceptionnelle de ce rongeur qui est de 30 ans en moyenne.
    Chez ce rongeur, le taux est cinq fois plus important que chez l'homme ou chez la souris.
    Heterocephalus glaber produirait donc son propre anticancéreux.

    Les chercheurs ont inhibé génétiquement la production de cette molécule ce qui a rendu l'animal sensible à l'apparition de tumeurs.

    Commentaire des chercheurs :

    « L'acide hyaluronique, booste, en effet la réparation des tissus et empêche les cellules de développer des tumeurs »
    « Nous espérons qu'elle puisse donner lieu à de nouveaux traitements contre le cancer »
    « Il faudrait réussir à faire en sorte que la molécule soit produite dans tout l'organisme. Et il n'est pas encore certain que l'acide hyaluronique fonctionne pour tous les cancers »

    Classification : Animalia. Vertebrata, Mammalia, Rodentia, Bathyergidae, Heterocephalus

    V.Battaglia (26.03.2006). M.à.J 08.2013

    Références

    Le rat-taupe, Editions Marshall Cavendish 1994
    Mammifères de l'Afrique Australe, Gus Mills et Lex Hes, Editions Könemann 1999
    Old mole-rat boosts ageing research. Revue Nature 18.11.2002
    Simple molecule prevents mole rats from getting cancer. Revue Nature 06.2013

     

    Mammifères 2:  Rat-taupe glabre

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    Raton laveur

     

     

    Très lié au folklore nord-américain, le raton laveur  est un animal identifiable à son masque facial qui le fait ressembler à Zorro. La ressemblance est d’autant plus amusante que le raton laveur est connu et redouté pour ses raids dévastateurs dans les poulaillers ou les vergers.

    Procyon, qui désigne les différents ratons laveurs, signifie en latin « avant le chien » car ces animaux sont apparus sur Terre bien avant les Canidés.

    Le raton laveur doit sa renommée à sa grande dextérité pour saisir les aliments et surtout à son habitude de les « laver » avant de les consommer d’où son nom commun, mais également son nom latin car « lotor » signifie « le laveur ».

     

     

     

    Classification du raton laveur

     

    La nomenclature traditionnelle répartie les ratons laveurs en 3 espèces et 26 sous-espèces.

    • Procyon cancrivorus : Raton laveur crabier qui vit au Costa-Rica et jusque dans le nord de l’Argentine
    • Procyon lotor : Raton laveur commun, originaire d’Amérique du Nord
    • Procyon pygmaeus : Raton laveur de Cozumel qui vit dans l’île du même nom à l’est de la Péninsule du Yucatan au Mexique

    raton laveur

    Jeune raton laveur nord-américain. By Michaël Scheltgen . (CC BY-SA 3.0)

     

    Cependant, certains auteurs considèrent que les ratons laveurs insulaires sont des espèces à part entière et prennent en compte 7 espèces :

    • Procyon cancrivorus
    • Procyon gloveralleni: Raton laveur de la Barbade (espèce éteinte)
    • Procyon insularis: Raton laveur de Tres Marias qui vit sur l’île de Maria Madre au large du Mexique
    • Procyon lotor
    • Procyon maynardi:  Raton laveur des Bahamas
    • Procyon minor: Raton laveur de la Guadeloupe
    • Procyon pygmaeus 

     

    Habitat du raton laveur

     

    Le raton laveur commun vit du sud du Canada jusqu’au Mexique. Il a été introduit dans certaines régions d’Asie et en Europe où il s’est très bien adapté.

     

    Raton laveur d'Europe

    Raton laveur photographié en Suisse. By Le Chat Machine . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Cet animal s’adapte à tous les environnements du moment  qu’il a accès à un point d’eau. Il survit aussi bien sous des latitudes tropicales que froides.
    Il s’est également adapté à l’homme et vit souvent dans les zones urbaines.

     

    Raton laveur qui fait les poubelles

    Raton laveur qui fait les poubelles à Vancouver. By LexnGen . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    En principe, il apprécie les régions forestières car il peut construire son repaire dans les arbres et surtout y trouver refuge.

     

    Portrait du raton laveur

     

    Le raton laveur porte autour des yeux un masque noir caractéristique, encadré de blanc, qui lui donne l’allure d’un petit bandit.
    En général, la robe est de couleur gris fer et sa longue queue touffue porte entre cinq et dix anneaux de couleur foncée.
    Cependant, la couleur du pelage varie en fonction des espèces, variant du gris au marron.

     

    Raton laveur

    Raton laveur qui prend la pose dans un square américain. © dinosoria.com

     

    La femelle est plus petite que le mâle. Le poids moyen est de 6 kg mais certains individus peuvent dépasser 20 kg. C’est notamment le cas dans les régions les plus froides car ils amassent plus de graisse.

    Les pattes antérieures sont très agiles et habiles. On compte 5 orteils à chaque pied équipés de griffes acérées non rétractiles.
    Les pattes postérieures sont plus longues que les antérieures.

     

    Raton laveur en train de grimper à un arbre

    Le raton laveur est un hable grimpeur. By Octoferret . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    C’est un habile grimpeur, capable d’aller dénicher des fruits, des insectes ou des oiseaux dans les arbres.
    Sa longue queue lui sert à équilibrer ses déplacements en hauteur. Par contre, ce n’est pas un très bon coureur avec une course inférieure à 30 km/h.

    Il possède un odorat développé et une bonne vue, surtout la nuit. Nocturne, cet animal est rarement très actif la journée.

    Bien que classé dans l’ordre des Carnivores, le raton laveur est en fait omnivore.

     

    Le raton laveur possède t-il une hygiène alimentaire ?

     

    Selon des études scientifiques, le raton laveur ne lave pas ce qu’il consomme. Le fait de mouiller ses doigts intensifie le sens tactile de ses membres antérieures.
    Il frotte et trempe ses aliments dans l’eau avant tout pour affirmer ses prises.

     

    Raton laveur

    Raton laveur en train de pêcher. © dinosoria.com

     

    C’est un opportuniste qui mange tout ce qu’il trouve dans son environnement : végétaux, invertébrés, fruits, céréales, détritus, insectes, petits rongeurs, poissons, écrevisses, œufs …

    Dans certains Etats américains, il est détesté par les agriculteurs car il pille les champs de maïs dont il est friand.

     

    Mode de vie du raton laveur

     

    Il dort une grande partie de la journée et s’active la nuit en quête de nourriture. Pendant les périodes de grands froids, notamment dans les régions septentrionales du Canada et des Etats-Unis, après s’être gavé d’aliments pendant l’automne, il se réfugie dans une tanière et se plonge dans un long sommeil.

    Il n’hiberne pas dans le sens strict du terme car son métabolisme et sa température corporelle demeurent stables.

     

    Raton laveur qui dort

    Les arbres sont un bon refuge pour dormir. By Lovecatz . (CC BY-SA 3.0)

     

    Survivant grâce à ses réserves de graisse, il peut néanmoins perdre jusqu’à 50% de son poids durant l’hiver.

    Ce n’est pas un grand bâtisseur. Il utilise les cavités existantes dans les creux des arbres ou au sol.

     

    raton laveur qui dort

    La journée, le raton laveur dort. By My Angel G . (CC BY-SA 3.0)

     

    C’est un bon nageur qui n’hésite pas à plonger dans l’eau quand un crustacé, un poisson ou un serpent se trouve à trop grande distance du rivage.
    Le raton laveur crabier est un nageur particulièrement remarquable qui a déjà été observé à plus de 6 km au large.

    En dehors des périodes de reproduction, le raton laveur est solitaire et sédentaire. Son domaine vital est très variable en fonction du biotope.
    Plusieurs individus peuvent partager un territoire riche en ressources. Cependant, en principe, le domaine d’un mâle ne chevauche pas celui d’un autre mâle.

    Il n’apprécie pas particulièrement la présence de ses congénères. En cas de rencontre, deux mâles peuvent s’intimider. Ils se défient en grognant ou en montrant les dents.
    Ils hérissent également leur pelage autour de la nuque ce qui leur donne une apparence plus imposante.
    Il est rare que ces tentatives d’intimidation se soldent par un combat.

     

     

     

    En zone urbaine, la répartition semble s’effectuer selon le sexe. La ville de Washington, par exemple, abrite une grande communauté de ratons laveurs dont la structure sociale est bien établie.
    Les mâles annexent les zones de verdures tandis que les femelles maraudent près des zones résidentielles.

    Cette communauté évite l’homme en sortant la nuit.

    Certaines personnes ont adopté comme animal de compagnie un raton laveur. Plutôt docile, étant jeune, il peut devenir très dévastateur en vieillissant.

     

    La reproduction du raton laveur

     

    Juste avant le début du printemps, le mâle se met en quête d’une ou plusieurs partenaires.  Il peut parcourir de grandes distances pour s’accoupler.
    C’est surtout en février et en mars que la période de rut bat son plein. La parade amoureuse est brève et le mâle ne reste pas plus d’une semaine avec sa partenaire avant d’en chercher une autre.

     

    Jeunes ratons laveurs

    Deux jeunes ratons laveurs. By Auberon . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Après une gestation de 63 à 65 jours, la femelle met au monde  de 3 à 7 petits. Pesant en moyenne 80 grammes, les bébés sont aveugles à la naissance. Ils ouvrent les yeux à partir du 20e jour environ et sont sevrés au bout de 70 jours.
    Ils resteront près de leur mère pendant le premier hiver avant d’annexer leur propre domaine.

    Très précoces, les femelles atteignent leur maturité sexuelle avant l’âge d’un an et vers deux ans pour les mâles.

    Leur espérance de vie moyenne en liberté est de 5 ans bien qu’ils puissent vivre au-delà de 15 ans.
    En captivité, le record est de 21 ans.

     

    Jeune raton laveur

    Jeune raton laveur. La mère est en arrière-plan. By Losgofres . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Leurs principaux prédateurs sont, outre l’homme, le coyote, les rapaces, le puma, le lynx et les serpents pour les nouveau-nés.

     

    Le raton laveur et l’homme

     

    La longévité du raton laveur est écourtée à cause de la chasse, du piégeage, des rigueurs de l’hiver et de la circulation automobile.

    Le raton laveur a été l’objet d’un véritable massacre en Amérique du Nord jusque dans les années 1970. Vers 1930, 300 000 animaux étaient encore tués chaque année. Les peaux étaient exportées vers le Canada et l’Europe.

     

    Ratons laveurs en train de manger

    By Aaron Edwards . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Mais, le raton laveur commun est coriace. Il se reproduit vite et sait déjouer de nombreux pièges.  De ce fait, sa population reste vivace et n’est pas en danger.

    L’autre problème qui se pose est la propagation de la rage dont le raton laveur est le principal vecteur dans les zones urbaines américaines.

    En Europe, la population est en nette augmentation. On doit aujourd’hui effectuer un contrôle des populations, notamment en Suisse, en Allemagne et en France, pour éviter une trop forte progression des effectifs.
    Il est important de contrôler les populations car ces animaux peuvent transmettre plusieurs maladies aux animaux domestiques et aux hommes.

    Les ratons laveurs insulaires sont beaucoup plus menacés. Les populations installées sur ces îles sont assez petites et très isolées donc beaucoup plus fragiles.

    Classification: Animalia. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Procyonidae. Procyon

    V.Battaglia (06.02.2008)

     

    Références principales

    Le raton laveur. Collection Marshall Cavendish 1994
    L’encyclopédie des animaux. La famille des ratons. P.146. Editions Larousse 2006
    Nomenclature SITI

    Mammifères 2:  Raton laveur

     

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    Ratel

     

    Le ratel (Mellivora capensis), malgré sa petite taille, est un prédateur féroce. Le ratel est réputé pour son courage, sa ténacité et son insatiable appétit.
    De nombreuses légendes parlaient d’animaux indestructibles capables de tuer le célèbre cobra du Cap.
    Ces légendes ne sont pas le fruit de l’imagination et en effet, rien ne résiste à ce petit carnassier.

     

    Caractéristiques du ratel

    Physiquement, le ratel ressemble beaucoup au blaireau d’Amérique et d’Europe. Ils font d’ailleurs partie de la même famille.
    Cependant, leurs liens de parenté sont assez éloignés.
    Mesurant jusqu'à 77 cm de long pour 30 cm au garrot, le ratel n’est pas très impressionnant. Son poids maximum est de 16 kg.

     

    Ratel

    Malgré sa petite taille, le ratel est un prédateur féroce. © dinosoria.com . (CC BY-SA 3.0)

     

    Cet omnivore ne connaît pas la peur. C’est sans doute cette caractéristique qui le rend aussi téméraire. Il n’hésite pas à s’attaquer à des proies aussi grosses que des buffles de la Cafrerie.
    Un garde du Parc national Kruger a rapporté qu'un ratel aurait attaqué un gnou par le scrotum; l'animal aurait péri suite à ses blessures.

    Il possède une peau très épaisse et particulièrement élastique qui donne peu de prise aux prédateurs. Cette fourrure hyper résistante le protège des crocs des félins et des crochets des serpents dont il raffole.
    Sa peau dure est si lâche qu'il peut se retourner pour attaquer un prédateur qui l'a mordu au cou.

    On le reconnaît facilement à son épaisse toison bicolore, blanche sur le dessus et noire sur le reste du corps.

     

    Ratel

    Le ratel ne connait pas la peur . By Glen Bowman

     

    Le ratel fréquente de nombreux biotopes, savanes, steppes, forêts, zones semi-désertiques, dans les régions d’Afrique au sud du Sahara. On le trouve également en Arabie, en Inde, en Irak et au Pakistan.

    Plutôt nocturne, il reste au frais dans son terrier la journée. Il possède de puissantes griffes antérieures qui lui permettent de creuser le sol et de maintenir ses proies.

     

    Mellivora capensis . Ratel

    Le ratel possède de puissantes griffes bien pratiques pour creuser © dinosoria.com. (CC BY-SA 3.0)

     

    C’est un des rares animaux à pouvoir marcher et courir en arrière. Solitaire, on ne le rencontre jamais en groupe de plus de 3 ou 4 individus. En captivité, il peut vivre jusqu’à 25 ans.

    Le ratel: un chasseur féroce

    Parmi les proies favorites du Ratel, on trouve les serpents. Il ne se contente pas des plus petits. Aussi agile dans les arbres que sur le sol, il n’hésite pas pour arriver à ses fins à grimper dans les branchages pour y déloger des reptiles de grande taille comme le cobra.

     

    Mellivora capensis

    Mellivora capensis © dinosoria.com . (CC BY-SA 3.0)

     

    Une fois arrivé en haut, le ratel secoue énergiquement les branches pour déséquilibrer sa proie. Dès que le reptile est à terre, il se précipite et avec beaucoup d’habilité, mort la tête du serpent en évitant les crochets venimeux.

     

    Ratel qui tue un serpent

    Ratel qui tue un serpent. © dinosoria.com . (CC BY-SA 3.0)

     

    Il commence toujours par manger la tête pour éliminer d’emblée les crochets. En 3 jours, un ratel pour avaler plus de 9 m de serpent.
    Même la vipère heurtante, pourtant capable de terrasser un lion, ne l’impressionne pas.

     

    On connaît mal l’immunisation de certains animaux contre le venin. Par contre, on a pu observer un ratel se faire piquer, sembler agoniser puis revenir à lui au bout de 2 h pour reprendre tranquillement son repas.

    Omnivore, le péché mignon du ratel est le miel. Il éventre à l’aide de ses puissantes griffes les rayons des ruches et endure d’innombrables piqûres pour atteindre son met favori.

     

    ratel et le miel

    Le péché mignon du ratel est le miel © dinosoria.com . (CC BY-SA 3.0)

     

    Là encore, il semble immuniser contre les piqûres des féroces abeilles africaines. Cependant, bien qu’il puisse supporter des centaines de piqûres, certains meurent par gourmandise.

    Pour trouver le miel, il s'associe parfois avec l'indicateur, un oiseau qui chante d'une façon particulière pour le conduire à un nid d'abeilles. Ouvrant le nid avec ses puissantes griffes, il mange la majeure partie du miel, mais laisse à l'oiseau la cire et les larves.

    Dans le Kalahari, des empreintes dans le sable ont révélé le vol par un ratel d'une carcasse de raphicère à une hyène brune.
    Le ratel a réussi à tirer la carcasse mais il n'a pu trouver une cavité suffisamment grande pour l'y cacher.

     

    Le ratel raffole des serpents

    Le ratel raffole des serpents dont le cobra . By Hello, I am Bruce

     

    Lorsqu'il est poursuivi, le ratel peut avoir recours à une arme chimique. On a observé un ratel, poursuivi par quatre hyènes tachetées, se mettre à l'abri dans un arbre. Déséquilibré, le ratel est tombé au milieu des hyènes. Là, une odeur nauséabonde s'est immédiatement répandue, alors qu'il faisait face aux hyènes, toutes dents dehors. Les hyènes se sont aussitôt éloignées.

     

    Reproduction du ratel

    La reproduction ne semble pas saisonnière. La femelle donne naissance d'un à quatre petits après une période de gestation de 6 mois.

    Les chercheurs ont découvert que les ratels se rassemblaient en certains endroits pour déféquer et laisser ainsi des messages olfactifs.
    Les préliminaires ne sont pas très tendres. Il peut se passer des jours avant qu’une femelle accepte l’accouplement.

    Les mâles dominants ont plus de chance d’être acceptés que les autres. Dès que la femelle répond favorablement aux avances bruyantes de son partenaire, le couple s’installe dans un terrier pendant 2 à 3 jours.

    La femelle met au monde un à deux petits qui resteront près d’elle pendant plus d’un an. L’apprentissage est assez long. Il faut attendre environ 18 mois pour que le jeune devienne indépendant et chasse seul.

    La femelle transporte sa progéniture dans sa gueule en cas de danger. Pendant la période de sevrage, d’environ 3 mois, les petits restent dans le terrier.
    Dès leur plus jeune âge, les petits sont des parfaites répliques de leur mère. Ils font déjà preuve de courage et de férocité.

    On a pu constater que certains petits se font tuer par d’autres congénères mais sans en connaître la raison exacte.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Carnivora. Mustelidae. Mustelinae. Mellivora

    V.Battaglia (02.2004. M.à.J. 05.2006)

     

    Références

    Larousse des Animaux, éditions Larousse 2006
    Le Ratel, collection Marshall Cavendish 1994

     

    Mammifères 2:  Ratel

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    Rat Noir

     

    Le rat noir (Rattus rattus) se rencontre dans la plupart des régions du monde, sauf dans les régions froides et désertiques.
    Ce rongeur est indissociable de l’homme et s’est répandu grâce aux moyens de transport que nous avons inventés.

    Avec le Surmulot, notre rat d’égout, le rat noir est considéré comme une espèce nuisible car susceptible de transmettre des maladies graves comme la peste.

     

     

    Portrait du rat noir

    Ce rat peut mesurer de 17 à 19 cm (tête et corps) pour un poids maximum de 300 grammes. Sa longue queue, de 21 à 22 cm, touche le sol contrairement au surmulot qui la tient toujours au-dessus du sol.

    Le rat noir est effectivement très souvent noir mais il peut être brun. Le pelage est plus clair sur le ventre.

    rat noir . Rattus rattus

    Rattus rattus. Licence

    Le rat noir est parfois appelé rat des bateaux ou rat de maison. Ce sont effectivement ses habitats favoris depuis qu'il est devenu dépendant des êtres humains.

    Le rat noir est un habile grimpeur. Par contre, contrairement au surmulot, il n’aime pas nager.

    En liberté, la longévité d'un rat noir ne dépasse pas un an. Il peut vivre jusqu'à 4 ans en captivité.

     

    Dernière découverte sur le rat

    En Nouvelle-Zélande, le rat noir (Rattus rattus) a été introduit lors de la colonisation européenne. Il s'est tellement bien reproduit qu'il a provoqué l'extinction de nombreuses espèces dont notamment des oiseaux et des chauves-souris. Cependant, une étude menée en 2011 par deux scientifiques de l'Université de Princeton a démontré que ce rat est un excellent pollinisateur. En fécondant les fleurs, il contribue au maintient et à l'accroissement de la biodiversité en prenant le relais des espèces qu'il a contribué à faire disparaître.

     

    Mode de vie

    Le rat noir aime la vie en groupe qui peut atteindre jusqu'à 60 individus. C’est un rongeur essentiellement nocturne. Il est initialement principalement herbivore mais au contact de l’homme il est devenu omnivore. Il se nourrit de nombreux végétaux mais aussi d’animaux. S’il a faim, il peut avaler à peu près n’importe quoi, du savon à la cire d’abeille.

    Rat noir

    Le rat est un excellent équilibriste. By Piglicker. Licence

     

    Sa répartition est actuellement quasiment mondiale. L’introduction par l’homme du rat noir dans certaines îles a provoqué l’extinction des espèces autochtones. Par exemple, on ne trouve plus de rats des rizières du genre Oryzomys dans les îles Galápagos.
    Le problème a été identique en Nouvelle-Zélande.

     

    rats noirs

    Rats noirs à Karni Mata Temple en Inde. Ces rats sont nourris et non agressifs vis à vis de l'homme. By Mic Baun . Licence

     

    En effet, comme le Surmulot, le rat noir peut devenir cannibale et s’attaquer aux autres espèces pour s’approprier leur territoire ou du moins les reléguer dans des biotopes moins favorisés.

    Les groupes sociaux sont généralement dominés par un mâle dominant qui fait office de chef. Deux ou trois de ses femelles dominent les autres. Les femelles sont particulièrement agressives et défendent farouchement leur territoire.
    Les luttes tribales entre familles sont fréquentes et toujours mortelles.

     

    Le rat noir et l’homme

    Ce rat est considéré comme nuisible car il détruit les réserves de céréales et de nourriture en général. De plus, il véhicule des maladies comme le typhus, la salmonellose et le sodoku.
    C’est également un vecteur de la peste bubonique qui est transmise à l’homme par les puces qui le parasitent.

    Il faut souligner que le rat le plus destructeur est en fait le rat du coton. Il peut s’abattre par millions sur les plantations et les cultures, s’attaquer aux poussins et aux œufs. Ce rat est un fléau en Amérique du Nord et jusqu’aux régions tropicales d’Amérique du Sud.

     

    rats noirs

    Rats noirs à Karni Mata Temple en Inde. Ces rats sont nourris et non agressifs vis à vis de l'homme. By Mic Baun . Licence

     

    Malgré tous les problèmes qu'il provoque, le rat noir se domestique très bien et beaucoup de gens en font un animal de compagnie.

     

    Reproduction

    En un an, un couple peut avoir 5 à 6 portées de 5 à 10 jeunes. La période de gestation dure 21 à 29 jours. Les jeunes naissent aveugles et sans poils. Leur développement est très rapide. Ils sont sevrés en moins d’un mois.

     

    rats noirs

    Zoom sur un couple de rats noirs. By Irri Images . Licence (Irri.org)

     

    Comme le surmulot, la femelle du rat noir est une bonne mère qui prend grand soin de sa progéniture. La coopération au sein du clan est totale que ce soit pour la protection des jeunes ou la défense du territoire.

    Classification: Mammalia. Rodentia. Myomorpha. Muridae. Murinae. Rattus

    V.Battaglia (04.2005). M.à.J 02.2012

     

    Références

    Le rat, collection Marshall Cavendish 1994. Larousse des Animaux, éditions Larousse 2006. Animaux sauvages, Nov’Edit 2006

    Alien rats take on prey's role. BBC News

     

    Mammifères 2:  Le rat noir

     

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    10 choses que vous ne savez pas

    sur les orques

     

    Brice 
     

    Grand prédateur des mers régnant au sommet de la chaîne alimentaire, l’orque est en fait une hyper sensible, un être très intelligent et proche des siens toute sa vie durant. La plus belle créature du monde mérite donc une attention toute particulière. Malmenée et insultée dans les parcs, l'orque est pourtant dotée d'une aura particulière. Voici quelques infos à savoir sur le plus beau des mammifères marins : 

    Les orques peuvent apprendre le langage des dauphins

    Savez-vous parler dauphin ? Les orques, oui. D’après une récente étude, les orques seraientcapables d’imiter le langage des dauphins pour communiquer avec eux. Jusqu’à présent, la capacité d’apprendre des sons émis par d’autres espèces et de les imiter n’avait été mise en évidence que chez un nombre très restreint d’espèces, dont l’homme.

    “L’espérance de vie des orques en captivité est la même que dans la nature."

    Un joli mensonge que SeaWorld a servi maintes fois au public pendant des années. Selon eux, "personne ne connait avec certitude la durée de vie des orques", une affirmation réfutée par les biologistes marins qui ont passé leur carrière à étudier la vie et le comportement de ces animaux dans leur milieu naturel.

    Quand SeaWorld annonce que la durée de vie des orques sauvages et en captivité est comparable, les vrais chiffres disent le contraire. Dans la nature, les mâles peuvent atteindre 60-70 ans et les femelles 80-90 ans. En captivité, beaucoup meurent plus tôt, parfois mêmes avant d’atteindre leur maturité.

    Il existe plusieurs types d'orques

    - Les "Résidentes", plus fréquemment observées dans le Pacifique Est. Elles voyagent en groupe familial à forte cohésion sociale et se nourrissent principalement de poissons et à l'occasion de calmars.

    - Les "Nomades" avec leur qualité distinctive dans leur régime alimentaire, elles mangent principalement des mammifères marins comme des lions de mer et parfois des baleines. Elles voyagent en petits groupes de 2 à 6 individus et n'ont pas de tels liens familiaux aussi forts et persistants que peuvent avoir les autres espèces d'orques.

    - Les "Offshores", découvertes en 1988. Elles voyagent beaucoup plus loin que les deux autres types (comme leur nom l'indique) et ont une alimentation composée principalement de poissons. Elles peuvent se déplacer en groupes pouvant aller jusqu'à 200 individus, mais la moyenne tourne autour de 20 à 75 individus.

    Les orques ne sont pas des baleines

    Chaque orque a une marque derrière sa nageoire dorsale qui est tout à fait unique chez cette espèce, tout comme les empreintes digitales humaines. Les personnes qui les observent utilisent ces marques comme un moyen d'identifier chaque individu et ses activités.

    L'Orque, ou l'épaulard, n'est donc pas en réalité une baleine, mais un dauphin dont il est d'ailleurs le plus grand représentant, pouvant atteindre 9 mètres de longueur et peser plus de 6 tonnes (Leur cerveau pèse 15 kilos, le plus lourd cerveau animal après celui du cachalot).

    Le cerveau de l'orque est aussi développé que celui d'un chimpanzé, considéré comme l'animal ayant le plus de capacité cognitive après l'homme

    Après avoir étudié le cerveau d'une orque en captivité avec une IRM, Lori Marino a découvert que "les connections existantes sont extrêmement élevées, ce qui permet à ces animaux une analyse incroyable de leur environnement". La biologiste suisse Annabelle Cuttelod, une spécialiste des orques, est d'accord. "Dans un cerveau, ce n'est pas que la masse globale qui compte, mais le nombre de circonvolutions, les replis de l'écorce du cerveau, qui indiquent la quantité de cellules et de connexions qui permettent d'avoir un pouvoir cognitif important". 

    Ces animaux ont des émotions, connaissent la peur, la colère et peuvent se montrer rancuniers. Ils se souviennent, comme les éléphants, des individus qui leur ont fait du mal, et sont capables de se venger.

    Le mammifère marin le plus rapide au monde

    Malgré sa taille et son poids imposants , l'Orque ou Épaulard peut atteindre 55 km/heure, certains scientifiques avançant même le chiffre de 65 km/heure, sur de faibles distances cependant.

    Orques en captivité et armoire à pharmacie

    Chaque jour, à SeaWorld, les dresseurs préparent les doses de médicaments prescrits pour les nombreux membres de leur "collection d’orques". Le fait de nourrir orques et dauphins de poissons morts, congelés puis décongelés, prive cette nourriture de l’eau et des nutriments qu’elle contient à l’origine, lesquels doivent donc être supplémentés par des moyens artificiels.

    La tragédie de Gudrun

    Il y a peu d’histoires aussi tristes que celle de la mort tragique de l’orque islandaise Gudrun, enceinte d’un enfant.

    SeaWorld avait trouvé un moyen d'utiliser Gudrun pour générer de nouveaux revenus. Comme elle était l'une des rares orques adultes dont la nageoire dorsale n'était pas repliée ou molle, elle était parfaite pour poser sur les photos payantes avec les touristes. La malheureuse enceinte devait donc restée échouée sur le ventre et tenir la pose durant plusieurs minutes chaque fois qu’une séance photo avait lieu. Son propre poids à l’air libre imposait chaque fois au fœtus une pression énorme.

    Lorsque Gudrun a commencé à entrer en travail, les vétérinaires du parc ne parvinrent pas à la faire pousser son bébé à naître. On supposa donc qu’il était mort. Mais comme on ne pouvait pas le laisser là, ils durent extraire à la main le cadavre de l’enfant sans anesthésie. Une hémorragie sévère se déclencha aussitôt. Gudrun dut subir ce calvaire immobile, en plein soleil, pendant que le personnel lui enduisait le dos avec de l’oxyde de zinc pour empêcher que sa peau ne se dessèche.

    Le quatrième jour, Gudrun a lentement nagé jusqu'à la porte derrière laquelle son premier enfant handicapé, Nyar, la regardait. Celle-ci avait dû être séparée de sa mère peu après sa naissance car Gudrun attaquait sa propre fille au corps trop déformé. A présent, Gudrun caressait doucement le rostre de Nyar à travers les barreaux, comme pour lui demander pardon et se rapprocher d’elle. Elle mourut quelques heures plus tard. Nyar la suivit de peu en avril 1996.

     

    Willy avait été capturé dans les eaux islandaises à l'âge de trois ans, arraché à sa famille

    Ce n'est qu'en Mai 2000 que Keiko (Willy) va faire sa première sortie, après avoir passé 20 ans en captivité. Accompagné par des scientifiques, sa remise en liberté prendra du temps. Il sera rejeté à plusieurs reprises par diférents groupes d'orques.

    En Juin 2002, Keiko fera sa première rencontre de l'année avec des orques libres. Il se joint facilement au groupe et communique. Les scientifiques ont bon espoir car l'échange semble réciproque entre les orques. Le chemin de la liberté est vraiment très proche. Le 14 juillet 2002, Keiko ne reviendra pas vers son enclos. Il s'est joint à divers groupes d'orques et a décidé de vivre seul son aventure ...

    Pour le plaisir des yeux ... et des oreilles

    Mammifères 2:  10 choses que vous ne savez pas sur les orques avec vidéos

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