• Les 10 pires erreurs médicales

    malgré la compétence des chirurgiens, des erreurs graves peuvent avoir lieu.  
    Malgré la compétence des chirurgiens, des erreurs graves peuvent avoir lieu. © gpointstudio - Fotolia

    Amputations par erreur, instruments oubliés dans le ventre d'un patient, transplantation de mauvais organes... Voici la liste des pires ratés de la médecine ces dernières années. Dix expériences qui peuvent a priori prêter à sourire, mais sont en fait de véritables tragédies.

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    Mauvais organes transplantés

    les procédures de vérifications sont désormais plus strictes.  
    Les procédures de vérifications sont désormais plus strictes. © Sweet Lana - Fotolia

    Jesica Santillan était une jeune mexicaine âgée de 17 ans. Atteinte de cardiomyopathie et de dommages aux poumons, elle avait franchi la frontière américaine pour être soignée dans un hôpital de Caroline du Nord. En février 2003, les chirurgiens lui greffent un cœur et des poumons. A la fin de l'opération, les médecins effectuent des contrôles de routine. Ils s'aperçoivent que le groupe sanguin de Jesica (O+) ne correspond pas à celui du donneur d'organes (A). Moins de quinze jours plus tard, elle décédait, après une seconde greffe.

    Il avait oublié les ciseaux dans son ventre

    le chirurgien esthétique lyonnais a reconnu sa responsabilité.  
    Le chirurgien esthétique lyonnais a reconnu sa responsabilité. © HENRY ADAMS - Fotolia

    Elle voulait se faire retendre le ventre après deux grossesses. Une patiente lyonnaise est sortie de l'hôpital fin 2010 après une intervention sans histoire. Mais très vite, elle ressent de violentes douleurs à l'abdomen. Son médecin parle d'œdème et la rassure. Sauf que six mois plus tard, la patiente est prise d'une quinte de toux. La douleur est insupportable et une pièce de métal de quelques centimètres sort de son ventre. Le chirurgien avait tout simplement oublié une pince de Halstead – un instrument proche des ciseaux, utilisé lors des opérations – dans son ventre... "Le seul responsable c'est moi, j'assume la responsabilité" assura le chirurgien esthétique lyonnais.

    Elle perd ses jambes après une grossesse extra-utérine

    la patiente marche désormais avec des prothèses.  
      
    La patiente marche désormais avec des prothèses. © nuriagdb - Fotolia

    Elle devait subir une intervention de routine, mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Stacey Galette, 30 ans, avait développé une grossesse extra-utérine. Soignée dans un hôpital près de New York, elle devait subir une cœlioscopie. Pendant l'opération, le chirurgien perfora son intestin. L'hémorragie fut réparée, mais son sang infecté provoqua une gangrène. Trois semaines plus tard, la jeune femme se réveilla aux soins intensifs avec les deux jambes coupées au niveau du genou. En 2014, elle a obtenu 64 millions de dollars de dommages et intérêts.

    On lui retire le mauvais testicule

    le patient a attaqué l'hôpital responsable en justice.  
    Le patient a attaqué l'hôpital responsable en justice. © VILevi - Fotolia

    On avait dit à Benjamin Houghton qu'il pourrait poursuivre une vie normale. A 47 ans, il devait subir une intervention destinée à lui retirer son testicule gauche, qui était potentiellement cancéreux. A son réveil, les médecins lui annoncent une mauvaise nouvelle. Ils se sont trompés et ont retiré le testicule droit. La procédure était d'ailleurs mal embarquée depuis le départ, puisque l'hôpital avait fait signer au patient un formulaire autorisant l'opération du testicule droit (sain) et que les médecins n'avaient pas marqué au feutre l'emplacement de l'intervention.

    Le chirurgien part déjeuner

    le chirurgien est accusé de négligence par la famille de la victime.  
    Le chirurgien est accusé de négligence par la famille de la victime. © beerkoff - Fotolia

    En 2012, un homme de 72 ans, Silvino Perez, était opéré en raison de troubles cardio-vasculaires dans un hôpital de Fresno, en Californie. Des complications se manifestent à l'issue de l'intervention et le patient est plongé dans un état végétatif. Quelques mois plus tard, le gendre du malade reçoit un coup de fil anonyme. La "voix" indique que le chirurgien avait quitté la salle d'opération alors que le cœur du patient était encore ouvert. Il aurait laissé à un assistant le soin de finir le travail pour se rendre à un déjeuner. Une plainte a été déposée.

    L'affaire du sang contaminé

    l'origine du sang utilisé lors des transfusion est désormais mieux contrôlée
     L'origine du sang utilisé lors des transfusion est désormais mieux contrôlée © FedeCandoniPhoto - Fotolia

    C'est une affaire qui avait fait grand bruit. L'hémophilie est une maladie génétique rare, touchant principalement des hommes. La coagulation du sang des patients est perturbée : des transfusions sanguines peuvent être nécessaires. Au milieu des années 1980, en France, le Centre national de la transfusion sanguine a distribué des produits sanguins (plasma, sang...) qui pouvaient être porteurs du virus du sida et de l'hépatite C. Si le VIH était encore mal connu, certains tests permettaient déjà d'écarter des produits sanguins. Trois cents personnes auraient trouvé la mort en raison de ces transfusions.

    Ce n'était pas le bon sperme

    la fécondation in-vitro a donné naissance a des milliers de 'bébés éprouvette'  
    La fécondation in-vitro a donné naissance a des milliers de "bébés éprouvette" © ktsdesign - Fotolia.com

    Thomas et Nancy Andrews voulaient avoir un deuxième enfant. Après des mois d'efforts, ils s'adressent à une clinique new-yorkaise. Le médecin procède à une fécondation in-vitro. Le couple est ravi lorsque Nancy est enceinte. A la naissance de la petite Jessica, le père est surpris : l'enfant a la peau très foncée, tandis que lui et sa femme sont de types blancs et latino. Un test ADN démontre que Thomas n'est pas le père de l'enfant. Le couple a porté plainte contre la clinique, qui aurait mélangé les échantillons de sperme...

    Un tube de gavage dans les bronches

    le tube de gavage atteint normalement l'estomac.  
    Le tube de gavage atteint normalement l'estomac. © sudok1 - Fotolia.com

    Brûlé au 3e degré, Martin Girard fut transporté à l'hôpital de Clermont, au Québec. Les choses tournent mal lorsque l'un des personnels soignants lui pose un tube de gavage, destiné à assurer l'alimentation du patient via l'estomac. Malheureusement, l'outil est mal disposé et pénètre dans la bronche gauche de l'homme à la place du tube digestif. Les voies respiratoires sont obstruées et le patient succombe à un arrêt cardiaque. Il décède trois jours plus tard, des suites neurologiques. 

    Elle se réveille pendant qu'on lui retire un œil

    le médecin ne s'est pas adressé à la patiente pour la calmer  
    Le médecin ne s'est pas adressé à la patiente pour la calmer © Stephan Morrosch - Fotolia (illustration)

    Carol Weiher devait déjà subir une intervention peu agréable. Après des années de troubles oculaires, un chirurgien devait lui retirer un œil, dans un hôpital de Washington. Elle est endormie par un anesthésiste. Mais elle se réveille au moment où l'opération démarre. Au loin, une musique, puis la voix du chirurgien qui procède à l'opération. Elle est consciente mais incapable de bouger en raison des substances paralysantes utilisées pour l'anesthésie. Elle parvient à alerter les médecins en bougeant un doigt. Le chirurgien s'en aperçoit. L'anesthésiste renforce la dose. Elle sent les médecins tirer sur son oeil. Carol se réveillera quelques heures plus tard pour devenir l'une des militantes les plus ferventes des droits des patients.

    Il opère le mauvais côté du cerveau

    les deux hémisphère du cerveau ont des fonctions différentes  
    Les deux hémisphère du cerveau ont des fonctions différentes © Mikhail Basov - Fotolia

    Le chirurgien était sûr de lui. Lorsque l'infirmière d'un hôpital du Rhode-Island (Etats-Unis) lui demanda s'il était certain d'opérer le bon côté du cerveau d'un homme de 86 ans, le spécialiste lui assura que oui. Pourtant, les formulaires nécessaires n'étaient pas remplis et les images de scanner montraient un saignement de l'autre côté de la tête (l'homme était soigné en raison d'un caillot sanguin). Le patient n'a pas survécu. Deux autres personnes furent victimes de graves négligences similaires dans le même hôpital en moins d'un an. Des procédures plus sévères de vérification furent appliquées.

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    Consommer des graisses inutiles grâce au système immunitaire ?

     

     

    Deux molécules du système immunitaire, des cytokines, stimulent la transformation des cellules du tissu adipeux blanc en cellules capables de consommer des graisses, mimant une situation où l’organisme est soumis au froid. Il pourrait y avoir des applications dans le domaine de la lutte contre l'obésité.

     

     
     

    L’obésité est due à un déséquilibre entre les apports nutritionnels et la dépense énergétique. Un traitement possible consisterait à activer la formation de tissu adipeux brun capable de consommer des graisses. © Fj.toloza992, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    L’obésité est due à un déséquilibre entre les apports nutritionnels et la dépense énergétique. Un traitement possible consisterait à activer la formation de tissu adipeux brun capable de consommer des graisses. © Fj.toloza992, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

     
     
     

    Lorsqu’il fait froid, l'organisme dépense de l'énergie pour se réchauffer et maintenir sa température corporelle stable. Ainsi, le froid favorise la croissance de cellules adipeuses « brunes » qui consomment de l’énergie, par opposition aux cellules adipeuses « blanches » qui la stockent. Ce mécanisme pourrait être exploité dans une optique de perte de poids, sans que l'organisme ait besoin d'être soumis au froid. C’est ce que suggère une étude de l’université de Californie parue dans Cell.

     

    Les adultes possèdent un tissu adipeux brun, réparti dans différentes régions du corps, qui ressemble au tissu adipeux beige des rongeurs. En effet, les tissus adipeux brun et beige produisent tous deux de la chaleur en consommant des graisses. Pour cela, ils expriment une protéineparticulièrement importante dans ce processus : UCP1 (uncoupling protein-1), qui stimule la respiration cellulaire. La souris sert donc de modèle d'étude pour comprendre le fonctionnement des circuits de signalisation qui stimulent le développement du tissu adipeux brun chez l'Homme (ou beige chez la souris). C'est chez cet animal qu'ont été réalisées les expériences présentées dans cet article.

     

    Macrophage
    Les macrophages sont des cellules du système immunitaire qui activeraient la formation de tissu adipeux brun capable de brûler les graisses. © Timothy Triche, National Cancer Institute, DP

     

    Les cytokines IL-4 et IL-13 stimulent la formation de tissu adipeux brun

     

    Les chercheurs se sont intéressés à deux molécules de signalisation du système immunitaire : les cytokines, plus précisément des interleukines, IL-4 et IL-13. Quand ils ont inhibé la signalisation par l’IL-4, ils ont trouvé que les souris produisaient moins de graisses beiges et consommait moins d’énergie ; elles ne parvenaient plus à maintenir leur température normale dans le froid. Inversement, lorsque les souris recevaient de l’IL-4, leur masse de graisse beige augmentait et leur dépense énergétique était de 8 à 12 % supérieure : les souris produisaient plus de chaleur et pouvaient perdre du poids.

     

    D'après les chercheurs, les cytokines IL-4 et IL-13 activent des cellules du système immunitaire, les macrophages, qui produisent des catécholamines, ce qui causerait la transformation des graisses blanches en graisses beiges chez la souris. Par conséquent, le contrôle de la thermogenèse n'est pas uniquement commandé par le système nerveux autonome, mais il ferait intervenir d'autres voies de signalisation, dont celles impliquant le système immunitaire.

     

    Les résultats de ces travaux pourraient permettre d’identifier de nouveaux moyens thérapeutiques pour lutter contre l’obésité en ciblant la dépense énergétique, et non uniquement les calories ingérées.

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    Des cellules souches pour réparer le coeur

     

    Produire des cellules souches cardiaques à visée thérapeutique, agréées par les autorités sanitaires françaises : c’est désormais possible grâce aux travaux d’équipes de l’hôpital européen Georges-Pompidou et de l’hôpital Saint-Louis. Après la mise au point d’une technique d’implantation, un essai clinique pourra démarrer.

     

     
     

    Des cellules souches embryonnaires humaines indifférenciées ont été transplantées dans des cultures organotypiques de cœur de rat. Deux mois plus tard, on retrouve ces cellules humaines, colorées ici en rouge par marquage d'antigène nucléaire humain, dans le parenchyme cardiaque de rat (coloré en vert). © Inserm, Walter Habeler

    Des cellules souches embryonnaires humaines indifférenciées ont été transplantées dans des cultures organotypiques de cœur de rat. Deux mois plus tard, on retrouve ces cellules humaines, colorées ici en rouge par marquage d'antigène nucléaire humain, dans le parenchyme cardiaque de rat (coloré en vert). © Inserm, Walter Habeler

     
      
     

    Des cellules souches cardiaques à portée des patients : c’est bien ce qui est en train de se dessiner du côté de l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. En effet, des équipes de cet hôpital (sous la direction du professeur Philippe Menasché) et de l’hôpital Saint-Louis (sous la direction du professeur Jérôme Larghero et du docteur Valérie Vanneaux) ont mis au point un procédé autorisé par l’ANSM (Agence nationale de sécurité sanitaire des médicaments et des produits de santé) pour produire des cellules précurseurs cardiaques, destinées à soigner des patients qui présentent une insuffisance cardiaque grave. Les résultats viennent d'être publiés dans l’European Heart Journal.

     

    Au cours de ces dernières années, plusieurs études sont venues étayer l’intérêt d’implanter des précurseurs de cellules cardiaques dans le cœur, pour favoriser une régénération du tissu et la fonction de cet organe en cas d’insuffisance cardiaque. Elles ont permis d’identifier le stade et la nature des cellules à priori les plus efficaces. Des essais menés sur des rongeurs et des primates ont confirmé, jusque-là, la sécurité et l’efficacité de cette approche. Le temps est donc venu de passer aux études cliniques, chez des malades.

     

    Dans ce but, des cellules souches cardiaques ont pour la première fois été produites selon des pratiques reproductibles et autorisées par l’ANSM. Il s’agit d’une étape clé, indispensable à la mise en place d’un essai clinique.« Cette démarche translationnelle était nécessaire pour transformer un produit de laboratoire en potentiel outil thérapeutique », estime le professeur Philippe Menasché, coordonnateur de l’équipe. « Toutefois, il ne s’agit là que d’une première étape : beaucoup de travail reste à faire pour améliorer l’efficacité thérapeutique de ces cellules et les contrôles qui doivent encadrer leur production. »

     

    Des cellules souches, colorées en vert. Indifférenciées, elles peuvent, dans certaines conditions, devenir un certain type cellulaire, fibres musculaires ou neurones par exemple. Leur utilisation en médecine régénérative se heurte à des difficultés variées pour les obtenir, les implanter et s'assurer qu'elles ne feront courir aucun risque à l'organisme (cancérisation notamment).
    Des cellules souches, colorées en vert. Indifférenciées, elles peuvent, dans certaines conditions, devenir un certain type cellulaire, fibres musculaires ou neurones par exemple. Leur utilisation en médecine régénérative se heurte à des difficultés variées pour les obtenir, les implanter et s'assurer qu'elles ne feront courir aucun risque à l'organisme (cancérisation notamment). © DP

     

    Cellules souches implantées dans le cœur dans un caillot de fibrine

     

    Pour franchir cette étape, les chercheurs ont travaillé en étroite collaboration avec l’ANSM. « Il s’agit d’un domaine nouveau, il n’y a donc pas encore beaucoup de références et de normes édictées par des agences officielles pour produire des cellules thérapeutiques. Nous avons donc proposé à l’ANSM des procédés pour garantir la sécurité et l’efficacité des cellules souches. Réciproquement, l’ANSM a donné des directives pour aboutir à un produit satisfaisant. » Il existe en effet des risques multiples à écarter au cours de la production : risque infectieux lié à une bactérie ou un virus qui pourrait contaminer des cellules, risque de dysfonctionnement lié à la perte de matériel génétique ou à des remaniements chromosomiques au cours des divisions, risque de cancérisation sous forme de tératome lié à la capacité des cellules pluripotentes à se diviser à l’infini, etc. Chaque étape de différenciation et de sélection est donc marquée par une batterie de tests.

     

    En pratique, les chercheurs partent de cellules embryonnaires pluripotentes et orientent leur spécialisation en cellules cardiaques grâce à un cocktail de facteurs de croissance et de différenciation (une méthode connue grâce aux travaux de Michel Pucéat). Moins de la moitié des cellules répondent à cette stimulation : il faut donc sélectionner les cellules voulues avec la plus grande vigilance (grâce, entre autres, à l’identification de marqueurs de surface). Après avoir écarté les différents risques cités précédemment, les auteurs placent les cellules obtenues dans un patch de fibrine qui sera déposé chirurgicalement sur la zone de l’infarctus. De précédents travaux ont en effet montré que cette stratégie favorisait leur survie par rapport à des injections directes dans le muscle cardiaque.

     

    L’équipe va maintenant démarrer un essai clinique avec ces cellules chez six patients présentant une insuffisance cardiaque sévère (fraction d’éjection du ventricule gauche inférieure à 35 %, infarctus du myocarde datant de plus de six mois, candidats à un pontage coronaire ou à une intervention sur la valve mitrale, etc.). « Nous en espérons bien sûr des résultats positifs. Mais ces travaux doivent surtout être considérés comme un socle initial à partir duquel d’autres équipes proposeront des solutions pour optimiser la production de cellules à finalité thérapeutique, quel que soit l’organe considéré », conclut Philippe Menasché.

     

    Médecine:

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    En bref : l'apnée du sommeil est dangereuse pour le cœur

     

    Caractérisé par des arrêts involontaires de la respiration de 10 à 30 secondes, le syndrome d’apnée du sommeil passe souvent inaperçu. Il concerne 10 % de la population et n'est pas sans conséquence sur la santé, notamment au niveau cardiovasculaire.

     

     

    Le risque d’apnée du sommeil est plus grand pour les personnes âgées et pour les individus en surpoids, en particulier les femmes enceintes ou ménopausées. Fatigue, manque de concentration et maux de tête sont des conséquences connues, et ce syndrome augmente aussi le risque de maladie cardiovasculaire. © Phovoir

    Le risque d’apnée du sommeil est plus grand pour les personnes âgées et pour les individus en surpoids, en particulier les femmes enceintes ou ménopausées. Fatigue, manque de concentration et maux de tête sont des conséquences connues, et ce syndrome augmente aussi le risque de maladie cardiovasculaire. © Phovoir

     
     
     

    « L’apnée du sommeil est due à un relâchement des muscles de la gorge et de la langue, ce qui entraîne un blocage du passage de l’air lors de la respiration », explique la Fédération française de cardiologie (FFC). Les patients atteints ne s’en rendent souvent pas compte, car ce syndrome est relativement silencieux et se manifeste en cours de nuit par une interruption momentanée de la respiration. Mais d’autres symptômes peuvent alerter : fatigue excessive, sommeil morcelé, somnolenceronflements, troubles de la concentration durant la journée, maux de tête au réveil, essoufflement à l’effort ou palpitations, etc. Face à ces signes d’alerte, la FFC recommande de consulter le médecin. Les effets de l’apnée du sommeil sur la santé ne sont pas négligeables. En particulier sur le cœur.

     

    Ainsi, les malades présentent un risque accru de survenue d’une maladie cardiovasculaire. L’explication ? « Cette affection entraînerait un déficit d’oxygène au niveau du cerveau (hypoxie) », explique la FFC. Par ailleurs, « les cardiologues affirment que chaque microréveil augmente la pression artérielle et le rythme cardiaque ». À long terme, l’apnée du sommeil peut donc être à l’origine d’une hypertension sévère, d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus du myocarde, de troubles du rythme ou de la conduction électrique ou encore d’insuffisance cardiaque.

     

    Pour savoir si vous souffrez de ce syndrome, la FFC met à disposition un outil très simple de dépistage afin de mieux évaluer les signes d’alerte. Un questionnaire en ligne basé sur l’échelle d’Epworth permet ainsi de déterminer si l’on est susceptible d’être atteint de somnolence diurne, un des symptômes d’apparition d’apnée du sommeil. Au moindre doute, parlez-en à votre médecin, cardiologue ou pneumologue. Il vous dirigera, le cas échéant, vers un spécialiste, un somnologue, dans un centre du sommeil.

     

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    L'origine des Amérindiens élucidée grâce aux restes d'une jeune fille

     

     

    Sur la péninsule du Yucatan, dans une impressionnante cave sous-marine aux eaux cristallines, des explorateurs ont émergé le crâne d’au moins 12.000 ans d'âge d'une adolescente en très bon état de conservation. Une rare découverte qui permet de conclure, après de longues analyses, un débat scientifique de longue date sur les origines des Amérindiens.

     

     
     

    Les explorateurs furent choqués à la vue, dans l'eau transparente, des orbites noires et des dents très bien conservées du crâne fossile de l'une des premières Amérindiennes du continent. © Roberto Chavez Arce

    Les explorateurs furent choqués à la vue, dans l'eau transparente, des orbites noires et des dents très bien conservées du crâne fossile de l'une des premières Amérindiennes du continent. © Roberto Chavez Arce

     
     
     
     

    Rapportée dans le journal Science, la découverte du crâne de l'une des premières Amérindiennes du continent, au Mexique, est des plus inédites puisque complétée de la quasi-totalité du squelette de l'enfant. La trouvaille remonte à 2007, mais il a fallu plusieurs années à un collectif de chercheurs international et pluridisciplinaire pour résoudre une vieille énigme, celle de la véritable parenté entre les premiers Hommes arrivés sur le Nouveau continent, dits Paléoaméricains, et les natifs américains, dits Améridiens, qui leur ont succédé.

     

    En effet, les crânes comme celui-ci jusqu'à présent découverts sont plus larges, leur face plus étroite et plus avancée, rappelant plutôt les habitants d'Afrique, d'Australie et du Pacifique Sud que leurs supposés descendants américains. La question était de savoir si cela était dû à l'évolution d'une seule et même population ou à des migrations de populations d'origines distinctes.

     

    Or, le crâne de la jeune femme, baptisée Naia en référence à une nymphe de la mythologie grecque, possède à la fois les caractéristiques craniofaciales des Paléoaméricains et l'ADN mitochondrial des Amérindiens contemporains.

     

    Des plongeurs dans la grotte sous-marine, baptisée Hoyo Negro pour « trou noir », où le squelette de Naia a été trouvé, par 40 mètres de fond.
    Des plongeurs dans la grotte sous-marine, baptisée Hoyo Negro pour « trou noir », où le squelette de Naia a été trouvé, par 40 mètres de fond. © Roberto Chavez Arce

     

    Les Amérindiens ont une origine unique

     

    Un résultat à mettre en miroir avec une précédent découverte ; les restes osseux moins complets datant de 12.600 ans d'un enfant du site Anzick Clovis dans le Montana, aux États-Unis. Le séquençage génomique du fossile révèle également une parenté avec les Améridiens dont les ancêtres s'avèrent être des Sibériens originaires d'Asie et non d’Europe, comme il l'a été cru. Ces Sibériens se seraient différenciés dans une région qui, à l'époque, reliait la Sibérie à l'Alaska et qui s'appelle de nos jours le détroit de Béring. Après leur arrivée sur le continent américain, ces Sibériens l'auraient entièrement colonisé, du nord vers le sud, et les actuels Amérindiens en seraient donc bel et bien les descendants. « À présent, nous disposons de deux descendants d'un même ancêtre commun venu d'Asie, se réjouit Michael Waters, directeur du Centre pour l'étude des premiers Américains au Texas. Tous deux sont génétiquement reliés à des Améridiens qui ne peuvent donc pas être une population de remplacement. Ils se sont différenciés avec le temps, mais on ne sait pas pour quelles raisons. »

     

    Une adaptation à leurs conditions de vie est une hypothèse. Le passage d'un mode de vie nomade, de chasse et de cueillette, à une sédentarisation des populations pourrait avoir sélectionné les individus aux traits les plus ronds et les plus doux. Ce processus appelé néoténisation, qui voit l'apparition au cours des générations de traits plus juvéniles chez les adultes, est observé dans l'hémisphère nord, du Pléistocène à nos jours. « Les formes les plus domestiques apparaissent quand les femmes prennent davantage le contrôle de la nourriture et qu'elles sont plus indépendantes des hommes agressifs », rapporte l’archéologue James Chatter, auteur principal de l'étude et gérant d'Applied Paleoscience, une agence américaine et privée de recherche scientifique. Cela dit, il faudrait trouver bien d'autres échantillons génétiques et osseux pour confirmer cette théorie.

     

    Naia, morte d’une chute de 30 m

     

    Les chercheurs ont par ailleurs tenté d'expliquer la mort de Naia, il y a entre 12.000 et 13.000 ans. L'adolescente d'une quinzaine d'années serait entrée dans la caverne pour y chercher de l'eau à l'époque rare en extérieur. La présence de très nombreux fossiles d'animaux dont des tigres à dents de sabre, des paresseux géants ou des gomphothères, de la famille des éléphants, corroborent cette théorie. Après une chute 30 mètres, la jeune femme se serait cassé le pelvis et serait morte sur le coup.

     

    À partir d'échantillons d'ADN extrait de la pulpe d'une des molaires de la défunte, « la découverte du génome complet de Naia nous permettra de déterminer si les maladies génétiques des Mexicains contemporains viennent ou non des premiers occupants du continent, de l'époque préhispanique, ou du métissage lié à la colonisation espagnole », ajoute José Concepción Jiménez, chercheur en anthropologie physique. Un destin hors norme pour ce petit bout de femme qui n'a pas révélé tous ses mystères.

     

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