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    En bref : l’obésité touche plus de 600 millions d’humains

     

    Une récente étude mondiale dénombre plus de deux milliards de personnes en surpoids ou obèses sur la planète et met en lumière des disparités régionales. Alors que la progression de ce fléau a nettement ralenti dans les pays développés, elle s’accélère ailleurs.

     

     
     

    Le surpoids et l'obésité constituent un vrai problème sanitaire à l'échelle de la planète : près d'un tiers de la population est affectée. © Phovoir

    Le surpoids et l'obésité constituent un vrai problème sanitaire à l'échelle de la planète : près d'un tiers de la population est affectée. © Phovoir

     
     
     

    En 2013, à l’échelle mondiale, 2,1 milliards de personnes étaient touchées par le surpoids ou l’obésité. Environ un tiers de la population était ainsi concernée. C’est l’alarmant constat qui ressort d’une étude observationnelle publiée dans l’édition du Lancet du 29 mai. S’intéressant à la situation de 188 pays entre 1980 et 2013, les chercheurs de l’Institut des mesures et évaluations de la santé (IHME) à l’université de Washington ont constaté que la prévalence du surpoids et de l’obésité n’épargnait aucune population : ni les jeunes (+50 % en 33 ans), ni les hommes (qui sont passés de 29 % à 37 %), ni les femmes (de 30 % à 38 %). Pas davantage les pays développés ou ceux en développement.

     

    « Notre travail montre bien que l’obésité est un problème qui touche tous les âges et tous les revenus », analyse le docteur Christopher Murray, directeur de l’IHME« Au cours des trois décennies passées, aucun pays n’a réussi à réduire sa prévalence. Nous nous attendons à ce que ce phénomène augmente […] à moins que des mesures urgentes soient prises pour remédier à cette crise de santé publique. » Le monde compte 671 millions d’obèses. La moitié vit dans dix pays : Allemagne, Brésil, Chine, Égypte, États-Unis, Inde, Indonésie, Mexique, Pakistan et Russie.

     

    Durant leurs travaux, les chercheurs ont observé les taux les plus élevés en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où 58 % des hommes et 65 % des femmes de plus 20 ans présentent un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25. Au cours des 30 dernières années, le pourcentage de personnes touchées a ainsi considérablement augmenté. Mais à y regarder de plus près, des disparités régionales se font sentir. Ainsi, dans les pays développés, l’augmentation de l’obésité a commencé dans les années 1980, s’est accélérée de 1992 à 2002 puis a marqué un ralentissement. Dans les pays en développement, c’est l’inverse…

     

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    Attention, Wikipédia n’est pas un bon médecin...

     

    Lorsqu’on se sent malade, le premier réflexe est souvent d’aller se renseigner sur la toile, et souvent sur Wikipédia, très bien positionné dans les moteurs de recherche. Mais c’est une mauvaise idée car des scientifiques ont révélé de nombreuses erreurs dans les entrées, en langue anglaise, de 9 des 10 maladies les plus coûteuses aux États-Unis.

     

     
     

    La célèbre encyclopédie participative en ligne Wikipédia fait office de référence pour bon nombre de personnes. Pourtant, ses pages médicales en anglais sont loin de ne contenir que des vérités… © Ianusius, Wikipédia, cc by 3.0

    La célèbre encyclopédie participative en ligne Wikipédia fait office de référence pour bon nombre de personnes. Pourtant, ses pages médicales en anglais sont loin de ne contenir que des vérités… © Ianusius, Wikipédia, cc by 3.0

     
     
     

    Internet a bouleversé notre façon de consommer l’information. Autrefois, il fallait s’installer dans une bibliothèque pour se renseigner sur le monde. Désormais, avec un smartphone ou une tablette tactile, nous disposons de ressources quasi-infinies à notre portée en permanence. Si bien qu’à la moindre interrogation, nous sommes nombreux à solliciter les moteurs de recherche pour assouvir notre soif de réponse, parfois peut-être au détriment de notre réflexion et de notre mémoire.

     

    Et parmi les sites les mieux référencés, Wikipédia. Cette encyclopédie en ligne participative, lancée en 2001, contenait en mars dernier plus de 31 millions d’articles, dans 285 langues différentes. Son succès repose sur la possibilité de tout-un-chacun (et donc de n’importe qui) d’y collaborer, avec quelques garde-fous pour tenter d’assurer le sérieux du contenu. Mais qu’en est-il réellement du sérieux du contenu ?

     

    La question se pose et peu de recherches scientifiques se sont intéressées au sujet, pourtant lourd de conséquences. Il y a par exemple plus de 20.000 pages dédiées à des thématiques de santé, scrutées par les malades ou hypocondriaques cherchant à poser un diagnostic. Sont-ils bien informés et bien conseillés ? Robert Hasty, chercheur à l’université Campbell (Caroline du Nord, États-Unis), a voulu éprouver les fiches médicales de la célèbre encyclopédie en ligne. Et avec toutes les erreurs révélées dans le Journal of the American Osteopathic Association (JAOA), son travail conclut qu’il vaut mieux ne pas toujours se ranger à l’avis du docteur Wikipédia.

     

    Le nez qui coule et un peu de fièvre ? Vite sur Internet pour voir de quel mal je souffre. Mauvais réflexe...
    Le nez qui coule et un peu de fièvre ? Vite sur Internet pour voir de quel mal je souffre. Mauvais réflexe... © University of the people, Wikipédia, cc by sa 3.0

     

    Wikipédia ne réussit pas son examen de médecine

     

    L’étude s’est focalisée sur les pages anglophones des 10 maladies les plus coûteuses aux États-Unis, parmi lesquelles le cancer du poumon, le diabète, les maux de dos, les troubles de l’humeur ou les traumatismes crâniens. À chaque maladie étaient attribués aléatoirement deux expérimentateurs, tous deux internes en médecine, invités à vérifier toutes les allégations en recherchant des références solides dans la littérature scientifique.

     

    Bilan : dans 9 des 10 articles épiés, le jury a relevé de nombreuses discordances entre les affirmations de Wikipédia et les recherches relues par les pairs, à tel point qu’ils ne sont pas jugés fiables. Seul le texte sur les traumatismes crâniens, à priori rédigé par des experts en la matière, sort du lot.

     

    Parmi les affirmations avancées sur le Web et pourtant erronées, certaines peuvent être lourdes de conséquences. Par exemple, celle qui précise que pour diagnostiquer une hypertension artérielle trois mesures de la pression sanguine en différentes occasions doivent être respectées. Une aberrationpour les cardiologues, qui y voient le risque de retarder la prise en charge d’un patient. Autre point incorrect avancé : le fait que les antidépresseursn’ont aucune efficacité chez les enfants. Les parents lisant cela risquent de refuser la prescription de leur médecin sous prétexte des informations qu’ils ont lues sur Internet.

     

    Chacun chez soi et les malades seront mal soignés

     

    Le mieux à faire donc, face à la maladie, est d’aller directement consulter un professionnel de santé, qui a été formé pour soigner. Néanmoins, autre point intéressant révélé par les études précédentes, une partie des médecins, et jusqu’à 70 % des étudiants en médecine, recourent occasionnellement à Wikipédia pour glaner des informations. C’est un peu le serpent qui se mord la queue.

     

    Parmi les raisons de ces innombrables erreurs, ce qui fait le succès de l’encyclopédie participative : la possibilité pour n’importe qui d’effectuer des modifications (encore une fois, sous un certain contrôle). Si bien que certains acteurs de la santé directement impliqués peuvent parfois réarranger la réalité à leur sauce. Par exemple, des employés d’une compagnie pharmaceutique ont été accusés en 2009 de supprimer une phrase qui expliquait qu’un médicament visant à traiter la dépression pouvait compter parmi ses effets secondaires le fait de pousser les adolescents à réfléchir davantage sur l’automutilation ou le suicide.

     

    Si Internet contient une base de données exceptionnelle à la portée de tous, chacun est invité à se limiter à sa spécialité et à ne pas se prendre pour Dr House. Le mieux, en cas de doute, consiste à se rendre directement auprès de son médecin. Car en plus d’un diagnostic plus fiable et la prescription des médicaments adaptés, c’est aussi l’occasion de partager un peu plus de chaleur humaine que seul derrière un écran.

     

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    L’espérance de vie dans le monde s’est allongée de six ans depuis 1990

     

     

    Durant ce dernier quart de siècle, les êtres humains ont vécu plus longtemps. L’espérance de vie a globalement augmenté de six ans ; les filles nées en 2012 peuvent espérer atteindre l'âge de 73 ans, et les garçons 68 ans. Des progrès que l’on doit surtout aux avancées sanitaires dans les pays les plus modestes.

     

     
     

    La durée de vie s’allonge ! Hommes et femmes vivent plus vieux aujourd’hui qu’en 1990, grâce à la baisse de la mortalité infantile et aux soins apportés contre les maladies cardiovasculaires. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0

    La durée de vie s’allonge ! Hommes et femmes vivent plus vieux aujourd’hui qu’en 1990, grâce à la baisse de la mortalité infantile et aux soins apportés contre les maladies cardiovasculaires. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0

     
     
     
     

    À l’échelle mondiale, l’espérance de vie à la naissance a augmenté de six ans depuis 1990. C’est le constat positif réalisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son rapport statistique sur la santé mondiale 2014. Ce résultat est principalement obtenu grâce à la diminution du nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans. Et à une meilleure prévention des maladies non transmissibles.

     

    Ainsi, une fille née en 2012 peut espérer vivre jusqu’à 73 ans. Un garçon né la même année, jusqu’à 68 ans. Ces résultats correspondent à une augmentation de six ans de l’espérance de vie à la naissance par rapport à un enfant né en 1990.

     

    Les progrès les plus significatifs ont été réalisés par les pays pauvres. Ceux-ci ont, en moyenne, augmenté leur espérance de vie de neuf ans entre 1990 et 2012. Le Liberia a obtenu les meilleurs résultats avec 20 ans gagnés en 12 ans, suivi de l’Éthiopie, des Maldives, du Cambodge, du Timor oriental et du Rwanda. « La baisse significative du nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans a eu un impact important sur cette tendance », souligne Margaret Chan, directrice générale de l’OMS.

     

    C’est dans les pays pauvres que les progrès sur l’espérance de vie ont été les plus conséquents. Néanmoins, l’écart demeure conséquent : les femmes des pays pauvres vivent 19 ans de moins que leurs homologues des territoires les plus riches.
    C’est dans les pays pauvres que les progrès sur l’espérance de vie ont été les plus conséquents. Néanmoins, l’écart demeure conséquent : les femmes des pays pauvres vivent 19 ans de moins que leurs homologues des territoires les plus riches. © Trocaire, Wikipédia, cc by 2.0

     

    De fortes disparités dans l’espérance de vie entre le nord et le sud

     

    Les inégalités entre les pays développés et les pays pauvres restent toutefois très marquées. Un garçon né en 2012 dans un pays riche peut espérer vivre jusqu’à l’âge de 76 ans, soit 16 ans de plus que dans un pays pauvre. Pour les filles, l’écart est de 19 ans. Dans un pays développé, leur espérance de vie est de 82 ans, contre 63 ans dans les régions plus défavorisées.

     

    « Dans les pays riches, l’allongement de l’espérance de vie a été obtenu grâce aux batailles gagnées contre les maladies non transmissibles », souligne Ties Boerma, directeur du département des statistiques de santé et des systèmes d’information de l’OMS. Lequel met en avant les politiques pour améliorer la prise en charge des maladies cardiovasculaires et celles pour diminuer de la consommation de tabac.

     

    Parmi les pays les plus défavorisés, l’espérance de vie reste, chez les hommes comme chez les femmes, inférieure à 55 ans. C’est le cas de l’Angola, de la Centrafrique, du Tchad, de la Côte-d’Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Lesotho, du Mozambique, du Nigeria et de la Sierra Leone.

     

    Médecine:  L’espérance de vie dans le monde s’est allongée de six ans depuis 1990

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    Myélome : une dose massive de virus de la rougeole sauve une patiente

     

    Stacy Erholtz doit la vie au virus de la rougeole. Condamnée à la mort à cause d’un myélome métastasé qui ne répondait pas aux traitements, cette quinquagénaire états-unienne a vu ses tumeurs reculer nettement après une virothérapie à des doses permettant normalement d’immuniser dix millions de personnes…

     

     
     

    Le virus de la rougeole, qui tuait des millions de personnes dans le monde chaque année avant l’apparition du vaccin, pourrait bien devenir l’une des meilleures armes contre un autre mal terrible qu’il est difficile de contrôler : le cancer. © Cynthia Goldsmith, William Bellini, CDC, DP

    Le virus de la rougeole, qui tuait des millions de personnes dans le monde chaque année avant l’apparition du vaccin, pourrait bien devenir l’une des meilleures armes contre un autre mal terrible qu’il est difficile de contrôler : le cancer. © Cynthia Goldsmith, William Bellini, CDC, DP

     
     
     

    Elle s’appelle Stacy Erholtz. Elle a de la chance qu’on parle encore d’elle au présent. Âgée de 50 ans, cette États-Unienne de Pequot Lakes (Minnesota) revient de très loin. Victime d’un myélome, un cancer des cellules de la moelle osseuse entraînant des tumeurs au niveau des os, elle n’avait répondu ni à la chimiothérapie ni aux deux transplantations de cellules souches. L’une de ses grosseurs la défigurait même, en ayant détruit un os du front et en appuyant sur son cerveau. Le combat semblait bien mal engagé.

     

    Face à ce cas désespéré, les médecins de la Mayo Clinic (Rochester, Minnesota), sous l’égide de Stephen Russell, ont proposé une nouvelle solution thérapeutique qui avait fonctionné chez la souris, mais qui n’avait jamais été testée chez l’Homme : une virothérapie à base du virus de larougeole modifié de manière à cibler les cellules plasmatiques myélomateuses. Bien leur en a pris !

     

    Stacy Erholtz a reçu une injection de 100 milliards d’unités de virus modifié, une dose énorme, suffisante pour vacciner dix millions de personnes. Les effets secondaires n’ont pas tardé à se faire ressentir. Cinq minutes après l’administration, la patiente souffrait d’un terrible mal de tête. Deux heures plus tard, sa température corporelle atteignait 40,5 °C.

     

    Le virus de la rougeole au service de la médecine

     

    Des moments de souffrance… mais qui en valent la peine. Car 36 heures après inoculation, sa tumeur frontale commençait à reculer. Quelques semaines plus tard, elle n’était plus visible. Les autres grosseurs de son organisme avaient également disparu. Il est encore bien trop tôt pour parler de guérison de son cancer, mais les médecins n’hésitent pas à évoquer la rémission, après seulement une injection.

     

    Les cellules plasmatiques myélomateuses vont en général se diffuser à travers le squelette et engendrer des tumeurs. L’espérance de vie moyenne est de cinq ans, une fois la maladie diagnostiquée.
    Les cellules plasmatiques myélomateuses vont en général se diffuser à travers le squelette et engendrer des tumeurs. L’espérance de vie moyenne est de cinq ans, une fois la maladie diagnostiquée. © Wellcome Photo Library, Wellcome Images, cc by nc nd 4.0

     

    Ce succès fait renaître l’intérêt de la virothérapie contre les cancers, technique déjà testée depuis les années 1950 mais rarement avec un tel succès. Le modèle utilisé pourrait néanmoins ne pas convenir à tout le monde, ou exiger des traitements préalables supplémentaires pour assurer l’efficacité de la thérapie. Car comme dans le cas de la vaccination, le système immunitaire cible le virus circulant, ou les cellules infectées. Certes, c’est une arme pour se débarrasser des cellules cancéreusessurvivantes, mais il serait dommage que nos défenses s’attaquent au préalable à l’arme utilisée pour détruire l’ennemi. Stacy Erholtz ne disposait que de peu d’anticorps dirigés contre le virus de la rougeole, c’est pourquoi elle a bénéficié du traitement. Ce n’est désormais plus le cas, et si elle nécessitait une seconde opération, les médecins envisageraient sûrement de recourir à un traitement immunosuppresseur.

     

    La virothérapie, nouveau traitement miracle ?

     

    Si cette annonce, développée dans le journal Mayo Clinic Proceedings, suscite l’espoir, que faut-il attendre de ce traitement ? Il est encore trop tôt pour le dire. Car en parallèle, un autre patient a bénéficié de la même thérapie… qui s’est révélée dans ce cas inefficace, cette personne étant aujourd’hui décédée. C’est pourquoi il est nécessaire de conduire de nouveaux essais cliniques sur un public plus large pour estimer l’efficacité réelle de la thérapie.

     

    Dans l’éventualité où celle-ci se révélerait être une solution supplémentaire et surtout efficace contre le myélome, elle pourrait être transposable à d’autres cancers, comme ceux touchant le pancréas par exemple, connu pour son agressivité et son taux de mortalité très élevé.

     

    Pour l’heure, Stacy Erholtz s’apprête le mois prochain à passer un bilan annuel pour évaluer son état de santé et savoir s’il y a des récidives. Mais elle ne cache pas son optimisme. Comme elle l’a exprimé par voie de presse, après une dizaine d’années à vivre dans les ténèbres, elle ne veut plus que les nuages viennent assombrir son ciel et espère seulement redonner des couleurs à sa vie.

     

    Médecine:  Myélome : une dose massive de virus de la rougeole sauve une patiente

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    Ça fait peur : les mêmes neurones pousseraient au sexe ou à la violence

     

    Faites l’amour, pas la guerre ! C’est peut-être le message qu’il faudrait faire passer à certains neurones : des chercheurs californiens ont découvert que s'ils stimulaient certaines cellules du cerveau, des souris cherchaient soit à se battre, soit à copuler.

     

     

    Les neurones testés chez la souris par les chercheurs dans cette étude se trouvaient dans l’hippocampe, comme ceux de cette photo. © MethoxyRoxy, Wikimedia Commons, cc by sa 2.5

    Les neurones testés chez la souris par les chercheurs dans cette étude se trouvaient dans l’hippocampe, comme ceux de cette photo. © MethoxyRoxy, Wikimedia Commons, cc by sa 2.5

     
     
     

    Les comportements agressifs et sexuels sont tous deux innés chez les animaux ; ils sont commandés par certains neurones du cerveau. Des scientifiques du California Institute of Technology (Caltech) ont localisé dans l’hypothalamus des neurones liés à ces deux comportements.

     

    Les faits : les mêmes cellules contrôlent deux comportements différents

     

    Dans un article paru dans Nature, les chercheurs présentent les résultats étonnants qu’ils ont obtenus sur des souris en essayant de stimuler des neurones situés dans l’hypothalamus ventromédial : les mêmes cellules inciteraient à la fois à la violence et aux rapports sexuels.

     

    Pour arriver à ce résultat, ils ont employé une technique particulière, l’optogénétique, qui utilise des impulsions lumineuses pour stimuler des neurones. Par exemple, une fibre optique peut être implantée dans le cerveau d’une souris. La lumière émise permet de contrôler des neurones génétiquement modifiés afin de devenir sensibles à la lumière.

     

    Grâce à l’optogénétique, les chercheurs ont montré que lorsque certains neurones étaient fortement stimulés, la souris commençait à se battre, alors que s’ils étaient faiblement stimulés, elle essayait d’avoir des rapports sexuels.

     

    Lorsque les neurones Esr1+ sont faiblement stimulés, la souris mâle cherche à monter sur une autre souris. Mais lorsqu’ils sont fortement stimulés, elle devient agressive.
    Lorsque les neurones Esr1+ sont faiblement stimulés, la souris mâle cherche à monter sur une autre souris. Mais lorsqu’ils sont fortement stimulés, elle devient agressive. © Rama, Wikimedia Commons, cc by sa 2.0

     

    Décryptage : les récepteurs des œstrogènes impliqués

     

    Les cellules nerveuses qui ont été stimulées dans cet article étaient des neurones exprimant un récepteur des œstrogènes : les neurones Esr1+(oestrogen receptor 1). Les œstrogènes sont des hormones produites essentiellement par les ovaires des femelles, mais d’autres organes en fournissent un peu, y compris chez les mâles. C’est pourquoi les souris mâles peuvent posséder des récepteurs des œstrogènes sur certaines cellules. Les chercheurs ont donc voulu explorer le rôle de ces neurones, portant un récepteur des œstrogènes, chez des souris mâles.

     

    C’est ainsi que par optogénétique, ils ont montré que les neurones Esr1+permettent de déclencher un comportement d’attaque, et non les neurones Esr1- (sans le récepteur d’œstrogènes Esr1). Lorsque ces neurones étaient plus faiblement stimulés, la souris essaie de monter sur d’autres souris mâles ou femelles, elle les flaire, les inspecte de près, mais ne les attaque pas. En revanche, lorsque les chercheurs augmentent la stimulation, la souris mâle se met à attaquer d’autres souris, mâles comme femelles.

     

    No panic : des résultats expérimentaux chez la souris

     

    Ces résultats indiquent que les œstrogènes semblent jouer un rôle important dans le contrôle de l’agressivité des souris mâles. Mais on ne sait pas si ces résultats peuvent être extrapolés à l'espèce humaine, même si les structures des cerveaux des souris et des humains sont assez proches.

     

    Notons cependant que le cerveau humain est particulièrement développé, permettant une grande capacité de réflexion et de contrôle des émotions et des pulsions. Nos comportements ne sont pas uniquement dictés par des messages chimiques, génétiques, nerveux ou hormonaux...

     

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