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    Pierre philosophale

    Mythologie et Religion:  Pierre philosophale

     
     

    La pierre philosophale (en latin : lapis philosophorum) est une hypothétique substance alchimique.

     

    Pour Louis Figuier, les alchimistes attribuaient à la pierre philosophale trois propriétés essentielles :

     

     

    « Si cet homme a le malheur de chercher la pierre philosophale, je ne suis pas surpris que de six mille livres de rente, il soit réduit à rien. Un philosophe qui a six mille livres de rente a la pierre philosophale. (Elle) conduit tout naturellement à parler d'affaires d'intérêt. »

     

    — Voltaire à l'abbé Moussinot, 13 décembre 1737, Courtat, Les vraies lettres de Voltaire à l'abbé Moussinot, Paris, A.Lainé, 1875, p.93 - arch. pers.

     

     
    The Alchymist, In Search of the Philosophers' Stone de Joseph Wright of Derby, 1771.

     

     

    Historique

     

    On trouve des références à la Pierre Philosophale à partir de Cheirokmeta de l'alchimiste gréco-égyptien Zosime de Panopolis (300 AC), de même dans le Kitab al-Fuṣūl al-ithnay ‘ashar fī ‘ilm al-hajar al-mukarram (Le livre des douze chapitres sur la science de la Pierre Illustre) attribué à Ostanès. Les écrivains alchimistes lui attribuent une origine bien plus ancienne. Elias Ashmole et l’auteur anonyme de Gloria Mundi (1620) prétendent que son histoire date d’Adam, qui aurait été informé par Dieu de l’existence de cette Pierre. Ce savoir se serait transmis à travers les patriarches de la Bible. Cette légende est aussi comparée à l’événement biblique du Temple de Salomon et de la pierre angulaire décrite dans le Psaume 118.

     

    Les racines théoriques décrivant la création de la pierre peuvent être attribuées à la philosophie grecque. Les alchimistes utilisèrent ultérieurement les éléments classiques, le concept de l'anima mundi, et des histoires de création présentés dans des textes comme le Timée de Platon comme analogies pour leur processus. Selon Platon, les quatre éléments sont issus d'une source commune ou materia prima (matière première), associé au chaos. Prima Materia est aussi le nom que les alchimistes attribuent à la matière de départ pour la création de la Pierre Philosophale. L'importance de cette question philosophique principale a persisté à travers l'histoire de l'alchimie. Au xviie siècle, Thomas Vaughan écrit :« la matière première de la Pierre est la même que la première question de toutes choses ».

     

     

    Moyen Âge

     

    L'alchimiste du viiie siècle Jabir ibn Hayyan (latinisé comme Geber) a analysé chaque élément classique en termes des quatre qualités fondamentales. Le feu était à la fois chaud et sec, la terre froide et sèche, l'eau froide et humide, et l'air chaud et humide. Il a théorisé que chaque métal était une combinaison de ces quatre principes, deux d'entre eux intérieur et deux extérieurs. De ce principe, il a été estimé que la transmutation d'un métal dans un autre pourrait être affectée par la réorganisation de ses qualités de base. Ce changement serait probablement médiée par une substance, qui est venu à être appelé al-iksir en arabe (dont le terme élixir est dérivé). Il est souvent considéré comme existant sous une forme de poudre rouge sec (aussi connu comme al-Kibrit al-Ahmar الكبريت الأحمر- soufre rouge) fait à partir de la légendaire pierre : la pierre philosophale. La théorie de Jabir a été basée sur le concept que les métaux comme l'or et l'argent pourraient être cachés dans les alliages et les minerais, d'où ils pourraient être récupérés par le traitement chimique approprié. Jabir est lui-même considéré comme l'inventeur de l'eau régale, un mélange de muriatique (chlorhydrique) et d'acide nitrique, l'une des rares substances qui peuvent dissoudre l'or (et qui est encore souvent utilisée pour la récupération de l'or et de purification).

     

    Au xie siècle, la possibilité de la transmutation faisait débat au sein du monde musulman. Un adversaire principal était Avicenne (Ibn Sina), qui discrédita cette théorie, en déclarant : « Ceux de l'engin chimique savent bien qu'aucun changement ne peut être effectuée dans les différentes espèces de substances, même si elles peuvent produire l'apparition de tels changements. » Selon la légende, au xiiie siècle, le scientifique et philosophe Albert le Grand aurait découvert la pierre philosophale. Il l'aurait transmise, peu de temps avant sa mort (vers 1280), à son élève, Thomas d'Aquin. Magnus ne confirme pas dans ses écrits qu'il a découvert la pierre, mais rapporte qu'il a été témoin de la création de l'or par « transmutation ».

     

    Renaissance et début de l’ère moderne

     

    L'alchimiste suisse du xvie siècle Paracelse (Philippus Auréole Théophraste von Hohenheim Bombastus) croyait en l'existence de l’« alkaest », qu'il croyait être un élément inconnu à partir duquel tous les autres éléments (terre, feu, eau, air) étaient tout simplement des formes dérivées. Paracelse pensait que cet élément était, en fait, la pierre philosophale. Un texte mystique publié au xviie siècle appelé le Mutus Liber semble être un manuel d'instruction symbolique pour concocter une pierre philosophale. Appelé le « livre sans paroles », il était une collection de 15 illustrations.

     

    La possibilité de transmuter de vils métaux en or se basait sur l'idée de la fécondité des mines. On pensait que les filons et les minerais se transforment et croissent comme les végétaux. On doit pouvoir tirer de l'or, la semence de l'or, ou pouvoir accélérer le processus de formation et de croissance de l'or au sein de la terre. Les alchimistes ont cherché cette semence dans la rosée du matin, apparaissant avec le soleil (or fondu au centre du monde), dans les végétaux, le vin ou le miel, dans les animaux, le sang ou l'urine... et enfin dans les minéraux mêmes., surtout à partir du soufre, du mercure et du plomb. C'est l'ensemble de ces dernières opérations qui constituent le grand Oeuvre.

     

    Il s'agit, entre autres, d'obtenir la poudre de projection, la semence qui, projetée sur un minerai en fusion, va le féconder, le faire croître et le transformer en or. On cherche à agir sur les qualités substancielles de couleur et de poids pour s'approcher le plus possible du but désiré. Un autre but est d'obtenir de l'or potable, à la recherche du remède universel et de l'éternelle jeunesse. La démarche est initiatique, symbolique et mystique, empreinte d'hermétisme. Pour l'alchimiste philosophe, parcourir le chemin est plus important que le but à atteindre, en cherchant la transformation de l'or, il opère par communion sa propre transformation. Il « se préoccupe moins d'avoir raison, que de témoigner d'une vision et de célébrer une présence ».

     

    Ce type de démarche disparait au cours du XVIIe siècle, la pierre philosophale devient surtout une affaire de tour de passe-passe et d'escroquerie, où les plus doués atteignent même les Rois de France. En 1637, un nommé Dubois parvint à berner Louis XIII et Richelieu pendant plusieurs semaines, jusqu'à ce qu'il soit embastillé et pendu.

     

    En 1710, en Provence, le bruit courait qu'un alchimiste était parvenu à transmuter le plomb en or. Jean Taxis, un riche marchand de Digne, traita avec un alchimiste dénommé De Lisle qui prétendait avoir trouvé la pierre philosophale. Jean Taxis reçût auprès de De Lisle vingts livres de lingots d'or qu'il revendit à Lyon pour des sommes colossales. Intrigué par la rumeur, le roi Louis XIV demanda de lui faire venir De Lisle pour qu'il présente son procédé. De Lisle trouvait mille prétextes pour ne pas y aller, mais finalement il est embastillé pour faux-monnayage. De Lisle succombe étrangement le 30 janvier 1712. L'enquête révéla que le faiseur d'or n'était qu'un charlatan. Sa technique fut mise au jour : simple mais efficace, elle consistait à présenter une véritable pièce en or et de taire que le reste de la production n'était que de la pacotille.

     

    Dans l'Encyclopédie de Diderot, on trouve le coup final porté à ceux qui prétendent avoir le secret de la pierre philosophale : « Ces gens se font toujours payer très cher, et payer d'avance, leur secret. Qu'ont-ils besoin d'argent s'ils ont la puissance de composer les métaux ? ».

     

    Dans le bouddhisme et l’hindouisme

     

    L'équivalent de la pierre philosophale dans le bouddhisme et l'hindouisme est le Chintamani. Il est détenu par les bodhisattvas, Avalokiteshvara et Kshitigarbha. On le voit également porté sur le dos du cheval du vent qui est représenté sur les drapeaux de prière tibétains. En récitant le Dharani de Chintamani, la tradition bouddhiste soutient que l'on atteint la sagesse de Bouddha, qu’on est alors en mesure de comprendre la vérité des Bouddhas, et que les afflictions sont transformés dans le Bodhi. Il est dit qu’il permet de voir le Saint cortège de Amitabha et son assemblage sur son lit de mort. Dans la tradition bouddhiste tibétaine le Chintamani est parfois dépeint comme une perle lumineuse et serait en possession de plusieurs des différentes formes de Bouddha. Un grand sage hindou a écrit à propos de l'accomplissement spirituel de la Gnose en utilisant la métaphore de la pierre philosophale. Jnaneshvara (1275-1296), a commenté un texte avec 17 références à la pierre philosophale qui transmute explicitement le métal de base en or. Le sage indien viie siècle Tirumular (en) dans son classique Tirumandhiram (en) explique le chemin de l'homme à la divinité immortelle. Au verset 2709, il déclare que le nom de Dieu, Shiva ou le dieu Shambala, est un véhicule alchimique qui transforme le corps en or immortel.

     

    Psychologie analytique

     

    Carl Gustav Jung notamment voit dans la lapis philosophicae (Pierre Philosophale) la métaphore culturelle du processus d'évolution psychique de tout être humain, la force le poussant vers davantage de différenciation, dans un système de mise en abyme du microcosme et du macrocosme.

     

    Gaston Bachelard consacre plusieurs passages à la recherche alchimique, comme autant d'exemples d'obstacles épistémologiques à l'esprit scientifique. Pour s'affirmer science, la chimie a dû se débarrasser du substancialisme, de l'animisme, et du subjectivisme qui sont en jeu dans la recherche de la pierre philosophale.

     

    de Wikipedia

     

     

    De Bruxelles à Saint-Jacques de Compostelle Pour la première fois, Patrick Burensteinas, un alchimiste qui est aussi une scientifique explique le sens du Grand Oeuvre et les techniques qui mènent à la Pierre Philosophale. Les étapes de son travail au laboratoire reproduisent les 7 étapes d'un voyage initiatique. Une découverte qui nous concerne tous. Pendant près de deux mille ans, l'alchimie a profondément marqué notre pensée, qu'elle soit scientifique, culturelle ou philosophique.

     

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