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    Marabout d’Afrique

    On a du mal à croire en observant un marabout (Leptoptilos crumeniferus) dévorer une charogne dans la savane africaine, que cet oiseau est un proche parent de la gracieuse cigogne. Pourtant, comme elle, le marabout (marabou stork) fait partie de la famille des Ciconiidés.

     

      

    De grands échassiers

    Dans la famille des grands échassiers, nous connaissons bien la cigogne blanche (Ciconia ciconia), familière en Europe.
    Le marabout, comme la cigogne ou le héron, fait partie de l’ordre des Ciconiiformes. Cet ordre regroupe actuellement cinq familles distinctes.
    La famille des Ciconiidés compte 19 espèces qui sont réparties en 6 genres.

    Le marabout fait partie du genre Leptotilos.

    Marabout

    Marabout. By Dbarronoss

    A l’exception du héron et de l’ombrette, la plupart des grands échassiers ont un organe vocal atrophié.
    La cigogne blanche compense ce déficit par une activité mécanique des mandibules et le son émis par leurs claquements de bec : les craquètements.

    Les Ciconiidés se distinguent par la forme du bec. Celui du marabout est particulièrement puissant.
    Toutes les espèces partagent une même morphologie générale :

    • Haute stature
    • Tarses très développés munis de trois doigts palmés et d’un quatrième légèrement surélevé

    Portrait de Leptoptilos crumeniferus

    Avec ses 1,52 m de haut et un poids de 8 à 9 kg, le marabout est l’un des plus gros oiseaux aptes au vol.

    En vol, il a une envergure de 2,40 m.

    Marabout

    Marabout en plein vol. By Jo Mur

    On rencontre le marabout presque partout en Afrique, sauf dans les déserts et à l’Ouest.

    Habituellement silencieux, les marabouts se saluent en claquant du bec, comme les cigognes.

    Le cou rentré dans les épaules, certains individus ont une sorte de goitre énorme qui pend sur la poitrine.
    Leur crâne, presque chauve, est parsemé de quelques plumes.

    Marabout

    Leptoptilos crumeniferus. By Arno & Louise

    Peu élégant au sol, le marabout est de toute beauté en vol. De larges ailes, à l’envergure immense, parfois plus de 3 m, portent cet énorme oiseau.

    Haut dans le ciel, il tourne inlassablement, scrutant la savane, à la recherche d’une proie.

    Le marabout : un charognard et un opportuniste

    Dans la savane, une dépouille ne reste jamais très longtemps à pourrir au soleil. Bientôt, des ailes immenses apparaissent au-dessus du corps.
    Les marabouts se posent en courant un instant sur leurs longues pattes.

    Marabout

    By Kauraven

    Toujours affamés, ils rejoignent les vautours qui ont commencé leur repas. Comme les autres charognards, le marabout évite que des épidémies se propagent en nettoyant les carcasses.

    Mais, le marabout n’est pas exclusivement charognard. C’est un omnivore opportuniste.

    Leptoptilos crumeniferus

    Le Marabout est charognard et opportunsite. By Elvis Payne

    Il se nourrit de tout ce qu’il trouve. Il aime les grenouilles, les rongeurs, les jeunes crocodiles qu’il tue rapidement à l’aide de son bec et les œufs d’oiseaux.
    Intelligent, il sait que la ville regorge de mets succulents. Il n’hésite donc pas à pénétrer sur le territoire des hommes.
    Il y visite les poubelles et en profite pour faire un peu de nettoyage dans les faubourgs ce qui est très utile à la population.

    Marabout face à un crocodile

    Marabout face à un crocodile. By Gerald Davison

    Comme pour tous les grands échassiers, la recherche de nourriture est la principale activité. Le marabout chasse pendant la journée aux heures les plus fraîches.
    Tous les Ciconiiformes consomment une grande quantité de nourriture. La ration quotidienne oscille, selon les espèces, entre 200 g et 500 g de proies par jour.
    Cette ration est démultipliée pendant la période de reproduction.

    Marabout face à une carcasse

    Cette carcasse est une aubaine pour ce marabout. By Cw Anderson

    Le marabout, lui, est capable de détacher des carcasses des gros morceaux d’un kilo de viande.

    Le bec, formé de couches de corne rigides et épaisses, est composé de deux mandibules reliées au crâne par des muscles puissants. Il représente une arme redoutable.

    Grâce à un système digestif simple, la nourriture est stockée dans un sac situé à l’extrémité de l’œsophage, le jabot, où elle est ramollie avant d’être digérée.

    Marabout

    Marabout qui se repose. By Picture Taker 2

    12 à 15 heures après avoir été avalées, les parties indigestes sont rejetées sous la forme de boulettes.

    La vie sociale du marabout

    Le marabout niche en petites colonies dans les grands arbres isolés souvent près d’un point d’eau.
    Le nid, fait de branchage, est immense.

    Marabout et ses oisillons

    Marabout qui surveille ses petits. By Ecocentrik Guy

    La femelle pond 2 à 5 œufs. Le mâle et sa partenaire couvent chacun à leur tour pendant 35 jours. Ils nourrissent leurs petits en régurgitant la nourriture directement dans le nid.

    Les oisillons volent à l’âge de 4 mois environ.

    Classification: Animalia. Chordata. Aves. Ciconiiformes. Ciconiidae. Leptoptilos

    V.Battaglia (10.02.2006

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    Manchot

    Les manchots sont les oiseaux les plus aquatiques au monde. Ils descendent d'oiseaux aptes au vol mais aucune des 17 espèces de manchots ne peut voler.

    Le manchot est souvent appelé par erreur « pingouin » (de l’anglais penguin). Cette confusion de termes provient sans doute du fait que le tout premier « pingouin » rencontré par des Européens n’était pas un manchot.
    Le manchot vit exclusivement dans l’hémisphère Sud, le pingouin dans l’hémisphère Nord.

    Actuellement, il existe 17 espèces de manchots et 11 sous-espèces réparties en 6 genres.

    Les manchots résident dans des environnements très variés. Le domaine du manchot d’Adélie ou du manchot empereur se situe dans l’Antarctique alors que l’on rencontre le manchot des Galápagos sous le soleil brûlant des tropiques.

      

      

    Manchot ou Pingouin ?

    On confond souvent le manchot et le pingouin à cause de leur uniforme commun noir et blanc. Pourtant, il existe de nombreuses différences entre eux.

    Manchot empereur

    Manchot empereur. By Martha de Jong Lantink

    Les plumes : Celles des manchots sont courtes et ressemblent plutôt à des écailles. Celles du pingouin sont de vraies plumes, semblables à celles des oies.

    Vol : Le manchot est un oiseau inapte au vol. Le pingouin, qui est aussi un oiseau, peut voler. Il ne vole pas haut, juste au ras de l’eau mais il a cette capacité.

    Nage : Le manchot est un nageur accompli qui peut rester en apnée près d’un quart d’heure. Le pingouin ne peut plonger plus d’une ou deux minutes.

    Famille : Le manchot fait partie de la famille des Sphéniscidés alors que le pingouin de celle des Alcidés.

    Petit pingouin

    Petit pingouin. By Omarrun

    Actuellement, il n'existe qu'une espèce de pingouin, le petit pingouin ou pingouin torda (Alca torda). Cet oiseau possède une large aire de distribution qui va du pôle Nord jusqu'aux côtes de l'Europe.

    Les espèces de manchots

    On a tendance à associer le manchot à la neige et à la glace. Or, deux espèces seulement, le manchot d’Adélie et le manchot empereur, vivent sur le continent antarctique.

    Manchots d'Adélie

    Manchots d'Adélie. By Martha de Jong Lantink

    La plupart des autres manchots vivent dans les îles subantarctiques ou dans les archipels des mers australes, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud ou en Afrique du Sud.
    Une espèce, le manchot des Galápagos, habite au niveau de l’équateur.

    Manchot des Galapagos

    Manchot des Galapagos. By Kristin Maling

    Malgré quelques divergences, un consensus se fait sur 17 espèces de manchots réparties en 6 genres.

    Genre Eudyptula (1 espèce)

    Le manchot pygmée (Eudyptula minor) d’Australie et de Nouvelle-Zélande est considéré comme le plus primitif, et classé seul dans le genre Eudyptula.

    Manchot pygmée

    Manchots pygmées. By M.Kuhn

    Il est le plus petit, avec à peine 1 kg et 40 cm de haut. Il est en grande partie nocturne et niche en colonies dans des terriers. La femelle élève un ou deux poussins.

    Poussin manchot pygmée

    Poussin manchot pygmée. By M Kuhn

    Ce manchot se nourrit de petits poissons et de calmars.
    Il existe plusieurs sous-espèces d’Eudyptula minor. On a comptabilisé plus d’un million de couples en Australie, en Nouvelle-Zélande, dans les îles Chatham et Antipodes.

    Genre Megadyptes (1 espèce)

    Le manchot antipode (Megadyptes antipodes), également de Nouvelle-Zélande, est une des plus grandes espèces avec 80 cm et un poids de 8 kg. Il est le seul représentant du genre Megadyptes. C’est le manchot le moins sociable. La femelle pond deux œufs et élève ses deux poussins. Il mange surtout du poisson et quelques calmars.

    Manchot antipode

    Manchot antipode. By Attab

    Il a des liens de parenté avec les six gorfous du genre Eudyptes.

    Genre Eudyptes (6 espèces)

    Les gorfous nichent en colonies dans des nids découverts. La femelle pond deux œufs mais n’élève qu’un seul petit. Les gorfous mangent principalement des crustacés, quelques poissons et des calmars.

    Le gorfou de Fjordland (Eudyptes pachyrhynchus). Il mesure 55 cm pour 3,5 kg.

    Gorfou de Fjordland

    Gorfou de Fjordland. By 57 Andrew

    On comptabilise environ 1 000 couples le long des côtes de Fjordland, en Nouvelle-Zélande.

    Le gorfou des Snares (Eudyptes robustus). Il mesure 60 cm pour 3,4 kg.

    Gorfous de Snares

    Colonie de gorfous des Snares. By Lin Padgharn

    Il existe environ 33 000 couples sur les îles Snares, en Nouvelle-Zélande.

    Le gorfou huppé (Eudyptes sclateri). Il mesure 67 cm pour 5 kg.

    Gorfou huppé

    Gorfou huppé. By PENO

    Il existe plus de 200 000 couples sur les îles Bounty et les îles Antipodes, en Nouvelle-Zélande.

    Le gorfou de Schlegel (Eudyptes schlegeli). Il mesure 75 cm pour 6 kg. On comptabilise environ 850 000 couples sur l’île Macquarie, au sud de l’Australie.

    Le gorfou doré (Eudyptes chrysolophus). Il mesure 71 cm pour 6 kg.

    Gorfou doré

    Gorfou doré. By Eric Bégin

    Il y a environ 12 millions de couples dans les îles subantarctiques de l’Atlantique Sud et de l’océan Indien ainsi que quelques uns dans les Malouines.

    Le gorfou sauteur (Eudyptes chrysocome). Il mesure 58 cm pour 3,5 kg. On comptabilise environ 3,7 millions de couples dans les îles subantarctiques et subtempérées, dont les Malouines.

    Gorfous sauteurs

    Des gorfous sauteurs. By Swamibu

    Les gorfous sauteurs ont été baptisés ainsi car ils marchent en sautant sur leurs deux pattes et n'hésitent pas à franchir tous les obstacles.

    Genre Spheniscus (4 espèces)

    Ce genre niche dans des terriers en colonies. La femelle pond deux œufs et élève un ou les deux poussins. Les quatre espèces mangent surtout des poissons, quelques crustacés et des calmars.

    Manchot du Cap (Spheniscus demersus). Il mesure 68 cm pour 3,5 kg.

    Manchot du Cap

    Manchot du Cap. By Scott MacLeod Liddle

    Il en existe environ 170 000 couples le long de la côte d’Afrique du Sud.

    Manchot de Magellan (Spheniscus magellanicus). Il mesure 70 cm pour 4 kg.

    Manchot de Magellan

    Manchot de Magellan. By Tony Galvez

    Les estimations vont de 4 à 10 millions de couples le long des côtes du Chili, de l’Argentine et des Malouines.

    Manchot de Humboldt (Spheniscus humboldti). Il mesure 72 cm pour 4 kg.

    Manchot de Humboldt

    Manchot de Humboldt. By Digital ART2

    Environ 2 000 oiseaux le long des côtes du Pérou et de l’Equateur.

    Manchot des Galápagos (Spheniscus mendiculus). Il mesure 53 cm pour 2,5 kg.

    Poussin manchot des Galapagos

    Poussin manchot des Galapagos. By Bootneck 1

    Il est rare. Environ 850 oiseaux sur les îles Galápagos.

    Genre Pygoscelis (3 espèces)

    Les espèces nichent en colonies dans des nids découverts. La femelle pond deux œufs. Elles se nourrissent surtout de crustacés et de quelques poissons.

    Manchot d’Adélie (Pygoscelis adeliae). Il mesure 70 cm pour 4 kg.

    Manchots d'Adelie

    Manchots d'Adélie. By Martha de Jong Lantink

    Environ 2,5 millions de couples dans l’Antarctique.

    Manchot à jugulaire (Pygoscelis antarcticus). Il mesure 75 cm pour 4,5 kg.

    Manchot à jugulaire

    Manchot à jugulaire. By Robnunn

    Environ 7,5 millions de couples sur la péninsule antarctique et les îles subantarctiques de l’Atlantique Sud.

    Manchot papou (Pygoscelis papua). Il mesure 75 cm pour 5,5 kg.

    Manchot papou

    Manchot papou. By Daveybot

    Environ 211 000 couples sur la péninsule antarctique et les îles subantarctiques, dont les Malouines et l’île Macquarie.

    Genre Aptenodytes (2 espèces)

    Les deux espèces nichent en colonie mais ne font pas de nids. La femelle pond un œuf. Ces manchots mangent surtout du poisson.

    Manchot royal (Aptenodytes patagonicus). Il mesure 90 cm pour 14 kg.

    Colonie de manchots royaux

    Colonie de manchots royaux. By Mark van de Wouw

    1 million de couples dans les îles subantarctiques, dont les Malouines.

    Manchot empereur (Aptenodytes forsteri). C’est le plus grand des manchots avec 130 cm pour 38 kg.

    Environ 194 000 couples autour des côtes de l’Antarctique.

    La mue des manchots

    Les plumes doivent être remplacées chaque année. Cette mue se fait graduellement en plusieurs semaines. Pendant cette période, les manchots perdent leur imperméabilisation et doivent donc rester à terre.

    Manchot d'Adélie

    Manchot d'Adélie. By Martha de Jong Lantink

    Les manchots pygmées réalisent leur mue en moins de 18 jours alors qu’il faut 32 jours aux manchots royaux.
    Certains oiseaux perdent au moins la moitié de leur poids pendant la mue.

    Le manchot : un plongeur émérite

    Tous les manchots sont des plongeurs accomplis. Les manchots papous ont été enregistrés à 200 m sous l’eau.
    Les plus gros manchots, manchots empereurs et royaux, sont ceux qui plongent le plus bas et restent le plus longtemps sous l’eau.

    Manchot royal

    Manchot royal. By Nao-cha

    Un manchot royal peut nager à 1 800 km de sa colonie et descendre jusqu’à 325 mètres. Le manchot empereur est le roi de l’apnée avec des descentes qui dépassent 200 mètres. Son record connu est de 535 mètres.
    On a vu un manchot empereur rester sous l’eau 18 minutes mais cela était exceptionnel.

    La vie sociale des manchots

    Les emplacements des colonies de manchots sont immuables. Très peu de nouvelles colonies s’installent car les adultes préfèrent retourner dans la colonie de leur naissance.

    Manchots empereurs

    Colonie de manchots empereurs. By Martha de Jong-Lantink

    Les espèces qui nichent en colonie importante ont un répertoire de comportements sociaux très riche.
    Quand un manchot veut chasser un intrus, il agite la tête de gauche à droite en ouvrant de grands yeux menaçants.
    Le manchot papou, plus distingué, se contente d’effectuer des bâillements rituels.

    Avant d’atteindre leur propre nid, certains manchots d’Adélie et gorfous dorés doivent se déplacer parmi plus de cent voisins entassés. Ils adoptent alors une démarche « modeste » en se déplaçant rapidement sur la pointe des pieds, la tête tendue vers le ciel et les ailes déployées.

    Gorfous

    Gorfous. By Lin Padgham

    Les liens de couple sont renforcés en effectuant des parades mutuelles. Les couples de manchots papous se saluent alors que le manchot d’Adélie mâle commence par une attaque frontale pour soumettre la femelle avant d’entamer avec elle un chant.

    La parade continue souvent par un toilettage mutuel.

    Manchot du Cap et son oeuf

    Manchot du Cap en train de nidifier. By Drplokta

    Le manchot royal et le manchot empereur ne défendent pas de territoire. Ils se serrent les uns contre les autres pour se réchauffer. Pour la parade nuptiale, le mâle chante, tête baissée et dès que la femelle apparaît, le couple se met face à face.
    Le couple de manchot royal pointe la tête vers le ciel et entame un duo de « coups de trompette ». Ensuite, il commence une marche dandinante à travers la colonie. Enfin, les deux partenaires se saluent puis s’accouplent.

    Les manchots plus âgés sont souvent plus fidèles à leur compagne. Chez certaines espèces, 90% des couples reviennent ensemble après l’hiver et souvent pour de nombreuses années. Par contre, la fidélité chez les manchots empereurs n’est que de 15 à 30%.

    Nids et reproduction

    A part les manchots royaux et empereurs qui couvent leur seul œuf sur leurs pieds, toutes les autres espèces possèdent un nid.

    Manchot royal et son  oeuf

    Manchot royal et son oeuf. By Nao-cha

    Chaque espèce a ses préférences pour le choix du site de nidification ce qui évite une certaine compétition.
    Cependant, on a constaté que les manchots d’Alédie arrivent un mois plus tôt que les manchots jugulaires. Ils sont parfois contraints d’abandonner leurs nids et leurs œufs à leurs cousins plus agressifs.

    Colonie de manchots jugulaires

    Colonie de manchots jugulaires. By Billogs

    La plupart des manchots construisent des nids rudimentaires. Il y a quelques exceptions. Les manchots d’Adélie et les manchots jugulaires peuvent construire une grande structure de cailloux.

    Les manchots papous ont également recours aux cailloux et jusqu’à 1 700 pierres ont été dénombrées dans un nid. Les manchots sont de véritables chapardeurs et ils n’hésitent pas à voler des pierres dans les nids voisins.

    Manchot papou et son poussin

    Manchot papou et son poussin. By Robnunn

    Les manchots pygmées, les manchots du Cap et les manchots de Magellan préfèrent les terriers, s’appropriant même ceux d’autres oiseaux ou s’en creusant eux-mêmes.

    Terrier d'un manchot de Magellan

    Terrier d'un manchot de Magellan. By Tony Galvez

    Le manchot du Cap préfère les terriers car il vit sous un climat plus tempéré. Pour les manchots des Galapagos, si les oeufs étaient exposés au soleil, ils pourraient cuire en quelques minutes

    Les œufs

    Un dossier est consacré aux manchots empereurs dont l’incubation est très spécifique.

    D’une manière générale, les manchots sont totalement omnibulés par la reproduction et leur désir d’incuber.
    Par exemple, le manchot royal peut pondre un œuf de remplacement en cas de perte du premier.

    Nid d'un manchot de Magellan

    Nid d'un manchot de Magellan. By VSmith UK

    Tous les autres manchots pondent deux œufs blanchâtres, à quatre jours d’intervalle. Sauf chez le manchot antipode, l’incubation commence généralement avec le premier œuf, donc le poussin éclôt avec des jours d’avance sur le second. Cela lui donne un avantage. Si la nourriture manque, le second poussin sera condamné.

    Colonie de manchots

    Colonie de manchots qui nidifient en Afrique du Sud. By Axel Hecht

    Le poids des œufs varie de 450 grammes chez le manchot empereur à 50 grammes chez le manchot pygmée.

    Il subsiste un mystère avec ce second œuf. En effet, certaines espèces comme le gorfou doré ne gardent pas le premier œuf assez longtemps pour s’assurer contre la perte éventuelle du second.

    L’éducation des petits

    Un poussin met une journée à s’extraire de sa coquille, ceux des manchots empereurs et royaux peuvent mettre deux à trois jours.
    A la naissance, les poussins sont couverts d’une fine couche de duvet. Ils doivent être couvés par leurs parents jusqu’à ce qu’ils soient capables de réguler leur température.

    Après cette période qui varie de deux à sept semaines, les jeunes sont souvent seuls pendant que leurs parents partent se nourrir.

    Les jeunes peuvent se rassembler en crèches chez les espèces qui vivent en grandes colonies. Ce système de crèche n’existe pas chez les espèces qui nichent en terrier.

    Pygoscilis antarcticus

    Manchot à jugulaire qui donne à manger à son poussin. By Pratt

    Les premiers jours, le poussin reçoit plusieurs repas quotidiens. Pour les manchots qui vivent en grandes colonies, chaque poussin reconnaît l’appel de ses parents et il n’est jamais nourri par un étranger malgré la promiscuité.

    Le taux de mortalité est élevé avant l’âge de cinq ans. Les prédateurs et la famine en sont la cause.

    Poussin manchot du Cap

    Poussin manchot du Cap. By Scott MacLeod Liddle

    Par exemple, un poussin de manchot royal, quand l’hiver s’installe, ne sera nourrit entre mai et août que trois fois au maximum. Ils doivent vivre grâce à leur réserve de graisse. Ils se serrent les uns contre les autres pour conserver un maximum d’énergie et de chaleur. Ils peuvent perdre jusqu’à 70% de leur poids.

    Bébé manchot royal

    Poussin manchot royal. By Yukon White light

    Vers la fin de septembre, les adultes reprennent leur rôle parental. Les poussins survivants pèsent de 3 à 8 kg. Vers la mi-novembre, ils perdent leur duvet au profit d’un plumage immature.

    La moitié des jeunes manchots meurt au cours des premiers mois en mer. S’ils survivent aux 2 premières années, ils reviennent dans la colonie. Sur 18 000 manchots d’Adélie bagués en Antarctique, 51 seulement retournèrent ailleurs.

    Manchot royal et son poussin

    Manchot royal et son poussin. By Nao-cha

    Bien qu’un manchot empereur captif ait vécu 34 ans, peu de manchots sauvages atteignent un tel âge. Un manchot pygmée aurait vécu 21 ans et le plus vieux manchot antipode avait 23 ans.

    Classification: Animalia. Vertebrata. Aves . Ciconiiformes. Spheniscidae

    V.B (11.05.2005). Mà.J 07.2008

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    Manchot empereur

    Mesurant plus de un mètre de haut et pesant environ 35 kg, le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) est un oiseau impressionnant.
    Ce sont les seuls oiseaux à passer l’hiver en Antarctique. Quand la mer commence à geler en automne, les manchots partent vers le sud et sortent de la mer glacée dès que la glace peut supporter leur poids.
    Le manchot empereur est le plus grand manchot des 17 espèces existantes.

     

    Caractéristiques du manchot empereur

    Balourds sur la terre ferme, les manchots empereurs sont extrêmement agiles dans l’eau. Ils utilisent leurs nageoires pour se propulser et leurs pattes ainsi que leur queue comme gouvernail.
    Cette petite queue de 9 cm est très rigide.

    Pour conserver une bonne vitesse, ils sautent comme des dauphins tout en respirant. Le manchot empereur peut rester 18 minutes en apnée et descend jusqu’à 450 mètres.

    Pendant ces longues plongées, le cœur peut diminuer son activité jusqu’à 60 %.
    Le plumage est aussi efficace qu’une combinaison de plongée. Les plumes retiennent un matelas de bulles d’air qui procure une isolation thermique.

    Sous l’eau, le manchot chasse les yeux grands ouverts, sa cornée étant protégée par une membrane nictitante.
    La rétine lui permet de distinguer formes et couleurs. Il se nourrit de poissons et de calmars.

    Manchot empereur

    Le plumage d'un manchot empereur est aussi efficace qu’une combinaison de plongée. By Martha de Jong Lantink (Site de l'auteur)

    Si les manchots peuvent se permettre d’être inaptes au vol, c’est simplement parce qu’il n’y a pas de prédateurs sur la terre ferme en Antarctique.

    Les pattes sont palmées. Longues de 10 cm, elles sont munies de trois doigts aux griffes acérées. Cela permet aux manchots d’avoir une bonne prise sur la glace.

    Manchot empereur

    Allure pataude d'un manchot empereur sur la neige. By Martha de Jong Lantink

    Le crâne des manchots ressemble beaucoup à celui des procellariformes actuels tels que les pétrels. Cette ressemblance laisse supposer une origine commune.

    Adaptés au froid, les manchots empereurs craignent la chaleur. Les variations climatiques sont susceptibles d’affecter les populations. Par exemple, le retrait temporaire du glacier de l’Astrolabe, et l’élévation de chaleur qui suivit, provoqua une diminution de 50 % de la population de manchots de Pointe Géologie, en Terre Adélie.

    Les couples sont extrêmement volages et changent chaque année. Il est vrai qu’ils entretiennent peu de rapports pendant la période de reproduction.
    Le manchot empereur dispose d’une poche abdominale, un repli de peau, très richement vascularisée. C’est à l’intérieur que l’œuf puis le juvénile trouvent une protection contre le froid.

    Trekking sur la banquise

    Chaque année, pour rejoindre leur site de reproduction, une importante colonie de manchots empereurs prend possession de la banquise de la Terre Adélie. Ils migrent vers l’intérieur des terres, dans des randonnées, qui les entraînent parfois à 200 km du rivage.

    Manchots empereurs

    Migration périlleuse pour les manchots empereurs. By Martha de Jong Lantink

    À la fin du mois de mars qui correspond à l’automne antarctique, les manchots empereurs forment une interminable procession réunissant parfois des milliers d’individus. On pourrait penser qu’ils vont migrer vers des terres plus clémentes. En fait, ils se dirigent vers des terres encore plus froides.

    En quelques jours, la mer s’est transformée en une immense patinoire.
    Ces longues files indiennes cheminent avec une démarche caractéristique, dandinante et empruntée. Ils ne progressent qu’à la vitesse moyenne de 1,5 km/h.
    Ils alternent la marche avec une autre technique plus rapide. Installés sur le ventre, ils rament à l’aide de leurs « ailes nageoires. » Ils glissent ainsi sur les pentes glacées.

    Glissades des manchots empereurs

    Glissades des manchots empereurs. By Martha de Jong Lantink

    Le choix d’un site de reproduction si éloigné obéit à plusieurs exigences sécuritaires. Il doit s’agir d’une zone à l’abri des tempêtes marines. Il faut qu’elle soit isolée afin d’éviter les prédateurs.
    Enfin, la zone doit être assez vaste pour accueillir des colonies qui peuvent atteindre 50 000 membres.

    Colonie de manchots empereurs

    Colonie de manchots empereurs. By Martha de Jong Lantink

    Comme les manchots ne se nourrissent qu’en mer, cette longue marche puis la période de reproduction les astreignent à un long jeûne.
    Les manchots font preuve d’une incroyable résistance. Au terme de ces quatre mois de jeûne, un manchot empereur atteint à peine 55 % de son poids d’origine.

    Un blindage antifroid

    Le manchot doit affronter des températures extrêmes avec une température qui atteint – 50 °C.

    Afin de supporter des vents glacés de 200 km/h à 300 km/h, les manchots se blottissent les uns contre les autres.
    Ce groupe compact est animé d’un manège incessant. Les oiseaux du centre relayent ceux des extrémités en permanence.
    On a calculé que cette formation collective leur permet de gagner 25 °C.

    Le manchot doit affronter des températures extrêmes

    Le manchot doit affronter des températures extrêmes. By Martha de Jong Lantink

    De plus, il dispose d’un système de régulation thermique. Son plumage est formé de trois couches de plumes rigides et courtes qui s’imbriquent entre elles afin que le vent ne puisse les soulever.
    Leur base se tapisse d’une couche de duvet plus fin. À lui seul, le plumage assure 87 % de l’isolation thermique. La couche de graisse assure le reste de la protection.

    Pour compléter le dispositif antifroid, nageoires et pattes sont irriguées par un réseau de vaisseaux sanguins.

    Cette excellente adaptation au froid fait qu’une température de -27 °C pour un homme équivaut pour le manchot à seulement -10 °C.

    Des crèches de glace

    C’est dans la première quinzaine d’avril que la colonie arrive à destination. On ne sait pas comment chaque année les manchots retrouvent le chemin dans cette immensité blanche.
    Les manchots constituent leurs colonies sur la terre gelée. Les mâles font la cour aux femelles pendant 3 à 5 semaines.
    Les mâles chantent pour attirer les femelles. Quand une femelle répond au chant d’un mâle, le couple entame une série de gracieux mouvements. Le silence se fait dans la colonie autour du couple en train de se former.
    Après cette phase de séduction, l’accouplement s’effectue rapidement.

    Couple de manchots

    Le mâle séduit sa partenaire. By Martha de Jong Lantink

    Un œuf de 12 cm de haut est pondu au mois de mai. La femelle est épuisée et amaigrie.

    Le mâle cache immédiatement l’œuf sous un repli duveteux de son abdomen pour le garder au chaud.

    Le mâle a déjà perdu ¼ de son poids tandis qu’il faisait sa cour. Il doit à présent supporter 60 jours de jeûne.
    Le passage de l’œuf est une opération délicate. A la moindre maladresse, l’œuf se fend ou gèle en quelques secondes.

    La femelle peut alors repartir en mer pour se nourrir. Le voyage sera long. Chaque couple mémorise parfaitement les particularités du chant de son compagnon.

    Colonie de manchots empereurs

    Les manchots constituent leurs colonies sur la terre gelée. By Martha de Jong Lantink

    On pense que ces modulations seraient également perçues par le poussin qui est encore dans l’œuf. Cela expliquerait que le bébé reconnaisse le chant de sa mère à sa naissance.

    Les femelles ne reviennent au sein de la colonie qu’au moment où le poussin naît. Ce timing est primordial. Le mâle ne peut donner au poussin qu’une ou deux bouchées de la nourriture qu’il sécrète dans la paroi de son jabot.
    Si la femelle est en retard, il devra abandonner le petit pour aller chercher de la nourriture. À ce moment-là, il a perdu 40 % de son poids initial et ne peut attendre plus longtemps.

    Manchots empereurs

    Des crêches sur la terre gelée. By Martha de Jong Lantink

    Le mâle doit ainsi rester deux mois avec un œuf sur les pattes, en marchant le moins possible et toujours sur les talons.
    Pendant ce temps, les femelles emmagasinent du poisson dans leur estomac pour leur poussin.

    Fin juillet, le petit poussin naît. Il a faim et seule sa mère peut le sauver d’une mort certaine. Ce qui est incroyable c’est que le petit peut passer 48 heures sans manger. Dépassé ce délai, si sa mère ne revient pas, le mâle régurgite un peu de nourriture qu’il avait conservé au fond de son estomac en cas de retard de sa compagne.

    Couple manchot empereur et son poussin

    Couple de manchots empereurs et son poussin. By Martha de Jong Lantink

    Dès que la femelle revient, elle appelle son partenaire et met le poussin à l’abri sous ses plumes.

    Bien sûr, toutes les femelles ne reviennent pas, victimes de prédateurs ou de la faim. De même, à leur retour, certains œufs ont éclaté avant la naissance, des bébés sont morts ou des mâles, trop épuisés, ont essayé de regagner la mer.

    Cri du manchot empereur

    Le mâle est enfin libre et pressé de regagner la mer. Avant, il apprend son chant à son petit. Cet apprentissage est indispensable. Chaque bébé est nourri exclusivement par ses parents. Quand les jeunes sont rassemblés dans de grandes crèches, le seul point de repère est le chant parental auquel le petit doit répondre.

    Poussin manchot empereur

    Les poussins sont rassemblés au sein d'une crèche. By Martha de Jong Lantink

    Pendant un mois, c’est la femelle qui nourrit seule son jeune. Au printemps, la fonte des glaces commence et le couple peut se relayer pour aller pêcher.

    Parfois, certaines femelles qui n’ont pas de bébé tentent d’enlever un jeune dans la crèche.

    Les petits sont victimes de prédateurs comme le pétrel géant.

    Manchot empereur et son bébé

    By Martha de Jong Lantink

    À la mi-novembre, les poussins muent. À cinq mois, le jeune pèse 15 kg et des plumes poussent.
    Peu après, les adultes commencent à leur tour la mue annuelle qui dure un mois. Pendant cette période, ils ne peuvent pêcher et sont donc contraints de jeûner.

    Manchot empereur

    By Martha de Jong Lantink

    À la mi-décembre, c’est la débâcle c’est-à-dire que la glace fond. Début janvier, le manchot juvénile plonge dans la mer. Il va demeurer en mer pendant 4 ans puis il reviendra dans sa colonie d’origine pour s’y reproduire.

    Classification : Animalia. Vertebrata. Aves. Ciconiiformes. Spheniscidae. Aptenodytes

    V.Battaglia (11.05.2005). M.à.J 07.2008

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    Macareux moine

    Cet oiseau, à l’habit noir et blanc, se pare à la saison des amours, d’un bec bariolé. Le macareux moine (Fratercula arctica) ressemble alors à un petit clown triste.
    Le macareux moine (en anglais: atlantic puffin) peut sembler comique avec son gros bec. Cependant, ce bec peut constituer une arme redoutable.

    Emblème de la Ligue française pour la Protection des Oiseaux (LPO), le macareux moine porte le surnom de « clown des mers ».

    Classification: Classe: Aves . Ordre: Charadriiformes. Famille: Alcidae

      

    Portrait de Fratercula arctica

    Ce petit oiseau marin mesure de 26 à 29 cm pour un poids de 320 à 490 grammes. Son envergure est de 47 à 63 cm.
    Alors que son corps est blanc et noir, son bec est vivement coloré de même que le contour de ses yeux et ses pattes.
    A la saison des amours, son bec se bariole de rouge, de bleu et de jaune d’où son surnom de « clown des mers ».

    Macareux moine

    Le bec du macareux moine se bariole à la saison des amours. © dinosoria.com

    Il est vrai que le macareux moine est passionnant à observer tant ses mimiques sont insolites et hilarantes.

    En hiver, le bec perd ses couleurs à cause de la chute de la plaque cornée. De même, les joues deviennent grises.

    Son aspect de clown est renforcé par son regard, souligné par un fin sourcil noir qui se prolonge vers l’arrière tel le maquillage d’un artiste.

    Pour observer les macareux moines

    La période la plus favorable à l’observation se situe de mai à octobre. En hiver, le macareux moine vit la plupart du temps en pleine mer.
    Par contre, en été il vient à terre pour nicher.

    Colonie de macareux moines

    En été, le macareux moine niche au sol. © dinosoria.com

    Son aire de répartition est centrée sur l’océan Atlantique et la mer du Nord. On peut l’observer pendant la période de nidification sur les côtes de la Bretagne jusqu’au Groenland, dans la région du Spitzberg, en Islande, en Grande-Bretagne, en Irlande ainsi que le long des côtes de Norvège et de Russie.

    Macareux moine

    Au niveau mondial, le macareux moine n'est pas menacé. © dinosoria.com

    Les colonies les plus importantes sont situées en Islande, deux à trois millions de couples environ, en Irlande, en Ecosse, aux Shetlands et en Scandinavie.

    On peut également le rencontrer en Alaska et le long des côtes nord du Canada.

    En France, le macareux moine ne se reproduit que dans l’archipel des Sept-Îles et dans la baie de Morlaix. Cette population est assez réduite et se limite à quelques centaines de couples.

    Mode de vie du macareux moine

    C’est un oiseau pélagique, c’est-à-dire qu’il passe la plus grande partie de son temps en pleine mer.

    Pendant la période de reproduction, il revient sur la terre ferme et nidifie le long des côtes insulaires ou continentales.

    Macareux moine

    Le macareux moine utilise des plumes pour aménager son nid. © dinosoria.com

    En été, il est présent au sommet des falaises, sur les pentes abruptes et herbeuses.

    Les macareux utilisent leur bec pour aligner des petits poissons comme on le fait sur une brochette.
    Ils s’en servent également pour creuser des terriers dans les pentes herbacées des îles marines.

    Cet oiseau se nourrit presque exclusivement de poissons mais il capture également des crustacés et des vers.

    Macareux moine

    Le macareux moine est un oiseau marin. © dinosoria.com

    Il chasse en groupe et plonge sous l’eau pour capturer ses proies. C’est un bon plongeur qui peut descendre à plusieurs mètres de profondeur.

    Son chant n’est pas très mélodieux et s’apparente à des grognements graves.

    Sa longévité est d‘environ 21 ans.

    Reproduction du macareux moine

    L’accouplement a lieu en pleine mer.

    Ensuite,  le couple construit un terrier  qui se termine par une confortable chambre rembourrée de végétaux.
    Ils peuvent également investir un terrier abandonné d’un lapin de garenne.

    Le couple garni son terrier de plumes, d’herbes et de feuilles. C’est très amusant d’observer les couples se dandiner en transporter dans leur bec de longues plumes et des végétaux.

    Macareux moine

    L'aménagement du nid demande de gros efforts. © dinosoria.com

    La femelle y pond un seul œuf blanc tacheté de brun ou de mauve, une seule fois par an. L’œuf est principalement couvé par la femelle pendant 38 à 46 jours.

    Le poussin est materné pendant 38 jours. Le petit reste au nid mais n’est pas totalement à l’abri des prédateurs. Les rongeurs, notamment les surmulots, ne sont jamais très loin.

    Le poussin est couvert d’un duvet brun foncé sur le dos et blanc sur le ventre. Il est nourri de poissons que les parents régurgitent.

    Macareux moine qui prepare son nid

    La femelle macareux ne pond qu'un seul oeuf par an. © dinosoria.com

    A l’âge de 38 jours, l’oisillon est abandonné car ses parents doivent retourner en mer. Le petit doit alors se débrouiller seul pour trouver sa nourriture.
    Il quitte le nid la nuit pour pêcher ses proies.

    Il atteindra sa maturité sexuelle vers 4 ou 5 ans.

    Protection du macareux moine

    Jusqu’au début du 20e siècle, le macareux moine a fait l’objet d’un véritable massacre. La Ligue pour la Protection des Oiseaux a été créée en 1912 pour le protéger et a ensuite étendu son action sur toutes les espèces.
    C’est pourquoi le macareux moine orne le logo de cette organisation.

    Macareux moine

    Les petites ailes du macareux moine l'obligent à des battements très rapides. © dinosoria.com

    En France, l’espèce a failli être éradiquée. En Bretagne, les chasseurs de macareux ont littéralement décimé l’espèce dans cette région.

    A la fin du 19e siècle, on comptait environ 15 000 couples nicheurs le long des côtes atlantiques.

    Aujourd’hui, la population nicheuse française reste très réduite et sous haute protection.

    Macareux moine

    Le bec du macareux moine est puissant. © dinosoria.com

    Heureusement, à l’échelle mondiale, la population de macareux n’est pas menacée.

    Cependant, ces oiseaux marins sont les plus touchés à chaque marée noire. En effet, ils plongent dans les nappes de pétrole pour pêcher sans prendre conscience de la menace. De ce fait, le macareux moine figure parmi les principales victimes des nappes de mazout.

    V.Battaglia (01.2005). M.à.J 09.2009

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    Kiwi

    Nettement différent des autres oiseaux inaptes au vol, le kiwi (Genre Apteryx) fait partie des rares oiseaux ayant un bon odorat. Forestier et nocturne, le kiwi n’a pour seule défense que sa discrétion.

    Le kiwi est l’emblème national de la Nouvelle-Zélande et a donné son nom au fruit.

    Parmi les différentes espèces de kiwis, certaines sont très menacées d’extinction.

     

    Naissance d’un kiwi blanc

    Un bébé kiwi blanc, une espèce très rare, est né au Pukaha Mount Bruce National Wildlife Centre en Nouvelle Zélande le 1er mai 2011.
    Son poids était de 250 grammes.

    Kiwi blanc né en 2011

    Bébé kiwi blanc né en décembre 2011. (Information fournie par la chaîne AFPTV)

    Dans quelques années, les responsables du refuge décideront s'ils remettent en liberté ce bébé malgré les nombreux périls qui le menacent.

    Kiwi blanc né en captivité

    Kiwi blanc né en captivité en mai 2011

    Un second kiwi blanc est né quelques mois plus tard toujours en Nouvelle-Zélande.

    Les différentes espèces

    Jusqu’en 1995, on comptabilisait trois espèces de kiwis. Mais, une recherche génétique, débutée dans les années 1980, a modifié la classification.
    Aujourd’hui, le nombre d’espèces est passé à cinq. Cela pourrait encore changer dans les années à venir car l’étude génétique continue.

    Kiwi

    Le kiwi est un oiseau inapte au vol. By Miss Rogue

    Les cinq espèces de kiwis sont :

    • Kiwi austral (Apteryx australis)
    • Kiwi brun de l'île du nord (Apteryx mantelli)
    • Kiwi d'Okarito (Apteryx rowi)
    • Kiwi d'Owen (Apteryx owenii)
    • Kiwi roa (Apteryx haastii)

    Portrait du kiwi

    Cet oiseau est totalement sans défense. Sa survie ne dépend que de la volonté humaine.
    Le kiwi fait partie d’un groupe d’oiseaux, les Ratites, qui sont inaptes au vol. Ces oiseaux dits " coureurs " possèdent un sternum plat qui est dépourvu de l'arête proéminente qui orne le bréchet des oiseaux volants.
    Le ratite le plus connu est l’autruche.
    Les kiwis sont classés dans la famille des Apterygidae.

    Cri du Kiwi de Mantell

    Le kiwi ne se rencontre à l’état sauvage qu’en Nouvelle-Zélande.

    Kiwi

    Le kiwi est endémique à la Nouvelle-Zélande. © dinosoria.com

    Petit animal forestier, il fuit la lumière pour fouiller discrètement le sol des forêts de son long bec effilé. Doté d’un excellent odorat, le kiwi détecte les invertébrés dont il se nourrit à l’aide de ses narines, situées à l’extrémité de son long bec.

    Le Kiwi fouille le sol pour trouver sa nourriture

    Le kiwi fouille le sol pour trouver sa nourriture. © dinosoria.com

    Les narines sont très sensibles. Leur menu est essentiellement composé d’insectes, de vers et d’invertébrés. Il est complété par quelques baies tombées sur le sol.

    Kiwi brun de l'île du nord . Apteryx mantelli

    Kiwi brun de l'île du nord (Apteryx mantelli) . © dinosoria.com

    Ces oiseaux possèdent des ailes vestigiales et sont dépourvus de queue. Les kiwis sont de tailles plutôt moyennes et ne dépassent pas 55 cm. La femelle est plus grande que le mâle.
    Le poids varie de 2,5 à moins de 4 kg.

    Pendant la journée, les kiwis restent cachés dans des trous ou des terriers qu'ils creusent avec leurs pattes puissantes.

    Reproduction du Kiwi

    Les kiwis vivent généralement en couples monogames. L’accouplement a lieu généralement au printemps.
    La femelle pond un seul œuf qui est souvent couvé par son partenaire pendant 2 ou 3 mois. La moyenne de la couvaison est de 11 semaines.

    Le kiwi est le seul ratite dont on puisse retrouver les nids ailleurs que dans des endroits découverts : sous des racines, des touffes d’herbe ou des rochers.

    L’œuf de kiwi est particulièrement gros pour la taille de cet oiseau. En comparaison avec le poids de l’adulte, c’est le plus gros œuf d’oiseau.

    Kiwi

    La femelle kiwi ne pond qu'un seul oeuf par saison. By Miss Rogue

    La femelle dépose son œuf dans le nid puis son partenaire prend le relais pour le couver. Les jeunes se risquent hors du nid très rapidement après l’éclosion. Parfois, certains petits restent sous la protection des parents pendant plusieurs mois.
    Les poussins sont assez lents et ne pèsent que 275 grammes en moyenne ce qui les rend très vulnérables face aux prédateurs.
    Peu d’entre eux arrivent à survivre au-delà de douze mois.

    Le développement des jeunes kiwis est lent. Ils n’atteignent la maturité sexuelle qu’entre 3 et 5 ans pour les femelles et vers 18 mois pour les mâles.

    Ils peuvent espérer vivre environ 20 ans en liberté. En captivité, leur longévité est en moyenne de 30 ans et jusqu’à 40 ans.

    L’activité humaine : un vrai fléau pour le Kiwi

    Les prédateurs carnivores n’étant arrivés dans cette île qu’avec la colonisation des colons européens, le sol fut longtemps aussi sûr que les arbres.
    Les oiseaux purent développer des mœurs terrestres et, à l’arrivée de l’homme, des espèces géantes aptères y vivaient : le Dinornis maximus devait mesurer plus de 4,50 mètres de haut.

    Emblème de la Nouvelle-Zélande, totalement protégé par la loi, le kiwi reste pourtant très menacé par l’extension des activités humaines.
    Il a beaucoup souffert de l’introduction, au milieu du 19e siècle, de prédateurs comme les félins et les mustélidés. Il a également souffert du déboisement intensif.
    Les chiens, les chats ou les cochons ont également provoqué de véritables hécatombes dans les populations de kiwis.

    Kiwi

    Les populations de kiwis ont été décimées par les prédateurs introduits par l’homme. © dinosoria.com

    Même si les grandes espèces de kiwis (Apteryx australis et Apteryx haastii) voient leur habitat reculer, leur survie n’est pas vraiment menacée. Quelques populations arrivent à survivre dans des biotopes transformés en grandes réserves forestières.

    En revanche, l’espèce la plus vulnérable, le petit kiwi tacheté (Apteryx owenii) aurait disparu sans l’introduction réussie de quelques individus dans la petite île de Kapiti. Il y réside maintenant la seule population viable de l’espèce, soit seulement 1 000 oiseaux environ.

    Classification : Animalia . Aves. Struthioniformes . Apterygidae . Apteryx

    V.Battaglia (02.2005) M.à.J 03.2012

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