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    Ara rouge

    Autrefois, les plumes flamboyantes de l’ara rouge (Ara macao) ornaient les flèches des Indiens du Brésil. Ce perroquet possède un énorme bec à la puissance redoutable. L’ara rouge est un hôte de l’Amérique du Sud, de l’Amérique centrale et du Mexique.

    Il existe 9 perroquets du genre ara et tous sont protégés car en danger dans leur habitat naturel. L’ara rouge est l’une de ces espèces menacées bien que son aire de répartition soit plus vaste que celle des autres aras.

     

    Portrait de l’Ara macao

    L’ara rouge mesure en moyenne 89 cm, queue comprise, pour un poids moyen de 1,2 kg.

    Il affectionne les forêts tropicales.
    En Argentine, c’est l’ara le plus répandu dans tout le bassin d'Amazone.

    Ara rouge

    Puissant bec de l'ara rouge. By Mohammadali

    Comme son nom l’indique une partie du plumage est rouge écarlate. Les ailes arborent un très joli dégradé qui démarre du rouge pour passé au jaune, mêlé d’un peu de vert et de bleu.
    Sa tête est rouge. Il possède une large plaque de peau nue, blanche, autour de l’œil et sur la joue.
    Son bec crochu a une mandibule supérieure blanche et une mandibule inférieure noire.

    Ara macao

    Ara macao. By Nomad 9491

    La queue est bleue et rouge. Les jambes et les pattes sont noires.

    Les plumes de la queue sont souvent plus longues chez les mâles.

    En captivité, l'ara rouge peut apprendre à parler. Cependant, ce n'est pas le perroquet le plus doué dans ce domaine.

    Video Ara rouge

    Mode de vie

    Ces aras vivent en colonie de plusieurs dizaines d’individus. Ils se regroupent la nuit pour dormir.
    Dans chaque groupe, les aras sont en couple. Ces couples sont unis pour la vie. Les partenaires sont très unis et se montrent beaucoup d’affection.

    Couple d'aras rouges

    Couple d'Ara macao. By Andy Carvin

    La journée, alors qu’il fait très chaud, ils font la sieste, posés sur les branches basses. On peut alors les observer, la tête rentrée dans le cou et la queue pendante.
    Quand la température commence un peu à baisser, ils regagnent les branches hautes.

    Les nids sont installés dans les hautes branches, cachés par le feuillage. Ils y sont à l’abri des prédateurs : singes, toucans, serpents, aigles, jaguars et faucons  notamment

    Groupe d'aras rouges

    Petite colonie d'aras rouges. By Cliff Hall

    A l’aube, ils partent à la recherche de nourriture. En groupe, ils volent au-dessus des arbres en poussant des cris perçants.
    Dès qu’il trouve un arbre bien garni, ils s’y installent et commencent leur repas en silence.
    Ils se régalent de graines et de fruits. Leur bec, très puissant, brise sans problème les noix, pourtant aussi dures que de la pierre.

    Ara macao

    Les aras se servent également de leurs pieds pour manipuler la nourriture. By Pea sap

    La puissance de leur bec leur donne un avantage sur d’autres oiseaux. En effet, ils peuvent manger des fruits qui ne sont pas encore mûrs et les coques les plus dures.
    Cela leur permet d’avoir à leur disposition une plus grande variété de nourriture.

    Cette espèce ingère aussi de l’argile pour faciliter la digestion des substances chimiques agressives contenues dans les fruits verts qu’elle consomme.

    Les aras emploient fréquemment leur pied gauche pour manipuler la nourriture. Le pied droit sert à équilibrer le corps.
    Apparemment, d’après les observations, il existe plus de perroquets gauchers que droitiers.

    Reproduction

    L’accouplement s’effectue tous les ans ou tous les deux ans. Ce sont les femelles qui incubent les œufs bien que les mâles participent également.
    La femelle pond 2 à 4 œufs blancs et ronds. La période d'incubation  est de 24 à 25 jours.

    Couple d'Ara macao

    Couple qui se montre son affection. By g-na

    Après leur naissance, les oisillons peuvent rester près de deux avec leurs parents. Ils prennent leur premier envol vers 3 mois mais restent dépendants de leurs parents au moins un an.

    Le mâle s’occupe du ravitaillement et alimente les jeunes en régurgitant la nourriture.

    Le couple ne se reproduit que lorsque les jeunes sont totalement indépendants.

    Un ara rouge atteint sa maturité sexuelle à 3 ou 4 ans.

    Accouplement d'aras rouges

    By g-na

    En liberté, un ara rouge peut vivre jusqu’à 33 ans environ. Le record de longévité en captivité est de 75 ans. La moyenne de vie est cependant de 40 à 50 ans.

    L’ara rouge et l’homme

    Cet ara souffre du déboisement et du commerce d’oiseaux exotiques. Protégé, sa vente est normalement interdite mais ce commerce illégal perdure.

    Le taux de reproduction, assez faible, ne permet pas de reconstituer les populations. Localement, plusieurs populations se sont déjà éteintes.

    Des efforts sont faits par les pays concernés pour protéger cette espèce mais le braconnage continue.
    Tant que la demande sera toujours aussi forte de la part des pays occidentaux et d’Amérique du Nord, de jeunes perroquets seront arrachés à leurs parents pour être revendus un bon prix.
    Malheureusement, beaucoup de ces jeunes aras, traumatisés, ne survivent pas au voyage.

    V.Battaglia (29.04.2008)

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  • Ara bleu

    L’ara bleu (Ara ararauna) est également appelé ara bleu et jaune. Ce grand perroquet de la sous-famille des Psittacinae  vit en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
    Autrefois très répandu dans les forêts tropicales, Ara ararauna a fait l’objet d’un commerce intense qui a fait chuter ses effectifs.

     

    Portrait de l’ara bleu

    Immense, la longueur de ce perroquet peut dépasser 90 cm. La moyenne est de 76 à 86 cm. Son dos est bleu turquoise alors que son ventre est jaune safran.
    Le front est vert et bleu. Une plaque de peau nue et blanche, parsemée de petites plumes noires, entoure l’œil et descend sur la joue.

    Ara bleu

    Ara bleu. By Brian Gratwicke

    Son bec crochu et puissant est noir.  En raison de sa taille, c’est l’un des plus grands perroquets du monde après l’ara hyacinthe.
    Son poids varie de 900 g à 1,3 kg pour les plus grands spécimens.

    Bec puissant d'un Ara ararauna

    Bec puissant d'un Ara ararauna. By G Box Resources

    Menacé par la destruction de son habitat et le braconnage, il s’est réfugié dans les zones les plus reculées de la jungle.
    Il fréquente les forêts tropicales qui longent les cours d’eau du Panama, de la Colombie, du Pérou, du sud du Brésil et de la Guyane française.

    Mode de vie et reproduction

    A l’origine, cet ara vivait en groupes de plusieurs centaines d’individus. La chasse intensive a largement disséminé les populations.
    On observe aujourd’hui plutôt cette espèce en couple ou en petits groupes. Les deux partenaires, unis pour la vie, volent au-dessus de la cime des arbres en poussant des cris perçants et rauques.

    Couple d'Ara ararauna

    Couple d'Ara ararauna. By Just Chaos

    Les petites bandes se retrouvent la nuit pour dormir.

    L’ara bleu se nourrit de feuilles, de graines, de fruits et de noix qu’il casse avec son bec. Il peut ingurgiter des plantes toxiques pour l’homme sans problème. Comme l’ara rouge, il consomme de l’argile afin de réduire la nocivité des aliments qu’il absorbe.

    Ara bleu et jaune

    By Nomad 9491

    Le couple niche dans les arbres creux. La femelle pond une fois par an ou tous les deux ans deux œufs blancs.
    Le mâle participe activement à l’éducation des petits et veille à rapporter de la nourriture qu’il régurgite pour les oisillons.

    Les jeunes restent avec leurs parents un à deux ans.

    Ara ararauna et l’homme

    Malgré les persécutions de l’homme, cet ara continue, tant bien que mal, à vivre là où les braconniers ont des difficultés à le déloger.

    Ara bleu

    Forte curiosité de la part de cet ara bleu. By _edivad

    Très intelligent et affectueux,  ce perroquet fait toujours l’objet d’un commerce illicite.

    Si vous êtes amateur de perroquets, il faut savoir que le commerce les menace tout autant que la destruction de leur habitat.
    Les braconniers n’hésitent pas à abattre les arbres où nichent les aras.

    V.Battaglia (29.04.2008)

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    L’évolution des oiseaux remise en cause par une étude génétique

    Le projet baptisé « Tree-of-Life Research Project» a été mené au Field Museum sur une durée de 5 ans.
    L’objectif était d’effectuer une étude génétique sur les principales espèces d’oiseaux afin de déterminer leurs liens de parenté.
    Il s’avère que c’est toute l’histoire de l’évolution des oiseaux qui va devoir être réécrite.

    En effet, les résultats de cette recherche phylogénétique menée sur 169 espèces d’oiseaux éclairent d’un jour totalement nouveau les liens de parenté entre les différentes espèces mais remettent également en cause toute la classification.

    Sushma Reddy un scientifique du Field Museum et l’un des principaux auteurs de l’étude a d’ailleurs déclaré :

    "  Cette recherche a  montré que la classification et la théorie conventionnelle sur les parentés dans l'évolution des oiseaux sont fausses. Avec cette étude nous avons appris que les apparences sont trompeuses puisque des oiseaux se ressemblant et ayant des comportements similaires n'appartiennent pas forcément à la même famille."

      

     

      

    Tree-of-Life Research Project a permis d'examiner l'ADN des principales espèces d'oiseaux vivants.
    Les scientifiques ont analysé les données de plus de 32 kilobases de séquence d'ADN de chaque oiseau dans 19 lieux différents.

    Cette étude d’envergure va aboutir dans les mois et années à venir à une modification du nom scientifique de plusieurs dizaines d’oiseaux.
    De plus, les ouvrages de références devront être réécrits.

    Quelques exemples de ces modifications sont consultables sur le site de l’Université de Floride.

    Je vous en propose quelques extraits.

    Les flamants dont le célèbre flamant rose ont une morphologie qui semble les rapprocher des cigognes ou des grues.

    Flamant rose

    Flamants roses. © dinosoria.com

    Pourtant, leur plus proche parent est le grèbe. Parmi les différentes espèces de grèbes, le plus grand est le grèbe huppé (Podiceps cristatus) dont le poids maximum est de 1 200 g.

    Grebe huppé

    Grèbe huppé (Podiceps cristatus) . © dinosoria.com

    L’ordre des Falconiformes  regroupe actuellement près de 300 espèces (faucons, aigles, vautours …)
    On pourrait penser que toutes ces espèces qui ont des caractéristiques morphologiques communes possèdent des liens de parenté.
    Ce n’est pas le cas et beaucoup d’espèces, classées dans le même ordre, ont développé ces caractéristiques en dehors de tout lien de parenté.
    Cet ordre va certainement connaître de nombreuses modifications suite aux résultats de l’étude.

    L’ordre des Passériformes englobe actuellement tous les passereaux soit plus de la moitié des espèces d’oiseaux (plus de 5 000 espèces).
    Cet ordre comprend par exemple des oiseaux nord-américains comme le moqueur polyglotte (Mimus polyglottos), le geai bleu (Cyanocitta cristata) ou les nombreuses espèces de roitelets de la famille Troglodytidae.

    Moqueur polyglotte

    Moqueur polyglotte (Mimus polyglottos). © dinosoria.com


    L’étude génétique nous apprend que ces oiseaux sont en réalité étroitement liés à un groupe qui n’est pas présent en Amérique du Nord : les Perroquets.

    Geai bleu

    Geai bleu (Cyanocitta cristata). © dinosoria.com

    Cette étude permet de confirmer certaines théories et d’en rejeter d’autres. Par exemple, les oiseaux marins primitifs ne sont pas à l’origine de tous les oiseaux modernes contrairement à une idée répandue.
    Le joli colibri très coloré qui est diurne a évolué à partir d’un oiseau nocturne au plumage plutôt terne.
    L’étude a par contre confirmé que les poulets et les dindes sont  étroitement liés aux canards et aux oies.

    Ces quelques exemples illustrent les résultats étonnants de cette recherche qui est publiée dans la revue Science du 27 juin.

    Comparatif entre un ara et un geai bleu

    Difficile de trouver une quelconque ressemblance entre ces deux espèces

    Bien sûr les scientifiques ne répondent pas à toutes les questions mais cependant, grâce à cette étude, notre connaissance de la phylogénie des oiseaux a considérable progressé.

    V. Battaglia (29.06.2008)

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    Aigle couronné

    L’aigle couronné (Stephanoaetus coronatus) est le maître absolu des airs dans le sud de l’Afrique. Aucun animal, singe ou antilope, ne peut lui échapper. L'aigle couronné possède une force surprenante.

     

    Aigle Couronné: un chasseur invisible

    L’aigle couronné chasse à l’affût. Invisible, cet aigle se cache dans les forêts et les savanes boisées d’Afrique méridionale.
    Son envergure qui atteint les 2 m fait de lui un des prédateurs les plus efficaces d’Afrique.

    Cri de l'aigle couronné

    Il peut clouer au sol un chimpanzé adulte sans problème. Pourtant, l'aigle couronné ne pèse pas plus de 5 kg.
    Mais, sa technique fait preuve d’une grande ruse. Il se tient immobile dans les feuillages. Quand il repère une proie, il plonge du sommet d’un arbre et, de ses serres puissantes, cloue la victime au sol. Quand il s’agit d’un singe, l'aigle évite soigneusement de recevoir un coup ou de se faire mordre.

    Stephanoaetus coronatus

    Aigle couronné. By Chuqui

    Tenace, il ne desserre pas son étreinte tant que la proie n’est pas morte. Si le singe est très agressif, il l’assomme en le projetant violemment au sol.

    Ses proies favorites, à part les primates, sont les jeunes antilopes, les damans et les oiseaux.

    Dès que la victime a succombé, l’aigle couronné l’emporte dans son immense nid d’1,80 m de large pour 2 m de haut.
    Là, il peut dévorer son repas sans être importuné.

    On peut se demander comment cet oiseau de proie arrive à tuer ses victimes avec autant de facilités.
    En fait, il connaît l’endroit précis où il doit planter ses serres : sur la poitrine et la tête. Il vise très bien et ne rate jamais son coup. Il peut tuer des proies pesant plus de 20 kg. Son seul problème à ce moment là est de transporter son encombrant repas. Etant dans l’incapacité de le soulever, il le dépèce sur place et cache les morceaux en se constituant un « garde-manger ».

    Taille : 81 à 99 cm pour une envergure de 1,80 m à 2 m
    Distribution : Afrique méridionale sauf Mozambique et Tanzanie

    Reproduction de l'Aigle Couronné

    C’est dans son immense nid que la femelle pond, en octobre- novembre, un ou deux œufs blancs marqués de traces rougeâtres.

    L’incubation est de 48 jours. Dès l’âge de 4 mois, les aiglons peuvent prendre leur envol.

    Aigle couronné et son bébé

    Femelle et son oisillon. © dinosoria.com

    La période de reproduction est l’occasion pour les aigles couronnés d’exprimer leur talent de chanteur. Mâles et femelles s’interpellent dans une charmante cacophonie.

    Les aigles couronnés peuvent vivre jusqu’à 15 ans. Les nids sont réutilisés par plusieurs couples pendant des décennies.

    L’aigle couronné n’est pas chassé. C’est le déboisement de son habitat qui met en péril sa survie.

    Classification : Animalia. Aves. Falconiformes. Accipitridae. Stephanoaetus

    V.Battaglia (03.2005). M.à.J 07.2008

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    Combat de coqs

     

    A la Réunion, les coqs sont les gladiateurs des temps modernes. Ils vont au combat sans reculer et luttent jusqu’à l’épuisement. Dans ces arènes de bois et de tôle, les combattants sont l’enjeu de paris parfois faramineux.

     

    Les combats de coq sont également très répandus en Asie et en Indonésie. Les touristes peuvent photographier ces combats en Thaïlande, à Bali ou aux Philippines.

     

    Si les combats de coqs sont officiellement interdits en France, ils sont en fait tolérés à La Réunion au titre des spécificités régionales.
    Les gendarmes s’assurent simplement que l’ordre public n’est pas troublé et font des rondes de temps à autre dans ces bâtiments de tôle ou de bois parfaitement anonymes.

     

    Une tradition ancestrale

    Ces « combats coqs » remontent à l’époque des pirates. Les marins s’ennuyaient, une fois à terre. Ils se battaient entre eux mais poussaient également les coqs à la bagarre.

    On retrouve cette tradition dans la Gaule antique mais également en Inde. Elle a été importée à la Réunion et y est restée bien ancrée.

    Coq

    Le coq a depuis fort longtemps été utilisé pour les combats. By Fabry.fb

    On a retrouvé en Inde des traces de domestication du coq qui remontent vers 3 200 avant notre ère. Il est probable que ce volatile a d’abord été élevé pour des combats avant même d’être destiné à l’alimentation.

    Il est de l’intérêt de ce monde bien particulier de la batay kok (bataille coq) de rester discret. Les organisateurs fuient toute publicité car ils savent que les associations de protection des animaux s’opposent à ce qu’elles considèrent comme une maltraitance.

    Coq

    Le coq est réputé pour son agressivité. By Jan Anne 0

    Tolérés plus qu’autorisés, les combats se déroulent dans la discrétion. Les « coupes » (grands tournois) attirent une foule considérable et sont parfois annoncées dans la presse locale. Il existe de nombreux gallodromes à La Réunion (Le Port, Saint-André, Sainte-Clotilde ou Rivière Saint-Louis).

    Les coqs de combat

    Il existe en fait un paradoxe dans cette tradition discutable.

    D’un côté, les coqs sont poussés à s’infliger de violentes blessures. Les combats ne sont jamais mortels bien qu’acharnés.

    On sait qu’un coq est par nature belliqueux. Dans les basses-cours, les combats entre mâles sont fréquents et pourraient tourner très mal sans l’intervention de leurs propriétaires.

    Ergots en plastique

    Ergots en plastique qui servent pour les combats à Cuba. By Sorufly Danand Breanne

    À la Réunion, les ergots métalliques sont interdits. Ce qui n’est pas le cas partout ; ils transforment ces luttes en vraie boucherie.

    D’un autre côté, dans les cours créoles, les coqs sont bichonnés entre deux combats. Leur nourriture est soigneusement sélectionnée. Leur entretien et leur entraînement réclament des soins attentifs.
    Les « soigneurs » (propriétaires) prennent donc grand soin de leurs athlètes.

    Coq utilisé pour les combats

    Coq choyé en Indonésie. By Carolincik

    On retrouve donc les paradoxes relatifs aux combats de gladiateurs de la Rome antique. L’entretien de ces hommes coûtait bien trop cher pour que leur vie soit réellement mise en danger.

    Coq préparé pour un combat

    Coq préparé pour un combat en Malaisie. By Voss

    Cependant, le gouvernement français officialiserait-il aujourd’hui le retour aux combats des gladiateurs ? D’un point de vue purement éthique, ce serait impensable.
    Pourtant, il tolère des combats entre animaux.

    Déroulement des combats

    Les combats se déroulent le dimanche après-midi. Au centre, se trouve le « rond » C’est un carré de terre battue de 7 à 8 mètres de côté qui fait office d’arène.

    Les coqs doivent être de poids identique. Un simple écart de 90 grammes a son importance pour des animaux de 3 kg. En principe, quand l’écart dépasse 100 grammes, le combat est refusé.

    Rond d'un combat de coq

    Rond où se déroule le combat entre les coqs. Combat photographié en Thaïlande. By Santheo

    Les combats possèdent des règles strictes ainsi que des arbitres pour les faire respecter. Chaque coq possède son « jockey » qui fait office de coach comme en boxe. L’homme se place derrière son poulain pour l’encourager.

    Coq vainqueur

    Coq vainqueur de plusieurs combats avec son jockey. By x@ray

    Les combats sont chronométrés. Si au bout de 2 heures, aucun des deux combattants n’a capitulé, le match est déclaré nul.
    Ce cas n’est pas rare.
    A l’inverse, si au bout de 5 minutes, les coqs n’ouvrent pas les hostilités, l’arbitre déclare un refus de combat.

    Combat de coqs

    "Jockey" qui encourage son "poulain" avant le combat à Bali. By Mimi_K

    A la Réunion, on appelle « coq l’espèce », les animaux sélectionnés pour le combat. Des éleveurs sont spécialisés dans ce domaine. Ils importent même des étalons du Brésil ou du Mexique pour améliorer la race.

    Le coq : un lutteur infatigable

    Le coq est, par nature, un animal courageux et résistant. Il est également agressif. Pendant les combats, il frappe de toutes ses forces l’adversaire avec son bec et ses pattes.
    Il récupère très vite et l’on ne sait donc jamais qui finira par remporter la victoire.

    Combat de coqs

    Combat de coqs aux Philippines. By Nozomiiquel

    Soyons clairs, les combats sont violents. Il n’est pas rare qu’un œil soit crevé ou un bec décroché à force de coups.
    Le coq ne perd pas son bec mais la carapace cornée et crochue qui en couvre la partie supérieure.
    Dans ce cas là, le bec est remis en place avec un fil de couture. Sous la corne morte, un nouveau bec repousse assez vite.

    Combat de coqs

    Combat de coqs à Bali. By x@ray

    Pendant les luttes, le jockey peut amener le coq à l’eau. Amener à l’eau signifie guider l’animal de manière à le déplacer jusqu’à la limite de l’arène. L’arbitre ordonne alors une pause d’une minute.

    Le jockey en profite pour rafraîchir son champion avec un chiffon humide. Il le désaltère et lui parle.
    Parfois, il lui enfonce dans le gosier une plume pour libérer les caillots de sang.

    Les combats peuvent se prolonger. Cependant, quand une confrontation s’éternise, elle est souvent arrêtée avant le coup de gong final.

    Combat de coqs

    Combat de coqs à Bali. By x@ray

    Chaque coq possède son propre style : puncheur, tourneur ou défileur. Le « coq devant » est un puncheur endurant qui rend coup pour coup.
    Le « croiseur » emploie la technique du serpent en essayant de frapper par le flanc.
    Le « défileur » essaye d’épuiser l’adversaire en tournant autour avant d’attaquer.

    Face à face entre deux coqs

    Face à face entre deux coqs lors d'un combat à Bali. By Tarotastic

    Les coqs qui ne remportent pas de combats sont destinés à finir en rôtis. Les champions, usés par les combats, deviennent des étalons qui perpétuent l’espèce.

    Histoires de coq

    L’apparition du coq gaulois est assez récente. C’est à l’occasion de la révolution de 1789 que ce gallinacé fut choisi pour décorer le drapeau français.
    Durant la révolution de 1830, le coq a remplacé la fleur de lys, revenue avec la Restauration. C’est finalement Napoléon III qui remplaça le coq par l’aigle en souvenir de Napoléon Ier.

    Le choix du coq comme emblème semble être avant tout linguistique. Le mot latin « gallus » signifie à la fois « coq » et « Gaulois ».

    Chant du coq

    Chant du coq gaulois. By Fabry.fb

    Le coquelicot est une fleur des champs fragile. Il est sans doute arrivé d’Egypte, mélangé aux grains de céréales.
    Son nom rappelle le chant du coq, le « cocorico » matinal. C’est à cause de la ressemblance entre cette fleur et la crête ainsi que les barbillons rouges des coqs que ce nom lui a été donné.

    Etienne de Montgolfier rêvait d’envoyer un homme dans le ciel. Par prudence, afin de savoir si l’air était respirable en altitude, il choisit trois animaux.
    On les installa dans la nacelle d’une montgolfière. Il y avait un mouton, un canard et un coq.

    Lors de l’atterrissage, le 19 septembre 1783, seul le coq eut le bec cassé. Ce volatile est donc la première victime de l’espace.

    Coq

    Très beau coq. By Derpunk

    En Mésopotamie comme en Egypte, l’élevage des volatiles avait pour but de produire des œufs et de la viande. Ce n’est qu’au Ve siècle avant notre ère que l’Europe vit débarquer le coq à la suite des invasions perses.
    Enfin, les Espagnols les emportèrent dans leurs bagages lors de la conquête du continent américain.

    V.B (29.09.2005). M.à.J 25.07.2008

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