• Paléontologie: Un « nid » de ptérosaures volants livre des secrets sur leur croissance

     

     

    Un « nid » de ptérosaures volants livre des

    secrets sur leur croissance

     

     

    Double bonne pioche pour des paléontologues au Brésil : des fossiles révèlent une espèce inconnue de ptérosaures, ces reptiles volants du crétacé, et le grand nombre d’individus d’âges différents permet de reconstituer la croissance de leur crâne… plutôt spécial.

     

     
     

    Reconstitution du ptérosaure Caiuajara dobruskii, qui se fait remarquer par son impressionnante crête au-dessus du crâne. Ces animaux, du moins ceux qui ont été retrouvés au sud du Brésil, dépassaient deux mètres d'envergure pour les plus grands. © Maurilio Oliveira, Museu Nacional-UFRJ, CC-BY

    Reconstitution du ptérosaure Caiuajara dobruskii, qui se fait remarquer par son impressionnante crête au-dessus du crâne. Ces animaux, du moins ceux qui ont été retrouvés au sud du Brésil, dépassaient deux mètres d'envergure pour les plus grands. © Maurilio Oliveira, Museu Nacional-UFRJ, CC-BY

     
     
     

    Dans le sud du Brésil, une équipe de paléontologues fouille depuis trois ans un site exceptionnel qui recèle de nombreux restes de vertébrés fossiles. Dans une publication dans la revue Plos One, Paulo Manzig et ses collègues révèlent qu’il s’y trouve pas moins de 47 individus d’une même espèce de ptérosaure, jusque-là inconnue et baptisée Caiuajara dobruskii. Selon les auteurs, la datation les situerait entre le Turonien et le Campanien, donc au Crétacé supérieur, quelque part entre -94 et -741 millions d’années. C’est la première fois que des ptérosaures sont retrouvés au sud du Brésil, tous les autres provenant du nord du pays. De plus, cette espèce appartient, affirment les auteurs, aux tapéjaridés, un groupe connu par des fossiles retrouvés en Chine, en Espagne et au Maroc.

     

    Ces « reptiles » (puisque ce terme, devenu scientifiquement imprécis, ne s’applique pas vraiment à ces animaux) forment une grande famille, apparue au Trias il y a 230 millions d’années. Comme les dinosaures, avec lesquels ils n’ont qu’un cousinage, les ptérosaures ont disparu il y a 65 millions d’années, à la fin du Crétacé. Ils volaient et semblent bien avoir été les premiers vertébrés à conquérir les airs. Le ptérosaure géant Quetzalcoatlus atteignait douze mètres d’envergure, mais beaucoup étaient bien plus petits. Les 47 individus découverts au Brésil mesuraient entre 65 cm et 2,35 m d’envergure.

     

    Le crâne d'un adulte. La bouche est en bas à droite avec la mâchoire inférieure (d) et l'os maxillaire (m). Au centre, en noir, la cavité oculaire. © Paulo Manzig/Plos One
    Le crâne d'un adulte. La bouche est en bas à droite avec la mâchoire inférieure (d) et l'os maxillaire (m). Au centre, en noir, la cavité oculaire. © Paulo Manzig/Plos One

     

    Des ptérosaures grégaires dont les jeunes apprenaient

    vite à voler

     

    Cette variété de tailles est une aubaine pour les paléontologues, car elle provient des différences d’âge entre les individus, qui vont du juvénile (l’essentiel des ossements retrouvés) à l’adulte. Les chercheurs ont donc eu le loisir de reconstituer la croissance de l’étonnante crête osseuse ornant la tête de ce ptérosaure, apanage des mâles dans ce groupe. Elle se développait entre les deux yeux vers le haut et vers l’arrière. De même, caractéristique des tapéjaridés, une autre excroissance, plus petite, poussait sous l’extrémité de la mâchoire inférieure. Le reste du squelette, en revanche, diffère peu du juvénile à l’adulte, ce qui conduit à la conclusion que les jeunes devaient savoir voler assez tôt.

     

    Pour les auteurs, le fait qu’autant de restes soient concentrés au même endroit (en fait sur trois niveaux stratigraphiques) démontre que ces ptérosaures menaient une vie grégaire. Jusque-là, rappellent les auteurs dans la revue Plos One, le comportement social de ce groupe était démontré chez deux espèces, le géant Quetzalcoatlus et un cousin des Ptérodactyles, Pterodaustro. Caiuajara dobruskii, expliquent les paléontologues brésiliens, devaient vivre en colonie autour d’un lac, au sein d’une région plutôt désertique. Les 47 individus retrouvés seraient morts à proximité d’une oasis.  Sécheresse trop forte ? Tempête dans le désert ? Les auteurs n’avancent que des hypothèses sur la raison de cet amoncellement de ptérosaures.

     

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