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    Les plus beaux villages médiévaux

    de France

     

    Par Clio Bayle
     
     

    Châteaux forts, maisons à pans de bois, ruelles pavées, demeures Renaissance… La France regorge de villages construits au Moyen Âge, ayant résisté aux assauts ennemis comme à ceux du temps, pour arriver quasi intacts jusqu’à nous. Ils sont souvent juchés au cœur d’une nature sauvage et leurs vielles pierres exercent sur nous un irrésistible pouvoir d’attraction. Découvrez notre sélection des 20 plus beaux villages médiévaux de France.

     

    Village médiéval en Bretagne

    Le village de Locronan (Finistère)

     

     

    Le bourg breton de Locronan est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1924. Ses pittoresques ruelles bordées de maisons Renaissance et d’échoppes artisanales vous disent sûrement quelque chose, car elles ont servi de décor à de nombreux films et téléfilms, dont Tess de Polanski, Chouans ! avec Sophie Marceau, ou encore Un long dimanche de fiançailles.

     

     

    Le village de Rochefort-en-Terre (Morbihan) 

     

     

    La pierre et les fleurs ! Voilà qui résume parfaitement le village breton de Rochefort-sur-Terre, perché sur un éperon schisteux de la vallée du Gueuzon. Quelle diversité architecturale pour un si petit bourg : maisons à pans de bois, bâtiments de style gothique, demeures Renaissance, hôtels classiques, architecture XIXe… Le tout admirablement entretenu et fleuri. Rochefort-en-terre doit en grande partie son visage actuel au peintre américain Alfred Klots. Amoureux du village, il racheta les ruines du château au début du XXe siècle, et y investit sa fortune. Il impulsa de nombreuses activités touristiques et fut à l’origine du premier concours de fenêtres fleuries, en 1911.

     

     

    Village médiéval en Normandie

    Le Mont-Saint-Michel (Manche)

     

     

    Inscrit au Patrimoine Mondial par l'Unesco en 1979, le Mont-Saint-Michel s’élève tel un mirage au cœur de sa baie gigantesque. Son village, organisé depuis le Moyen-âge au pied de l’abbaye, sur le flanc sud-est du rocher, a depuis toujours une vocation commerciale, destiné à accueillir les pèlerins venus de tout l’Occident chercher auprès de Saint-Michel, archange du jugement, l'assurance de l'éternité.

     

     

    Village médiéval en Auvergne Rhône Alpes 

    Le village de Crémieu (Isère)

     

     

    Situé près de Lyon, le village médiéval de Crémieu possède un très beau patrimoine architectural, dont les vestiges les plus anciens, comme son château delphinal, remontent au XIIe siècle. Pour le découvrir, rien de tel que d’y aller durant les Médiévales, fin septembre, un week-end durant lequel la ville vibre au rythme des spectacles équestres, joutes et combats, jongleurs, échassiers hauts en couleurs, lanceurs de drapeaux, cracheurs de feu, musiciens et magiciens. Le samedi soir, un traditionnel banquet médiéval est servi sous l’impressionnante charpente en bois de ses halles du XVe siècle.

     

     

    Le village de Salers (Cantal)

     

     

    Comme posé au milieu des pâturages du Cantal, Salers semble un imposant vaisseau, enchevêtrement de toits de lauze, piqueté de tourelles, austère en hiver, mais majestueux. Son château des barons de Salers fut rasé sous l’ordre de Louis XIV en 1666. Heureusement, cette vindicte contre les nobles auvergnats a épargné la ville, aujourd’hui préservée. On découvre avec émerveillement ses hôtels particuliers des XVe et XVIe siècles, témoins de la richesse de la cité à l’époque.

     

     

    Le village de Blesle (Haute-Loire) 

     

     

    Ce bourg auvergnat, niché aux confins du Cantal et du Puy-de-Dôme, posté sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, opère rapidement son charme sur les visiteurs. La bourgade, née autour d’une abbaye bénédictine du XIe siècle dont ne subsiste que la ravissante église Saint-Pierre, garde de son histoire religieuse et seigneuriale quelques superbes curiosités, telle quelques façades portant le blason des familles religieuses, sa « Tour aux vingt angles » et sa tour du Massadou (XIIIe siècle) juchées sur un piton rocheux.

     

     

    Village médiéval en Bourgogne

    Le village de Chateauneuf-en-Auxois (Côtes-d’Or) 

     

     

    Châteauneuf-en-Auxois est un superbe exemple de l'architecture militaire bourguignonne du XIVe siècle. Ses tours et courtines témoignent de la politique de défense engagée pendant la guerre de Cent Ans pour défendre les plaines de l’Auxois. Le village conserve de très belles demeures bourgeoises du XIVe, XVe, XVIe et XVIIe siècle, témoins de la prospérité marchande de la ville à l’époque.

     

    Le village de Vezelay – (Yonne)

     

     

    Quand on arrive à Vézelay depuis la route – elles viennent toutes du Sud –, le village s’étend au pied de la basilique Sainte-Marie-Madeleine, tel autant de joyaux échappés d’une malle aux trésors superbe. Ici, se côtoient beauté et sacré. Pour les ressentir tous les deux, il faut emprunter ses superbes ruelles baignées de lumière.

     

     

    Village Médiéval en Aquitaine Limousin Poitou Charentes

    Le village de Saint-Émilion (Gironde)

     

     

    Juchée au sommet d'une colline calcaire du Libournais, entourée de vignobles évidemment, la petite cité médiévale de Saint-Émilion a été bâtie au XIIe siècle. Ses tertres, nom donné aux ruelles pavées pentues de la région, se prêtent volontiers à la déambulation, surtout à la tombée du jour, quand les touristes se font moins nombreux, et que la lumière déclinante pare ses pierres de Gironde de teintes ocre. Le bourg a notamment conservé son enceinte, ses portes et une belle série de monuments archéologiques.

     

    Le village de Collonges-la-Rouge (Corrèze)

     

     

    C’est dans ce village aux confins du Quercy en 1982, qu’est née l’idée de l’association des plus beaux villages de France. Il faut dire que cet écrin rougeoyant, à l’architecture harmonieuse, a tout pour inspirer l’idée. Le bourg possède un exceptionnel ensemble de castels, notamment celui de Vassinhac, avec ses grosses tours, ou le Castel de Maussac, version miniature d’un château fort…

     

     

    Le village de Turenne (Corrèze)

     

     

    Ce village du causse corrézien, situé à quelques kilomètres au sud de Brive-la-Gaillarde, porte toujours avec fierté les marques de sa riche histoire et de sa splendeur passée. Parmi elles, de superbes maisons bourgeoises et hôtels particuliers des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les tours César et du Trésor, vestiges du château dominant le village, et des demeures plus simples, mais tout aussi charmantes, arborant les couleurs du terroir : calcaire gris des causses, grès rouge ou jaune de Collonges et de Gramont.

     

     

    Village médiéval en Languedoc-Roussillon

    Le village de Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault)

     

     

    Au nord-ouest de Montpellier, se trouve l’un des plus jolis villages de l’Hérault. Construit autour de l’Abbaye de Gellone, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, aux abords de falaises vertigineuses, Saint-Guilhem-le-désert est un joyau serti dans un écrin de nature exceptionnelle, prisée des randonneurs. Le village peut s’enorgueillir de la proximité d’un autre site classé, celui du Pont du Diable.

     

     

    Village médiéval en Midi-Pyrénées

    Le village de Rocamadour (Lot - Vallée de la Dordogne)

     

     

    Encore un village qui ne ressemble à aucun autre. Accroché à flanc de falaise dans le canyon de l’Alzou, dans le Haut-Quercy, Rocamadour collectionne les trésors, et pas seulement religieux. Certes, son sanctuaire attire chaque année des milliers de pèlerins, qui gravissent parfois à genoux les marches qui mènent à la basilique ou à ses sept chapelles, mais elle a également d’autres atouts de taille, comme par exemple sa grotte des Merveilles, une grotte ornée paléolithique découverte en 1920.

     

     

    Le village de Bruniquel (Tarn-en-Garonne)

     

     

    Encore un village perché dans un écrin de nature extraordinaire ! Dominant la rivière Aveyron, Bruniquel est un bourg fortifié bâti en étages et surmonté non pas d’un, mais de trois châteaux : le château« vieux » du XIIIe siècle et le « jeune » du XVIe siècle. Au centre de l’ensemble, un donjon surnommé tour Brunehaut, en référence à la reine mérovingienne, à qui la légende attribue la fondation de Bruniquel.

     

     

    Le village de Cordes-sur-ciel (Tarn)

     

     

    Portes fortifiées, remparts, façades gothiques sculptées… Cordes-sur-Ciel annonce toute de suite ses couleurs médiévales. Dominant l’Albigeois, cette cité fondée au XIIIe siècle, a conservé les demeures luxueuses de son faste d’antan. Sur les riches façades de grès rose qui se succèdent le long des ruelles escarpées, nombre de sculptures fantastiques s’animent : dragons, monstres et de personnages grimaçants…

     

    Le village de Saint-Cirq-Lapopie (Lot)

     

     

    Le poète surréaliste André Breton y avait trouvé son « paradis terrestre » ! Il faut dire que le village de Saint-Cirq Lapopie a de quoi faire rêver, juché en surplomb au-dessus du Lot, et s’ouvrant sur le causse de Limogne. Ses belles façades blondes et ses toitures brunes, étagées à flanc de colline, sont surmontées d’un clocher fortifié, celui de l’église gothique du XVIe siècle, avec sa chapelle romane et sa terrasse offrant une vue inoubliable sur la vallée.

     

     

    Village médiéval en Provence 

    Le village de Gordes (Vaucluse)

     

     

    Perché sur le flanc sud des monts de Vaucluse, Gordes un village perché au charme irrésistible qui culmine à près de quatre cents mètres d’altitude. Il se distingue par ses ruelles en pente pavées, appelées calades. Bordées de hautes bâtisses de pierre sèche, elles forment un véritable labyrinthe dans lequel on se perd avec délice. Le meilleur moment pour s’y rendre ? Quand ses champs de lavande sont en fleurs et que les alentours du village s’habillent de mauve.

     

    Le village des Baux-de-Provence 

     

     

    Dominant la vallée des Alpilles, le village des Baux de Provence trône tel un vaisseau de pierre sèche au sommet d’un éperon rocheux de calcaire. Au sommet, les ruines de la « cité morte », ancien château médiéval des seigneurs des Baux, avec son donjon, ses tours et sa chapelle Sainte-Blaise, cohabitent avec les belles demeures restaurées du village.

     

     

    Village médiéval en Alsace

    Le village d'Eguisheim (Haut-Rhin) 

     

     

    Situé au cœur du vignoble d’Alsace, sur les derniers contreforts du massif des Vosges, Eguisheim est un véritable décor de carte postale. Les façades colorées de ses maisons à colombages Renaissance, ses rues pavées et fleuries enroulées en cercles concentriques autour de son cœur historique… Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce joyau de la Route des vins.

     

     

    Village médiéval dans les Hauts-de-France

    Le village de Gerberoy (Oise) 

     

     

    Ne dit-on pas que tout ce qui est petit est mignon ? Avec moins de 100 habitants, Gerberoy, qui revendique son titre de plus petite ville de France, donne raison au dicton populaire. Située au sommet d’une butte, cette minuscule cité semble tout droit sortie d’un film d’époque. Rues pavées, maisons aux pans de bois et colombages colorés, briques roses, ardoises gris graphite… Ses nombreuses façades fleuries lui ont valu le surnom de « Cité des roses ».

     

    Patrimoine français:  Les plus beaux villages médiévaux de France

     

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    Ces villages engloutis sous l’eau

    des barrages

     

    Par Marine Guiffray
     
     

    Au cours du XXe siècle, 44 vallées françaises habitées ont été sacrifiées sur l’autel de l’hydroélectricité. Engloutis sous les eaux de lacs de barrages, des villages entiers ont disparu, laissant place à un paysage différent et au développement du tourisme balnéaire.

     

    Lac de barrage ou station balnéaire ?

     

     

     

    Le lac de Sainte-Croix, dans le Var, a rayé le village des Salles de la carte de France en 1974.

     

     

    Éguzon, Salagou, Vassivière, Chambon, Sainte-Croix… Vous vous êtes probablement déjà baignés sans le savoir dans un lac de barrage ! Créés dans la majorité des cas pour répondre à d’importants besoins en électricité, mais aussi pour éviter des inondations (lac du Der) ou alimenter des villes en eau potable (lac de Lavalette), ils sont laissés à leur plus haut niveau pendant l’été afin de laisser les vacanciers en profiter.

     

     

    Avant/après : un paysage transformé

     

    Le village de Bauduen avant la construction du barrage de Sainte-Croix

     

    Le village de Bauduen avant la construction du barrage de Sainte-Croix.

     

    Si l’énergie hydraulique est aujourd’hui la deuxième source d’électricité en France après le nucléaire, c’est parce que des sociétés privées, puis l’EDF à partir de 1946, ont multiplié la construction de retenues d’eau et de barrages sur le territoire tout au long du XXe siècle. Des chantiers loin d’être anodins qui ont laissé des traces, dans le sol comme dans les mémoires. L’écrivain André Besson l’a exprimé en quelques jolis mots : « Aujourd’hui, les bateaux voguent dans le ciel d’autrefois ».

     

     

    Le village de Bauduen au-dessus du lac de Sainte-Croix.

     

     

    Le village de Tignes, un souvenir douloureux

     

    Le barrage de Tignes

     

    Le barrage de Tignes mesure 180 mètres de hauteur.

     

    La construction du barrage de Tignes en 1952 a notamment fait grand bruit. Les habitants du village ont alors assisté avec impuissance à la destruction de leurs maisons, de leur église, de l'école, de la mairie et même de leur cimetière. Les sépultures, qu’ils pensaient inviolables, ont été déplacées, et le village rebâti un peu plus haut dans la vallée. Aujourd’hui encore, les habitants expropriés se souviennent avec émotion de leur terre natale enfouie sous les eaux.

     

    Le village de Tignes avant la construction du barrage

     

    Le village de Tignes avant la construction du barrage.

     

     

    L’assec, un spectacle hors-du-commun

    Nauzenac pendant l'assec

     

    Ruines de l'église de Nauzenac lors de l'assec des retenues de la Dordogne (barrage de l'Aigle).

     

    Les lacs dont les barrages mesurent plus de 20 mètres doivent être vidés tous les dix ans. A cette période, qu’on appelle l’ « assec », les vestiges des villages engloutis se découvrent aux yeux des promeneurs. A Nauzenac, en Corrèze, on distingue les murs de l'église intacts. A Vouglans, dans le Jura, ce sont les ruines d’une chartreuse classée qui apparaissent, offrant aux curieux un spectacle émouvant et rare, témoin d'une époque révolue. Limousin, Grand Est, Occitanie, Auvergne, Rhône-Alpes... Si vous vous promenez dans les régions du centre et de l'est de la France, il se peut que vous admiriez un jour ce paysage hors-du-commun !

     

    Patrimoine français:  Ces villages engloutis sous l’eau des barrages

     

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    Barcelonnette la Mexicaine

     

    Par Détours en France
     
    source : DET n° 197
     
     

    La vallée de l’Ubaye a toujours joué avec les frontières. Détachée du comté de Nice en 1713 et intégrée à la Provence, elle va s’illustrer par un formidable mouvement de migration de ses habitants vers le Mexique. À la fin du XIXe siècle, au retour des Ubayens les plus fortunés, de somptueuses villas de villégiature fleurissent autour de Barcelonnette. Promenade dans l’histoire et l’architecture urbaine de cette Moyenne-Vallée de l’Ubaye.

     

     

     

    La ville de Barcelonnette, dans la vallée de l'Ubaye, dominée par la montagne le « Chapeau de gendarme », qui culmine à 2682 m. Cette crête rocheuse tient ce nom de son profil en forme de tricorne

     

     

    Sophie Meche-Fortoul, héritière de la villa San Carlos

     

    Sophie Meche-Fortoul nous accueille dans le jardin d’apparat qui précède sa maison à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence). Une villa sur trois niveaux, coiffée d’un élégant toit en ardoise percé de fenestrons. Sur le fronton, au-dessus du perron et d’une belle porte en noyer, les initiales EF sont gravées dans la pierre. Cette sexagénaire souriante, est la descendante d’Eugène Fortoul, l’un de ces Ubayens partis faire fortune au Mexique à partir du XIXe siècle.

     

    « À 17 ans, mon grand-père a rejoint son frère, propriétaire d’un magasin de tissus au Mexique. Il a commencé par faire du colportage puis a ouvert sa boutique. Après un bref retour dans la vallée pour se marier, il a emmené sa femme outre-Atlantique où ils ont eu trois enfants. Ils s’étaient établis à San Carlos, aux alentours de Veracruz. »

     

     
    Sophie Meche-Fortoul, devant la villa San Carlos, construite par son grand-père qui émigra au Mexique au début du XXe siècle.

    Villas qui témoignent de la réussite sociale des « Mexicains »

     

    Dix ans plus tard, en 1913, Eugène Fortoul érige sa maison et la baptise San Carlos. Comme lui, les émigrants de la vallée ont fait bâtir sur leur terre natale des maisons de villégiature pour témoigner de leur réussite sociale. Ils sollicitent des architectes réputés régionalement et des artisans spécialisés, comme les maîtres verriers Louis Balmet et Jacques Gruber.

     

    Environ soixante-dix villas aux proportions grandioses, aux façades et toitures ouvragées, trônent dans des jardins ornementaux et tranchent avec l’architecture fermière locale. Maisons de villégiature car ceux qui rentrent vivre en France ne s’installent pas à Barcelonnette mais plutôt à Paris ou sur la Côte d’Azur, où la aussi, ils édifient d’ostentatoires demeures. Dans la vallée, on nomme alors ces émigrants « les Mexicains ». Au Mexique, on les appellera les Barcelonnettes.
     

     

     
    Villa « mexicaine » construite par l'industriel et grand voyageur Émile Chabrand.

    Verrière et escalier en bois massif dans la villa San Carlos

     

    La villa de Sophie Meche-Fortoul n’est pas la plus remarquable du patrimoine des Mexicains dans la vallée. Elle conserve toutefois des ouvrages stylisés et surtout les souvenirs émus de sa propriétaire. Ainsi un escalier en bois massif s’enroule au cœur de la maison et une élégante verrière s’ouvre sur le jardin « privé », à l’arrière, aménagé en verger. La pelouse d’un vert ardent y distille un agréable parfum d’herbe fraîchement coupée. Signe de richesse pour l’époque : la salle de bains, avec double lavabo et baignoire sur pied, pavée de carreaux de ciment aux motifs végétaux inspirés de l’Art nouveau.

     

     
    Villa « mexicaine », connue sous le nom de Villa Sapinière. Elle abrite le musée de la Vallée.
     
     

    De Louisiane vers le Mexique

     

    « Le voyage au Mexique des Barcelonnettes est le dernier épisode d’une longue histoire de migrations, saisonnières ou définitives », explique Hélène Homps, la conservatrice du musée de la Vallée qui abrite de nombreux témoignages de cet exil. Bergers transhumants ou marchands colporteurs, les habitants de la vallée de Barcelonnette ont toujours voyagé et commercé, avec la France, l’Italie, la Corse, la Sardaigne et autres lieux plus lointains encore.

     

    Quand l’essor de l’industrialisation menace leur activité au début du XIXe siècle, forts d’une culture du commerce, ils n’hésitent pas à embarquer sur les vapeurs de Saint-Nazaire pour tenter leur chance aux Amériques. Les premiers arrivent en Louisiane, dans le sillage des frères Arnaud, pionniers de cette vague de migration. Napoléon Bonaparte vient de vendre ce territoire aux États-Unis, un parfum de France flotte encore sur ces contrées lointaines. La géographie joue un rôle dans le destin des Barcelonnettes.

     

    En Louisiane, aux frontières de la colonie de la Nouvelle-Espagne, les Français sont aux premières loges de la guerre d’indépendance du Mexique. En 1821, le jeune pays enfin autonome fait figure d’Eldorado. Les Barcelonnettes de Louisiane mettent le cap sur Mexico. Les neveux, les cousins, les compatriotes appelés à les rejoindre pour prêter main-forte navigueront vers Veracruz, sur la côte Atlantique.

     

     
    Le château de Magnans inspiré par le palais de Louis II de Bavière, construit par Louis Fortoul, après avoir fait fortune au Mexique.

    Commerce de tissus dans la vallée de l'Ubaye

     

    Les entrepreneurs ubayens fraîchement arrivés se lancent dans le commerce de tissus. « Ils achètent la matière première en Europe avant de produire sur place, dans des fabriques textiles implantées dans la vallée d’Orizaba, dans l’État de Veracruz. Les modestes boutiques cèdent la place au grand magasin de nouveautés qui voit le jour dans la capitale mexicaine en 1891 avec le Palacio de Hierro. Édifiés à proximité de la cathédrale et du palais municipal, les bâtiments, construits sur le modèle parisien, tutoient ainsi le pouvoir civil et religieux », poursuit l’historienne de l’art.

     

    Édifices coiffés de coupoles, façades ordonnancées, piles de rouleaux de tissus, femmes élégantes : les photos sépia exposées dans le musée nous replongent dans la magie des boutiques de chiffons et de décoration si bien contées par Émile Zola. Pour approvisionner leurs magasins, certains exilés créeront aussi leurs propres usines de fabrication de textiles.
 
« Les villas de villégiature des migrants barcelonnettes de retour du Mexique n’ont rien de mexicain, précise Hélène Homps. L’exotisme réside non pas dans leur style mais dans leur implantation, à 1135 mètres d’altitude, portées par des commanditaires tous natifs de la Vallée ou du Piémont voisin. »

     

    La Villa Bleue de Barcelonnette

     

    Pour illustrer son propos, la conservatrice nous entraîne vers la Villa Bleue. Les maisons des Mexicains sont situées dans le même quartier, près du musée, lui-même hébergé dans l’une d’elle. Un grillage ceinture le jardin de la Villa Bleue. Il laisse entrevoir une façade orangée bicolore aux lignes graphiques qui arbore un vitrail monumental et précieux, réalisé par le maître verrier Jacques Gruber. Tous les ingrédients de l’aventure des Barcelonnettes au Mexique sont réunis dans cette pièce unique, où domine le bleu cobalt.

     

    Les métiers à tisser les draps, les longues cheminées fumantes des fabriques textiles, le magasin de nouveautés à l’architecture stylisée. Un grand toit brisé en tuiles en écaille couleur corail couronne la villa. Achevée en 1931, elle signe la fin de cinquante années d’architecture de villégiature à Barcelonnette. « Parce qu’elles ont été édifiées par les enfants du pays, revenus près du berceau après fortune faite, les villas de Barcelonnette et Jausiers ont un sens, entre le berceau et la tombe », écrivait l’académicien Henry Bordeaux en 1934.

     

     
    La Vallée de l'Ubaye, les montagnes du parc du Mercantour, la tête de Sanguinière (2856 m) et le col de Restefond (2802 m), à l'est de Jausiers.

    Le saviez-vous ?

     

    Il existe un héritage extravagant de l’aventure des Ubayens au Mexique : la présence d’un consulat honoraire à Barcelonnette. Jean Chabre, ancien maire de la ville assure cette fonction avec ferveur depuis plusieurs années. Sa grand-mère émigra au Mexique et son fils y a fondé une famille. Au-delà de la délivrance de visas, il maintient le lien entre les communautés séparées par l’Atlantique.

     

    Patrimoine français:  Barcelonnette la Mexicaine

     

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    Les plus beaux villages de Bretagne

     

    Par Clio Bayle
     
     

    Des petites cités médiévales restées dans leur jus, des villages de granit fleuris dans un écrin foisonnant de nature, des bourgs encore largement habités par le passé… En Bretagne, difficile de nommer tous ces joyaux ruraux, tant la région en compte ! Voici donc une sélection subjective et non exhaustive de nos villages bretons préférés. Bec’h dei ! 

     

    Locronan, l'un des plus beaux coins de France (Finistère)

     

     

    Granit, ardoise, hortensia. La trinité bretonne est parfaitement respectée à Locronan, Loc Ronan ("le lieu de Ronan"). Le temps ne semble pas avoir d'emprise sur ce bourg au charme cinématographique. Rien d'étonnant dès lors à ce qu'il ait servi de décor à plusieurs films et téléfilms (Tess ; Chouans ! ; Un long dimanche de fiançailles ou plus récemment la série télévisée L’Épervier). Sa célèbre Grand'place, bordée de maisons Renaissance de granit sombre, attire de nombreux visiteurs désireux de faire un saut dans le passé et pèlerins venus accomplir la troménie la plus célèbre de Bretagne.

     

     

     

    Rochefort-en-terre, un village breton hautement fleuri (Morbihan)

     

     

    Classé parmi Les plus beaux villages de France, comme Locronan, ce petit bourg morbihannais est un véritable bijou entouré d'un écrin de nature. Bâtie sur un éperon schisteux, dominant la vallée de Gueuzon, la cité domine paisiblement un paysage alternant bois et ravins, rochers et vergers. Elle doit son remarquable état de préservation à deux bienfaiteurs historiques, Anne de Bretagne d'abord, puis au XXe siècle, le peintre Alfred Klots. Tombé amoureux de Rochefort-en-terre, l'américain investit sa fortune dans les ruines du château et impulsa de nombreuses initiatives touristiques, dont le premier concours de fenêtres fleuries. Aujourd'hui encore, le printemps voit la ville se parer d'une profusion de géraniums et autres fleurs parfumées. L'hiver n'est pas en reste, puisque les 

     

     

     

    Ploumanac'h, un village de bout du monde (Perros-Guirec) (Côtes d'Armor)

     

     

    Face à l'archipel des Sept-Îles, à l'abri de la Côte de Granit rose, l'un des paysages les plus spectaculaires et les plus sauvages d'Armorique, la petite cité de Ploumanach' est à la fois une station balnéaire et un petit port de pêche et de plaisance. Il constitue une halte de choix pour les randonneurs du chemin des Douaniers, attirés par l’emblématique et très photogénique phare de Mean Ruz. Tout de pierre rouge, il ouvre le passage au port de Ploumanach', naturellement abrité des forts courants qui ont sculpté l'emblématique chaos rocheux de la côte.

     

     

    Moncontour, une cité médiévale en Bretagne (Côtes d'Armor)

     

    Village de Moncontour

     

    Ce bourg médiéval de Côte d'Armor est le seul du département à décrocher le titre de "Plus Beaux Village de France". Comme Locronan, la cité a bénéficié d'une grande prospérité grâce au commerce de toile de lin et de chanvre. De cette période, subsistent de belles demeures bourgeoises. D'imposants remparts datant des XIIIe et XIVe siècles ceinturent encore la ville.

     

     

    Bécherel, une place forte dominant la Rance (Ille-et-Vilaine)

     

    Bécherel

     

    Cette cité de caractère, perchée sur un promontoire dominant la vallée de la Rance, est réputée pour son amour inconditionnel des livres. Preuve en est la douzaine de librairies que se partagent les 750 habitants. Dans ses rues bordées de maisons de granit cossues, héritage, là encore, du commerce du lin, une Fête du livre est organisée tous les ans en avril.

     

     

    Landevennec, des palmiers en Bretagne (Finistère)

     

    Les ruines de l'abbaye de Landevennec

     

    Mimosas, palmiers, figuiers... Des airs de Méditerranée planent sur ce petit village, pourtant situé au fond de la rade de Brest, là où l'Aulne rejoint la mer. Le microclimat dont il bénéficie lui vaut parfois le surnom de "Petit Nice". Son abbaye, fondée selon la légende par Saint Guénolé, abrite toujours une quarantaine de Bénédictins. Tout près de l’édifice qu’ils occupent désormais, sur le site archéologique de l'ancien monastère, un musée retrace 13 siècles d'histoire bretonne.

     

     

    Sauzon, une perle à Belle-Île-en-Mer (Morbihan)

     

    Le village de Sauzon à Belle-île-en-Mer

     

    Avec ses maisons de pêcheurs aux tons pastel s’étirant le long d’une rive unique, Sauzon, second port de Belle-Île-en-Mer, est un véritable petit paradis niché au cœur d'une magnifique ria. Tombée sous le charme de son environnement naturel idyllique, et notamment de la Pointe des Poulains, Sarah Bernhardt y acquit un fortin au début du XXe siècle. La propriété, à laquelle elle a fait ajouter deux bâtiments, appartient désormais au Conservatoire du littoral et se visite.

     

     

    Pont-Croix, un site à ne pas manquer dans le Finistère (Finistère)

     

    Eglise Notre-Dame-de-Roscudon à Pont-Croix

     

    Pont-Croix, en breton Pontekroaz (qui fait le pont) bénéficie, comme son nom l'indique, d'une situation géographique carrefour, à la croisée du Cap-Sizun, du pays bigouden et du pays de Douarnenez. Au fond du profond estuaire du Goyen, la cité médiévale se décline sur les pans d’une colline, en ruelles pavées et en jardins en terrasse. En son sommet, la collégiale de Pont-Croix, entre art roman et gothique, constitue une excellente raison de braver le dénivelé et de gravir ses charmantes rues escarpées.

     

     

    L’île de Saint-Cado dans la Ria d'Étel (Morbihan)

     

    L'île de Saint-Cado dans la Ria d'Étel

     

    Le charmant village qui occupe l'île de Saint-Cado, au cœur de la Ria d'Étel, a tout d'un décor de carte postale. Des photos de son emblématique petite maison aux volets bleus, située sur l'îlot voisin de Nichtarguer, font d'ailleurs le tour du monde. Le pont de pierre qui relie le hameau à la terre ferme fait l'objet d'une légende bien singulière. À la demande de Saint-Cado, il aurait été construit par le diable lui-même, persuadé de recevoir en échange, l'âme de la première créature qui franchirait la structure. Rusé, le moine s'arrangea pour qu'il s'agisse d'un chat !

     

     

    Saint-Suliac, un beau village de bord de mer (Ille-et-Vilaine)

     

    Village de Saint-Suliac

     

    À quelques kilomètres de Saint-Malo, dans l'estuaire de la Rance, le petit bourg de Saint-Suliac a jalousement gardé son identité singulière, entre terre et mer. Dans ses rues remarquablement harmonieuses, bordées de maisons anciennes aux murs de granit, de schiste et de quartz (pour braver le tonnerre !), quelques filets de pêche accrochés aux façades rappellent son histoire halieutique. Une partie des habitants a longtemps vécu de la pêche à la morue, qu'ils pratiquaient durant de long mois de l'autre côté de l'Atlantique, à Terre-Neuve. Le reste de l'année, ils cultivaient leurs terres.

     

    Patrimoine français:  Les plus beaux villages de Bretagne

     

     

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    Les trésors de Belle-Île-en-Mer

     

    Par Dominique Le Brun
     
     
    source : Détours en France N°208
     
     
     

    Criques secrètes et longues plages, falaises exposées au grand large et vastes baies abritées, villages campagnards et ports de pêche. Belle-Île-en-Mer présente un bel intérêt : elle distribue tous les types de paysages bretons. Elle ne mesure que dix-sept kilomètres sur neuf dans ses plus grandes dimensions ; aussi, en deux jours à vélo, vous visiterez tous les sites.

     
     
    Le port de Sauzon, à Belle-Île-en-Mer

    Le nord et l'ouest de Belle-Île

     

    Le phare de Sauzon, à Belle-Île-en-Mer

     

    Depuis le débarcadère, suivez les quais et longez l’arrière-port jusqu’à l’écluse du bassin à flot. La route de Sauzon la traverse mais, avant de vous rendre au petit port si pittoresque, le détour s’impose par la pointe de Taillefer, où se dresse un sémaphore désaffecté, et par la plage de Port-Fouquet au fond d’une étroite crique. Dirigez-vous ensuite vers Sauzon, en suivant le balisage cycliste via Le Pavillon et Quinenec, puis la D30. Cette route atteint Sauzon par l’extrême fond de son arrière-port. S’il est devenu célèbre grâce aux cartes postales – le phare planté sur le quai à côté d’un hôtel au toit de tuiles éclatantes sur des murs blanchis à la chaux –, le port de pêche n’a rien perdu de son authenticité. Mais le meilleur point de vue sur Sauzon se trouve sur la rive opposée : à Port-Blanc, où conduit un sentier longeant l’arrière-port ; il n’est accessible qu’aux seuls piétons.

     

     À la pointe des Poulains, le fortin acquis par Sarah Bernhardt (Belle-Île-en-Mer)

     

    Depuis Sauzon, un itinéraire cycliste celui-là, et balisé, mène à la pointe des Poulains via Bordéry, Deuborh puis la route D25. Vous êtes devant l’ancienne résidence de Sarah Bernhardt, dominant le phare des Poulains. En 1894, la tragédienne, tombée sous le charme de Belle-Île, y achète un fortin qu’elle aménage. Elle désire faire partager son petit paradis à ses amis et, comme le fort est trop petit pour les accueillir, elle fait bâtir une première villa à côté (Les Cinq Parties du monde), puis une seconde (Lysiane), avant d’acheter un manoir (Penhoët) – lequel sera détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, Les Cinq Parties du monde est un exceptionnel espace muséal qui raconte la passion de Sarah Bernhardt pour l’île. Quant au fortin, il a été refait à l’identique, avec un grand sens du détail. La villa Lysiane, elle, a été restaurée par le Conservatoire du littoral et sert d’accueil aux visiteurs du site. Là, vous pourrez consulter l’horaire des marées pour savoir si le passage vers la presqu’île des Poulains est possible. Si c’est basse mer, n’hésitez pas à vous rendre au phare et passez par la maison du gardien transformée en centre d’information sur la côte.

     

    Une balade d'une heure et demie

     

    La Côte sauvage de Belle-Île-en-Mer

     

    Pour atteindre les sites de la Côte sauvage, comme on appelle le rideau de falaises qui constituent le littoral occidental de l’île, reprenez la route par laquelle vous êtes venu jusqu’à Bordéry. Sur la droite, le balisage indique la direction de Logonnet puis celle de Borcastel. Laissez votre vélo sur le parking de la plage de Ster Vraz. Vous marchez à présent sur le sentier côtier qui longe cette anse magnifique – un vrai fjord – et donne sur l’étroite et profonde crique de Ster Ouen. En poursuivant votre chemin le long de la côte, vous atteindrez la grotte de l’Apothicairerie. Une route y conduit les autocars de touristes mais, en fait, l’entrée dans la grotte n’est plus possible. Le plus beau, en réalité, se trouve à la pointe de Penmarc’h, qui marque l’entrée de Ster Vraz. Cette belle et grande balade vous demandera une heure et demie de marche... Ayant repris le vélo, revenez jusqu’à la route D30, où vous tournez à droite. Suivez maintenant le balisage cycliste vers Kerguec’h, Magorlec, Borderun, Bordelann, Kerlédan, Bormené et le côté Nord de la plage de Donnant. Ouverte au grand large entre deux falaises, cette plage est aussi belle que dangereuse ! Les vagues et le courant interdisent la baignade. Mais quel spectacle ! Pour revenir au Palais, reprenez l’itinéraire balisé jusqu’à Anvort et le menhir Jean au bord de la D25. Suivez cette dernière sur la droite jusqu’au carrefour suivant, marqué par un calvaire. Tournez à droite, et encore à droite après 500 m. Le balisage cycliste conduit alors au Palais par le hameau de Bordustart et le lieu-dit Le Potager.

     

    Le sud et l'est de Belle-Île

     

    La découverte des parties Sud et Est de l’île commence sur la plage de Donnant, déjà approchée la veille. Mais vous y arrivez par un nouvel itinéraire. Suivez les quais jusqu’au fond du port : continuez dans cette direction par la route qui monte vers Kersablen et l’aérodrome. Après avoir traversé la route D25, poursuivez en face jusqu’au hameau de Cosquet. Tournez à droite pour atteindre la plage de Donnant mais par son côté Sud, cette fois : différent, il mérite le coup d’œil tout autant !

     

    Un décor inspirant

     

    Les aiguilles de Port-Coton, à Belle-Île-en-Mer
     
    Les Aiguilles de Port-Coton.

     

    Revenez vers le hameau de Donnant. Tournez à droite pour atteindre Borzose. Prenez à nouveau la route à droite jusqu’au hameau du Vazen où, sur la gauche, une petite route puis une piste mènent au site des Aiguilles de Port-Coton. Sauf si vous avez opté pour un vélo à assistance électrique, après le premier fjord traversé, la pente à gravir est rude. Le décor, lui, est magnifique. Les étonnants rochers pointus, déchiquetés par l’érosion, valent d’être admirés à contre-jour : c’est-à-dire en fin d’après-midi. Vous comprendrez alors pourquoi ils ont inspiré trente-six toiles à Claude Monet...

     

    Port-Goulphar, à Belle-Île-en-Mer
     
    L'anse de Port-Goulphar.

     

    Une large route vous conduit à Kervilahouen, en passant par un point de vue exceptionnel sur l’anse de Port-Goulphar. Au fond de la crique se trouvent une plage et un mouillage utilisé par les pêcheurs de homards. À l’entrée de Kervilaouen, vous ferez ensuite un aller-retour au Grand Phare, dont le vrai nom est Goulphar. Achevée en 1835, sa tour haute de 52m supporte une lanterne et une galerie, à laquelle on accède au bout de 247 marches. Le panorama sur l’intérieur de l’île et la Côte sauvage est tout simplement époustouflant. De retour à Kervilahouen, tournez à gauche et immédiatement à droite vers Bordelouet : au premier croisement, prenez à droite vers Domois que vous éviterez pour continuer tout droit jusqu’au sémaphore du Talut. Il y a une très belle vue sur les falaises, où s’égosillent les oiseaux de mer. N’approchez pas le bord de la falaise, les ruptures de pente soudaines y sont sournoises, bien plus que dans le nord de l’île.

     

    Un calvaire et un moulin

     

    Revenez à Domois, où vous tournerez à droite vers Bornor puis Kérel. En contrebas, la grande plage de Port Kérel, sertie dans la falaise sauvage, offre une de baignade tranquille. On y accède facilement via Grand Village, en faisant un aller-retour. Ensuite, suivez le balisage qui flèche le bourg de Bangor, mais en prenant la première route à droite : elle conduit à Calastren, où vous tournez à gauche. Après avoir passé les maisons de Bortémon, vous arrivez à un croisement. Admirez le calvaire. Tournez alors à droite et passez Kervarijon puis Borlagadec pour trouver Herlin. À droite, une piste descend jusqu’à la plus belle plage de toute la côte Sud de Belle-Île. Remontez à Herlin, où le balisage cycliste vous guide ensuite vers le Grand-Cosquet et Ti-Sévéno. Prenez à droite vers Pouldon. Ici encore, une piste conduit à un autre bel endroit : le port de Pouldon. De retour au hameau, tournez à gauche sur la voie parfaitement rectiligne qui mène au moulin de Bourhic. Vous y tournerez à gauche pour remonter jusqu’à la route D 25 : prenez-la sur la droite.

     

    Deux plages royales

     

    L'église de Locmaria, à Belle-Île-en-Mer

     

    À Locmaria, voyez la belle église romane crépie de blanc sous son clocher carré couvert d’ardoises. Puis continuez tout droit par la rampe qui descend sur la plage de Port-Maria. Vous y découvrirez la cale aménagée pour les pêcheurs et l’ancien fort transformé en villa. De Locmaria, le balisage vous mène à Port an Dro par Borderenne, Kerzo et Borderhouat. Cette jolie plage bien abritée fut protégée par deux fortins à l’époque (fin du XIXe siècle), où on craignait un débarquement anglais ! Ce qui n’empêche pas qu’un point de vue voisin ait été baptisé « Rocher de la reine Victoria » ! Il ne vous reste alors plus qu’à revenir au Palais par la route D30a, laquelle longe la côte en passant par deux grandes plages superbes : les Grands Sables et Port Yorc’h qui possèdent l’avantage d’être parfaitement abritées de la houle du large, si dangereuse sur la Côte sauvage.

     

    Patrimoine français:  Les trésors de Belle-Île-en-Mer

     

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