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    Val d’Arly : l’authentique

    montagne savoyarde

     

    Par Marine Guiffray
     
     
     

    A la limite de la Savoie et de la Haute-Savoie, entre les massifs des Aravis, du Beaufortain et le Mont-Blanc, se trouve une vallée où la montagne est encore reine… Plus discrètes que leurs voisines – en tête desquelles la belle Megève –, les stations familiales du Val d’Arly ont conservé toute leur authenticité. On y court les premiers pour profiter du calme de la montagne en été.

     
     

    Le col des Aravis, porte d’entrée de la Savoie

     

    Le massif des Aravis depuis Crest Voland Cohennoz

     

    Premier jour de notre périple alpin, nous arrivons à Annecy par le train. A peine passée la frontière de la Savoie, le spectacle est grandiose : les rails longent le lac du Bourget où les uns pêchent à la ligne tandis que d’autres, plus téméraires, s’essayent au ski nautique. Depuis notre wagon, nous sommes déjà cernés par les montagnes. Notre destination se trouve de l’autre côté du massif des Bauges. Pour nous y rendre, il nous faut serpenter sur des routes sinueuses jusqu’à Thônes, le pays du Reblochon, puis franchir le col des Aravis. Culminant à 1486 mètres d’altitude, il est le point de passage le plus bas du massif des Aravis reliant la Haute-Savoie à la Savoie. Une fois ce dernier franchi, nous voici enfin en Val d’Arly !

     

     

    Un peu d’histoire

     

    Créée par Humbert aux Blanches Mains vers l’an mil, la maison de Savoie prend d’abord le titre de comté, puis de duché à partir du XVe siècle. Son territoire s’étendant progressivement à l’Italie, elle devient au XVIIIe siècle le « Royaume de Piémont Sardaigne ». Celui-ci ne survit cependant pas longtemps car, dès 1860, la Savoie est rattachée pacifiquement à l’Empire français par le traité de Turin. Elle est alors divisée en deux départements : la Haute-Savoie et la Savoie.

     

     

    Balade dans les stations-villages

     

    Notre Dame de Bellecombe
     
     
    Visitez les belles églises baroques de Flumet, la Giettaz, Saint-Nicolas-la-Chapelle et Notre-Dame-de-Bellecombe (ci-dessus).

     

    Le Val d’Arly tient son nom de la rivière qui traverse la vallée et irrigue ses quatre stations-villages : Flumet/Saint Nicolas-la-Chapelle, Crest-Voland Cohennoz, Notre-Dame-de-Bellecombe et La Giettaz en Aravis, dite « la Giett’ ». A l’arrivée du printemps, celles-ci se découvrent pour révéler les clochers nus et les chalets anciens qui se détachent sur les plaines verdoyantes. Si les skis sont au placard, les remontées mécaniques, elles, ne sont pas toutes à l’arrêt : le télésiège de la Logère (Crest-Voland Cohennoz) et celui du Mont Rond (Notre-Dame-de-Bellecombe) nous emmènent en haut des pistes transformées en circuits de randonnée pour jouir d’une vue imprenable sur la vallée.

     

    Des activités sportives et familiales

     

     

    La montagne n'est pas réservée aux skieurs ! L’été, en Val d’Arly, les occasions de faire du sport ne manquent pas ! Si vous aimez l’adrénaline, Alpes Aventures vous propose de tester le VTT électrique pendant une demi-journée, une journée ou pour une randonnée de plusieurs jours. Ceux qui préfèrent la marche à pied ne seront pas déçus du voyage non plus, les sentiers pédestres sont nombreux. Précédés du guide Christophe Mongellaz (qui travaille notamment avec le chalet Eau Vive), nous avons foulé les sommets de Saint-Nicolas-la-Chapelle en tentant de nous reconnecter avec la nature… Et on vous recommande l’expérience !

     

     

    Le plan d'eau de Flumet, en Val d'Arly
     
     
    Pour se rafraîchir après l’effort, direction le plan d’eau de Flumet.

     

     

    Là-haut dans les alpages, sur la route des fromages

     

    Vache dans les montagnes du Val d'Arly

     

    Qui dit Savoie pense fromage, et a raison ! Le Val d’Arly est fier de ses deux appellations d’origine protégée (AOP) au lait de vache : le reblochon et le beaufort. La région produit également du chevrotin AOP, de la tomme et de la meule de Savoie… Autant de mets que nous nous sommes empressés de goûter à la coopérative fruitière de Flumet. Celle-ci propose une visite interactive et ludique pour mieux connaître la conception des fromages de Savoie, idéale pour les enfants. Le plus plaisant reste toutefois de se rendre directement à la ferme ou dans les chalets d’alpage, où les éleveurs nous font partager avec passion leur amour pour leurs bêtes.

     

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    L'Aigoual, un phare dans les Cévennes

     

    Par Florence Donnarel
     
     
    source : Détours en France N°207
     
     

    Des forêts de châtaigniers aux landes à genêts, des cascades de schiste aux pins à crochets courbés par le vent, l’Aigoual n’en finit pas d’émerveiller le voyageur qui l’entreprend par le sentier des 4 000 Marches. Une randonnée sportive, à la frontière du Gard et de la Lozère, dans cette montagne mère de l’Hérault et sa vallée, muse des écrivains occitans.

     
     

    Dans les pas du facteur

     

    Valleraugue, dans les Cévennes

     

    Le sentier des 4 000 Marches grimpe rageusement depuis le village de Valleraugue, au fond de la vallée encaissée de l’Hérault. Mille deux cents mètres de dénivelé, sept heures de montée : une randonnée sportive mais une approche de cette montagne bien plus riche que le simple accès en voiture. « Ces 4 000 marches feraient référence au nombre de pas que devait autrefois effectuer le facteur pour livrer le courrier à l’observatoire, au sommet », nous éclaire Jérôme Molto, technicien Connaissance et Veille du territoire du massif de l’Aigoual, et employé du Parc national des Cévennes. La randonnée débute à l’ombre d’une forêt de châtaigniers aux notes d’humus. « L’arbre à pain, qui a joué un rôle vital dans l’alimentation des Cévenols, pousse jusqu’à près de 900 m », précise le guide naturaliste.

     

    Randonnée sur le Mont Aigoual, dans les Cévennes

     

    Bientôt, le sentier s’échappe du sous-bois comme s’il était assoiffé de lumière. Il se fraye un passage dans le schiste pailleté sur une crête pentue, criblée des taches rose de la bruyère callune. Notre regard hésite entre les rochers où mettre les pieds et la contemplation du paysage déployé dans le vallat, la petite vallée en contrebas. Quelques hameaux isolés et des terrasses de pierre dégringolent sur le flanc de la montagne comme, en Asie, les rizières en gradins. « La culture de l’oignon doux des Cévennes a remplacé celle des céréales dans ces champs traversiers », nous apprend encore Jérôme Molto.

     

     

    Reboisement et réintroduction animale

     

    Paysage du Mont Aigoual, dans les Cévennes

     

    Plus haut, ce sont les pins sylvestres qui ombragent à présent notre itiné­raire. Au tournant du XXe siècle, le massif de l’Aigoual a fait l’objet d’un ambitieux plan de reboisement. « La forêt était exploitée par les hommes pour le chauffage, le surpâturage ou les acti- vités comme la verrerie ou la forge. Les pluies et l’érosion menaçaient la survie des vallées environnantes », explique Jérôme Molto. Le programme a fait sortir de terre des arbres sur près de 16 000 ha, ainsi qu’une dizaine d’arboretums. Un patchwork de bosquets bien visible depuis la lande pommelée de genêts, sur laquelle s’ouvre le sentier. Nous l’admirons, le temps d’une étape contemplative face à l’arête rocheuse du cap de Brion.

     

     

    Bouc en liberté sur le Mont Aigoual

     

    Changement de décor un peu plus loin, sur le replat de l’Estivel, à 950m. On chemine sur un sentier suspendu entre blocs et murailles de schiste. « C’est l’étage des mouflons. Ils ont été réintroduits sur l’Aigoual dans les années 1950. Leur population compte aujourd’hui environ 200 spécimens », détaille notre accompagnateur.

     

     

    Chouettes, pics noirs, aigles et vautours

     


    Ce jour-­là, nous n’avons pas la chance de croiser le bel ongulé aux cornes recourbées mais le tambourinement du pic noir dans les arbres nous signale la présence de l’avifaune. « La chouette de Tengmalm est apparue dans le sillage des pics noirs: elle s’installe dans les loges des arbres qu’ils abandonnent. Le rapace est désormais emblématique de l’Aigoual. On y a dénombré 35 couples reproducteurs», explicite Jérôme Molto. Des aigles royaux et des vautours fendent aussi l’air sur la montagne.

     

    Paysage du Mont Aigoual, dans les Cévennes

     

    Le sentier rocheux s’évanouit parmi les hêtres, où l’air se charge de fraîcheur. Puis c’est la dernière montée en forêt vers le site de Font de Trépaloup, marqué par un menhir (probablement déplacé de son site originel). Sur ce plateau sommital, nous est révélée la topographie de l’Aigoual : une arête avec trois pics d’est en ouest, sur laquelle passe la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et l’Atlantique. Nous visons le plus haut : le signal de l’Hort de Dieu, à 1567m, auquel s’arrime l’observatoire météorologique. Des pins à crochets s’inclinent sur l’ultime partie du sentier à travers des pâturages à brebis. Près de 11 000 ovins prennent leurs quartiers d’été sur l’Aigoual. 

     

     

    Paysages contrastés

     

    L'observatoire météorologique du Mont Aigoual

     

    La tour crénelée de la station météo­rologique apparaît bientôt. Une forteresse de granit édifiée à la fin du XIXe siècle, qui cohabite aujourd’hui avec d’interminables pylônes bardés d’antennes. Les contrastes marquent également le paysage : au sud, des pentes très abruptes plongeant dans la vallée de l’Hérault ; au nord, le plateau steppique du causse Méjean, ses falaises dolomitiques et la barre souveraine du mont Lozère. Plus loin, visibles par beau temps : le mont Blanc, le mont Ventoux, le pic Saint-Loup, le pic du Midi... tous indiqués sur la table d’orientation en haut de la Tourette de Cassini.

     

    L'observatoire météorologique du Mont Aigoual

     

    Première barrière rocheuse rencontrée par les vents chauds et humides venus de la Méditerranée, l’Aigoual est le théâtre de pluies diluviennes, de vents violents, de tempêtes de neige et de brumes épaisses. Chantal Vimpère, chef du centre météo qui habite l’observatoire par intermittence, avec un membre de son équipe, ne s’en lasse pas : « Quand l’Aigoual a les pieds dans la mer de nuages, nous sommes comme des gardiens d’un phare ! ».

     

    Patrimoine français:  L'Aigoual, un phare dans les Cévennes

     

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    Visiter Agde : Histoire et

    incontournables de la ville

     

     

    Par Philippe Bourget
     
    source : Détours en France n°226
     
     

    Fondée au IVe siècle avant notre ère, enrichie durant des lustres par le commerce maritime, la pêche et l’agriculture, la ville dénote dans le tableau occitan, en raison de sa pierre noire volcanique. Une austérité longtemps accordée avec l’appauvrissement urbain, mais en passe d’être ébranlée par une revitalisation artistique bienvenue. L’ensemble donne un intérêt réel à la cité, loin du déferlement touristique de sa voisine du Cap d’Agde.

     

     

    Agde

     

    À Agde, on trouve des naturistes et des gens qui aiment le divertissement : ils prennent le Cap… d’Agde, complexe touristique international à la réussite incontestable, doté de dix quartiers balnéaires bâtis entre port et plages. On trouve aussi des gens curieux, préférant les charmes du patrimoine ancien et l’authenticité : ceux-là misent plutôt sur Agde et le Grau d’Agde, ville et port d’une commune parmi les plus atypiques du Languedoc. Atypique ? Quinze minutes passées dans le Vieux-Agde suffisent à s’en convaincre. Ici, pas de pierre calcaire comme on en trouve habituellement dans les bourgs de cette région. Pas de « gaieté méridionale », affichée d’ordinaire à grand renfort de terrasses fleuries et de fontaines rafraîchissantes. Agde est austère et ne prête pas le flanc à la fantaisie. La lumière semble la fuir. Une sobriété inattendue qu’elle doit à une roche : un basalte sombre et épais habille les façades. Soit la dernière réminiscence méditerranéenne d’un relief volcanique qui trouve ses origines dans le Massif central ; le mont Saint-Loup tout proche en est sa face la plus avancée.

     

     

    Un air d'Antiquité

     

    la place de la Glacière à Agde

     

    Cette pierre noire, les Grecs l’ont découverte en arrivant ici, au IVe siècle avant notre ère. Ils l’ont même utilisée pour bâtir une cité. L’embouchure de l’Hérault offrait des possibilités commerciales lucratives, doublées d’un vrai potentiel agricole grâce à une terre alluviale fertile. Le dernier pan de remparts, près de la place de la Belle-Agathoise, rappelle cette présence : sa base est 100 % grecque. Elle est surmontée d’un mortier médiéval et d’une élévation datant des XVIe-XVIIe siècles. Les immeubles de la Vieille-Ville ont beau être de cette dernière époque, on se prend à imaginer que rien n’a changé depuis la période hellène… Place de la Glacière, par exemple, là où ces mêmes Grecs ont posé les premières pierres sur l’ultime éminence basaltique de la ville. L’air d’antiquité y est tenace. Place Molière, plan Cécile, rues Blanqui, Jean-Roger, Haute… flotte ce parfum de vétusté millénaire, sur fond d’urbanisme étroit. Même l’alignement des maisons le long de l’Hérault, quai Alexandre-Dreuille, pourrait évoquer un port grec…

     

    L'hôtel d'Estella à Agde

     

    Seules de rares façades et des cours intérieures ramènent à une Histoire plus contemporaine : l’escalier à colonne torsadée, au n° 7 de la rue Haute, dans l’hôtel d’Estella, maison noble du XVIe siècle ; un autre escalier à colonne en bois, qui habille gracieusement la cour de l’hôtel Baldy, à l’angle de la rue Terrisse et de la place Conesa ; l’hôtel Albaret, rue Michelet, et sa porte à décoration persane ; rue de la Maîtrise, une porte en ogive du XIVe siècle, la plus ancienne d’Agde ; place de la Marine et ses maisons portuaires à balcons en fer forgé ; enfin, rue Jean-Roger, la Maison consulaire, avec sa halle percée d’arcades sous trois étages, à l’allure clairement Renaissance.

     

     

    Au belvédère, un petit monde méditerranéen

     

     La cathédrale Saint-Étienne à Agde

     

    Fin de la méditation hellène et retour aux siècles du Ier millénaire. Les arabesques architecturales témoignent d’une autre fortune : celle du commerce maritime, pêche et chantiers navals inclus. Celle-ci perdurera jusqu’au XVIIIe siècle, faisant d’Agde l’un des grands ports méditerranéens. L’intérêt patrimonial d’Agde ne se limite pas à « l’enclave grecque ». Il se prolonge jusqu’à la mer. Un tour au sommet du clocher de la cathédrale Saint-Étienne, totem roman avec son donjon de 35 mètres, le démontre. Au-delà des tuiles, du canalet et du fleuve Hérault, et à l’opposé de la villa Laurens Art déco (en restauration depuis de longues années, sa réouverture est prévue cet automne), le regard porte jusqu’à la mer et le Grau d’Agde.

     

     

    La jetée du Grau d'Agde

     

    Le port, déménagé d’Agde dans les années 1980, l’alignement de restaurants et de boutiques jusqu’à la digue et l’embouchure, sont une destination de balade pour les estivants. Certains s’amuseront à traverser l’Hérault par le passeur pour gagner le village de La Tamarissière, en face. Mais la criée et la visite de son exposition permanente (au Belvédère) valent à elles seules l’excursion. La criée est l’une des quatre que compte la Méditerranée française, avec Sète, Le Grau-du-Roi et Port-la-Nouvelle. Sa spécialité : le poulpe blanc.

     

    Bateau qui alimente la Criée du grau d'Agde

     

    Chaque jour, mareyeurs et grande distribution s’en disputent les lots, ainsi que ceux de merlus, maquereaux, daurades, loups, raies, soles… L’ambiance est animée, les acheteurs râlent, invectivent le crieur quand il se trompe. À l’étage, un espace pédagogique, le Belvédère, théorise ce petit monde méditerranéen, présentant les techniques de pêche, la réglementation, les bateaux…  

     

    Patrimoine français:  Visiter Agde : Histoire et incontournables de la ville

     

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    Les plus belles photos du Pays Basque

     

    Par Marine Guiffray
     
     
     

    Combinant les charmes de la montagne, de la campagne et du bord de mer, le Pays Basque offre aux yeux de ses admirateurs des tableaux de couleurs aussi beaux que différents. Rien que pour le plaisir, voici nos 20 plus belles photos de la région, côté français !

     

    Le village de Saint-Etienne-de-Baïgorry

     

    Le village de Saint-Etienne de Baigorry, au Pays Basque

    La vallée des Aldudes et le hameau de Esnazu 

     

    La vallée des Aldudes et le hameau de Esnazu, au Pays Basque

    Les quais de la Nive, le quai Augustin Chaho et le pont Pannecau, à Bayonne

     

    Les quais de la Nive, le quai Augustin Chaho et le pont Pannecau, à Bayonne, au Pays Basque

     

    Les maisons traditionnelles des quais de la Nive et la cathédrale Sainte-Catherine, à Bayonne

     

    Maisons traditionnelles des quais de la Nive et flèches de la cathédrale Sainte-Catherine, à Bayonne, au Pays Basque

     

    La villa Arnaga et ses jardins, ancienne demeure d'Edmond Rostand, à Cambo-les-Bains

     

    La Villa Arnaga d'Edmond Rostand, à Cambo-les-Bains, au Pays Basque

     

    Le rocher de la Vierge, à Biarritz

     

    Le rocher de la Vierge, à Biarritz, au Pays Basque

     

    La Grande Plage et l'Hôtel du Palais, à Biarritz

     

    La Grande Plage, l'église orthodoxe russe et l'hôtel du Palais de Biarritz, au Pays Basque

     

    Le port des pêcheurs et la Grande Plage de Biarritz

    Le port des pêcheurs de Biarritz, au Pays Basque

    Le rocher du Basta, à Biarritz

    Le rocher du Basta, à Biarritz, au Pays Basque

     

    La villa mauresque, dans la baie d'Hendaye

     

    La villa mauresque, dans la baie d'Hendaye, au Pays Basque

     

    Le port de Guéthary et l'ancien hotel Guétharia

     

    Ancien port baleinier de Guéthary, au Pays Basque

     

    Le fort de Socoa construit par Vauban, à Ciboure

     

    Le fort de Socoa, à Ciboure, au Pays Basque

     

    Le port de Saint-Jean-de-Luz et la maison de l'Infante

     

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port et ses collines

     

    Vue sur Saint-Jean-Pied-de-Port et ses collines, au Pays Basque

     

    Le Pont Vieux de Saint-Jean-Pied-de-Port, sur la Nive

     

    Le Pont Vieux de Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays Basque

     

    La plage de Saint-Jean-de-Luz sur fond de Pyrénées enneigées 

     

     

    Sare, l'un des plus beaux villages de France

     

     

    La villa Prinkipo et son jardin, à Anglet

     

    La villa Prinkipo à Anglet, au Pays Basque

     

    La place du village de Bidart

     

    Le village de Bidart, au Pays Basque

     

    Le cirque et le village de Lescun, dans la vallée d'Aspe

     

    Le village et le cirque de Lescun, dans la vallée d'Aspe, au Pays Basque

     

     

    Patrimoine français:  Les plus belles photos du Pays Basque

     

     

     

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    Saint-Jean-Pied-de-Port, cité historique

    sur le chemin de Compostelle

     

    Par Rafael Pic
     
    source : Détours en France N°209
     
     

    Derrière ses remparts en grès rose de l’Arradoy, la petite cité a été adoubée en 2016 au sein des « Plus Beaux Villages de France ». Un titre qui ne doit pas faire oublier son passé plein du fracas des armes et de la piété des pèlerins...

     
     

    Pèlerins esthètes ou pressés

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, le Pont Vieux et l'église de l'Assomption (Pays Basque)

     

    « Saint-Jean-Pied-de-Port ne compte que 1500 habitants, sur une surface de moins de 3 km2, nous explique Jérôme Cangrand, directeur de l’office de tourisme et historien. Il n’empêche, la ville reçoit 1,3 million de visiteurs, selon un comptage fait sur le Pont Neuf ! ». Autant dire que l’ancienne place forte, fondée au XIIe siècle par les rois de Navarre pour contrôler le débouché des cols, est championne toute catégorie pour ce qui est du ratio ! « En contrepartie, nous nous trouvons dans une des plus grandes circonscriptions électorales de France, qui s’étend à cheval sur le Pays basque et le Béarn, et dont le député est fort connu : Jean Lassalle. » Cela dit, les visiteurs ne sont guère attirés par des motifs politiques.

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, la Porte de Navarre (Pays Basque)

     

    S’ils se déplacent jusqu’ici en si grand nombre, c’est parce que la cité au pied des Pyrénées est un point de passage majeur sur le Chemin de Saint-Jacques. Certains pèlerins admirent en esthètes l’architecture, les motifs gravés dans la pierre, les statues dans l’église. D’autres, la majorité, encombrés de sacs, gourdes et bâtons, alourdis par leurs chaussures de marche, semblent plus pressés et limitent leur halte à un bref passage au bureau des Pèlerins, rue de la Citadelle : il faut bien faire tamponner le passeport pour Compostelle !

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, maisons sur la Nive et porte Notre-Dame (Pays Basque)

     

    Pourtant, la ville, aussi réduite soit-elle, mérite une visite approfondie : elle transpire l’Histoire... parfois romancée. Ainsi l’évocatrice « Prison des Évêques » a-t-elle juste bénéficié d’un télescopage favorable. Il ne s’agit pas d’un lieu, où de sadiques religieux torturaient les incroyants mais d’une ancienne résidence épiscopale trans- formée en lieu de détention. Il est vrai que sa salle souterraine, aux voûtes en ogives, est propice à alimenter toutes les suppositions...

     

     

    Dates et prises de position 

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, rue de la Citadelle sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (Pays Basque)

     

    Pour que les hommes des siècles à venir ne perdent pas trop de temps en recherches dans les archives, les habitants des temps passés ont eu la bonne idée d’inscrire la date de construction au fronton des maisons. Notre accompagnateur nous fait lever les yeux : 1510 ! Au-dessus de la porte, au 32 de la rue de la Citadelle, le linteau de grès rose porte haut sa généalogie. « C’est la plus ancienne mais je vous en indiquerai d’autres pour 1649 ou 1760... D’ailleurs, les propriétaires ne se bornaient pas à apposer des dates, ils indiquaient aussi leur nom ou prenaient position sur les débats du moment... ».

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, linteau de maison "Johan Biriberry et Louise Duhalde maitre et maitresse de la maison de Londresena 1722"

     

    L’allusion se réfère au numéro 18, qui affiche fièrement l’état-civil de Joannes Diriberry et Louise Duhalde. Plus loin dans notre promenade, rue d’Espagne, d’autres gravures nous frappent : l’une claironne que la maison vient d’être réparée ; un serrurier nous apprend qu’il habite là; ailleurs, on se plaint du prix exorbitant du froment en l’an 1789. On sait ce qui allait s’ensuivre...

     

     

    La benoîte et l'ezkoa 

     

    Venus de la porte Saint-Jacques, l’accès naturel des pèlerins en route vers le sud et l’ouest, nous voici arrivés devant l’église, un des plus beaux témoignages du gothique local. « Encore une fois, levez les yeux, nous enjoint Jérôme Cangrand. Dans une pièce du clocher, jusqu’aux années 1980, vivait une des dernières benoîtes du Pays basque ! Son souvenir en est encore vivant chez les vieilles gens. La benoîte est un personnage emblématique de la région, qui n’est pas juste la bonne du curé. Elle observait aussi des rites à mi-chemin entre le culte catholique et des pratiques païennes. Quand un orage approchait, elle se dépêchait de sonner les cloches et de brûler du laurier... » Plus de benoîte mais, à l’intérieur de l’église, une religiosité toujours perceptible. On monte sur la galerie où stationnaient autrefois les hommes, dans une position de retrait peu commune. « Dans la tradition basque, les femmes faisaient la jonction entre le monde des vivants et celui des morts. C’était donc à elles qu’il revenait de dérouler le long et fin cierge, l’ezkoa, sur les dalles funéraires familiales qui se trouvaient au sol de l’église. »

     

     

    Les commerçants sont rois

     

    La rue d'Espagne à Saint-Jean-Pied-de-Port, sur le chemin de Compostelle (Pays Basque)

     

    Passé l’élégant pont sur la Nive, nous arrivons dans l’autre grande artère du village : la rue d’Espagne, qui dit bien la direction qu’elle prend ! Dans ce quartier d’outre-Nive, plus de rempart pour protéger les habitants, qui n’en étaient pas moins prospères. Quand on partait pour une longue marche, il valait mieux s’approvisionner en conséquence : ici, les commerces sont rois. Chez les Cavier, champions de pelote de père en fils, on donne dans la confection. Dans la Maison Inchauspé, en face, c’est la laine qui domine. Les espadrilles ont leur royaume, la boutique d’Albertine et de Patricia Arangois. Madame Albertine fabrique ces confortables chaussures à la semelle de corde depuis trente-neuf ans. Avec sa fille Patricia, elles perpétuent la tradition des couseuses de famille, à qui on apportait la matière à travailler le lundi et qui devaient la restituer le samedi. « Nos espadrilles sont en toile de Mauléon et nous produisons pour toutes les pointures, du 23 au 47. Entièrement sur mesure. » En prendrons-nous pour affronter la montagne ? Un dernier coup d’œil à la citadelle qui, de l’autre côté de la Nive, nous toise du haut de ses 70 m.

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, la citadelle consolidée par Vauban au sommet de la colline de Mendiguren (Pays Basque)

     

    Commencée dans sa forme actuelle dans les années 1640, elle suscita un projet complet de Vauban, jamais terminé. Elle accueille aujourd’hui un collège. Les élèves ont-ils conscience de leur privilège ? Celui d’étudier en paix dans un site qui excita la bellicosité des armées de Navarre, de France, d’Espagne, d’Angleterre... Avec l’invasion espagnole de 1512 commencèrent des décennies de conflit, qui se répétèrent à l’ère napoléonienne. Au fond d’une vallée, la géopolitique peut nous rattraper. Les visiteurs ne sont pas exclus : pendant les vacances scolaires d’été, ils peuvent arpenter le lieu et même descendre dans les souterrains, où survivent, dans l’ombre des murs épais de plusieurs mètres, un four à pain et une citerne. Déjà, nos regards portent ailleurs : là-haut, vers Roncevaux ! Quatre lieues seulement...

     

    Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays Basque

     

    Patrimoine français:  Saint-Jean-Pied-de-Port, cité historique sur le chemin de Compostelle

     

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