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    Compostelle : de Saint-Privat-d'Allier à Saugues

    Par Hughes Derouard
    source : Hors-série Compostelle
    Publié le 26/11/2014

    Sur le chemin de Compostelle, parcourez le pays de la Bête, tout près du plateau du Gévaudan. Marchez dans les pas d'un pélerin.

    Compostelle, sur le chemin du VelaySur le chemin du Velay, en route pour Compostelle.

    Mal aux jambes au réveil. «La première journée de marche est la plus diff icile, commente René, un Picard bien équipé. «Pensez à faire des étirements à la fin de la journée. » Il dispose d’un petit outil électronique dont il n’est pas peu fier : il permet de calculer le dénivelé, la vitesse à laquelle il marche et dispose d’un enregistreur du nombre de pas alignés !

    Le nid d’aigle de Rochegude surgit à la verticale peu après le départ. De son château, il ne reste aujourd’hui que des ruines çà et là ainsi qu’une charmante petite chapelle Saint-Jacques, accrochée à son rocher, d’où la vue sur les gorges de l’Allier est sublime. Le chemin s’engage ensuite dans une sente très escarpée, glissante sur des grosses roches. Il nous mène à Monistrol d’Allier, au coeur des gorges sauvages de la rivière. Halte à l’unique épicerie du village pour un pique-nique improvisé au bord du bruyant cours d’eau. Ici l’art roman (l’église est un ancien prieuré qui dépendait de l’abbaye de La Chaise-Dieu) côtoie une usine électrique.

    Après Monistrol-d’Allier, à 619 mètres d’altitude, la montée pour rejoindre Montaure, à 1022 mètres, sur le rebord du plateau du Gévaudan, est impressionnante. L’ascension est tuante, elle appelle quelques pauses réparatrices qui nous permettent de contempler les falaises de prismes basaltiques. Nous faisons une courte halte sur les marches de l’étonnante chapelle troglodytique dédiée à sainte Madeleine, dont la façade, du XVIIe siècle, ferme une grotte préhistorique. Et la route continue à grimper. Le soleil donne l’impression de taper fort pour cette fin du mois d’octobre. Antoine, qui a entrepris avec un groupe d’amis une randonnée sur les chemins de Compostelle jusqu’à Aumont-Aubrac, semble perdu. Il marche seul, titubant devant son petit groupe. À la pause, il s’allonge sans prononcer une seule parole. Il est épuisé. Ailleurs. Sa femme lui reproche de fumer. René va dans une ferme qui propose des bâtons de pèlerin à dix euros. « Cela devrait l’aider », dit-il ; c’est décidément monsieur Bons Conseils.

    Pelerin descendant vers SauguesPélerin descendant vers Saugues


    La suite du parcours n’est plus qu’un cheminement tranquille où d’agréables bosquets bordent les nombreuses prairies. La dernière descente vers Saugues, capitale du Gévaudan bâtie au bord de la Seuge, nous permet d’admirer ce gros bourg regroupé autour de la tour des Anglais – un donjon carré du XIIIe siècle – et de la collégiale Saint-Médard, qui a, dans son trésor, une des plus belles vierges romanes assises ainsi qu’une pietà du XVe siècle. Mais voilà que le jour commence à baisser. Les nuages se font nombreux. On frissonne. N’est-ce pas le pays de la Bête ?

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