• Vézelay, un des plus beaux villages de Bourgogne

    Par Détours en France
    source : Hors Série - Les plus beaux villages de nos régions 2012, p.22
    Publié le 21/08/2015

    Vézelay est un bourg dont le charme n'est plus à prouver, il est l'un des plus beaux villages de Bourgogne. C'est aussi un lieu sacré où de fervant pélerins séjournent pour se recueillir dans sa magnifique basilique.

    Vezelay

    Son histoire ecclésiastique

    À 8 heures du matin, une poignée de fidèles rejoint en silence la chapelle Sainte-Croix. À deux pas de cet oratoire roman, sous l’actuelle grande croix de bois, Bernard de Clairvaux prêcha la deuxième croisade en 1146. 71 ans plus tard, saint François d’Assise y installait le premier couvent de frères mineurs en France. "Les franciscains sont restés ici jusqu’à la Révolution".

    Intérieur de l'égliseVoici l'intérieur de la cathédrale de Vézelay.

    Seule la chapelle est encore debout. Mais nous sommes revenus après la guerre », confie le frère Gilles, l’un des trois moines franciscains encore présents sur place. Dans sa robe brune à capuchon, le religieux avoue ne monter que rarement à la basilique Sainte-Marie-Madeleine, située dans le village au sommet de la butte :

    Je préfère ma chapelle. C’est moins peuplé que là-haut…

    Le chemin des pèlerins, qui grimpe à travers bois jusqu’à la basilique, garde tout son mystère. Mais sur le parvis, que de bruit ! Un rassemblement de jeunes célèbre la fin de leur pèlerinage en chansons. Des louvettes en uniforme traversent la place en courant pour ne pas rater la messe, tandis que des scouts aux godillots crottés cherchent leur chef.

    EgliseLes moines de l’abbaye de Vézelay, détruite à la Révolution, entretenaient avec Compostelle des liens privilégiés. Mais, à la fin du XIIIe siècle, lorsque l’on découvrit à Saint-Maximinen- Provence un sarcophage contenant le corps de sainte Madeleine, l’aura de Vézelay déclina.

    Panorama

    Vézelay en haute saison : un lieu sacré où règne une sacrée pagaille. Dans le narthex où trône le tympan du portail central, merveille de l’art roman, les moines et moniales des fraternités monastiques de Jérusalem tentent d’organiser la cohue. Implantés à Vézelay depuis 1993, huit frères et onze soeurs ont pour mission d’animer spirituellement la basilique, haut lieu de culte depuis qu’elle abrite les reliques de sainte Marie-Madeleine. « Vézelay est une ville de transhumance ! », sourit frère Grégoire en regardant défiler la foule.

    Vézelay est une ville de transhumance !

    Que vient-on chercher ici depuis l’aube des temps ? « La spiritualité de Marie-Madeleine est ancrée dans ce lieu. Elle évoque la miséricorde, la réconciliation, la résurrection, la paix… Quelque chose nous saisit ici, même quand on n’a pas de sensibilité chrétienne. »

    Intérieur CathédralePierre sculptée, hauteur vertigineuse, une nouvelle fois la beauté de ce lieu mystique n'est pas à prouver.

    Ce « quelque chose » apparaît à quelques mètres de là, dans la nef transpercée de lumière. Les bâtisseurs du XIIe siècle ont écrit, avec leurs marteaux, l’incroyable dialogue entre la pierre et la lumière, symbolisant l’échange entre l’homme et le divin.

    La force du pardon

    BasiliqueEn 1946, le père Paul Doncoeur et les bénédictins de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire lancent l’idée d’un grand pèlerinage de pénitence : 14 croix en bois sont apportées à pied depuis l’Angleterre, l’Italie, la Belgique, la Suisse, la France.
    L’Allemagne est exclue, jusqu’à ce que des prisonniers allemands demandent à participer. Ils construisent alors une croix avec les poutres d’une maison détruite par les bombardements. Plus de 30 000 personnes assistent à leur procession. La réconciliation francoallemande est en marche. Au pied de la porte Sainte-Croix, un arbre de la paix a été planté en souvenir de cette « croisade pour la paix ».

    La lumière… Dans le narthex et la crypte, c’est encore une pénombre. Dans les voûtes en berceau de la nef, c’est une source tamisée par la pierre. Dans le choeur gothique éclatant de blancheur, c’est un éblouissement à l’image de la Jérusalem céleste. Crescendo magique, qui prend tout son sens au solstice d’été. À midi, neuf flaques lumineuses jalonnent la nef centrale avec une précision vertigineuse. 

     

    Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique