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    Laissez-vous surprendre par Metz

     

    Par Vincent Noyoux et Clio Bayle
    source : Détours en France n°179, p.43
     

    Froide, austère, militaire ? Voici 6 arguments qui apportent un démenti formel. Metz est lumineuse, verdoyante, germanique et même méridionale ! Et elle postule pour être inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.

    Les façades dorées et la pierre de Jaumont

    La place d'Armes à Metz

    Au pied de la cathédrale, la place d’Armes a été aménagée selon le vœu de Louis XV. L’hôtel de ville qui fait face à Saint-Étienne est construit en pierre de Jaumont.

    La pierre de Jaumont, dont est fait tout le centre-ville, réchauffe la place d’Armes, où se concentrent tous les pouvoirs : municipal (l’hôtel de ville), militaire (l’ancien corps de garde, actuellement office de tourisme), religieux (la cathédrale) et royal (l’hôtel du Parlement). C’est elle aussi qui donne son aspect italien, presque siennois, à la place Saint-Louis. Au Moyen Âge, les juifs de Toscane pratiquaient le change sous les 63 arcades de cette place. C’est désormais un lieu d’échange, de marché et de fête. Aux beaux jours, les terrasses font le plein. La dolce vita, version messine... Si le centre-ville piétonnier respire l’opulence, c’est que ses façades anciennes ont été conservées et ravalées avec soin.

    La place Saint-Louis

     

    La cathédrale Saint-Etienne

    La place Saint-Louis était appelée place du Change au XIVe siècle, car sous ses arcades se déroulaient des foires commerciales. La cathédrale Saint Etienne.

    Le circuit pédestre sur des berges verdoyantes

    La porte des Allemands

    La porte des Allemands sur la rivière Seille est un vestige de l’enceinte médiévale. Jusqu’en 1750, ses abords étaient plantés de vignes.

    De la porte des Allemands, un circuit pédestre longe la rivière et ses berges verdoyantes. Le décor est si bucolique qu’on en oublie la présence des anciens remparts du XIIe siècle, jalonnés de tours appartenant aux corporations de l’époque. En remontant le courant, on atteint le quartier des îles. La Moselle se démultiplie pour embrasser une poignée de petits îlots verdoyants. Sur le plus célèbre trône le Temple Neuf. De là, une promenade aménagée le long du quai mène au lac aux Cygnes, havre d’eau et de verdure.

    La tour des Mareschaulx

    La tour des Mareschaulx. À l’origine, il existait 38 tours sur les remparts médiévaux.

    La colline Sainte-Croix

    La même lumière dorée baigne la colline Sainte-Croix, berceau de la ville. L’oppidum de la tribu celte des Médiomatriques a disparu, mais on gravit avec plaisir les ruelles étroites de ce quartier paisible. On y trouve les belles arcades du cloître des Récollets (XIVe siècle), les créations contemporaines de l’hôtel Saint-Livier, qui abrite le Fonds régional d’art contemporain, une charmante placette où se dresse l’église Sainte-Ségolène... La rue des Murs, qui suit le tracé des anciens remparts romains, longe une terrasse en balcon au-dessus du quartier d’Outre-Seille. Les artisans et tanneurs du Moyen Âge, installés en bord de Seille, ne sont plus, mais le quartier a conservé une ambiance bohème avec ses bouquinistes, ses cafés et ses galeries d’art. Il faut y flâner jusqu’à la porte des Allemands, magnifique pont fortifié enjambant la Seille.

    Le Temple Neuf et le jardin d'Amour

    Le Temple Neuf à Metz

    Se promener un soir d’été aux abords du Temple Neuf et contempler, au bord de l’eau, la beauté altière des façades couleur miel ne manque pas de nous plonger dans une profonde perplexité : comment une si belle ville a-t-elle pu souffrir, des décennies durant, d’une aussi mauvaise réputation ? La pierre du Temple Neuf, sanctuaire néoroman datant de la période, est sombre et son style un peu imposant, mais l’écrin de verdure qui l’entoure fait tout oublier. Accoudé au Moyen-Pont, on voudrait peindre les acacias et les branches de saules pleureurs trempant dans l’eau, les cygnes gracieux et le temple noir, telle une proue de navire enfoncée dans l’eau verte.

    L'une des plus belles gares d'Europe

    La gare de Metz

     

    la gare de Metz

    Conçu entre 1905 et 1908, à la demande de l’empereur d’Allemagne, l’édifice en impose avec sa profusion de décors : bas-reliefs, vitraux, chapiteaux historiés, lions de basalte, frises aux motifs celtiques, palmettes orientalisantes... Les nombreuses références à des temps glorieux (l’empire carolingien, la figure de Roland) clament haut et fort la toute-puissance de l’occupant allemand. Avec ses larges quais et ses douze voies, la gare devait surtout être capable d’assurer le transport de 25 000 soldats en 24 heures en cas de guerre avec la France. Maurice Barrès, au sens patriotique blessé, y voyait un « immense pâté de viande » avec un toit d’« épinard vert ». Tout le monde peut se tromper : la gare de Metz est considérée aujourd’hui comme l’une des plus belles gares d’Europe.

    Le Centre Pompidou-Metz

    Le Centre Pompidou-Metz

     

    Le Centre Pompidou-Metz

    L’attractivité de Metz doit beaucoup à ce drôle de bâtiment aux formes ondoyantes. Ouvert en mai 2010, le Centre Pompidou-Metz a déjà attiré plus de deux millions de visiteurs dans la cité lorraine. Un succès qu’il doit autant à son architecture audacieuse qu’à la qualité de ses expositions. Le tout dans un quartier flambant neuf en bord de Seille. L’ouverture du Centre Pompidou-Metz a changé la donne. Inspirée par l’exemple de Bilbao, transformée en spot touristique grâce à son spectaculaire musée Guggenheim, la cité lorraine a déjà opéré sa métamorphose. Huit cent mille visiteurs se sont pressés pour admirer le tout nouveau Centre la première année, et encore plus de la moitié deux ans plus tard.

    L'architecture de Pompidou-Metz

    Au bout d’un parvis légèrement incliné, comme celui de Beaubourg à Paris, le Pompidou-Metz déploie sa vaste toiture blanche ondulée autour d’une flèche centrale de 77 mètres de haut – clin d’œil à 1977, année d’ouverture du Centre Pompidou. Quelle étrange toiture ! On songe à la robe de Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion. Mais il n’est pas interdit de regarder sous ces jupons ! L’architecte japonais Shigeru Ban qui, avec Jean de Gastines, a conçu le bâtiment, a imaginé une charpente en bois des plus originales. Tressées entre elles comme les bambous d’un chapeau chinois, les 18 kilomètres de poutres supportent une membrane translucide, qui laisse passer 15 % de la lumière. Le balcon terrasse du 3eétage est le meilleur endroit pour admirer la charpente, reflétée par un grand miroir de Daniel Buren. La nuit, le bâtiment est éclairé de l’intérieur, faisant apparaître en transparence la charpente hexagonale... comme par magie. Trois galeries en forme de tubes rectangulaires percent la toiture. À l’intérieur, la Grande Nef comprend un mur d’accrochage de 18 mètres de haut : un espace unique en Europe.

    En bonus : l'Arsenal de Metz, une très belle salle de concert

    arsenal de Metz

    L'Arsenal de Metz a été aménagé dans l'enceinte d'un ancien bâtiment militaire au cœur de la ville. La grande salle de concerts bénéficie d'une très bonne acoustique et accueille tous les genres musicaux. 

    Retrouvez aussi notre chronique sur le Mag de Campagne Tv

     

     

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    Turenne, pépite du causse corrézien

     

    Par Dominique Roger - Hugues Derouard - Mélanie des Monstiers
    source : Hors Série - Les plus beaux villages de nos régions 2013, p.64
     

    Turenne aux confins du Lot et de la Corrèze, enchevêtrement de toits gris bleuté sous la protection d’un château fort haut perché, émerge soudainement des vertes ondulations qui enserrent la vallée.

    Village

    Outre la beauté inconditionnée de ce bourg médiéval, on peut distinguer à droite, le donjon rectangulaire du XIVe siècle ; à gauche, la tour César, du XIIe siècle.

    De sa butte, Turenne nous parle de la grandeur de ce petit royaume dans le royaume, du Moyen Âge jusqu'en 1738. La perte de sa souveraineté est due à l'impécuniosité du dernier de ses vicomtes, Charles-Godefroy de la Tour d'Auvergne, qui la céda à Louis XV contre paiement de ses dettes de jeu. ​

    La foire aux boeufs gras

    Sur la Place du Foirail dans le Barri-Bas (quartier de la Ville-Basse), malgré le froid acéré, elles sont toutes là, ponctuelles au rendez-vous annuel, une semaine avant Pâques. Ne sont présentes que des bêtes pomponnées et sur leur trente et un.C’est que la foire aux bœufs gras du jeudi de la Passion reste un événement turennois. Les éleveurs corréziens et lotois s’évaluent du coin de l’œil ; les membres du jury de cette foire primée, jaugent, jugent et ont déjà leur petite idée sur la trentaine de belles limousines. Un solide casse-croûte ingurgité et les réjouissances vont débuter.

    Un village chargé d'Histoire

    C’est de la place du Foirail, et de l’hôtel Sclafer avec sa terrasse à l’italienne, qu’il faut partir pour découvrir ce village chargé d’Histoire du causse corrézien. L’unique rue qui traverse dans toute sa longueur le quartier du bas – rue du Commandant-Charolais – se partage en deux sections de part et d’autre de la place de la Halle.

    Architecture du bourg

    Beaucoup de ces demeures ont été bâties avec les pierres issues du démantèlement des fortifications après 1650 et de la destruction partielle du château ordonnée par le pouvoir royal en 1753. Turenne possède toujours ce qui faisait la fierté de leurs propriétaires : des tourelles coiffées de poivrières, de hautes toitures de lauzes, remplacées après le XVIIIe siècle par de l’ardoise.

    Ce carrefour animé est bordé de maisons bourgeoises et d’hôtels particuliers des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ; jouxtant la maison des Dames de Montgalvy, la maison Vachon fut l’ancienne demeure des consuls de Turenne aux XVIe et XVIIe siècles. Face à elles, remarquez la maison Crozat, l’hôtel de Carbonnières et la maison des Chanoines et sa porte de style gothique flamboyant.
    Après la place, s’insinuant entre deux hôtels, la rue Droite monte à l’assaut de la plate-forme circulaire des anciennes lices ceignant le promontoire du château. Celles-ci dénombrent des maisons de notables, des demeures à encorbellements, des échoppes jadis occupées par des commerçants.

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    La structure médiévale de Turenne a été conservée et ses maisons en pierres du XVe au XVIIIe siècles arborent les couleurs du terroir : calcaire gris des causses, grès rouge ou jaune de Collonges et de Gramont.

    La rue de l’Église passe devant la maison de l’Ancien-Chapitre (porte Renaissance) et vous dépose sur le parvis de l’église collégiale Saint-Paul, fondée probablement par Charlotte de La Marck, première épouse d’Henri Ier, en 1593. Son riche mobilier renferme notamment un maître-autel au-dessus duquel resplendit un retable en bois doré finement sculpté (XVIIe siècle). Au-dessus de Saint-Paul, un vaste édifice nommé maison Tournadour était le grenier à sel.

    Plan urbain particulier

    Des trois enceintes enveloppantes à courtines ne restent que des éléments très épars et une porte fortifiée, jouxtant la maison dite du Sénéchal ; c’est en la franchissant que vous pénétrez dans la Ville Haute. La terrasse sommitale porte les vestiges du château médiéval, démantelé par Louis XV suite à la réunion de la vicomté de Turenne à la Couronne de France.

    Panorama du château

    À l’entrée, à droite, l’ancien donjon (XIIIe siècle) ou tour du Trésor ouvre sur la salle des gardes, où l’on peut admirer le travail stéréotomique (science de la coupe des pierres) daté du XIVe siècle. À l’opposé se trouve la tour dite de César (XIIe siècle), tour de guet cylindrique très aérienne. Un escalier à vis logé dans l’épaisseur de la pierre vous hisse jusqu’à son sommet pourvu d’une table d’orientation.

    Au nord, l’éminence aux parois abruptes portait le castel, d’où se détache le corps principal du village descendant en pente douce vers le sud-ouest. Il se prolonge au-delà de la place du Foirail par le faubourg – ou « barri » – du Marchadiol. Un toponyme qui évoque la corne d’abondance de la cité : son réputé marché d’huile de noix.À cette pointe nord de la butte se trouvaient également deux autres faubourgs : le barri de Magal organisé autour d’un large puits toujours présent et, sur le flanc est, le barri Saint-Paul dont il ne subsiste que l’ancien ermitage Saint-Paul.

    Cet ensemble est desservi par un maillage de rues, ruelles, passages sous voûtes aux tracés originaux, car épousant, de manière perpendiculaire ou en oblique par rapport à la butte du château, les courbes de niveau. Ces petites voies sont très resserrées, fort raides et pentues.

    La dynastie des La Tour d'Auvergne

    Parmi les quatre grandes familles qui détinrent successivement le titre vicomtal, les La Tour d’Auvergne, à compter de 1444, vont porter le nom de Turenne très haut. 
    Henri de La Tour d’Auvergne, fils cadet d’Henri Ier de La Tour d’Auvergne et de sa seconde épouse Élisabeth de Nassau, futur « Grand Turenne », s’illustre avec panache sur les champs de bataille de la guerre de Trente Ans et mène des campagnes finement stratégiques contre les Impériaux. 

    Henri de la Tour d'Auvergne

    Henri de la Tour d'Auvergne, Vicomte de Turenne

    Maréchal de France (1643), il prend néanmoins parti pour la Fronde, avant de se rallier à la Cour après sa défaite à Rethel et de se convertir au catholicisme. Lors de la guerre de Hollande, il est frappé par un boulet à Salzbach en Allemagne, en juillet 1675. Sa mort est un deuil national et son corps est inhumé à la basilique de Saint-Denis, avant d’être transporté aux Invalides sur ordre de Bonaparte.

     

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    Collonges-la-Rouge, un rubis en terre

    de Corrèze

     

    Par Détours en France
    source : Hors Série - Les plus beaux villages de nos régions 2012, p.56
     

    C'est dans un grès de couleur franchement rouge que cette cité fortifiée du Limousin a été bâtie, prospérant au XVIe siècle grâce aux vicomtes de Turenne qui nous ont laissé en héritage un véritable bijou de pierre.

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    Dans cet océan de rouge, une tache blanche accroche le regard : le tympan de l’église Saint-Pierre, sculpté au XIIe siècle, qui représente l’Ascension du Christ. Le choix d’un calcaire blanc venu de Nazareth, à proximité de Turenne, n’est certainement pas le fruit du hasard ! Il ne doit sa survie qu’au fait d’avoir été caché lors des périodes troubles ; il a même dû attendre 1923 pour retrouver sa place.

    Fier, forgé !

    Il se murmurait dans les coulisses de l’Élysée que le président Jacques Chirac ne manquait rarement une occasion de montrer son « collongeois de chez Peyronnaud », couteau typiquement corrézien fabriqué à Collonges-la-Rouge, à ses illustres hôtes. Et d’en profiter pour planter le décor…

    Ce sanctuaire du XIIe siècle, fortifié lors des guerres de Religion, a connu le rare privilège d’accueillir sous son toit l’office catholique et l’ordre protestant, en alternance !

    Une livrée rougeoyante unique

    C’est ici, en 1982, qu’est née l’idée de créer l’association des Plus beaux villages de France. Pas étonnant ! Avec ses tours tantôt rose tendre, tantôt rouge flamboyant selon les heures de la journée, Collonges-la-Rouge, aux confins du Quercy, est un superbe musée à ciel ouvert qui a réussi à maintenir une vie rurale importante. Abandonné par ses habitants au XIXe siècle, le village a été entièrement restauré grâce à l’association des Amis de Collonges, fondée en 1927.

    Diverses architectures

    1 - Fortifiée pendant les guerres de Religion, l’église Saint-Pierre (du XIe au XVe siècles) se distingue par un clocher roman à gâbles. La petite tour qui le jouxte est la tour du guetteur.
    2 - Voici le castel de Maussac, que l’on peut reconnaître à sa tour carrée accolée à une fine tourelle en poivrière. Il est une superbe porte Renaissance ornée d'une coquille qui rappelle que Collonges se trouve sur l'une des voies jacquaires.
    3 - La rue Noire traverse le quartier le plus ancien. Le comédien Maurice Biraud, enterré au cimetière du village, y habita.

    Le charme de ses Castels

    Aujourd’hui, se promener parmi ces architectures si harmonieuses est un enchantement. Le bourg possède un exceptionnel ensemble de castels bâtis pour les nobles d’épées et les juristes, nombreux à y avoir élu domicile. Il faut notamment admirer le castel de Vassinhac, hérissé de grosses tours, ou le Castel de Maussac, un château fort en miniature…

    Castel

    C’est son appartenance à la vicomté de Turenne, indépendante du royaume de France et qui offrait aux habitants des exonérations fiscales (libertés, franchises et autres privilèges) et le droit d’y exercer la justice, qui a valu à Collonges-la-Rouge de s’attacher tant de gens de robe.

    Les rues au décor moyenâgeux desservent d’imposantes et solides bâtisses, souvent coiffées de lauzes, posées sur des charpentes de châtaignier qui ont vu défiler les siècles. La halle aux grains Renaissance est, elle, couverte d’ardoises. Elle est tout de même restée fidèle au style flamboyant local avec son pavage de grès rouge. Elle abrite le four banal à bois, que l’on allume encore lors du « Marché d’antan », chaque premier dimanche d’août.

    Mur

    Dans le bourg, comme à l’extérieur du coeur historique, belles maisons et hôtels particuliers se suivent, construits par les nobles et les gens de robe, et enrichis de tourelles en poivrière, portes à accolades, escaliers à vis, fenêtres à meneaux, échauguettes… Digne d’un décor de cinéma pour un film historique ! Pour l’écrivain André Maurois, Collonges est « une ville de rêve où l’on s’attend à voir passer sous les portes et les halles, un cortège du XVe siècle »…

    Le chants des sirènes

    Ne partez pas de Collonges sans avoir découvert la maison de la Sirène, fleuron du patrimoine bâti. Ce logis du XVIe siècle à encorbellement et couvert d’un toit de lauzes doit son nom à une sirène sculptée à droite de la porte, tenant un miroir et un peigne, tandis qu’à gauche se dévoile un homme aux cheveux longs qui chevauche un dauphin.

     

    Maison des sirènes

    Derrière ces sculptures moralisatrices, évoquant la dangereuse sirène qui perd les hommes et le dauphin qui les sauve, la demeure est le siège des Amis de Collonges et abrite un musée des Arts et Traditions populaires.

    Informations touristiques :

    • Visite de la Maison de la Sirène, maison classée aux Monuments Historique, est ouverte tous les jours en Juillet-Août. Elle se compose d'un espace dédié à la géologie, d'une salle reconstituant un intérieur collongeois chez une blanchisseuse du XIXe siècle etc... 
      Ouverte en période estivale de 10h30 à 12h30 et de 15h00 à 18h00
    • L'église St Pierre et la Chapelle des Pénitents sont ouvertes tous les jours au public.
    • De Juillet jusqu'à mi-septembre, les lundi et mercredi à 21h00, visite guidée nocturne théâtralisée et aux flambeaux en suivant un ou des personnages médiévaux.
      Ainsi que les vacances de Pâques et de la Toussaint, nocturnes proposées les mercredis soirs à 20h30.
      Tarif : 5€/personne , 2,50€ pour les 13/17 et gratuit pour les moins de 3 ans
      Réservation obligatoire.
      +33 5 55 25 47 57 ou +33 5 55 25 32 25

     

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    5 choses que vous ne saviez sûrement

    pas sur le Limousin

     

    Par Clio Bayle
     
     

    Pour briller en société ou simplement pour mieux connaître la région, voici quelques anecdotes culturelles sur le Limousin.

    1 - Le verbe « limoger » aurait un lien direct avec la ville de Limoges

    Place du Château à Limoges

    Le terme, qui signifie « priver quelqu'un de son poste, exclure », serait apparu pendant la Première Guerre mondiale. En 1914, alors que la France essuie plusieurs défaites face à l'armée allemande, le général Joffre, alors dirigeant des armées françaises, décrète que plusieurs de ses officiers généraux sont des incapables. Pour les éloigner du front, presque la moitié d'entre eux est envoyée dans la région de Limoges, d'où le terme « limoger » (envoyer quelqu'un à Limoges pour l'écarter de ses fonctions).

    2 - Le terme plateau de « Millevaches » est probablement un faux ami !

    Plateau de Millevaches

    L'histoire du mot "Millevaches" fait l'objet de plusieurs interprétations. La mention la plus ancienne du nom fait certes référence aux nombreuses vaches qui auraientt pâturé sur ces terres : "mille-vaccas". Cette interprétation est soutenue par la fameuse légende de la bergère qui aurait donné au diable ses mille vaches, transformées par la suite en pierre. Cependant, l'hypothèse retenue généralement est celle selon laquelle l'origine du mot Millevaches viendrait plutôt d'un mot gaulois "melo", signifiant la montagne et de l'adjectif latin "vacua", signifiant vide, référence au peuplement très faible de la région entre la période romaine et le Moyen Âge. Une troisième théorie parle, elle, des mille sources ("batz" en celte).

    3 - On recherche à nouveau de l'or en Limousin

    Quartz aurifère du Limousin

    Vous ne le saviez peut-être pas, mais le Limousin recèle plusieurs gisements d'or. Oubliés pendant près de quinze siècles, les filons exploités à l'époque gauloise ont fait l'objet d'une véritable ruée vers l'or au début du XXe siècle, pour être de nouveau progressivement délaissés dans les années 1960, puis repris en 1982 après la découverte de nouveaux filons. Complètement arrêtée en 2002, l'exploitation aurifère pourrait bientôt reprendre dans la région. Une société minière vient de déposer une demande de permis de recherche de mines d'or et d'argent dans un secteur situé entre Haute-Vienne et Dordogne.

    4 - Il y a plus d'un million de vaches limousines en France

    Vaches du Limousin

    Symbole fort de la région, la race bovine limousine est l'une des plus réputées et des plus répandues du pays. Reconnaissable grâce à sa couleur froment et à sa grande taille, la limousine est particulièrement recherchée pour sa rusticité et la qualité de sa viande. Elle est aujourd'hui implantée partout en France, et même dans plus de 80 autres pays.

    5 - Le Limousin est certifié à gauche depuis 1850

    Hôtel de ville du Limousin

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Limousin est fidèle en politique ! Les Limousins montrent des marques de sensibilité envers les valeurs socialistes depuis plus d'un siècle et demi. Cette constance s'explique au moins en partie par la politisation des maçons de la Creuse dont le travail les menait souvent à Paris. À noter qu'un tel penchant pour la gauche est étonnant pour une région aussi rurale, la tendance étant généralement contraire dans les zones peu urbanisées.

     

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    Les Grands Boulevards : le vrai chic parisien

     

    Par Dominique Le Brun et Dominique Roger
    source : Détours en France n°156, p. 24
     

    Les larges artères ouvertes par Haussmann dans Paris racontent la ville. Ce qu’elle fut, comment on s’y amusait, ce que l’on y achetait, qui on y rencontrait. Elles ont structuré la circulation entre les quartiers, définit un style architectural, imposé un rythme trépidant et nerveux.

    La palais Garnier vu depuis la place Diaghilev


    Le palais Garnier vu depuis la place Diaghilev, le boulevard Haussmann et la rue scribe. L’envers ne vaut pas tout à fait l’endroit, même si la façade et la cour arrière nord présentent un grand intérêt architectural. Cette entrée a un rôle avant tout fonctionnel, elle a été conçue pour réceptionner le matériel et les décors. Le fronton (large de 152 mètres) correspond à l’emplacement de la cage de scène. Haussmann avait reproché à l’opéra de Charles Garnier de se « trouver médiocrement en harmonie [avec] l’architecture imposée à toutes les maisons voisines ».

    Le théâtre national de l'Opéra-Comique

    Le théâtre national de l’Opéra-Comique, sur la place Boieldieu (2e arr.), fut créé sous le règne de Louis XIV. La salle Favart, inaugurée en 1783, sera reconstruite à deux reprises, en 1840 et 1898, suite à des incendies. On s’y presse pour applaudir les compositions de Chabrier, Bizet, Massenet ou Ambroise Thomas, dont le Mignon (1866) fait un tabac. L’Opéra-Comique est actuellement dirigé par Jérôme Deschamps. Le divertissement est à la mode. Partout sur les Grands Boulevards s’ouvrent des « caf’ conc’ » (la Scala, l’Alcazar d’été, les Ambassadeurs...) et des salles de music-hall. Des Folies Bergères à l’Olympia, théâtres et opéras affichent complets.

    Le boulevard des Italiens


    Le boulevard des Italiens s’étire entre les 2e et 9e arrondissements. Au centre de l’image, l’immeuble historique du quotidien Le Monde. Cet édifice post-haussmannien, dont la façade s’orne d’une monumentale horloge, a regroupé rédaction et imprimerie pendant 45 ans.

    La porte Saint-Martin


    La porte Saint-Martin, tout comme sa voisine la porte Saint-Denis, est un arc de triomphe, élevé au XVIIe siècle sur ordre de Louis XIV. Elle marque le point de croisement de l’axe Saint-Denis et des grands boulevards. Le théâtre de la Porte Saint-Martin, depuis son ouverture en 1802 (et sa reconstruction après son incendie en 1870), s’est essayé à tous les genres de l’art dramatique : féeries, ballets, comédies, drames et tragédies. C’est dans ce dernier registre que la grande salle boulevardière s’est taillé sa réputation. Frédérick Lemaître, Marie Dorval et surtout Sarah Bernhardt étaient des comédiens fidèles.

    Près du métro Grands-Boulevards, le boulevard Poissonnière croise la rue et le faubourg du même nom, lesquels se prolongent par la rue des Poissonniers, qui devient elle-même avenue de la Porte-des-Poissonniers, et redevient, une fois de l’autre côté du périphérique, à Saint-Denis, la rue des Poissonniers. Cette insistance s’explique par le fait que, dès le XVIe siècle, le poisson frais était livré en moins d’une nuit depuis la Manche, par des attelages qui suivaient un itinéraire tracé en droite ligne entre le port de Dieppe et le quartier parisien des Halles.

    Marianne en bronze de la place de la République


    1870, le retour de la République est effectif. Il faut qu’un monument digne de ce nom inscrive l’événement pour la postérité. Les frères Morice érigent, place de la République, une œuvre monumentale : une Marianne en bronze de 9,50 mètres de hauteur, veillant sur les allégories de la Liberté, de l’Égalité, de la Fraternité. La République aimant aussi l’ordre, une caserne de 3 000 hommes jouxte Marianne et ses Droits de l’homme.

    Les grands magasins

    Terrasse des Galeries Lafayette

     


    Coupole des galeries Lafayette

     


    Coupole des galeries Lafayette


    Les grands magasins sont nés sur le boulevard Haussmann. Les Galeries Lafayette datent d’octobre 1912. Mais l’aventure avait débuté en 1894 sous l’impulsion de Théophile Bader et Alphonse Kahn. Tout y fut conçu pour que le client se sente bien, se laisse aller à l’émerveillement, donne libre cours à ses envies d’achats, de la terrasse du 5e étage avec vue panoramique sur la ville, à l’immense coupole aux armatures métalliques sculptées de motifs floraux. Les balustres des étages et la rampe d’escalier sont signés Majorelle. Autre temple de la mode, Le Printemps fondé par Jules Jaluzot en 1865, et sa grande nef centrale couverte d’une coupole.

     

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