• Photos-Villes du Monde 2: Saumur : un décor d'enluminure

     

    Saumur : un décor d'enluminure

     

    Par François Silvan
    source : Détours en France n°170, p. 56
     

    Monter vers le château de Saumur par les ruelles sinueuses, c’est remonter jusqu’au XXIe siècle. Découvrir les hôtels particuliers, c’est voyager vers l’âge d’or de Saumur la protestante, « seconde Genève » au rayonnement intellectuel européen...

    Château de Saumur
     

    L’élégance sur la Loire. Juché sur ses remparts bastionnés (dont une partie septentrionale au-dessus du fleuve s’écroule en
 avril 2001), l’aspect du château est dû à de nombreux réaménagements qui l’on même vu transformé en prison. On y enferme les prisonniers religieux, puis 
de guerre, et enfin ceux qui bousculent les bonnes mœurs. Parmi ces derniers,
 le marquis de Sade, en 
avril 1768, et le capitaine de vaisseau Yves-Joseph de Kerguelen, en 1774. L’allure actuelle du château de Saumur est due à l’architecte en chef Lucien Magne qui le restaure à partir de 1902, après son achat à l’État
 par la ville.

    La rue Duplessis-Mornay à Saumur
    Rive droite, la rue Duplessis-Mornay qui monte vers le château où résidait le gouverneur Saumur (1549-1623) et ami d'Henri IV.

    Intimement lié aux ducs d’Anjou, le château sera abandonné après la disparition du roi René, mort sans héritier en 1480. Il doit sa renaissance, en 1589, à Philippe Duplessis-Mornay – le « pape des huguenots » – le gouverneur de la ville qui nous transporte au « siècle d’or » de Saumur, place de sûreté protestante. Fin lettré – il maîtrisait le latin, le grec, l’hébreux... –, Duplessis-Mornay crée l’académie protestante de Saumur en 1599. Une académie réputée dans toute l’Europe qui se distinguera par son rayonnement intellectuel, son esprit de modération et son œcuménisme en cette époque troublée.

    Maisons à pans de bois dans le centre-ville de Saumur

     


    Rue du centre-ville de Saumur, architecture en tuffeau

     


    Rue du centre-ville de Saumur
    Dans le centre, royaume des piétons, on ne se lasse pas des architectures en tuffeau et des maisons médiévales autour et sur la place Saint-Pierre.

    La chapelle des Ardilliers

    Les Ardilliers, chapelle de toute beauté
    Deux églises excentrées valent le détour,
    quitte à emprunter votre véhicule. Au
 sud, l’église romane de Notre-Dame-de-Nantilly,à une dizaine de minutes à pied de la tour du Bourg, limite méridionale de notre circuit. Mais notre coup de cœur va pour la chapelle des Ardilliers, sur la route de Montsoreau. Une petite merveille architecturale du XVIIe siècle assez étonnante avec sa coupole. Historiquement, il s’agit d’un lieu de pèlerinage jusqu’au XIXe siècle où des centaines de « miracles » furent répertoriés (ou orchestrés...) par les oratoriens (congrégation de prêtres séculiers fondée en 1611) qui assuraient le service du sanctuaire. Des soi-disant miracles qui faisaient « hurler » le gouverneur protestant Duplessis-Mornay, qui faillit refuser la présence des oratoriens, finalement acceptés... pour éviter que les jésuites s’y substituent.

     

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