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    Arcachon : métamorphose réussie

     

    Par Sophie Denis et Clio Bayle
     
     

    La belle atlantique ne s’endort pas sur son passé Belle Époque. Pour preuve, son cœur de ville vient de s’offrir une extraordinaire transformation. Une façon de rester belle, moderne et attractive.

     

    Vue de la Ville d'Été d'Arcachon depuis l'observatoire

    Vus depuis l’observatoire, le cœur d’Arcachon, la Ville d’Été et au loin, l’île aux Oiseaux.

     La belle du bassin se décline en quatre quartiers, qui portent le nom des saisons : la Ville d’Hiver et ses spectaculaires villas Belle Époque ; la Ville d’Automne et le quartier des pêcheurs ; lovée dans les pins du quartier Pereire, la Ville de Printemps ; et, en plein centre, la Ville d’Été, qui s’étire le long du front de mer entre les trois jetées, Eyrac, Thiers et de la Chapelle. On y trouve les maisons les plus anciennes d’Arcachon, et aussi un cœur de ville entièrement réhabilité autour de son ancien marché. Un projet d’envergure qui traînait dans les cartons depuis trente ans, mais ne s’est concrétisé qu’en 2012, après dix ans de travaux.

     

    Métamorphose réussie de la Ville d'Été

    La rue Jéhenne à Arcachon

    La rue Jéhenne, parallèle au boulevard de la Plage, est en partie piétonne. Passé le pont couvert, c’est la très marchande place des Marquises : une agora, un lieu actif de la vie sociale grâce à l’installation de terrasses de cafés et restaurants.

     

    La place des Marquises à Arcachon

    Renouveler le genre architectural balnéaire, moderniser la ville en conservant tous les codes qui l’identifient et la valorisent : mission réussie dans ce cœur de ville autour de la place des Marquises

    Ce nouveau cœur de ville est à deux pas de l’office de tourisme, accessible par l’avenue Gambetta. La place des Marquises reprend le plan d’une bastide, un carré bordé d’arcades tout autour de son marché : pas de doute, on est bien dans le Sud-Ouest ! Le bâti alterne la brique, la pierre et le bois polychrome, les façades arborent une profusion de pignons, moulures, corniches, bow-windows... qui reprennent les codes architecturaux d’Arcachon, en écho à la Ville d’Hiver. L’ensemble est plutôt séduisant, même s’il a besoin d’être un peu lustré par le temps. « Il s’agit de marquer le centre-ville d’une architecture qui sera dans un siècle aussi appréciée que peut l’être, aujourd’hui, la Ville d’Hiver » : ambition de la ville, avouée par François Gauthier, son architecte-conseil. Un pari qui a au moins le mérite d’être audacieux !

     

    Le meilleur de la région

    Au milieu de la place, comme il se doit, le marché, belle nef de verre et de métal : une bonne occasion d’y faire vos emplettes, car le meilleur de la région s’y côtoie sur les étals. Ou profitez d’un café en terrasse pour admirer çà et là quelque détail fantaisiste : ici, un épi de faîtage ; là, une belle avancée de toit tout en bois ; sur l’immeuble à l’angle de l’avenue Lamartine, les mosaïques et frises réalisées par une jeune céramiste girondine, Emma Simon, diplômée d’une école italienne.

     

    Continuez la balade

    Villas de la Ville d'Été

    1. Sur le cours Héricart-de-Thury, la ravissante villa Florecita.
    2. L’ avenue Nelly-Deganne regorge de villas cossues, en pierre de taille, en brique de Biganos, ou d’autres qui arborent fièrement tourelles, fenêtres à meneaux, pignons à redents.

    Continuez ensuite dans les rues autour du nouveau cœur de ville : un charme paisible et quelques jolies villas, moins spectaculaires que celles de la Ville d’Hiver, mais bien arcachonnaises. Témoin, sur le cours Héricart-de-Thury, Florecita qui s’orne d’une délicate frise en lambrequins. Beaucoup ont disparu, rongées par l’air marin. L’avenue Nelly-Deganne regorge de villas cossues, comme la villa Atala (au n° 8) toute en pierre de taille, Fantaisie (au n° 30) en brique de Biganos, ou d’autres qui arborent fèrement tourelles, fenêtres à meneaux, pignons à redents : une attirance pour le Moyen Âge manifestée par la bourgeoisie de l’époque qui prenait ainsi le pas sur une noblesse en voie de disparition. Ce boulevard fut percé par Aldabert Deganne, un ingénieur champenois qui fit sa fortune en travaillant avec les frères Pereire et en épousant Nelly, dont la dot comptait de nombreux terrains dans la ville basse d’Arcachon. Il fit construire au bout du boulevard un château, l’actuel Casino, sur le modèle du château de Boursault, dans la Marne. L’imposant pastiche d’inspiration Renaissance est percé de 365 « ouvertures », censées rappeler les 365 fenêtres de Chambord ! Deganne n’habita jamais son château, trop grand... Le bassin est à deux pas : glissez-vous par la rue du Professeur-Jolyet pour profiter de la promenade ombragée de tamaris. Au passage, jetez un œil sur le musée Aquarium. Inauguré en 1866, il est l’un des plus anciens au monde après celui de Londres ! Poursuivez boulevard de la Plage, jusqu’au n° 185 : le Grand Hôtel, désormais transformé en résidence, connut son heure de gloire, à la fin du XIXe siècle. Il accueillit les grands de ce monde, dont l’impératrice Sissi et Ranavalona, reine de Madagascar en exil.

     

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