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    Arbois, le village "jaune" du Jura

     

    Par Texte original: Philippe Bourget. Adaptation web: Céline Fion
     

    Entre la plaine de la Bresse et les montagnes du Jura, Arbois mêle convivialité franc-comtoise, célébration de la vigne et souvenir de Louis Pasteur.

    Panorama sur Arbois, depuis les vignes

    Dans le vignoble du Jura, l'on cultive le pinot noir, le trousseau, le poulsard (pour les rouges) ainsi que le chardonnay et le savagnin (pour les blancs).

    A Arbois, sous les tuiles qui rougissent, les pierres sont dorées comme la robe du vin jaune qui participe au rayonnement de la capitale des vins du Jura. Ici, tout inspire l’opulence viticole. Il y a bien sûr les cavistes, avec leurs boutiques disséminées dans l’entrelacs de ruelles. Il y a aussi un air bourgeois qui s’échappe des demeures élégantes à tourelles d'angle ou des édifices à arcades de la jolie place de la Liberté. Jusque dans l’architecture, tout rappelle le divin nectar. Les trappons par exemple, doubles portes en fer ou en bois, formant des plans inclinés, furent conçus pour faciliter le passage des tonneaux dans les caves.

    Maisons à encorbellement sur la Cuisance, à Arbois

    Des maisons à encorbellement, suspendues au dessus de la rivière, participent au charme de ce village du Revermont. 

    Un bâti de caractère

    Le village célèbre son trésor en grappes au sein du musée de la Vigne et du Vin. Ce dernier est installé dans le château Pécault, une ancienne demeure forte du XIIIe siècle, autrefois englobée dans les remparts démolis. Ce château fait partie du bâti d’exception d’Abrois, au même titre que le pont des Capucins, la tour carrée Gloriette ou encore l’église St Just. Une balade le long de la Cuisance, rivière affluent de la Loue, le long du chemin de la Platière, offre de délicats panoramas sur les différents édifices de charme de cette Petite Cité Comtoise de Caractère.

    Arbois, cascades sur la Cuisance

    La Cuisance tombe en cascades par endroits, comme ici, à proximité de l'ancienne demeure de la famille Pasteur.

    L'enfance de Pasteur 

    Parmi les habitants du village qui prirent soin de la vigne, notons le passage de Louis Pasteur. Le célèbre scientifique vécut une partie de son enfance et de ses étés à Arbois. Le commun des mortels connait le médecin principalement pour sa découverte du vaccin contre la rage. Les vignerons de la région se souviennent surtout qu’il œuvra pour la santé de leurs cultures. Il est aujourd’hui possible de visiter la maison Pasteur, de croiser la statue du savant le long de la Promenade Pasteur ou de se recueillir sur les tombes de ses parents ainsi que de trois de ses filles, dans le vieux cimetière du village. 

     

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    Franche-Comté : circuit touristique

    de Belfort à Dole

     

    Par Philippe Bourget
     

    Partez à la découverte de la Franche-Comté et ses mille visages en camping-car. Faites halte dans des villes à l'histoire singulière, Belfort, Champagney, Luxeuil-les-Bains, Dole. Sillonnez des plateaux agricoles, des vallées perdues, traversez des bourgs au patrimoine surprenant. Parcourez 370 kilomètres dans une région très nature.

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    Nous commençons ce périple par l’une des cités les plus emblématiques de la région, Belfort. La richesse de son patrimoine en dit long sur l’histoire de cette ville d’influences, passage naturel entre monde rhénan et latin et agglomération charnière entre Franche-Comté et Alsace. Sa citadelle imprenable illustre sa bravoure, tandis que son dynamisme industriel souligne sa dimension populaire. Le Pentagone, coeur de ville cerné de fortifications, planté au pied du fameux Lion, intrigue. L'alchimie entre la rigueur militaire et le grès rose, le contraste entre la symétrie urbaine et la désinvolture des terrasses, l'absence de bruit automobile. Cela ne ressemble à rien de connu. Dans ce périmètre sévère, le noyau médiéval et le quartier haussmannien jouent des coudes. Au-delà de la rivière Savoureuse, les quartiers ouvriers et leur population cosmopolite prédominent. En témoignent les cités HLM construitent autour des bâtiments d'Alstrom, locomotive de l'emploi local. C'est en effet ici que sont fabriquées les rames de TGV.

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    Le canal des tanneurs à Dole (39), la ville natale de Pasteur.

     

    Du territoire de Belfort à Montbéliard

    En levant la tête, on distingue la ligne bleue des Vosges. Le signal est clair : il est temps de prendre la route et d’aller
 à la rencontre du plus petit département français de province, le Territoire de Belfort. Personne ne peut douter que 610 km2 puissent cacher une telle diversité. Profitant de sa situation charnière, le département est le seul du pays
 à accueillir deux massifs, le Jura et les Vosges. La N1019 se dirige vers le sud et la frontière suisse (à 25 km de Belfort). Juste avant la douane, à droite, la D50, route de campagne, vous permettra de jouir d’une vue élargie sur le plateau calcaire de Croix. Les villages semblent ici oubliés. Plaqués le long de la frontière, Lebetain, Villars-le-Sec, Croix, affichent une ruralité tranquille et visiblement prospère. Seule « anomalie » : la présence de puits à balancier, les mêmes qu’en Afrique ! Une petite pause ? Garez-vous au lieu-dit Les-Pas-au-Diable, à la sortie de Villars-le-Sec, en direction de Lebetain (D50). Depuis Croix, remontez ensuite au nord, par la D50 puis la D39, jusqu’à Montbouton : la vue embrasse les premiers contreforts du Jura (au sud), des Vosges (au nord), ainsi que la plaine de Montbéliard (à l’ouest).

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    Vue sur le territoire de Belfort

     

    Cap sur les Vosges méridionales

    Changement d’ambiance après Delle (à 10 km de Montbouton). En empruntant vers l’est la D26, vous entrez, après Faverois, dans un secteur d’étangs marqué par la présence des mennonites. Ce secteur franchi, vous pénétrez, par la D13, dans le Sungdau belfortain. Un avant-goût d’Alsace, déjà tourné vers le Rhin. À Recouvrance, les premières maisons à colombages signent l’influence de la région voisine. Mais le propos est bien de rester en Franche-Comté ! Alors cap sur le Ballon... d’Alsace, qui malgré son nom appartient – en partie – à la région franc-comtoise.

    De retour à Belfort, les D13, D5 puis D465 filent au nord vers Giromagny. Sapins et mélèzes bordent l’agréable route en lacets qui grimpe vers ces Vosges méridionales (aire pour camping-cars à Lepuix-Gy). Elle débouche au sommet, à 1 247 mètres, sur des paysages de chaumes, à la frontière de quatre départements (Vosges, Haute-Saône, Haut-Rhin et Territoire de Belfort). Garé le long de la route, vous en profiterez pour vous balader au col, avant d’aller déguster une tarte aux myrtilles (en saison) ou un repas marcaire (menu montagnard) dans l’une des auberges du Ballon.

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    Du sommet du Ballon d'Alsace, à 1427 mètres, c'est une houle de monts bossus et boisés qui se bouscule sous nos yeux. Roux les feuillus, rousses les vaches salers qui passent la belle saison dans les pâturages

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    Beaucourt, la saga Japy

    Dans cette commune du territoire belfortain s’est déroulée une épopée horlogère hors du commun. Au XVIIIe siècle, Frédéric Japy, rentré d’apprentissage de Suisse, lance un atelier de fabrication mécanique de montres. C’est le début d’une formidable aventure qui culminera en 1860 avec un ensemble d’usines employant plus de 5 000 ouvriers ! Précurseur du capitalisme social, Frédéric Japy créa notamment une coopérative ouvrière. Le musée Japy (à Beaucourt, à 7 km de Lebetain) rappelle cette saga achevée dans les années 1970. www.musees-franchecomte.com

    De Champagney à Beulotte-la-guillaume

    Direction ensuite la Haute-Saône. Après avoir apprécié la fraîcheur des cascades du Rummel et du Saut de la Truite, la minuscule D12, prolongée par la D4 (attention, prudence !) dévale les replis ouest des Vosges pour gagner Champagney. Vous y découvrirez son étonnante histoire, celle d’un village parmi les seuls en France à avoir exprimé, en 1789, sa solidarité avec les esclaves, au plus fort de la traite négrière. La Maison de la Négritude en témoigne.

    5 kilomètres plus loin, voici Ronchamp. Impossible de tourner le dos à ce site religieux, sa chapelle construite par Le Corbusier et son récent couvent. Peu après, à Grattery, débute sur la D73 un itinéraire vers l’un des territoires les plus secrets de l’est français, le plateau des Mille Étangs. Au volant, vous trouverez vite un petit air de Scandinavie à cette région isolée, piquée d’étangs, de gîtes de pêche et de fermes massives à longs toits. Entre Mélisey, au sud (à 10 km de Ronchamp) et Faucogney-et-la-Mer, au nord, en passant par Écromagny, il faudra s’égarer de part et d’autre de la D73 et de la D72 pour pénétrer cette contrée d’étangs.

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    Plateau des Mille Étangs en Haute-Saône (70). Ces étangs créés par l'homme dans de petites cuvettes issues de l'exploitation de tourbières ont longtemps servi à l'activité piscicole

    De Luxeuil au lac de Vesoul-Vaivre

    Cette digression au pays des Mille Étangs vous a rapproché de Luxeuil-les-Bains (16 km à l’ouest de Faucogney-et-la-Mer, par la D6). Il est l’heure d’aller découvrir cette cité dotée d’une étonnante histoire. Après avoir garé votre camping-car dans l’une des deux aires réservées (rues Gambetta ou Grammont), une demi-journée suffit pour découvrir le patrimoine luxovien.

    Qu’apprend-on ? Que cette cité de 7 000 habitants doit tout à un moine irlandais, Saint-Colomban. Arrivé au VIe siècle, il fonda à Luxeuil une école monastique. Quinze siècles et des aménagements plus tard, la ville en porte toujours l’héritage, avec l’ancien palais abbatial (c’est aujourd’hui la mairie), la basilique Saint-Pierre (au remarquable buffet d’orgue), le cloître (en grès rose des Vosges) et l’ancienne abbaye, devenue collège. De cette prospérité, il reste aussi une architecture civile peu commune, comme en témoigne la Tour des Échevins et la Maison du cardinal Jouffroy (XVIe siècle). Si l’on vous dit encore que Luxeuil... les Bains abrite un centre thermal de remise en forme, vous déciderez peut-être de prolonger votre séjour. À moins que vous ne préfériez la tranquillité du lac de Vesoul-Vaivre, un plan d’eau de 150 hectares situé aux portes de la préfecture de Haute-Saône (37 km au sud de Luxeuil).

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    L'établissement thermal de Luxeuil-les-Bains (70) est réputé en phlébologie, gynécologie et en rhumatologie

    La vallée de l'Ognon et son patrimoine

    Par la D64 et la D486, depuis Luxeuil, en direction de Villersexel (à 42 km), vous entrez dans la vallée de l’Ognon, un affluent de la Saône jalonné de cités comtoises, de châteaux et d’un patrimoine inédit. Chaque commune ou presque possède une demeure historique : Villersexel, au style Louis XIII orgueilleux ; Rougemont, une tour carrée émergeant au-dessus du village perché ; Sauvagney, un bâtiment au long toit encadré de deux tours ; Montbozon, une maison forte du XVIe siècle ; Fondremand, un fier donjon roman au cœur du village vigneron ; Moncley, un château à la parfaite symétrie néoclassique. En roulant vers le sud-ouest, vous croiserez d’autres villages arborant d’étonnantes fontaines-lavoirs et... des mairies-lavoirs. Datant du XIXe siècle, les premières sont d’inspiration grecque, les secondes témoignent de la volonté de rapprocher les lieux d’information et les espaces de sociabilité. Vous apercevrez les unes et les autres à Fontenois-lès-Montbozon, Etuz, Boult, Gézier-et-Fontenelay et Cussey-sur-l’Ognon. Il faudra bien finir par quitter cette vallée. Le pas de côté s’effectuera à Pesmes (à 90 km de Villersexel), place forte perchée dotée d’un patrimoine splendide de maisons nobles et de portes défensives.

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    Le château de Moncley (25) est de style néoclassique (XVIIIe siècle). Il est ouvert à la visite de mai à octobre

    Dole, ancienne capitale du Comté

    La fin du parcours approche! Elle vous emmène plein sud, par la D475, jusqu’à Dole, dans le Jura (à 25 km de Pesmes). Sans nul doute la plus belle ville de la région. Car l’ancienne capitale du comté, riche de son pouvoir passé (parlement et université ont été actifs dès le XVe siècle), a conservé de beaux hôtels particuliers, autour de la collégiale Notre-Dame et de l’Hôtel-Dieu. La ville natale de Pasteur, joyau patrimonial, n’a rien d’une cité aseptisée !

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    La rue Pasteur à Dole (39). La maison natale du grand homme se trouve au n°43. Louis Pasteur est venu à la fin de sa vie inaugurer une plaque sur la façade

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    Reims, côté champagne

     

    Par Vincent Noyoux
    source : Détours en France n°179, p.83
     

    La Champagne recèle bien des trésors. Derrière les châteaux de la région de Reims, il y a des lieux plus insolites et accessibles. Des crayères de la butte Saint-Nicaise à la chapelle Foujita, petit tour d’un monde plus pétillant qu’on ne le croit.

    les caves du Domaine Pommery

    Dans les crayères du domaine Pommery, 20 millions de bouteilles, dont de rares millésimes, côtoient des bas-reliefs signés Gustave Navlet mais aussi des expositions d’art contemporain.

    Il est des sous-sols plus riches que d’autres. Ceux de Reims abritent les précieuses bouteilles d’une trentaine de maisons de champagne : Taittinger, Veuve-Cliquot, Pommery, Ruinart, Lanson... Pour s’en convaincre, il suffit de suivre une visite de cave. Celle de Pommery occupe d’anciennes crayères gallo-romaines. Jeanne Alexandrine Pommery, la créatrice du champagne brut nature, eut la première l’idée de se servir de ces vastes cavités pour entreposer la production maison. La veuve fit creuser 18 kilomètres de galeries. Elle fit ensuite appel à des artistes pour y sculpter des bas-reliefs aux proportions monumentales. C’était en 1878, et le succès, immédiat, n’a pas cessé depuis. Les caves Pommery sont, de l’avis de tous, les plus spectaculaires. Vingt millions de bouteilles y sont entreposées, mais la visite ne montre qu’une infime partie de la réserve. Depuis 2003, des expositions d’art contemporain y sont organisées. Daniel Buren a laissé ici quelques stries dans le calcaire rémois...

    Le cellier de la villa Demoiselle

    Dans le cellier de la villa Demoiselle, appartenant au groupe Vranken-Pommery Monopole, la collection
 de tous les millésimes
 de la maison est bien gardée.

    Des expositions d'Art

    À la surface, un extravagant château de style élisabéthain trône à l’entrée du domaine. Juste en face se dresse la villa Demoiselle, toute en tourelles et clochetons. Ses propriétaires ne sont autres que Paul-François et Nathalie Vranken, les propriétaires de Pommery. Tombés amoureux de cette demeure, les époux ont fait appel à des artisans d’art pour restaurer l’édifice qui tombait en ruines. Le reste (meubles, objets de décoration), ils le chinèrent eux-mêmes. Le résultat nous embarque en plein Art nouveau. La cheminée monumentale et le bar Majorelle, l’escalier et son lustre de dix mètres de haut, le salon en cuir de Cordoue, les vitraux de l’atelier Simon-Marq... Ici et là, l’art contemporain s’invite : Starck, Jean-Michel Othoniel, Laurent Grasso, etc. Pimpante et pétillante comme une coupe de champagne, la villa Demoiselle est ouverte au public depuis 2009.

    La chapelle Foujita


    Le peintre et graveur Leonard Foujita a réalisé en 1964-1965 toutes les fresque de la chapelle. Au fond de la nef, l’artiste a représenté son épouse aux pieds de Notre-Dame de la Paix. Les vitraux, quant à eux, sont signés du maître verrier rémois Charles Marq.

    Une Sixtine japonisante

    C’est à la maison Mumm que l’on doit une autre splendeur du patrimoine rémois, la chapelle Foujita. René Lalou, qui dirigeait la maison de champagne, donna carte blanche à son ami Léonard Foujita pour dessiner et décorer une chapelle à deux pas du centre-ville. Le peintre français d’origine japonaise avait fait les beaux jours du Montparnasse des années 1920. Fraîchement converti au christianisme à Reims (il est baptisé à la cathédrale) à presque 80 ans, il suit son imagination débridée... La chapelle Notre-Dame de la Paix devient sa Sixtine à lui. L’architecture ? Un mélange de Bretagne et de Roumanie. Le décor peint ? Des fresques uniques en leur genre. On y voit le Christ portant une barbe de samouraï, des anges sexués, et la Vierge apparaissant deux fois au pied de la croix. Le tout se teinte de clins d’œil aux primitifs et à la Renaissance italienne. Quant aux vitraux, ils ont été peints par Foujita et réalisés par l’incontournable atelier Simon-Marq. Dans la chapelle en cul-de-four où sont enterrés les époux Foujita, des admirateurs nippons ont laissé des origamis. Un hommage de papier, fragile et discret.

    Vignobles près de Chanpillon dans la Marne


    Pour découvrir la Champagne, il n'est pas nécessaire de suivre les sentiers battus. Des paysages viticoles, il y en a un peu partout, comme ici à Champillon, à une vingtaine de kilomètres de Reims.

    La Champagne et l'oenotourisme
    Le Comité Champagne d'Epernay a constitué un pôle d'excellence "œnotourisme". Avec plus de 10 000 caves touristiques, la France, première destination touristique et parmi les premiers producteurs de vin au monde, accueille déjà dans ses vignobles quelque huit millions de touristes chaque année, dont 2,5 millions d’étrangers.

     

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    Essoyes, une bulle de sérénité

     

    Par Détours en France
    source : Hors Série - Les plus beaux villages de nos régions 2012, p.36
     

    Ce chef-lieu de l'Aube est célèbre pour avoir accueilli Auguste Renoir qui y trouva, chaque été durant trente ans, inspiration et modèles. La visite du village ressemble à s’y tromper à un voyage dans l’oeuvre du peintre !

    Rivière

    Pour vous rendre à Essoyes, commencez par musarder dans l’océan de vignes que forme la côte des Bar. Vite, vous vous rendrez compte que le village porte l'empreinte d’Auguste Renoir, qui épousa Essoyes avec la même ferveur que sa femme, native du pays. Mais la bourgade ne se résume pas aux seules traces laissées par ce génie de l’impressionnisme.

    Son histoire : un peintre

    L’église Saint-Rémi, presque orgueilleuse avec ses allures de cathédrale, la chapelle Saint-Bernard où Bernard de Clairvaux, directeur de conscience de l’ordre cistercien, venait se ressourcer, les maisons à pans de bois et murs en torchis bordant la rivière, le château Hériot (Auguste de son prénom, cofondateur des Grands Magasins du Louvre) et son parc… sont à découvrir.

    Portrait

    Voici le portrait de Auguste Renoir par Claude Monet.

    Tout commence en 1880, dans une crémerie de la rue Saint-Georges à Paris. Le peintre tombe sous le charme d’une certaine Aline Charigot. Cette jeune femme de dix-huit ans sa cadette, venue gagner sa vie à Paris, est originaire d’un bourg viticole de l’Aube : Essoyes.

    Ce que j’aime, surtout, c’est la sérénité

    Amoureux, l’impressionniste se rend dans le village natal de la demoiselle (qui deviendra madame Renoir en 1892). Coup de coeur à nouveau : il s’entiche des environs, au point d’y louer dès 1882 un logement, puis d’y acquérir une modeste maison. Jusqu’à sa mort, il reviendra chaque été y puiser l’inspiration. 

    Renoir

    A sa mort, l'illustre atelier du peintre deviendra lieu d'exposition

    On ressent bien une certaine sénérité en parcourant les ruelles sinueuses du village, bordées de maisons à pans de bois et dominées par l’harmonieux clocher néogothique de l’église. Le bourg est traversé par l’Ource, une rivière que Renoir idolatrait :

    De l'argent en fusion

    Aujourd’hui visiter Essoyes revient à se plonger dans les tableaux du peintre, tant le village a peu changé. Voyez L’église d’Essoyes, Chemins montant dans les hautes herbes ou encore Paysage à Essoyes… « Je suis en train de paysanner en Champagne pour fuir les modèles coûteux… », expliquait Renoir avant de réaliser qu’il devient « de plus en plus campagnard ».

    Passerelle

    La totalité des oeuvres du peintre étaient inspirées par le bourg et exaltaient le bonheur de la vie familiale et la douceur d’un mode de vie villageois. Loin de l’agitation parisienne, la tranquilité d'Essoyes.

    Le peintre trouvera auprès des villageois l’inspiration pour sa série des Laveuses ou du Repas des vendangeuses. Il y dénichera son modèle le plus illustre en la personne de Gabrielle Renard, nourrice de son fils Jean, qui posera souvent pour lui à Essoyes ou ailleurs.
    « Avec sa facilité à s’adapter partout, il fut, en très peu de temps, regardé par les gens du pays comme un des leurs, ce qui est bien la plus grande marque d’estime que l’homme des champs puisse donner au citadin », décrivait Ambroise Vollard, son ami marchand. 

    Fraises

    Tableau de Auguste Renoir : Fraises.

    Pourtant, à la fin des années 1890, Renoir, souffrant d’arthrite, est un homme malade, bientôt agrippé à son fauteuil roulant. « En vieillissant, il ne voulait retenir que la beauté de la vie. Pratiquement paralysé, rivé à son fauteuil, il vivait dans ses tableaux pour échapper à la douleur », analysait pour Paris Match son arrière-petite-fille Sophie, comédienne.
    Sur ordre des médecins, il doit cependant se rendre dans le Midi pour soigner ses rhumatismes. La maison des Collettes à Cagnes-sur-Mer achetée en 1907 devient même sa résidence principale. Mais jamais il n’oublie la lumière de l’Aube et continue de s’y rendre dès qu’il le peut. Il souhaite même y être enterré.

    Tableau

    Tableau de Auguste Renoir : Le Déjeuner des Canotiers.

    Sa tombe, ornée d’un buste sculpté par Richard Guino, côtoie celles de ses deux derniers fi ls, Jean (le cinéaste) et Claude (le céramiste). Il aurait demandé à son aîné, Pierre (l’acteur) : « Ne me fais pas poser une pierre trop lourde, afi n que j’aie la force de la soulever si quelquefois l’envie me prend d’aller me promener dans la campagne. »

    Renoir à l'honneur

    Le village perpétue aujourd’hui avec ferveur le souvenir du peintre Auguste Renoir (1841-1919). Ainsi, plusieurs toiles du maître impressionniste sont reproduites dans les rues du village : celui-ci a d’ailleurs si peu changé que peintures et façades s’accordent encore parfaitement.

    Atelier d'Auguste Renoir

    Dans son atelier entouré d’un jardin inspiré de ses oeuvres et jouxtant sa maison familiale, un musée lui est consacré. Plus qu’une reconstitution, il s’agit d’une évocation de l’univers du peintre, avec objets personnels et projections de ses toiles. Dans les anciennes écuries du château Hériot, un Espace Renoir est aussi dédié à l’ensemble de cette famille d’artistes et accueille nombre d’expositions. 

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    Vannes : l'empreinte de saint

    Vincent Ferrier

     

    Par Dominique Le Brun
    source : Détours en France n°166, p. 38
     

    Vincent Ferrier, prêtre espagnol, fut mandé par le duc Jean V de Bretagne, pour réformer les habitants de Vannes. On retrouve encore des traces de son passage dans cette cité du Morbihan.

    En 1418, Jean V, duc de Bretagne, fait venir d’Espagne un prédicateur réputé remettre les habitants de Vannes dans le droit chemin de l’Église : il s’agit de Vincent Ferrier, originaire de Valence. Un véritable culte lui est voué après sa canonisation en 1455. La porte Saint-Vincent, la place Valencia ou une chapelle à sa gloire dans la cathédrale Saint-Pierre témoignent encore de la forte empreinte qu’il a laissée dans la ville. Protégée par ses remparts, celle-ci a conservé de beaux exemples de maisons à colombages.

    Port de Vannes


    De la place Gambetta, qui s’ouvre sur le port de plaisance créé en 1976, on peut soit emprunter la longue promenade de la Rabine, route-digue qui relie la terre ferme à l'ancienne île depuis 1879, soit pénétrer dans la cité intra-muros par la porte Saint-Vincent, datant du début du XVIIe siècle. Cette dernière comporte une niche dans laquelle est placée une statue du saint patron de Vannes. Bien qu'il s'agisse d'un copie de celle enlevée lors de la Révolution française, une légende s'y attache toujours selon laquelle, lorsque la main du moine s'abaissera, la ville sera engloutie sous les flots.

    Porte Saint-Vincent à Vannes

    La porte Saint-Vincent et la statue du prédicateur (1350-1419). En 1418, Jean V, duc de Bretagne, estime que les habitants de Vannes mènent une vie dissolue et souhaite utiliser la religion pour les remettre dans le droit chemin. Il use de grands moyens puisqu’il fait venir d’Espagne un prédicateur dont la réputation a franchi les Pyrénées - Vincent Ferrier.

    Maisons à colombages à Vannes


    Place Henri-IV et ses demeures à colombages des XVe-XVIe siècles.

     

    Sculptures de bois à Vannes


    Bustes polychromes sur une maison à colombages datant des XVe-XVIe siècles à l’angle des rues Noé et Pierre-René-Rogues. On peut supposer qu’il s’agissait d’une enseigne de cabaret. Mais que portaient-ils dans leurs mains amputées ?

     

    Maisons à colombages à Vannes


    Maisons à pans de bois et colombages dans la rue Émile-Burgault.

     

    Cathédrale Saint-Pierre à Vannes

    Le 5 avril 1419, Vincent Ferrier meurt dans la maison qui porte aujourd’hui le n° 17 de la place Valencia. Côté sud de la cathédrale Saint-Pierre, on trouve parmi les cinq chapelles celle dédiée à Saint Vincent Ferrier et qui, depuis 1456, renferme ses saintes reliques.

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