• Santé - 6: Hôpitaux: 10 innovations pour sauver plus de vies

     

     

    Hôpitaux: 10 innovations pour

    sauver plus de vies

    Professionnels et hôpitaux révolutionnent la chirurgie, les soins, les traitements contre le cancer, et bien davantage.

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    Hôpitaux: 10 innovations pour sauver plus de vies.UFABIZPHOTO/SHUTTERSTOCK

    Boîte noire en traumatologie

    Tout comme nous, les médecins urgentistes apprennent mieux de leurs propres erreurs. Mais les souvenirs ne sont pas parfaits – surtout en situation de stress élevé – et la rapidité ainsi que la complexité de ce qui se déroule en salle de traumatologie n’aident pas à se remémorer tous les détails. Pour y remédier, l’équipe de traumatologie de l’hôpital St. Michael de Toronto s’est inspirée de l’industrie de l’aviation: installer une boîte noire en salle d’opération, ce qui leur permet ensuite de déterminer le moment précis où les choses se sont bien déroulées – ou ont commencé à dégénérer.

    «Il s’agit de disposer de données factuelles sur l’exécution de notre travail», résume le Dr Chris Hicks, qui a participé au projet. La boîte noire peut enregistrer tout ce qui se passe à l’aide de caméras à 360 degrés, de microphones montés dans les murs et de connexions aux signes vitaux du patient. Une fois que l’équipe a terminé l’intervention, les médecins peuvent analyser tout ce qui s’est passé – gagnant ainsi en savoir et en compétences pour la suivante.

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    La télémédecine fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.INSTA_PHOTOS/SHUTTERSTOCK

    L’essor de la télémédecine

    Les soins de santé virtuels ont pris de l’ampleur au Canada depuis 2015, lorsque l’urgentiste torontois Brett Belchetz a fondé Maple, la première plateforme nationale de télémédecine du pays. Trois ans plus tard, les Canadiens avaient eu recours à plus d’un million de téléconsultations – un bond de 500% en moins d’une décennie. Et la pandémie n’a fait qu’augmenter ce nombre. En 2020, Maple a ajouté plus d’un million de nouveaux patients et le volume de consultations a triplé.

    La plateforme est désormais ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et offre aux patients l’accès à un médecin en moins de deux minutes. Les patients peuvent consulter un médecin par vidéo, messagerie instantanée ou appel téléphonique en fonction de leurs besoins. Devant ces résultats, qui voudrait revenir au système des salles d’attente tristes et surpeuplées?

    «Entre 50 et 70% des problèmes médicaux peuvent être traités de manière virtuelle, sans examen physique», affirme le Dr Belchetz. Et ce n’est pas tout: la pandémie a poussé certains gouvernements provinciaux à prendre en charge les coûts de la plateforme (qui est un service privé à prix unitaire). Cette nouvelle approche des soins de santé promet également de pallier la pénurie de personnel hospitalier et de médecins dans les régions rurales. 

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    Les robots pour les mastectomies font partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.UHN   Les oncologues de l’hôpital général de Toronto utilisent un bras robotisé pour opérer.

    Un robot pour les mastectomies

    La chirurgie assistée par robot offre aux patients l’espoir de plus courtes incisions, d’un rétablissement plus rapide et de cicatrices moins visibles.

    En novembre 2019, l’Hôpital général de Toronto a reçu un nouveau robot chirurgien – un bras robotisé spécialisé dans les mastectomies, une première au Canada. Et, en février 2020, la Dre Tulin Cil, directrice du service d’oncologie et de chirurgie du sein de l’hôpital, est devenue avec son équipe le premier médecin à réussir une mastectomie assistée par robot sans ablation du mamelon.

    Le bras robotisé permet de mieux visualiser l’intérieur du sein à l’aide d’un objectif et d’un écran, et de séparer les tissus cancéreux des tissus sains – la patiente peut ainsi conserver son mamelon. (Dans les mastectomies habituelles, le mamelon est endommagé.) Le processus de guérison est plus rapide lorsque le mamelon reste intact, et la reconstruction du sein peut à son tour se faire plus tôt. Pour ces Canadiennes qui souffriront de cancer du sein au cours de leur vie (une sur huit), c’est une vraie révolution. 

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    Une application pour gérer son traitement contre le cancer fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.TONKTITI/SHUTTERSTOCK

    Une application pour gérer son traitement contre le cancer

    Lorsque Laurie Hendren a reçu un diagnostic de cancer du sein en 2014, elle pensait qu’elle aurait un accès rapide au dossier tenu à jour de ses résultats d’examens et programmes de traitement. Mais elle a bien vite découvert qu’accéder à son propre dossier médical est à la fois complexe et long. Cela passe par plusieurs formulaires, une visite au bureau des dossiers médicaux de l’hôpital et une attente pouvant durer jusqu’à 30 jours.

    Informaticienne, Laurie Hendren a imaginé une solution: une application. En collaboration avec des médecins du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), où elle était traitée, elle a mis au point et lancé Opal en 2019. Conçue pour les patients cancéreux, l’application leur permet un accès rapide à leurs données médicales, résultats de laboratoire, notes au dossier médical et programmes de traitement.

    «Ce projet était unique en son genre car il était dirigé par Laurie, souligne le Dr Tarek Hijal, radio-oncologue. Elle en a eu l’idée et en a approuvé chaque étape. C’est son implication qui a permis un résultat si convaincant.»

    Malheureusement, Laurie Hendren est décédée peu de temps après le lancement d’Opal, mais son application est désormais utilisée dans tout le centre de cancérologie où elle a été soignée, et d’autres hôpitaux du pays devraient bientôt l’adopter.

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    Le drone qui livrait des fournitures d’urgence fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.INDRO ROBOTICS   Un drone est affrété pour une livraison salvatrice.

    Le drone qui livrait des fournitures d’urgence

    Le vaste territoire canadien rend difficile – et parfois impossible – l’envoi de médicaments et de fournitures d’urgence dans ses régions les plus isolées. InDro Robotics, une entreprise de drones située en Colombie-Britannique, a l’intention de changer cela. En août 2019, elle a fait voler un appareil transportant des médicaments sur ordonnance de Duncan, en Colombie-Britannique, vers trois destinations dans l’île Saltspring.

    C’était la première livraison réussie de médicaments par drone au-dessus de l’océan Pacifique. Le vol de 37 kilomètres n’a duré que 11 minutes.

    Le mois suivant, l’entreprise s’est associée à Michael Nolan, chef du service paramédical du comté de Renfrew, une région rurale de l’Ontario, qui dessert un territoire faiblement peuplé de 7250 km2. Michael voulait tester la rapidité des drones pour livrer un défibrillateur. Plusieurs vols d’essai ont été menés et, chaque fois, le drone est arrivé sept précieuses minutes avant l’ambulance. Les services paramédicaux de Renfrew ont depuis fait l’acquisition d’une petite flotte de drones, qu’ils utilisent fréquemment.

    Grâce à ces réussites, l’Office des transports du Canada a accordé à InDro Robotics le premier permis de drone commercial du pays en novembre 2020. Aujourd’hui, l’entreprise travaille à augmenter sa distance de vol à 200 kilomètres – ce qui pourrait sauver encore plus de vies.

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    Le lit d’hôpital confortable fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.CYRIL MARTIN/SHUTTERSTOCK

    Le lit d’hôpital confortable

    Plus d’un quart des patients canadiens développent des ulcères de pression, ou escarres, en restant trop longtemps dans la même position dans leur lit d’hôpital. Ces plaies sont difficiles à traiter et peuvent augmenter le risque d’infection et même de mort.

    Pour résoudre ce problème, quatre hôpitaux ontariens ont troqué leurs lits ordinaires contre des structures dotées d’intelligence artificielle afin de déplacer délicatement le sujet allongé. De confection suédoise, le lit Ably, par exemple, prédit les mouvements d’un patient puis utilise des ressorts ajustables afin de redistribuer son poids, ce qui réduit le risque d’escarres.

    Ces lits «intelligents» peuvent également prévenir les chutes: si un patient à risque commence à sortir du lit, des capteurs réarrangent la structure pour lui donner une forme de bol, laissant ainsi quelques secondes supplémentaires au personnel soignant pour arriver. Les lits enregistrent également les signes vitaux et alertent les infirmières si le rythme cardiaque d’un patient fait un bond ou chute. De plus en plus d’hôpitaux adoptent ces lits, au grand plaisir des patients.

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    L’aide-soignant virtuel fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.JUAN CI/SHUTTERSTOCK.COM

    L’aide-soignant virtuel

    Joyce Dingwell vit à St. Joseph Continuing Care à Cornwall, en Ontario, depuis cinq ans. Cette petite maison de soins rééduque des personnes qui ont souffert d’un AVC ou de fractures de la hanche, tout en s’occupant également de patients de longue durée. La perte de vision de Joyce, 82 ans, la contraignait à se reposer sur le personnel pour toutes les tâches de la vie quotidienne, qu’il s’agisse d’allumer la radio ou d’appeler un ami. Et si un simple changement pouvait lui donner plus d’indépendance, s’est demandé le personnel?

    En 2019, les employés de l’établissement ont acheté un appareil Google Home. Connectée à Google Assistant, cette enceinte permet à Joyce d’utiliser sa voix pour envoyer des textos, passer des appels téléphoniques, consulter un calendrier, régler la musique ou une alarme, écouter la météo ou les dernières informations, et bien plus encore. «J’ai appris très facilement à m’en servir», témoigne-t-elle.

    Encouragé par ce succès, le personnel a installé ces dispositifs dans les chambres de Liz Mullin et Scott MacIntyre, tous deux atteints de sclérose en plaques. Pour la première fois depuis des années, Liz a pu allumer son téléviseur seule et changer de chaîne. Quant à Scott, il utilise l’appareil pour le ventilateur de sa chambre, sa lampe et son téléviseur – tout cela sans avoir à demander l’aide d’une infirmière. Le personnel espère désormais utiliser ce qu’il a appris pour aider d’autres établissements de soins de longue durée à mettre en place des appareils à commande vocale pour leurs résidents. 

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    Les lunettes de réalité virtuelle pour chirurgie cérébrale font partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.AVEC LA PERMISSION DE L’HÔPITAL D’OTTAWA    Le Dr Adam Sachs, neurochirurgien, utilise une manette de réalité virtuelle pour manipuler une image 3D du cerveau.

    Des lunettes de réalité virtuelle pour chirurgie cérébrale

    Pour les Canadiens atteints de la maladie de Parkinson, la stimulation cérébrale profonde (SCP) peut offrir jusqu’à 10 ans supplémentaires de vie indépendante. Lors d’une SCP, un neurochirurgien place des électrodes dans une certaine région du cerveau qui reçoit ensuite des impulsions permettant d’éliminer ou de réduire les tremblements. Ces électrodes sont commandées par un petit générateur placé dans le torse du patient. Mais un problème subsiste: pour que ce soit efficace, le placement doit être précis, et chaque électrode n’est pas plus épaisse qu’un cheveu humain. Même le plus expérimenté des chirurgiens y arrive parfois difficilement.

    Pour garantir le succès, le Dr Adam Sachs, un neurochirurgien de l’hôpital d’Ottawa, a eu recours à une autre innovation médicale en vogue: la technologie de réalité virtuelle en 3D. D’ordinaire, un neurochirurgien utilise des cartes génériques du cerveau pour pratiquer la SCP. Mais avec un casque de réalité virtuelle, le Dr Sachs peut voir et manipuler les IRM et tomodensitogrammes du cerveau d’un patient.

    Cela améliore considérablement la précision et donc les chances de succès – comme nos empreintes digitales, notre cerveau nous est propre, et même les plus petites variations peuvent faire une grande différence.

    Cette approche est toujours en cours de développement, mais la technologie 3D est promise à un brillant avenir.

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    L'utilisation du pouvoir guérisseur de l’art fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.EDGAR WENCES/SHUTTERSTOCK.COM   Hôpital ontarien de Kemptville District.

    Le pouvoir guérisseur de l’art

    La recherche médicale a montré à maintes reprises que la nature possède de puissants effets thérapeutiques. Une étude de 2010, publiée dans le Health Environments Research & Design Journal et menée dans une réplique de chambre d’hôpital, a découvert que voir de l’art et de la nature peut soulager le stress et la douleur en faisant baisser la tension artérielle et les réactions à la douleur. Malheureusement, la plupart des bâtiments hospitaliers un peu anciens n’ont que des vues limitées par les fenêtres et peu d’espaces extérieurs accessibles. Les patients ne peuvent donc pas tirer profit de ces propriétés curatives. Mais certains hôpitaux canadiens ont décidé d’innover.

    En 2020, l’hôpital ontarien de Kemptville District s’est associé à un club de photographie local pour faire entrer la puissance thérapeutique de la nature dans l’établissement. Personnel infirmier et artistes ont choisi 20 images de grand format représentant des paysages naturels régionaux reconnaissables. Ils ont ensuite imprimé ces images apaisantes sur des toiles faciles à désinfecter et les ont accrochées dans des couloirs où les patients se déplacent.

    Après l’installation des photos, une patiente âgée qui ne réalisait que de lents progrès vers la guérison a affirmé au personnel se sentir enfin pleine d’énergie – elle voulait sortir de l’hôpital afin de pouvoir revisiter ces paysages en personne.

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    Une nouvelle façon de former les médecins fait partie des innovations qui révolutionnent les hôpitaux et le domaine de la santé.FIZKES/SHUTTERSTOCK

    Des médecins qui écoutent

    La formation des médecins sur les maladies passe en général par les livres et les cours – rarement par les patients eux-mêmes. La Dre Lynn Ashdown en a fait elle-même l’expérience lorsqu’un accident survenu en 2014 l’a paralysée. En un instant, elle est passée de médecin à patiente et a observé un contraste saisissant entre son savoir livresque et sa véritable expérience. Elle a décidé de partager son histoire pour aider d’autres médecins à renouer avec le patient.

    Depuis 2018, la Dre Ashdown a pris la parole dans plus de 20 conférences médicales et devant des milliers de professionnels de la santé pour les presser de donner la priorité à l’expérience des patients. Aujourd’hui, elle aide d’autres patients à apprendre comment améliorer leur côté de la conversation. De concert avec l’hôpital d’Ottawa, elle a participé à la création d’un atelier de narration de deux jours pour enseigner aux patients comment mieux formuler leur expérience de la maladie. Le premier s’est tenu en octobre 2019 avec 10 patients, et le programme s’est poursuivi en ligne durant la pandémie. La Dre Ashdown affirme que de nombreux médecins ont pris conscience que les soins sont trop souvent administrés aux patients sans leur implication – et cela doit changer.

    La Dre Ashdown espère étendre son atelier à d’autres hôpitaux et propager ainsi l’idée que les médecins doivent mieux écouter leurs patients. «Partager des histoires de patients peut donner aux médecins un point de vue différent auquel ils n’auraient pas accès autrement, affirme-t-elle. Cela augmente la compassion et contribue à créer des soins centrés sur le patient.»

     

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