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    A-t-on le droit de manger de la malbouffe en

    public quand on est grosse?

     

     

    «Elle aurait dû commander une salade, elle!» Pourquoi, mais pourquoi discrimine-t-on les grosses qui mangent de la malbouffe en public, se demande Joanie Pietracupa.


    Joanie Pietracupa du magazine Châtelaine

     

     

    Faites-vous de l’embonpoint? Vous sentez-vous mal de manger de la malbouffe en public? Moi oui. C’est plutôt récent d’ailleurs. Ça date d’environ deux ans, quand j’ai acheté une grosse poutine au casse-croûte du coin et qu’une fille qui faisait la file derrière moi m’a regardé d’un air un peu dégoûté avant de chuchoter à son amie : «Elle aurait dû commander une salade, elle!» Ah, ce bon vieux fat shaming…

     

    Santé-Psycho 2:  A-t-on le droit de manger de la malbouffe en public quand on est grosse?

    Photo: iStock


    Depuis, j’ai vu et entendu toutes sortes d’affaires. Des gens qui roulent les yeux en me voyant engouffrer une palette de chocolat dans l’autobus, des amis ou des proches qui me demandent, l’air étonné, si j’ai vraiment encore faim tandis que je me sers une deuxième part de gâteau, un serveur qui me lance tout bonnement : «Tu sais, c’est déjà une très grosse portion que tu as commandé, je ne pense pas que tu aies besoin de l’extra bacon!» Merci, mais… non merci, comme on dit. Je pense que je suis assez grande et mature pour évaluer ma faim et la quantité de bouffe que je suis capable d’ingérer. Et, surtout, je suis à même de bien régir mon alimentation et de m’assurer de manger beaucoup de fruits et de légumes chaque jour, tout en me permettant de bouffer une poutine, une palette de chocolat, du gâteau ou du bacon à l’occasion, comme tout le monde.


    J’ai envie de crier à toutes ces personnes qui m’ont regardée de travers ou critiquée au fil des années que j’ai une alimentation saine, équilibrée et diversifiée. Que je fais du sport. Tous. Les. Jours. Que je suis en parfaite santé d’après mon médecin de famille : pas d’hypertension artérielle, pas de diabète, pas de maladie du cœur. Sauf que ça me fâche trop de devoir justifier pourquoi moi aussi j’ai le droit de manger de la malbouffe de temps à autre.

     

    En faisant des recherches sur le sujet pour voir si j’étais la seule à me sentir comme ça, je suis tombée sur ce billet de blogue publié sur le site de Ton Petit Look. J’y ai appris, entre autres, que «plusieurs personnes bénéficient en fait du thin privilege : le privilège de pouvoir manger tout ce que l’on veut sans craindre le regard des autres, ou encore celui de ne pas se faire subtilement suggérer de prendre des plus petites portions.» (Elisabeth Gagnon) Ça m’a fait penser à toutes mes amies minces et élancées qui engouffrent des quantités astronomiques de malbouffe chaque semaine sans prendre de poids et, surtout, sans se faire juger. Ça m’a aussi fait réaliser que c’est vrai qu’on trouve ça tellement drôle, cool ou adorable, une fille filiforme qui est ultra-gourmande. Il suffit de penser aux Gilmore Girls (qui s’empiffrent de junk food tous les soirs), à Jennifer Lawrence (qui fait l’éloge des frites sur les tapis rouges du monde entier) ou à Maripier Morin (qui a avoué à plus d’une reprise manger du beurre à la cuillère) pour prendre conscience que le thin privilege règne en ce moment.


    Je ne dis pas qu’il faut condamner les filles minces accros aux Big Mac et célébrer les grosses qui raffolent de la poutine. En réalité, la malbouffe est malsaine pour tout le monde, sans exception. Mai,s bon, que celle qui n’a jamais eu envie de manger ses émotions lance la première pointe de pizza! Le message que j’essaie de passer est plutôt le suivant : et si on se mêlait de ses oignons et qu’on arrêtait de juger ou de critiquer ce que les autres engouffrent?

     

     

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    Les émotions qu’on ne veut pas à Noël

     
    Auteur:  Nadine Descheneaux
         
         
         
         
     
     
    Jeune femme triste à Noël

     

    Certaines émotions s’invitent sans le demander dans nos vies à l’approche de Noël. Quoi faire avec elles? Suggestions pour savoir comment les « utiliser » positivement ou les tenir à distance un peu. 

     

     

    Tristesse et déprime 

    Noël doit être joyeux et resplendissant, mais il arrive qu’on n’ait pas le cœur à la fête et que ce dernier a davantage envie de pleurer. C’est possible. Il vaut mieux ne pas nier nos émotions. La période des fêtes peut être difficile si on vit un deuil… d’une personne ou d’un Noël idéal. Il n’est pas simple de faire la paix avec les célébrations « d’avant » parfois trop idéalisées ou parfois chargées de lourds souvenirs qui nous compriment encore le cœur. Aussi, on peut sentir un énorme décalage entre notre Noël triste et la joie démesurée que nous vendent les publicités, les médias et les films, ce qui accentue notre malaise émotionnel interne.

     

    Solution

    Un exercice d’« évacuation » peut vous faire du bien. Il s’agit d’écrire tout ce qui assombrit cette période de l’année. Qu’est-ce qui nous rend triste? Quel souvenir est resté de travers dans votre gorge depuis des années? On jette sur papier tout ce qui nous mine pour arriver à mettre le doigt sur ce qui fait le plus mal (ce n’est pas toujours le truc évident!). Ensuite, on pourra trouver une solution pour apaiser notre peine et peut-être aussi trouver quelqu’un de confiance à qui en parler.

     

    Solitude, ennui et nostalgie

    Quand on se retrouve seul pour fêter, on dirait qu’on vit en marge de la société entière. Noël évoque une idée de rassemblements et de retrouvailles et nous voilà, à réveillonner en solo. 

     

    Solution

    Au lieu de rester dans un état nostalgique, on évalue ce qui nous ferait du bien pour nous sortir de cette torpeur. Et si on en profitait pour réinventer Noël et en faire un moment bien à soi.

     

    Stress et tensions

    Les partys, la préparation de la bouffe, les achats, les cadeaux, le ménage, alouette! Noël est parfois devenu une vraie course folle! On voudrait créer un Noël inoubliable, mais on a des yeux d’adultes. La réalité nous rattrape! Notre portefeuille aussi. On ne veut pas devoir choisir entre acheter du homard et payer sa facture d’électricité à temps! C’est l’heure des compromis ou des casse-têtes. Et on doit l’avouer, on se met soi-même une épaisse couche de pression : on veut que tout soit parfait. Attention, c’est là qu’on s’épuise et qu’apparaissent des maux de dos (et de tête!).

     

    Solution

    Il est temps d’épurer Noël. On essaie de trouver ce qui est « de trop ». On fait un conseil de famille pour établir ce qui nous tient vraiment à cœur et on essaie de réduire tout le reste. Peut-être qu’elle est bien bonne notre bûche de Noël, mais si elle nous prend une demi-journée à cuisiner, peut-être qu’on pourrait faire autrement cette année. On modère nos attentes, on évalue davantage chacun de nos choix et on délègue. Plus question de tout faire seule!

     

    Jalousie et colère

    On le sait, le temps des fêtes devrait être un moment de réjouissances, mais nous, on sent poindre un élan de colère ou même de jalousie. En effet, les réunions de famille ne sont pas toujours harmonieuses. Elles peuvent raviver des rivalités et des chicanes. Revoir un cousin qui énumère tous ses voyages peut nous rendre jaloux sans vraiment l’avouer. On se compare beaucoup et on veut épater les autres en cuisinant des mets plus spectaculaires. Et voilà une surenchère qui nous éloigne énormément du réel sens de la fête.

     

    Solution

    Un moment de réflexion est de mise : pourquoi s’oblige-t-on à voir ces gens qui nous font perdre le contrôle? De quoi avons-nous peur? De ne pas être à la hauteur? Pourquoi se sent-on jugée?

     

    Tâchez de passer un très joyeux temps des fêtes, avec toutes les émotions qu'il peut faire surgir en vous.

       

    Santé-Psycho 2:   Les émotions qu’on ne veut pas à Noël

     

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    Par ici l’optimisme!

     


    On s’entend, novembre n’est pas la page la plus hot du calendrier. Les vacances sont loin derrière et devant s’étire un long tunnel de froid, de sloche, de métro-boulot-lunch… Bref, le moment est idéal pour causer d’optimisme!


    Louise Gendron du magazine Châtelaine

     

    Le vol est retardé de plusieurs heures. Une merveilleuse occasion de voir se dérouler sous nos yeux une expérience de psychologie. Dans le coin droit, voici Annabelle. Elle s’empresse d’avertir son chéri – qui doit venir la cueillir à l’arrivée – puis de télécharger un film sur son portable, histoire de vivre ce contretemps de la façon la plus agréable possible. Dans le coin gauche, Emma énumère les désagréments que le retard lui causera et rumine un possible recours collectif.


    C’est le célèbre verre, bien sûr: à moitié plein pour l’une, à moitié vide pour l’autre.


    Mais pourquoi cette différence de réaction? Est-ce génétique, comme les taches de rousseur ou l’oreille absolue? Ou est-ce une question de volonté, de quand-on-veut-on-peut? Autrement dit, les ronchonneux le font-ils exprès? Ou vivent-ils, impuissants, sous leur petit nuage noir personnel?


    La science a longtemps privilégié l’hypothèse du tout génétique. «On sait aujourd’hui que la réalité est plus complexe. La loterie génétique existe, mais elle ne compte que pour 50% dans l’attitude qu’on développe face à la vie», dit Lucie Mandeville, professeure au Département de psychologie de l’Université de Sherbrooke et auteure de Le bonheur extraordinaire des gens ordinaires (Les Éditions de l’Homme, 2010).

     

     

    Santé-Psycho 2:  Par ici l’optimisme!

    Photo: Shaun Robinson/Stocksy

     

    Chaque individu affiche sur le thermomètre de l’optimisme une température de base fixée par son bagage génétique. Comme on vient au monde avec le don des langues ou les cheveux frisés, on naît plus ou moins pinson ou grincheux. On n’y peut rien. Comme on ne peut rien non plus à certaines circonstances de la vie – enfant gravement malade ou héritage fabuleux – qui jalonnent notre existence et comptent, elles, pour 10%.


    Mais les 40% qui restent tiennent essentiellement à notre façon de réagir à ces événements, de les percevoir et de les i­nterpréter. Et nous avons une énorme influence sur ces 40%. Assez pour faire grimper de plusieurs degrés le thermomètre de l’optimisme et améliorer notre sentiment de satisfaction dans la vie. Ça, c’est la bonne nouvelle.


    La meilleure nouvelle, c’est que les bienfaits de l’optimisme dépassent la bonne humeur. «En fait, dit Lucie Mandeville, des études ont démontré que les optimistes attrapent moins de rhumes ou de fièvres dans une année, développent 50% moins de maladies cardiaques et connaissent une longévité de 7,5 ans de plus que les bougons.»


    Ce n’est pas tout. Non seulement ces veinards vivent plus longtemps, mais ils réussissent mieux dans leurs entreprises, réalisent leurs projets et gagnent plus d’argent. Bref, leur optimisme remplit ses promesses.


    Pensée magique? Non. Les rêves qu’ils caressent, l’avenir joyeux qu’ils entrevoient les incitent à travailler plus fort. C’est pourquoi ils ont davantage de chances de parvenir à leurs fins. Bref, l’optimisme est une prédiction qui s’autoréalise. Comme disait Henry Ford, fondateur de l’entreprise automobile qui porte son nom: «Vous croyez pouvoir y arriver? Vous croyez ne pas pouvoir y arriver? Dans les deux cas, vous avez raison.»


    Les lunettes roses du cerveau


    Un couple québécois sur deux finit un jour par devoir décider qui gardera le chat ou la télé 60 pouces. Tout le monde sait ça. Même les nouveaux mariés. Pourtant, interrogés sur le parvis de l’église ou de l’hôtel de ville, ils sont unanimes: eux vont passer toute leur vie les yeux dans les yeux, la main dans la main. Même chose pour les fumeurs. Ils connaissent les statistiques et savent ­parfaitement que la cigarette tue… les autres. C’est l’autre meilleure nouvelle. Nous sommes, ont découvert les neuroscientifiques, littéralement programmés pour l’optimisme. Autrement dit, les lunettes roses font partie de l’équipement de base du cerveau humain.


    De façon répétée, les gens croient sincèrement qu’ils sont plus aimables et plus intelligents que la moyenne, que leurs enfants réussiront bien à l’école et que, même si l’économie de leur pays chancelle, eux, perso, vont pouvoir se trouver un emploi.


    «Ça s’appelle le parti pris de l’optimisme, écrit la neuroscientifique britannique Tali Sharot dans Tous programmés pour l’optimisme (Marabout). Le cerveau assimile plus efficacement une information positive qu’une négative. C’est vrai dans tous les pays et dans toutes les sociétés.» Même si, ici, en novembre, c’est un peu moins évident…


    L’humain est le seul animal capable d’anticiper l’avenir. Mais sa boule de cristal est daltonienne. Embêtant, ça. Car mal évaluer les circonstances et les risques est un bon moyen de prendre de mauvaises décisions financières, de négliger sa santé ou de se lancer dans le vide sans prendre la peine de vérifier son parachute.


    Pourquoi ce défaut serait-il inscrit ainsi dans nos gènes? Parce que ça nous donne un avantage. Le parti pris de l’optimisme est resté dans notre patrimoine génétique parce qu’il joue un rôle essentiel. C’est que la capacité d’imaginer un avenir prometteur nous incite à travailler pour le réaliser. Elle nous donne l’élan nécessaire pour retourner à l’école et décrocher un diplôme, économiser pour acheter un appartement ou nous lancer dans l’aventure de la parentalité. Sans elle, dit Tali Sharot, nous serions peut-être encore en train de crever de faim dans des cavernes sans chauffage.


    La mauvaise nouvelle? Il n’y en a pas. Sauf que, peut-être…


    C’est de l’ouvrage!


    Le talent de la joie de vivre, comme la bosse des maths ou la souplesse musculaire, n’est pas distribué de façon équitable. Mais on peut tous s’améliorer. Tout le monde ne deviendra pas Angèle Dubeau, mais tout le monde peut apprendre le violon, y trouver du plaisir et enrichir ainsi sa vie.


    En principe, la recette est simple: il suffit de changer l’incessant monologue négatif de notre petit hamster intérieur, qui colore notre façon de réagir aux événements. Et notre moral du même coup.


    Des techniques et méthodes ont été mises au point pour ce reconditionnement cognitif. Mais entraîner son cerveau, c’est du boulot. «La dépression, le négativisme et les pensées noires sont liés à certaines hormones, dit Lucie Mandeville. Il ne suffit pas de répéter que la vie est belle et qu’on est une personne formidable pour les éliminer. Il faut les remplacer par des substances qui, au contraire, apportent du bien-être.» C’est le cas de la dopamine, responsable de la sensation de bien-être ressentie dans les circonstances agréables – faire l’amour, assister à un bon concert ou voir des amis –, et de la sérotonine, qui a un effet euphorisant. La meilleure façon de stimuler la production de ces hormones, c’est de bouger, ce qui entraîne un sentiment de bien-être qui perdure bien après qu’on soit sortie de la douche.


    «Et ce n’est pas tout, dit Lucie Mandeville. Ces molécules influencent réellement notre façon de percevoir la réalité. Elles nous permettent de voir la vie de façon plus positive.» Bref, l’activité physique est une véritable petite usine d’optimisme. Et la meilleure façon de maximiser le pouvoir qu’on a sur nos 40%…

     

     

    Santé-Psycho 2:  Par ici l’optimisme!

     

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    Accro à Internet et aux médias sociaux?

     

     

    On n’a jamais autant communiqué qu’aujourd’hui. Malheureusement, les heures passées sur Internet et les réseaux sociaux pourraient bien affecter la qualité de nos relations. Êtes-vous accro?

     

    Accro à Internet et aux médias sociaux?

    shutterstock.com

     

     

    Quand Christiane mange au resto, elle pose son téléphone intelligent sur la table afin de pouvoir le consulter et répondre à ses textos. Au grand dam de son amie France: «Si elle reçoit un message, elle peut s’arrêter en plein milieu d’une phrase pour pitonner sur son téléphone. Elle n’arrête pas de dire: “J’en ai juste pour une minute” et quand elle a terminé, elle me demande: “De quoi on parlait, déjà?” Ça me frustre! On perd le fil de la conversation, et j’ai l’impression d’être moins importante que ses contacts virtuels. Mince consolation, je sais qu’elle agit de la même façon avec tout le monde, pas juste avec moi et pas seulement au resto.»

     

    À l’instar de Christiane, les accros aux courriels, Facebook, Twitter et autres réseaux sont de plus en plus nombreux, incapables de se passer de ces avancées technologiques. Selon une enquête NETendances réalisée par le centre de recherches CEFRIO, plus de 8 internautes québécois sur 10 (85 %) utilisent les médias sociaux. Et plus question de se déplacer sans son cellulaire! On l’emploie partout et en tout temps. Les plus mordus vérifient même leurs courriels en pleine nuit!

     

    Pas de doute, Internet et les médias sociaux sont solidement ancrés dans nos vies. Ce qui n’est pas mauvais en soi: ils nous permettent de communiquer avec des gens éloignés, de reprendre contact avec des relations perdues de vue, d’échanger avec des personnes intéressantes, d’accroître nos connaissances et de nous informer sur le monde. Grâce à eux, on ne s’est jamais sentis aussi ouverts aux autres.

     

    Mais les nouvelles technologies, aussi extraordinaires soient-elles, peuvent nous éloigner des autres. Plusieurs études ont été menées sur le lien entre leur utilisation et l’isolement. Et si certaines ont établi qu'elles entraînent effectivement une certaine sociabilité et une ouverture sur le monde, d’autres ont montré qu’elles peuvent contribuer à isoler les plus accros de leur entourage et à réduire la taille de leur réseau de relations en limitant les contacts extérieurs. Et plus on est connecté, plus on risque de tomber dans le piège.

     

    «Pendant que les gens pianotent sur leur téléphone, ils n’écoutent pas et ne parlent pas à leur entourage, affirme Marie-Anne Sergerie, psychologue spécialisée en cyberdépendance. Ils s’enferment dans une bulle. Et combien de fois, au travail, voit-on des collègues se brancher sur leur cellulaire pendant les pauses au lieu de se parler? Parfois, les contacts humains ne sont même plus nécessaires: grâce au télétravail, par exemple, on peut être deux ou trois à collaborer aux mêmes dossiers pendant des mois sans jamais se rencontrer. 

     

    Même phénomène lorsque les gens s’isolent trop de temps devant leur ordi à la maison: ça peut, à la longue, provoquer de vives tensions, notamment chez les couples.» C’est ce qui arrive à Louis et Suzanne. Aussitôt la vaisselle terminée, Louis descend au sous-sol et se connecte à ses jeux ou à ses amis Facebook pour le reste de la soirée. «Ma femme aime regarder la télé, moi pas», se défend-il. Pourtant, Suzanne songe à lui lancer un ultimatum. «Je n’en peux plus de ces soirées en solitaire, avoue-t-elle. Je pense sérieusement à le laisser s’il ne réduit pas les heures qu'il passe devant son écran.»

     

    Il est vrai qu’on se sent rarement seul lorsqu’on est connecté à des dizaines, voire des centaines, d’amis virtuels. Sans compter les nombreux posts, textos et courriels que l’on envoie et reçoit en un temps record et qui font en sorte que la vie en ligne semble tellement plus animée que la réalité. Mais une vie sociale active ne se réduit pas aux heures passées devant l’écran. Pas plus que l’amitié véritable ne se mesure au nombre de messages reçus ou à la quantité d’amis sur Facebook. 

     

    Bien sûr, il arrive que des rencontres sur les réseaux se transforment en amitiés sincères et mènent à des contacts réels. Mais, selon Valérie Van Mourik, clinicienne chercheuse au Centre de réadaptation en dépendance de Montréal, les amitiés virtuelles restent généralement à l’état... virtuel. «Les réseaux sociaux ne sont pas le meilleur moyen de socialiser pour les personnes seules, avance-t-elle. Les relations qu’on y tisse sont souvent superficielles. Si on espère les voir déboucher sur un lien véritable, on risque d’être déçu.»

     

    Cela dit, les amitiés virtuelles sont loin d’être sans intérêt. «C’est agréable de pouvoir discuter sur un forum avec des gens qui partagent les mêmes affinités ou vivent les mêmes préoccupations que nous, souligne Marie-Anne Sergerie. Nos amis virtuels peuvent aussi nous fournir de bons contacts pour le travail, les rénovations ou les destinations voyage. Les heures passées avec eux peuvent être constructives. Bref, c'est une question d’équilibre. Notre vie relationnelle doit aussi être riche et satisfaisante en dehors des médias sociaux.»

     

    Valérie Van Mourik ne croit pas non plus que les nouvelles technologies aient, pour la majorité des gens, un effet antisocial. «Il ne faut pas dramatiser leur impact. Le fait de passer beaucoup de temps sur Internet ne crée pas forcément une dépendance. Ça devient problématique quand la Toile prend toute la place et constitue la principale façon de communiquer avec les autres. Il faut alors se questionner et réévaluer son utilisation.» Connectés, oui, mais pas au détriment des gens qu’on aime dans la vraie vie... Un juste milieu à trouver pour profiter au maximum des deux mondes, le virtuel et le réel!

     

    Si on attache moins d’importance à notre entourage qu’à nos amis virtuels, qu’on préfère échanger plusieurs heures en ligne avec des étrangers au lieu de discuter avec notre conjoint ou qu’on refuse des sorties pour passer la soirée devant notre écran, la cyberdépendance n’est pas loin. Pour y échapper, voici cinq gestes tout simples...

     

    1- On n'apporte pas notre téléphone à table. 

     

    Il y a rarement urgence, de toute façon. On prend le temps d’échanger avec les autres convives, qui sont suffisamment importants pour qu’on leur accorde toute notre attention.

     

     

    2- On éteint notre cellulaire au spectacle. 

     

    Au cinéma, au théâtre ou au concert. Fermer son téléphone permet de se concentrer sur le plaisir du moment. Au grand bonheur de nos voisins de siège: l’écran lumineux est extrêmement désagréable pour les personnes assises derrière et à côté d’un utilisateur.

     

     

    3- On partage nos découvertes.

     

    Lorsqu’on consulte Internet ou les réseaux sociaux, partager ce qu’on lit est un bon moyen d’ouvrir la discussion et de passer du temps de qualité avec notre entourage.

     

     

    4- On limite le temps passé devant l'écran.

     

    Mieux vaut se fixer une période en ligne à respecter quotidiennement… et profiter des heures à nouveau libres pour pratiquer ou découvrir des activités plaisantes.

     

     

    5- On protège notre chambre.

     

    Cette pièce est faite pour les câlins, les dodos et rien d’autre!

     

    Santé-Psycho 2:  Accro à Internet et aux médias sociaux?

     

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    Je suis féministe, mais le fait d’avoir des enfants a changé ma perception de la chirurgie esthétique

     


    J’ai toujours aimé mon corps et je n’avais jamais envisagé passer sous le bistouri. Mais, trois enfants plus tard…


    Par Kat Armstrong du magazine Châtelaine

     

    Ahhh, les choses dont on croit être certaine avant d’être mère. Par exemple, moi, j’étais persuadée que mes enfants ne regarderaient jamais la télé et qu’ils se délecteraient de tous mes petits plats bios préparés avec amour. J’étais également convaincue – sans l’ombre d’un doute – que les femmes qui subissaient des interventions esthétiques étaient malheureuses et que, de toute évidence, elles avaient une piètre opinion d’elles-mêmes. Je les plaignais de ne pas s’accepter telles qu’elles étaient. Mais, on ne sait jamais avant de l’avoir vécu. Comme je me trompais! Il m’aura fallu trois grossesses pour réaliser que ma perception des femmes ayant recours à la chirurgie esthétique était erronée.

     

    Santé-Psycho 2:  Je suis féministe, mais le fait d’avoir des enfants a changé ma perception de la chirurgie esthétique

    Photo: iStock

     

    J’ai toujours adoré prendre des selfies et j’ai toujours eu une image positive de mon corps. J’accepte mon ventre, mes cuisses grassouillettes et mes fesses plates – j’aime tout ! J’ai eu trois enfants en quatre ans et, en général, je suis contente de mon apparence. Mais dernièrement, j’ai fait face à des problèmes d’image corporelle post-partum qui font qu’il m’est difficile d’avoir confiance en moi au quotidien.


    Mon plus gros (ha!) problème est que ma poitrine est passée de plutôt généreuse à si généreuse que je ne peux plus faire de push-ups ni prendre aisément mes enfants dans mes bras. J’ai aussi réfléchi longuement à… mes sourcils. Les hormones de grossesse et post-partum, combinées à une épilation excessive dans les années 1990, les ont décimés. Cela fait maintenant 20 ans que je les dessine, jour après jour.


    On pourrait penser qu’à titre de féministe, j’affirmerais haut et fort que «la chirurgie esthétique, c’est mal et anti-femmes». J’ai pourtant réalisé qu’avoir recours à une telle intervention ne signifie pas que je me déteste ou que j’essaie de me conformer aux standards de beauté établis par la société. Il s’agit plutôt d’accepter ce qui me rend heureuse en tant que femme et en tant que mère.


    Mon amie Annie a subi une réduction mammaire en 2006. Elle a deux filles, que quatre ans séparent, et sent que son corps a changé à la suite de ses grossesses. «Bien qu’avoir des enfants me fasse sentir puissante et fière de tout ce que mon corps a accompli, ça m’a aussi apporté un lot de problèmes métaboliques et hormonaux, m’a-t-elle confié. Je ne suis pas du tout satisfaite de mon apparence, et ça n’a rien à voir avec mon tour de taille. C’est très frustrant d’être constamment en discorde avec son corps. »


    Depuis qu’elle a des enfants, Annie comprend mieux la frustration des femmes face au manque de contrôle sur leur corps après une grossesse. Elle aimerait recourir à ce qu’elle appelle «des mesures préventives», c’est-à-dire des procédures esthétiques moins invasives qui, sans durer toute la vie, la feraient se sentir mieux maintenant.

     

    Santé-Psycho 2:  Je suis féministe, mais le fait d’avoir des enfants a changé ma perception de la chirurgie esthétique

    Photo: iStock


    Cette option de la chirurgie «moins invasive» est ce que je recherchais de manière quasi obsessionnelle. Je suis en général satisfaite de mon physique, mais j’avoue qu’avoir à redessiner mes sourcils tous les jours est épuisant. Bien que ça semble anodin, le fait de ne pas avoir de sourcils naturels me dérange. Je ne me sens pas bien s’ils ne sont pas parfaitement tracés, ce qui occupe une grande partie de mes avant-midis. Je veux être en mesure de me lever et d’être prête à partir, de me sentir belle en tout temps (même quand je n’ai pas fermé l’œil de la nuit). Pour moi, avoir des sourcils fait en sorte que je me sens belle. Or, les minces lignes de poils qu’il me reste sont source d’angoisse au quotidien : je n’arrête pas de me demander si mes sourcils redessinés tiendront jusqu’à l’heure du coucher. Sauter dans la piscine ou aller dans les jeux d’eau avec mes enfants? On oublie ça! C’est pourquoi, après avoir rejeté l’idée du maquillage permanent, j’ai opté pour une nouvelle tendance beauté avant-gardiste, le microblading. Originaire d’Asie, cette technique est en train de devenir la procédure esthétique pour sourcils par excellence au Canada grâce à son application non permanente et non invasive. La méthode est simple et rapide : le technicien utilise un pigment de couleur (similaire à l’encre de tatouage) qui dure de un à trois ans.


    «Je crois qu’en tant que femmes, mais aussi en tant que mères, nous devons trouver des solutions simples à nos problèmes», affirme Leanne Colley, propriétaire du Tips Nail + Beauty Bar à Toronto, où j’ai eu ma première séance de microblading. «Par exemple, nous voyons de plus en plus de femmes qui veulent simplifier l’étape de mise en beauté le matin.»

     

    Selon Leanne Colley, c’est la raison pour laquelle les procédures non invasives, comme le Botox, le Restaline et le microblading, sont en hausse. Les mamans n’ont pas le goût de rester dans l’ombre; elles veulent se sentir belles et bien dans leur peau. Pour nombre d’entre elles, les solutions à court terme sont plus accessibles, étant donné les coûts inférieurs à ceux des réductions mammaires ou de l’abdominoplastie.


    Kristy Boyd, une chirurgienne esthétique d’Ottawa, soutient que le mommy makeover – une métamorphose de la tête aux pieds qui inclut l’abdominoplastie, le redrapage mammaire et parfois un peu de liposuccion – gagne en popularité. De plus en plus de mères ont recours à la chirurgie esthétique afin de «réparer» certaines parties de leur corps touchées par la grossesse, les hormones ou l’allaitement. «Pour bien des femmes, donner naissance est la chose la plus gratifiante et satisfaisante qui soit. Mais étant moi-même nouvellement maman, je peux dire que ça cause d’énormes dommages au corps.»

     

    Santé-Psycho 2:  Je suis féministe, mais le fait d’avoir des enfants a changé ma perception de la chirurgie esthétique

    Photo: iStock

    Comme moi, certaines mères ayant de très gros seins trouvent qu’il est difficile de faire de l’exercice ou de jouer avec leurs enfants. Certaines ont subi au cours de la grossesse une séparation des grands droits (diastasis recti), ce qui peut conduire à toute une série de problèmes physiques internes et externes; d’autres réalisent que l’estime qu’elles avaient autrefois d’elles-mêmes est maintenant en déclin.


    Fait intéressant, la chirurgie esthétique n’intéresse pas uniquement les mères. «Les hommes aussi se mettent de la partie », souligne Boyd. En effet, la chirurgienne a remarqué que le nouveau papa autrefois réticent se retrouve lui aussi dans le bureau du médecin après avoir vu à quel point son épouse est heureuse de sa transformation. Le lifting des paupières, le Botox, le Restaline et la liposuccion sont des interventions de plus en plus populaires, à mesure que les hommes se rendent compte qu’eux aussi ont le droit de se sentir bien dans leur peau.


    Je ne suis jamais volontairement passée sous le bistouri, de sorte que la chirurgie esthétique est une étape effrayante à franchir pour quelqu’un comme moi. Mais je n’aurais jamais cru voir mon corps changer au point d’avoir de la difficulté à passer au travers de mes journées. J’ai des marques profondes de soutiens-gorges sur les épaules, et je souffre de maux de dos chroniques. Dans l’idée d’avoir une réduction mammaire, j’ai fait des recherches et j’ai appris qu’en général, les femmes peuvent rentrer à la maison le jour même. En revanche, il est proscrit de soulever de lourdes charges pendant quelques semaines. J’aurai donc besoin d’aide pour mes enfants. Il faut aussi prendre en considération les cicatrices et l’altération des sensations au niveau du mamelon (qui varient d’une patiente à l’autre). De plus, mon médecin m’a demandé de sevrer ou de me préparer à sevrer mon plus jeune avant l’intervention, puisque je ne pourrai probablement pas allaiter après.


    Depuis que j’ai terminé mes séances de microblading, je peux dire que je ne me suis jamais sentie aussi ravie de mon apparence. J’utilise même l’appareil photo de mon cellulaire pour m’admirer discrètement plusieurs fois par jour. J’ai compris qu’il était tout à fait légitime de recourir à de l’aide extérieure pour améliorer son corps, et que l’estime et l’acceptation qu’on a de soi-même ne doivent empêcher personne d’améliorer son apparence si cela peut la rendre heureuse. Pour moi, c’est un objectif impossible à atteindre seulement en suivant un régime, en faisant de l’exercice ou en prenant soin de moi. Personnellement, je trouve ça assez féministe.

    Cet article est d’abord paru sur le site de Today’s Parent.

     

    Santé-Psycho 2:  Je suis féministe, mais le fait d’avoir des enfants a changé ma perception de la chirurgie esthétique

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