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    Au boulot: Hélène Boyer

     

    Hélène Boyer, âgée de 54 ans, est médecin de famille et mère d’une fille de 17 ans et de deux garçons de 19 et 22 ans.


    Par Emmanuelle Gril du magazine Châtelaine

     

    Société 2:  Au boulot: Hélène Boyer

    Photo: Louise Savoie

     

    Ce que je fais dans la vie

    Je suis médecin de famille au Groupe de médecine familiale (GMF) Saint-Louis-du-Parc, à Montréal. Au début, je faisais de la recherche clinique, mais la vie de chercheur comporte beaucoup de déplacements. Ce n’était pas facile à concilier avec les besoins de mes enfants, qui étaient petits à l’époque.


    Ce que j’aime dans mon travail

    Aider les gens. Déjà toute jeune, j’accompagnais mon père, lui aussi médecin, dans ses visites à domicile la fin de semaine. Le concept du GMF, que j’ai eu pour tâche d’organiser dans notre CLSC en 2004, permet de suivre les patients durant toutes les étapes de leur vie.


    Pour survivre à un horaire chargé…

    Je m’applique à réaliser les choses au fur et à mesure, sans remettre à plus tard. Entre deux patients – j’en ai 1 500 ! –, j’effectue une petite tâche administrative, par exemple. Pour faire le plein d’énergie, je joue au tennis trois fois par semaine tôt le matin.


    Une leçon que j’ai apprise

    Il y a plus d’un an, j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein. J’ai subi des opérations, plusieurs mois de chimiothérapie puis de radiothérapie… Depuis, je m’efforce de ne plus repousser mes projets personnels. Ainsi, l’été dernier, j’ai voyagé un mois en Malaisie avec mon mari et ma fille. J’essaie de me gâter, de m’occuper de moi.


    Mon style

    Je reviens toujours à la marque High. C’est confortable, élégant, je m’y sens bien. C’est à la fois chic et sexy. J’achète de temps à autre des vêtements signés Sonia Rykiel ou Sarah Pacini.


    Je décroche…

    Quand j’assiste à une soirée de l’Orchestre Métropolitain – je suis abonnée à ses concerts. J’adore la musique classique, mais aussi le jazz, le lounge. Ça me fait rire, car un de mes fils ne jure que par le death métal !


    Je suis fière…

    De mes enfants, bien sûr, mais aussi de ce qu’on a réalisé au GMF. On a prouvé qu’on pouvait assurer des soins d’aussi bonne qualité, sinon meilleurs, que dans le privé. Je crois au principe de l’accessibilité et de la gratuité des soins. L’idée qu’il existe un système parallèle pour quelques privilégiés ne me plaît pas.


    Ma philosophie

    Je dis toujours à mes jeunes qu’il faut voir grand! On limite ses ambitions en pensant qu’on n’y arrivera pas. Lorsqu’on se laisse de la place pour rêver, on se découvre des capacités insoupçonnées…


    Mon petit luxe

    J’adore me faire coiffer. Quand j’effectue un quart de travail d’urgence, je vais chez le coiffeur juste après. Shampooing, brushing, je ne peux pas m’en passer!


    Mes produits chouchous

    Après la douche, je m’enduis de la crème pour le corps de Jo Malone. Elle est épaisse, 100% naturelle, avec des senteurs divines. J’aime aussi la gamme de parfums de la même marque; j’en change souvent, au gré de mes humeurs.

     

    Société 2:  Au boulot: Hélène Boyer

    Photo: Louise Savoie


    Mon accessoire fétiche

    Ma montre Rolex. Mon père m’en a offert une quand j’ai obtenu mon diplôme de médecine. Je l’ai eue au poignet longtemps, sans l’enlever, jusqu’à ce que je réalise que ma vue avait baissé et qu’il me fallait un plus gros cadran! Je m’en suis acheté une autre, en métal, dont je ne me sépare pas.


    Des gens que j’admire

    Yannick Nézet-Séguin, le chef principal de l’Orchestre Métropolitain. Il est fougueux, talentueux, mais sait demeurer humble. J’ai aussi énormément de respect pour Jacques Parizeau, un homme d’une intelligence supérieure qui avait un grand rêve et a mis plusieurs éléments en place pour que, un jour, nous soyons autonomes.


    Des auteurs que j’aime

    Mario Vargas Llosa, un auteur de romans et d’essais politiques péruvien. J’aime aussi beaucoup Michel Tremblay, sa littérature très proche de nous, ses descriptions touchantes de son histoire familiale, de ses séjours à la campagne… Ça me rappelle mes propres vacances, lorsque j’étais petite.


    J’ai dû renoncer…

    À avoir un autre enfant. Mon mari est fils unique et, au deuxième, pour lui nous étions déjà une famille nombreuse! Je me rattraperai plus tard, avec mes petits-enfants.


    Mon rêve le plus cher

    Ce serait, quand je serai vieille, d’être assise avec toute ma descendance autour de la table dans notre maison de campagne des Laurentides. De voir chacun heureux, de cuisiner pour eux… J’aimerais que cette maison, qui est dans la famille depuis 1916, leur revienne.

     

    Société 2:  Au boulot: Hélène Boyer

     

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    Survivre à novembre et aux autres

    soucis quotidiens

     


    Novembre est le mal-aimé du calendrier. On le dit gris, triste, funeste. C’est quoi cette réputation? Le soleil paresse un peu, d’accord. Mais les mauvaises nouvelles, les petits tracas, les urgences au bureau comme à la maison se succèdent aussi le reste de l’année…


    Johanne Lauzon du magazine Châtelaine

     

    Ce «mois des morts» est plus que déprimant, c’est ça? Il doit bien y avoir un moyen de tenir à distance toutes ces idées noires. «Cultiver ce qui est bon» est l’un des meilleurs antidotes, selon le neuropsychologue américain Rick Hanson. Une jolie formule qui invite à changer le regard que l’on pose sur le quotidien. «Si vous portez régulièrement votre esprit sur des événements et des circonstances positifs (le fait que quelqu’un se soit montré bienveillant à votre égard ou que vous ayez un toit sur la tête), des émotions agréables, les tâches que vous parvenez à mener à bout, les plaisirs physiques et vos bonnes intentions et qualités, au fil du temps votre cerveau prendra une autre forme, caractérisée par la force et la résilience, une vision des choses optimiste quoique réaliste, un état d’esprit positif et une meilleure estime de soi», écrit-il dans Le cerveau du bonheur, dont la version de poche (chez Pocket) sort ces jours-ci.

     

    Société 2:  Survivre à novembre et aux autres soucis quotidiens

    Photo: Ilya/Stocksy

     

    Le cerveau humain retient davantage ce qui est négatif – notre ancêtre Homo sapiens en avait bien besoin pour rester aux aguets, éloigner les dangers et survivre. Pour décoder son environnement et les agissements de son entourage, on a tendance à amplifier les tons de gris et de noir. Ainsi, il faut cinq interactions positives pour en faire oublier une seule négative! Ce penchant naturel nourrit l’anxiété, la tristesse, le pessimisme et les remises en question inutiles, selon Rick Hanson. Ajoutez à cela le jour qui tombe à 16h30, et c’est la catastrophe!


    On a donc un effort à faire: s’attarder aux petits riens qui font du bien et s’en réjouir. Le café du matin (juste parfait!), le bon mot d’une collègue, une photo magnifique sur Instagram, le câlin spontané d’un enfant… On le fait sur-le-champ ou à un moment précis de sa journée.


    Ce ne sont pas là de la pensée magique ou des exercices de visualisation pour-gagner-14-millions-à-Lotto-6/49. Il s’agit d’une façon toute simple de modifier ce cerveau qui ressemble à «1,5 kilo de pudding au tapioca», comme le dit Rick Hanson. «Cette masse gluante insignifiante est l’organe régulateur du corps et la principale source interne de bien-être, d’efficacité au quotidien, de guérison psychologique, de développement personnel, de créativité et de succès. Le fait que vous vous sentiez en colère ou détendu, frustré ou comblé, seul ou aimé, dépend de vos réseaux neuronaux. De plus, la manière dont les cerveaux interagissent est à la base des relations épanouissantes, des organisations performantes, des nations florissantes et, en définitive, d’un monde en paix et prospère.»


    Pourquoi ne pas faire quelques pas de danse cubaine? Manger mexicain? (Nous avons de bonnes adresses à Val-d’Or, Québec, Sherbrooke et Montréal dans la section C’est dans l’air!) Ou découvrir les saveurs de la Corée? Ajouter une touche d’éclat à la déco? Vivre comme les optimistes? Ou simplement dormir davantage?

    Le prochain mois de novembre sera tout sauf déprimant. Promis, juré.

     

     

    Société 2:  Survivre à novembre et aux autres soucis quotidiens

     

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    de la revue La Semaine

     

    Société 2:  Les 5 langues les plus parlées au monde

     

     

    Société 2:  Les 5 langues les plus parlées au monde

     

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    Pourquoi cette hésitation à élire une présidente ?


    Nous avons demandé à Pascale Navarro, journaliste, auteure, et essayiste féministe, de nous livrer les réflexions que lui inspire cette étonnante campagne présidentielle américaine qui entre dans sa dernière ligne droite.

    Du magazine Châtelaine


    Par Pascale Navarro

    Quelques heures avant le dernier débat de cette pénible présidentielle américaine, j’ai relu de nombreux articles et chroniques sur Hillary Clinton, et je suis encore sous le choc. Comme toutes les femmes, ou presque, je crois que je me suis habituée à lire la haine à petites doses, mais en me livrant à cet exercice, j’en ai pris plein la figure. Sidérant de constater 840le flot d’injures et de haine auquel Hillary Clinton doit faire face depuis presque 30 ans. Dans son numéro d’octobre, le magazine The Atlantic publiait un article troublant, « Fear of a Female President », qui analysait les réactions à sa candidature. Lors d’une convention républicaine, des slogans affichaient des formules lapidaires sur la candidate démocrate : « Enfermez-la », pouvait-on lire sur des affiches, et d’autres insultes à caractère scatologique et pornographique.


    Si, depuis la parution de mes livres sur les femmes et la politique (Femmes et pouvoir, les changements nécessaires, Leméac, 2015; Les femmes en politique changent-elles le monde, Boréal, 2010) j’essaie d’encourager mes consoeurs à se présenter, parler et s’exposer, je perçois vivement à quel point la tâche est titanesque et pourquoi tant d’entre elles hésitent. Parmi les obstacles expliquant leur résistance à faire le saut en politique, l’exposition de soi-même figure certainement en haut de la liste. Que ce soit aux États-Unis, au Canada, en France ou en Australie, nous savons que notre féminité est attaquable : nos mimiques, nos rides, nos vêtements, notre silhouette, etc. Plusieurs commentateurs, humoristes, chroniqueurs s’en donnent à cœur joie, et déblatèrent depuis longtemps sur le physique et l’âge de Hillary (l’animateur radio Alex Jones : « She looks like she’s got, I’m sorry, Down syndrome whenever she’s out there with the balloons falling, like she’s a three-year old with a lobotomy. » (« On dirait qu’elle a, pardonnez-moi, le syndrome de Down, quand elle est là, avec tous ces ballons qui tombent du plafond, on dirait une enfant de trois ans après une lobotomie », Media Matters.) S’ajoute à cette charge qu’elle supporte courageusement, la toile de fond d’une campagne faite de violence sexuelle, en paroles et en actes, contre les femmes : au dernier débat télévisé, Donald Trump lance en guise d’argument qu’il souhaite faire boucler Hillary Clinton, après avoir attaqué une autre rivale lors de l’investiture républicaine: « ‘“Look at that face, Would anyone vote for that? » déclarait-il . (Regardez-moi ce visage; qui voudrait voter pour ça ?)

     

    Société 2:  Pourquoi cette hésitation à élire une présidente ?

     Photo: Patrick Semansky/AP

    Hillary Clinton et Donald Trump lors du débat télévisé, le 9 octobre dernier. Photo: Patrick Semansky/AP

     

    Ce qui arrive en ce moment à Hillary risque de faire reculer encore plus d’Américaines qui auraient aspiré à un engagement politique. Sans compter que les frasques de son adversaire semblent avoir libéré la parole d’hommes blancs en colère (angry white males), républicains, qui ne veulent rien savoir d’une femme comme présidente, après avoir « enduré » pendant 8 années un leader afro-américain. Trop c’est trop, déclare le président de la National Rifle Association, Wayne LaPierre, au journaliste du magazine Salon («I have to tell you, eight years of one demographically symbolic president is enough», 28 septembre 2016). (Il faut que je vous dise : huit ans d’un président démographiquement symbolique, c’est bien suffisant.)

    Ces républicains ont donc opposé à la candidate démocrate ce qu’il y a de pire : une caricature d’homme, aux comportements misogynes, racistes, et un intimidateur de première. Il réunit tout ce que les hommes en colère aiment. Mais, surtout, il projette l’assurance de sa propre domination masculine, comme si c’était l’essence de sa légitimité. Le patriarcat dans toute sa laideur. Que ce symbole soit complètement creux, dépassé et remis en question par beaucoup de femmes et d’hommes, cela ne paraît pas effleurer les partisans du chef républicain. Ce qui compte pour eux : remettre les choses à leur place, l’argent dans leur portefeuille et leur femme à portée de main. Certains commencent toutefois à réaliser que leur vedette n’est peut-être pas à la hauteur de leurs attentes…

     

    Société 2:  Pourquoi cette hésitation à élire une présidente ?

    Photo: Andrew Harnik, AP

     

    Hillary Clinton traîne des casseroles, elle dont la feuille de route politique compte plusieurs « fautes », mais n’est-ce pas le cas de beaucoup de politiciens ? Pourquoi donc faudrait-il qu’elle soit parfaite? Parce qu’elle est une femme, évidemment. Dans Hating Hillary, un texte publié dans le New York Magazine en 1993, le chroniqueur Michael Kelly la décrivait comme quelqu’un de rigide, de moralisatrice et un brin illuminée. Depuis 25 ans, cette politicienne américaine cristallise la détestation des femmes politiques, qui a cours un peu partout (voir le site de femmes parlementaires françaises qui ont décidé de dénoncer : chaircollaboratrice.com). Son pire crime? Ce n’est pas d’avoir utilisé son compte personnel pour recevoir des courriels officiels, ni le scandale financier de Whitewater, ni la gestion de la représentation diplomatique à Benghazi (Libye). Non, selon moi son pire travers est simplement de prétendre au pouvoir dans un poste hautement symbolique. La « présidence américaine », c’est le signal fort envoyé au reste du monde que le pays est entre bonnes mains, demeurant la puissance économique et politique qui a fait sa réputation internationale. Et avec ce symbole de pouvoir suprême, viennent une autorité et une légitimité que les femmes, encore aujourd’hui, ne peuvent se voir attribuer.

    J’admire Hillary parce qu’elle se mesure à un énorme tabou patriarcal. Mais plus encore parce qu’elle le fait en bataillant contre un homme qui ne mérite même pas d’être sur le podium avec elle. Un homme qui ne la considère aucunement, elle qui, à ses yeux, n’a aucune légitimité. C’est selon moi la pire insulte faite à une femme et par ricochet, à nous toutes.

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    Société 2:  Pourquoi cette hésitation à élire une présidente ?

    Pascale Navarro vient tout juste de se voir décerner un Prix du gouverneur général en commémoration de
    l’Affaire «personne». Cette marque de reconnaissance est remise chaque année à des Canadiennes oeuvrant à l’avancement de l’égalité entre les sexes. Elle a été créée en 1979 en l’honneur des cinq Canadiennes (Emily Murphy, Henrietta Muir Edwards, Louise McKinney, Irene Parlby et Nellie McClung) qui, en 1929, ont obtenu la reconnaissance des femmes comme « personnes » à part entière au Canada. Pascale Navarro recevra son prix (en compagnie de cinq autres lauréates) le 15 novembre prochain, lors d’une cérémonie tenue à Winnipeg.

     

    Société 2:  Pourquoi cette hésitation à élire une présidente ?

    La traduction d’un de ses ouvrages paraîssait au début du mois d’octobre, Women and Power: The Case for Parity (Linda Leith Publishing, 2016)

     

     

    Société 2:  Pourquoi cette hésitation à élire une présidente ?

     

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    Tout le clan sous un même toit

     

    Lentement mais sûrement, les maisons intergénérationnelles gagnent en... (ILLUSTRATION LA PRESSE)

     

    ILLUSTRATION LA PRESSE

     
    SAMUEL LAROCHELLE

    Collaboration spéciale

    La Presse
     

    Lentement mais sûrement, les maisons intergénérationnelles gagnent en popularité. Quelque 1702 propriétés de ce type ont été vendues selon le système Centris en 2015, soit une hausse de 8 % depuis un an. Et cette popularité n'est pas sur le point de s'essouffler...

    Sur l'ensemble du marché immobilier, les maisons intergénérationnelles restent plutôt marginales. Après tout, plus de 52 000 résidences unifamiliales ont trouvé preneur en 2015 au Québec, contre à peine 1700 maisons intergénérationnelles. Mais ceux qui ont essayé ce mode de vie semblent bien vouloir l'adopter pour de bon.

    Depuis deux ans, Julie-Anne Doucet vit dans une maison intergénérationnelle à Rouyn-Noranda, avec son conjoint, ses deux enfants, ses parents et sa soeur. Une situation qui fonctionne à merveille grâce à leur grande proximité.

    «Quand je vivais dans un appartement près de mes parents, j'allais souvent passer des week-ends chez eux», confie-t-elle. 

     

    «On est comme une famille italienne qui trouve toujours des occasions de se réunir. Il y a sept ans, l'idée nous est venue naturellement de vivre tous ensemble.»

    Puisque ses parents ne voulaient pas vivre dans un studio au sous-sol, la «bigénération» s'est imposée. Et les profits de la vente de leur maison ont permis de payer la majorité de la mise de fonds.

    Mais avant que la nouvelle maison ne soit construite, le destin a forcé les deux cellules familiales à tester leur «osmose» potentielle. Le jeune couple a choisi de ne pas renouveler le bail de son logement, pour vivre un été chez les parents de Julie en attendant que leur maison se vende. «Finalement, on a été là-bas pendant un an! se souvient Mme Doucet. On vivait dans une maison plus petite, on partageait les repas, mon père travaillait de nuit et j'avais ma garderie chez eux. Mais on a réussi sans chicane!»


    Société 2:  Tout le clan sous un même toit

    Depuis deux ans, Julie-Anne Doucet vit dans une maison intergénérationnelle à Rouyn-Noranda avec son conjoint, ses deux enfants, ses parents et sa soeur.

    PHOTO FOURNIE PAR JULIE-ANNE DOUCET

    Réunion familiale

    De leur côté, Lily Deschênes et son mari ont quitté le Lac-Saint-Jean pour se rapprocher de leurs filles sur la Rive-Sud. «On les visitait toutes les six semaines, explique Mme Deschênes. Quand mon mari a pris sa retraite, on est venus passer nos étés dans une roulotte pas très loin. Un jour, une de nos filles a suggéré de vivre en «bigénération». Comme on s'était fait beaucoup d'amis dans le coin, on a accepté.»

    Leur gendre a démoli le garage de la maisonnée et construit un trois-pièces pour accueillir ses beaux-parents.

    «J'ai eu peur de regretter de quitter ma région natale, ma parenté et mes amis, mais on est très heureux.»

    «On se voit quand on veut, on partage quelques repas, on se rend service et on voit nos petits-enfants souvent. En plus, moi, je suis une peureuse. Alors vivre près d'eux me sécurise. Je me sens au paradis!»

    Logement saisonnier

    Chez Patricia Brisson, la petite famille occupe l'unité centrale et la belle-mère habite l'appartement, huit mois par année. «Elle passe ses hivers en Floride, précise Mme Brisson. Donc, au lieu de s'occuper de deux maisons en son absence, on en gère une seule. Quand elle est au Québec, elle se sent moins seule et elle est d'une grande aide.» 

    Belle-maman prépare plusieurs repas les soirs de semaine et s'occupe des enfants quand ils sont malades ou en journée pédagogique. «La porte entre les logements est toujours ouverte. Nous mangeons tous les repas du soir ensemble. Nous avons une très bonne dynamique. Mais le respect est essentiel afin que tout se passe bien. La façon d'éduquer les enfants revient aux parents et non aux grands-parents.»

    Au début, Julie-Anne Doucet pensait devoir établir des règles internes, mais tout s'est placé naturellement. «C'est sûr qu'on doit s'ajuster, parce que j'aime faire les choses à ma manière, tout comme mon père. Et on a été obligés d'engager une designer d'intérieur pour marier nos goûts différents. Mais sinon, je ne vois que du positif. On partage presque tout. Même les frais des bonbons d'Halloween!»

    D'ailleurs, elle est certaine d'avoir économisé dans l'aventure. «Je paie autant que si j'avais acheté une unifamiliale en revente, mais je vis dans une maison neuve, plus grande et parfaitement adaptée aux besoins de ma famille.»

    Et la revente?

    Les propriétaires de ces maisons construites sur mesure n'ont-ils pas peur d'avoir du mal à les revendre? «Je n'ai pas de crainte, car de plus en plus de gens en veulent, répond Lily Deschênes. Ma fille a déjà eu des appels pour savoir si on voulait vendre!» 

    Même son de cloche chez les Brisson. «C'est certain que le bassin d'acheteurs est plus restreint, mais les maisons bigénération sont de plus en plus recherchées. De toute façon, nos enfants nous disent qu'ils vont acheter la maison plus tard et qu'on va habiter avec eux de l'autre côté!»

    Julie-Anne Doucet prévoit elle aussi y passer sa vie. «J'ai le goût de prendre soin de mes parents le plus longtemps possible. Mais s'ils sont trop malades pour que je m'en occupe ou quand ils vont décéder, on va pouvoir louer leur appartement.»

     

    Société 2:  Tout le clan sous un même toit

     

     

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