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    L’avortement : un droit toujours menacé


    Marianne Prairie revient sur les manifestations en Pologne du début de la semaine: elle nous rappelle que l’avortement est un droit sans cesse menacé.

    Marianne Prairie du magazine Châtelaine

     


    Lundi, les Polonaises sont descendues dans la rue par milliers pour protester contre une loi qui aurait pu interdire complètement l’avortement dans leur pays. Vêtues de noir, elles ont bravé la pluie et sorti leurs pancartes pour dénoncer ce projet de loi anti-avortement, une initiative citoyenne appuyée par certains membres du parti conservateur, menaçant les droits et la vie de plusieurs femmes.

     

    Société 2:  L’avortement : un droit toujours menacé

    Photo: iStock

     

    Mercredi, toutes et tous ont poussé un soupir de soulagement quand l’infâme projet de loi a été rejeté en commission parlementaire. Les manifestations du « Lundi noir » ont visiblement influencé le vote des conservateurs au pouvoir. Le ministre polonais des Sciences et de l’Éducation a même dit au micro d’une radio : « Cette mobilisation nous a fait réfléchir et nous a appris l’humilité. »

    Je ne sais pas pour vous, mais cette déclaration me donne envie de faire ça :

     

    Société 2:  L’avortement : un droit toujours menacé

     via GIPHY


    Toutefois, c’est une petite victoire dans un pays où la loi actuelle concernant les interruptions volontaires de grossesse est l’une des plus strictes en Europe. L’avortement est illégal sauf dans les cas de viol, d’inceste, quand le fœtus n’a pas de chance de survie ou que la vie de la mère est en péril. Déprimant, mais pas étonnant lorsqu’on sait que la Pologne se caractérise par « un catholicisme profondément enraciné et d’une atmosphère politique très conservatrice. »

    Cette histoire me fait penser à cette chère Simone de Beauvoir qui a un jour écrit : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits de femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilante votre vie durant. »

    C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les droits par rapport à la procréation et l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Pour reprendre un slogan militant célèbre : « I can’t believe I still have to protest this s***. » En Pologne, il aura suffi d’un groupe pro-vie motivé et de 450 000 signatures apposées sous un texte. On pourrait penser que ça ne se passe qu’ailleurs dans le monde, dans des pays lointains aux mœurs différentes des nôtres, mais le Canada ne fait pas exception.

    Dans Le manuel de résistance féministe (Marie-Ève Surprenant, éditions du Remue-ménage, 2015), on apprend qu’« Entre 1987 et 2010, 45 projets de loi et motions ont été déposés pour rouvrir la porte vers la recriminalisation de l’avortement. Deux autres projets de loi privés ont été déposés depuis (…). C’est donc 47 tentatives jusqu’à maintenant. » C’est chez nous ça!

    Rappelons-nous de la ministre de la Condition féminine sous le gouvernement Harper, l’inoubliable Rona Ambrose (URL), qui avait voté en faveur de la motion M-312 en 2012. Celle-ci proposait de créer un comité pour réévaluer à quel moment le fœtus est considéré comme un être humain selon la loi, ouvrant toute grande la porte à un débat sur l’avortement. Au Canada, l’avortement a été décriminalisé en 1988 avec l’arrêt Morgentaler, soit il n’y a même pas encore 30 ans.

    C’est pourquoi je ne peux qu’être solidaire avec les Polonaises. Je les félicite pour cette mobilisation fantastique qui a su faire plier le gouvernement. Un exemple inspirant qui fait mentir tous ceux qui croient que marcher dans la rue, ça ne change rien.

    La grève générale des Polonaises vous a-t-elle inspirée? De quelle façon?

     

     

    Société 2:  L’avortement : un droit toujours menacé

     

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    Refinery29 : Montrer la vraie Nord-Américaine


    Un projet web original visant à montrer plus de femmes rondes dans les médias américains a retenu l’attention de Joanie Pietracupa.


    Joanie Pietracupa de la revue Châtelaine


    Une récente étude a démontré que 67 % des femmes américaines portent des vêtements de taille 14 et plus. Autrement dit, presque 7 femmes sur 10 sont considérées comme étant taille plus, ce qui fait que les grandes tailles sont la norme chez nos voisins du Sud. Pourtant, celle-ci est loin d’être représentée équitablement dans les médias ou les campagnes de publicité. Seulement 2 % des femmes que l’on montre font partie de cette écrasante majorité. (Et, entre vous et moi, je suis pas mal certaine que si on enlevait du lot les campagnes publicitaires et les séances photo éditoriales mettant en vedette la célébrissime top-modèle taille plus Ashley Graham, on tomberait à environ 0,3 %…) Bref, quand on y réfléchit, rien de tout ça n’est très logique, car on ne représente pas les femmes comme elles sont réellement, loin de là.


    Dès le dévoilement des résultats de l’étude, le populaire site Refinery29 a lancé «The 67 Percent Project», «Le projet des 67 %». Leur engagement? Que les deux tiers des femmes (mannequins ou «vraies filles») présentées sur leurs site et réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat) ressemblent à ce fameux 67 %, et qu’elles portent une taille 14 ou plus. Ainsi, depuis le 26 septembre, les femmes représentées ressemblent… à la majorité des Américaines! Comme si ce n’était pas assez, Refinery29 a aussi créé une banque d’images afin d’encourager les autres sites et magazines à utiliser des images de femmes rondes, question que le mouvement prenne de l’ampleur et qu’il ne soit pas seulement l’histoire d’un seul site web…

     

    Société 2:  Refinery29 : Montrer la vraie Nord-Américaine

     Photo: Getty Images/Refinery29

    Vous commencez à me connaître, vous vous doutez bien que j’ai lâché mon sempiternel cri de bichon frisé dans un élan d’excitation. Excitation qui a atteint de nouveaux cieux quand j’ai appris que l’ambassadrice de ce beau projet n’est nulle autre que l’actrice américaine Danielle Brooks (Orange Is The New Black), une de mes nouvelles comédiennes et sources d’inspiration préférées. «Je suis ronde depuis l’école secondaire et je me suis «développée» comme les autres filles de mon âge, a-t-elle confié en entrevue à Refinery29. Ça m’a toujours fait de la peine de grandir sans avoir de modèle qui me ressemblait. Aujourd’hui, je suis cette fille que j’aurais aimé voir et je suis impatiente de voir l’influence que cela aura sur la prochaine génération de femmes.» N’est-elle pas merveilleuse, ma Danielle?

    Peut-être que vous trouvez qu’il n’y a pas de quoi s’exciter le poil des jambes. Que c’est «normal» qu’une telle initiative voit le jour, étant donné le contexte, ou même qu’elle aurait dû être mise sur pied il y a plusieurs années. C’est vrai. N’empêche que Refinery29 est un site très fréquenté aux États-Unis, notamment dans le domaine de la mode, et que le fait qu’il prenne position sur le sujet n’est pas anodin. La représentation du corps de la femme est quelque chose d’hyper important et la plupart des femmes rondes vous le confirmeront: le fait de ne pas se voir dans les médias donne l’impression d’être mises de côté. D’être invisible. Comment alors, avoir confiance en nous et ne pas en souffrir? Voilà pourquoi «The 67 Percent Project» est aussi précieux à mes yeux. Ne reste plus qu’aux autres grands médias américains à se réveiller et à embarquer eux aussi dans l’aventure afin de s’adresser à la plus grande partie de la population. «Normal», comme vous dites!


    P.-S. J’ai hésité à en parler plus haut, parce que je voulais d’abord et avant tout souligner la super initiative de Refinery29 sans la teinter de quelconque opinion négative, mais je dois vous avouer que je suis un peu déçue que le site se soit associé au label de vêtements taille plus Lane Bryant pour lancer «The 67 Percent Project». Je comprends que de nos jours, plusieurs projets d’envergure se doivent d’être commandités par de grandes marques afin de permettre aux médias de survivre dans une industrie pour le moins compétitive… Refinery29 aurait-il lancé ce mouvement sans l’appui (et l’argent) de Lane Bryant? J’aime croire que oui, voilà pourquoi je n’en ai pas fait le principal sujet de mon billet. Que voulez-vous, on m’enlève difficilement mes lunettes roses!

     

     

     

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    Oui, il y a trop de viols dans nos universités

     

    Notre chroniqueuse Marianne Prairie revient sur la lettre ouverte « Il n’y a pas d’épidémie de viols dans nos universités » et se demande si une personne sur trois c’est une épidémie.


    Marianne Prairie du magazine Châtelaine

     

    Cette fin de semaine, une lettre ouverte publiée dans La Presse m’a hérissé tous les poils du corps (poils que vous pouvez imaginer nombreux et drus, je suis féministe, mais surtout très paresseuse après la fête du Travail). La lettre est intitulée «Il n’y a pas épidémie de viols dans nos universités» et est signée par Claudine Guiet. Cette femme d’Ottawa déplore «que la culture du viol dans les universités nord-américaines soit régulièrement présentée comme étant un fait établi.» Madame Guiet critique aussi les chiffres qui circulent au sujet des femmes victimes de viol sur les campus, données qu’elle juge exagérées et arbitraires. Selon elle, ce sont «des statistiques créées par l’idéologie de la troisième vague du féminisme et des départements d’études des femmes – qui feraient mieux dans le roman que dans les sciences sociales.» Rien de moins! De la féministe-fiction!


    Ce que je lis surtout au fil de cette lettre, c’est que madame Guiet a l’air ben tannée qu’on parle autant de viol à l’université (son ancien milieu de travail, si j’en crois une petite recherche rapide) et craint que tout ce bruit ait un impact négatif sur les campus, «les relations hommes-femmes», sur les victimes de viol ailleurs dans des pays en guerre (parce que là-bas, c’est plus «vrai», laisse-t-elle planer) et la crédibilité des sciences sociales.


    C’est vrai que c’est dérangeant tout ça, hein. Que c’est malaisant d’avoir à regarder ce sujet lourd quitter le camp de la honte et du secret pour être enfin discuté dans l’espace public. Hé la la. Encore une autre affaire que les féministes ont brisé. Woupsi.


    Comme j’imagine que madame Guiet n’est pas la seule à penser que «nous soyons si bien en Amérique du Nord, hommes et femmes, qu’il nous faille inventer (ou exagérer) des causes», j’ai envie d’apporter quelques précisions à cette lettre qui dénonce la méthodologie fautive des études sur le viol dans les universités avec… une recherche Google.


    D’abord, il semble y avoir une confusion entre les définitions de «viol» et de «culture du viol». Alors que le viol est un acte d’agression sexuelle qui peut techniquement être comptabilisé, la culture du viol ne peut se résumer à quelque chose d’aussi simple que des chiffres. C’est un ensemble de normes sociales qui se manifestent par des comportements, des paroles et des attitudes qui font en sorte qu’on banalise le viol ou les autres types d’agressions sexuelles. Ça peut être en mettant en doute démesurément la parole des victimes, en leur faisant porter la responsabilité de l’acte, en représentant les femmes comme des objets sexuels à consommer dans les médias et la pub ou en ne considérant pas le consentement comme un élément important de toute relation.

     

    Société 2:   Oui, il y a trop de viols dans nos universités

    Photo: iStock


    Des exemples? Demander à une victime comment elle était habillée afin de savoir si «elle l’avait cherché», faire de la prévention auprès des filles en leur donnant des trucs pour ne pas se faire violer plutôt que dire aux garçons de ne pas violer, ne pas donner une peine sévère à un violeur pour ne pas nuire à son potentiel académique et sportif (Brock Turner quelqu’un?), faire des blagues qui insinuent que les femmes «aiment ça rough» ou encore écrire dans un journal : «À force de crier au loup, les victimes de viol (et non pas de baiser forcé) risquent de ne plus se faire prendre au sérieux.»


    Ah tiens, elle est de madame Guiet celle-la! En passant, ces menaces ne sont pas nécessaires. Les victimes ne crient pas beaucoup, justement parce qu’elles ne se font pas prendre au sérieux. Peut-être madame Guiet a-t-elle oublié le mouvement #AgressionNonDénoncée? C’était justement le but de l’exercice, comprendre que la très grande majorité des agressions ne sont pas dénoncées, «seulement 10% des agressions sexuelles sont rapportées à la police.» Mais bon, mes statistiques sont sûrement mauvaises ou biaisées parce que je suis féministe, même si je les cite directement du site web du ministère de la Santé et des Services sociaux.


    Comme l’explique l’Institut national de santé publique du Québec, il existe plusieurs définitions d’une agression sexuelle en fonction des études et du point de vue dont on aborde la question (politique, légal, médical ou scientifique). Ces définitions variables sont peut-être à l’origine des propos de madame Guiet. Elle semble d’ailleurs avoir confondu viol et violence sexuelle en faisant référence à un article qui relate que dans les universités québécoises, une personne sur trois a été victime de violence sexuelle (harcèlement, attentions non désirées ou coercition) depuis son arrivée sur le campus.


    Une personne sur trois, est-ce une épidémie? Comment fait-on pour le savoir? Où trace-t-on la ligne lorsque chaque agression en est une de trop? Comme l’écrivait Lili Boisvert, journaliste et animatrice de l’émission Sexplora sur sa page Facebook : «Si vous tenez absolument à limiter la culture du viol à des chiffres, Mme Guinet, j’aimerais savoir, combien de viols vous semblent acceptables dans notre société? Quelle est la «bonne» quantité de viols?»


    Je terminerai donc cette réponse de la même façon dont Madame Guiet a débuté sa lettre ouverte, soit avec cette citation de Descartes : « Pour examiner la vérité il est besoin […] de mettre toutes choses en doute autant qu’il se peut. »


    Croyez-vous qu’on exagère quand on dit qu’il y a une épidémie de viol dans les universités?

     

     

    Société 2:   Oui, il y a trop de viols dans nos universités

     

     

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    10 photos avant et après qui montrent

    comment la guerre a dévasté la ville de

    Syrie

     

     

    Pendant des siècles , Alep était la plus grande ville de la région syrienne et l’une des plus vieilles villes habitées du monde .

    Avec ses monuments historiques , l’architecture médiévale et du patrimoine traditionnel , il a remporté le titre de la «Capitale de la Culture Islamique 2006», et est un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO .

    Avant le début de la guerre civile syrienne en 2011 et la bataille d’Alep (2012 – présent) , il avait logé une population de plus de 2 millions .

    Aujourd’hui, la ville tombe en lambeau et dnas une tragique destruction, avec des milliers de civils étant morts de l’utilisation sans discernement de l’armée syrienne de bombes baril a chuté à partir d’hélicoptères .

    Des centaines de milliers de personnes ont été forcées d’évacuer. Voici les photos avant et après qui montrent les effets dévastateurs de la guerre sur cette belle ville .

     

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    Quelle destruction de si beaux sites...

    Dommage pour les habitants de ce pays...

     

    Société 3:  10 photos avant et après qui montrent comment la guerre a dévasté la ville de Syrie

     

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    JEUNES ET CULTIVÉS

     

    Société:  JEUNES ET CULTIVÉS

     

    À entendre certaines générations se plaindre des torts et des travers des jeunes, on pourrait croire que les bouleversements que vivent les industries culturelles sont imputables aux fameux « enfants du millénaire ». Et pourtant, si ces derniers consomment leur culture différemment, ils en sont plus friands que leurs aînés, révèle un sondage CROP réalisé pour La Presse. Portrait d’une génération qui chamboule nos habitudes.

     

    LES JEUNES ET LA CULTURE FONT LA PAIRE

    Les données sont frappantes : dans presque tous les domaines culturels, les jeunes âgés de 18 à 34 ans consomment davantage de culture que les adultes de plus de 35 ans. C’est aussi vrai en cinéma qu’en théâtre et en… musique classique !

     

    POURCENTAGE DES RÉPONDANTS QUI FONT CES ACTIVITÉS CULTURELLES AU MOINS UNE FOIS PAR MOIS

    ALLER AU CINÉMA

    18-34 ans 31 %

    35 ans et plus 15 %

    ALLER DANS LES FESTIVALS : 

    18-34 ans 13 %

    35 ans et plus 3 %

    ASSISTER À UN CONCERT DE MUSIQUE POPULAIRE : 

    18-34 ans 11 %

    35 ans et plus 2 %

    ASSISTER À DES SPECTACLES D’ARTS DE LA SCÈNE (À L’EXCLUSION DU THÉÂTRE ET DE LA MUSIQUE) : 

    18-34 ans 10 %

    35 ans et plus 2 %

    VISITER UN MUSÉE : 

    18-34 ans 9 %

    35 ans et plus 2 %

    ALLER AU THÉÂTRE : 

    18-34 ans 8 %

    35 ans et plus 2 %

    ASSISTER À UN CONCERT DE MUSIQUE JAZZ : 

    18-34 ans 9 %

    35 ans et plus 2 %

    ASSISTER À UN CONCERT DE MUSIQUE CLASSIQUE : 

    18-34 ans 9 %

    35 ans et plus 1 %

    L’analyse d’Alain Giguère, président de CROP : 

    « Sans manquer de respect pour les gens plus âgés, il y a une vitalité formidable chez les jeunes. On est passionné à cet âge-là, c’est génétique, c’est hormonal ! Quand tu as 25 ans, tu veux tout voir, tu as une force qui t’amène à sortir, mais la vie te rattrape ensuite. »

     

    PASSIONNÉS DE CULTURE : OUI, MAIS…

     

    Si les jeunes consomment davantage de culture que les gens plus vieux, s’attarder à ce qu’ils consomment permet d’apporter quelques nuances. Alain Giguère, président de la firme de sondage CROP, a divisé les répondants âgés de 18 à 34 ans en différents groupes de consommateurs culturels. Ceux qui consomment la Culture avec un grand C (théâtre, danse, musique classique…) et les enthousiastes (ceux qui consomment plus de culture que tous les autres jeunes) demeurent malgré tout minoritaires.

     

    Les différentes familles de consommateurs culturels chez les 18-34 ans

    Le « streameux » (YouTube, Netflix, autres plateformes de diffusion web) : 26 %

    L’adepte des médias traditionnels : 19 %

    L’inintéressé (mais il joue à des jeux vidéo) : 17 %

    Le lecteur : 16 %

    L’enthousiaste : 13 %

    L’adepte de la Culture (avec un grand C) : 9 %

    EN ANGLAIS, S. V. P. !

    60 %

    C’est le pourcentage des jeunes de 18 à 34 ans qui préfèrent la musique en anglais, alors qu’ils sont 13 % à choisir la musique en français. Quelque 28 % des répondants de ce groupe d’âge affirment n’avoir aucune préférence. Chez les adultes de 35 ans et plus, 39 % n’ont aucune préférence entre l’anglais et le français, alors que 37 % préfèrent la musique en anglais ; 25 % choisissent la musique en français.

     

    L’analyse d’Alain Giguère, président de CROP : 

    « Avec les sites comme YouTube et les médias sociaux, les jeunes sont infiniment plus exposés au phénomène de la mondialisation culturelle que les générations précédentes. La culture américaine a aujourd’hui des moyens de diffusion plus puissants qu’autrefois, alors que les vedettes québécoises n’ont pas cette même force dans les nouveaux médias. »

     

    SÉDUITS PAR LES BANDES-ANNONCES

    Lorsque vient le temps de choisir un film ou une série télé, les bandes-annonces trônent au sommet des sources d’information des Québécois. Selon le sondage CROP, 55 % des répondants (autant les 18-34 ans que les 35 ans et plus) les regardent. Chez les jeunes de 18 à 34 ans, les recherches sur l’internet arrivent au deuxième rang des sources d’information sur les films et séries. Pour les gens de 35 ans et plus, c’est plutôt les critiques des médias traditionnels qui arrivent en deuxième position.

     

    L’analyse d’Alain Giguère, président de CROP : 

    « S’ils veulent lire la critique d’un film, les jeunes iront faire une recherche sur l’internet. Si la première critique qui sort est celle [d’un média traditionnel], ils vont la lire. Les jeunes consomment du contenu sur l’internet et, si vous y êtes, ils vous lisent. […] Le problème [pour les médias traditionnels], c’est que s’ils vous lisent sur l’internet, ça rapporte peu en revenus publicitaires. »

     

    ON S’INFORME… DIFFÉREMMENT

    Quand vient le temps de s’informer, les jeunes de 18 à 34 ans consultent les médias sociaux comme Facebook (42 % d’entre eux) presque autant que la télévision (41 %). Le contraste est frappant avec les adultes de 35 ans et plus, qui préfèrent de loin la télévision (71 %), alors que les médias sociaux n’attirent que 13 % d’entre eux.

     

    S’IL FAUT CHOISIR, QUE GARDER ?

    La firme de sondage CROP a demandé aux répondants quel média ils garderaient s’ils devaient faire un choix parmi tous ceux qu’ils consultent. Si les jeunes de 18 à 34 ans choisissent en majorité YouTube (44 %), suivi de la télévision (39 %), les adultes âgés de 35 ans et plus ont une préférence marquée pour la télévision (72 %)… suivie de la radio (47 %) !

    Quel média garderiez-vous ?

    18-34 ans

    1-YouTube et autres chaînes sur l’internet (44 %)

    2-La télévision (39 %)

    3-Les jeux vidéo (35 %)

    4-Netflix et autres services de commande de films ou de séries (33 %)

    5-Les applications de musique en diffusion en continu (25 %)

    35 ans et plus

    1-La télévision (72 %)

    2-La radio (47 %)

    3-YouTube et autres chaînes sur l’internet (30 %)

    4-Les jeux vidéo (17 %)

    5-Netflix et autres services de commande de films ou de séries (15 %)

     

    L’analyse d’Alain Giguère, président de CROP : 

    « Le clivage générationnel est magnifique ici : YouTube chez les jeunes, contrairement aux médias traditionnels chez les gens plus âgés. Il reste qu’il y a encore beaucoup de monde, même chez les jeunes, qui regarde la télévision. YouTube prend toutefois de l’avance, et ça va continuer ainsi. »

     

    LA TÉLÉ RÉSISTE, MAIS L’INTERNET GAGNE DU TERRAIN

    La firme de sondage CROP a demandé aux répondants quels types de médias ils consommaient. À cette question, une majorité de jeunes de 18 à 34 ans ont répondu regarder du contenu sur YouTube au moins une fois par jour (51 %), comparativement à 18 % chez les adultes de 35 ans et plus. Or, les médias traditionnels n’ont pas dit leur dernier mot. La moitié des jeunes de 18 à 34 ans dit consommer des émissions de télévision au moins une fois par jour (presque à égalité avec YouTube). Toujours chez les jeunes, 37 % des 18 à 34 ans écoutent la radio au moins une fois par jour, alors que 34 % écoutent de la musique tous les jours sur un service de diffusion en continu comme Spotify.

     

    L’analyse d’Alain Giguère, président de CROP : 

    « Quand on additionne le streaming sur YouTube et le streaming sur les applications [comme Spotify et Netflix], on dépasse les médias traditionnels. […] C’est une tendance qui risque de se poursuivre encore plus lourdement au cours des prochaines années. »

    Méthodologie : 

    Ces données sont tirées d’un panel web tenu par la firme de sondage CROP, dont la collecte de données s’est déroulée du 12 au 21 août. Au total, 1511 questionnaires ont été remplis par des Québécois, dont un « suréchantillon » de jeunes de 18 à 34 ans. Puisqu’il s’agit d’un échantillon non probabiliste, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas.

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