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Par Frawsy le 17 Mai 2016 à 15:09
Les parents ont-ils de l’aide de leur entourage?
Marianne Prairie a épluché une étude sur les parents québécois et découvert que peu d’entre eux reçoivent de l’aide de leur entourage. Un phénomène inquiétant, selon elle.Marianne Prairie du magazine Chatelaine
La fan d’études sur la famille que je suis a été gâtée pourrie cette semaine. L’Institut de la statistique du Québec, l’organisme Avenir d’enfants et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) dévoilaient les résultats d’une gigantesque enquête sur les parents québécois. Près de 15 000 parents d’enfants de 0 à 5 ans ont été interrogés sur leurs pratiques parentales, leur sentiment de satisfaction, leur niveau de stress, leurs besoins d’information, leur réseau de soutien et leur utilisation des services offerts aux familles. Tant de statistiques juteuses sur mes pairs, j’en salivais sur mon clavier.
Je ne vous ferai pas un résumé détaillé du document qui compte plus de 250 pages, mais sachez que la majorité des parents interviewés sont dans la trentaine (62%), sont nés au Québec (71,5 %), parlent français à la maison (72,9 %) et forment une famille dite intacte (81,3 %) soit « composée d’un couple ayant un ou des enfants, biologiques ou adoptés, issus de l’union actuelle. » Autrement dit, la famille dans sa forme la plus traditionnelle semble être toujours le modèle le plus répandu au Québec.
Photo: iStock
Aussi, l’enquête nous révèle qu’« environ 95% des parents considèrent avoir toutes les habiletés nécessaires pour être un bon parent » et que dans plus de deux tiers des cas, ils trouvent de l’intérêt (74 %) et de la valorisation (66 %) dans cette expérience. Ça fait plaisir à lire. Cela n’efface pas les doutes et les frustrations inhérents aux responsabilités parentales, mais je suis heureuse de savoir que dans le fond d’eux-mêmes, les parents « croient être les mieux placés pour savoir ce dont leurs enfants ont besoin. »
Même si les parents de tout-petits se sentent satisfaits et compétents dans leur rôle, ils sont tout de même stressés… et isolés, révèle l’étude. En effet, près de la moitié des répondants a déclaré avoir souvent ou toujours l’impression de courir toute la journée pour faire ce qu’ils ont à faire » tandis que le quart d’entre eux « ont souvent ou toujours l’impression de ne pas avoir assez de temps à consacrer à leurs enfants. » Et le temps libre pour soi? 55 % des parents ont l’impression de ne jamais ou rarement en avoir. Ouf, hein.
Je crois que ce dernier chiffre est à mettre en lien direct avec une autre donnée de l’enquête, soit la disponibilité du soutien provenant de l’entourage. Un parent sur cinq (18,5 %) ne peut compter « souvent ou toujours » sur aucune source de soutien. Zéro aide. Pour 22,5 % des parents, c’est une seule source qui peut être mise à contribution.Et quand les parents n’en peuvent plus, c’est pire. On apprend qu’« environ un parent sur quatre (24 %) rapporte être rarement (16,6 %) ou n’être jamais (7,2 %) soutenu par leur entourage dans ces moments. »
Famille tout compris - EQEPE - figure 7.2Il semble que les grands-parents, surtout du côté maternel, sont les ressources les plus fréquemment disponibles pour les familles avec de jeunes enfants… et c’est pas mal ça. Le réseau qui peut offrir du soutien aux parents est peu diversifié en dehors de la famille élargie.
Ces chiffres m’inquiètent. Tant de gens n’ayant pas de village avec lequel élever leur(s) enfant(s), ça me paraît être un phénomène qui mérite qu’on s’y penche sérieusement. C’est un réel enjeu de santé publique qui me fait réaliser l’importance d’avoir des organismes dédiés à la famille pour pallier ces besoins des parents à boutte.
Est-ce que ces données reflète votre réalité? Sur combien de sources de soutien fréquemment disponibles pouvez-vous compter?
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Par Frawsy le 10 Mai 2016 à 16:36
Maman à toute épreuve: Ève Morissette
Des revers, on en connaît toutes. Mais certains sont au-dessus de nos forces – du moins, c’est ce que l’on croit. Ève Morissette raconte comment elle a défié l’adversité et en est ressortie plus forte.
Mylene Tremblay du magazine Chatelaine
Maman de Jeanne, 9 ans, en couple, 40 ans, consultante en expertise opérationnelle à Service Canada. Vit à Chambly. | Photo: Maude Chauvin
La petite histoire Ève se déplace peut-être en fauteuil roulant, mais elle a des ailes! «J’ai étudié, j’ai fait les quatre cents coups – j’étais pas mal plus olé olé que mon frère, s’esclaffe-t-elle. Ma famille m’a toujours épaulée. J’ai grandi avec le sentiment que je pouvais me réaliser.» Atteinte de paralysie cérébrale, elle ne marche pas, manque de dextérité et parle lentement. Pour toucher la ligne d’arrivée, elle a dû mettre les gaz.Sur son parcours, elle a rencontré Alain, un beau gaillard. «Je faisais de l’uniski et lui était un bénévole au grand cœur. Disons que je préférais l’après-ski… » Un an plus tard, ils emménageaient dans une maison de plain-pied. Un soir, elle lui a dit qu’elle voulait des enfants. À leur grande joie, elle est tombée enceinte peu après.
Le coup dur La maternité l’a toutefois mise à rude épreuve. «Ma grossesse a provoqué une onde de choc. Ma famille se demandait comment j’allais prendre soin d’un bébé.» En plus de gérer les craintes à gauche et à droite, Ève a été en proie à de terribles nausées, puis à des quintes de toux interminables en raison de la pression qu’exerçait le bébé sur son diaphragme. À un peu plus de 37 semaines, Jeanne voyait le jour par césarienne.
Coup de gueule Les 18 premiers mois, le couple a dû se serrer la ceinture pour s’offrir les services d’une aide domestique. Se basant sur le revenu familial, le CLSC n’accordait que deux heures d’aide par semaine. Aujourd’hui, Ève n’a droit à rien. «J’ai choisi d’avoir un enfant, je l’assume. J’ai la chance de bien gagner ma vie. Mon conjoint fait plus que sa part. Et nous avons le soutien de nos proches. Mais ce n’est pas donné à tous!» Elle estime que des mesures incitatives – aide au ménage et aux repas – encourageraient les personnes handicapées à demeurer sur le marché du travail.
Les défis «Maman, j’aimerais que tu sois debout.» Pour une enfant qui a la bougeotte, comment concevoir que sa mère ne se lèvera jamais? Ève a su trouver les mots. «Tu n’es pas obligée d’aimer mon fauteuil. Mais il me permet de prendre soin de toi et de faire mon gros possible.»Jeanne aussi s’applique à «faire son gros possible». À neuf ans, elle vide le lave-vaisselle, donne un coup de main pour l’épicerie, rabroue les automobilistes garés dans les espaces réservés et explique aux enfants intrigués pourquoi sa mère ne remue pas les jambes. «Elle me protège beaucoup, dit Ève. Je lui rappelle souvent que je me débrouillais sans elle avant. Je refuse qu’elle me porte sur ses épaules.»
Récemment, un incident l’a ébranlée. À l’école, des amis de sa fille ont ri de son fauteuil roulant. «Ça me brisait le cœur de la voir souffrir à cause de moi.» Ne faisant ni une ni deux, Ève a rencontré tous les élèves. Elle leur a expliqué comment elle parvenait à choyer Jeanne, même en étant handicapée. Sa rouquine la contemplait avec fierté!
Petites victoires «Je réussis à être présente pour ma fille. Je dois veiller maintenant à rester en santé.» Ève qui n’aime pas trop le sport s’active trois fois par semaine sur son vélo stationnaire. «Je me suis battue avec énergie pour construire mon nid. Là, j’ai le goût de savourer chaque moment… »
La Clinique Parents Plus du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau : équipements adaptés et accompagnement.
Différentes agences professionnelles proposent de l’aide à domicile (comparer les services et les prix sur Internet, ne pas hésiter à passer des entrevues)
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Par Frawsy le 15 Mars 2016 à 16:16
Et si on envoyait promener la culpabilité ?
Châtelaine et L’effet A vous lancent un défi : faire la guerre à la culpabilité qui ronge encore beaucoup trop de femmes. On s’y met?du magazine Châtelaine
Photo: iStock
Combien de fois cette semaine avez-vous pensé que vous n’en faites pas assez à la maison ? Qu’il y a une éternité que vous avez vu vos copines? Que vous avez fait ceci trop rapidement au bureau, que vous n’aurez jaaaaamais le temps de faire cela? Probablement trop!
On a beau en parler, en pleurer ou en rire, noircir les pages de magazine : on n’a pas encore réglé le cas de notre maudite culpabilité. Pourquoi? Les avis sont partagés. Certaines déplorent les (énormes) exigences de notre société vis-à-vis des femmes : les critères d’esthétisme plus élevés, le nombre de roches sur notre sentier professionnel, les attentes beaucoup plus grandes envers la mère que le père. Pour d’autres, c’est l’obsession de la perfection qui est dans le chemin, les standards qu’on s’impose soi-même. On voudrait tout réussir sans renoncer à rien: la carrière, les enfants, les sorties entre copines, le derrière en béton…
Peu importe son origine, l’heure est venue de balancer tous ces remords ! Pour y arriver, Châtelaine et L’effet A vous invitent à diffuser sur vos réseaux sociaux une vidéo, photo ou phrase dans laquelle vous expliquez comment vous avez réussi à vous déculpabiliser. Ou, si vous n’y êtes pas encore (pas de jugement surtout !), dans quel aspect de votre vie vous aimeriez cesser de vous faire des reproches. Le tout accompagné du mot-clic #byebyeculpabilité.
À go, on se lâche lousse !
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Par Frawsy le 1 Mars 2016 à 15:45
Semaine de relâche : je ne suis pas un G.O.
Est-ce que la semaine de relâche de vos enfants ressemble à un camp de jour amélioré? Comme Geneviève Pettersen, êtes-vous angoissé à l’idée de devoir être un G.O. pour votre progéniture?Geneviève Pettersen du magazine Chatelaine
À la veille de la semaine de relâche, j’ai envie de vous avouer une chose : je n’aime pas particulièrement jouer avec mes enfants. Je ne suis pas le genre de mère qui s’amuse avec des poupées pendant des heures, qui se ramasse à quatre pattes sur le plancher pour faire semblant d’être un chien ou je ne sais quelle autre créature du règne animal.
Chaque année, j’appréhende un peu la semaine de relâche. Je sais que je n’aurai pas le choix, à un moment donné, d’obtempérer aux supplications de mes filles. Je devrai les distraire et, finalement, participer à leurs jeux. C’est que chez nous, on n’envoie pas les enfants au camp de jour pendant cette période. On ne planifie pas de voyage dans le Sud non plus. Vient donc inévitablement ce moment où mes enfants sont tannés d’aller glisser, ne veulent plus jouer dehors ou se construire des cabanes de couvertes.Photo: iStock
J’en ai un peu marre de la surenchère autour de la semaine de relâche. Partout, les listes d’activités potentielles à expérimenter en famille durant cette semaine de « congé » me rappellent cruellement que je devrai distraire ma marmaille pendant au moins quarante heures. Pire, ces listes me font sentir comme si le seul fait de ne pas envisager de passer chaque instant de cette précieuse semaine avec mes enfants était un péché mortel. Je n’ose même pas imaginer comment les parents qui ne peuvent pas se permettre de prendre congé à cette période de l’année se sentent.
Depuis quand être parent est-il devenu le synonyme d’ animateur de service de garde ? Ma maison n’est pas un camp de jour et je ne suis pas un G.O. Je vais sonner comme une matante, mais dans mon temps, la semaine de relâche était consacrée aux films en série, aux jeux extérieurs et à l’ennui. Ma mère était loin de se fendre en quatre pour me divertir et je n’en suis pas morte. Même que, lors de ces périodes d’ennui, je me suis inventé des mondes imaginaires qui ont assurément contribué à forger l’auteure que je suis aujourd’hui. Lâchons les enfants, cessons de vouloir à tout prix les occuper 24 heures sur 24. Arrêtons d’angoisser pour cette semaine de relâche qui devrait être, dans le meilleur des cas, un temps de pause. Pas une corvée ni un voyage organisé.
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