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    Le mont Beuvray et les forêts du Morvan

    Par Hugues Dérouard
    source : Hors série - France sauvage
    Publié le 18/08/2015

    Certaines contrées se jouent de ceux qui cherchent à les explorer. Ainsi le Morvan dont le hasard fait qu’il se trouve là où se chevauchent les cartes, tant de Michelin que de l’Institut géographique national ! La partie la plus intéressante de ce massif forestier et montagneux se trouve dans ses confins méridionaux, entre le Haut-Folin, son point culminant, et le mont Beuvray.

    les forêts du MorvanAvec ses allures de montagne granitique « bosillée », le massif du Morvan est au mitan des quatre départements constituant la Bourgogne. Sur ce vieux massif raboté par l’érosion et affaissé tel un vieillard, la forêt recouvre la majeure partie d’un territoire de 80 km2. Cette « immobile respiration chlorophyllienne » (Julien Gracq) est peuplée de soyeux de mélèzes, de pins, d’épicéas (le Morvan produit nos sapins de Noël), de hêtraies touffues, de breuils, d’étangs et de rivières.

    Du Morvan, on dit parfois qu’elle est la « montagne des Parisiens » , parce qu’on peut voir, sur son point culminant du Haut-Folin (901 mètres), une vieille remontée mécanique de ski, qui fut installée par le Club alpin français en ces temps d’avant le réchaufement climatique, à l’époque où chaque hiver déposait une abondante couche de neige sur le massif. Orienté nord-sud, le Morvan s’étend sur 70 kilomètres de longueur environ, entre Quarré-les-Tombes et Saint-Léger-sous-Beuvray. Sa largeur atteint une quarantaine de kilomètres. Tout au sud se trouve sa partie la plus sauvage, le Haut-Morvan.

    Le lac des SettonsIssu de la construction au XIXe siècle d’un barrage destiné à réguler la navigation des flotteurs de bois sur l’Yonne, le lac des Settons (Nièvre), situé au coeur du parc naturel régional du Morvan, se découvre à pied, à vélo ou à cheval via un faisceau de circuits balisés (GR13, GR de Pays, Boucle de Folie...).

    rivière prenant sa source au pied du Haut-FolinRivière prenant sa source au pied du Haut-Folin, la Canche entame une course folle à travers rochers de granit taillés en escaliers, jaillissant là en cascades, s'encaissant ici en de sombres gorges, irriguant plus loin une hêtraie classée réserve biologique domaniale. Les galets et graviers charriés par le courant impétueux ont creusé dans le roc des "marmites de géant" aux eaux noires.

    Celui-ci commence au sud du lac des Settons, à des altitudes se situant entre 600 et 900 mètres, avec des escarpements rocheux et des forêts profondes qui ont donné leur nom aux lieux. En effet, l’étymologie celte de Morvan serait « Montagne noire ». La justesse du terme se vérife lorsqu’on traverse les futaies de chênes et de hêtres multicentenaires qui couvrent le mont Beuvray. Enfn, il faut le savoir : dans la mesure où le Morvan forme obstacle à la course des dépressions venues de l’Atlantique, les pluies y sont fréquentes. Elles gonfent une multitude de ruisseaux et torrents, lesquels alimentent généreusement des lacs de barrage.

    BibracteC’est sur les terres du « Morven » aux puissantes racines celtiques que l’ancienne Bibracte des Éduens, au sommet du mont Beuvray, développa son inconfortable oppidum.

    Du lac des Settons au mont Beuvray, la traversée du Morvan fait suivre un labyrinthe de routes étroites et sinueuses, la plupart du temps désertes. Comme point de repère pour baliser l’itinéraire, prenez Anost, via l’Huis-Prunelle, qui vous fera passer à côté de la source de la Cure, puis les lieux-dits Athez et Corcelles. Une fois arrivé au niveau de la D 978, prenez la direction d’Autun. Après 4 kilomètres, tournez à droite pour remonter les gorges de la Canche par la D 179. Cette petite route très spectaculaire vous conduira au village de Saint-Prix où, après l’église, vous trouverez la D 260. Deux carrefours plus loin, voici la route qui gravit le mont Beuvray.

    queulehêtres au mont BeuvrayQu’est-ce qu’elle a ma « queule » ? Au mont Beuvray, les queules forment de curieuses clôtures constituées de branches de hêtres entrelacées, qui, jadis, séparaient le parcellaire agricole. Ces haies plessées étaient obtenues en fendant les troncs d’arbres puis en liant leurs tiges entre elles.

    On peut sourire des 900 mètres d’altitude du Morvan, pourtant, les escarpements rocheux, les pentes abruptes, les vallées encaissées, procurent la sensation de se trouver en véritable montagne. Et justement, les randonneurs tout-terrain le savent bien : ce n’est pas l’altitude qui fait la montagne, mais les dénivelés. De ce point de vue, les 821 mètres du mont Beuvray se défendent bien. Pour qui l’a gravi à vélo, la route qui mène au sommet laisse de grands souvenirs. Et l’on songera qu’ils avaient 3 trouvé un site naturellement bien fortifé, ces Gaulois de Vercingétorix qui créèrent ici l’oppidum de Bibracte, épicentre de la résistance aux légions romaines. Aujourd’hui, il n’en reste rien de très visible, mais quelle futaie ! Les dimensions des troncs, couverts de mousse au vert fuorescent, laissent rêveurs. Et de la table d’orientation, quelle vue sur la plaine d’Autun. Il paraît qu’après le passage d’une perturbation atlantique, le vent de nord-ouest nettoyant l’atmosphère, la vue porte jusqu’au Jura, voire jusqu’aux Alpes !

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