•  

    Le requin roussette fait des choix personnels

     

    Les petites roussettes, ces requins communs en Atlantique et en Méditerranée, ont chacune leur caractère, au moins sur le plan des interactions sociales. S’agissant d’un comportement influant sur les chances de survie, ces variations individuelles peuvent surprendre.

     

     
     

    Les petites roussettes vivent sur le fond de la mer à faible profondeur, et se camouflent en s'enfouissant. Lorsqu'ils sont jeunes, ces requins peuvent s'isoler ou bien préférer se rapprocher de congénères déjà installés. © Biblioteca de Derecho y Ciencias del Trabajo / Flickr - Licence Creative Commons (by-nc-sa 2.0)

    Les petites roussettes vivent sur le fond de la mer à faible profondeur, et se camouflent en s'enfouissant. Lorsqu'ils sont jeunes, ces requins peuvent s'isoler ou bien préférer se rapprocher de congénères déjà installés. © Biblioteca de Derecho y Ciencias del Trabajo / Flickr - Licence Creative Commons (by-nc-sa 2.0)

     
     
     

    Les petites roussettes, Scyliorhinus canicula, ont des personnalités variables, certaines sont enclines à s’approcher de leurs congénères tandis que d’autres préfèrent s’installer seules, sur un fond accueillant : c’est ce qu’ont observé des zoologistes britanniques en maintenant en captivité dix groupes de ces sélaciens dans trois types d’environnements, au MBA de Plymouth (Marine Biological Association).

     

    Portant de multiples noms (chat de mer, ou vache, ou encore saumonette chez le poissonnier), les petites roussettes sont communes le long des côtes est de l'Atlantique et en Méditerranée. Ces requins de 80 cm vivent sur les fonds meubles (gravier, sable ou vase) et peuvent former des groupes lâches. David Jacoby et ses collègues ont placé dans plusieurs bassins des juvéniles en quantités plus ou moins grandes et observé leur comportement social, individu par individu. La sociabilité, ici, se limite à s’installer sur le fond, près des autres ou à un endroit isolé.

     

    La petite roussette est, parmi les poissons cartilagineux, un élasmobranche (ou sélacien), qui fait environ 80 cm de longueur. Petit requin, mais avec du caractère. © Hans Hillewaert, cc by-sa 4.0
    La petite roussette est, parmi les poissons cartilagineux, un élasmobranche (ou sélacien), qui fait environ 80 cm de longueur. Petit requin, mais avec du caractère. © Hans Hillewaert, cc by-sa 4.0

     

    Vaut-il mieux se cacher en solitaire ou bien en groupe ?

     

    Les résultats, publiés dans la revue Behavioral Ecology and Sociobiology, montrent que les jeunes roussettes conservent leur caractère plutôt social ou plutôt asocial quelle que soit la taille du groupe et pour les trois types d’environnement. La conclusion des chercheurs est que ces différences de comportement ne dépendent de rien d’autre que de l’individu lui-même.

     

    L’observation est plutôt étonnante car le choix de l’endroit où la roussette s’installe sur le fond est déterminant pour l’efficacité du camouflage. Lorsqu’ils sont jeunes, ces poissons sont en effet de belles proies quand ils sont immobiles dans le sable, la vase ou le gravier. Il y aurait donc deux stratégies différentes selon les individus, certains préférant les groupes déjà constitués et d’autres les endroits déserts. Mais ce n'est qu'une hypothèse. La roussette conserve encore le secret de ses inclinations...

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Une araignée se camoufle en crotte d'oiseau

     

     

    Des araignées d'Asie du Sud Est imitent des fientes d'oiseau pour dissuader des guêpes et des fourmis de les dévorer. C'est l'hypothèse qu'ont testée des chercheurs dans la forêt taïwanaise de Wu-Shy-Keng.

     

     
     

    Un juvénile de Cyclosa ginnaga contre sa décoration de soie blanche imitant une déjection d'oiseau jusque dans sa taille, environ 6 mm. © Min-Hui Liu et al., Scientific Reports.

    Un juvénile de Cyclosa ginnaga contre sa décoration de soie blanche imitant une déjection d'oiseau jusque dans sa taille, environ 6 mm. © Min-Hui Liu et al., Scientific Reports.

     
     
     

    Quoi de plus répulsif que des excréments ? À part pour certaines espèces, ils sont rarement au menu des animaux. Alors pour dissuader certains hyménoptères de l'attaquer, l'araignée Cyclosa ginnaga pourrait bien avoir développé la faculté de ressembler à des fèces d'oiseau. En effet, cette espèce tisse sur sa toile un disque blanc de soie au centre duquel elle se positionne. Son abdomen argenté et ses pattes couvertes de taches brunes terminent de lui donner une apparence générale de déjection aviaire et d'éblouir les gourmandes fourmis ou guêpes des environs.

     

    Pour vérifier cette hypothèse de mimétisme comme stratégie adaptative antiprédation, le chercheur Min-Hui Liu et ses collègues de l’université nationale Chung-Hsin de Taïwan ont procédé à des tests dont le compte-rendu est récemment paru dans la revue Scientific Reports. Les scientifiques ont notamment déterminé que la taille du dispositif arachnéen et le pourcentage de lumière réfléchie, en comparaison de celle des crottes d'oiseau, étaient équivalents, empêchant théoriquement toute distinction par les prédateurs.

     

    27 crottes d'oiseau de ce type ont été comparées avec 125 toiles de Cyclosa ginnaga au niveau de leur taille et de leur réflectance.
    27 crottes d'oiseau de ce type ont été comparées avec 125 toiles de Cyclosa ginnaga au niveau de leur taille et de leur réflectance. © Min-Hui Liu et al.,Scientific Reports

     

    Les prédateurs évitent ces imitations de fèces ou ne les voient pas

     

    Pour aller plus loin, ils ont saupoudré de poudre noir uniquement les décorations blanches — pour accentuer le contraste visuel avec l'arthropode —, d'une part, et également plusieurs araignées et la totalité de leur toile, d'autre part. Résultat : les proies potentielles non poudrées de noir ont été davantage victimes des prédateurs. Les chercheurs estiment par conséquent que reposer sur un disque de soie est a priori un moyen efficace de tromper l'ennemi. Pour l'affirmer, il reste à prouver que les guêpes confondent de façon répétée les déguisements des araignées avec des déjections d'oiseau. Une autre possibilité est qu'elles ne les voient pas parce qu'ils se fondent dans l'environnement.

     

    Si elle a déjà été observée dans d'autres genres, comme chez les araignées Bolas, cette tactique enrichit le catalogue des capacités de défense de Cyclosa, également connue pour créer des toiles agrémentées de cercles concentriques ou encore de brindilles et de feuilles pour camoufler les jeunes des prédateurs.

     

    Zoologie:  Une araignée se camoufle en crotte d'oiseau

    Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Les dauphins et les baleines pousseraient

    des cris de joie

     

    Les baleines et les dauphins seraient capables d’émettre des sons de plaisir lorsqu’ils attrapent une proie ou éprouvent une satisfaction, démontre une étude. Il s’agit d’un nouveau comportement de communication qui s’ajoute à un panel déjà riche chez ses mammifères marins.

     

     

     
     

    Des bélugas, encore appelés baleines blanches, ont été formés pour éteindre à l'aide de leur bouche un signal sonore sous-marin. S'ils émettent certains sons pour s'orienter dans les profondeurs, ce qu'on appelle l'écholocation, ils en expriment d'autres types qui correspondent à leur contentement après une action réussie. © US Navy

    Des bélugas, encore appelés baleines blanches, ont été formés pour éteindre à l'aide de leur bouche un signal sonore sous-marin. S'ils émettent certains sons pour s'orienter dans les profondeurs, ce qu'on appelle l'écholocation, ils en expriment d'autres types qui correspondent à leur contentement après une action réussie. © US Navy

     
     
     

    Les dauphins et les baleines pourraient émettre des cris de victoire en réponse à une récompense, rapporte une étude parue dans The Journal of Experimental Biology. Par le passé, « nous avons remarqué que chaque fois qu’un animal capturait un poisson, il exprimait [un] son pulsé particulier », déclare Sam Ridgway, auteur principal de l’article et président de la Fondation nationale des mammifères marins, à San Diego, États-Unis.

     

    Pour former les animaux, les dresseurs recourent à un coup de sifflet ou à un avertisseur sonore pour indiquer aux intéressés la réussite de leur action et leur récompense alimentaire immédiate. Ce faisant, les mammifères marins émettent des sons et les scientifiques pensaient jusqu’alors qu’il s’agissait d’avertir leurs congénères de la présence de nourriture. Par la suite, les cétacés expérimentés associent le signal à la réussite et reçoivent leur friandise plus tard.

     

    En cinq décennies d’observation, Sam Ridgway fut étonné d’entendre les cétacés continuer à produire un type particulier de crissement alors que la source alimentaire était absente. « Le comportement avait été transféré à un autre stimulus qui n’était pas la nourriture », explique-t-il. Selon lui, il pourrait exprimer le bien-être de l’animal.

     

    Pour vérifier cette hypothèse, Sam Ridgay et son équipe ont fait appel à deux bélugas(Delphinapterus leucas) et à un grand dauphin (Tursiops truncatus) rescapés et élevés en captivité. Ils les ont formés à sortir de leur bassin et à plonger dans l’océan pour désactiver une sonnerie artificielle en appuyant sur un bouton, puis à revenir à domicile. À l’aide de microphones sous-marins, les sons émis par les animaux furent enregistrés.

     



    Dans cette vidéo, un dauphin émet une bruit sourd et continu jusqu'à ce qu'il attrape un poisson, puis il produit un crissement considéré comme un cri de victoire. © Livescience, US Navy

     

    Les cris de joie allongent la liste des comportements

    des cétacés

     

    Les résultats montrent qu'en profondeur, juste après avoir éteint l'alarme, les cétacés poussent une série d'impulsions sonores rapides, avant de revenir en surface, ce que les scientifiques supposent être des exclamations de contentement.

     

    Des expériences précédentes chez les singes ont montré que le cerveau libère de la dopamine, une hormone du cerveau liée au plaisir, environ 100 à 200 millisecondes après un stimulus gratifiant, comme de la nourriture. Dans cette étude, les dauphins criaient 151 millisecondes après le signal de récompense et les bélugas, 250 millisecondes après, soit un laps de temps similaire à celui des singes, estiment les chercheurs. Pour Sam Ridgway et son équipe, dans ces situations, le système dopaminergique de récompense des cétacés est actif, ce qui renforce l'hypothèse des cris de victoire.

     

    Par cette expérience, « nous pensons que nous avons démontré que [le cri de la victoire] a un contenu émotionnel », conclut Sam Ridgay. L'équipe prévoit de poursuivre ses recherches sur les capacités cognitives de ces espèces.

     

    Les baleines et les dauphins sont connus pour être des vertébrés marins très expressifs, « peut-être davantage que toute autre espèce qui expriment ses émotions par des sons », pense Sam Ridgway. Les cris de joie s'ajoutent donc à leur panel de vocalises.

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Le plus grand poisson d'Amazonie menacé

    d'extinction

     

    Victime de la pêche locale, l’arapaima, le plus grand poisson du bassin de l’Amazone, est en voie de disparition des cours d’eau du Brésil. Cependant, l’espoir est permis car dans les communautés où la pêche est réglementée, l’espèce est en plein essor.

     

     
     

    Appelé aussi pirarucu, l'arapaima possède un poumon primitif, en plus de ses branchies, qui lui permettent de respirer hors de l'eau. Une fonction adaptée à son environnement aquatique pauvre en oxygène, mais qui le rend vulnérable : les poissons s'oxygènent régulièrement en surface où ils sont facilement harponnés par les pécheurs locaux. © T. Voekler, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Appelé aussi pirarucu, l'arapaima possède un poumon primitif, en plus de ses branchies, qui lui permettent de respirer hors de l'eau. Une fonction adaptée à son environnement aquatique pauvre en oxygène, mais qui le rend vulnérable : les poissons s'oxygènent régulièrement en surface où ils sont facilement harponnés par les pécheurs locaux. © T. Voekler, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

     
     
     
     

    Parfois long de 3 mètres et pesant plus de 180 kg, l’Arapaima gigas voit ses populations se raréfier et même s’éteindre dans certaines localités de l’État d’Amazonas, au Brésil. Sur les cinq espèces du genre répertoriées et massivement pêchées au siècle dernier, trois n’ont plus été observées depuis des décennies, indique une étude parue cette semaine dans le journal Aquatic Conservation : Freshwater and Marine Ecosystems.

     

    En cause, la pêche par les communautés autochtones qui en retirent une ressource alimentaire et commerciale. Pour évaluer la situation, une équipe internationale de spécialistes a interrogé des pêcheurs de 81 communautés amazoniennes opérant sur des zones de plus de 1.600 kilomètres carrés, au nord-ouest du pays.

     

    Dans 17 % des cas, le poisson d’eau douce est surexploité, dans 57 % des cas, il est proche de l’extinction et dans 19 % des cas, il a disparu. « Les pêcheurs continuent de prélever l’arapaima indépendamment des faibles densités de population », déclare Leandro Castello, professeur auVirginia Tech’s College of Natural Resources and Environment, à Blacksburg, États-Unis, et responsable de l’étude. En effet, bien que les hommes s’orientent sur d’autres espèces de poisson, ils récoltent tout de même dans leur filet de petits arapaimas, ce qui, bien sûr, continue d’appauvrir les populations.

     

    Depuis 20 ans que la communauté amazonienne d'Ilha de São Miguel, au Brésil, n'utilise plus certains filets de pêche, elle observe les plus fortes densités d'arapaima de la région. © Daniel Zanini H., Wikimedia Commons, cc by sa 2.0
    Depuis 20 ans que la communauté amazonienne d'Ilha de São Miguel, au Brésil, n'utilise plus certains filets de pêche, elle observe les plus fortes densités d'arapaima de la région. © Daniel Zanini H., Wikimedia Commons, cc by sa 2.0

     

     

    Une réglementation de pêche adaptée favorise le retour

    des poissons

     

    Cela étant, dans les collectivités qui ont adopté une réglementation imposant notamment une taille minimale de capture et orientant l’utilisation de certains types de filet, la densité d’arapaima s’avère 100 fois plus élevée. Pour l’heure, seules 27 % des communautés sont réglementées de la sorte.

     

    Selon les auteurs de l’étude, leurs résultats démontrent qu’il est possible de sauver de l’extinction ces poissons sans mettre en péril les approvisionnements alimentaires locaux. Ils recommandent la poursuite du recensement des populations, la diffusion des bonnes pratiques et l’implication des habitants dans la gestion et la conservation de l’espèce.

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Les petits chimpanzés reçoivent 90 % des nouvelles mutations de leur père

     

    Chez les chimpanzés, une descendance hérite 90 % de nouvelles mutations du père et seulement 10 % de la mère. Par comparaison, dans l’espèce humaine, 75 % des nouvelles mutations viendraient du père. De manière générale, l’âge du père influence le nombre de mutations transmises et donc l’évolution de l'espèce.

     

     
     

    Chez les mâles, les cellules sexuelles produisant les spermatozoïdes se divisent toute la vie et accumulent les mutations. Cette règle vaut pour les humains et pour les chimpanzés mais elle s'applique différemment chez ces deux espèces, pourtant proches. © USAID Africa Bureau, Wikimedia Commons, DP

    Chez les mâles, les cellules sexuelles produisant les spermatozoïdes se divisent toute la vie et accumulent les mutations. Cette règle vaut pour les humains et pour les chimpanzés mais elle s'applique différemment chez ces deux espèces, pourtant proches. © USAID Africa Bureau, Wikimedia Commons, DP

     
     
     
     

    Notre plus proche cousin dans la famille des primates est le chimpanzé, avec qui nous partageons près de 98 % du génome. Pourtant, d’après une nouvelle recherche parue dans Science, si on compare l'homme et le chimpanzé, il y aurait des différences importantes dans la transmission des mutations.

     

    Lors de la formation des gamètes (spermatozoïdes ou ovules), des mutations peuvent toucher la lignée germinale ; ces mutations qui se transmettent à la descendance influencent l’évolution et la diversité génétique des individus. Chez les humains, ce taux de mutations est de 1,2 x 10-8 par paire de bases et par génération, ce qui fait que chacun hérite en moyenne de 70 nouvelles mutations de ses parents. Mais les hommes contribuent 3 à 4 fois plus que les femmes aux nouvelles mutations.

     

    La raison ? Dans les testicules, les spermatogonies, les cellules à l'origine de la lignée germinale spermatique, continuent de se diviser tout au long de la vie, contrairement aux cellules à l'origine des ovocytes de la femme. La fréquence de mutation varie donc en fonction de l’âge du père : les pères plus âgés transmettent davantage de mutations, car une année supplémentaire conduit à deux mutations en plus en moyenne. L’âge du père représenterait ainsi un facteur de risque pour certaines maladies, comme la schizophrénie et l’autisme.

     

    Les mutations de la lignée germinale, qui sert à la formation des spermatozoïdes, peuvent se transmettre à la descendance.
    Les mutations de la lignée germinale, qui sert à la formation des spermatozoïdes, peuvent se transmettre à la descendance. © Nicole Vacheret

     

    Les mutations paternelles plus fréquentes chez le chimpanzé

     

    Pour savoir si la situation était comparable chez les chimpanzés, des chercheurs du Wellcome Trust Centre for Human Genetics (Oxford, Royaume-Uni) ont séquencé les génomes de 9 chimpanzés Pan troglodytes verus d’une famille vivant au Biomedical Primate Research Centre de Ryswick (Pays-Bas). Puis ils ont comparé les séquences des parents et des enfants pour identifier des mutations.

     

    Ils ont alors trouvé un taux de mutation similaire à celui des humains (1,2 x 10-8 par paire de bases et par génération) mais la contribution des mâles était 7 à 8 fois supérieure à celle des femelles : l’effet de l’âge du père était plus fort chez les chimpanzés, car une année supplémentaire se traduisait par trois mutations en plus.

     

    Par conséquent, les taux de mutations transmises par le père diffèrent entre espèces relativement proches. Une explication de la différence entre les chimpanzés et les hommes tiendrait au système de reproduction : les chimpanzés produisent plus de spermatozoïdes que les hommes, la taille des testicules est aussi plus élevée. Cela signifie qu’il y aurait plus de cycles de divisions cellulaires lors de la production de spermatozoïdes, ce qui augmenterait le risque de nouvelles mutations.

    Zoologie:  Les petits chimpanzés reçoivent 90 % des nouvelles mutations de leur père

    Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique