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    En ville, les grands arbres sont

    indispensables

     

    Sans pour autant compromettre la diversité des essences d’arbres que nous devrions voir dans les paysages urbains, la plantation et la protection d’essences de grande taille devraient être fortement encouragées.

     

    Les arbres en ville sont indispensables.MARC BRUXELLE/SHUTTERSTOCK.COM


    Les arbres sont des éléments importants de notre paysage urbain. Avec plus de 50% de la population mondiale vivant en ville, il serait inimaginable de se passer des nombreux services écosystémiques (les bénéfices aux résidents) qu’ils nous rendent.

    Nous en avons bien eu la preuve dans les mois précédents lorsque les mesures sanitaires étaient des plus restrictives: les parcs urbains ont vu leur taux de fréquentation s’accentuer de façon faramineuse. Et ce n’est pas le fruit du hasard! La présence d’arbres a pour effet de favoriser la santé physique et mentale des individus, et c’est entre autres ce qui peut expliquer le fait que les citadins ont senti le besoin de se retrouver dans des espaces verdoyants.

    De plus, les arbres que nous côtoyons chaque jour sur les terrains privés, dans les rues ou dans les parcs fournissent une multitude de bienfaits pour l’environnement et la régulation du climat, incluant l’atténuation de bruit en ville, la captation du carbone, et la contribution à l’infiltration plus lente de l’eau dans les sols.

    Bien que l’ensemble du patrimoine arboré d’une ville joue un rôle sur la qualité et la quantité des services écosystémiques rendus, les arbres à l’échelle individuelle n’ont pas tous les mêmes caractéristiques, et donc n’ont pas tous la même capacité à livrer des services écosystémiques. Il est alors pertinent de se demander quels arbres sont les plus efficaces dans la livraison de ces bénéfices, pourquoi, et quelles pratiques d’aménagement permettraient de les favoriser.

    Nous sommes membres de la Chaire de recherche sur l’arbre urbain et son milieu de l’Université Laval, qui a pour objectif de trouver des solutions pour aider la survie à long terme des arbres dans les milieux urbains.

     

    Quels arbres offrent le plus de bénéfices?

    De façon générale, les arbres de grande taille ont une meilleure capacité à stocker du carbone (donc, à capter le carbone de l’air pour réduire le CO2 dans l’atmosphère), à diminuer la pollution atmosphérique, et permettent d’éviter plus efficacement le ruissellement des eaux pluviales. En effet, les arbres ayant un diamètre de tronc plus grand ont une plus grande biomasse ligneuse (quantité de bois), ce qui leur permet de stocker davantage de carbone que les plus petits arbres. De la même manière, l’interception des précipitations et des polluants atmosphériques augmenterait avec la plus grande taille de la canopée (les cimes des arbres dominants) et la surface foliaire totale (surface totale de toutes les feuilles) associée à une plus grande taille. Les grands arbres sont donc généralement plus efficaces que les plus petits pour fournir ces services de régulation, indispensables en milieu urbain et surtout dans un contexte de changements climatiques.

     

    Des arbres dans la ville de Québec.FOURNIE PAR L'AUTEUR, ALISON MUNSON
     
     
    Grand orme dans un quartier résidentiel de la ville de Québec. La plantation et la protection d’essences de grande taille devraient être fortement encouragées.

    L’inclusion d’essences d’arbres de grande taille dans les plantations amène également des avantages non négligeables sur le plan économique. Une étude relate que le bénéfice net annuel de la plantation d’essences d’arbres de grande taille est de 44% supérieur à celui d’une essence d’arbre de taille moyenne, et de 92% supérieur à celui d’un arbre de petite essence. De plus, selon cette même étude, il faudrait moins de cinq ans à partir du moment où l’arbre est planté pour que les avantages nets de ces arbres l’emportent sur les coûts nets. Ceci peut être expliqué notamment par le fait que les arbres de grande taille ont pour effet d’augmenter les prix de l’immobilier et les valeurs foncières des terrains où ils se trouvent, en plus de réduire les coûts énergétiques liés au chauffage et à la climatisation à travers la régulation du microclimat.

    Toutefois, les espaces aériens ou souterrains disponibles en milieu urbain ne permettent pas toujours l’emploi d’arbres à grand déploiement. Dans ces conditions, des arbres de plus petites tailles peuvent aussi apporter une contribution intéressante.

     

    Comment aménager nos forêts urbaines de façon optimale?

    Tel que mentionné plus tôt, les arbres de grande taille jouent un rôle capital dans la livraison de services écosystémiques. Mais la capacité à livrer ces services est conditionnelle à une chose: les arbres doivent être en bon état! Ceux qui sont en mauvais état auront une moins grande capacité à fournir des services écosystémiques, puisque les mauvaises conditions entravent la croissance, ralentissent la séquestration du carbone et peuvent également conduire à un dépérissement de la canopée.

    En milieu urbain, il n’est pas rare de constater des milieux hostiles qui pourraient faire obstacle à la croissance et au bon développement des arbres. Le manque d’espace pour le système racinaire, la compaction du sol, l’humidité limitée du sol, l’emploi de sels de déglaçage et la pollution de l’air représentent des défis pour la survie de jeunes plantations. De ce fait, plusieurs pratiques d’aménagement favorables à la croissance et au développement des arbres existent. En voici quelques exemples:

    1. Choisir le bon arbre au bon endroit. Certaines essences d’arbres seront plus adaptées à certains climats, ou plus tolérantes que d’autres à des quantités limitées d’espace, par exemple. Plusieurs guides pour dicter les choix de plantation en fonction des caractéristiques du milieu existent.
    2. Éviter un élagage trop fréquent des grands arbres qui aurait pour effet de diminuer significativement la surface foliaire et la biomasse ligneuse des individus. Une des clés pour réduire le besoin d’élagage est notamment de choisir une espèce d’arbre adaptée à un endroit donné.
    3. Reconnaître officiellement la valeur des services écosystémiques rendus par les grands arbres pour introduire des politiques qui soutiendraient la conservation de ceux-ci.

    L’importance de poser des actions concrètes

    Même s’il a été souligné que les arbres de grande taille étaient généralement plus efficaces que les plus petits pour générer certains services écosystémiques, dans un contexte où le climat est changeant et où la résilience des forêts est primordiale, il importe de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier et de ne pas uniquement planter des essences d’arbres à grand déploiement.

    D’ailleurs, à l’échelle d’une forêt, les caractéristiques qui sont corrélées positivement avec la production de services écosystémiques sont notamment l’hétérogénéité verticale (le nombre de strates de la végétation, en allant des herbacées aux arbres dominants) et la richesse en espèces arbustives, qui est le nombre de différentes espèces présentes.

    Finalement, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que les grands arbres sont extrêmement importants, et que nous sommes gagnants à déployer des efforts pour la préservation de ceux-ci. De plus, la plantation d’essences d’arbres de grande taille devrait être encouragée, puisqu’on remarque souvent dans les villes une tendance à planter des essences de petite envergure. Ainsi, des actions concrètes peuvent être posées dès aujourd’hui pour tirer profit au maximum des arbres urbains maintenant et à long terme.

    Il n’en tient qu’à nous de les appliquer!La Conversation

    Alison Munson, Écologie forestière, écologie urbaine, sols urbains, Université Laval et Anaïs Paré, Professionnelle de recherche pour la Chaire de recherche sur l’arbre urbain et son milieu (CRAUM) de l’Université Laval, Université Laval.

    Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

     

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    Arbres:  En ville, les grands arbres sont indispensables

      

    Arbres:  En ville, les grands arbres sont indispensables

     

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    Hit parade des arbres

     

    Quel est l’arbre le plus grand ? Quel arbre détient le record de longévité ? La dendrologie, science des arbres, organise elle aussi, ses concours.
    A ce jour, les séquoias sont les plus grands arbres du monde.

    Mais, la croissance d’un arbre, comme pour tout autre être vivant, n’est pas infinie. A partir d’une certaine taille, la sève risque de ne plus pouvoir alimenter les feuilles.

    C’est exactement le même processus que la circulation sanguine pour le cerveau. Si un cerveau n’est plus irrigué, il meurt.
    De même, si les feuilles d’un arbre ne sont plus irriguées par la sève, elles meurent.

      

    Les arbres les plus gros

    C’est un conifère, le Taxodium, au Mexique qui détient le record de grosseur avec une circonférence de 50 m à la base et 34 m à 1,50 m du sol. Taxodium mucronatum est également appelé cyprès de marais mexicain.

     

    Taxodium mucronatum

    Taxodium mucronatum. By dimitridf

     

    Les baobabs africains (Adansonia digitata).et les kauris géants néo-zélandais (Agathis Australis) sont très proches de ce record.

     

    Kauri de Nouvelle-Zélande

    Kauri de Nouvelle-Zélande. By Nemo's great uncle

     

    Cependant, les baobabs ont la particularité de puiser de fortes quantités d’eau dans leur tronc ce qui leur donne cette apparence « obèse ».

     

    baobab africain

    Baobab photographié au Zimbabwe. By Iron Manixs

     

    C’est une nécessité vitale pour eux car ils vivent dans des régions très arides. Bien qu’ils soient  très grands, ils ne vivent que quelques siècles.

     

    Les arbres les plus grands

    Le record de hauteur a été longtemps  détenu par à une espèce d’eucalyptus australiens dont un spécimen, mesuré au 19e siècle, atteignait 114,30 m.

    Actuellement, c’est en Californie, dans le Sequoia National Park et le Yosemite National Park, que vivent les plus grands arbres du monde. Ce sont les séquoias géants (Sequoiadendron gigantea) et les séquoias à feuilles d'if (Sequoia sempervirens).

     

    Séquoia géant

    Séquoia géant Kings Canyon National Park & Sequoia National Park. By jacqueline.poggi

     

     

    Ces arbres ont pu subsister dans l’Ouest américain et plus précisément dans les montagnes de Californie.
    Cet arbre possède une autre particularité. En effet, son écorce fibreuse est molle. Si vous frappez un séquoia de votre poing, vous ne vous blesserez pas car son écorce amortit les chocs.

     

    Base d'un Séquoia géant

    Base d'un Séquoia géant. By Cryptonaut

     

    Les Américains protègent ces arbres et leur donnent des noms. L’un des plus célèbres a été baptisé « Général Sherman ». Il mesure 85 m de haut et a une circonférence de 24,30 m.
    Il pèse 2 000 tonnes environ.

    On estime qu’il lui a fallu plus de 3 000 ans pour arriver à cette taille.

     

    Séquoia géant baptisé Général Sherman

    Séquoia géant baptisé Général Sherman. By Jim Bahn

     

    D’autres séquoias peuvent être plus grands. Un Séquoia qui avait été abattu mesurait 111,60 m mais sa circonférence n’était que de 13,40 m.

    Un séquoia géant baptisé "Général Grant" a une circonférence exceptionnelle de 38 m.

     

    Séquoia géant baptisé Général Grant

    Séquoia géant baptisé Général Grant. By wehardy

     

    Jusqu’en 2006, le record de hauteur était de 112,80 m. Un autre séquoia a été découvert en septembre 2006 et a détenu pendant quelques temps le record du plus grand arbre du monde avec une hauteur de 115,20 mètres.

     

    Séquoia dans le Yosemite National Park

    Séquoia dans le Yosemite National Park. By Cowtools

     

    Mais, un séquoia baptisé Hyperion lui a volé son titre avec une hauteur de 115,55 m. Ce n’est pas un séquoia géant mais un séquoia à feuilles d'if.

    Les séquoias ont également existé en Europe mais l’avancée des glaciers arctiques qui ont envahi le nord du continent au cours du dernier million d’années les a fait disparaître. Ils ont cependant été réacclimatés mais aucun n’atteint la taille des séquoias américains.

    Par contre, en Europe, le sapin Douglas (Pseudotsuga menziesii) également appelé pin d'Orégon en Amérique du Nord, peut atteindre 110 m de hauteur. Mais, cet arbre est originaire d'Amérique du Nord.

     

    Sapin Douglas

    Sapin Douglas. By Calotype46

     

    Il faut plusieurs siècles à ces arbres pour atteindre cette hauteur.
    Un sapin, abattu en 1947, de 53 m de haut, avait 320 ans.

     

    Les arbres les plus vieux

    Pour connaître l’âge d’un arbre, on compte le nombre d’anneaux de bois appelés cernes. En effectuant un carotage du tronc, on peut connaître l’âge de l’arbre.

    Anneaux de croissance d'un arbre

    Anneaux de croissance d'un arbre d'environ 80 ans. By Eva the Weaver

     

    Ce sont des pins qui poussent en Californie, dans les White Mountains, qui détennaient le record de longévité. Le doyen était âgé de 4 900 ans. Ce Pinus longaeva était donc déjà là avant que les Egyptiens construisent leur première pyramide.

    Mais, de nouvelles découvertes en Suède modifient ce palmarès. Des scientifiques ont découvert un bosquet d'épicéas, en Suède, âgés de 8000 ans. Ils seraient donc les arbres vivants les plus vieux du monde. Une datation au carbone a confirmé leur âge. Deux autres épicéas, également découverts en Suède, sont âgés de 4 800 à 5 500 ans. 

     

    Pinus longaeva

    Pinus longaeva . White Mountains. By Nick Turland

     

    En pratiquant des carotages, les spécialistes ont pu trouver des pins vieux de 8 000 ans. Mais, il s’agit plutôt de squelettes qui présentent une allure desséchée.

     

    Pinus longaeva

    Pinus longaeva à l'allure desséchée dans les White Mountains. By By Nick Turland

     

    Parmi les records de longévité, on a daté au Carbone 14 un cèdre japonais qui a 5 200 ans.

    En Europe, l’If de la forêt de Clifdon, à Edron, en Grande-Bretagne, a 3 000 ans. En France, le record de longévité est détenu par deux ifs : l’if du cimetière d’Estry, dans le Calvados et l’if du cimetière de la Haye-de-Routeau, dans l’Eure.
    Ces deux ifs sont âgés d’environ 1 700 ans. Il n’est pas possible d’être plus précis car ces arbres ont un tronc creux ce qui interdit tout carotage.

    Parmi les arbres qui vivent le plus longtemps, citons également les châtaigniers dont un spécimen a été daté de 820 ans. Les chênes peuvent également atteindre un âge très vénérable, avec un record d’environ 900 ans.
    Il est facile de dater un chêne car on sait que cet arbre accroît sa circonférence d’un mètre tous les 100 ans.
    Donc si un chêne a 10 m de tour de taille, cela lui confère un âge d’environ 1000 ans.

     

    V.Battaglia (29.01.2008). M.à.J 01.02.2012

    A contribué à cet article:Michel VENNETIER

     

    Quelques ouvrages de références sur les plantes

    La plus belle histoire des plantes. Editions Seuil 1999
    Mes plus belles histoires de plantes. Jean-Marie Pelt. Editions Fayard 1986

     

    Arbres:

     

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    Le chêne pédonculé révèle la séquence

    de son génome

     

     

    Des scientifiques français ont achevé le séquençage du génome de Quercus robur, le chêne pédonculé. Les données publiées permettront de mieux comprendre les adaptations de cet arbre à son environnement au fil du temps.

     

     
     

    Le chêne pédonculé est un arbre courant dans l’hémisphère nord. © Rudolf Schäfer, Flickr, CC by-sa 2.0

    Le chêne pédonculé est un arbre courant dans l’hémisphère nord. © Rudolf Schäfer, Flickr, CC by-sa 2.0

     
     

    Arbre emblématique, le chêne pédonculé (Quercus robur) fait partie de la section botanique la plus importante du genre Quercus : les chênes blancs. On en dénombre 200 espèces présentes à la fois en Europe, en Asie et en Amérique. Grâce à un consortium piloté par l’Inra de Bordeaux-Aquitaine, en partenariat avec le Centre national de séquençage du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) appelé Génoscope, le génome du chêne pédonculé vient d'être séquencé.

     

    Trois années de travaux ont permis de décrypter l'ensemble de l'information génétique portée par ses 12 paires de chromosomes. Le consortium a caractérisé 50.000 gènes et estimé que la moitié des 1,5 milliard de paires de base du génome était constituée d’éléments répétés. C’est la première réalisation pour une espèce du genre Quercus, qui occupe une place importante au plan économique, écologique, mais aussi culturel dans de nombreux pays.

     

    Le séquençage du génome du chêne pédonculé constitue une porte d'entrée unique pour analyser et comprendre la fonction des gènes de cet arbre emblématique. Son génome aura ainsi valeur de référence pour les autres espèces de chênes blancs, mais également pour des espèces plus éloignées de la famille des Fagacées (châtaignier ou hêtre). Il permettra d’étudier la régulation interne des espèces très longévives (qui vivent longtemps) exposées à de forte variations climatiques annuelles, voire à des événements extrêmes au cours de leur vie.

     

    Ces recherches faciliteront également l’identification des gènes impliqués dans l'adaptation à l'environnement ou dans les relations symbiotiques entre leurs racines et les champignons mycorhiziens (comme le mycélium de la truffe). Elles permettront aussi l’identification des gènes responsables de la biosynthèse des extractibles du bois, tels que les tanins et le whisky-lactone, qui confèrent leur saveur et leur goût aux vins et alcools. Sur le plan de l’évolution, la séquence du génome du chêne permet d'ores et déjà aux chercheurs d’analyser plus finement les processus d’adaptation locale et de spéciation qui expliquent la diversité de ces arbres qui ont colonisé des milieux très diversifiés.

     

    Comment un arbre à longue durée de vie s’adapte-t-il aux évolutions de son environnement ?
    Comment un arbre à longue durée de vie s’adapte-t-il aux évolutions de son environnement ? © Jim Linwood, Flickr, CC by 2.0

     

    Comprendre l'évolution des forêts

     

    Ces travaux font l’objet d’un premier article publié dans la revue Molecular Ecology Resources, accessible en libre accès. Ils constituent une avancée majeure dans la connaissance de la biologie, de la génétique et de l’évolution des arbres, qui sera largement valorisée dans les recherches à venir portant sur la structure et le fonctionnement du génome de ces espèces pérennes. Au-delà de la connaissance académique, ces recherches ouvrent des perspectives dans des domaines plus appliqués, en réponse aux multiples questions sociétales portant sur l’évolution des forêts.

     

    Conformément aux accords internationaux des Bermudes (1998) et de Fort Lauderdale (2003), ainsi qu’à la déclaration de Toronto (2009), les données du séquençage du génome du chêne sont mises librement à disposition de la communauté scientifique (www.oakgenome.fr) avant la publication de l’article scientifique finalisé par le consortium, prévue dans les prochains mois.

     

    Ce séquençage, l'assemblage et l'annotation du génome du chêne constitue un résultat du projet GENOAK (Séquençage du génome du chêne et identification de gènes d’intérêt adaptatifs chez les arbres forestiers). Un projet initié en octobre 2011 et cofinancé par l’agence nationale de la Recherche pour quatre ans qui rassemble plusieurs équipes de recherche de l’Inra ainsi que le Génoscope du CEA.

     

    Arbres:  Le chêne pédonculé révèle la séquence de son génome

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    Ces arbres parmi les plus beaux de la

    planète, une vraie bouffée d’air frais

     

     

    Chers arbres, permettez-moi de vous conter ; vous absorbez le dioxyde de carbone pour produire l’oxygène que nous respirons, vous séquestrez le carbone et fournissez un abri pour de nombreuses créatures. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous devrions tous être comme des hippies à pleurer chacun de vos morts, mais dans le cadre de cet article, nous allons nous concentrer uniquement sur les plus incroyables d’entre vous.

     

    Certes, tous ces arbres étonnants ne sont pas QUE des arbres (le wisteria est une liane, le rhododendron un arbuste, et le bambou appartient techniquement à la famille des graminées), mais nous allons leur donner un laissez-passer pour cette fois-ci, tellement ils sont incroyables, immenses et magnifiques. Ainsi, la prochaine fois que vous sortirez pour prendre une bouffée d’air frais, pensez à embrasser l’arbre le plus proche et dites lui merci ! (ou faites lui un câlin, ça passe…)

     

    CE RHODODENDRON ÂGÉ DE 125 ANS – CANADA

    Ce n’est techniquement pas un arbre - la plupart sont considérés comme des arbustes

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    CE WISTERIA DE 144 ANS AU JAPON

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    CES ARBRES BALAYÉS PAR LE VENT EN NOUVELLE-ZÉLANDE

    Situés sur la pointe sud de Nouvelle-Zélande, ces arbres se développent ainsi parce qu’ils sont constamment balayés par les vents extrêmes de l’Antarctique.

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    CE MAGNIFIQUE ÉRABLE JAPONAIS À PORTLAND, OREGON

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    falcor88

     

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    Tom Schwabel

     

    CET HÊTRE DE L’ANTARCTIQUE DRAPÉ DE MOUSSE – OREGON

    Il est originaire du Chili et de l’Argentine, mais pousse généralement dans la région du Pacifique nord, aux Etats-Unis

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    Drew Hopper

     

    LA FLORAISON DES CERISIERS À BONN, EN ALLEMAGNE

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    Adas Meliauskas

     

    L’ARBRE ANGE, UN CHÊNE VÉNÉRABLE – ILE DE JOHN EN CAROLINE DU SUD (450 ANS)

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    Daniela Duncan

     

    THE DRAGON BLOOD TREE AU YEMEN

    Cet arbre a gagné son nom redoutable en raison de sa sève rouge cramoisi, utilisée comme colorant et comme un vernis de violon. C’est également un ingrédient alchimique et un remède populaire pour divers maux.

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    Csilla Zelko

     

    LE PRÉSIDENT (SEQUOIA), LE TROISIÈME PLUS GRAND ARBRE DU MONDE – CALIFORNIE

    Arbres:  Ces arbres parmi les plus beaux de la planète, une vraie bouffée d’air frais


    Michael Nichols

     

    MAPLE TREE TUNNEL – OREGON

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    Ian Sane

     

    CET EUCALYPTUS ARC-EN-CIEL À HAWAII

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    jwilsonnorton

     

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    Christopher Martin

     

    CE JACARANDA EN AFRIQUE DU SUD

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    Elizabeth Kendall

     

    AVENUE OF OAKS AT DIXIE PLANTATION – CAROLINE DU SUD

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    Lee Sosby

     

    BAOBAB À MADAGASCAR

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    confitalsurf

     

    THE DARK HEDGES EN IRLANDE DU NORD

    Ils ont été plantés au 18ème siècle, et ont été aperçus dans la série Game of Thrones

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    Stephen Emerson

     

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    Christopher Tait

     

    SYLVEBARBE APPROUVE CE POST

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    Alisiers blancs, Les Hautes Huttes (Haut-Rhin )

     
     

    Retrouvons Sisley pour une nouvelle balade à la rencontre de sorbus d’exception.

    « Me voilà reparti pour un article en fruitiers sauvages et pour ce faire, rendons nous dans le piémont alsaco-vosgien, à quelques km au Sud-Ouest d’Orbey. »

    « Alors que le printemps reprenait paisiblement son cours dans la plaine, ici en moyenne montagne entre 800 et 900 m d’altitude, la végétation n’était pas encore prête à redémarrer. Pour vous donner une idée, les photos qui suivent on été prises le même jour que celles de la virée au parc de Schoppenwihr [1]. »

    « C’est donc avec Francis que l’on entreprit d’explorer les pâtures du hameau des Hautes-Huttes, car suite à une lecture de localisation d’un arbre sur le site "infogéo68" [2], je décidais de me rendre sur place pour me rendre compte du ou des spécimens indiqués. Au départ nous nous attendions à trouver un alisier de fontainebleau, chose tout à fait remarquable dans ce secteur, or une fois sur place je compris assez rapidement que l’alisier blanc était le roi de ces espaces. »

    « À peine un pied posé au sol, que je vis le premier individu, certes de belle dimensions avec une circonférence de 1,74 m (A1), mais selon mes indications cela ne correspondait pas et un autre voisin de ce dernier avec un tour de tronc de 1,67 m (A2).

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    Un peu plus haut vers une vieille ferme, nous vîmes un autre exemplaire, moins haut et ayant poussé penché, celui-ci était plus gros (C : 2,04 m), un port singulier et un houppier très fourni, la première jonquille s’épanouissait à son pied (photos A3a et A3b). »

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    « En continuant à proximité on trouva encore un arbre de la même essence, un d’une quarantaine de cm en diamètre. En regardant bien, on pouvait en compter encore quelques uns de moindres tailles ce qui totalisait environ une douzaine de spécimens sur une zone de 250 m par 250 m. Sur une aire plus large, c’est fort probable qu’on aurait pu en voir davantage, l’espèce était ici dans son milieu comme un peuplier noir en bord de rivière. Ne voyant pas de traces de l’arbre recherché, nous rebroussions chemin, quand sur notre gauche en contrebas dans un vallon, une belle silhouette se dessinait en lisière d’une forêt. Aussitôt on se mis en chemin pour rencontrer ce singulier spécimen, à son approche, plus aucuns doutes ne persistaient, un fameux alisier nous défiait de par sa grande taille et son important volume !! Je n’avais jusqu’à présent encore jamais pu voir un tronc de cette allure, torsadé à souhait, recouvert de mousses et toutes sortes de lichens et présentant une circonférence de 2,50 m. Celui-ci n’était pas très grand mais plus que la plupart des individus observés aux alentours. La hauteur totale était comprise entre 14 et 16 m et le houppier pouvait amplement rivaliser avec d’autres essences ici présentes. »

     
    Catégories:Alisiers

    L’alisier torminal de Bourgerit, Champdeniers-Saint Denis (Deux-Sèvres)

     

    Les Deux-Sèvres n’ont pas fini de m’émerveiller… voici une découverte incroyable de Yanick.

    « Depuis que Sisley m’a donné le goût de la recherche des fruitiers, dés qu’arrive le printemps, je surveille leur floraison (il n’y a pas meilleure époque pour les repérer). Donc j’attendais avec impatience le moment où les cormiers allaient fleurir. Avril venu, j’avais donc l’œil aux aguets dès que je me déplaçais. Et c’est un soir en rentrant du boulot sur mon chemin habituel, que j’ai aperçu cet arbre couvert de fleurs blanches, au milieu d’une haie.»

    « Malheureusement, bien qu’il ne me semblait pas énorme au premier abord, je n’ai pas pu l’approcher, car il se trouvait entre une culture de colza et une autre de blé. Respectant le travail des agriculteurs, je dus donc patienter jusqu’aux moissons pour voir ça de plus près. »

    « Me voici donc fin juillet aux milieux des chaumes. Mais plus je m’approchais de mon supposé cormier, plus je lui trouvais une drôle d’allure. Ce tronc-là était bien trop clair, d’une belle couleur gris souris. Bien trop lisse aussi, et ce feuillage n’avait rien à voir avec du cormier. À une dizaine de mètres de l’arbre je reconnus alors un alisier torminal. Je ne m’y attendais pas du tout, tant il est rare d’en rencontrer. »

    « Quelle surprise, mon cormier pas énorme au premier abord, se transformait en un superbe alisier d’une taille plus que respectable. Je ne perdais vraiment pas au change. »

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    « Son tronc spiralé fait environ 3 mètres de haut avant le départ des premières branches et 2,46m de circonférence à 1,30m. Le houppier qui semble en bonne santé sur les photos est malgré tout abimé sur sa face Sud-Ouest. Une branche maitresse – dont les restes gisent encore au sol – s’est rompue il y a peu un ou deux ans. Et une autre semble morte. Est-ce dû à des rafales de vent ou au vieillissement, je ne saurai répondre. J’espère qu’il lui reste quand même de longues années de vie. »

    « Je ne doute pas que Sisley saura nous éclairer à ce sujet. Je regrette surtout pour lui de l’avoir découvert un peu tard, à un an près je suis sûr qu’il aurait aimé faire cette belle rencontre. »

    Fantastique ! Une superbe découverte, je n’en reviens toujours pas !

    Un alisier torminal, isolé, avec un port de toute beauté, et que dire de ce tronc torsadé… et la mesure de circonférence est tout aussi bluffante, c’est un alisier d’exception que tu as trouvé, tant de critères de "remarquabilité" réunis pour ce centenaire. Vivement que Sisley nous donne plus de précisions sur son état et son espérance de vie. Ah moi aussi j’aurai aimé rencontrer ce magnifique fruitier, la prochaine fois que je viens, tu m’y emmèneras dis ?

     
    Catégories:Alisiers

    Le Rombergpark de Dortmund, Nordrhein-Wesfalen (Allemagne)

     
     

    Suivons Sisley dans une expédition en Allemagne avec son frère et un ami à lui durant l’été 2008, un article un peu technique mais qui passionnera tous ceux qui aiment les sorbiers.

    « La matinée était assez maussade dans l’ensemble mais une fois arrivée sur place, la météo ne me découragea plus quand je vis ce qui s’offrait à nous, un vaste parc d’environ 65 ha dont les premières plantations dateraient de 1818 à 1822 lors de l’acquisition de cette étendue par la famille Romberg, les années passèrent avant qu’en 1951 y fut crée un jardin botanique avec de multiples installations, dont plusieurs serres. Un épisode de forts bombardement s’est joué sur ce secteur en 1944, le château fut détruit et une partie du parc, mais aujourd’hui tous les trous sont comblés et le moindre espace occupé. [1] »

    « Je ne m’intéresserai qu’à quelques spécimens en particuliers, bien que les collections soient d’une surprenante richesse, notamment en bouleaux et certains conifères exotiques. »

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    « Au détour d’une allée que ne fut pas ma surprise que je me retrouvai nez à nez avec un splendide chêne, mais pour lors ce ne fut guère le chêne qui m’intéressa mais plutôt son élégant compagnon, un superbe lierre montant sur son tronc en parcourant 15 à 17 m de hauteur. On peut plus parler d’un enchevêtrement de brins qu’un pied unique bien défini, ce qui en terme de résultat nous donne aujourd’hui un très bel ensemble. Même si j’avais voulu le mesurer, la pratique m’aurait été impossible au vu de la morphologie du spécimen ! »

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    « Puis continuant dans les sentiers en suivant les méandres encadré de bouleaux venant des quatre coins du monde, j’en perdis d’abord mon latin, puis je dus vite m’habituer à cet espace de grande diversité pour enfin déboucher dans une petite parcelle du genre sorbus où je fus plus qu’étonné par les trois individus rencontrés, un cormier, un alisier de Fontainebleau et un alisier de Suède, un beau groupe d’arbres, dont deux exemplaires étaient sans aucuns doutes possible d’une grande remarquabilité. Le cormier avait un tour de tronc compris entre 1,55 et 1,85 m pour plus de 15 m, l’alisier de Fontainebleau tournait autour des 2,50 m de circonférence à plus au moins 25 cm près pour 10 à 12 m et l’alisier de Suède avait 3,02 m de tour pour 10 m de hauteur (mesures datant de 2006 / D. Ehlert / championtrees.de). »

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    « Les deux derniers exemplaires cités, possèdent des dimensions très peu banales, pour se faire une idée, il est relativement rare de voir des alisiers de Fontainebleau de plus de 1,85 m de tour et des alisiers de Suède de plus de 2,20 m de périphérie, c’est pourquoi pouvoir contempler un tel doublé, fut un moment intense, surtout quand on connaît mon intérêt pour ce vaste genre d’arbres ! »

      

    Alisier torminal et chênes pédonculés, forêt de Sarralbe (Moselle)

     
     

    Retour en Lorraine, et plus particulièrement en Moselle, accompagnons Sisley pour une sortie forestière dans le pays de l’Albe. (clic les photos)

    Voici bien des années que je côtoie la forêt domaniale Saint Hubert, dans la périphérie de Sarralbe. Un vaste territoire de 550 ha dans lequel j’ai tout de suite était ravi de voir la multitude de sentiers à thèmes qui sont proposés : le circuit des chênes, le sentier des mardelles, un jeune petit arboretum fort riche en essences indigènes et d’ailleurs, tels que : néfliers, sorbiers, amélanchiers et résineux en tout genre…

    « Les espèces dominantes sont le chêne pédonculé, le sessile, le hêtre et le charme, mais en nombre bien plus restreint vient aussi se montrer l’alisier torminal. Un jour alors que je vadrouillais en lisière occidentale, je pus découvrir un ancien îlot de vieillissement partiellement remis à la régénération naturelle, ce fut certainement un encouragement pour la suite, car finissant le contour, je fis une rencontre inopinée. »

    « A quelques dizaines de pas, je reconnu cette écorce particulière et cette forme de houppier. La découverte fut grandiose, cet arbre avait tout d’un noble sujet de futaie,

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    je pense que sa réussite demeure dans l’emplacement reculé où il se trouve, près d’une lisière où les arbres s’élèvent moins haut et lui ont ainsi permis de maintenir une croissance convenable. Les dimensions : une circonférence de 2,06 m de tour à 1 m/ 2 m de tour à 1,50 m et 23 m de hauteur (+/- 1 m) et une estimation d’âge de l’ordre de 110-160 ans. Cela en fait un spécimen qui se démarque bien : un tronc droit dépourvu de branches sur 9 m, une cylindricité assez soutenue et une frondaison équilibrée. »

    -

    « C’est le deuxième que j’ai réussi à faire entrer dans la forêt du blog et je sais par expérience que ce n’est pas chose aisée. L’alisier est une espèce post-pionnière qui arrive sur des zones faiblement colonisées et profite du maximum de lumière ses premières années. C’est pourquoi en rencontrer des gros et haut en pleine forêt n’est pas courant. Il arrive qu’un jeune soit surcimé pendant toute sa vie et qu’un jour, une coupe ou un arbre tombé lui ramène à nouveau la lumière, c’est seulement à ce moment qu’il pourra reprendre une croissance correcte (ex: des individus de diamètres 15-20 cm avaient 100 ans ). Les critères de maintien qui portent en sa faveur sont qu’il produit des baies appréciées par la faune et des arbres matures sont gardés en tant que semenciers où après récolte des graines, elles seront mélangées à d’autres, conférant ainsi un brassage génétique où de vrais caractères d’adaptation en forêt pourront se révéler. »
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    « Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, partons découvrir la grande travée des chênes. »

    Lire la suite…

     

    Arbres du Freiwald Neufgrange (Moselle)

      
      

    Revenons en Moselle et dans les pas de Sisley découvrons des essences moins connues, qui souvent passent inaperçues au cours des balades en forêt en raison d’un développement moins important que d’autres essences. Néanmoins, les spécimens découverts méritent toute notre attention.

    “C’est en voyant un peu le tableau des espèces décrites, que je suis tombé sur un beau quatuor trouvé dans cette petite foret assez bien conservée et pour cause. Tous les spécimens qui vont suivre sont d’honorables représentants de leur espèce, tous situés dans la foret du Freiwald de Neufgrange, annexe du Buchholz.” (clic les photos)

    “Est-il encore commun de croiser un vieil alisier torminal en se promenant dans les bois ! Et je parle là, d’individus de l’ordre de 60 cm de diamètre pour 23 m et quelques. Et dans le cas présent se sont 3 ou 4 de la sorte dans un petit périmètre”

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    “Celui recensé fait 1,95 m de tour, 24 m en taille et plus de 110 ans. Il a perdu une partie de sa basse écorce et une belle branche il y a quelques décennies, mais semble être doté d’un atout de taille, il s’est une belle place dans la futaie et bénéficie d’un houppier de taille. Donc il n’a pas dit son dernier mot.”

    “J’ai entendu parler d’alisier ayant un diamètre de plus d’un mètre dans la Meuse, ça me laisse tout simplement songeur ! J’ai annoté celui là avec un petit panonceau afin que les marcheurs puissent avoir une idée de l’arbre, en effet il se situe sur un petit sentier botanique et de ce fait, quoi de mieux que d’avertir l’emprunteur de la richesse locale. Bien souvent, les sorbiers sont réputés pour leur valeur marchande et c’est pourquoi ils ne suivent pas un cycle complet

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