Les étoiles de mer illuminent les océans du globe

© Christophe Thuin - Galerie photo
Les oursins possèdent toute leur vie des capacités de régénération importantes, comme si le temps n'avait pas d'effet sur eux ! Certains peuvent vivre jusqu'à 100 ans... L’étude de ces animaux intéresse la recherche sur le vieillissement, en quête de nouveaux remèdes anti-âge.
L’oursin est le nouvel animal star de la médecine régénérative. © Hallbergsf, Shutterstock
Au cours du vieillissement, les animaux perdent des fonctions et voient généralement leurs capacités à régénérer des tissus s’affaiblir. L’équilibre entre la division et la mort cellulaire joue un rôle essentiel dans le vieillissement. Or les oursins sont des animaux marins particulièrement intéressants pour la recherche sur le vieillissement : ces échinodermes sont capables de régénérer des appendices (pieds et épines), ils ne cessent de grandir et peuvent se reproduire tout au long de leur vie. Certaines espèces d’oursins vivent jusqu’à 100 ans.
Dans un article paru dans Aging Cell, des chercheurs du Bermuda Institute of Ocean Sciences(Bermudes) et du MDI Biological Laboratory (Salisbury Cove aux États-Unis) se sont donc intéressés à la régénération des tissus chez ces animaux. Leurs résultats suggèrent que le vieillissement n’est pas forcément un processus inéluctable…
Dans cette étude, les chercheurs ont comparé trois espèces d’oursins, qui avaient des espérances de vie très différentes : l’oursin rouge géant Mesocentrotus franciscanus (pouvant vivre plus de 100 ans), l’oursin pourpre Strongylocentrotus purpuratus (vivant environ 50 ans) et l’oursin variableLytechinus variegatus (qui vit au maximum quatre ans). Ce dernier vit dans l’océan Atlantique, contrairement aux deux autres originaires de l’océan Pacifique. Ces différentes espèces d’oursins présentent des modes de vie comparables : herbivores, ils vivent tous près des côtes.
Les oursins vivent près des côtes. Un animal qui a du piquant ! © msupercolor, Shutterstock
Les chercheurs ont observé que, chez les trois espèces, la capacité de régénération n’était pas affectée au cours de l’existence, que leur espérance de vie soit courte ou longue.
Les chercheurs se sont également penchés sur l’expression de gènes impliqués dans la prolifération cellulaire (pcna), dans le maintien des télomères (tert) et la multipotence (seawi et vasa). TERT est un composant de la télomérase, l’enzyme qui maintient les télomères et l’intégrité du génome. De nombreux animaux qui expriment Piwi (Seawi est l’homologue de Piwi chez les oursins) ou Vasa dans leurs cellules multipotentes possèdent une haute capacité de régénération dans leurs tissus. Les cellules multipotentes sont des cellules capables de se diviser et de se différencier en plusieurs types cellulaires différents.
Il apparaît que l’expression de ces gènes se maintenait au cours du temps dans les tissus. La protéine Vasa a été localisée dans différents tissus, grâce à des techniques immunologiques. La présence de ces protéines suggère donc l’existence de cellules multipotentes dans les tissus adultes, ce qui expliquerait les capacités de régénération exceptionnelles des oursins.
Cette recherche montre qu’un organisme peut conserver ses capacités de régénération de tissus toute sa vie, comme s’il ne vieillissait pas ! Les chercheurs espèrent mieux comprendre les mécanismes cellulaires expliquant cette capacité de régénération. Les applications seraient nombreuses : pour lutter contre le vieillissement chez l’Homme ou pour régénérer des tissus.
Dans les abysses, un calmar surpris
en pleine chasse
Les promenades dans les abysses offrent des spectacles surprenants, comme la chasse du calmar aux yeux noirs par exemple. Ce prédateur attrape et enlace sa proie jusque dans les profondeurs. Une vidéo de l’institut de recherche de Monterey Bay en témoigne, que nous vous invitons à découvrir ici.
Par
Le calmar au yeux noirs (Gonatus onyx) est un prédateur et lorsqu’il chasse, il n’a pas peur d’entraîner plus gros que lui dans un combat mortel. Ce poisson éperlan n’a pas eu de chance, car une fois pris au piège il ne lui reste guère d'échappatoire. Lorsque le calmar attaque, ses tentacules pourvues de ventouses et de crochets adhèrent à la proie. Puis ce céphalopode des abysses tourne sa victime pour lui donner le coup de grâce avec son bec. L'éperlan a de son côté un système de défense original : en cas de danger, il peut perdre ses écailles afin d’échapper aux prédateurs. Malheureusement pour lui, la méthode ne fonctionne pas à tous les coups. Le calmar l’entraîne alors vers les abysses pour en faire son repas...
Lors de la chasse, ces calmars peuvent descendre jusqu’à 1.500 m. Ils sont plutôt communs au nord de l’océan pacifique, entre le Japon et la Californie, là où travaillent les équipes de l’observatoire du Mbari. Avec une taille d’une vingtaine de centimètres, ces animaux vivent plutôt en bancs lorsqu’ils sont jeunes et deviennent plus solitaires à l'âge adulte. Ce sont de bons nageurs qui, en cas d’attaque et à l'instar des pieuvres, peuvent se camoufler derrière un nuage d’encre.
© Mbari
J'ai toujours eu un petit faible pour les petites créatures qui peuplent nos terres, et notamment les escargots. Mais il n'est pas aussi simple de saisir la beauté de ces petites créatures. Timides, elles préfèrent généralement se cacher dans leurs petites «maisons».
Beaucoup de photographes, cependant, en ont fait leurs sujets. Ils ont dû s'armer de patience avant que les petites créatures n'aient décidé de pointer le bout de leur nez, mais ça valait le coup. L'occasion pour nous de partager un bref moment avec ce monde si minuscule, qu'il nous arrive bien souvent de l'oublier. Pourtant, il est bel et bien là, et il est magnifique :