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    Les larves de poissons victimes des

    particules de plastique

     

     

    Quel est l'effet sur la faune aquatique des minuscules morceaux de plastique disséminés dans les eaux douces et les océans ? Des chercheurs l'ont mis en évidence en situation réelle. Des larves de perches préféraient manger des microplastiques (les plus petites particules) plutôt que leur nourriture habituelle, avec des conséquences mesurables : croissance ralentie, modification du comportement et mortalité accrue. Une information dont il faut faire l'écho en cette Journée mondiale de l'océan...

     
     

    Le brochet mange aussi des petites proies, comme des larves de perche. Si elles ont avalé des petites particules de matière plastique, elles évitent moins bien la bouche de ce prédateur. © Vladimir Wrangel, Shutterstock

    Le brochet mange aussi des petites proies, comme des larves de perche. Si elles ont avalé des petites particules de matière plastique, elles évitent moins bien la bouche de ce prédateur. © Vladimir Wrangel, Shutterstock

     
     

    Des milliards de tonnes de matière plastique sont jetées dans l’environnement et la majeure partie ne se dégrade pas. Et quand ils se dégradent, les morceaux de plastique s’émiettent en minuscules particules qui peuvent se retrouver dans les océans : ce sont les microplastiques, quasiment indestructibles. Provenant essentiellement de sacs plastique et autres emballages, ils entrent dans les océans en quantités importantes.

     

    Or, des organismes marins ingèrent cette matière plastique : de petites particules ont été trouvées dans des oiseaux des mers, des poissons, des baleines, qui les avalent mais ne les digèrent pas. Alors quel est l’effet de l’absorption de ces microplastiques sur la biologie des poissons ? Une nouvelle étude parue dans Science en montre pour la première fois les conséquences ?

     

    Des chercheurs de l’université d’Uppsala en Suède se sont intéressés aux larves de la perche européenne (Perca fluviatilis) exposées aux microplastiques. Ils ont trouvé que l’exposition à des particules de 90 µm diminue la croissance des poissons, qui n’atteignaient pas la maturité. Curieusement, les jeunes poissons préféraient même manger ces minuscules particules de polymères plutôt que leur nourriture naturelle (du plancton). Les poissons exposés à ces matériaux pendant leur développement montraient un retard de croissance.

     

    Cette larve de perche de la mer baltique a son estomac rempli de microplastiques.
    L'estomac de cette larve de perche de la mer baltique est empli de microplastiques. © Oona Lönnstedt

     

    Les larves sont plus vulnérables aux prédateurs

     

    De plus, l’exposition aux microplastiques modifiait le comportement des larves de perches, qui ne répondaient plus aux signaux olfactifs. Ces signaux chimiques les alertant de la présence de prédateurs, cette incapacité devrait augmenter le risque d'être mangées, d’où un taux élevé de mortalité en présence de prédateurs. L’expérience le vérifie. Quand des prédateurs (des brochets) étaient introduits dans l’environnement, les perches exposées aux microplastiques étaient mangées quatre fois plus vite que les autres.

     

    Comme l’explique Peter Eklöv, co-auteur de l'étude, « les larves exposées à des particules de plastique ont également affiché des comportements modifiés au cours du développement et étaient beaucoup moins actives que les poissons élevés dans une eau sans microplastiques ».

     

    L’étude suggère aussi que le mal est déjà fait, qu’il est urgent d’empêcher l’arrivée de matière plastique dans l’océan et que les quantités actuelles auront un impact à long terme. Si d’autres espèces sont affectées de la sorte, les effets pour les écosystèmes aquatiques seraient importants. D’autres travaux ont montré un déclin des espèces de poissons côtiers au cours des dernières années, alors que la quantité de déchets plastique dans les océans a augmenté.

     

    À découvrir en vidéo autour de ce sujet :


    Chaque année, huit millions de tonnes de plastique sont rejetées en mer. Ce matériau évolue au gré des courants, est mangé par le plancton et les organismes marins, jusqu’à contaminer toute la chaîne alimentaire. L’expédition Tara Méditerranée étudie le phénomène. Découvrez en vidéo comment ces scientifiques traquent le plastique dans les océans.

    Poissons:  Les larves de poissons victimes des particules de plastique + vidéo

     

     

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    Les requins ressentent la peur et le stress

     

     

    Pour la première fois, une étude révèle que les requins peuvent être sensibles à leur environnement et qu'ils présenteraient des personnalités distinctes les unes des autres selon les individus. Des découvertes utiles pour dédiaboliser l'animal marin et améliorer sa protection.

     

     
     

    Du nom du port naturel de Sydney, le requin dormeur de Port-Jackson est une espèce endémique des eaux côtières du sud de l’Australie. Mesurant 1,30 mètre en moyenne, il se nourrit la nuit, principalement d’invertébrés (oursins, crabes, coquillages) dont il broie la coquille grâce à des dents aplaties comme des molaires. © J. Patrick Fischer, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Du nom du port naturel de Sydney, le requin dormeur de Port-Jackson est une espèce endémique des eaux côtières du sud de l’Australie. Mesurant 1,30 mètre en moyenne, il se nourrit la nuit, principalement d’invertébrés (oursins, crabes, coquillages) dont il broie la coquille grâce à des dents aplaties comme des molaires. © J. Patrick Fischer, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

     
     

    Du peureux au courageux, chaque requin posséderait sa propre personnalité. Comme quoi, même certains prédateurs sont capables de crainte et d'appréhension. C'est ce que révèle une étude scientifique parue dans la revue Journal of Fish Biology.

     

    Pour la première fois, une équipe de chercheurs s'est penchée sur les émotions ressenties par ces poissons marins, souvent dotés d'une mauvaise réputation. Près de 200 espèces animales sont connues pour posséder des individualités, mais les squales n'avaient jamais été examinés sous cet angle jusqu'à présent.

     

    Les auteurs de l'étude ont donc mesuré la part d'audace et de stress exprimée par des individus au cours de différents tests en laboratoire. Dix-sept jeunes requins dormeurs de Port-Jackson (Heterodontus portusjacksoni), une espèce endémique de l'Australie, ont donné d'eux-mêmes pour aboutir à cette découverte – mais les scientifiques précisent qu'aucun animal n'a été blessé durant l'expérience.

     

    Pour tester leur capacité à être audacieux, les poissons ont été tour à tour placés dans un refuge, lui-même installé dans un bassin non familier des animaux. Passée une courte durée d'acclimatation, ils avaient alors la possibilité de s'extraire de la cage via une porte coulissante. Suivant les individus, le temps chronométré pour partir explorer l'habitat inconnu et potentiellement dangereux s'avère variable.

     

    Les requins, mesurant 1,60 mètre tout au plus, ont également été sortis de l'eau durant une minute, puis remis dans leur milieu aquatique en vue d'observer leur réaction induite par un stress. Celle-ci se traduit par une distance parcourue plus ou moins longue.

     

    Chaque année, des dizaines de millions de requins sont pêchés pour leurs ailerons (ici dans une assiette chinoise), auxquels il est attribué des vertus thérapeutiques non démontrées scientifiquement. © Citron, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
    Chaque année, des dizaines de millions de requins sont pêchés pour leurs ailerons (ici dans une assiette chinoise), auxquels il est attribué des vertus thérapeutiques non démontrées scientifiquement. © Citron, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

     

    Les requins sont des êtres sensibles

     

    Les résultats démontrent des différences individuelles de personnalité chez cette espèce. Au test d'exploration environnementale, les comportements se sont montrés très variables : certains individus ont rapidement quitté leur abri pour découvrir les environs du bassin alors que d'autres ont dû être « poussés dehors », passées quinze minutes. Malgré cela, les plus apathiques d'entre tous n'ont pas daigné bouger de leur nouvel emplacement.

     

    Dans l'expérience de remise à l'eau, une diversité comportementale a également été relevée : des individus ont fait montre d'une activité révélatrice d'un stress, alors que pour d'autres, la réaction n'a pas différé de celle exprimée dans le cadre d'une situation calme. Les chercheurs démontrent en outre que, dans l'ensemble, les requins les plus rapides à sortir du refuge sont également ceux qui supportent le mieux le test « d'apnée ».

     

    De ces résultats, sont déduits par les auteurs deux catégories de requin :

     

    • les proactifs, qui s'aventurent dans leur milieu sans crainte ;
    • les réactifs, plus enclins à stresser face aux conditions et aux évènements extérieurs.

     

    Autre fait intéressant, les requins les plus imposants seraient les plus téméraires. Or, dans le monde des poissons, ce sont souvent les plus petits qui sont les plus agressifs, une caractéristique comportementale qui leur confère une meilleure chance de survie par rapport aux individus plus gros, face aux prédateurs.

     

    La personnalité n'est pas le propre de l'Homme

     

    « Nous sommes ravis de ces résultats car ils démontrent que les requins ne sont pas seulement des machines stupides, se réjouit Culum Brown, chercheur à l’université Macquarie de Sydney, en Australie, et coauteur de l’étude. Tout comme les êtres humains, chaque requin est un individu avec ses préférences et ses comportements ».

     

    « La personnalité n’est plus considérée comme un trait propre à l’Homme. Il s’agit plutôt d’une caractéristique profondément ancrée dans notre passé évolutif », ajoute Evan Byrnes, biologiste à de l’université Macquarie et auteur principal de l'article.

     

    Pour les chercheurs, ces résultats peuvent aider à changer le regard porté sur les requins, un groupe animal qui comprend de nombreuses espèces en danger d'extinction, victimes de la surpêche ou de leur réputation de mangeurs d'Homme.

     

    De plus, comprendre comment la personnalité influence les comportements variés des requins – tels que le choix des proies, l'utilisation de l'habitat ou les niveaux d'activité – est essentiel, selon les scientifiques, pour une meilleure gestion de ces grands prédateurs, qui jouent un rôle écologique significatif dans les écosystèmes marins.

     

    À découvrir en vidéo autour de ce sujet :


    Pour chasser, le requin-renard pélagique se sert de sa queue d'une façon plutôt originale. Elle est si longue qu’il est capable d'asséner un coup et d'assommer jusqu’à sept poissons. La preuve en vidéo.

     

    Poissons:  Les requins ressentent la peur et le stress + vidéo

     

     

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  • de la revue La Semaine

     

    Poissons:  Vie Marine - Les 5 plus gros poissons d'eau douce

     

    Poissons:  Vie Marine - Les 5 plus gros poissons d'eau douce

     

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    D'étranges petites créatures récemment

    filmées à 20.000 lieues sous les mers

     

     

    Brice 
     

    Dans les plus sombres profondeurs des eaux près de Porto Rico et des îles Vierges américaines, des scientifiques ont récemment découvert de nouvelles espèces de poissons et coraux qui pourraient être confondues avec une vie extraterrestre. Des sortes de petits Pokemon aquatiques.

     

    Ces étranges petites formes de vie ont été filmées pour la toute première fois dans la fosse de Porto Rico. Formée il y a près de 70 millions d'années, elle atteint une profondeur moyenne de 8.400 mètres. Un énorme gouffre océanique abritant des centaines de petites créatures encore méconnues des scientifiques (rappelons que 95% de l'océan demeurent encore inexplorés).

     

    Aujourd’hui, la technologie a permis la mise au point de robots sous-marins téléguidés et d’observatoires sous-marins. Et surprise, les fonds marins sont habités par une faune variée à toutes les profondeurs. Certains de ces animaux n’ont rien à voir avec ceux qui vivent à proximité de la lumière. Ils ont ainsi développé des caractéristiques uniques leur permettant de régner dans des conditions bien particulières. Voici quelques-unes de ces bestioles filmées pour la toute première fois :

     

     
     
     
     
     
     
    Source :Eminor.tv
     
     

    Poissons:  D'étranges petites créatures récemment filmées à 20.000 lieues sous les mers avec vidéo

     

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    de la revue La Semaine

    Poissons:  Les requins (2 pages)

     

    Poissons:  Les requins (2 pages)

     

     

    Poissons:  Les requins

     

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