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    L'île de Nantes, un creuset créatif

     

    Par Léa Billon
     

    Conçue comme un éco quartier, l’île de Nantes est un projet à long terme. Ce « laboratoire urbain » où s’invente la métropole de 2030 représente 10 ans de réflexion, 30 ans de développement et de renouvellement. Visite guidée...

    Un quartier réinventé sur la Loire

    les_machines_de_l'île de NantesLe Carrousel des Mondes Marins. Les Machines de l’île. Nantes.

    L’effondrement de la navale (en 1987) implantée à l’ouest de l’île est l’élément fondateur de la réflexion sur l’aménagement de ce territoire de 337 hectares. L’objectif : faire appel à des architectes de renom pour construire sur l’île un nouveau cœur de ville avec toutes les fonctions urbaines modernes. En favorisant la transformation du patrimoine industriel remarquable plutôt que sa destruction, cette démarche, dénuée de nostalgie, se veut résolument contemporaine pour qu’anciens et nouveaux usages cohabitent autour de la Loire.

    Le quartier de la création

    cale_2_createurs_parc_des_chantiersUn territoire fertile émerge dans la partie ouest. Le Quartier de la Création est une concentration de grandes écoles (architecture, arts graphiques, design, etc.) et d’entreprises liées au monde de la culture. D’ici à 2018, 4 000 étudiants et plus de 100 chercheurs sont attendus. Cet écosystème fonctionnant en réseau a pour but de favoriser des croisements de compétences, des synergies et des mutualisations autour des arts et des industries créatives.

    C’est aussi une conjonction d’investissements culturels. La collectivité a investi plus de 40 millions d’euros dans les projets des Machines et de La Fabrique, sans oublier l’espace d’exposition du Hangar à bananes et les œuvres pérennes d'Estuaire à découvrir en suivant la ligne verte du Voyage à Nantes.

    Le Parc des Chantiers

    parc_des_chantiers à NnantesAu cœur du Quartier de la Création, les anciens secteurs industriels et portuaires se sont métamorphosés en un haut lieu de promenade et de tourisme culturel.

    Une ville nouvelle s’invente : estacade, promenades sur berge, ponton, jardins thématiques et anciennes cales de lancement de bateaux sont aménagés. Ils rehaussent les éléments du patrimoine industriel tout en offrant désormais de nouveaux espaces de détente et de loisirs, en bord de Loire. Depuis 2007, le parc des Chantiers accueille 2 grues Titan, 2 œuvres d ’Estuaire (les Anneaux de Daniel Buren et Patrick Bouchain, et la station Jean Prouvé), le parcours du Grand Éléphant, le Carrousel des Mondes Marins, et l ’Arbre à basket.

    Les Nefs

    vol_du_heron_les_machines_de_l'île à NantesVol du Héron. La Galerie des Machines. Les Machines de l’île. Nantes.

    Les Nefs, anciens ateliers de chaudronnerie de la navale, ont conservé leur architecture métallique. Elles ont été remodelées en passages couverts, ouverts au public, où sont installés la galerie des Machines de l’Île et l’un des embarcadères du Grand Éléphant.

    La Fabrique - Stereolux

    la_fabrique._le_stereoluxLa Fabrique. Le Stéréolux. Ile de Nantes. Nantes (Loire-Atlantique)

    La Fabrique est à la fois lieu de concert, laboratoire de musique et d’art numérique, bijou technologique, espace de rencontre et outil de travail pour les artistes. Scène de musiques actuelles, Stereolux comprend deux salles de concert, un plateau multimédia et quatre laboratoires de recherche pour une action permanente en direction des nouvelles formes artistiques issues des cultures numériques. Sous les Nefs, le site est aussi un lieu de vie avec un bar et une brasserie !

    La HAB

    hab_galerie à NantesLe Hangar à bananes, ancien entrepôt portuaire de 8 000 m2 abrite des restaurants, des bars, une boîte de nuit, un théâtre, de nombreuses terrasses et la HAB Galerie dédiée à l’art contemporain.

    La Cale 2 Créateurs

    la_cale_2_createurs à NantesLes Petites mains, La Cale 2 créateurs, Cale 2 – Parc des Chantiers, Nantes, dans le cadre du Voyage à Nantes 2012.

    Ouverte au public à l’occasion de l’événement Le Voyage à Nantes (été 2012), cette ancienne cale de lancement est devenu un lieu pérenne dédié à la création textile. C’est la mode qui pose un pied sur le parc grâce à la SCOP Les Petites Mains (ouverte en avril 2013) ! Aux côtés d’une boutique multi-création (prêt-à-porter, accessoires…), cette architecture atypique accueille aussi des expositions, des jeunes créateurs en résidence et un salon de thé.

    La Maison des Hommes et des Techniques

    expo_batisseurs_de_navires à NantesBâtiment des Ateliers et Chantiers de Nantes : esplanade des traceurs de coques.

    Depuis 1986, l’association maintient vivante la mémoire de la construction navale nantaise, fait connaître l’histoire industrielle et sociale et met en valeur les cultures ouvrières. Visitez l’exposition permanente "Bâtisseurs de navires". Elle vous donnera une vision du territoire à l’époque des chantiers.

    Jardin C - La Fabrique

    la_fabrique_le_jardin_c.Le Jardin C est une parcelle en devenir qui prend la forme inattendue d’un jardin expérimental, collectif et participatif. Animé par l’association Mire (cinéma expérimental), le lieu incarne un laboratoire artistique à ciel ouvert d’expériences sociales, scientifiques et culturelles.

     

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    Balade en roulotte dans le Marais poitevin

     

    Par Vincent Noyoux
    source : Détours en France n°161, p. 44
     

    Au cœur de la Venise Verte, canaux et conches dessinent un labyrinthe aquatique que l’on explore d’habitude en barque. C’est pourtant à une jolie balade en roulotte que nous vous convions. De l’abbaye de Maillezais à l’embarcadère du Mazeau, en route pour une promenade tranquille entre terre et eau, à l’ombre des frênes têtards.

    Balade en "plate" dans le Marais poitevin
    Vous aurez peut-être la chance de vous faire promener en « plate » par un pigouilleur (ou batelier) qui a grandi dans le marais poitevin et qui connaît le marais mouillé comme sa poche. Vous apprendrez que les plates servaient aussi au transport des vaches, amenées à brouter sur les « mottes », petites parcelles délimitées par les canaux. Que l'avant du bateau n’est pas pointu mais droit afin d’être mieux calé contre la berge. Que les paysans cultivaient aussi la mogette, l’or blanc du marais, sur ces parcelles bordées de frênes têtards. La petite et la grande histoire du marais défile et c’est encore plus beau le matin, lorsqu’une lumière douce éclaire les montées de brume...

    Commençons notre balade en roulotte devant l’abbaye de Maillezais, fondée à la fin du premier millénaire... sur une île. À l’époque, le Marais poitevin est entièrement recouvert par la mer, et Maillezais n’est que l’un des vingt et quelques îlots du golfe des Pictons. Les moines de l’abbaye entreprennent d’assécher les terres humides et d’aménager le marais. Nécropole des ducs d’Aquitaine, évêché durant trois siècles et demi, l’abbaye accueille Rabelais pendant cinq ans. L’abbaye a beau avoir servi de carrière de pierres pendant la Révolution, sa beauté, même mutilée, reste intacte. En mai, de gros bouquets de lavande embaument même l’ancien cloître.

    Les ruines de l'abbaye de Maillezais

     


    Le pied de Gargantua parmi les ruines de l'abbaye de Maillezais
    Des ruines grandioses de l'abbaye de Maillezais. En contrebas des bâtiments conventuels, le pied de Gargantua rappelle que son créateur, Rabelais, vécut dans l'abbaye entre 1520 et 1524. Ces murs furent son refuge pour s'éloigner des moines franciscains de Fontenay-le-Comte qui n'appréciaient pas qu'il étudie le grec : culture qui, selon eux, menait à la rebellion.

    Passé le village de Maillezais, deux canaux tapissés de lentilles d’eau interrompent brusquement la campagne pour nous plonger au cœur du Marais mouillé, ces 32000 hectares qui, à la façon d’une éponge, protègent des inondations les prairies du Marais desséché. Les chemins d’eau sont bordés de frênes têtards, dont les racines noueuses maintiennent les berges. Leur nom vient du renflement caractéristique au sommet de leur tronc torsadé.

    La roulotte devant l'église de Saint-Nicolas de Mazailler
    Halte culturelle et photogénique devant l'église Saint-Nicolas de Maillezais qui date du 
XIIe siècle. La voussure interne de son portail central est sculptée de dizaines de volatiles tenant de petits person

    Les long des conches glissent les plates

    Un petit pont enjambe l’eau vert petit pois et mène à l’embarcadère de Saint-Sigismond. Deux couples embarquent dans l’une des plates (barques) postées à l’ombre des saules pleureurs. Avec plus de 4000 kilomètres de « conches » (petits canaux), la Venise Verte se prête à la balade au fil de l’eau. Encore faut-il ne pas se perdre dans le dédale du « petit chevelu », ainsi que l’on nomme le réseau de petits canaux. Avec une carte précise, on pourrait d’ici rejoindre La Rochelle en canoë. Mais le plus simple est de se laisser guider par un batelier, qui pousse la plate à l’aide de sa pigouille, longue perche en bois. « Elle permet d’économiser trois ou quatre coups de rame », nous confie le batelier, fier de son « marais sauvage ». « Il n’est pas rare d’apercevoir des chevreuils dans l’eau... Les loutres sont plus rares. Mais pour la pêche, quel bonheur : gardons, silures, carpes ! »

    Roulotte passant sur un pont dans la Marais poitevinÉloge de la lenteur et concours de placidité entre une barque, un vélo, une roulotte. Le Marais poitevin, une nouvelle méthode pour laisser le stress au placard.

    Nous laissons le batelier à ses rêves de poissons pour rejoindre Saint-Sigismond au petit trot. Sans un regard pour les élégantes demeures en pierre à la sortie du village, Océane avance à un bon rythme vers Le Mazeau. Le village possède lui aussi son « port ». Les barques noires attachées ensemble évoquent un éventail dans l’eau à cet endroit d’un vert laiteux.

    Roulotte dans le Marais poitevin
    Au rythme des pas de la jument, une découverte particulière du Marais mouillé. Le charme des minuscules voies de circulation est immense. Qu'un vieux pont de pierre vienne à enjamber une conche bordée de frênes têtards, et l'on sait que l'embarcadère est proche.

    De très agréables balades en plates sont proposées ici. La roulotte continue son chemin dans le décor typique du marais poitevin : les allées de frênes têtards, la pente d’un potager se terminant dans l’eau du canal, l’ombre dansante des saules et des peupliers sur la route...

     

    Photos-Villes du Monde 2:  Balade en roulotte dans le Marais poitevin

     

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    Les Sables-d'Olonne : la belle océane

     

    Par Vincent Noyoux
    source : Détours en France n°161, p. 24
     

    Pour beaucoup d'entre nous, Les Sables évoquent des odeurs de pinède, d'air salin,
 de gaufres tièdes croquées sur la plage
 en contemplant la mer.  C'est aussi  une ville à la  fringante architecture fin XIXe siècle !

    La digue-promenade du Remblai aux Sables-d'OlonneS'étirant de la naissance de la Petite Jetée jusqu'au lac du Tanchet, la digue- promenade du Remblai surplombe la longue plage orientée plein sud qui a fait la réputation des Sables. Au-delà de la barrière des immeubles et villas se love le centre historique et son église Notre-Dame-de- Bon-Port. Le phare vert de la jetée signale l'entrée
du chenal qui mène aux bassins de pêche et de plaisance, rappelant que la ville fut un port avant d’être une cité de villégiature.
     

    Sur la plage de 3 kilomètres de longueur, les prospecteurs de métaux balaient le sable à l’aide de leurs détecteurs. Il existe pourtant une chasse aux trésors bien plus fructueuse aux Sables-d’Olonne : celle des villas balnéaires. Il suffit de se promener dans les différents quartiers de la station pour tomber sur une façade rappelant l’époque glorieuse du tourisme triomphant. Car dès la deuxième moitié du XIXe siècle, les « trains de plaisir » relient Paris aux Sables. Aussitôt, l’ancien port morutier (le plus important de France au XVIIe siècle) se transforme en un lieu de villégiature chic. Deux casinos sont construits, et de luxueuses villas sortent de terre. Les plus belles réalisations se découvrent en longeant le Remblai, réaménagé il y a peu. Impossible de manquer le Palazzo Clementina, délire architectural surmonté d’une tour à créneaux.

    Le Palazzo Clémentina
    Le Palazzo Clementina, construit sur le Remblai par Charles Charrier en 1919, est emblématique de l'extravagance des architectes des villas balnéaires.

    L’architecte a joyeusement mélangé les styles en superposant mâchicoulis, oriels, toit terrasse et loggia à l’italienne ! Juste à côté, les Nouvelles Galeries ont conservé leur beau fronton du début du siècle dernier. La bourgeoisie parisienne, celles de Nantes et de Cholet séjournaient dans les demeures cossues construites au sommet de la dune, place de la Résistance. Plus loin sur le Remblai, à l’angle de la rue Travot, la villa Mirasol – en fait quatre hôtels particuliers – présente un décor exubérant de rinceaux, de fleurs, de pommes de pin et de scènes antiques. Son créateur, l’architecte Maurice Durand, habitait la pittoresque maison jaune pseudo-médiévale (avisez la gargouille !) située de l’autre côté de la place du Maréchal-Foch.

    La villa Mirasol sur le Remblai
    À droite de la photo, la villa Mirasol, à l'angle du Remblai et de la rue Travot.

    La maison pseudo-médiévale où habita l'architecte Maurice Durand
    Dans le quartier de l'île Penotte, la maison pseudo-médiévale où habita l'architecte Maurice Durand, créateur, entre autres de la villa Mirasol (1914).

    Trésors de l'architecture balnéaire

    
En face de l’horloge du Remblai, où les Sablais se donnent rendez-vous, la villa Gelf arbore une superbe mosaïque bleu et or de l’atelier Odorico. Les charmants décors floraux des villas le Printemps et la Riviera contrastent avec les immeubles rectilignes des années 1960 et 1970, qui semblent vouloir les écraser. La station a pris conscience bien tard de son patrimoine architectural balnéaire... Encore quelques pépites avant de rejoindre le cœur de ville : une villa paquebot et une kitscherie baroque rue Chanzy, une maison bariolée rue du Bastion (les Marguerites blanches), une loggia des plus élégantes sur la promenade Georges-Clemenceau (Les Tamaris), un chalet aux airs de pâtisserie à la chantilly (à l’angle de la rue de la Plage), une villa anglo-normande jaune citron juste à côté... Il ne faudrait pas oublier les cabines de plage roses et bleues, qui donnent au Remblai un parfum d’éternelles vacances.

    Promenade Georges-Clemenceau
    Promenade Georges-Clemenceau, les villas de style anglo-normand du début du XXe siècle côtoient les grands immeubles des années 1970.

    Riches armateurs et pirates des Caraïbes

    La ville, qui quadruple sa population en été, réserve d’autres surprises. L’église Notre- Dame-de-Bon-Port illustre les efforts de la contre-réforme pour asseoir le catholicisme face au protestantisme. Que de richesses dans le décor des portails sculptés et, à l’intérieur, dans celui du ciborium ! Juste à côté, les Halles centrales, dont les colonnes en fonte évoquent les pavillons Baltard, débordent de victuailles. Le mardi et le samedi, il faut se mêler à la foule pour remplir son panier de rillettes de sardines, de poissons frais et de gâche (brioche) vendéenne.

    La Halle centrale et le clocher de l'église Notre-Dame-de-Bon-Port

    Entre la rue des Halles et la rue de la Patrie, engouffrez-vous dans la rue de l’Enfer... si vous y parvenez. Ce petit couloir de 41 centimètres de largeur serait en effet la plus étroite rue du monde !
Au bout de la rue de la Patrie, la villa Fontaine étonne par sa façade en forme de fer à repasser. Les ruelles se dépeuplent tandis que l’on s’enfonce dans le quartier du Passage, ainsi nommé parce qu’il permettait de se rendre du centre-ville à La Chaume, de l’autre côté du chenal. C’est ici que les pêcheurs s’installèrent dès le XIIIe siècle. Leurs maisons basses, bâties à l’abri de la dune, ont la particu- larité de posséder des caves donnant sur rue. Traditionnellement on y entreposait le matériel de pêche. Mais lorsque la mode des bains de mer arriva, les habitants se replièrent en sous-sol pour louer leurs chambres à l’étage aux vacanciers.

    Le quartier de l'île Penotte
    Un joyeux bestiaire dans le quartier de l'île Penotte : rue Trompeuse ou rue Monte-à-Peine, les façades sont ornées de mosaïques composées de milliers de coquillages.

    Il est temps de rejoindre la petite jetée qui protège le port de l’ensablement depuis
le XVIIIe siècle. Pêcheurs et joggeurs s’y côtoient jusqu’au petit phare vert. En remontant l'autre rive du chenal, on aboutit aux quais du port de pêche. Au fil des ans, les chalutiers laissent peu à peu la place aux bateaux de plaisance, qui bénéficient déjà du site de Port-Olona depuis 1979. On peut toutefois assister à la criée, guidé par les professionnels de la mer. Une belle façon de se rappeler que les Sables furent un port avant d'être une cité balnéaire.

     

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    Angers : entre histoire et douceur

    de vivre

     

    Par François Silvan
    source : Détours en France n°170, p. 68
     

    Dans l’Antiquité, avec ses 60 hectares, Juliomagus était plus importante que Lutèce… Tour d'horizon d'une ville qui prend soin de son  patrimoine .

    Le grand Théâtre d'Angers
    En tuffeau et pierre de taille, le Grand Théâtre anime la vie culturelle angevine depuis 1791, sur la place rebaptisée du Ralliement cette même année. Reconstruit en 1871 (par Lucien Botrel puis Auguste Magne) suite à un incendie qui détruisit le bâtiment originel, il abrite aujourd’hui le Centre dramatique d’Angers (Angers Nantes Opéra) et offre une programmation répartie entre opéra, théâtre, concerts de musique classique, de jazz, de la danse, des expositions et des conférences...

    La maison d'Adam, à Angers
    La maison d’Adam, une célébrité angevine, pépite de la ville qui compte encore une quarantaine de ces maisons à pans de bois. La datation du bois utilisé pour sa charpente
 fixe la coupe des arbres à 1491. Située sur la place Sainte-Croix, elle fut élevée pour des apothicaires et son iconographie sculptée sur les poteaux reste sujette au questionnement : Vierge et ange de l’Annonciation, saint Georges, chimère, dragon, pélican, couple d’amoureux, joueur de flûte. Sans oublier l’incroyable « tricouillard ».

    Une sentinelle du royaume

    Le château d’Angers, élevé en 10 ans à partir de 1228, est un modèle d’architecture militaire philipienne avec ses 17 tours. Son austérité rappelle le rôle de sentinelle d’Angers pour les Capétiens, aux portes de la Bretagne qui commençait de l’autre côté de la Maine. Une forteresse, certes, mais fastueuse une fois passé ses portes. Ses tours s’élevaient au-dessus des 40 et 60 mètres actuels : lors des guerres de Religion, Henri III avait ordonné la destruction de la forteresse de peur qu’Angers ne tombe aux mains des protestants, présents à Saumur. Mais le gouverneur Donadieu de Puycharic ne sacrifia que la partie supérieure et ses toits en poivrière.

    Forteresse d'AngersL’austérité de la forteresse d’Angers abritait le confort dû aux ducs d’Anjou qui y résident aux XIVe et XVe siècle. La visite vaut aussi pour la tenture de l’Apocalypse qui s’y trouve. 

    La cathédrale Saint-Maurice
    Pour la petite histoire, le portail de la cathédrale Saint- Maurice (dont le chantier commença au XIIe siècle), aurait été réalisé par le maçon du portail occidental de la cathédrale de Chartres.

    Tramway à Angers
    Le tramway, à la livrée couleur de tuffeau, affiche des rubans arc-en-ciel, et son nez évoque l’étrave d’un bateau. Sur la bien nommée place du Ralliement, l’agora du centre-ville, les piétons sont maîtres depuis 2010.

    Pause gourmande

    Avant de déguster votre rillaud, délicieux morceaux de poitrine de porc, offrez-vous en apéritif un cocktail à base de Cointreau, de Menthe Pastille ou de Combier, liqueurs de fruits dont on ignore souvent qu’il s’agit de spécialités angevines. Et pour la pause-café, nous vous indiquons une douceur encore plus confidentielle : la tuff’line, une confiserie faite d’une pâte de fruit à la framboise enrobée d’une guimauve recouverte de chocolat blanc légèrement saupoudré afin d’évoquer le tuffeau.

     

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    Cognac : les divins parfums du

    triangle d’or

     

    Par Igor Marais
    source : Détours en France
     

    Cognac, Jarnac et Segonzac dessinent les contours du fameux « triangle d’or », cette terre discrète et pourtant bénie des dieux où est produit le cognac, breuvage universel et raffiné qui ne mûrit que sur des aires rigoureusement délimitées.

    Cognac

    Si le cognac n’est pas l’apanage de la ville de Cognac, la ville regroupe les plus grandes maisons de négoce. Qui ont façonné en quelque sorte la ville : bien des demeures et des entrepôts portent encore de sombres stigmates avec leurs murs et leurs toitures noircis par les vapeurs d’alcool.

    Un air joyeux et provincial

    CognacAvec ses rues pavées et silencieuses qui dégringolent vers le fleuve, la ville conserve un air joyeux et provincial et une bonhomie villageoise qui ne masquent pas qu’avec ses stocks, elle est sans doute l’une des villes les plus riches de l’Hexagone. L’artère vitale de la cité, et ce depuis l’époque gallo-romaine, est le fleuve, la Charente, qui a permis à la ville de prospérer, d’abord en faisant le commerce du sel, comme le rappelle la rue Saulnier, puis celui du vin et enfin, plus tard, celui du cognac.

    jarnacTout naturellement, les grandes maisons se sont installées le long des quais et ouvrent aujourd’hui volontiers les portes de leurs chais et de leurs caves. Chacun s’efforce d’organiser des visites attrayantes mais toutes ont un point commun, le goût de la tradition.

    Le château des Valois

    statue-francois-1erA Cognac, l’eau-de-vie est partout présente jusqu’au cœur du vieux château des Valois, qui vit naître François Ier et qui jouxte la puissante porte Saint-Jacques. Côté Charente, son austère façade a pour seul décor le balcon du Roi, grande fenêtre en encorbellement sur deux salamandres.

    château de Cognac salle des gardesA l’intérieur, la royale demeure garde des pièces et des caves remarquables comme la salle des Etats construite pour François Ier au début de son règne. D’inspiration renaissance, elle apporte une touche élégante et rigoureuse.

    BoutevilleAu sud de la ville, il ne faut pas hésiter à parcourir la campagne et les coteaux de vignes qui flamboient en ce début d’automne. Si l’habitat est relativement discret (les vignerons sont restés fidèles à la construction traditionnelle un rien austère), on trouve quelques logis, ce qu’on appellerait ailleurs des « folies », des hôtels particuliers toujours cachés derrière de hauts murs mais qui pour certains, proposent de charmantes chambres d’hôtes. Une façon agréable de découvrir l’intimité de ces lieux encore préservés de l’agitation du siècle.

    Renseignements :

    Office de Tourisme de Cognac : 05 45 82 10 71

     

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