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Par Frawsy le 30 Août 2022 à 14:26
Les plus belles histoires sous-marines
en images
Chacune de ces photographies distinguées par le concours Underwater Photographer of the Year nous invite à passer la frontière de la surface de l'eau, à la rencontre des
mondes sous-marins encore méconnus. Des petites mares près de chez vous à l'immensité des océans, il y a à chaque fois des histoires, belles ou tragiques, derrière ces images capturées par des plongeurs passionnés. Embarquez pour un émerveillement garanti au sein de la planète Océan.
Poulpe chassant dans un lagon
En 2017, Gabriel Barathieu a obtenu le premier prix avec cette photo d'une pieuvre en train de chasser dans un lagon. Le jury a notamment apprécié « les couleurs vives contrastées, les textures délicates très détaillées et la pose parfaite auxquelles s'ajoutent le bon choix de l'objectif et la situation. Le tout combiné produit un champion ».
© Gabriel Barathieu, UPY 2017
Dans cet œuf de requin vit un embryon de roussette
Prise dans la Manche, près de Thurlestone, dans le Devon (Angleterre), cette surprenante image montre un œuf de roussette (Scyliorhinus canicula), un chondrychtien, donc de la famille des requins. À l'intérieur, éclairé par une lampe, le jeune poisson s'agite déjà.
© Dan Bolt, UPY 2016
Une forêt de plumes de mer (Pennatulacea)
Jenny Stromvoll aime plonger souvent dans la forêt de plumes de mer (Pennatulacea), où des crevettes et gobies viennent passer du temps, à l’abri. Cette belle composition tout en nuance dans les bleus et orange a obtenu le deuxième prix dans la catégorie « macro ». Le jury avoue qu’elle était une de leurs favorites tout au long de leurs sélections.
© Jenny Stromvoll, UPY 2017
Baleine à bosse ouvrant la bouche pour manger du krill
Voyant que la concentration de krill était plus importante à plus grande profondeur, Jean Tresfon s'est enfoncé dans les eaux plus sombres dans l'espoir de photographier une baleine à bosse. Elles étaient venues par centaines, comme chaque été austral, au large de Cap Town, en Afrique du Sud. Tout à coup, un individu a surgi de l'obscurité, la gueule béante. Pas intimidé, le plongeur a pris des photos en rafale.
© Jean Tresfon, UPY 2017
Gros plan sur un hippocampe
Un hippocampe surpris au nord de la mer Adriatique en août 2015. Longtemps menacées par la destruction des fonds causée par le chalutage, ces espèces reprennent aujourd'hui de la vigueur. L'image en gros plan a gagné dans la catégorie « macro ».
© Davide Lopresti, UPY 2016
Limace grimpante sur l’île Bangka, en Indonésie
Sur l'Île Bangka, en Indonésie, il ne faisait pas très beau ce 10 août 2015 et Fabio Galbati décida d'aller visiter la mangrove. Grouillante de vie et de lumière, elle lui offrit cet étonnant spectacle d'une limace de mer, un gastéropode nudibranche dirait un zoologiste, Jorunna funebris dirait un spécialiste, grimpant patiemment sur une liane ou une racine.
© Fabio Galbiati, UPY 2016
Requins à pointe noire dans le lagon Moorea, près de Tahiti
Nous sommes à Moorea, tout près de l'île de Tahiti. Dans le lagon, les requins à pointe noire sont actifs bien qu'il fasse jour (à l'ordinaire, ils préfèrent dormir quand le soleil brille). Peut-être l'image a-t-elle été prise au petit matin ? Une raie se promène sur le fond de sable blanc. Derrière, les sommets de cette île si belle.
© Greg Lecoeur, UPY 2016
Chien sur la glace, en Finlande
Ce n'est pas un ours polaire marchant sur la glace au-dessus de lui qu'a photographié Eero Hällfors mais un de ses chiens, très occupés à renifler la surface du lac qui venait de commencer à geler, aux premiers jours de novembre, en Finlande. Intitulée « Walking » (Marchant), la photo a été distinguée comme « hautement recommandée » dans la catégorie « grand angle » de 2017.
© Eero Hällfors, UPY 2017
Tortue verte à la recherche d'un herbier marin sur un récif de Mayotte
Sur un récif de Mayotte, près de la plage N'Gouja, une tortue verte (ou tortue franche), la célèbre Chelonia mydas, nage à la recherche d'un herbier qu'elle pourra brouter. Profitant de son imposante carapace qui les dissimulent, deux poissons l'accompagnent (oui, deux...).
© Gabriel Barathieu, UPY 2016
La crevette qui a perdu la tête
Où est la tête ? Combien de pattes ? Si tant est qu'il s'agit bien d'un animal, lequel est-ce ? C'est une crevette arlequin, alias Hymenocera picta, qui vit dans l'océan Indien et dans le Pacifique. Celle-ci s'est laissé admirer à Bali, en Indonésie. Ce petit crustacé de 5 cm s'est fabriqué au fil de l'évolution un camouflage bien adapté aux récifs coralliens où elle vit. Son plat préféré : les étoiles de mer, lesquelles mangent le corail. Décryptage : les yeux, pédonculés, sont au milieu ; au-dessus, des antennes aplaties ; les pinces (ou chélipèdes) sont à gauche et à droite, tachées de bleu et largement aplaties ; la tête (on peut dire céphalothorax) est sous les yeux avec, bien visible à gauche, un rostre denté.
© Matteo Visconti, UPY 2016
Un petrel bien curieux dans l’océan Pacifique
Au Mexique, près de Todos Santos, dans l'océan Pacifique, Alejandro Prieto cherchait à photographier les baleines à bosse quand il a vu ce petrel d'Hawaï nager en surface devant lui. Il s'en est lentement approché. « D'habitude, dans ce cas, ils s'enfuient. » Et l'oiseau a plongé la tête pour regarder ce curieux animal sous-marin.
© Alejandro Prieto, UPY 2016
Une limace de mer qui se nourrit des œufs d’autres limaces
Aux Philippines, à Anilao, ce gastéropode nudibranche (Favorinus tsuruganus) est notoirement connu pour se nourrir des œufs d'autres limaces de mer. Celle-ci vient de trouver un excellent endroit pour déjeuner.
© Vania Kam, UPY 2016
Un requin curieux aux Bahamas
Aux Bahamas, Pier Mane a su faire preuve de patience et se positionner sur le fond, près de trois grandes éponges, pour surprendre le passage d'un requin dans la lumière.
© Pier Mane, UPY 2016
Un mystérieux cténophore au large de l’Angleterre
Dans le canal de Bristol, près de l'île de Lundy, au large du Devon (Angleterre), ce plongeur a su patienter autour d'un cténophore pour le saisir en pleine lumière de l'après-midi. Ces curieux animaux, gélatineux, que l'on appelle aussi des cténaires, sont de lointains cousins des méduses, mais les taxinomistes hésitent encore sur cette parenté. Ne seraient-ils pas plutôt plus proches de nous ?
© Nick Blake, UPY 2016
Une méduse à crinière de lion au milieu de méduses-lunes
Ron Watkins, qui a gagné le premier prix dans la catégorie « grand angle » en 2017, raconte que lors d'une plongée en Alaska, il s'est retrouvé entouré de milliers de méduses-lunes éparpillées sur plusieurs centaines de mètres, entre 2 et 20 m de profondeur. Une expérience inattendue, surréaliste et inoubliable, a-t-il expliqué. Et aussi une véritable vision cosmique, peut-on ajouter. Au sein de cette nébuleuse, un soleil, une étoile ? Non, une méduse à crinière de lion remontant vers la surface.
© Ron Watkins, UPY 2017
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Par Frawsy le 10 Juillet 2021 à 17:59
1 / 13Les requins sont plus souvent victimes des humains que le contraire
Les requins tuent environ six personnes par an dans le monde, alors que les humains éliminent entre 75 et 100 millions d’entre eux ! « Les chiffres parlent d’eux-mêmes », dit Nick Whitney, chercheur au Anderson Cabot Center for Ocean Life de l’aquarium de la Nouvelle-Angleterre. Il s’est intéressé aux requins dès son enfance au Michigan, après avoir été terrifié par un film. Il a surmonté sa crainte quand il est devenu un spécialiste des squales, et se baigne désormais sans inquiétude dans la mer. « Je connais maintenant ce qui se trouve dans les profondeurs et cela me rassure. Cela dit, si j’aperçois près du rivage des bancs de poissons-appâts sur lesquels les oiseaux se nourrissent, je suis sûr qu’il y a de gros poissons, et probablement même des requins, tout proches. »
2 / 13Seules trois espèces de requins sont dangereuses
Nick Whitney mentionne qu’il y a plus de 400 espèces de requins, et que ce sont le requin-taureau, le requin-tigre et le grand requin blanc qui sont les plus dangereux. Mais même ceux-ci mordraient plus par curiosité que par cruauté. « Si l’un des trois voulait tuer et manger un humain, il le ferait sans difficulté, souligne-t-il. Le fait que la plupart des gens qu’ils mordent en sortent vivants laisse croire qu’ils n’ont simplement que tenté l’expérience. » Il s’est lui-même fait mordre à deux reprises par manque de précaution. « Les blessures que j’ai subies en étudiant les requins résultaient d’erreurs de mes collègues ou de simples glissades à bord du bateau. »
3 / 13Les États-Unis, champions mondiaux d’attaques non mortelles
C’est en Floride que surviennent la plupart des attaques de requin aux États-Unis. En 2017, les requins ont fait 31 attaques sans provocation (sans compter des morsures en tentant de dégager des squales des filets), dont aucune n’a été fatale. La dernière attaque mortelle aux États-Unis a eu lieu en 2015 à Hawaï. En 2017, on a dénombré cinq décès dans le monde, soit un en Australie, deux à l’île de la Réunion (département outre-mer français près de Madagascar, dans l’océan Indien), un au Costa Rica et le dernier à Cuba.
4 / 13Les observateurs de requins, anges gardiens des plages
En Australie, on utilise des drones et des hélicoptères pour repérer les requins près des plages très fréquentées. Au Cap, en Afrique du Sud, les observateurs mettent des drapeaux sur les plages pour prévenir les nageurs et les surfeurs de la présence de squales. « L’observation de requins a été très bénéfique », souligne Alison Kock, biologiste marine pour les parcs nationaux sud-africains. « On diminue les risques de morsures tout en amassant des informations essentielles pour la sécurité des océans. »
5 / 13Des moyens de protection à double tranchant
Des lignes de pêche appâtées servent à capturer et tuer les requins près des plages fréquentées. Cette méthode n’a cependant pas démontré son efficacité dans la diminution des pertes humaines. On trouve ailleurs des filets géants autour des lieux de natation et de surf pour garder les requins à distance. Mais la plupart des animaux qui s’y font prendre en meurent, et avec les requins, cela veut dire les dauphins, les tortues de mer et autres espèces menacées ou protégées.
6 / 13Autres mobiles de la chasse au requin
Alison Kock explique que les humains sont bien plus menaçants pour les requins que l’inverse. « On les tue en plus grand nombre qu’ils ne se reproduisent. » Les raisons majeures en sont la surpêche, et encore plus la pratique cruelle de leur découper les ailerons avant de les rejeter à l’eau. Les requins se prennent accidentellement dans les filets et les lignes de pêche à la palangre, selon le Fonds mondial pour la nature. Le requin-baleine est l’un des plus inoffensifs de tous, car il se nourrit de plancton. En 2016, il était sur la liste des espèces menacées, avec la perte de la moitié de sa population dans les 75 dernières années.
7 / 13Les requins-baleines, colosses de la mer
Certains peuvent mesurer jusqu’à 12 mètres de long et peser plus de 20 tonnes, soit le double de la plupart des grands requins blancs. Ils n’utilisent pas leurs dents pour se nourrir, car ils mangent surtout du plancton et du krill, comme les baleines à fanons. Ils ouvrent leur gigantesque gueule de plus d’un mètre de large en nageant et filtrent la nourriture. Ce sont des requins sans animosité envers les humains, et plusieurs organismes d’écotourisme offrent des forfaits de plongée sous-marine pour nager en leur compagnie.
8 / 13Des requins de toutes les tailles
Le requin lanterne ninja, qui peut tenir dans la paume de la main, a été découvert dans les Caraïbes au large de la Colombie et du Venezuela, où il vivrait à plus de 275 mètres de profondeur, selon la Smithsonian Institution. Il possède des photophores, qui sont de petits organes capables de produire de la lumière chimique, sur ses nageoires et son ventre. La bioluminescence lui permet de se cacher de ses prédateurs en le confondant avec la faible lumière qui pénètre dans l’océan. Elle lui sert également à attirer ses proies des profondeurs.
9 / 13Le grand requin blanc, un prédateur rusé
« Les requins sont intelligents », souligne Alison Kock. Elle signale que les grands requins blancs reviennent chaque année à l’île Seal, au large du Cap en Afrique du Sud, pour chasser les bébés otaries à fourrure. « Les otaries du Cap sont rapides et rusées, et attraper un adulte est tout un défi. Les grands requins blancs se concentrent donc sur les plus jeunes. »
10 / 13Les requins, facteurs d’équilibre écologique
L’attaque des bébés otaries peut sembler cruelle, mais elle va dans le sens de l’équilibre naturel avec l’élimination des plus faibles. « Les requins tiennent un rôle clé dans l’écosystème des océans, selon Nick Whitney. Leur élimination peut avoir un effet domino sur les autres espèces, jusqu’aux coraux et aux algues. » Sans les requins qui clairsèment leurs rangs, le nombre de grands prédateurs marins pourrait augmenter et entraîner la surconsommation de poissons algivores. Ceci mènerait à une surcroissance des algues au détriment des coraux alors privés de soleil.
11 / 13Le grand requin blanc, voyageur infatigable
Les chercheurs ont tenté au cours des vingt dernières années de connaître les destinations des grands requins blancs et leur logique. Des puces ont permis de démontrer qu’ils se déplacent du nord au sud de la côte Ouest, entre la Californie et le Mexique, et vont passer plusieurs mois au milieu du Pacifique, à mi-chemin des îles d’Hawaï. Les requins de la côte Est nagent de Terre-Neuve jusqu’au golfe du Mexique. En 2005, un grand requin blanc surnommé Nicole a fait l’aller-retour de l’Afrique à l’Australie en neuf mois, soit 21 000 km.
12 / 13Des requins qui nagent sans trêve
Il existe certaines espèces, comme le grand requin blanc, le requin-tigre et le requin mako qui n’arrêtent jamais de nager pour pouvoir continuer à respirer. Nick Whitney a utilisé des puces munies d’accéléromètres, comme on en retrouve sur Fitbit ou iPhone, pour suivre les déplacements des requins. À son grand étonnement, il a constaté qu’ils faisaient des allers-retours constants entre la surface et le plancher marin. «On a relevé qu’ils glissaient vers les profondeurs et remontaient en battant vigoureusement de la queue», ajoute-t-il. Cela leur permet peut-être de préserver leur énergie, comme le font les oiseaux en planant. Il se peut même qu’ils dorment durant leur descente. «Étant condamnés à nager depuis le début jusqu’à la fin de leur existence, c’est sans doute leur seul moyen pour prendre une pause.»
13 / 13La très longue vie des requins
«Les requins vivent en général très vieux, dit Alison Kock. Les grands requins blancs atteignent les 70 ans, et le requin du Groenland les 400 ans !» Dans les faits, celui-ci est le vertébré qui a la plus grande longévité. On a pu établir l’âge de requins du Groenland en étudiant les couches de leurs tissus oculaires; leur maturité sexuelle se produirait autour de 150 ans. Toute mort accidentelle met en danger la pérennité de l’espèce. D’autres requins vivent plus longtemps que l’avaient estimé les chercheurs. Dans les dix dernières années, l’analyse des isotopes de carbone présents dans leurs tissus a confirmé que ces requins étaient vivants dans les années 50 et 60, au moment d’essais nucléaires.
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