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Par Frawsy le 29 Octobre 2018 à 13:09
Doigts de sorcière…
Doigts de sorcière…
Doigts de sorcière dans le sable,
fleurs écloses dès le matin
avec un petit air carmin…Les deux tourterelles grappillent
les graines déposées au nichoir
Elles savent bien que la vie s’éparpille
comme les serments et le hasard…De petits flocons duveteux
flottent dans l’air printanierLe soleil se pose sur nos yeux
comme un papillon malicieuxUn faux bourdon cherche sa voie
au milieu de l’ancien fuchsiaLes bambous le montrent du doigt,
sentinelles qui font feu de tout bois,
envahisseurs du fond du jardinNos désirs restent suspendus
sur la corde à songes du temps
qui semble immobile à présentTout à l’heure, nous prendrons le sentier
qui descend au bord de l’étangNous marcherons paisiblement
en écoutant chanter le vent
qui balance les blés dans le champNous cheminerons jusqu’aux portes du soir
heureux simplement d’être ensemble
et nous sèmerons, près du tremble,
de petites graines d’espoir…( Copyright Alain Biaux )
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Par Frawsy le 22 Février 2015 à 17:02
L’aigrette garzette
Marchant à pas comptés dans les ondes limpides,
Elle fixe le lac d’un regard attentif.
Accélérant soudain, elle avance intrépide
Vers la zone profonde en un geste instinctif.Un poisson argenté glisse sous la surface.
En déployant son cou d’un mouvement brutal,
Elle plonge son bec vers le reflet fugace,
Le transperce aussitôt, coup de poignard fatal!D’une rare élégance arpentant son domaine,
Son image racée accompagne ses tours.
Dans le miroir des eaux son double se promène,
Copiant à satiété l’éclat de ses atours.Le blanc immaculé de ses plumes si fines,
En volutes neigeux danse autour de son corps.
Elle ne bouge pas, mais la brise mutine
Soulève son manteau, dérangeant le décor.L’aigrette qui la coiffe est tellement légère,
Qu’au moindre courant d’air elle s’agite un peu.
Et l’oiseau trace ainsi un sillon éphémère
Mélangeant les couleurs des flots et du ciel bleu.En longeant les roseaux, elle gagne la rive,
Et monte sur le sable, évitant les graviers.
Nos yeux suivent longtemps cette ébauche furtive
S’enfonçant doucement dans les buissons côtiers.En plein cœur des marais sa frêle silhouette
Dont les duvets soyeux animent les contours,
Disparaît lentement, et l’aigrette garzette
Va rejoindre les siens quand s’alanguit le jour...Nicole Bouglouan - Le 7 Juin 1999
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Par Frawsy le 20 Février 2015 à 17:45
Le nettoyeur des champs
Vous le verrez souvent tout au bord de la route
Ramassant les débris et se gavant de riens.
Je pourrais me tromper, mais je crois sans nul doute,
Que s’il n’existait pas, il nous manquerait bien!Pesamment il sautille, et son corps noir d’ébène
Se faufile aisément derrière le talus.
D’un coup d’aile puissant il s’élève sans peine,
Car les cieux resteront sa vie et son salut.Figure de statue, il règne sur la plaine
Quand parfois il se pose en haut d’un arbre mort
Apercevant de loin les meilleures aubaines,
Il descend lentement, ménageant son effort.Il survole un instant l’attirante charogne,
Afin de s’assurer que personne alentour
Ne vise justement identique besogne,
Et sûr de sa quiétude, il se change en vautour...Arrachant des lambeaux de la pauvre carcasse,
Il se nourrit très vite, avalant goulûment.
Il doit se dépêcher car plus tard les rapaces
Réclameront leur part de ce festin gourmand!Mais ce gros passereau n’est pas bien difficile,
Un grand champ de maïs peut aussi convenir.
C’est alors tout un vol de ces noirs volatiles
Qui s’abat sur la manne offerte à leur désir!Tels des éclats de jais jetés dans la verdure,
Ils avancent en ligne au gré des longs sillons.
Les hommes n’aiment pas les voir dans leurs cultures,
Et se font prédateurs en vastes rébellions.Ils s’échappent soudain, croassant à tue-tête,
Sachant que chaque jour les cadavres exquis
Des animaux plus faibles, souffrant de disette,
Seront là pour combler leur énorme appétit.Leur plumage luisant dans l’aurore naissante
Se couvre de rosée; ils deviennent joyaux,
Perchés deci-delà, sur des branches cassantes.
Bientôt va s’allonger l’ombre des grands oiseaux.Nicole Bouglouan
Le 27 Août 1998
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