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Par Frawsy le 27 Juin 2018 à 14:54
Les 15 plus beaux moulins de France
Témoins d’un autre temps, les moulins à vent et à eau ne sont plus désormais qu’objets de nostalgie, vestiges du patrimoine français. Tantôt en pierre ou en brique, tantôt en bois, ces machines jadis essentielles au travail des paysans confèrent un charme indiscutable aux paysages qu’elles habitent. Détours en France vous propose son top 15 des plus beaux moulins de France.
Les plus beaux moulins à vent
Venus des plateaux iraniens, les premiers moulins à vent arrivent en Europe à partir du IX siècle, et se banalisent petit à petit jusqu’au XIIe siècle. Si en Orient, il servait uniquement à la mouture des grains, en Europe, il va progressivement assumer d’autres rôle, comme celui de fabriquer de l’huile, fouler les draps, scier la pierre ou le bois, réaliser la pâte à papier ou broyer du tan…
Il existe différents types de moulins à vent :
- Le moulin tour
- Le moulin pivot ou chandelier
- Le moulin cavier
Les moulins tour
Le moulin tour est le type de moulin le plus répandu en France. Même si sa silhouette varie selon les régions, il a généralement un corps fixe en pierre ou en briques, parfois recouvert d'un ciment brut ou peint. Sa toiture, quant à elle, peut pivoter, sur 360°, supporte les ailes et abrite le rouet et la lanterne.
Le moulin Bénazeth de Villeneuve-Minervois (Aude)
Situé non loin de la ville fortifiée de Carcassonne, dans l’Aude, en Pays Cathare, au milieu des vignobles du Minervois, ce moulin à vent est toujours en activité. Une visite guidée permet de le voir fonctionner sous la force du vent, et d’assister en direct à la transformation du blé en farine, jusqu'à sa mise en sacs.
Le moulin de Conchette à Jard-sur-Mer (Vendée)
Construit à la fin du XIXe siècle, puis récemment restauré, ce joli moulin blanc, muni de grandes ailes entoilées, ne se visite pas, mais contribue sans nul doute à la beauté du port de plaisance de Jard-sur-Mer. La légende raconte que ce moulin fût construit pour remercier un garçon meunier parti à la guerre à la place du fils d’une riche famille. À son retour des champs de bataille, le moulin lui fut donc offert.
Le moulin de Moidrey à Pontorson (Manche)
Situé à 5 km seulement du Mont Saint-Michel, le moulin de Moidrey date de 1806. Suite à sa restauration en 2003, il a été classé par l'UNESCO au patrimoine mondial en 2007. En activité depuis sa restauration, son meunier y fabrique des farines à partir du blé noir, blé et seigle... Il propose également des visites commentées.
Les moulins de Régusse (Var)
Situés dans un paisible village du Haut-Var, ces deux moulins sont d’origine mystérieuse. On sait, grâce à des documents d’époque, qu’ils ont été construits au XVe et XVIIe siècle. Suite à sa restauration en 1995, le moulin ailé est complètement opérationnel. Plusieurs fois par an une équipe de meuniers volontaires le font fonctionner l’association les Amis des Moulins de Régusse propose des visites guidées.
Le moulin de Collioure (Pyrénées-Orientales)
Ce moulin à grains du Moyen-âge, construit au XIVe siècle, est une curiosité locale, dans cette région habituée aux moulins à eau. Restauré en 2001, il surplombe la ville de Collioure et a été transformé en moulin à huile. Il sert aujourd’hui à l’élaboration d’huile d’olive.
Les moulins de l’île de Noirmoutier (Vendée)
L’île de Noirmoutier abrite encore aujourd’hui, pas moins de 23 moulins. Au cours du XIXe siècle, il en existait 32 sur l’île, ce que justifient une abondante production céréalière et une exposition privilégiée aux vents. Difficile de ne pas tomber sous le charme de la simplicité de leurs lignes et, pour certains, de la blancheur de leurs tours. C’est le cas, par exemple, du moulin de la Bosse à l’Epine (photo) ou encore du moulin du Both.
Les moulins pivot ou chandelier
Le moulin pivot ou chandelier est un type de moulin qui fit son apparition en France à partir du XIIe siècle, c’est le plus ancien recensé en France. Il se singularise par une cage en bois qui peut tourner sur un pivot vertical taillé dans un tronc de chêne. Ils sont particulièrement typiques du Nord, ainsi que de l'Est de la France.
Le moulin de Cassel (Nord)
Ce moulin à pivot du XVIIIe siècle, perché au sommet du Mont Cassel, est un symbole de la ville. C’est le dernier représentant de son genre dans la région, où jadis s’élevait une vingtaine de moulins en bois sur pivot. En ruines, il a été racheté en 1949 par la ville de Cassel à une commune voisine, puis restauré et placé dans le jardin public du Mont. Remis en activité en 1992, il est désormais fermé pour des raisons de sécurité, mais devrait prochainement rouvrir ses portes.
Les moulins de Run Glaz et de Karaes sur l’île de Ouessant (Finistère)
L’île aux cent moulins n’accueille plus aujourd’hui que deux petits moulins familiaux reconstruits, celui de Run Glaz et de Karaes (photo). Au début du XXe siècle, Ouessant en abritait encore une centaine, les plus petits d’Europe, qui servaient à palier l’insuffisance de grands moulins sur l’île. Tous disparus, ces petits moulins « chandeliers », non soumis à l’impôt ont proliféré sur l’île au XIXe siècle.
Les moulins cavier
Le moulin cavier, à mi-chemin entre le moulin pivot et le moulin tour, est un type de moulin typique de la région d’Anjou. Il comporte une cage de bois réduite appelée hucherolle supportant les ailes, pivotant sur 360°, au sommet d'une tour maçonnée conique.
Le moulin-cavier des Aigremonts à Bléré (Indre-et-Loire)
Édifié en 1848, puis restauré entre 2004 et 2007 par la municipalité de Bléré, ce moulin à vent de près de 18 mètres de hauteur est de type cavier, il était donc construit, à l’origine, sur une structure de cave, adaptée à la double activité de son propriétaire vigneron et meunier. Une Association, « les Amis du moulin des Aigremonts », propose des visites et démonstrations pédagogiques de son fonctionnement.
Les plus beaux moulins à eau
Quant aux moulins à eau, plus anciens, ils font leur apparition dans le monde romain aux alentours du début de notre ère et connaissent une formidable expansion entre le Xe et le XIIIe siècle. D’abord destiné broyage du grain, le moulin à eau, lui aussi, va connaître d’innombrables autres applications. À partir du XIe siècle, la roue hydraulique fera office de véritable moteur industriel, le seul en usage avant l’invention de la machine à vapeur.
Le moulin à marée du Birlot sur l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor)
Derrière un écran d'agapanthes, voici le moulin à marée du Birlot, son pimpant toit de chaume coiffant les traditionnels murs de pierre. Il a été construit sur l'île de Bréhat de 1633 à 1638 pour palier l’inconstance des moulins à vent. Pendant 300 ans, il va nourrir les habitants de l’île, jusqu’à ce qu’il soit abandonné en 1916. À la fin des années 1980, une campagne de restauration est lancée. Aujourd’hui, il sert occasionnent à la fabrication de farine de blé noir.
Le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles (Nord)
Enjambant l’Helpe Mineure, le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles, très bien restauré, a été édifié avant le XIe siècle pour l’abbaye fondée en 675. Il fut reconstruit et agrandi au XVIe et XVIe siècle. Initialement conçu pour moudre le blé, puis servit successivement de tannerie, d’appartements, puis de restaurant. Finalement, à la fin des années 1980, il fut ensuite vendu à des fins de restauration. Une reproduction de la roue y est désormais installée.
Le moulin à eau du Château de Guédelon (Yonne)
Le chantier médiéval de Guédelon, château fort en construction depuis près de 20 ans selon les méthodes du XIIIe siècle, est un véritable laboratoire archéologique à ciel ouvert. On y trouve notamment la réplique d’un moulin à eau du XIIe siècle – aucun vestige de moulin à eau du XIIIe n’a encore été découvert –, caché au beau milieu d'une épaisse forêt. Cette reproduction fidèle tourne au grès de l’eau, emmenant ses meules à grains pour produire de la farine qui sert, en partie, à la fabrication de pain.
Le moulin à eau de Cougnaguet, à Calès (Lot)
Ce superbe moulin fortifié du XIVe siècle est classé Monument Historique depuis 1925, car c’est un témoin exceptionnel de la meunerie préindustrielle. Sa construction, par les moines cisterciensd'Aubazines en Corrèze, a débuté à la fin du XIIIe siècle, il est dans un état parfait de conservation et a fonctionné jusqu'en 1959. Membre de l’Association des Moulins du Quercy, il est ouvert au public depuis 40 ans et propose des démonstrations de mouture d'avril à septembre.
Le moulin de Maintenay (Pas-de-Calais)
Construit au XIIe siècle dans la vallée de l'Authie, le moulin de Maintenay est lui aussi inscrit au titre des Monuments Historiques et ce, depuis 2011, et a lui aussi appartenu aux moines Cisterciens. Équipé d’une superbe roue à aubes, il est resté en activité jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, puis a été transformé en scierie.
Le moulin à eau du Grand-Fayt (Nord)
Bâti sur les rives de l’Helpe mineure, tout comme le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles, le moulin du Grand-Fayt date du XIIIe siècle. Il était équipé au départ de deux roues à aube, remplacé en 1900 ensuite par une turbine, puis de nouveau par une roue à aube à l’occasion de sa restauration. De 1900 à 1962, on y fabriquait du maroilles, célèbre fromage de la région. En saison, il est possible de faire une visite guidée du site.
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Par Frawsy le 12 Juin 2018 à 15:25
L'Île de la Barthelasse, une des
destinations originales de 2018
source : Détours en France n°189L'île de la Barthelasse est la plus grande île fluviale d’Europe. C’est l'un des quartiers d'Avignon, son poumon vert. De l’autre côté du célèbre pont d’Avignon sur le Rhône. L'île de la Barthelasse est une zone inondable qui n’en reste pas moins un territoire très prisé des promeneurs, des agriculteurs… et de quelques espèces animales ravies d’y trouver un environnement naturel préservé.
L'histoire de l'île de la Barthelasse
L'île de la Barthelasse résulte de la soudure progressive d'un chapelet d'île rhodaniennes dont l'île Piot qui forme la pointe de l'île au Sud et qui a conservé son nom. Un lac est toujours présent au Nord de l'île, il s'agit du lac du Parc des libertés. 700 hectares composent l'île, dont 400 cultivables. Ne manquez donc pas de vous balader à pied en suivant les sentiers de randonnée pour découvrir les fermes et espaces naturels. Ne manquez pas non plus le château de la Bartelasse, construit au XVIe siècle par Jean de Fogasses dans le but de marquer la limite du Royaume de France avec les Etats du Pape.
Vers l'île de la Barthelasse
Départ du circuit en empruntant le pont Édouard-Daladier, ou plus amusant, par la navette fluviale gratuite. Une fois sur l'ile, vous apercevrez des rangées de choux, des tomates zébrées sous l’oeil du rocher des Doms, des courges tarabiscotées sur fond de palais des Papes. La ferme La Reboule offre à ses fruits et légumes le plus beau décor qui soit ! Voilà plus de huit ans que les trois frères Cappeau vendent à la ferme le produit de leur labeur.
Les caprices du Rhône sur la Bathelasse
La ferme est entre les mains de la même famille depuis 1911. « Autrefois on ne cultivait guère que du raisin sur l’île de la Barthelasse, car la vigne résiste très bien aux excès d’eau. Depuis les années 1980, on y cultive essentiellement des fruits : pommes, poires, pêches, abricots, prunes…Mais les crues se sont succédées dans les années 1990, et celle, centenaire, de 2003 a tout inondé. Il y avait un mètre d’eau au-dessus de votre tête ! », se souvient Numa Cappeau, la trentaine dynamique. Les flots calmés, la famille Cappeau a donc arraché ses arbres fruitiers et s’est tournée vers le maraîchage.
Sur la Barthelasse, on a appris à accepter les caprices du puissant Rhône. « Les 1200 habitants de l’île ne se fréquentent pas tant que ça, car nous sommes répartis sur 700 hectares, mais en cas d’inondation, tout le monde se serre les coudes et s’entraide. » L’île compte une mairie, une école, un coiffeur et deux restaurants. La promenade plantée face au palais des Papes ne dit rien des paysages de l’intérieur des terres, succession de vergers et de vignes délimités par des haies de peupliers ou de roseaux.
Une ferme atypique sur l'île de la Barthelasse
De loin en loin, une ferme ou une maison. Celle de Rinske et Loïc, dans le nord de l’île, est des plus atypique. On y élève des volailles sous les poiriers, des porcs de Bayeux, des canards et des moutons Hampshire, on y cultive de l’orge pour la fabrication de la bière maison, des courges, du maïs, des tournesols, on y ouvre un brunch le dimanche… « Le sol ici est exceptionnel grâce aux alluvions apportées par le fleuve. C’est une terre sableuse, sans caillou, riche en minéraux », explique Loïc. Une terre sauvage, malgré l’emprise agricole : « L’autre jour, j’ai vu le tronc d’un de mes poiriers taillé comme un crayon. Les castors… »
Un biotope préservé sur la Barthelasse
Les castors sont aussi visibles (avec beaucoup de patience) sur l’Islon de la Barthelasse, mince virgule de terre située entre le bras occidental du Rhône (côté Villeneuve-lès-Avignon) et le canal d’amenée d’un des deux barrages hydroélectriques exploités par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) sur la Barthelasse. Cet écrin de nature de 23 hectares, classé pour son biotope, est l’une des seules forêts alluviales du bas Rhône.
Son accès est autorisé, mais l’inextricable végétation qui y pousse en fait une zone difficile d’accès. Peupliers blancs et saules colonisent les berges de l’îlot, servant de perchoirs aux hérons cendrés, aux martins-pêcheurs ou aux tortues cistudes. De puissants chênes se dressent dans les terres, sur un sol tapissé de lierre et de bois morts où nichent pics et chauves souris. Chèvrefeuille, clématite et vigne poussent en longues lianes : un décor de jungle. Même ambiance tropicale dans une lône paisible, à deux coudées du Rhône.
L'île de la Barthelasse, presque intouchée
Tandis que le fleuve charrie les bois morts amenés lors d’un épisode cévenol, tout ici n’est que calme et exotisme : les herbiers du Rhône font d’étranges nénuphars, les jussies invasives des tapis amazoniens où s’ébattent les carpes et où s’égosillent les batraciens. Dans le secret des roselières cohabitent hérons, bécassines et échassiers. On s’attendrait presque à voir surgir un alligator… Grands amateurs de saules et de peupliers au bois tendre, les castors sont présents tout au long du Rhône, et la loutre peut aussi être observée. Tout cela près d’un camping, d’exploitations agricoles, d’un barrage hydroélectrique et d’une ville !
Le rapport avec le pont d'Avignon
Le bras oriental du Rhône, qui enserre l’île de la Barthelasse du côté d'Avignon, est moins sauvage mais tout aussi agréable. Autrefois, les Avignonnais y dansaient dans les guinguettes – c’est ainsi qu’il faut d’ailleurs comprendre la célèbre chanson : « Sous le pont d’Avignon (et non « sur »), on y danse… »Aujourd’hui, ils ont pris l’habitude de flâner le long de la promenade Antoine-Pinay, ancien chemin de halage face au pont écroulé. On peut aussi y louer des canoës pour admirer la ripisylve plus en amont.Sur l’eau, on a de bonnes chances de croiser un aviron de la Société nautique d’Avignon. C’est là que s’est formé le rameur Jérémie Azou, champion du monde 2015. Un autre sujet de fierté de la Barthelasse...
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