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    Les Anses-d’Arlet, toute la douceur

    des îles

     

    Par Sophie Denis
     
    source : Détours en France HS12 Les plus beaux villages de nos régions
     
     

    À la pointe sud-ouest de la Martinique, à 15 kilomètres de Fort-de-France, Les Anses-d’Arlet décline toutes les couleurs des Antilles : bleu azur du ciel et de la mer des Caraïbes, vert tendre des mornes et des volcans éteints, blanc, rouge, jaune des maisons traditionnelles aux volets bleus. Avec ses 18 kilomètres de plages, ses anses préservées et la silhouette élégante de son église, on comprend qu’il soit le village le plus photographié de l’île et le deuxième « village préféré des Français » 2020.

     

     

    Les Anses d'Arlet en Martinique
     
     
     

    Baie turquoise, langoureusement cambrée devant le vert tendre de la végétation ; cocotiers penchés, comme pour mieux écouter les confidences de la brise ; des maisons blanches, jaunes, bleues, coiffées de toits rouges ; pile au bout du ponton de bois jeté sur la mer azur, un clocher qu’on dirait posé sur le sable, avec en arrière-plan, la silhouette bossue des mornes alentour : oui, Les Anses-d’Arlet ont tout d’une carte postale. C’est d’ailleurs un des sites les plus photographiés de la Martinique.

     

     

    Convoité par les Anglais en 1762

     

    Les mornes autour des Anses-d'Arlet en Martinique
     
     
     

    Ici, l’agitation n’est pas de mise, on la laisse à Fort-de-France, à 35 kilomètres. On lui préfère la douce nonchalance des îles, le farniente et la pêche au filet, pratiquée ici le matin de bonne heure. Difficile d’imaginer que ce petit bout de paradis, les pieds dans la mer des Caraïbes, ait pu résonner du fracas des canons et des cris des hommes en guerre… C’est pourtant ce qui est arrivé ici à plusieurs reprises.

     

    Les anses, ici au nombre de cinq, étaient alors très convoitées par les bateaux sur la route des Amériques pour y faire provision d’eau ou réparer les avaries. Elles jouaient aussi un rôle stratégique : en 1762, les Anglais, établis sur les îles de Sainte-Lucie et de la Dominique, voulaient s’en emparer pour conquérir Fort-de-France. Ils essuyèrent une défaite, perdirent 1 500 hommes, et, de rage, détruisirent le village. Les Français, qui devaient leur victoire au courage des esclaves venus leur prêter main-forte, accordèrent la liberté… à quelques-uns. C’est un siècle auparavant qu’a commencé l’histoire du village, avec l’arrivée d’Indiens caraïbes chassés du nord de l’île par les colons. Leur chef, Arlet, établit son territoire entre la baie de Fort-de-France et le village du Diamant, au pied de son rocher : les Anses en devint le centre. Cependant, l’avance des colons fut la plus forte, et Arlet fila encore plus au sud, laissant la place aux Jésuites. 

     

     

    Du tabac fumé à la cour de Louis XIV

     

    Yoles rondes, embarcations typiques et maisons colorées aux Anses-d'Arlet
     
     
     

    Côté mer, des anses, des caps et des pointes, où règne un air sec et chaud ; côté terre, des mornes – nom antillais donné aux collines – qui bénéficient d’un air humide et ventilé, favorable aux cultures. Le microclimat des Anses a en effet facilité la production du café, du tabac et bien sûr de la canne à sucre. Le café était si réputé qu’il partit à Cuba et Trinidad pour améliorer les plantations locales. Quant au tabac, il eut aussi son heure de gloire, puisqu’il était fumé à la cour de Louis XIV ! Aujourd’hui, les Anses vivent essentiellement du tourisme et de la pêche et comptent un peu plus de 3 500 habitants, qu’on appelle… les Arlésiens !

     

    Commencez votre découverte par l’église Saint-Henri, le long de la plage. Elle n’est pas le premier édifice religieux des lieux puisque plusieurs chapelles se sont succédé, la première en 1671, mais les cyclones et les Anglais eurent raison d’elle. C’est à Henri Larcher, descendant d’une famille locale, que l’on doit sa reconstruction, et à une histoire d’amour contrariée. En 1768, il voulait y épouser Madeleine Roblot, une mulâtresse, mais sa famille s’y opposa et contraint le couple à s’enfuir à Saint-Pierre, plus au nord.

     

    Les Anses-d'Arlet en Martinique
     
     

    Au passage, Henri donna son nom au morne Larcher, un ancien volcan éteint qui culmine à 478 mètres d’altitude et domine les Anses et le Diamant. En remerciement, les villageois ont dédié l’église à saint Henri, alors que les précédentes l’étaient à saint Antoine. Il est d’ailleurs représenté sur un des vitraux de la nef, avec un énorme coeur rouge. Les vitraux sont l’oeuvre d’une famille de maîtres verriers réputés, les Tournel. Dévastée par un ouragan en 2007, l’église a été restaurée en 2012 à l’identique de ce qu’elle était au début du XXe siècle.

     

     

    La case, à la base de l'habitat créole

     

    Vieilles maisons créoles en bois colorées aux Anses-d'Arlet
     
     
     

    Rue Schoelcher, rue Félix-Éboué, allée des Arlésiens… tout autour de l’église, les maisons créoles rivalisent de couleurs. Les plus vieilles sont des cases, blotties les unes contre les autres, où habitaient autrefois les travailleurs des plantations ; traditionnellement en planches de bois, elles reposent sur un muret de pierres ou de briques pour se prémunir de l’humidité. Au fil des années, les propriétaires rajoutaient des cases en agrandissant ainsi le module principal, la cuisine pouvant ainsi être séparée de la case principale, en cas d’incendie. Certaines de ces maisons ont encore des toits de tuiles écailles, typiques de l’architecture du début du XXe siècle, comme l’épicerie à côté de la mairie.

     

    Remarquez les volets qui protègent portes et fenêtres des cyclones. Rue Schoelcher, en face du bureau de poste, la maison Larcher date de 1828, la plus ancienne du village, facilement reconnaissable à ses chiens assis. Dans sa cour, on peut observer les vestiges d’un four à pain et d’une case à eau, réservée à la toilette. Autre curiosité des Anses : la façade jaune à volets bleus, rue Félix-Éboué, du cinéma Atlas, vénérable institution qui ouvrit ses portes en… 1905 ! Sièges en moleskine rouge, film projeté sur une estrade, et commentaires en direct du public, il a tout le charme du cinéma comme autrefois mais a bien failli faire sa dernière séance en 2013. La municipalité s’est heureusement portée propriétaire des lieux et l’a rouvert en 2015, sans lui faire perdre son âme.

     

    Les Anses-d'Arlet en Martinique

     

    Les Anses-d’Arlet ont encore de quoi vous surprendre : le lacis des petites ruelles du quartier des pêcheurs, bordées d’arbres à pain ; à côté de la plage de Petite Anse, Dlo Ferré, des sources d’eau chaudes ferrugineuses, qui sortent à 35 °C dans des petits bassins ; pour les amoureux de la marche, le sentier du Piton, qui, sur 5 kilomètres, rejoint la plage de Grande Anse à celle de Petite Anse ; au nord du village, la découverte de l’Anse Dufour et ses cabanes de pêcheurs, où les gommiers, pirogues traditionnelles, attendent l’heure de partir en mer ; et sa voisine l’Anse noire, ruban de sable volcanique réputé pour sa tranquillité, où viennent se reposer les tortues.

     

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    À la découverte du canal du Midi en

    bateau, entre Homps et le Somail

     

    Par Philippe Bourget
     
    source : Détours en France n° 226
     
     
     

    Louer un bateau habitable est la meilleure façon de découvrir le canal du Midi. Première destination fluviale française, la voie d’eau est très fréquentée entre Homps et Le Somail, dans l’Aude. Ce tronçon est marqué par la présence de beaux villages, de caves viticoles et d’une intense vie riveraine. Sur cet itinéraire aller-retour de trois jours, chacun peut s’initier à la vie de yachtman, tout en se laissant gagner par la lenteur bienfaitrice de la navigation.

     

     

    Ventenac-en-Minervois
     
     

    Nous n’avions jamais loué de bateau de plaisance. Aussi la surprise fut-elle grande, à Homps, de découvrir notre Royal Mystique A : une « pénichette » de 13 mètres de long pour 4 mètres de large, avec pont supérieur façon jet-set, salon intérieur et cuisine XL, cabine principale « nuptiale » à la poupe et même air conditionné. Utile par les fortes chaleurs estivales ! La compagnie Le Boat, leader des croisières sur le canal du Midi, avait fait les choses en grand… L’autre surprise fut de devoir s’atteler au pilotage. Car oui, en France, il est possible de louer des bateaux fluviaux (jusqu’à 15 mètres de long) sans permis ! Autant dire que nous avons été particulièrement attentif aux consignes données par le personnel, et… plutôt fébrile à l’heure de prendre la barre, pour la session de formation.

     

     

    Marches avant, arrière... 

     

    Argens-Minervois
     
     

    Homps est un charmant village de l’Aude, à 30 kilomètres à l’est de Carcassonnedont l’activité touristique repose entièrement sur le port de plaisance. On y trouve une base du loueur Le Boat et 30 anneaux. Jadis, il a prospéré dans le transport du vin. Les maisons s’étirent le long du bief, jalonné de restaurants saisonniers et traversé par un pont piétonnier contemporain, d’où des ados – c’est pourtant interdit – se jettent dans le canal… Cependant, les premières minutes passées à la barre n’autorisent guère de divertissement. Comme ce bateau est grand ! Première alerte, un yacht arborant le drapeau sud-africain (la réputation du canal du Midi auprès des Anglo-Saxons est immense) a entrepris d’accoster. En travers du canal, il occupe toute la place. Marche avant. Marche arrière… Il s’agit de s’arrêter pour qu’il achève sa manoeuvre, sans toucher les bateaux amarrés des deux côtés du canal. Frissons.

     

     

    Des nœuds « À tour mort »

     

    L'écluse de Pechlaurier
     
     

    À peine le temps de nous habituer, et voici qu’arrive la première écluse. Nous voici dans le bassin, entre les portes. Une corde tenue à l’avant, sur le quai, par la compagne de voyage ; une autre maintenue, depuis l’arrière du bateau, par votre serviteur. Nous allons vers l’est et la mer : c’est donc, dans ce sens, une écluse descendante. Il faut attendre que le bassin se vide pour atteindre le niveau bas, et pouvoir franchir la porte aval. Le « risque » est double. En premier lieu, à la descente, la poupe peut s’accrocher au bord du quai. Il faut donc veiller à décaler le bateau de la bordure. Pire, il peut rester suspendu dans le vide, au cas où les marins auraient malencontreusement noué les cordes aux bornes d’amarrage ! Les éclusiers, le plus souvent accueillants, nous le répéteront au fil de l’eau : il faut faire des nœuds « à tour mort », c’est-à-dire enrouler la corde à l’amarre, et la tenir sans la fixer.

     

    Un petit sentiment de liberté

     

    Le bief suivant est assez court, ainsi que nous l’indique la carte de navigation, remise avec le manuel de bord. Il mène jusqu’à l’écluse à chambre double d’Ognon. C’est le premier temps de navigation tranquille, avec des moteurs bridés et une vitesse maximale autorisée de 8 km/h – beaucoup moins dans les ports. C’est pour nous, un changement de rythme assez radical dans une vie quotidienne généralement plus impatiente. C’est l’intérêt de la croisière : passer en mode « slow et détox », argument marketing repris par certains opérateurs dans leurs brochures. Nous prenons la décision de nous arrêter avant celle de Pechlaurier. Nous l’avons aussi vu sur la carte : des bornes d’amarrage sont présentes sur la rive droite. Ce sera toujours mieux que de sortir les piquets et le marteau pour planter nos attaches. À cet instant, un petit sentiment de liberté nous envahit. Le soleil décline et une douce fraîcheur commence à monter de l’eau. Moment rêvé pour un apéritif sur le pont. Le loueur nous a prêté un vélo et nous pédalons ensuite, le long du canal, pour rejoindre le village d’Argens-Minervois, où le restaurant La Guinguette nous attend. Nous dînons en terrasse au bord de l’eau, avant un retour hardi de nuit au bateau.

     

     

    Argens-Minervois et son château du XIVe siècle 

     

    L'écluse de Pechlaurier
     
     

    Après une nuit douillette, c’est le réveil. Il est 8 heures 30, le soleil est déjà monté et les cigales ont repris leur concert. Petit déjeuner pris, toilette faite grâce au générateur qui fait tourner la clim’ et permet d’avoir de l’eau chaude sous pression dans la douche, nous démarrons le bateau et nous présentons à l’écluse double de Pechlaurier. Nous y croisons Sabine Boussenac, l’éclusière, sympathique et rassurante. Puis voici à nouveau Argens-Minervois, dominé par son château massif du XIVe siècle. Le ciel a viré blanc-bleu, signe annonciateur de grosses chaleurs. Nous dressons donc le bimini, cette toile qui protège le pont des ardeurs du soleil. L’équipement est indispensable sur ces portions du canal du Midi où, hélas, les platanes, rongés par la maladie, ont disparu. Le risque est d’oublier de le rabattre, avant le franchissement des ponts… « Ouvrir l’oeil », telle est la devise du capitaine ! L’écluse d’Argens avalée, une longue portion de navigation nous attend jusqu’au Somail. Ici et là, des bateaux d’occupation permanente sont fixés aux rives. Certains arborent fièrement le drapeau occitan. Nous glissons entre Minervois, à gauche, et Corbières, à droite, dans un paysage de plaines peignées de vignes, sur fond de coteaux de garrigue. L’avantage de cette navigation, c’est de pouvoir s’arrêter où l’on veut. Nous faisons halte sur les quais flambant neufs de Paraza, histoire de déambuler dans les ruelles de ce village viticole, avant de nous rendre au château, un domaine réputé. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption se dressait jadis sur le passage du canal. Pierre-Paul Riquet l’a fait démolir et… reconstruire plus haut !

     

     

    Convivialité discrète et solidaire

     

    Le pont-canal de Répudre
     
     

    Nous reprenons la marche en avant et franchissons, pile au milieu, le pont ancien à arche unique du village de Paraza. Un demi-mille nautique plus loin, le canal fait un coude pour franchir le Répudre sur le pont-canal. L’ouvrage serait l’un des plus anciens au monde et le premier de ce type à avoir été construits en France… Ventenac-en-Minervois, la commune suivante, signe l’arrêt quasi obligatoire au château viticole : il est au bord du canal ! Il dévoile son passé et ses coulisses aux visiteurs qui acceptent de grimper quelques marches : le « Grenier des Vignerons » recèle des outils anciens nécessaires au travail de la vigne et de la vinification. Alors que l’orage menace, quelques platanes, enfin, daignent faire leur apparition sur les rives. Comme la navigation devait être (encore plus) belle quand elle s’effectuait entièrement sous un tunnel de verdure… Nous saluons des bateaux amis, avec cette convivialité discrète et solidaire qui caractérise le peuple des mariniers – dont nous faisons partie ! – et parvenons au Somail, terme de notre voyage.

     

     

    Au rendez-vous des plaisanciers

     

    Le Pont Neuf à Somail
     
     

    Le Somail, sur le canal du Midi, c’est comme Cannes sur la Côte d’Azur. Un village « de rêve » et un lieu de passage obligé, avec vieux pont en arche, chapelle du XVIIe siècle accolée (la cloche sonne toujours à 18 heures) et effervescence marchande. Tous les plaisanciers semblent se donner rendez-vous autour d’un restaurant-terrasse (Le Comptoir Nature, excellent), de la péniche épicière Tamata ou de la librairie Le Trouve Tout du Livre, tenue par l’aimable Nelly Gourgues. Nous passons notre seconde nuit ici, amarré sur les quais, bercé par une impression agréable, celle d’appartenir à la communauté libre des mariniers… Il reste un jour de navigation pour rentrer à Homps. L’occasion pour nous de voir le paysage fluvial sous un autre angle, de distinguer des détails occultés à l’aller. À la remontée, le franchissement des écluses est plus rock’n’roll, l’avant du bateau chassant avec le flux montant. Mais cette fois, nous l’abordons en tant que « pro » ! Avec le sentiment du devoir accompli, nous rendons le « navire ». Et déjà, l’envie de renouveler l’expérience.

     

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    Carcassonne, miracle de pierre

     

    Par Détours en France
     
    source : Hors-série collection - Le monde secret des châteaux forts
     
     

    Carcassonne est un miracle de pierre qui a bien failli s’évanouir. Sauvé et réinventé par l’énergie de mille rêves : ceux des historiens, des architectes médiévistes, des poètes, des colporteurs de légendes et d’épopées, des cinéastes... et des visiteurs du monde entier.

     

     

    Vue aérienne de la cité de Carcassonne (Aude)
     
     

    À la voir festonner l'horizon, sombre sur ciel d’orage, rosissant au soleil levant ou princière par nuit noire, quand les sunlights lui font des murs d’or massif, on a du mal à la croire authentique. Admirée chaque année, excusez du peu, par plus de deux millions de visiteurs, et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la citadelle de Carcassonne ne serait-elle qu’un décor grand format pour film hollywoodien ? Son improbable perfection, on l’a assez reprochée à Viollet-le-Duc, qui travailla trente-cinq ans – jusqu’à sa mort en 1879. À croire que tout était inventé.

     

     

    La légende de Dame Carcas 

     

    Carcassonne, cité médiévale classée Patrimoine Mondial de l'UNESCO
     
     

    Carcassonne n’est pourtant pas né du dernier conte de fées : ce fut avant notre ère un oppidum volque, fortifié par les Romains sous le nom de Carcaso, puis « légué » aux Wisigoths, eux-mêmes supplantés par les Sarrasins. On songe tout de même à la légende de Dame Carcas, qui au bout d’un siège de cinq ans aurait démoralisé les armées de Charlemagne en jetant du rempart un cochon bien gras, signe que la cité ne manquait de rien. « Carcas sonne ! » aurait maugréé l’empereur tandis que les trompettes claironnaient sa défaite... Même si Charlemagne n’a jamais assiégé la ville, déjà reconquise par son père, l’histoire eut assez de succès pour qu’au XVIe siècle on fasse sculpter un portrait de la Dame, dont la copie trône aujourd’hui près du pont-levis. Le conte était moins déprimant, sans doute, que le souvenir de l’aventure cathare, au début du XIIIe siècle.

     

    Carcassonne, le château comtal (Aude)
     
     

    Sous l’autorité des Trencavel, la cité connaît alors son âge d’or. Dans l’enceinte gallo-romaine rehaussée et agrandie (on reconnaît les tours de cette époque à leur forme en fer à cheval et leur maçonnerie chaînée de rangs de briques), la cathédrale romane (actuelle basilique Saint-Nazaire) et l’élégant château comtal à neuf tours donnent le ton de l’opulence. Deux faubourgs clos s’épanouissent de part et d’autre de la porte principale, dite Narbonnaise. Quand les croisés venus du Nord décident d’abattre ce foyer d’hérésie, ils les prennent en premier, barrant du même coup l’accès à la principale source de la ville.

     

    Carcassonne, les lices hautes entre les remparts
     
     

    La cité même est imprenable ? Qu’importe. On est en août 1209, il suffit de laisser faire la sécheresse et la soif. Quinze jours plus tard, le jeune vicomte Raimond-Roger demande à négocier ; on le jette au mépris des règles d’honneur dans un cul-de-basse-fosse où – par malchance ? – il meurt très vite. La ville appartient désormais à Simon de Montfort. Puis au roi Louis IX, qui va entièrement repenser ses défenses. Il ne s’agit pas seulement de résister à une contre-attaque – celle du fils Trencavel, en 1240, tournera au fiasco –, mais de dresser sur la nouvelle frontière avec l’Aragon une forteresse invincible.

     

     

    Carcassonne, tours gallo-romaines du IVe siècle (Aude)
     
     

    La place prend peu à peu sa tournure finale : château rehaussé, construction de la deuxième enceinte, plus basse, pour être « couverte » par la première, puis des imposantes portes fortifiées. Au total trois kilomètres de murailles concentriques, cinquante-deux tours, des chemins de ronde complets, et un impressionnant déploiement de techniques défensives, créneaux, archères, hourds de bois... Les maisons alentour sont rasées, leurs habitants déplacés vers l’autre rive et la nouvelle bastide Saint-Louis. Peu à peu celle-ci éclipsera la citadelle appauvrie, rendue inutile par le recul de la frontière. Le château ne sert plus que d’arsenal, les lices entre les deux enceintes s’encombrent de bicoques et de hangars, chacun se sert en pierres dans les tours délabrées...

     

    Les clefs du donjon

    Sièges et assauts n’arrivent pas tous les jours : le château doit pourtant y être prêt. La basse-cour, dans la première enceinte, concentre écuries, poulaillers, forge, boulangerie... Le logis seigneurial s’abrite dans la cour haute, derrière une seconde muraille, ou chemise, avec la chapelle, le puits, souvent le potager... À la fois habitation et salle de réception ou d’audience, il se compose d’une grande pièce à l’étage et de chambres réparties aux étages supérieurs. Au-dessous, une salle voûtée et aveugle sert d’armurerie et de cellier. Le mobilier est spartiate et mobile – coffres, bancs, tables sur tréteaux – tout comme la vaisselle ou les tentures, qui suivent le maître de château en château.

     

    Une restauration Viollet-le-Duc 

     

    Carcassonne, porte Narbonnaise (Aude)
     
     

    Dans les années 1830, les autorités s’apprêtent à faire table rase. Déjà la barbacane donnant sur l’Aude est démolie. C’est alors qu’une poignée d’érudits locaux – dont le journaliste Jean-Pierre Cros-Mayrevieille – alerte Prosper Mérimée, premier patron des Monuments historiques. Coup de foudre : la cité sera sauvée. Non sans polémiques et critiques : la querelle entre adeptes de la reconstitution ou de la stabilisation des vestiges ne date pas d’hier. On reproche à Viollet-le-Duc des erreurs de détail, des fantaisies comme le pont-levis superflu de la porte Narbonnaise, mais surtout son parti pris de couvrir les tours non de tuiles canal, mais d’ardoises à la mode du Nord. Ou encore, paradoxalement, de n’avoir pas relevé la fameuse barbacane, remplacée par l’église Saint-Gimer. Mais n’en déplaise à certains, quand le chantier s’achève vers 1920, Carcassonne n’a rien d’un pastiche.

     

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    Les plus belles plages de Guadeloupe

     

    Par Philippe Bourget
     
     
     

    Des îles, du sable, des cocotiers, une eau translucide… En famille, en tribu ou en solo, venir en Guadeloupe est le plus souvent synonyme de détente balnéaire. Cela tombe bien, l’archipel abrite parmi les plus belles plages des Caraïbes ! Détours en France vous propose son classement favori. Quelle sera votre préférée ?

     
     

    La plage de Grande-Anse, à Deshaies

     

    La plage Grande-Anse, à Deshaies, en Guadeloupe
     
     
     

    Pour certains, elle n’a pas d’équivalent. Son arrondi splendide sur fond de forêt tropicale, son sable blanc, jaune ou orangé selon les heures de la journée… et son coucher de soleil mythique : la plage de Grande-Anse, au nord de Deshaies (Basse-Terre), offre tous les attributs d’un site tropical d’exception. Et il n’y a pas que les touristes pour s’en apercevoir. Lorsque, plein ouest, le soleil décline sur l’horizon, le temps semble subitement suspendu : les familles guadeloupéennes marquent alors une pause, portable dressé pour immortaliser la scène. Le spectacle est hypnotique : l’astre de jour descend sur l’horizon, la mer des Caraïbes s’embrase d’une couleur fauve tandis qu’au loin, le volcan de l’île de Montserrat envoie dans le ciel son panache de fumée. Splendide. En journée, l’anse s’offre aussi aux baigneurs. Ils devront toutefois être prudents. En cas de vagues, les courants peuvent être ici très forts. Une plage à préférer à l’heure vespérale. Douches et parking disponibles.

     

     

    L'anse de la Perle, à Deshaies

     

    L'anse de la Perle, à Deshaie (Guadeloupe)
     
     
     

    Au nord de la plage de Grande-Anse, dont elle est séparée par deux à trois collines boisées, le beau ruban de sable doré de l’Anse de la Perle promet un voyage serein et apaisant au bord de la mer des Caraïbes. Avec le hameau de Rifflet en arrière-plan, c’est l’assurance d’y trouver quelques petits snacks et restaurants agréables. Ils accompagnent des tables et des bancs disposés sous l’ombre protectrice des arbres, mis à disposition des pique-niqueurs. Sauf en cas de houle, la baignade y est sûre et l’ambiance familiale. Des douches sommaires sont en principe en service. Au large, par beau temps, l’île de Montserrat envoie ses signaux indiens dans le ciel : le volcan de cette île britannique, la Soufrière, toujours en activité, laisse échapper ses fumerolles grises. N’ayez crainte, depuis l’Anse de la Perle, vous êtes en sécurité !

     

     

    La plage de la Datcha, au Gosier

     

    L'îlot du Gosier face à la plage de la Datcha (Guadeloupe)
     
     
    L'îlot du Gosier, au large de la plage de la Datcha.

     

    Vous aimez les ambiances locales ? Direction la plage de la Datcha, sur la commune du Gosier. Bien connue pour abriter plusieurs hôtels-clubs (Fleur d’Epée, la Créole Beach Hôtel & Spa…), le Gosier, proche de Pointe-à-Pitre, est aussi une ville animée de 28 000 habitants. Conséquence : les plages sont investies par les familles locales, en particulier le week-end. Celle de la Datcha présente la particularité d’être au cœur du bourg, près de la Poste et de l’église catholique Saint-Louis. Ambiance musicale, pique-nique et glacières, petits restaurants de plage, vente ambulante… c’est la Guadeloupe ! Au large de la plage, l’îlot du Gosier et son phare vous tendent les bras. Situé à quelques encablures, on peut s’y rendre en bateau (les locaux vous y emmènent), en kayak (location sur place) ou même à la nage pour les plus sportifs. Bref, une plage appropriée pour s’immerger dans la vie locale… ou pour venir boire un café le matin (ou un « décollage », le punch du réveil !), avec les Guadeloupéens.

     

     

    La plage de Bois-Jolan, à Sainte-Anne

     

    La plage de Bois-Jolan à Sainte-Anne (Guadeloupe)

     

    Avec Le Gosier et Saint-François, Sainte-Anne, sur la côte sud de Grande-Terre, forme le triptyque de choc du tourisme guadeloupéen. Mais attention, pour les plages, ici, les avis divergent ! D’un côté, il y a les inconditionnels de la plage de la Caravelle, avec son sable blanc fin comme de la farine et ses inestimables cocotiers. Sauf qu’il faut faire une croix sur la tranquillité, car elle jouxte le Club Méditerranée et le port des Galbas. Haute fréquentation assurée, excepté tôt le matin ou à la tombée de la nuit. Du coup, il y a ceux qui préfèrent la plage de Bois-Jolan. Située à l’est de la précédente, beaucoup plus sauvage, elle est bordée aussi de cocotiers et de raisiniers. Une eau transparente, des nuances de bleu et de vert, un air de lagon avec ses affleurements de corail… elle est d’autant plus agréable qu’elle est relativement éloignée de la route N4. Une plage parfaite pour la détente en famille, le snorkelling et les jeux sur la plage.

     

     

    La plage de l’Anse à l’Eau, à Saint-François

     

    La plage de l'Anse à l'Eau, à Saint-François (Guadeloupe)
     
     
     

    Au bout du bout de l’île, cette plage de Guadeloupe est l’une des plus secrètes. Située sur la commune très touristique de Saint-François, en direction du Moule, elle se trouve à la racine de la Pointe des Châteaux, tournée vers l’Atlantique. Mais pas de crainte d’y rencontrer la foule. Loin du cœur du bourg, c’est une petite anse naturelle isolée et bénie des Dieux, avec une eau d’un bleu intense. Une sorte d’éden tropical perdu que son accès par une route puis par un chemin difficile rend encore plus exclusif. Sur place, la récompense est méritée : du sable ivoire encadre des mamelons à la végétation arbustive, face à une eau couleur lagon. Seules précautions à prendre : emporter de l’eau, des chapeaux, voire des parasols, car l’ombre fait défaut. Qui aurait pu penser que la Guadeloupe abrite une plage aussi calme même au plus fort de la haute saison (novembre à mars) ?

     

     

    La plage de la Grande Anse ou des Salines, à Saint-François

     

    La pointe des Corbeaux et la plage de la Grande Anse (Guadeloupe)
     
     
    La pointe des Châteaux, la pointe du Colibris et la plage de la Grande Anse.

     

    Drôle de plage que celle des Salines, à la Pointe des Châteaux. Sur cette avancée rocheuse aux faux airs de Bretagne, elle trône plein nord, face à l’Atlantique, offrant la meilleure vue possible sur l’île de la Désirade. Sa spécificité ? Elle est protégée par une barrière de corail et constitue un écosystème terre-mer unique, entre océan et marais. Sa bande de sable est très accueillante, à condition d’y planter un parasol car l’ombre est rare. On y accède depuis la D118, en se garant sur le bas-côté, juste avant le terminus de cette route menant à la Pointe des Châteaux. On l’a rejoint ensuite en 5-10 mn à pied, en laissant sur sa gauche l’étang des Petites Salines. Autre avantage, elle est à deux pas de l’ultime éminence de la Pointe des Châteaux, la Pointe des Colibris. Un rocher plus élevé que les autres porte une croix, depuis laquelle la vue embrasse l’océan, l’île de la Désirade et les îles de la Petite-Terre (réserve naturelle). C’est magnifique.

     

     

    La plage de Malendure, à Bouillante

     

    La plage de Malendure, à Bouillante, en Guadeloupe
     
     
     

    Immanquablement, vos pas en Guadeloupe vous mèneront jusqu’à Malendure, hameau de Basse-Terre posé au bord de la mer des Caraïbes. La raison ? C’est ici que l’on trouve le plus grand spot de plongée sous-marine de l’île. Alors quitte à venir une demi-journée s’immerger en combinaison et bouteilles dans les hauts fonds des îlets Pigeon, au sein de la célébrissime « Réserve Cousteau » (les clubs de plongée ont ici pignon sur rue), autant en profiter pour se reposer aussi sur la plage, une fois le baptême achevé. Qui dit Sud Basse-Terre dit volcan et sable noir : la longue plage de Malendure n’échappe pas à la règle et c’est sur des grains de basalte et de quartz d’un sombre profond que vous déposerez votre serviette de plage. Conseil d’habitué : allez-y en toute fin de journée, quand les familles repartent à Basse-Terre ou à Pointe-à-Pitre. L’affluence est sinon considérable, notamment le week-end. Et les places de parking, dès 9h30 le matin, aussi rares un requin sous la banquise… En snorkelling, vous en profiterez pour essayer de voir des tortues marines et, en prime, assisterez au coucher du soleil, avec les îles Pigeon au premier plan. Il n’est pas aussi romantique que sur la plage de Grande-Anse, à Deshaies, mais il vaut tout de même le déplacement.

     

     

    La plage de l’Anse-Bertrand, à… Anse-Bertrand

     

    La plage de l'Anse-Bertrand, en Guadeloupe
     
     
     

    Voilà un secteur de l’île où les touristes vont rarement, et c’est bien dommage. Tout au nord de Grande-Terre, la commune d’Anse-Bertrand a conservé ses attributs créoles… et quelques moulins à vent. Ici, la grande nature reprend ses droits et l’activité touristique la plus recommandable est la randonnée, autour de la très sauvage Pointe de la Grande Vigie ou de la Porte d’Enfer. Autre choix, la détente, sur l’une des plages de la commune. Celle d’Anse-Bertrand (dite aussi Plage de la Chapelle), ne manque pas d’atouts. Au sud du village, avec son profil sauvage et son sable lourd drossé face à la furia océane, elle peut intimider par gros temps. Des cocotiers clairsemés et des carbets offrent une ombre bienvenue tandis que le cabanon Zion Train régale de ses glaces et de ses sandwiches. Loin des stations balnéaires touristiques, c’est un lieu approprié pour ceux qui veulent découvrir la Guadeloupe des guadeloupéens.

     

     

    La plage de Pompierre, Les Saintes

     

    La plage de Pompierre, Les Saintes, en Guadeloupe
     
     
     

    Impossible d’aller en Guadeloupe sans effectuer une excursion aux Saintes. Cet archipel ensoleillé et sec situé au sud de Basse-Terre est une « destination dans la destination ». Après avoir mis pied à terre au débarcadère de Terre-de-Haut, la plus peuplée des deux îles habitées, chacun est libre de vaquer à ses occupations. Pour les fans de farniente balnéaire, cap, à pied (ou en vélo, voire en scooter – locations sur place), sur la plage de Pompierre. Formidablement bien abritée dans une petite baie profonde, quasi fermée par un rocher isolé (sur lequel les bons nageurs peuvent se rendre), elle illustre ce que peut être un « paradis tropical » : du sable fin (sauf si les algues brunes en ont décidé autrement…), de grands arbres sous lesquels trônent des tables de pique-nique et cet indéfinissable sentiment de liberté associé à tout lieu reculé perçu comme peu accessible. Bref, pour ceux qui aiment les – belles – plages, la Guadeloupe a de sérieux arguments.

     

    Voyager en images - 4:  Les plus belles plages de Guadeloupe

     

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    Les 15 plus belles gares de France

     

    Par Clio Bayle
     
     

    Lieux de transit, on les traverse souvent sans y prêter trop attention, et pourtant... Certaines gares sont de véritables chefs d'œuvre architecturaux. La preuve en images.

     

    La gare des Bénédictins à Limoges (Haute-Vienne)

     

    Gare des Bénédictins Limoges

    La gare de Limoges figure parmi les plus belles du monde ! Sa superbe coupole et son campanile de 57 mètres de haut lui confèrent une silhouette reconnaissable entre toutes. Œuvre de l'architecte Roger Gonthier, elle est inaugurée en 1929, à l'emplacement de l'ancienne gare du XIXe, elle-même construite sur un ancien monastère des Bénédictins. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1979.

     

    Le musée d'Orsay (Paris)

     

    Le musée d'Orsay

    Le site de l'actuel musée d'Orsay a connu plusieurs vies et pas des plus tranquilles... Saccagé en 1871, aux heures les plus violentes de la Commune, il deviendra une sorte de cour des miracles envahie par la végétation. En 1900, pour l'exposition universelle, Victor Laloux y construit une gigantesque gare, merveille architecturale de métal et de verre. Devenue obsolète dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale à cause de ses quais trop courts pour les trains modernes, elle connaît une multitude de destins avant d'être sauvée de la destruction par la direction des Musées de France en 1973.

     

    La gare de Metz (Moselle)

     

    La gare de Metz

    Conçu entre 1905 et 1908, à la demande de l’empereur d’Allemagne, l’édifice en impose avec sa profusion de décors : bas-reliefs, vitraux, chapiteaux historiés, lions de basalte, frises aux motifs celtiques, palmettes orientalisantes... Les nombreuses références à des temps glorieux (l’empire carolingien, la figure de Roland) clament haut et fort la toute-puissance de l’occupant allemand. Avec ses larges quais et ses douze voies, la gare devait surtout être capable d’assurer le transport de 25 000 soldats en 24 heures en cas de guerre avec la France. Maurice Barrès, au sens patriotique blessé, y voyait un « immense pâté de viande » avec un toit d’« épinard vert ». Tout le monde peut se tromper : la gare de Metz est considérée aujourd’hui comme l’une des plus belles gares d’Europe.

     

    La gare de Strasbourg (Bas-Rhin)

     

    La verrière de la gare de Strasbourg

    Depuis 2007, le bâtiment Renaissance construit par les Allemands en 1883 et classé monument historique, est entouré d'une gigantesque verrière.  Réalisée par l'architecte Jean-Marie Duthilleul, elle sert à la fois d'écrin et d'annexe monumentale à une gare devenue trop étroite pour le trafic induit par l'arrivée d'une ligne TGV directe avec Paris. Une bien jolie manière d'agrandir une gare puisqu'elle lui a même valu une place dans le classement CNN des 11 gares les plus incroyables du monde.

     

    La Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg (Manche)

     

    La gare tansatlantique de Cherbourg

    Fleuron de l'Art déco, l'ancienne Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg sert aujourd'hui d'écrin à La Cité de la Mer, un musée dédié à la découverte des océans. Inauguré en 1933, le bâtiment est présenté par la presse de l'époque comme la plus belle gare maritime du monde. Avec ses grandes verrières et claustras, l’architecte René Levavasseur signe un édifice largement inspiré du style Art déco. Sa construction s'inscrit dans un grand projet de travaux pour doter Cherbourg d'un port adapté au flux des voyageurs. En effet, depuis le tournant du XXe siècle, la ville connaît un essor exponentiel, s'imposant comme un port de liaison régulier pour l'Amérique. Les Cherbourgeois voient défiler les plus grands paquebots de l'époque : L'Olympic, le Bremen, le Queen Elizabeth, le Queen Mary et le Titanic.

     

    La gare de l'Est (Paris)

     

    La gare de l'Est
     
     
    Il est difficile de choisir parmi les six grandes gares que compte la SNCF à Paris. La gare de l'Est compte certainement parmi les plus belles, même si la gare de Lyon, la gare du Nord, la gare Saint-Lazare ou encore la gare d'Austerlitz sont, elles aussi, de petites merveilles de l'architecture ferroviaire. La gare de l'Est se situe dans le 10e arrondissement de la capitale. C'est la plus ancienne des gares actuelles de la ville ! L'embarcadère du chemin de fer de l'Est (communément appelé alors "embarcadère de Strasbourg") date de 1849. Construite à partir des plans de l'architecte Duquesney, elle servira de modèle à de nombreuses gares françaises.

    La gare Saint-Exupéry à Lyon (Rhône)

     

    Gare Saint-Exupéry
     
     
    Conçue par l'architecte espagnol Santiago Calatrava Valls, la gare qui dessert l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry se distingue par sa forme pour le moins originale ! Construit en acier et en béton, la structure rappelle un oiseau prenant son envol ou bien un casque dans l'esprit de ceux des héros de l'antiquité. L'architecte espagnol, également artiste prolifique, s'est imposé comme l'un des architectes du génie civil les plus demandés dans le monde.

    La gare du Midi à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques)

     

    La gare du Midi à Biarritz
     
     
    La belle architecture symétrique de la gare du Midi en impose. Son histoire ferroviaire fut somme toute assez brève. Parce que l'impératrice Eugénie ne voulait pas de bruit lors de ses séjours biarrots, elle manœuvra pour que la première gare soit construite à La Négresse. Puis, la Compagnie du Midi décida de remettre le train au centre-ville et fit édifier la gare du Midi, deux ans avant la Grande Guerre. Jusqu'en 1980, le trafic voyageurs était assuré dans cette gare, avant que la SNCF ne choisisse le retour définitif à La Négresse. Débarrassé de sa verrière, mais toujours avec ses deux tours et son hall Art déco, elle est devenue un pôle culturel majeur, avec une salle de spectacle et la Malandain Ballet Biarritz.
     

    La gare d'Avignon (Vaucluse)

     

    Gare TGV d'Avignon

    Achevée en 2001, la gare TGV d'Avignon fait partie d'un trio de nouvelles gares TGV construites pour accueillir la ligne LGV Méditerranée. Des trois, Avignon est sans doute la plus remarquable. De l'extérieur, elle se présente comme une longue coque blanche de 350 mètres, longue comme un TGV. Cette particularité, inédite pour une gare, permet aux voyageurs d'attendre leur train à l'abri des intempéries et/ou de la chaleur. L'édifice est percé de portes qui correspondent à l'accès aux voitures. Autre spécificité pro-confort de la gare, la façade sud est du bâtiment est opaque et isolante, au nord, la façade est vitrée pour laisser entrer la lumière.

     

    La gare Saint-Charles (Bouches-du-Rhône)

     Gare Saint-Charles à Marseille

    La gare Saint-Charles a été inaugurée en 1848. Hormis sa façade plus tardive, sa structure métallique est représentative de l'époque de sa construction. Depuis l'esplanade devant la gare, le voyageur peut d'ores et déjà contempler la ville légèrement en contrebas, dominée par Notre-Dame de la Garde. Côté boulevard d'Athènes, un escalier monumental à larges volées offre le plus beau des tapis rouges au gigantesque édifice ferroviaire. Construit vers 1925, il est richement décoré de pylônes néo-classiques et de figures allégoriques.

     

    La gare d'Amiens et sa verrière (Somme)

     

    La gare d'Amiens

    La verrière de la place Alphonse-Fiquet, où se trouve la gare d'Amiens, érigée par Auguste Perret au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est une œuvre qui ne fait pas l'unanimité. Son impressionnante surface (10 000 m2), avec son verre à trame colorée et réfléchissante, mérite toutefois bien que l'on place la gare et la place qui la borde parmi les plus remarquables de France. Inaugurée en 2008, la verrière, signée Claude Vasconi, ressemble à une sorte de gigantesque canopée de verre et d'acier. Construite à proximité immédiate de la gare et de la tour Perret (l'Empire State Building de la Picardie), deux des édifices qui font la fierté de la ville, la verrière n'est pas du goût de tous. Jugée trop massive et trop occultante par certains, elle a le mérite de ne pas laisser personne indifférent. On vous laisse juger.

     

    La gare de Tours (Indre-et-Loire)

     

    La gare de Tours

    La gare est l'une des fiertés architecturales de la ville de Tours. Construite par l'architecte tourangeau Victor Laloux, à qui l'on doit également le musée d'Orsay, la gare reprend beaucoup des codes architecturaux du célèbre musée parisien. Le verre et l'acier dominent parmi les matériaux de construction, donnant à l'ensemble un bel effet de légèreté et de luminosité. Il s'agit de la seconde gare construite à Tours. La première, édifiée en 1845 fut détruite à la fin du XIXe pour être remplacée par une gare plus spacieuse, capable d'accueillir le flux grandissant de voyageurs.

    La gare de Brest (Finistère)

     

    la gare de Brest

    Le bâtiment actuel de la gare de Brest date de 1936. Sa forme circulaire surmontée d'une tour et percée de centaines de petites fenêtres rectangulaires rend la gare reconnaissable entre toutes et résolument Art déco. Construite par l'architecte Urbain Cassan, le bas-relief qui orne la tour, lui, est signé Lucien Brasseur. À noter qu'il ne reste aujourd'hui que la partie basse, le reste de l'ouvrage de sculpture ayant été détruit durant la Seconde Guerre mondiale.

     

    La gare de Deauville-Trouville (Calvados)

     

    Gare de Trouville-Deauville
     
     
    Reconstruite dans le plus pur style normand dans les années 1930, la gare de Trouville-Deauville est potentiellement la plus charmante de ce classement. Conçu par Jean Philippot, l'édifice est recouvert d'un revêtement en brique et d'un ciment peint imitant le pan de bois. Un joli bâtiment qui donne envie de partir voir la mer !
     
     

    La gare d'Arcachon (Gironde)

     Gare d'Arcachon

    Voilà une autre gare qui fleure bon les vacances et la mer ! La ligne de chemin de fer date de 1857. Elle fut construite en un temps record : 4 mois seulement ! Pour gagner du temps, la Compagnie du Midi décide d'installer une gare provisoire et démonte celle d'Agen pour la reconstruire en Arcachon. La gare actuelle, œuvre de l'architecte favori des frères Pereire, Paul Regnault, fût construite en 1864.
     
     

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