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    Un rat géant découvert aux îles Salomon

     

     

    par Xavier Demeersman de Futura Planète

     

    Depuis longtemps, dans les îles Salomon, des habitants parlent de l'existence de vika, un rat géant vivant dans les arbres. Intrigué, un spécialiste des mammifères a finalement pu en débusquer un. Voici à quoi il ressemble et comment il a été découvert.

     

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    L’espèce est menacée d’extinction.Le rat géant nommé vika par les habitants de l’île de Vangunu n’est pas une légende. Un chercheur a enfin pu l’identifier.C’est le premier spécimen découvert aux îles Salomon depuis quatre-vingts ans.L’espèce est menacée d’extinction.Le rat géant nommé vika par les habitants de l’île de Vangunu n’est pas une légende. Un chercheur a enfin pu l’identifier.


    Cela faisait des années que Tyrone Lavery, spécialiste des mammifères, le recherchait. Sa persévérance a fini par payer. La nouvelle espèce, qu'il décrit dans la revue Journal of Mammalogy, s'appelle Uromys vika, en référence à vika, nom donné à cet animal par la population de l'île de Vangunu, dans l'archipel des Salomon.


    Tout commence en 2010, lors du premier séjour du mammalogiste dans ces îles. Alors postdoc au Field Museum de Chicago, celui-ci entendit parler de l'existence de rats géants vivant dans les arbres et qui seraient capables d'ouvrir les noix de coco avec leurs dents. Piqué par la curiosité, il se mit immédiatement en quête de cet animal chanté dans les cultures locales. En outre, pour lui et ses collègues, il s'agissait de faire vite car la déforestation réduit un peu plus d'année en année les chances de rencontrer la créature et, avec elle, d'autres nouvelles espèces insulaires.

     

     

    Mammifères 3:  Un rat géant découvert aux îles Salomon


    Individu trouvé après la chute d’un arbre abattu. Blessé, il n’a pas survécu. La déforestation met en danger d’extinction cette espèce unique au monde. © Tyrone Lavery, The Field Museum


    Une espèce de rats qu'on ne trouve nulle part ailleurs

    Le chercheur n'était pas le premier à s'être mis sur les traces de ce rat géant mais, au fil des décennies, beaucoup de ses collègues, revenus bredouilles, ont renoncé. Lui-même n'était pas loin de le faire aussi d'ailleurs : « J'ai commencé à me demander s'il s'agissait vraiment d'une espèce distincte ou si les gens appelaient simplement vika les rats noirs [Rattus rattus s'est répandu dans les îles avec les colons, NDLR] ».


    Puis, un premier rat fut aperçu fin 2015, alors qu'il sortait, blessé, d'un arbre abattu. « Dès que j'ai examiné le spécimen [l'animal est mort de ses blessures, NDLR], je savais que c'était quelque chose de différent, raconte-t-il. Il n'y a que huit espèces connues de rats indigènes aux îles Salomon et en regardant les traits de son crâne, je pouvais en exclure plusieurs ». Plus tard, la comparaison de son ADN avec ceux d'autres rats a confirmé qu'il s'agissait bien d'une nouvelle espèce. C'est le premier spécimen découvert sur les îles Salomon en quatre-vingts ans.


    Uromys vika peut mesurer jusqu'à 50 cm de long et peser un kilogramme. C'est surtout dans la canopée qu'il évolue — ce qui le rendait difficile à débusquer. Comme beaucoup d'autres animaux vivant dans ces îles (plus de la moitié, en fait), ce rat, à la belle fourrure fauve, est unique au monde. Ses ancêtres ont probablement dérivé jusqu'à cette île ; il s'est ensuite distingué des autres rats restés sur les continents.

     

    Mammifères 3:  Un rat géant découvert aux îles Salomon


    Des sabots ? Non, des noix de coco percées par le rat vika avec ses dents. Le rongeur en est très friand. © Tyrone Lavery, The Field Museum


    Vika est en danger critique d'extinction

    À peine identifié, vika est déjà classé parmi les espèces en danger critique d’extinction en raison de la destruction (rapide) de son habitat, la forêt. Avec cette recherche, Tyrone Lavery espère trouver de nouveaux soutiens pour développer l'aire de conservation de Zaira et préserver ce rat. « Trouver un nouveau mammifère est vraiment rare. Il n'y en a probablement que quelques dizaines de découverts chaque année », commente le mammalogiste, très fier d'en avoir documenté un.

     

     

    Mammifères 3:  Un rat géant découvert aux îles Salomon

     

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    Tigre de Sibérie

     

    Le tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) est de tous les tigres, le plus grand et le plus puissant.

    Il ne reste actuellement que 500 tigres dans l’immense forêt de Sibérie. Ce tigre, en voie d'extinction, est sous haute surveillance.

     

     

     

    Portrait du tigre de Sibérie

    Ce tigre vit dans les vastes forêts de conifères. Pour résister à des températures hivernales extrêmes, sa fourrure est plus épaisse et plus longue que celle des autres tigres.

    Un tigre adulte mâle peut peser jusqu’à 360 kg. Il est capable de terrasser un sanglier d’un seul coup de crocs.
    Peu actif le jour, il se met en chasse dès que la nuit tombe.

    Tigre de Siberie

    Tigre de Sibérie. By Jmagnusphoto

    Le tigre de Sibérie comme tous les tigres est un solitaire. Il occupe un vaste territoire de 100 km² et n’accepte pas les intrus, notamment d’autres mâles.

    Il marque son territoire régulièrement en urinant et en griffant l’écorce des arbres.
    Sa fourrure change selon les saisons et s’éclaircit l’hiver pour mieux se fondre dans la neige.

    Reproduction

    Dès qu’une tigresse est en chaleur, le mâle, attiré par son odeur la rejoint.
    Les préliminaires sont assez courts. Ils se frottent l’un à l’autre en feulant et se roulent sur le sol.
    Le couple reste ensemble pendant quelques jours. Ils chassent et dorment ensemble puis le mâle repart.
    Une centaine de jours après, la femelle met au monde 1 à 3 petits dans une tanière naturelle qu’elle a aménagée.

    Couple tigre de Siberie

    Un couple affectueux. By Chadh

    A leur naissance, les nouveau-nés sont aveugles. Leur mère prend soin d’eux pendant 18 à 20 mois. Son dévouement n’a pas de limites et elle est prête à donner sa vie pour ses petits.

    Tigre de Siberie

    Panthera tigris altaica. Licence

    A 2 ans, les jeunes quittent leur mère pour conquérir leur propre territoire.

    Un jeune tigre de Sibérie pèse déjà 6 kg à 2 mois et commence à manger de la viande. Il chasse dès l’âge de 8 mois en observant sa mère.

    Protection

    La forêt sibérienne représente ¼ des réserves de bois mondial. La demande des pays industrialisés en papier est très forte. La destruction de cette forêt entraîne inévitablement celle de l’écosystème. Les tigres ont besoin d’un immense territoire ; réduire leur habitat aboutit à leur disparition.

    Tigre de Siberie

    Panthera tigris altaica. By Ber'Zophus

    En 100 ans, la population mondiale des tigres a diminué de 80% !
    Aujourd’hui, les tigres de Java et de Bali ont totalement disparu. Si le déboisage intensif et le braconnage continuent, dans moins de 50 ans, les tigres de Sibérie n’existeront plus.

    Tigre de Siberie

    Le tigre de Sibérie est menacé dans son habitat. © dinosoria.com

    Dans l’ancien régime soviétique, les tigres étaient protégés. Malheureusement, aujourd’hui, un braconnage intensif a réduit de manière dramatique la population.

    Pour sauver les rescapés, russes et américains ont décidé d’unir leurs efforts. Espérons qu’ils réussiront à sauver ce magnifique félin. On estime que la population de tigres de Sibérie s'élève à environ 500.

    Le Tigre : Mangeur d’hommes ?

    Le tigre ne s’attaquerait jamais aux hommes si on ne réduisait pas son habitat. Quand il ne trouve plus de proies, il peut s’infiltrer dans les villages qui bordent les forêts.
    Une tigresse n’attaque que pour défendre ses petits. Mais une mère n’est-elle pas prête à risquer sa vie pour protéger ses enfants ?

    Tigre de Siberie

    By Mape-S

    Il faut cesser de considérer les félins comme de gros chats. Ce sont des animaux sauvages qui ne demandent qu’à vivre tranquillement dans leur habitat naturel. Ils ne se domestiquent pas et d’ailleurs, quoi de plus sinistre qu’un tigre en cage en train de sauter dans un cercle pour amuser les enfants.
    On comptabilise entre 50 et 100 victimes par an à travers le monde, principalement en Inde. La surpopulation mondiale et l’avidité en sont les principales causes.

    Classification Animalia. Mammalia. Carnivora. Feliformia. Felidae. Pantherinae. Panthera

    V.Battaglia (03.2004). M.à.J 12.2007

     

    Références

    Le Tigre, collection Marshall Cavendish 1994. Larousse des Animaux, éditions Larousse 2006.
    Le Tigre, Hélène Montardre; éditions Atlas 2005

     

    Mammifères 3:  Le Tigre de Sibérie

     

     

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    Tigre du Bengale

     

    Le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris), également appelé tigre royal, est le plus répandu des tigres.

    La puissance et la férocité du tigre du Bengale fascinent. Au XVIIIe siècle, le naturaliste Georges de Buffon décrit ainsi le tigre du Bengale:
    « Le tyran brutal ne poursuit qu’un seul but : dépeupler l’univers, pour régner seul au milieu des victimes qu’il égorge ».
    Cette image de tueur est reprise avec Shere Khan, le tigre du Bengale du Livre de la Jungle.
    Son surnom de « mangeur d’hommes » lui a d’ailleurs valu bien des déboires.

     

     

    Portrait du tigre du Bengale

    Le tigre royal a besoin d’un vaste territoire auquel il est fidèle pendant de longues années.

    Tigre du Bengale

    Tigre du Bengale. © dinosoria.com

    Dans les forets humides d’Inde et d’Asie du Sud, le gibier abonde. Notre tigre y occupe ’au moins 60 km².
    La femelle se contente d’un territoire de 30 km².

    Le tigre du Bengale est un peu plus petit que le tigre de Sibérie. Le poids maximum pour un mâle est de 300 kg.

    Tigre royal: Un excellent nageur

    Le tigre royal adore l’eau et nage remarquablement bien. Il peut même traverser des bras de mer pour atteindre une île au large.

    C’est autour des points d’eau que ses proies viennent s’abreuver. Les points d’eau sont des endroits stratégiques.

    Tigre royal

    Le tigre royal nage très bien. © dinosoria.com

    C’est là aussi qu’au plus chaud de la journée, le tigre se désaltère et se baigne
    Prudent, il entre toujours dans l’eau à reculons. Sa puissance lui permet de chasser ses proies dans l’eau et de les transporter dans sa gueule jusqu’au rivage.

    Un environnement diversifié

    Le tigre du Bengale vit indifféremment dans les jungles, les forêts humides ou au milieu des vastes étendues marécageuses couvertes de bambous et de roseaux.
    Souffrant de la chaleur, ce prédateur recherche avant tout les points d’eau et les endroits couverts où il peut chasser à l’affût.

    Tigre blanc du Bengale

    Tigre blanc du Bengale dans les mangroves. By Eye of Einstein

    On le trouve dans différents types de forêts de l’Assam et du Bengale oriental ; également dans les mangroves du Sundarbans et dans certaines parties du Népal.

    Il fréquente également les forêts de l’Himalaya à la limite des neiges.

    Tigre du Bengale

    Famille de tigres royaux. © dinosoria.com

    C’est une des rares espèces de tigres qui a une petite chance de pouvoir se maintenir dans son habitat naturel. En effet, ce tigre est à l’aise, là où l’homme ne l’est pas c'est-à-dire dans la jungle inextricable ou dans les mangroves marécageuses, infestées
    Malgré la forte poussée démographique du Bengladesh, il est assuré de ne pas être dérangé dans de pareils endroits.

    Le sanctuaire de Sundarbans

    En 1972, le gouvernement indien a créé des réserves pour tenter de sauvegarder sa population de tigres.
    Les Sundarbans est une région du delta du Gange, constituée de petites îles et de marécages. Sa superficie est de 2 585 km².

    Tigre du Bengale

    Le tigre du Bengale est protégé dans les Sundarbans. © dinosoria.com

    Cette région est protégée car elle abrite, outre le tigre du Bengale, d’autres espèces menacées comme le crocodile marin ou la tortue bâtarde.

    C’est dans ce sanctuaire que le tigre royal a pu conserver sa liberté.

    Technique de chasse

    Malgré sa corpulence, le tigre du Bengale n’est pas un gros mangeur. En liberté, il ne consomme que 5 à 7 kilos de viande par jour.

    Il chasse à l’affût et reste au milieu des hautes herbes avant de se lancer à l’attaque.

    Tigre du Bengale à l'affût

    Le tigre du Bengale chasse à l'affût. © dinosoria.com

    Super prédateur, le tigre varie ses repas en fonction des opportunités. Sa préférence va vers les herbivores de grandes tailles comme les cerfs sambar. Si ce gibier manque, il se rabat sur de petits mammifères, des oiseaux, des poissons, des batraciens et même

    C’est un chasseur opportuniste qui s’attaque en priorité aux animaux malades ou affaiblis. Il ne poursuit jamais sa proie au-delà de 500 m. Il préfère économiser ses forces pour des proies moins rapides.

    C’est pourquoi, son taux de réussite est très faible : 1% à 3% environ de ses tentatives réussissent.

    Pourtant les armes ne lui manquent pas : ses canines mesurent 7,5 cm de long. De plus, ses bonds sont incroyables. Il peut franchir un fossé de 10 m de large.

    Tigre royal

    Approche discrète d'un tigre royal. © dinosoria.com

    Dès que le tigre a repéré une proie, il s’approche discrètement, en rampant, la tête rentrée dans les épaules.
    D’un bond formidable, le tigre fond sur sa proie. 250 kg s’abattent sur le dos de la victime. Les griffes et les canines lacèrent la nuque.
    Plaquée au sol, la proie est rapidement égorgée. La pression est maintenue jusqu’au dernier souffle de l’animal mis à mort.

    Si la proie n’est pas trop grosse, le tigre ramène violemment la tête de sa victime vers l’arrière et lui brise d’un coup sec les vertèbres cervicales.

    En principe, le tigre chasse en solitaire. Cependant, on a pu observer des alliances pour chasser de grosses proies comme les éléphants.
    Dans ce cas là, les tigres s’en prennent plutôt à un jeune. Ils le neutralisent en lui coupant les jarrets. Puis, ils renversent l’animal sur le sol en lui donnant de puissants coups de pattes. Ils l’achèvent d’une morsure à la gorge ou à la nuque.

    Jeune tigre du Bengale

    Jeune tigre du Bengale. © dinosoria.com

    Le tigre dévore rarement sa proie à l’endroit où il l’a tué. Il préfère traîner l’animal dans un endroit sûr.
    Il peut avaler jusqu’à 30 kg de viande en un seul repas. Si la proie est trop importante, il l’a recouvre de feuilles ou la plonge dans l’eau.
    Malgré toutes ses précautions, les charognards rodent. Il peut facilement se débarrasser des petits charognards, par contre, face à un crocodile, ses efforts sont vains.

    La reproduction

    La reproduction n’est pas liée à une saison mais s’effectue le plus souvent en octobre-novembre et en avril-mai. La femelle est fécondable pendant trois à sept jours. Les mâles sont guidés par les secrétions odorantes qu’elle laisse sur son chemin et par ses feulements.

    Quand deux partenaires se rencontrent, ils font une grimace caractéristique, ouvrent la gueule, retroussent les babines et gardent la langue pendante.

    Jeunes tigres royaux

    Jeunes tigres royaux. © dinosoria.com

    Puis, les préliminaires ritualisés s’engagent. Ils se poursuivent et se donnent de vigoureux coups de patte. La tigresse frotte ses moustaches contre celles du mâle, pousse des cris rauques

    Enfin, elle se couche à plat ventre afin que l’accouplement commence. Ce dernier est bref. Dès que le rut est terminé, la femelle chasse son partenaire. Un mâle adulte constitue une menace pour les futurs nouveau-nés.

    Elle élèvera seule ses petits pendant leurs deux premières années.

    Bebe tigre du Bengale

    Bébé tigre du Bengale. © dinosoria.com

    La gestation dure de 98 à 110 jours. En moyenne, une femelle met au monde 2 petits, jusqu’à 5 maximum. Les jeunes pèsent 1 kg à la naissance et sont aveugles pendant la première semaine. Ils sont sevrés vers 5 ou 6 mois.

    Leur apprentissage commence alors. Les liens affectifs entre la mère et ses petits sont très forts.

    Le jeune pourra se reproduire dès l’âge de 4 ans. Un tigre peut vivre 26 ans mais en liberté, son espérance de vie ne dépasse pas 16 ans.

    Le tigre « mangeur d’hommes »

    En Inde, dans les années 1920-1930, des tigres ont dévoré des centaines de personnes. Les tigres « mangeurs d’hommes » ne sont pas une légende.
    Ils le deviennent pour plusieurs raisons. La principale cause est bien sûr la disparition de leurs proies de base : les cervidés.
    L’homme devient donc une proie facile ; d’autant plus, que leur territoire a été réduit de 20 fois en à peine 100 ans.

    Femelle tigre et son petit

    Amour maternel entre cette tigresse et son petit. © dinosoria.com

    Si un tigre s’habitue à la chair humaine, il y prend goût.

    Au 19e siècle, le tigre du Bengale tuait 1 000 indiens chaque année. Ces chiffres ont grandement baissé aujourd’hui du fait d’une population plus réduite. Cependant, ils continuent à sévir dans quelques endroits.

    Depuis le 16e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle, les nababs et notables indiens chassaient le tigre. Avec l’introduction des armes à feu, ces chasses traditionnelles à dos d’éléphants se transformèrent en véritables massacres.
    En 1938, le maharadjah d’Udaïpur tua des milliers de tigres !

    Couple de tigres du Bengale

    Prince et Saba. By Cinetech . Licence

    La pharmacopée chinoise a toujours accordé une grande valeur aux organes du tigre. La chasse intensive liée au commerce s’est rajoutée à la déforestation.
    Les paysans indiens, pour protéger leur bétail, tuèrent à l’aide d’appâts empoisonnés, trois fois plus de tigres que les chasseurs.

    Ce carnage dura jusqu’en 1969, date à laquelle le tigre fut inscrit sur la liste rouge des espèces menacées. Quand le gouvernement indien prit conscience de la catastrophe, il ne restait plus que 1 800 tigres à l’état naturel.

    Tigre blanc du Bengale

    By Tambako The Jaguar

    En 1972, le WWF organisa une grande collecte de fonds baptisée « Opération Tigre ». Grâce à cet apport, 6 000 villages furent déplacés.

    Aujourd’hui, l’Inde dispose de 15 réserves naturelles. Dès 1979, on comptait 2 500 tigres au Bengale ; en 1979 : 4 000. Aujourd’hui, la population s’élève à environ 5 000 individus.

    Classification: Animalia. Mammalia. Carnivora. Feliformia. Felidae. Pantherinae. Panthera

    V.Battaglia (01.2005). M.à.J 12.2007

     

    Références

    Le Tigre, collection Marshall Cavendish 1994. Larousse des Animaux, éditions Larousse 2006
    Le Tigre, Hélène Montardre; éditions Atlas 2005

     

    Mammifères 3:  Le Tigre du Bengale

     

     

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    Loup marsupial ou tigre de Tasmanie

     

    Le loup marsupial (Thylacinus Cynocephalus) a d’abord été appelé « tigre de Tasmanie » en raison de sa robe rayée. Le tigre de Tasmanie est également appelé loup de Tasmanie ou Hyena.

    On considère que le loup marsupial ou Thylacine a disparu en 1936.
    Pourtant, certains témoignages tendraient à prouver que quelques spécimens de tigres de Tasmanie ont pu survivre.

     

     

    Portrait du tigre de Tasmanie

    Les thylacinidés (loups marsupiaux) étaient des prédateurs ressemblant à des chiens.

    Il y a environ 10 000 ans, la Tasmanie s'est séparée du continent australien. Certaines espèces se sont donc retrouvées isolées dont le diable de Tasmanie et le tigre de Tasmanie. Mais, le tigre de Tasmanie est également présent en Australie continentale jusqu'en Papouasie Nouvelle-Guinée.Des peintures rupestres qui représentent cet animal ont été découvertes.
    Thylacinus cynocephalus, également baptisé tigre de Tasmanie, a survécu sur le continent australien jusque voici 3 000 ans. Sur l’île de Tasmanie, il a survécu jusque dans les années 30.

    Le tigre de Tasmanie était communément brun, mais sa robe variait du jaunâtre au gris. Sa robe était ornée, sur le dos, d'une dizaine de rayures sombres. Thylacinus avait une longue queue rigide. Ses mâchoires puissantes étaient pourvues de 46 dents pointues. Sa gueule pouvait s'ouvrir à 120 degrés.

    Tigre de Tasmanie

    Tigre de Tasmanie. (Domaine public)

    C’était le plus grand des marsupiaux carnivores récents. Il pesait entre 20 et 30 kg. Le mâle était plus grand que la femelle avec une longueur pouvant atteindre 1,80 m pour 56 cm de haut au garrot.

    Thylacinus cynocephalus

    Thylacinus cynocephalus au zoo de New York en 1902. (Domaine public)

    Le thylacine se nourrissait de toutes espèces d'animaux, notamment de petits mammifères et d'oiseaux nichant à terre. Il était plutôt nocturne et solitaire.

    Comme tous les marsupiaux, les embryons (4 en moyenne) venaient au monde avant de rejoindre le marsupium. Cette poche externe permet aux embryons de finir leur développement.

    Le massacre du loup marsupial

    Au 19e siècle, les colons européens développèrent leur activité en Tasmanie. Rapidement, le thylacine fut considéré comme un tueur de moutons par les éleveurs.
    En 1832, il fut tenu pour responsable de la mort de 18 moutons dans un petit village. Il devint alors l’ennemi public N° 1.
    Parallèlement, les chiens sauvages tuaient trois fois plus d’ovins.

    Le plus gros des marsupiaux carnivores fut dès lors chassé intensivement. Des primes furent accordées à ceux qui ramenaient les dépouilles.
    En 20 ans, 2 184 loups marsupiaux furent abattus.

    Loup marsupial

    Loup marsupial . Dessin de 1808

    Au début du 20e siècle, il avait presque déjà disparu. Le dernier thylacine présent en Europe mourut au zoo de Londres en 1931. Le dernier représentant de l’espèce s’est éteint, lui, en 1936 à l’âge de 13 ans au zoo de Hobart.

    Tigre de Tasmanie

    Le tigre de Tasmanie a été exterminé au 19e siècle. (Domaine public)

    Quelques années plus tard, le gouvernement tasmanien accorda au loup marsupial une protection officielle, mais il était déjà trop tard.

    C'est en 1986 que le tigre de Tasmanie a été déclaré officiellement comme une espèce éteinte.

    Le tigre de Tasmanie toujours vivant ?

    Plusieurs expéditions ont été organisées pour retrouver la trace du Thylacine, mais toutes ont échoué.
    Quelques campeurs et chasseurs ont affirmé avoir repéré des traces. En 1966, des poils d’un loup marsupial ont en effectivement été identifiés au nord-ouest de l’île.

    Le célèbre magazine américain National Geographic perdit beaucoup d’argent à suivre cette piste sans résultat.

    Plus récemment, le Thylacine aurait été signalé dans une des vastes réserves de l’île. La confirmation n’a pas été apportée.
    Un magazine australien a offert une très forte récompense à quiconque pourra apporter la preuve qu'il existe encore un tigre de Tasmanie vivant.

    Il faut souligner que régulièrement quelques spécimens d’espèces que l’on pensait éteintes réapparaissent miraculeusement en Australie.
    La taille des espaces naturels australiens est telle qu’il est difficile de pouvoir comptabiliser avec certitude le nombre d’espèces.

    Aujourd’hui, l’Australie semble avoir pris conscience de son patrimoine national. Avec les efforts effectués, peut-être verra-t-on un jour le loup marsupial surgir des vallées perdues de Tasmanie ?

    Le clonage du Tigre de Tasmanie

    Des chercheurs de l'Australian Museum pensaient être en mesure, par des manipulations génétiques, de ramener à la vie le tigre de Tasmanie. En effet, L'ADN issu d'un petit tigre conservé dans de l'éthanol avait pu être reproduit avec succès et cela rendait théoriquement possible, d'ici une dizaine d'années, la résurrection de cette espèce. Il restait à introduire un fragment de cet ADN dans les cellules sexuelles d'un autre marsupial qui aurait servi de mère porteuse.

    Clonage tifre de Tasmanie

    Jeune Loup marsupial conservé dans de l'éthanol

    Mais, en février 2005, le Muséum d’Australie a renoncé au clonage du tigre de Tasmanie. Le nouveau directeur estime que le matériel génétique dont dispose le musée est trop abîmé pour permettre le clonage de l’animal.
    Certains estiment que ce projet est irréalisable. Ce n’est pas l’avis du Pr Archer, initiateur du projet, qui espère que son idée pourra un jour être menée à bien ailleurs qu’au Muséum.

    Classification : Animalia. Mammalia. Marsupialia. Dasyuromorphia. Thylacinidae. Thylacinus

    V.Battaglia (02.2004) M.à.J 04.2005

     

    Mammifères 3:  Loup marsupial ou tigre de Tasmanie

     

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    Tigre de Sumatra

     

    Plus petit et à la robe plus rousse que le tigre du Bengale, le tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) est en voie d’extinction.

    Bien que protégé dans plusieurs réserves de Sumatra, ce tigre est victime du braconnage. Il ne resterait qu’environ 400 tigres dans le centre et le sud de l’île de Sumatra.
    Comme son nom l’indique, ce tigre est endémique à l’île de Sumatra et il est donc impératif que le gouvernement indonésien prenne des mesures pour éviter sa disparition.

     

     

    Le tigre à la conquête du monde

    Sumatra étant une île, certains doivent se demander comment le tigre a réussi à coloniser cette partie du monde.

    A l’origine, les tigres vivaient au nord de l’Asie, sous un climat tempéré. Lors des grandes glaciations, il y a environ deux millions d’années, certains migrèrent vers des régions moins froides.
    Les tigres se dispersèrent vers la Mandchourie, la Corée, le Turkestan et les forêts de l’Inde. D’autres tigres poursuivirent leur voyage pour atteindre la Chine, l’Indochine et la péninsule malaise.

    Tigre de Sumatra

    Tigre de Sumatra. By Brimac The 2ND

    Le tigre est un excellent nageur. Quelques tigres ont rejoint Sumatra à la nage et de là, ils ont peuplé les îles de Java et Bali. Malheureusement, les sous-espèces de Java et Bali sont éteintes.

    Portrait du tigre de Sumatra

    Le mâle pèse de 100 à 140 kg et la femelle de 75 à 110 kg. Il mesure en moyenne 1,40 à 2,50 m . Sa robe est rousse avec des rayures noires assez larges et rapprochées.

    Il possède de longs favoris qui rendent sa tête encore plus large. On le reconnaît facilement à son collier blanc. C’est le seul tigre à en posséder un.

    Tigre de Sumatra

    Le tigre de Sumatra possède de longs favoris et un collier blanc. By Silvain de Munck

    Tous les tigres ont besoin d’un vaste territoire pour chasser. A Sumatra, ce territoire est décuplé du fait de la raréfaction des proies.
    Bien que vivant en forêt, il ne monte aux arbres qu’en cas de danger.

    Chaque tigre délimite son territoire en griffant les arbres et en aspergeant d’urine les broussailles.

    Tigre de Sumatra

    Tigre de Sumatra. By Brian Scott

    C’est surtout autour des points d’eau que le touriste aura la chance d’observer un tigre de Sumatra.
    C’est là que les proies viennent s’abreuver. De plus, le tigre adore se baigner pour lutter contres les fortes chaleurs.

    Tigre de Sumatra

    Le tigre de Sumatra peut être observé près des points d'eau. By Jeff Kubina

    La résistance du tigre lui permet de franchir de grandes distances à la nage mais il sait également chasser ses proies dans l’eau.
    Le tigre de Sumatra ne dédaigne donc pas à l’occasion quelques poissons, grenouilles ou lézards.

    Le tigre de Sumatra en danger

    Les tigres de Sumatra sont regroupés en très petit nombre dans des réserves. La réduction des effectifs et le morcellement des territoires a pour conséquence des malformations congénitales et des problèmes de fécondité dus à la consanguinité.

    Tigre de Sumatra

    Le tigre de Sumatra est en danger d'extinction . By Silvain de Munck

    Le WWF se bat actuellement pour permettre à ce tigre de ne pas disparaître.
    Le braconnage est malheureusement la principale cause de la réduction des effectifs.

    Peaux, dents et griffes sont revendues dans différents pays asiatiques. Malheureusement, la pharmacopée chinoise accorde toujours une grande valeur aux organes du tigre.
    Bien que l’on sache parfaitement que tout cela relève du mythe, les tigres continuent à être abattus pour les soi-disant vertus médicinales ou aphrodisiaques que ses organes apportent.

    L’autre menace est l’exploitation des forêts dans des zones où les dernières populations ont trouvé refuge.

    Tigre de Sumatra

    Panthera tigris sumatrae. By Tharendra

    Pour que patrimoine génétique d’une espèce animale puisse se transmettre sans altérations, une population ne doit pas descendre en dessous des 500 individus.
    Compte tenu du faible effectif de tigres de Sumatra, les zoos ne peuvent plus en prélever. Actuellement, il y a environ 230 tigres de Sumatra en captivité.

    Cependant, il existe un programme européen qui instaure un système d’échanges entre les différents zoos avec comme objectif de préserver les différentes espèces dont le tigre de Sumatra.

    Classification: Animalia. Mammalia. Carnivora. Feliformia. Felidae. Pantherinae. Panthera

    V.Battaglia (24.06.2007)

     

    Références

    Le Tigre, collection Marshall Cavendish 1994. Larousse des Animaux, éditions Larousse 2006
    Le Tigre, Hélène Montardre; éditions Atlas 2005

     

    Mammifères 3:  Le Tigre de Sumatra

     

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