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    Courances, la vie de château dans

    le gâtinais

     

    Par Céline Fion
     

    Situé en bordure d’Essonne, Courances est surtout connu pour son château, s’affirmant dans un parc remarquable qui mêle inspirations anglaises et françaises. Son paisible centre-ville mérite également le détour. 

    Vue sur le château de CourancesOn retrouve dans la façade du château des inspirations venues tout droit de Fontainebleau.

    Nombreux sont les visiteurs qui se pressent principalement dans ce coin d'Essonne pour passer les grilles du château. Simple manoir au XVIIe siècle, le bâtiment se façonna une identité en fonction des envies de ses différents propriétaires jusqu’à se parer d’un escalier en fer à cheval majestueux et à révéler ses briques rouges pour coller au style Louis XIII. Depuis la fin du XIXe, le château appartient à une même lignée. La famille de Ganay continue de l’utiliser comme résidence secondaire mais à ouvert certaines pièces à la visite. L’occasion d’admirer entre autres un billard ayant appartenu au général Montgomery et des « singeries » en tapisserie.

    Le Miroir, bassin des jardins de Courances

    Courances est riche de dizaines de sources, elles permettent la culture du cresson et alimentent les dix-sept pièces d'eau du parc. 

     

    Jardins anglais, français, japonais 

    Le parc qui entoure le bâtiment est des plus singuliers. Conçu comme un jardin d’eau, il évolua lui aussi avec le temps, passant notamment entre les mains des Duchêne père et fils. Si certaines lignes évoquent le travail de Le Nôtre (qui n'œuvra pourtant pas à Courances), le parc a gagné en caractère dans la seconde moitié du XXe siècle, sur l’impulsion de Jean-Louis de Ganay. Par souci d’efficacité, le noble maire décida de simplifier les lignes et de laisser le jardin s’épanouir « à l’anglaise ». Le mélange entre classicisme français et « laisser-aller » à l’anglaise font toute la richesse du lieu. En déambulant, y compris sur les pelouses dont l’accès est autorisé, les visiteurs tomberont sur un atypique recoin : un jardin japonais et ses arbres  rares taillés en nuage.

    mairie de courances

    Un chemin de randonnée passe devant la mairie de Courances, pour une découverte du Gâtinais.

    Village de charme 

    Il serait regrettable de quitter Courances au sortir du château sans admirer le reste du village. Avec son plan en étoile, il charme par la délicatesse de ses basses maisons de pierre et de tuiles. Malgré sa petite taille, Courantes a su préserver la présence d’une école qui s’épanouit à l’ombre de l’église du 12e siècle. Elle borde un remarquable lavoir, à la charpente façonnée à la main. En s’éloignant du centre, et en suivant le fil de la rivière Ecole, l’on tombera sur le Moulin grenat, admirablement rénové, au cœur d’un cadre bucolique qui invite à la balade, à seulement quarante-cinq kilomètres de Paris.

     

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    Venise insolite : 4 endroits à visiter

    absolument !

     

    venise-insolite-4-endroits-a-visiter-absolument

    Vous partez en week-end en Italie, et plus précisément du côté de Venise ? Que diriez vous de changer vos habitudes, et des lieux touristiques, pour découvrir Venise sous un autre angle ? Que diriez vous de découvrir 4 lieux insolites dans cette merveilleuse ville ?

     

    Visiter l’historique chapelle de Saint Marc

    Le Castello est un quartier de Venise où se trouve l’église San Francesco della Vigna et la chapelle de Saint Marc, construite en 774, puis reconstruite plusieurs fois au cours des siècles.

    Selon la légende, c’est là qu’un ange serait apparu et aurait prononcé l’actuelle devise de Venise « Pax tibi Mace Evangelista meum », « la paix soit avec toi, Marc, ici reposera ton corps ».



    Aussi, et bien qu’elle ne soit pas très impressionnante, il est cependant intéressant de s’y rendre, étant donné qu’elle représente beaucoup pour la belle ville de Venise.

    Rendez-vous donc pour une courte visite dans la cour de l’église San Francesco della Vigna, à côté de l’Arsenal, avant de continuer votre visite du quartier ! Cette dernière est ouverte tous les jours de 8h à midi puis de 15h à 19h.

    Et puis, si vous avez la chance de visiter Venise au printemps ou en été, faites donc un tour au potager de l’église ! Réservez auprès d’un moine, qui prendra plaisir à vous faire une petite visite, au cours de laquelle vous pourrez même goûter au raisin sur place.

     

    Flâner dans le jardin de Cannaregio

    Vous êtes amoureux de la nature ? Rendez-vous vite au Cannaregio, magnifique espace vert situé entre la rue Valmarana et le Rio dei Santi Apostoli, au sein d’une communauté de sœurs.

    Sur place, vous pourrez y trouer de nombreux figuiers, abricotiers, grenadiers, ainsi que des rosiers, vignes et autres surprises fleurissantes ainsi qu’un potager.

    Il est notamment agréable de s’y promener au printemps ou en été, et il est très peu fréquenté, ce qui en fait un lieu romantique et reposant.

    Pour le découvrir, rendez-vous au 4629 B Calle Valmarana, sonnez à la conciergerie et demandez à visiter le jardin.

     

    Dénicher de bonnes affaires dans la Libreria Acqua

    Que vous soyez un avide lecteur ou non, vous serez enchanté par la Libreria Acqua. Cette dernière, à deux pas de la Piazza San Marco, regorge de livres en tous genres et à tous les prix.

    Aussi, il s’agit vraiment d’un « must do » lorsque pour toute personne se demandant que faire à  Venise !

    Son principal intérêt est son intérieur. Vous aurez l’impression de vous trouver dans une caverne aux trésors, où des livres sont disposés sur des étagères, dans une baignoire ou une gondole… A vous de fouiller et trouver votre bonheur !

     

    Découvrir le street art vénitien à Venise Mestre

    Si vous aimez l’art et en particulier le street art, vous trouverez de quoi vous satisfaire à Venise. Pour cela, rendez-vous dans le parc de Vanish à Venise Mestre. Vous y admirerez de nombreux murs décorés par différents artistes de rue.

     

    Vous voici désormais paré à découvrir Venise comme un véritable local !

     

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    Besançon : tous les temps d’une capitale

     

    Par Philippe Bourget
    source : Détours en France n°157, p. 46
     

    Structurée par Vauban, façonnée par l’horlogerie, Besançon incarne une certaine rigueur. Mais être capitale régionale exige d’avoir des élans contemporains. Alors, les hôtels particuliers se rénovent, la vie culturelle s’épanouit et la cité séduit.

    Vue depuis la citadelle de Besançon.


    Du point de vue de la citadelle. Chef-d’œuvre d’art militaire, la citadelle et les forts qui lui sont liés illustrent tout le génie de Vauban : enceintes, tours bastionnées, courtines, demi-lunes...30 ans de travaux – et une telle fortune que le Roi-Soleil demanda « si d’or elle était » – furent nécessaires pour la terminer, début XVIIIe siècle. Par le chemin de ronde ouest, qui débute par la tour de guet « de la Reine », on découvre les collines de Chaudanne et des Buis, la vallée du Doubs et une partie de la ville.

    Haute vitesse ferroviaire depuis décembre 2011. Cité des Arts et de la Culture, « maison d’écrivain » Victor-Hugo en 2013. Tramway en 2015. Quelle mouche a piqué Besançon ? L’une des plus discrètes capitales régionales françaises a décidé de faire – un peu – parler d’elle. On allait dire : il était temps. Car, dans la liste des villes touristiques françaises, Besançon n’est pas au top de la fréquentation. À sa décharge, une agglomération de seulement 170 000 habitants, loin de la puissance de feu des Toulouse, Bordeaux, Lyon, Strasbourg et consorts... Pourtant, Besançon, c’est d’abord un site unique. Imaginez : une rivière, le Doubs, prête à fermer sa « boucle » et dont l’arrondi protège le centre historique. Au-dessus, sentinelle inexpugnable, la citadelle de Vauban, inscrite depuis 2008 au patrimoine mon- dial de l’Unesco. Un formidable ouvrage de défense, plaqué sur le verrou rocheux et locomotive touristique de la cité. Tout autour, de la verdure, comme si la ville hésitait à être autre chose qu’une grande préfecture à la campagne. Besançon, c’est aussi une couleur de pierre (dite pierre calcaire de Chailluz), mélange gris-bleu et beige un peu froid qui entretient une image austère. N’est pas Dijon qui veut! Pourtant, cette pierre cache des hôtels particuliers – presque – aussi beaux qu’en Bourgogne.

     

    La citadelle de Besançon.


    La citadelle est organisée en un trio de bastions successifs : les « enceintes » ou les « fronts ». Ci-dessus, le front Saint-Étienne protégeant le côté ville.

    Besançon, c'est d'abord un site unique. Imaginez : une rivière, le Doubs, prête à fermer sa « boucle » et dont l'arrondi protège le centre historique. Au-dessus, sentinelle inexpugnable, la citadelle.

    Besançon est née une seconde fois d’une conquête, celle de Louis XIV qui l’arrache des mains du royaume d’Espagne, en 1674. La voilà française, avec les attributs associés. Elle récupère parlement, université, intendance, jusque-là à Dole. Et une organisation urbaine cloisonnée, avec Saint-Jean « quartier des chanoines » (au pied de la citadelle) et Saint-Pierre « quartier politique et bourgeois » (édifices monumentaux, hôtels particuliers). En marge du Doubs, se tiennent les « quartiers populaires » (Rivotte, Battant). Tout ceci à l’ombre de fortifications qui veillent à sa sécurité (la citadelle, les forts Griffon, Beauregard, Chaudanne...).

     

    La ville basse de Besançon.


    Une vision peu habituelle de la ville basse de Besançon, délimitée par la boucle du Doubs. La photo est prise depuis le palais Granvelle, pièce d’orfèvrerie de l’architecture Renaissance. Nicolas Perrenot de Granvelle, issu de la petite noblesse locale, deviendra garde des Sceaux, premier conseiller et homme de confiance de Charles Quint. Au XVIe siècle, sa fortune et sa puissance politique seront sans équivalent dans toute la Franche- Comté. À l’arrière-plan, la cathédrale Saint-Jean et la citadelle.

    À pied, la balade révèle ces pans d’histoire et leurs adaptations contemporaines, mélange de classicisme et de modernité. Le point de concentration, c’est la place du 8-Septembre, où trône l’hôtel de ville. Drôle de « frontière », d’ailleurs. Au nord- ouest, les rues piétonnières signent l’animation marchande. Au sud-est, la Grande-Rue perd (trop) vite ses chalands et marque l’entrée dans Saint-Jean, résidentiel, plus sombre, au pied de la citadelle.

     

    La rue piétonnière des Granges à Besançon.


    La piétonnière rue des Granges, bordée de belles façades anciennes. Osez une incursion dans la cour du n° 74, pour son incroyable escalier Louis XV en bois.

    Partons au nord-ouest. Voici la place de la Révolution, large esplanade réservée aux piétons, rénovée en 2002, dominée par une grande fontaine et l’ancienne halle aux grains, aujourd’hui musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Derrière le musée, le moderne marché des Beaux-Arts abrite les effluves irrésistibles de la gastronomie franc-comtoise (nous vous conseillons le stand de Sandrine et Pascal Colas, La Crèmerie du Marché).

     

    Place de la Révolution à Besançon.


    Avant d’être baptisée place de la Révolution (en 1904), elle s’est appelée du Puits-du-Marché, puis du Marché. Nombre de Bisontins la connaissent toujours sous ce nom. Lieu très animé, elle dessert le Conservatoire, installé dans l’ancien grenier à blé de style Régence, le musée des Beaux-Arts et le temple protestant, ancien hospice Saint-Esprit (XIIIe-XVe siècles).

    Depuis la place, on accède aux quais du Doubs, en empruntant le passage Port- Mayeur, utilisé jadis pour rejoindre la rivière. Retour au classicisme sur le quai Vauban, remarquable par ses façades à arcades XVIIe siècle. Un quai qui devient branché le soir, avec cafés-terrasses et restaurants.

     

    Quai Vauban à Besançon.


    Pour avoir une belle vue sur l’ensemble architectural (fin XVIIe siècle) bordant le quai Vauban, placez-vous sur le pont Battant ou juste en face, quai Veil-Picard. Ce « rempart » de façades classiques se dédoublant sur le miroir du Doubs est l’œuvre des frères Robelin, ingénieurs formés par Vauban.

    Parlons un peu des hôtels particuliers. Le plus célèbre est le palais Granvelle. Construit au XVIe siècle pour Nicolas de Granvelle, garde des Sceaux de Charles Quint, ce splendide quadrilatère Renaissance à la toiture vernissée abrite le musée du Temps (à visiter, c’est l’histoire industrielle de la ville, rappelez-vous le conflit de Lip dans les années 1970). Sa cour et la place située derrière, ombragée, sont des lieux de passages urbains. Grande-Rue et alentour, on citera aussi les hôtels particuliers Terrier-de-Santans, Petit-de-Marivat, Pourcheresse-d’Étrabonne, de Lavernette... Tous XVIIe ou XVIIIe siècle, rénovés ou méritant de l’être, stricts dans leur damier bleu-beige. On poursuit l’exploration de la Boucle : le quartier Saint-Jean et ses anciens couvents devenus résidences ; la cathédrale et son horloge astronomique ; les trajes, petits passages entre les immeubles ; le théâtre de Ledoux et la Kursaal ; le quartier Ruty et son imposante caserne...

     

    Le "traje" bisontin.


    Le « traje » bisontin est l’égal du « traboule » lyonnais : un passage piéton entre deux rues.

    Sur la trace des grands auteurs. Nombre de grands auteurs ont marqué Besançon. Victor Hugo y a vu le jour (140, Grande-Rue). Tristan Bernard est né à deux pas, au 23, Grande-Rue. Le poète Stéphane Mallarmé fut professeur au lycée impérial, en 1866. Stendhal situe au palais de justice le procès de Julien Sorel, dans Le Rouge et le Noir. Balzac fait vivre dans l’hôtel de Valay (rue de la Préfecture) l’héroïne de son roman Albert Savarus (1842). Colette y passait des étés. Et Pasteur fut élève et maître d’études au collège de Besançon, de 1839 à 1842 (fontaine sur la façade du lycée Victor Hugo, rue du Lycée). Que du beau monde ! Visite nocturne contée « Parole d’Artiste », avec le théâtre Envie. Réservation à l’office de tourisme : 03 81 80 92 55.

     

    Photos-Villes du Monde 2: Besançon : tous les temps d’une capitale

     

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    Belfort : une ville cœur de lion

     

    Par Philippe Bourget
    source : Détours en France n°157, p. 24
     

    Médiévale, haussmannienne, militaire, ouvrière... Sur fond de vertes collines et de ligne bleue des Vosges, entre Alsace et Franche-Comté, la cité belfortaine possède un patrimoine historique et culturel riche d’influences diverses. Un trésor souvent méconnu et, donc, à découvrir.

    Le lion de Belfort


    Le Lion, œuvre monumentale (22 mètres de long, 11 mètres de haut) de Bartholdi, en blocs de grès rose des Vosges, symbolise la résistance héroïque des soldats français lors du siège de Belfort, en 1870-1871.

    En France, il y a des villes « attendues », et d’autres surprenantes. Lorsqu’on arrive à Belfort pour la première fois, c’est une évidence : cette cité atypique relève de la seconde catégorie. Le cœur de la ville, ce pentagone que dominent la citadelle et le Lion, intrigue. L’alchimie entre la rigueur militaire et le grès rose de la pierre, le contraste entre la symétrie urbaine et la désinvolture des terrasses, l’absence de bruits d’automobiles : cela ne ressemble à rien de connu. Pour être ordonnée, Belfort l’est. Et de la terrasse du Lion, le panorama est limpide. Au pied, la cité médiévale et ses toits de tuiles ponctués de fenestrons. Autour, les fortifications aux trois tours bastionnées. Plus loin, le quartier haussmannien et la coupole d’ardoise de l’antique magasin Gillet-Lafond. Au-delà de la Savoureuse, paresseuse rivière, c’est le Belfort des temps modernes, celui du quartier populaire du faubourg des Vosges, des bâtiments bleus d’Alstom et des cités HLM. En levant la tête vers les collines verdoyantes (monts du Salbert et de la Miotte) et la ligne bleue des Vosges, on est encore rappelé au passé militaire de la ville : la façade rose du conseil général, ancienne caserne du génie et de l’artillerie, l’îlot de fortifications de la Corne de l’Espérance et d’autres forts désaffectés, noyés dans la verdure.

    La citadelle Vauban

    Pas convaincu ? Retournez-vous. Le Lion, œuvre monumentale (22 mètres de long, 11 mètres de haut) de Bartholdi, en blocs de grès rose des Vosges, symbolise la résistance héroïque des soldats français lors du siège de Belfort, en 1870-1871. Pas moins de 103 jours de combat acharné, au cours desquels le jeune colonel Denfert-Rochereau résistera avec 16 000 hommes aux assauts de 40 000 Prussiens. Au-dessus du Lion, la citadelle témoigne du rôle de bastion qu’a toujours tenu Belfort.

    La citadelle de Vauban
    Ville au-dessus de la ville, le camp retranché surplombe et protège la cité. Vauban, puis le général Haxo, a fait de cette citadelle l’une des plus célèbres de France. Elle se visite : fossés, bastions, souterrains racontent l’histoire militaire et stratégique de Belfort.   Ici, la tour des Bourgeois, vestige du château médiéval que Vauban avait abaissé pour la rendre moins vulnérable.

    Formidable ouvrage, rougeoyant dans le soleil couchant ! Ancien château remodelé par le comte de La Suze, consolidé par l’inévitable Vauban à partir de 1687, remanié par le général Haxo au XIXe siècle, la citadelle rappelle que la ville, érigée dans la trouée de Belfort, a toujours constitué un passage clé entre les mondes rhénan et latin. Une balade dans les fossés et la visite des souterrains confirment la vocation militaire de Belfort, une vocation qui, jusque dans les années 1990, lui collera l’étiquette de ville de caserne et de troufions, grise et terne. Il est temps de « descendre » en ville, pour s’apercevoir que cette image est désormais obsolète. Parmi les curiosités, l’adorable Grand-Rue, médiévale à souhait avec sa place de la Petite-Fontaine ; la porte de Brisach et son fronton hommage au Roi-Soleil ; la place de la Grande-Fontaine et ses terrasses de restaurants ; la cathédrale Saint-Christophe, du XVIIe siècle, rose de plaisir au crépuscule, dans son grès vosgien ; l’hôtel de ville, XVIIIe également, son clocheton et sa belle salle d’honneur.

     

    Place de la Grande-Fontaine


    Place de la Grande- Fontaine, dans le cœur de la vieille ville au pied de la citadelle. Les bâtiments à usage d’habitation, en grès rose des Vosges pour la plupart, ont bénéficié d’une réhabilitation respectueuse et simple : mise en couleur des volets, mise en valeur des chaînages, des encadrements et des détails sculptés.

    Place de la République, retour à l’ordre et aux symboles du pouvoir : à l’impeccable préfecture répond le plan strict du tribunal de grande instance. Nous leur préférons l’ovale et la jolie marquise de la salle des fêtes, qui occupe l’ancien manège militaire du XVIIIesiècle. Au passage, impossible d’éviter le « pèlerinage » de Chez Perello. Rue Porte-de-France, cette antique épicerie, aujourd’hui restaurant, a conservé son décor d’origine à étagères et galerie de bois. Elle porte en façade un lion, en bronze, le premier à avoir été installé en ville, en 1876. Il faut aussi voir le musée des Beaux- Arts, installé dans la tour bastionnée n° 41 et la remarquable halle métallique Fréry, hôte du marché couvert. Ainsi que tous ces beaux immeubles du quartier haussmanien, construits pour accueillir les Alsaciens émigrés en France après l’annexion de l’Alsace par les Allemands, en 1871. C’est de cet apport qu’est née la richesse industrielle de Belfort, et du transfert de l’Alsace à Belfort des entreprises SACM (aujourd’hui Alstom) et DMC.

    Faubourg des Vosges, le Belfort ouvrier

    Place du Docteur-Corbis


    Pour en finir avec son image de ville de garnison, Belfort cultive le goût du confort citadin. Les abords de la Savoureuse sont aménagés en promenade, ici, sur la place du Docteur- Corbis, à deux pas du théâtre scène nationale Le Granit, relooké par Jean Nouvel en 1983.

    Car passé les façades pastel des quais et de la place Corbis, avec son théâtre revu par Jean Nouvel, une autre ville commence. Elle s’étend vers l’avenue Jean-Jaurès, jusqu’à ce quartier ouvrier aux maisons jumelles et mitoyennes à deux niveaux et à jardinet. C’est là, avenue de Lorraine et rue Dannemarie, que le capitalisme social, dans sa « largesse, » a logé ses employés, près des usines. Ce furent d’abord des Alsaciens. Puis vinrent des Italiens, des Polonais, des Turcs, un melting-pot qui fonde aujourd’hui l’identité de la ville, réputée pour le savoir-faire de ses cols bleus. Franc-comtoise, alsacienne, « immigrée » : c’est dans ses origines variées que Belfort a trouvé les ressources pour s’imaginer un avenir de « ville ouverte », festive – les Eurockéennes, 100000 spectateurs chaque année – et culturelle – Donation Jardot, Festival international du film de Belfort. Depuis décembre, Paris n’en est plus qu’à 2h15. La ville saisira- t-elle cette chance pour sortir de son relatif anonymat touristique ?

     

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  • Flavigny-sur-Ozerain, l'harmonie gourmande

    Par Dominique Roger - Hugues Derouard - Mélanie des Monstiers
     

    Ce petit village médiéval perpétue depuis plus 500 ans la même recette de bonbons ronds anisés, il n’a de cesse de nous laisser croire que la gourmandise est une vertu.

    det_hs_village_13_flavigny_fli_daniel_jolivet2.jpgUne étendue de toits bruns au milieu des feuillus, un rêve de campagne ?

    C'est l'histoire d'un village situé entre Chablis et Dijon, perché sur une colline cerclée de bocages, de pentes boisées et de vignes... La force du rayonnement spirituel de Flavigny-sur-Ozerain, lui conféra, jusqu’au XIXe siècle, attractivité et richesse.

    Un beau village installé au sommet d'une colline boisée.

    L'Anis de Flavigny

    Au nord de la Côte-d'Or, à proximité de l'antique Alésia, un doux parfum embaume le paysage vallonné... un doux parfum qui nous mène au sommet d'une colline, au coeur du village médiéval de Flavigny-sur-Ozerain. Mais quelle est donc cette odeur envoûtante ?

    Une mystérieuse potion ancestrale à base de graine d'anis vert, de sirop de sucre et d'arômes naturels, qui se transforme en « un bonbon blanc, dur et rond comme un petit pois » : l’Anis de Flavigny.

    det_hs_village_13_fli_is_compo.jpg1. Voici le lieu où sont produits les fameux "Anis de Flavigny". Ces petites friandises étaient appréciées par Louis XIV et Madame de Sévigné, Madame de Pompadour et la comtesse de Ségur.
    2. L'église de Saint-Genest (XIIIe siècle) est un lieu de rassemblement des agriculteurs et producteurs locaux regroupés en association, qui préparent là de bons petits plats et vous serviront un verre de leur cuvée. Cette église a intégré les éléments romans du sanctuaire précédent dans son architecture.

    « Un bien bon bonbon » parfumé à l’anis ou au cassis, au citron, à la fleur d’oranger, au gingembre, à la mandarine, à la menthe, à la réglisse, à la rose ou à la violette, fabriqué depuis plus de 500 ans par les dragéistes dans l’antre de l’abbaye Saint-Pierre. Une chose est sûre, sans les détenteurs de ce savoir-faire ancestral, Flavigny ne serait pas tout à fait le même.

    Plus qu'une simple friandise, l'Anis de Flavigny raconte l'histoire du village au fil du temps.

    L'histoire du villeage

    L'époque gallo-romaine

    En 52 avant Jésus-Christ : Alésia est alors le théâtre d'un siège et d'une bataille opposant l'armée romaine de Jules César à la coalition gauloise menée par Vercingétorix. César dresse un campement sur le site actuel, et y installe le général romain Flavinius qui donnera son nom à la cité (Flaviniacum). L'histoire raconte ensuite que les premières graines d'anis avaient été apportées par le César pour soigner les maux de ses troupes.

    La fondation de l'abbaye

    En 719, le seigneur burgonde Widerad fonde l'imposante abbaye bénédictine, où les moines se lancent dans la fabrication des premières dragées à l'anis. Le temps passe... et la frabrication perdure. Après la Révolution française, huit confiseurs appliquent la recette originelle, puis au début du XIXe siècle, le pharmacien Galimard achète les boutiques concurrentes et établit son unique fabrique dans l'abbaye. Depuis 2009 la maison Troubat a pris le relais et perpétue la tradition dans les mêmes conditions.

    Notre conseil

    Avant de quitter l'atelier de dragéification de l'abbaye : faites un tour dans la superbe crypte carolingienne Sainte-Reine, l'une des plus jolies de Bourgogne.

    Berçeau de tisserands de laine et de soie

    Flavigny a longtemps été le berceau de tisserands de laine et de soie, de tanneurs de chanvre, de potiers d’étain et de verriers. En arpentant les étroites ruelles, vous passerez devant une ancienne draperie, près de l’abbaye, où l’on tissait la laine marron des moutons burels servant à confectionner la bure des moines.

    Par ailleurs, la maison des Arts textiles et du Design, dans la rue Voltaire, permet de balayer plusieurs pans de ce passé artisanal. Demandez aux habitants quelle est la plus belle maison du village et ils vous répondront en chœur « la maison au Loup ! », une belle maison du XIIIe siècle qui a conservé ses fenêtres médiévales et renferme une vierge bourguignonne classée.

    Là, en levant les yeux au ciel, vous apercevrez une sculpture originelle représentant un lynx dévorant un mouton. Juste à côté, la maison au Donataire est une ancienne maison de marchand d’époque Renaissance qui doit son nom à la statue nichée dans sa façade ; elle abrite dorénavant un centre d’information.

    Les fortifications de la cité

    La porte du Val, la Poterne et la porte du Bourg ont été édifiées à partir du XIIe siècle ; la plupart des maisons, quant à elles, datent du XVe et XVIe siècle, bien que leur structure a quelque peu été modifiée au cours du XVIIe siècle par d’influents notaires, médecins, avocats et commerçants.

    det_hs_village_13_flavignye_fli_daniel_jolivet.jpgFlavigny, à 421 mètres d'altitude, occupe une position dominante qui fit de lui un refuge idéal, comme le montrent ses portes fortifiées et son enceinte protectrice.

    Ensuite, au XIXe siècle, l’évolution agricole et viticole de la région a marqué à la fois le paysage et son architecture, avec l’apparition de maisons vigneronnes. Pourtant, malgré toutes ces transformations, Flavigny a su préserver une certaine harmonie en termes d’architecture.

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